Pourquoi le Canada a besoin d’une journée nationale de la pandémie: sénatrice Mégie
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Trois ans après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) eut qualifié la COVID-19 de pandémie, il semble que bien des gens préfèrent déjà la reléguer dans le domaine du passé. Les restrictions telles que les masques, la quarantaine, la vaccination et autres ont contribué au mécontentement de certains. D’un autre côté, les rituels de deuils interrompus ou absents font encore souffrir les endeuillés de la COVID. Avec la levée des restrictions, la pandémie a presque disparu de nos esprits. Cependant, ses vastes répercussions sur notre société, en particulier sur notre système de santé et notre bien-être général, se feront encore sentir pendant des années, voire des décennies.
C’est dans cet esprit que j’ai déposé le projet de loi S-209 pour désigner le 11 mars comme journée commémorative de la pandémie. Ce choix s’inspire de la date choisie par l’OMS pour déclarer l’état de pandémie. Au Comité sénatorial des affaires sociales, sciences et technologies les témoins ont été unanimes à souligner la pertinence de ce jour de la Pandémie et ont exprimé comment ils le souligneraient chacun à leur manière. La Chambre des communes a voté en 2e lecture pour renvoi au Comité permanent de la santé le 22 mars.
J’ai proposé trois objectifs pour cette journée de commémoration: se souvenir, s’en sortir et se préparer.
Notre premier devoir est de se souvenir. Chaque 11 mars, nous devons honorer les êtres qui nous ont quittés trop tôt, dans des conditions difficiles, sans avoir eu le temps de nous dire au revoir. Au Canada, plus de 50 000 personnes sont mortes de la COVID-19, ce qui dépasse le nombre de Canadiens morts pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous devons reconnaitre les sacrifices extraordinaires consentis par nos anges gardiens et par les travailleurs essentiels, chacun dans leurs domaines respectifs. On doit se souvenir également de l’élan de solidarité dont a fait preuve la population pour venir en aide à son prochain.
Nous devons soutenir les familles endeuillées et nous rappeler que cette pandémie a exacerbé les différentes formes d’inégalités au Canada. Elle a eu un impact disproportionné sur les personnes vulnérables de la société et sur les membres de groupes historiquement discriminés.
Notre deuxième devoir est de s’en sortir. Chaque 11 mars, réfléchissons à l’évolution de la pandémie, aux mesures prises pour la gérer et des leçons à en tirer.
Au Canada, nous avons pu avoir accès aux tests, aux vaccins et à un médicament de prévention pour les personnes immunodéprimées. On offre encore le télétravail, ce qui contribue à ralentir la transmission des virus. Nous avons des organismes de santé publique indépendants et dignes de confiance, et la plupart des gens au Canada sont bien informés. Nous sommes sur une très bonne voie.
Malheureusement, de nombreux pays n’ont pas les ressources nécessaires pour soigner leurs populations. L’année dernière, Oxfam a rapporté (en anglais seulement) que le nombre de décès dus à la COVID-19 était quatre fois plus élevé dans les pays moins nantis que dans les pays plus fortunés. Les scientifiques s’accordent à dire que nous devons poursuivre nos efforts à l’échelle mondiale si nous voulons mettre un terme à cette pandémie.
Finalement, notre troisième devoir est de se préparer. Nous devons planifier et mettre en place des mesures reposant sur les leçons apprises. Les instances peuvent planifier pour faire face à d’éventuelles urgences sanitaires. Cela exigera une volonté politique. Chaque 11 mars, nous pourrons évaluer notre niveau de préparation.
Toute crise offre des occasions de changement. Prenons par exemple la pandémie de 1918, connue sous le nom de Grippe espagnole. Elle a tué 50 millions de personnes dans le monde. Ceci a mené le gouvernement canadien de l’époque à adopter des mesures concrètes afin d’améliorer la santé publique au Canada.
Toutefois, d’autres défis surgissent avec la COVID longue. Ses conséquences ne sont pas connues, car elles ne peuvent être pleinement mesurées. Elles s’ajoutent aux impacts de la pandémie, sur le système de santé, sur l’immigration, sur l’environnement et sur notre situation socio-économique.
Aujourd’hui, on a l’impression que la pandémie est déjà oubliée, mais il nous reste encore beaucoup à faire pour nous en sortir véritablement. Par conséquent, le 11 mars doit devenir le jour de commémoration de la pandémie.
Ce jour de la Pandémie sera au Canada, l’occasion annuelle de s’en souvenir, de souligner les efforts pour s’en sortir et de se préparer. Et dans l’esprit des Derniers poèmes d’amour de Paul Éluard: dans chaque période sombre sommeille l’espoir d’un avenir à nouveau radieux.
La sénatrice Marie-Françoise Mégie était médecin de famille et professeure d’université avant sa nomination au Sénat en 2016. Elle représente la division de Rougemont au Québec.
Trois ans après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) eut qualifié la COVID-19 de pandémie, il semble que bien des gens préfèrent déjà la reléguer dans le domaine du passé. Les restrictions telles que les masques, la quarantaine, la vaccination et autres ont contribué au mécontentement de certains. D’un autre côté, les rituels de deuils interrompus ou absents font encore souffrir les endeuillés de la COVID. Avec la levée des restrictions, la pandémie a presque disparu de nos esprits. Cependant, ses vastes répercussions sur notre société, en particulier sur notre système de santé et notre bien-être général, se feront encore sentir pendant des années, voire des décennies.
C’est dans cet esprit que j’ai déposé le projet de loi S-209 pour désigner le 11 mars comme journée commémorative de la pandémie. Ce choix s’inspire de la date choisie par l’OMS pour déclarer l’état de pandémie. Au Comité sénatorial des affaires sociales, sciences et technologies les témoins ont été unanimes à souligner la pertinence de ce jour de la Pandémie et ont exprimé comment ils le souligneraient chacun à leur manière. La Chambre des communes a voté en 2e lecture pour renvoi au Comité permanent de la santé le 22 mars.
J’ai proposé trois objectifs pour cette journée de commémoration: se souvenir, s’en sortir et se préparer.
Notre premier devoir est de se souvenir. Chaque 11 mars, nous devons honorer les êtres qui nous ont quittés trop tôt, dans des conditions difficiles, sans avoir eu le temps de nous dire au revoir. Au Canada, plus de 50 000 personnes sont mortes de la COVID-19, ce qui dépasse le nombre de Canadiens morts pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous devons reconnaitre les sacrifices extraordinaires consentis par nos anges gardiens et par les travailleurs essentiels, chacun dans leurs domaines respectifs. On doit se souvenir également de l’élan de solidarité dont a fait preuve la population pour venir en aide à son prochain.
Nous devons soutenir les familles endeuillées et nous rappeler que cette pandémie a exacerbé les différentes formes d’inégalités au Canada. Elle a eu un impact disproportionné sur les personnes vulnérables de la société et sur les membres de groupes historiquement discriminés.
Notre deuxième devoir est de s’en sortir. Chaque 11 mars, réfléchissons à l’évolution de la pandémie, aux mesures prises pour la gérer et des leçons à en tirer.
Au Canada, nous avons pu avoir accès aux tests, aux vaccins et à un médicament de prévention pour les personnes immunodéprimées. On offre encore le télétravail, ce qui contribue à ralentir la transmission des virus. Nous avons des organismes de santé publique indépendants et dignes de confiance, et la plupart des gens au Canada sont bien informés. Nous sommes sur une très bonne voie.
Malheureusement, de nombreux pays n’ont pas les ressources nécessaires pour soigner leurs populations. L’année dernière, Oxfam a rapporté (en anglais seulement) que le nombre de décès dus à la COVID-19 était quatre fois plus élevé dans les pays moins nantis que dans les pays plus fortunés. Les scientifiques s’accordent à dire que nous devons poursuivre nos efforts à l’échelle mondiale si nous voulons mettre un terme à cette pandémie.
Finalement, notre troisième devoir est de se préparer. Nous devons planifier et mettre en place des mesures reposant sur les leçons apprises. Les instances peuvent planifier pour faire face à d’éventuelles urgences sanitaires. Cela exigera une volonté politique. Chaque 11 mars, nous pourrons évaluer notre niveau de préparation.
Toute crise offre des occasions de changement. Prenons par exemple la pandémie de 1918, connue sous le nom de Grippe espagnole. Elle a tué 50 millions de personnes dans le monde. Ceci a mené le gouvernement canadien de l’époque à adopter des mesures concrètes afin d’améliorer la santé publique au Canada.
Toutefois, d’autres défis surgissent avec la COVID longue. Ses conséquences ne sont pas connues, car elles ne peuvent être pleinement mesurées. Elles s’ajoutent aux impacts de la pandémie, sur le système de santé, sur l’immigration, sur l’environnement et sur notre situation socio-économique.
Aujourd’hui, on a l’impression que la pandémie est déjà oubliée, mais il nous reste encore beaucoup à faire pour nous en sortir véritablement. Par conséquent, le 11 mars doit devenir le jour de commémoration de la pandémie.
Ce jour de la Pandémie sera au Canada, l’occasion annuelle de s’en souvenir, de souligner les efforts pour s’en sortir et de se préparer. Et dans l’esprit des Derniers poèmes d’amour de Paul Éluard: dans chaque période sombre sommeille l’espoir d’un avenir à nouveau radieux.
La sénatrice Marie-Françoise Mégie était médecin de famille et professeure d’université avant sa nomination au Sénat en 2016. Elle représente la division de Rougemont au Québec.