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Soutenir le Canada en misant sur l’économie autochtone florissante : sénateur Prosper

Combinaison d’un graphique linéaire et d’un graphique à barres qui montre un mouvement ascendant.

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La menace d’une guerre commerciale avec les États-Unis a suscité un regain de patriotisme chez de nombreux Canadiens, de même qu’un désir de soutenir les entreprises canadiennes.

Certains préconisent également de protéger l’économie canadienne en diversifiant notre portefeuille commercial et en éliminant les obstacles au commerce interprovincial.

Mais, un autre potentiel de croissance économique reste encore sous-exploité chez nous : les entreprises autochtones.

Le Canada a été fondé sur les terres ancestrales des peuples autochtones, et nos entreprises sont structurées de façon à soutenir notre patrie; il n’y a aucun conglomérat américain caché qui nous soutient. Acheter autochtone, c’est acheter canadien.

Ce n’est pas seulement un choix symbolique. Le Canada estime que son économie autochtone représentait environ 56,1 milliards de dollars en 2021, et Statistique Canada a observé que la croissance de celle-ci « est supérieure à la croissance de l’ensemble de l’économie ».

Soutenir les entreprises autochtones a également des effets bénéfiques à l’échelle internationale.

En 2021, le Canada est devenu l’un des quatre pays à adhérer à l’Arrangement de coopération économique et commerciale avec les peuples autochtones (ACECPA), aux côtés de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de Taïwan. Ces quatre pays sont collectivement appelés les « économies participantes ».

L’un des objectifs de l’ACECPA est d’encourager les économies participantes à faciliter « les relations commerciales avec les peuples autochtones, entre eux et parmi eux ».

Pour comprendre tout le potentiel de l’ACECPA, nous n’avons qu’à regarder le poids estimé des économies autochtones au sein des pays participants.

La Nouvelle-Zélande, par exemple, estime que l’économie maorie représente environ 75 milliards de dollars néo-zélandais (60,65 milliards de dollars canadiens), tandis que l’Australie estime la valeur de son économie autochtone à 10 milliards de dollars australiens par an (8,97 milliards de dollars canadiens).

L’ACECPA a le potentiel extraordinaire d’augmenter notre produit intérieur brut en termes de revenus, mais il est peu connu dans les milieux d’affaires autochtones, et le Canada est resté plutôt inactif à cet égard.

Lors d’une récente réunion avec des chefs d’entreprise autochtones, une seule organisation avait entendu parler de l’ACECPA, et un groupe s’est dit surpris que cet accord n’ait pas été mentionné lors d’un récent symposium organisé par Affaires mondiales Canada et le Conseil canadien pour le commerce autochtone, qui visait à stimuler le commerce et les exportations autochtones.

L’ACECPA devrait être une composante clé de la réponse du Canada aux menaces commerciales américaines, compte tenu de son importance économique et de la possibilité qu’il offre de renforcer nos liens avec des partenaires commerciaux autres qu’américains. Parallèlement, les voix autochtones devraient aussi occuper une place prépondérante dans les pourparlers visant à réduire les obstacles au commerce intérieur.

Je partage l’avis de Rebecca Bligh, présidente de la Fédération canadienne des municipalités, qui prône une réponse coordonnée entre tous les ordres de gouvernement face aux éventuels droits de douane.

Elle souligne à juste titre que ces droits de douane auraient des effets dévastateurs sur les économies locales. Nous devons donc veiller à ce que les administrations municipales, autochtones, provinciales et fédérales unissent leurs efforts pour contrer les effets délétères des droits de douane américains sur les entreprises canadiennes.

Il convient également de souligner que la suppression de ces obstacles au commerce serait une bénédiction pour les nations autochtones qui chevauchent une ou plusieurs frontières provinciales.

Certes, il serait bénéfique de faire tomber les frontières interprovinciales, mais nous devons aussi reconnaitre que, selon Statistique Canada, « les États-Unis étaient la destination de 75,9 % de toutes les exportations du Canada et la source de 62,2 % de l’ensemble des importations du pays ».

Nous apprenons rapidement à nos dépens qu’il ne faut pas mettre tous nos œufs dans le même panier.

La menace actuelle de droits de douane a fait comprendre à notre gouvernement que le Canada doit être moins complaisant et moins dépendant de ses relations commerciales avec les États-Unis. Cependant, nous saurons si nous en avons vraiment tiré des leçons à l’aune des mesures qui seront prises à l’avenir.

Nous avons à portée de main l’occasion de redéfinir véritablement la façon dont les Canadiens font des affaires au pays et à l’étranger.

Le moment est venu de tirer parti de nos accords internationaux, de diversifier notre éventail de partenaires commerciaux et de soutenir les économies locales, y compris les entreprises autochtones.


Le sénateur PJ Prosper est un fier avocat mi’kmaq représentant la Nouvelle-Écosse (Mi’kma’ki). Il a été chef de sa communauté d’origine, la Nation des Mi’kmaw de Paqtnkek, puis chef régional de l’Assemblée des Premières Nations pour Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse avant d’être nommé au Sénat en 2023.

Cet article a été publié le 13 février 2025 dans le Hill Times (en anglais seulement).

La menace d’une guerre commerciale avec les États-Unis a suscité un regain de patriotisme chez de nombreux Canadiens, de même qu’un désir de soutenir les entreprises canadiennes.

Certains préconisent également de protéger l’économie canadienne en diversifiant notre portefeuille commercial et en éliminant les obstacles au commerce interprovincial.

Mais, un autre potentiel de croissance économique reste encore sous-exploité chez nous : les entreprises autochtones.

Le Canada a été fondé sur les terres ancestrales des peuples autochtones, et nos entreprises sont structurées de façon à soutenir notre patrie; il n’y a aucun conglomérat américain caché qui nous soutient. Acheter autochtone, c’est acheter canadien.

Ce n’est pas seulement un choix symbolique. Le Canada estime que son économie autochtone représentait environ 56,1 milliards de dollars en 2021, et Statistique Canada a observé que la croissance de celle-ci « est supérieure à la croissance de l’ensemble de l’économie ».

Soutenir les entreprises autochtones a également des effets bénéfiques à l’échelle internationale.

En 2021, le Canada est devenu l’un des quatre pays à adhérer à l’Arrangement de coopération économique et commerciale avec les peuples autochtones (ACECPA), aux côtés de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de Taïwan. Ces quatre pays sont collectivement appelés les « économies participantes ».

L’un des objectifs de l’ACECPA est d’encourager les économies participantes à faciliter « les relations commerciales avec les peuples autochtones, entre eux et parmi eux ».

Pour comprendre tout le potentiel de l’ACECPA, nous n’avons qu’à regarder le poids estimé des économies autochtones au sein des pays participants.

La Nouvelle-Zélande, par exemple, estime que l’économie maorie représente environ 75 milliards de dollars néo-zélandais (60,65 milliards de dollars canadiens), tandis que l’Australie estime la valeur de son économie autochtone à 10 milliards de dollars australiens par an (8,97 milliards de dollars canadiens).

L’ACECPA a le potentiel extraordinaire d’augmenter notre produit intérieur brut en termes de revenus, mais il est peu connu dans les milieux d’affaires autochtones, et le Canada est resté plutôt inactif à cet égard.

Lors d’une récente réunion avec des chefs d’entreprise autochtones, une seule organisation avait entendu parler de l’ACECPA, et un groupe s’est dit surpris que cet accord n’ait pas été mentionné lors d’un récent symposium organisé par Affaires mondiales Canada et le Conseil canadien pour le commerce autochtone, qui visait à stimuler le commerce et les exportations autochtones.

L’ACECPA devrait être une composante clé de la réponse du Canada aux menaces commerciales américaines, compte tenu de son importance économique et de la possibilité qu’il offre de renforcer nos liens avec des partenaires commerciaux autres qu’américains. Parallèlement, les voix autochtones devraient aussi occuper une place prépondérante dans les pourparlers visant à réduire les obstacles au commerce intérieur.

Je partage l’avis de Rebecca Bligh, présidente de la Fédération canadienne des municipalités, qui prône une réponse coordonnée entre tous les ordres de gouvernement face aux éventuels droits de douane.

Elle souligne à juste titre que ces droits de douane auraient des effets dévastateurs sur les économies locales. Nous devons donc veiller à ce que les administrations municipales, autochtones, provinciales et fédérales unissent leurs efforts pour contrer les effets délétères des droits de douane américains sur les entreprises canadiennes.

Il convient également de souligner que la suppression de ces obstacles au commerce serait une bénédiction pour les nations autochtones qui chevauchent une ou plusieurs frontières provinciales.

Certes, il serait bénéfique de faire tomber les frontières interprovinciales, mais nous devons aussi reconnaitre que, selon Statistique Canada, « les États-Unis étaient la destination de 75,9 % de toutes les exportations du Canada et la source de 62,2 % de l’ensemble des importations du pays ».

Nous apprenons rapidement à nos dépens qu’il ne faut pas mettre tous nos œufs dans le même panier.

La menace actuelle de droits de douane a fait comprendre à notre gouvernement que le Canada doit être moins complaisant et moins dépendant de ses relations commerciales avec les États-Unis. Cependant, nous saurons si nous en avons vraiment tiré des leçons à l’aune des mesures qui seront prises à l’avenir.

Nous avons à portée de main l’occasion de redéfinir véritablement la façon dont les Canadiens font des affaires au pays et à l’étranger.

Le moment est venu de tirer parti de nos accords internationaux, de diversifier notre éventail de partenaires commerciaux et de soutenir les économies locales, y compris les entreprises autochtones.


Le sénateur PJ Prosper est un fier avocat mi’kmaq représentant la Nouvelle-Écosse (Mi’kma’ki). Il a été chef de sa communauté d’origine, la Nation des Mi’kmaw de Paqtnkek, puis chef régional de l’Assemblée des Premières Nations pour Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse avant d’être nommé au Sénat en 2023.

Cet article a été publié le 13 février 2025 dans le Hill Times (en anglais seulement).

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