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La santé publique est capitale pour la sécurité nationale du Canada : sénatrice Osler

Des mains gantées mélangent un liquide dans un récipient à une table de laboratoire couverte de flacons et de machines.

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La santé publique d’un pays est l’un des fondements de sa sécurité nationale. La capacité d’un pays à protéger sa souveraineté est étroitement liée à la sécurité et au bien-être de sa population et de ses institutions, notamment le système de soins de santé. Ce système fait la fierté des Canadiens et il est au cœur même de leur identité nationale.

La sécurité du réseau de santé fait partie des multiples facettes interdépendantes de la sécurité nationale. En 2004, le Canada a publié Protéger une société ouverte : la politique canadienne de sécurité nationale, son premier cadre stratégique et plan d’action complet en matière de sécurité nationale. Cette politique, qui adopte une approche pangouvernementale intégrée, est axée sur six secteurs stratégiques : le renseignement, la planification et la gestion des opérations d’urgence, la sécurité des transports, la sécurité à la frontière, la sécurité internationale et la santé publique.

Elle a notamment eu pour résultats :

  • la création de l’Agence de la santé publique du Canada et du poste d’administrateur en chef de la santé publique;
  • le développement du Laboratoire national de microbiologie et du Laboratoire de lutte contre les zoonoses d’origine alimentaire;
  • le réapprovisionnement et la modernisation de la Réserve nationale stratégique d’urgence;
  • la création d’équipes d’intervention sanitaire d’urgence, afin d’améliorer la capacité d’intervention du Canada en cas d’urgence sanitaire;
  • l’engagement fédéral de renforcer la santé publique à la grandeur du pays, en collaboration avec les provinces et les territoires;
  • une meilleure capacité de surveillance de la santé publique à l’échelle du Canada.

Malgré ces avancées, la pandémie de COVID-19 a montré que le Canada n’était pas prêt. La montée de la mésinformation et de la désinformation en matière de santé pendant la pandémie a miné la confiance du public dans la science et fait augmenter la réticence à se faire vacciner. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la mésinformation et la désinformation constituent une menace pour la stabilité du pays, en réduisant l’efficacité des mesures publiques, en créant des divisions au sein de la société et en suscitant de la méfiance à l’égard des institutions et des gouvernements.

Les questions de sécurité sanitaire font partie des menaces qui pèsent actuellement sur la souveraineté et la sécurité de notre pays, et elles nous obligent à dépasser le cadre traditionnel de la santé publique. Pour ce faire, il faut notamment améliorer les infrastructures essentielles en santé, mettre sur pied de solides infrastructures de cybersécurité dans le secteur des soins de santé et consolider les capacités du Canada dans le secteur de la biofabrication.

Au Canada, les infrastructures de santé sont considérées comme des infrastructures essentielles. Dans la Stratégie nationale sur les infrastructures essentielles du Canada, la santé constitue l’un des 10 secteurs partenaires, les hôpitaux et les installations médicales étant considérés comme des composantes essentielles. Toutefois, plus de 50 % des infrastructures de santé du Canada datent de plus de 50 ans et sont vulnérables aux catastrophes naturelles, comme les feux de forêt, et aux dangers d’origine humaine, comme les pannes d’électricité. Le vieillissement des infrastructures matérielles et technologiques et le fait que la gestion de la chaine d’approvisionnement soit axée sur le principe du « juste à temps » font partie des principaux domaines qui, pour qu’on puisse favoriser la résilience du secteur de la santé, nécessiteraient un examen plus poussé des risques, des options et des stratégies envisageables.

Les cas de cybermenaces qui visent le secteur canadien des soins de santé – que ce soit par des acteurs obéissant à un État ou par des cybercriminels attirés par l’appât du gain – augmentent en fréquence et en intensité. Ces attaques contre les laboratoires de recherche, les établissements de soins de santé et les chaines d’approvisionnement en vaccins ont des répercussions sur la sécurité matérielle, économique et nationale du Canada. Si une cyberattaque était lancée contre un grand réseau d’hôpitaux, elle pourrait perturber des services médicaux essentiels et mettre des vies en danger. Le vol de renseignements exclusifs pourrait court-circuiter l’avantage du Canada sur le plan de la recherche. La perturbation des technologies employées dans les laboratoires pourrait compromettre les activités de recherche ou exposer le personnel des laboratoires et les chercheurs à des pathogènes virulents.

Le 12 mars 2025, le gouvernement fédéral a lancé le Programme canadien de certification en cybersécurité, qui définit des normes visant à renforcer la sécurité de la chaine d’approvisionnement en matière de défense nationale. Le renforcement de la cybersécurité dans le système de soins de santé devrait aussi être jugé essentiel pour la sécurité nationale.

Le gouvernement fédéral réagit aux menaces externes en soutenant le secteur canadien de la biofabrication. Préparation aux crises sanitaires Canada est un organisme de service spécial qui relève d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada et qui est soutenu par Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada. Il a pour mandat de permettre au Canada de mieux intervenir en cas d’urgence sanitaire. Cet organisme favorise l’élaboration et la production de contre-mesures médicales, comme les vaccins, les thérapies et les outils de diagnostic.

Le 18 mars 2025, le gouvernement fédéral a annoncé une contribution de 60 millions de dollars – sur une enveloppe totale de 220 millions de dollars – au projet de modernisation et d’agrandissement des installations de l’entreprise Delpharm Boucherville, à Boucherville, au Québec. Ce projet doublera la capacité de fabrication de produits injectables stériles et améliorera ainsi la capacité du Canada à approvisionner le marché canadien et les marchés d’exportation en produits médicaux essentiels.

Dans un monde de plus en plus complexe et interrelié, les menaces qui pèsent sur la sécurité nationale du Canada continuent d’évoluer. La sécurité sanitaire ne doit pas seulement être vue comme un impératif de santé publique, mais comme un fondement même de la sécurité nationale. Pour renforcer la sécurité sanitaire, il faut sensibiliser la population, accorder continuellement des fonds, favoriser la collaboration intersectorielle et intégrer pleinement cet aspect dans la planification de la sécurité nationale.


La sénatrice F. Gigi Osler représente le Manitoba. Elle est une chirurgienne de renommée internationale et une ardente défenseure de la santé et des soins de santé.

Cet article a été publié le 3 avril 2025 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

La santé publique d’un pays est l’un des fondements de sa sécurité nationale. La capacité d’un pays à protéger sa souveraineté est étroitement liée à la sécurité et au bien-être de sa population et de ses institutions, notamment le système de soins de santé. Ce système fait la fierté des Canadiens et il est au cœur même de leur identité nationale.

La sécurité du réseau de santé fait partie des multiples facettes interdépendantes de la sécurité nationale. En 2004, le Canada a publié Protéger une société ouverte : la politique canadienne de sécurité nationale, son premier cadre stratégique et plan d’action complet en matière de sécurité nationale. Cette politique, qui adopte une approche pangouvernementale intégrée, est axée sur six secteurs stratégiques : le renseignement, la planification et la gestion des opérations d’urgence, la sécurité des transports, la sécurité à la frontière, la sécurité internationale et la santé publique.

Elle a notamment eu pour résultats :

  • la création de l’Agence de la santé publique du Canada et du poste d’administrateur en chef de la santé publique;
  • le développement du Laboratoire national de microbiologie et du Laboratoire de lutte contre les zoonoses d’origine alimentaire;
  • le réapprovisionnement et la modernisation de la Réserve nationale stratégique d’urgence;
  • la création d’équipes d’intervention sanitaire d’urgence, afin d’améliorer la capacité d’intervention du Canada en cas d’urgence sanitaire;
  • l’engagement fédéral de renforcer la santé publique à la grandeur du pays, en collaboration avec les provinces et les territoires;
  • une meilleure capacité de surveillance de la santé publique à l’échelle du Canada.

Malgré ces avancées, la pandémie de COVID-19 a montré que le Canada n’était pas prêt. La montée de la mésinformation et de la désinformation en matière de santé pendant la pandémie a miné la confiance du public dans la science et fait augmenter la réticence à se faire vacciner. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la mésinformation et la désinformation constituent une menace pour la stabilité du pays, en réduisant l’efficacité des mesures publiques, en créant des divisions au sein de la société et en suscitant de la méfiance à l’égard des institutions et des gouvernements.

Les questions de sécurité sanitaire font partie des menaces qui pèsent actuellement sur la souveraineté et la sécurité de notre pays, et elles nous obligent à dépasser le cadre traditionnel de la santé publique. Pour ce faire, il faut notamment améliorer les infrastructures essentielles en santé, mettre sur pied de solides infrastructures de cybersécurité dans le secteur des soins de santé et consolider les capacités du Canada dans le secteur de la biofabrication.

Au Canada, les infrastructures de santé sont considérées comme des infrastructures essentielles. Dans la Stratégie nationale sur les infrastructures essentielles du Canada, la santé constitue l’un des 10 secteurs partenaires, les hôpitaux et les installations médicales étant considérés comme des composantes essentielles. Toutefois, plus de 50 % des infrastructures de santé du Canada datent de plus de 50 ans et sont vulnérables aux catastrophes naturelles, comme les feux de forêt, et aux dangers d’origine humaine, comme les pannes d’électricité. Le vieillissement des infrastructures matérielles et technologiques et le fait que la gestion de la chaine d’approvisionnement soit axée sur le principe du « juste à temps » font partie des principaux domaines qui, pour qu’on puisse favoriser la résilience du secteur de la santé, nécessiteraient un examen plus poussé des risques, des options et des stratégies envisageables.

Les cas de cybermenaces qui visent le secteur canadien des soins de santé – que ce soit par des acteurs obéissant à un État ou par des cybercriminels attirés par l’appât du gain – augmentent en fréquence et en intensité. Ces attaques contre les laboratoires de recherche, les établissements de soins de santé et les chaines d’approvisionnement en vaccins ont des répercussions sur la sécurité matérielle, économique et nationale du Canada. Si une cyberattaque était lancée contre un grand réseau d’hôpitaux, elle pourrait perturber des services médicaux essentiels et mettre des vies en danger. Le vol de renseignements exclusifs pourrait court-circuiter l’avantage du Canada sur le plan de la recherche. La perturbation des technologies employées dans les laboratoires pourrait compromettre les activités de recherche ou exposer le personnel des laboratoires et les chercheurs à des pathogènes virulents.

Le 12 mars 2025, le gouvernement fédéral a lancé le Programme canadien de certification en cybersécurité, qui définit des normes visant à renforcer la sécurité de la chaine d’approvisionnement en matière de défense nationale. Le renforcement de la cybersécurité dans le système de soins de santé devrait aussi être jugé essentiel pour la sécurité nationale.

Le gouvernement fédéral réagit aux menaces externes en soutenant le secteur canadien de la biofabrication. Préparation aux crises sanitaires Canada est un organisme de service spécial qui relève d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada et qui est soutenu par Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada. Il a pour mandat de permettre au Canada de mieux intervenir en cas d’urgence sanitaire. Cet organisme favorise l’élaboration et la production de contre-mesures médicales, comme les vaccins, les thérapies et les outils de diagnostic.

Le 18 mars 2025, le gouvernement fédéral a annoncé une contribution de 60 millions de dollars – sur une enveloppe totale de 220 millions de dollars – au projet de modernisation et d’agrandissement des installations de l’entreprise Delpharm Boucherville, à Boucherville, au Québec. Ce projet doublera la capacité de fabrication de produits injectables stériles et améliorera ainsi la capacité du Canada à approvisionner le marché canadien et les marchés d’exportation en produits médicaux essentiels.

Dans un monde de plus en plus complexe et interrelié, les menaces qui pèsent sur la sécurité nationale du Canada continuent d’évoluer. La sécurité sanitaire ne doit pas seulement être vue comme un impératif de santé publique, mais comme un fondement même de la sécurité nationale. Pour renforcer la sécurité sanitaire, il faut sensibiliser la population, accorder continuellement des fonds, favoriser la collaboration intersectorielle et intégrer pleinement cet aspect dans la planification de la sécurité nationale.


La sénatrice F. Gigi Osler représente le Manitoba. Elle est une chirurgienne de renommée internationale et une ardente défenseure de la santé et des soins de santé.

Cet article a été publié le 3 avril 2025 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

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