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Une carrière marquante : le sénateur Plett revient sur sa vie dans l’opposition

Le sénateur Don Plett, assis sur un canapé dans son bureau.

Le sénateur Don Plett, à son bureau, dans la Chambre d’origine du Sénat, en 2018, peu de temps avant la fermeture de l’édifice du Centre pour sa réhabilitation. Le Sénat a depuis déménagé temporairement dans <a href='https://sencanada.ca/fr/a-propos/esc/' target='_blank'>l’édifice du Sénat du Canada</a>, dans l’ancienne gare ferroviaire centrale d’Ottawa.

Adversaire redoutable au hockey, comme à la période des questions au Sénat, le sénateur Don Plett n’hésite pas à monter au front, dans le sport comme en politique.

Le sénateur de Landmark, au Manitoba, siège depuis près de 16 ans à la Chambre rouge et est leader de l’opposition au Sénat depuis 2019. Qu’il s’agisse de passer au peigne fin les projets de loi du gouvernement en comité ou de poser des questions difficiles à la Chambre rouge, le sénateur Plett se bat toujours pour le Parti conservateur, qu’il a contribué à façonner en tant que premier président du parti.

À l’approche de sa retraite, le 14 mai 2025, le sénateur Plett s’est entretenu avec SenCAplus au sujet de son rôle de leader de l’opposition, de sa passion de longue date pour la politique et de son aptitude à se faire des amis parmi ses adversaires.

Le sénateur Plett prête serment au Sénat, en 2009.
Vous avez plongé dans l’univers de la politique dès l’adolescence, comme bénévole dans la campagne de l’honorable Jake Epp. Au départ, qu’est-ce qui vous a attiré vers la politique?

Mon père semblait toujours occuper un poste élevé; il était un membre éminent au sein de notre église et maire de mon village natal de Landmark, au Manitoba. Il était également responsable de bureaux de vote aux élections fédérales et m’a demandé de devenir agent électoral, pour la première fois, un peu avant mes 17 ans. J’ai tout de suite eu la piqûre de la politique et ensuite, j’ai brigué divers postes qu’il a occupés. J’ai été élu maire de notre village et j’ai siégé à différents conseils d’administration.

Vous vous dites passionné de sports, vous avez été entraîneur, capitaine d’une équipe de curling et président de la Landmark Minor Hockey Association. Quelles compétences en leadership le sport vous a-t-il permis d’acquérir?

Le sport m’a appris à prendre des risques. Sur la glace comme sur le terrain, il faut savoir prendre des décisions rapides et foncer. J’aborde la politique de la même façon. Cela m’a parfois coûté cher, car en politique, comme dans le sport et les affaires, la prise de risques peut vous faire gagner ou perdre.

Je sais jouer du coude au hockey, et c’est la même chose en politique. Mais quand la partie est terminée, c’est terminé. Après, je vais boire une bière avec l’adversaire. Je me suis fait beaucoup d’amis parmi mes adversaires sur la glace, sur le terrain et en politique.

Le sénateur Plett souligne l’influence de son père sur ses aspirations en politique, en affaires et dans les sports pendant sa jeunesse. Archie Plett encourageait son fils adolescent à participer à la politique, à faire du sport et à reprendre l’entreprise familiale de chauffage et de plomberie. On les voit ici lors de la cérémonie d’assermentation du sénateur Plett, en 2009.
Vous avez été nommé président par intérim du Parti conservateur du Canada au moment de la création du parti, en 2003, puis vous en avez été élu président en 2005. Comment était-ce d’être à la tête du parti pendant cette période de transformation?

C’était très excitant. J’avais été président du parti de l’Alliance canadienne, avant, et c’est là que j’ai rencontré Stephen Harper, qui était chef du parti. J’ai passé beaucoup de temps à parcourir les diverses circonscriptions du pays pour défendre l’idée d’une fusion entre l’Alliance et les progressistes-conservateurs fédéraux. C’était une période stressante en même temps. Certains de mes meilleurs amis politiques ont cessé de me parler, alors, et il nous a fallu des années pour reconstruire notre amitié.

Lorsqu’est venu le temps d’élire les membres du nouvel exécutif national du Parti conservateur, Stephen Harper a été l’un de mes meilleurs alliés. Il a appuyé de tout son poids ma candidature à la présidence, puis il m’a nommé sénateur.

Quand j’y repense aujourd’hui, je me rends compte que j’ai joué un rôle important dans la formation de ce qui est aujourd’hui un parti conservateur très fort. Et compte tenu de la taille de notre groupe sénatorial, je pense que notre caucus est l’un des plus efficaces de l’histoire à la Chambre rouge. Il y avait une devise dans mon village natal de Landmark : notre village est petit, mais nous voyons grand. Je pense qu’il en va de même pour notre caucus. Nous avons mené un bon combat.

En tant que membre du <a href='https://sencanada.ca/fr/comites/ltvp/' target='_blank'>Sous-comité sur la vision et le plan à long terme</a>, le sénateur Plett visite un chantier, dans l’édifice du Centre, pour prendre le pouls de l’avancement du projet de <a href='https://sencanada.ca/fr/tags?&tag=LTVP' target='_blank'>réhabilitation du Parlement</a> en 2024.
Vous avez joint l’équipe de direction des conservateurs au Sénat en 2015, comme whip de l’opposition, et vos collègues sénateurs conservateurs vous ont élu leader de l’opposition en 2019. Qu’est-ce qui vous a poussé à proposer votre candidature à ce poste?

J’ai toujours aspiré aux postes de direction dans tout ce que j’ai fait. Au hockey, je voulais être capitaine de l’équipe. Quand je siégeais à un conseil d’administration, je voulais en être le président. J’ai toujours essayé de m’élever aux postes supérieurs, où j’estimais pouvoir exercer une plus grande influence.

L’une de mes plus grandes forces, dans le sport, en affaires comme en politique, c’est la négociation. Même en tant que whip de l’opposition, j’ai souvent participé à des négociations avec les autres groupes du Sénat. J’aimais être à l’avant-scène et diriger. C’est pour cette raison que je me suis porté candidat à la direction du Parti conservateur, et j’ai eu la chance de pouvoir compter sur un bon caucus et du personnel de soutien solide. J’aimerais avoir 10 ans de moins. Je pourrais avoir assez d’ambition pour essayer d’atteindre un autre sommet. Mais maintenant, je vais commencer à vivre mes rêves à travers mes enfants et mes petits-enfants.

En tant que leader de l’opposition, vous avez le privilège de poser la première question à chaque période des questions au Sénat. Comment vous préparez-vous?

Je crois que j’ai pu compter sur le meilleur personnel possible sur la Colline du Parlement. Mon équipe, pour la période des questions, était composée de Karine Leroux, ma très compétente directrice des communications; Jean-Martin Masse, mon chef de cabinet, qui révisait les questions d’un point de vue politique, et Karen Adams, qui effectuait des recherches et rédigeait une liste de questions. La période des questions demande beaucoup de travail.

Je n’aurais jamais pu faire tout ce travail sans mon équipe. Elle s’efforçait de toujours rester à l’affût, en évitant les faux pas. Sans mon équipe pour tirer les rênes, j’aurais dû m’excuser bien plus souvent dans la Chambre du Sénat!

Le sénateur Plett remercie sa femme, Betty, pour son appui tout au long de sa carrière politique.
Qu’est-ce qui fait une bonne question?

Une bonne question mettra l’autre côté dans l’embarras et donnera un élan à votre côté. Si la base du parti adore une question tandis que l’adversaire la déteste, c’est une bonne question.

Quel est le travail de comité ou le travail législatif qui revêt une importance particulière à vos yeux?

Lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, j’ai déposé un projet de loi intitulé Loi canadienne sur le paiement sans délai, qui visait à ce que les entrepreneurs et les sous-traitants en construction qui travaillent pour les institutions gouvernementales soient payés en temps opportun. Il s’agit d’un texte législatif extrêmement important qui a désormais force de loi, et ce, dans la plupart des provinces. Le plus ironique, c’est que je n’ai réussi à la faire adopter qu’une fois que nous étions du côté de l’opposition, grâce à l’aide précieuse d’une bonne amie, la députée libérale Judy Sgro. Je suis reconnaissant envers elle!

Je suis également fier du rôle que j’ai joué pour freiner un grand nombre de mauvais projets de loi et du travail que j’ai accompli en tant que porte-parole de l’opposition sur de nombreux projets de loi. Au fil du temps, le caucus conservateur du Sénat a perdu des membres, et j’avais parfois du mal à trouver un porte-parole pour chaque projet de loi controversé, de sorte que je finissais par jouer ce rôle moi-même. Je pense au projet de loi sur les personnes transgenres, au projet de loi sur la thérapie de conversion et plus récemment, au projet de loi C-355, qui aurait interdit le transport vers le Japon de chevaux destinés à l’abattage.

En général, je ne me faisais pas d’amis lorsque j’étais porte-parole de l’opposition sur de tels projets de loi. Mais comme le disait l’ancien premier ministre Jean Chrétien, « dans l’opposition, votre rôle est de vous opposer ». Je pense avoir fait mon travail. Si je peux me dire, quand je rentre chez moi le soir, que j’ai fait ce qu’il fallait ce jour-là pour le bien de mon pays, alors j’ai fait la bonne chose.

Vous avez souvent parlé de votre foi chrétienne et de la culture mennonite. Comment votre foi vous a-t-elle façonné comme personne et quel rôle a-t-elle joué dans votre vie politique?

Les mennonites sont connus pour leur éthique du travail rigoureuse, et mes ancêtres m’ont inculqué cette valeur. Ils ont quitté l’Ukraine pour le Canada dans les années 1870, parce qu’ils commençaient à perdre leurs libertés. Beaucoup d’entre eux croyaient qu’ils devraient simplement être reconnaissants au gouvernement canadien de les avoir accueillis, de leur avoir donné des terres et de leur avoir accordé la liberté de pratiquer leur religion et d’éduquer leurs enfants. Ils n’ont jamais voulu faire de vagues.

C’était tout le contraire pour mon père et moi. Nous voulions montrer notre reconnaissance envers ce pays en nous impliquant et en étant moteurs de changement. Beaucoup de mes ancêtres pensaient qu’il n’était pas bon de faire partie d’un gouvernement.

Je considère ma foi chrétienne bien distincte de ma culture mennonite. J’ai grandi dans un foyer chrétien qui valorisait les politiques de centre-droit et le caractère sacré de la vie. J’essaie de défendre de bonnes valeurs, mais aussi d’accepter les personnes qui ont des valeurs différentes des miennes.

Le sénateur Plett et son épouse, Betty, célèbrent la victoire de leur petite-fille Myla Plett aux Championnats canadiens de curling des moins de 20 ans à l'Île-du-Prince-Édouard en mars 2025. (Crédit photo : Bureau du sénateur Don Plett)
Vous avez souvent dit combien vous étiez fier de vos enfants et de vos petits-enfants. A-t-il été difficile pour vous de concilier votre vie de famille et vos fonctions parlementaires?

Oui et non. Environ la moitié de notre famille vit hors du Manitoba. Nous avons quatre fils, 12 petits-enfants et nous attendons bientôt notre premier arrière-petit-enfant. Mes deux derniers fils, des jumeaux, ont repris l’entreprise familiale de chauffage et de plomberie à Landmark. Je vais toujours prendre un café à leur bureau. Mon deuxième fils est pompier à Carstairs, en Alberta, et mon aîné travaille pour une grande entreprise internationale de construction aux États-Unis. Ils m’ont toujours beaucoup appuyé dans mon travail au Sénat, surtout ma femme, qui a tellement fait de sacrifices.

Quels sont vos projets de retraite?

Pour ma première année de retraite, ma femme et moi avons l’intention de suivre nos petits-enfants et de voir ce qu’ils font. Ma petite-fille Myla Plett est une joueuse de curling d’élite dont l’équipe a récemment gagné les championnats nationaux à l’Île-du-Prince-Édouard, alors nous allons voyager pour assister à ses matchs à partir de l’automne. Nous avons également un petit-fils qui joue au baseball dans une équipe universitaire au sud de la frontière.

Qu’est-ce que cela signifie pour vous d’avoir siégé au Sénat pendant 16 ans?

Lorsque j’entre dans la Chambre du Sénat, je pense à l’énorme responsabilité que nous, les 105 sénateurs et sénatrices, avons envers notre pays et envers le monde. On n’y pense pas assez souvent parce que cela devient notre routine quotidienne. On se présente au Sénat pour se battre et on ne pense pas vraiment à l’ampleur de ce que l’on fait. Chaque fois que je m’arrête pour penser à cette énorme responsabilité, je remercie Dieu et les personnes qui m’ont aidé en cours de route.

Une carrière marquante : le sénateur Plett revient sur sa vie dans l’opposition

Le sénateur Don Plett, assis sur un canapé dans son bureau.

Le sénateur Don Plett, à son bureau, dans la Chambre d’origine du Sénat, en 2018, peu de temps avant la fermeture de l’édifice du Centre pour sa réhabilitation. Le Sénat a depuis déménagé temporairement dans <a href='https://sencanada.ca/fr/a-propos/esc/' target='_blank'>l’édifice du Sénat du Canada</a>, dans l’ancienne gare ferroviaire centrale d’Ottawa.

Adversaire redoutable au hockey, comme à la période des questions au Sénat, le sénateur Don Plett n’hésite pas à monter au front, dans le sport comme en politique.

Le sénateur de Landmark, au Manitoba, siège depuis près de 16 ans à la Chambre rouge et est leader de l’opposition au Sénat depuis 2019. Qu’il s’agisse de passer au peigne fin les projets de loi du gouvernement en comité ou de poser des questions difficiles à la Chambre rouge, le sénateur Plett se bat toujours pour le Parti conservateur, qu’il a contribué à façonner en tant que premier président du parti.

À l’approche de sa retraite, le 14 mai 2025, le sénateur Plett s’est entretenu avec SenCAplus au sujet de son rôle de leader de l’opposition, de sa passion de longue date pour la politique et de son aptitude à se faire des amis parmi ses adversaires.

Le sénateur Plett prête serment au Sénat, en 2009.
Vous avez plongé dans l’univers de la politique dès l’adolescence, comme bénévole dans la campagne de l’honorable Jake Epp. Au départ, qu’est-ce qui vous a attiré vers la politique?

Mon père semblait toujours occuper un poste élevé; il était un membre éminent au sein de notre église et maire de mon village natal de Landmark, au Manitoba. Il était également responsable de bureaux de vote aux élections fédérales et m’a demandé de devenir agent électoral, pour la première fois, un peu avant mes 17 ans. J’ai tout de suite eu la piqûre de la politique et ensuite, j’ai brigué divers postes qu’il a occupés. J’ai été élu maire de notre village et j’ai siégé à différents conseils d’administration.

Vous vous dites passionné de sports, vous avez été entraîneur, capitaine d’une équipe de curling et président de la Landmark Minor Hockey Association. Quelles compétences en leadership le sport vous a-t-il permis d’acquérir?

Le sport m’a appris à prendre des risques. Sur la glace comme sur le terrain, il faut savoir prendre des décisions rapides et foncer. J’aborde la politique de la même façon. Cela m’a parfois coûté cher, car en politique, comme dans le sport et les affaires, la prise de risques peut vous faire gagner ou perdre.

Je sais jouer du coude au hockey, et c’est la même chose en politique. Mais quand la partie est terminée, c’est terminé. Après, je vais boire une bière avec l’adversaire. Je me suis fait beaucoup d’amis parmi mes adversaires sur la glace, sur le terrain et en politique.

Le sénateur Plett souligne l’influence de son père sur ses aspirations en politique, en affaires et dans les sports pendant sa jeunesse. Archie Plett encourageait son fils adolescent à participer à la politique, à faire du sport et à reprendre l’entreprise familiale de chauffage et de plomberie. On les voit ici lors de la cérémonie d’assermentation du sénateur Plett, en 2009.
Vous avez été nommé président par intérim du Parti conservateur du Canada au moment de la création du parti, en 2003, puis vous en avez été élu président en 2005. Comment était-ce d’être à la tête du parti pendant cette période de transformation?

C’était très excitant. J’avais été président du parti de l’Alliance canadienne, avant, et c’est là que j’ai rencontré Stephen Harper, qui était chef du parti. J’ai passé beaucoup de temps à parcourir les diverses circonscriptions du pays pour défendre l’idée d’une fusion entre l’Alliance et les progressistes-conservateurs fédéraux. C’était une période stressante en même temps. Certains de mes meilleurs amis politiques ont cessé de me parler, alors, et il nous a fallu des années pour reconstruire notre amitié.

Lorsqu’est venu le temps d’élire les membres du nouvel exécutif national du Parti conservateur, Stephen Harper a été l’un de mes meilleurs alliés. Il a appuyé de tout son poids ma candidature à la présidence, puis il m’a nommé sénateur.

Quand j’y repense aujourd’hui, je me rends compte que j’ai joué un rôle important dans la formation de ce qui est aujourd’hui un parti conservateur très fort. Et compte tenu de la taille de notre groupe sénatorial, je pense que notre caucus est l’un des plus efficaces de l’histoire à la Chambre rouge. Il y avait une devise dans mon village natal de Landmark : notre village est petit, mais nous voyons grand. Je pense qu’il en va de même pour notre caucus. Nous avons mené un bon combat.

En tant que membre du <a href='https://sencanada.ca/fr/comites/ltvp/' target='_blank'>Sous-comité sur la vision et le plan à long terme</a>, le sénateur Plett visite un chantier, dans l’édifice du Centre, pour prendre le pouls de l’avancement du projet de <a href='https://sencanada.ca/fr/tags?&tag=LTVP' target='_blank'>réhabilitation du Parlement</a> en 2024.
Vous avez joint l’équipe de direction des conservateurs au Sénat en 2015, comme whip de l’opposition, et vos collègues sénateurs conservateurs vous ont élu leader de l’opposition en 2019. Qu’est-ce qui vous a poussé à proposer votre candidature à ce poste?

J’ai toujours aspiré aux postes de direction dans tout ce que j’ai fait. Au hockey, je voulais être capitaine de l’équipe. Quand je siégeais à un conseil d’administration, je voulais en être le président. J’ai toujours essayé de m’élever aux postes supérieurs, où j’estimais pouvoir exercer une plus grande influence.

L’une de mes plus grandes forces, dans le sport, en affaires comme en politique, c’est la négociation. Même en tant que whip de l’opposition, j’ai souvent participé à des négociations avec les autres groupes du Sénat. J’aimais être à l’avant-scène et diriger. C’est pour cette raison que je me suis porté candidat à la direction du Parti conservateur, et j’ai eu la chance de pouvoir compter sur un bon caucus et du personnel de soutien solide. J’aimerais avoir 10 ans de moins. Je pourrais avoir assez d’ambition pour essayer d’atteindre un autre sommet. Mais maintenant, je vais commencer à vivre mes rêves à travers mes enfants et mes petits-enfants.

En tant que leader de l’opposition, vous avez le privilège de poser la première question à chaque période des questions au Sénat. Comment vous préparez-vous?

Je crois que j’ai pu compter sur le meilleur personnel possible sur la Colline du Parlement. Mon équipe, pour la période des questions, était composée de Karine Leroux, ma très compétente directrice des communications; Jean-Martin Masse, mon chef de cabinet, qui révisait les questions d’un point de vue politique, et Karen Adams, qui effectuait des recherches et rédigeait une liste de questions. La période des questions demande beaucoup de travail.

Je n’aurais jamais pu faire tout ce travail sans mon équipe. Elle s’efforçait de toujours rester à l’affût, en évitant les faux pas. Sans mon équipe pour tirer les rênes, j’aurais dû m’excuser bien plus souvent dans la Chambre du Sénat!

Le sénateur Plett remercie sa femme, Betty, pour son appui tout au long de sa carrière politique.
Qu’est-ce qui fait une bonne question?

Une bonne question mettra l’autre côté dans l’embarras et donnera un élan à votre côté. Si la base du parti adore une question tandis que l’adversaire la déteste, c’est une bonne question.

Quel est le travail de comité ou le travail législatif qui revêt une importance particulière à vos yeux?

Lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, j’ai déposé un projet de loi intitulé Loi canadienne sur le paiement sans délai, qui visait à ce que les entrepreneurs et les sous-traitants en construction qui travaillent pour les institutions gouvernementales soient payés en temps opportun. Il s’agit d’un texte législatif extrêmement important qui a désormais force de loi, et ce, dans la plupart des provinces. Le plus ironique, c’est que je n’ai réussi à la faire adopter qu’une fois que nous étions du côté de l’opposition, grâce à l’aide précieuse d’une bonne amie, la députée libérale Judy Sgro. Je suis reconnaissant envers elle!

Je suis également fier du rôle que j’ai joué pour freiner un grand nombre de mauvais projets de loi et du travail que j’ai accompli en tant que porte-parole de l’opposition sur de nombreux projets de loi. Au fil du temps, le caucus conservateur du Sénat a perdu des membres, et j’avais parfois du mal à trouver un porte-parole pour chaque projet de loi controversé, de sorte que je finissais par jouer ce rôle moi-même. Je pense au projet de loi sur les personnes transgenres, au projet de loi sur la thérapie de conversion et plus récemment, au projet de loi C-355, qui aurait interdit le transport vers le Japon de chevaux destinés à l’abattage.

En général, je ne me faisais pas d’amis lorsque j’étais porte-parole de l’opposition sur de tels projets de loi. Mais comme le disait l’ancien premier ministre Jean Chrétien, « dans l’opposition, votre rôle est de vous opposer ». Je pense avoir fait mon travail. Si je peux me dire, quand je rentre chez moi le soir, que j’ai fait ce qu’il fallait ce jour-là pour le bien de mon pays, alors j’ai fait la bonne chose.

Vous avez souvent parlé de votre foi chrétienne et de la culture mennonite. Comment votre foi vous a-t-elle façonné comme personne et quel rôle a-t-elle joué dans votre vie politique?

Les mennonites sont connus pour leur éthique du travail rigoureuse, et mes ancêtres m’ont inculqué cette valeur. Ils ont quitté l’Ukraine pour le Canada dans les années 1870, parce qu’ils commençaient à perdre leurs libertés. Beaucoup d’entre eux croyaient qu’ils devraient simplement être reconnaissants au gouvernement canadien de les avoir accueillis, de leur avoir donné des terres et de leur avoir accordé la liberté de pratiquer leur religion et d’éduquer leurs enfants. Ils n’ont jamais voulu faire de vagues.

C’était tout le contraire pour mon père et moi. Nous voulions montrer notre reconnaissance envers ce pays en nous impliquant et en étant moteurs de changement. Beaucoup de mes ancêtres pensaient qu’il n’était pas bon de faire partie d’un gouvernement.

Je considère ma foi chrétienne bien distincte de ma culture mennonite. J’ai grandi dans un foyer chrétien qui valorisait les politiques de centre-droit et le caractère sacré de la vie. J’essaie de défendre de bonnes valeurs, mais aussi d’accepter les personnes qui ont des valeurs différentes des miennes.

Le sénateur Plett et son épouse, Betty, célèbrent la victoire de leur petite-fille Myla Plett aux Championnats canadiens de curling des moins de 20 ans à l'Île-du-Prince-Édouard en mars 2025. (Crédit photo : Bureau du sénateur Don Plett)
Vous avez souvent dit combien vous étiez fier de vos enfants et de vos petits-enfants. A-t-il été difficile pour vous de concilier votre vie de famille et vos fonctions parlementaires?

Oui et non. Environ la moitié de notre famille vit hors du Manitoba. Nous avons quatre fils, 12 petits-enfants et nous attendons bientôt notre premier arrière-petit-enfant. Mes deux derniers fils, des jumeaux, ont repris l’entreprise familiale de chauffage et de plomberie à Landmark. Je vais toujours prendre un café à leur bureau. Mon deuxième fils est pompier à Carstairs, en Alberta, et mon aîné travaille pour une grande entreprise internationale de construction aux États-Unis. Ils m’ont toujours beaucoup appuyé dans mon travail au Sénat, surtout ma femme, qui a tellement fait de sacrifices.

Quels sont vos projets de retraite?

Pour ma première année de retraite, ma femme et moi avons l’intention de suivre nos petits-enfants et de voir ce qu’ils font. Ma petite-fille Myla Plett est une joueuse de curling d’élite dont l’équipe a récemment gagné les championnats nationaux à l’Île-du-Prince-Édouard, alors nous allons voyager pour assister à ses matchs à partir de l’automne. Nous avons également un petit-fils qui joue au baseball dans une équipe universitaire au sud de la frontière.

Qu’est-ce que cela signifie pour vous d’avoir siégé au Sénat pendant 16 ans?

Lorsque j’entre dans la Chambre du Sénat, je pense à l’énorme responsabilité que nous, les 105 sénateurs et sénatrices, avons envers notre pays et envers le monde. On n’y pense pas assez souvent parce que cela devient notre routine quotidienne. On se présente au Sénat pour se battre et on ne pense pas vraiment à l’ampleur de ce que l’on fait. Chaque fois que je m’arrête pour penser à cette énorme responsabilité, je remercie Dieu et les personnes qui m’ont aidé en cours de route.

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