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La sécurité économique et la sécurité nationale du Canada vont de pair : sénatrice Ross

Graphiques linéaires et en barres sur des colonnes de chiffres et un fond bleu foncé.

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Il est vrai que nous entretenons depuis longtemps des relations mutuellement avantageuses avec nombre de nos alliés, mais il serait faux de penser que nous pouvons continuer à compter sur ces relations. En effet, le contexte géopolitique actuel est marqué par une montée des tensions, tensions qui menacent la sécurité économique et le bien-être de notre pays.

Depuis l’accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis en 1989, le Canada s’est progressivement transformé en une nation commerçante. Aujourd’hui, nos accords commerciaux nous donnent accès à 61 % du PIB mondial et à 1,5 milliard de consommateurs partout dans le monde, dont nos entreprises tirent de plus en plus parti. Plus de 181 000 entreprises canadiennes exportent des biens à l’étranger, et ces exportations soutiennent un emploi sur six au Canada.

Depuis 30 ans, le commerce est un moteur de la croissance économique. Il l’est encore d’ailleurs. Toutefois, nous constatons plus que jamais des perturbations. On peut citer notamment les perturbations de la chaîne d’approvisionnement pendant la pandémie de COVID, qui ont obligé les entreprises à se réorienter, et le protectionnisme croissant de nos alliés et partenaires du monde entier, comme les États-Unis, qui recourent à des pratiques commerciales déloyales. En ce moment, bon nombre d’entreprises canadiennes se retrouvent de plus en plus en terrain inconnu et sont confrontées à des défis économiques sans précédent.

Des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs sont dans le collimateur des gouvernements étrangers qui cherchent à promouvoir leurs propres intérêts nationaux en ciblant le commerce, les partenariats d’investissement ou l’accès à la technologie. Ces politiques industrielles étrangères et ces mesures commerciales ciblées sont de nature protectionniste et, à long terme, elles auront des répercussions considérables sur les entreprises et la sécurité économique du Canada.

Les investissements directs étrangers font l’objet d’une surveillance accrue depuis plusieurs années. Récemment, par le biais de la Loi sur Investissement Canada, le Canada a mis à jour sa politique d’examen des investissements directs étrangers. Depuis ces mises à jour, le gouvernement évalue les investissements étrangers au Canada en fonction de la sécurité nationale et de leur potentiel de nuire à la sécurité économique. Les directives encadrent l’ouverture d’un examen et précisent les facteurs susceptibles de constituer des préoccupations en matière de sécurité nationale. Il s’agit notamment de l’utilisation des données personnelles des Canadiens, de l’utilisation de la technologie, de l’accès aux minéraux essentiels et des investissements réalisés par des investisseurs publics.

Attention, les investissements étrangers au Canada ne sont pas tous mauvais. En fait, bon nombre de ces investissements accroissent la prospérité des entreprises canadiennes et, par ricochet, celle du peuple canadien. Toutefois, il faut rester vigilant pour assurer la sécurité de notre pays.

Le numérique est un domaine de la sécurité économique qui ne peut être négligé. Nous vivons à l’ère de la technologie. Combien de fois cliquons-nous sur « accepter les conditions générales » sans même jeter un œil sur la manière dont nos données seront utilisées? Mais quel est l’impact de ces applications, sites Web et appareils sur la sécurité économique?

Le Canada compte un peu moins de 40 millions d’habitants, dont la plupart utilisent des technologies qui stockent des données personnelles, qu’il s’agisse des informations de connexion au portail de votre prestataire de soins de santé, de votre compte en ligne auprès de l’Agence du revenu du Canada ou de vos points de fidélité auprès de certaines entreprises. Nous sommes vulnérables aux cyberattaques et aux agents étrangers qui veulent voler ces données et détruire ou perturber nos réseaux.

Nous devons mieux équiper les entreprises en informations, ressources et formations afin qu’elles puissent stocker correctement leurs données et prévenir les attaques. Il peut être difficile pour une petite entreprise de savoir ce qu’elle peut faire, surtout lorsque les ressources et les informations se font rares. D’ailleurs, l’Institut canadien pour la cybersécurité de l’Université du Nouveau-Brunswick mène des recherches novatrices, développe des applications et des ensembles de données dans le domaine de la cybersécurité. Mais il faut faire davantage à plus grande échelle pour garantir que les entreprises locales disposent des ressources nécessaires pour se protéger et protéger leurs données.

La tâche ne sera certainement pas facile. L’incertitude et les restrictions en constante évolution se feront sentir dans tous les secteurs de l’économie, en particulier chez les petites entreprises et les employés. S’approvisionner auprès de nouveaux fournisseurs, trouver de nouveaux marchés pour les produits nationaux, être attentif aux investissements étrangers et renforcer la sécurité numérique ne sont pas des tâches faciles. Il y aura des difficultés passagères.

Mais dans ce contexte d’incertitude, le Canada ne peut se permettre de relâcher ses efforts. Le Canada a tenu sa position pour acquise pendant trop longtemps et doit maintenant prendre des mesures pour élargir ses horizons, diversifier son économie et se concentrer sur sa sécurité nationale. De nombreux partenaires partout dans le monde souhaitent collaborer avec le Canada. Il suffit d’accepter.


La sénatrice Krista Ross représente le Nouveau-Brunswick. Elle a travaillé à la Chambre de commerce de Fredericton pendant 20 ans, d’abord comme directrice générale de 1989 à 1997, puis comme PDG de 2011 à 2023.

Cet article a été publié dans le journal The Hill Times le 24 avril 2025 (en anglais seulement).

Il est vrai que nous entretenons depuis longtemps des relations mutuellement avantageuses avec nombre de nos alliés, mais il serait faux de penser que nous pouvons continuer à compter sur ces relations. En effet, le contexte géopolitique actuel est marqué par une montée des tensions, tensions qui menacent la sécurité économique et le bien-être de notre pays.

Depuis l’accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis en 1989, le Canada s’est progressivement transformé en une nation commerçante. Aujourd’hui, nos accords commerciaux nous donnent accès à 61 % du PIB mondial et à 1,5 milliard de consommateurs partout dans le monde, dont nos entreprises tirent de plus en plus parti. Plus de 181 000 entreprises canadiennes exportent des biens à l’étranger, et ces exportations soutiennent un emploi sur six au Canada.

Depuis 30 ans, le commerce est un moteur de la croissance économique. Il l’est encore d’ailleurs. Toutefois, nous constatons plus que jamais des perturbations. On peut citer notamment les perturbations de la chaîne d’approvisionnement pendant la pandémie de COVID, qui ont obligé les entreprises à se réorienter, et le protectionnisme croissant de nos alliés et partenaires du monde entier, comme les États-Unis, qui recourent à des pratiques commerciales déloyales. En ce moment, bon nombre d’entreprises canadiennes se retrouvent de plus en plus en terrain inconnu et sont confrontées à des défis économiques sans précédent.

Des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs sont dans le collimateur des gouvernements étrangers qui cherchent à promouvoir leurs propres intérêts nationaux en ciblant le commerce, les partenariats d’investissement ou l’accès à la technologie. Ces politiques industrielles étrangères et ces mesures commerciales ciblées sont de nature protectionniste et, à long terme, elles auront des répercussions considérables sur les entreprises et la sécurité économique du Canada.

Les investissements directs étrangers font l’objet d’une surveillance accrue depuis plusieurs années. Récemment, par le biais de la Loi sur Investissement Canada, le Canada a mis à jour sa politique d’examen des investissements directs étrangers. Depuis ces mises à jour, le gouvernement évalue les investissements étrangers au Canada en fonction de la sécurité nationale et de leur potentiel de nuire à la sécurité économique. Les directives encadrent l’ouverture d’un examen et précisent les facteurs susceptibles de constituer des préoccupations en matière de sécurité nationale. Il s’agit notamment de l’utilisation des données personnelles des Canadiens, de l’utilisation de la technologie, de l’accès aux minéraux essentiels et des investissements réalisés par des investisseurs publics.

Attention, les investissements étrangers au Canada ne sont pas tous mauvais. En fait, bon nombre de ces investissements accroissent la prospérité des entreprises canadiennes et, par ricochet, celle du peuple canadien. Toutefois, il faut rester vigilant pour assurer la sécurité de notre pays.

Le numérique est un domaine de la sécurité économique qui ne peut être négligé. Nous vivons à l’ère de la technologie. Combien de fois cliquons-nous sur « accepter les conditions générales » sans même jeter un œil sur la manière dont nos données seront utilisées? Mais quel est l’impact de ces applications, sites Web et appareils sur la sécurité économique?

Le Canada compte un peu moins de 40 millions d’habitants, dont la plupart utilisent des technologies qui stockent des données personnelles, qu’il s’agisse des informations de connexion au portail de votre prestataire de soins de santé, de votre compte en ligne auprès de l’Agence du revenu du Canada ou de vos points de fidélité auprès de certaines entreprises. Nous sommes vulnérables aux cyberattaques et aux agents étrangers qui veulent voler ces données et détruire ou perturber nos réseaux.

Nous devons mieux équiper les entreprises en informations, ressources et formations afin qu’elles puissent stocker correctement leurs données et prévenir les attaques. Il peut être difficile pour une petite entreprise de savoir ce qu’elle peut faire, surtout lorsque les ressources et les informations se font rares. D’ailleurs, l’Institut canadien pour la cybersécurité de l’Université du Nouveau-Brunswick mène des recherches novatrices, développe des applications et des ensembles de données dans le domaine de la cybersécurité. Mais il faut faire davantage à plus grande échelle pour garantir que les entreprises locales disposent des ressources nécessaires pour se protéger et protéger leurs données.

La tâche ne sera certainement pas facile. L’incertitude et les restrictions en constante évolution se feront sentir dans tous les secteurs de l’économie, en particulier chez les petites entreprises et les employés. S’approvisionner auprès de nouveaux fournisseurs, trouver de nouveaux marchés pour les produits nationaux, être attentif aux investissements étrangers et renforcer la sécurité numérique ne sont pas des tâches faciles. Il y aura des difficultés passagères.

Mais dans ce contexte d’incertitude, le Canada ne peut se permettre de relâcher ses efforts. Le Canada a tenu sa position pour acquise pendant trop longtemps et doit maintenant prendre des mesures pour élargir ses horizons, diversifier son économie et se concentrer sur sa sécurité nationale. De nombreux partenaires partout dans le monde souhaitent collaborer avec le Canada. Il suffit d’accepter.


La sénatrice Krista Ross représente le Nouveau-Brunswick. Elle a travaillé à la Chambre de commerce de Fredericton pendant 20 ans, d’abord comme directrice générale de 1989 à 1997, puis comme PDG de 2011 à 2023.

Cet article a été publié dans le journal The Hill Times le 24 avril 2025 (en anglais seulement).

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