Délibérations du comité sénatorial permanent des
Transports et des communications
Fascicule 15 - Témoignages
OTTAWA, le mercredi 31 octobre 2001
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Le Comité sénatorial permanent des transports et des communi
cations se réunit ce jour à 17 h 52 pour étudier le projet de
loi S-33, loi modifiant la Loi sur le transport aérien.
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Le sénateur Lise Bacon (présidente) occupe le fauteuil.
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[Traduction]
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La présidente: Je vous souhaite la bienvenue pour notre
première séance sur le projet de loi S-33, loi modifiant la Loi sur
le transport aérien.
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Les sénateurs Fitzpatrick et Oliver ont pris la parole au Sénat
au sujet de ce projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. Il
s'agit d'un texte court, mais important. Ceux d'entre vous qui
siégez à ce comité depuis un certain temps se souviendront que
nous avions étudié les premières modifications à la Loi sur le
transport aérien en 1999. Vous connaissez donc déjà le sujet.
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Ce projet de loi a pour objet de ratifier l'acceptation, par le
Canada, du nouveau régime de responsabilité internationale dans
le domaine des transports aériens. Celui-ci sera connu sous le nom
de Convention de Montréal et, quand il sera en vigueur, il
remplacera la Convention de Varsovie qui remonte à 1929.
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La question de la responsabilité peut être assez technique et
nous savons, pour nous être occupés de conventions nationales de
temps en temps, qu'il peut être difficile de suivre leur
cheminement, de la signature à leur entrée en vigueur en passant
par leur ratification. Nous avons le plaisir, pour cette première
séance, d'accueillir les fonctionnaires du ministère qui vont nous
aider à tirer toutes ces choses-là au clair. Nous avions accueilli
Mme Dufour à l'occasion des derniers amendements, en 1999.
Elle connaît donc tous les aspects de la question que nous avons
parfois de la difficulté à suivre.
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Bienvenue à notre comité.
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[Français]
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M. Lee est conseiller de la politique nationale du transport
aérien. M. Louis Gautier est avocat aux services juridiques. Nous
vous souhaitons la bienvenue et nous vous écoutons.
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Mme Valérie Dufour, directrice générale, Politiques du
transport aérien, Transports Canada: Il me fait plaisir de
revenir devant vous ce soir. Il n'y a pas tellement longtemps, on
était ensemble, comme vous l'avez dit.
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[Traduction]
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La présidente m'a volé ce que je voulais dire. Je voulais
commencer en rappelant aux sénateurs qu'ils sont devenus les
champions de la Loi sur le transport aérien.
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C'est la deuxième fois que nous étudions un projet de loi
destiné à modifier la Loi sur les transports. La dernière fois, il
s'agissait du projet de loi S-32 et nous avions lancé la procédure
parlementaire de promulgation de la loi en adoptant le texte en
1999.
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Le projet de loi S-33 annonce un processus de changement
beaucoup plus profond sur le plan des responsabilités internatio
nales. La Convention de Montréal reprend tout ce qui fait
actuellement partie de la Convention de Varsovie. Nous sommes
heureux qu'elle ait été baptisée «Convention de Montréal». En
effet, les Canadiens ont été très actifs dans la rédaction de ce texte
de même que dans sa conception initiale à l'échelon de
l'Organisation de l'aviation civile internationale.
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Je me réjouis de constater que cette première séance se déroule
en présence des représentants de l'Association du transport aérien
du Canada, qui seront vos prochains témoins. Le régime de
responsabilité proposé, qui répond aux désirs du milieu de
l'aviation, est le produit d'une collaboration entre les gouverne
ments. Ceux-ci ont en fait cherché à répondre aux besoins du
secteur de l'aviation privée.
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Nous vous avons fait distribuer, par l'intermédiaire de votre
greffier, un cahier d'information qui renferme énormément de
détails et qui donne l'historique du projet de loi.
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Comme la présidente l'a dit, ce projet de loi est court, puisqu'il
ne renferme que six articles. Du point de vue législatif, chaque
fois que nous voulons soumettre une modification à la loi, il faut
ajouter ou soustraire au libellé des six mêmes articles. Dans ce
cas, nous ajoutons des renvois à une nouvelle annexe. Nous ne
retirons aucune annexe existante parce que, comme dans le cas de
la plupart des conventions complexes, les choses se passent
lentement et de façon saccadée, selon le nombre de ratifications
nécessaires.
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Il nous faut agir rapidement parce que le Canada et le milieu de
l'aviation internationale doivent pouvoir s'appuyer sur la Conven
tion de Montréal.
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Nous avons conservé les anciennes annexes, parce qu'elles
vont continuer de s'appliquer tant que la convention ne sera pas
complètement en vigueur et, même quand tel sera le cas au
Canada, il faudra attendre que les autres pays signataires avec
lesquels nous entretenons, dans certains cas, des relations de
voyage selon les anciennes règles, deviennent eux-mêmes partie à
la Convention de Montréal.
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Je ne suis pas certaine que ce soit la façon la plus facile de vous
présenter le projet de loi. Si on le prenait article par article, vous
verriez qu'il n'y a pas grand chose à en dire: quelques ajouts et
retraits dans les cinq articles et des renvois à la Convention de
Montréal, qui est maintenant annexée au projet de loi.
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La nouvelle Convention de Montréal présente plusieurs
caractéristiques dont la plus importante est de mettre un terme au
régime de la responsabilité illimitée. La convention introduit un
système à deux niveaux et, en fin de compte, elle instaure un
régime officiel où la responsabilité illimitée est toujours possible.
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L'autre caractéristique importante, c'est que les passagers qui
formuleront des réclamations en vertu de ce double régime
pourront choisir le pays où ils voudront intenter des poursuites.
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Dans les documents vous trouverez une description complète
des divers accords possibles. Vous y verrez aussi une explication
de la façon d'appliquer les dispositions de l'Accord entre
transporteurs relatif aux questions de responsabilité. Nous y
expliquons la convention telle qu'elle s'applique, notamment en
donnant des valeurs en dollars. L'accord prévoit que les
transporteurs doivent contracter une assurance responsabilité
suffisante et que les passagers peuvent choisir le pays où ils
désirent entreprendre des poursuites. L'échange électronique des
données, qui est une dimension moderne, est désormais autorisé
par la convention. Il est question d'autoriser la production par
voie électronique de documents modernes sous forme simplifiée,
comme les billets et les connaissements de transport. Les
transporteurs peuvent être tenus, par la loi nationale qui les
régisse, d'effectuer des paiements anticipés, sans retard, pour
aider les personnes qui y ont droit à faire face à leurs besoins
économiques immédiats, selon un montant déterminé par la loi
nationale qui sera ensuite déduit du règlement final.
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Il s'agit donc d'un document moderne au plein sens du terme.
Il tient compte de toutes les situations que vous connaissez bien
personnellement, qu'il s'agisse des conséquences de l'accident de
Swissair ou d'autres incidents aériens. Les conventionsd'assurance jouent un rôle important dans la façon de traiter, de
façon humaine et appropriée, les passagers qui ont l'infortune de
devoir faire appel aux dispositions de cette loi.
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[Français]
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La présidente: Je vais laisser la parole à mes collègues après
quelques questions. Nos notes nous indiquent que sur les 67 États
qui ont signé la Convention de Montréal, 11 l'ont ratifiée alors
que 30 États sont requis pour qu'elle ait force exécutoire. À
supposer que le Canada ratifie la convention, combien de temps
serait nécessaire pour obtenir le nombre requis de 30 États?
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Mme Dufour: Je ne pense pas que personne puisse le dire.
Étant un pays écouté et exemplaire, nous essayons de créer un
momentum. Nous avons posé un geste protocolaire pendant
l'assemblée tri-annuelle de l'OACI à Montréal, le mois dernier
pour encourager d'autres pays à agir. Je souhaite que d'ici trois
ans ce soit possible. Pour nous, il est important d'encourager
d'autres pays. C'est la même chose pour nos collègues
américains. Il est important que les pays développés aient un outil
de cette envergure. Il est dans notre intérêt d'assurer que l'on
arrive le plus rapidement possible au nombre prévu pour qu'elle
soit pleinement en vigueur.
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La présidente: L'éventualité d'une responsabilité illimitée ne
comporte-t-elle pas un risque de faillite pour un transporteur
aérien? Cela peut-il être évité au moyen d'une assurance
adéquate? Cette assurance ne serait-elle pas très dispendieuse
pour le transporteur?
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Mme Dufour: Je vais vous parler de la réalité depuis le
11 septembre. Nous avons bien compris l'exemple d'American
Airlines. Le World Trade Center en était une évidence. Il y a un
moment où «unlimited» devient complètement ingérable. Dans la
vie avant le 11 septembre, les gros transporteurs avaient - mes
collègues témoins suivants me corrigeront s'il y a lieu - un
milliard de couverture et plus, selon la taille. Normalement, cela
était considéré comme adéquat. Aujourd'hui, les assureurs ont
pris froid depuis le 11 septembre. C'est le gouvernement au
Canada qui indemnisera à court terme pendant qu'on cherche à
trouver une solution commerciale à l'assurance dans l'aviation.
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Il est aujourd'hui difficile de prévoir ce que sera l'avenir, mais
dans l'ensemble du système, il est nécessaire qu'un transporteur
d'envergure comme Air Canada ait un minimum d'un milliard de
couverture tout le temps.
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[Traduction]
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Le sénateur Oliver: Dans le document que vous nous avez
remis, il est dit que ce projet de loi n'établit pas de limitation
arbitraire de la responsabilité, qu'il prévoit le recouvrement des
indemnités complètes et qu'il retire explicitement aux compagnies
aériennes la possibilité d'invoquer les défenses qu'elles auraient
utilisées en vertu de la Convention de Varsovie. De quelles
défenses s'agissait-il, défenses que ce système va maintenant
éliminer, puisqu'il n'y a plus de limitation sur la responsabilité?
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Mme Dufour: Cela concerne la présomption de culpabilité.
Avant, c'était un peu comme dans le cas d'une compagnie
d'assurance automobile. Il y avait du bon et du mauvais côté. La
compagnie avec laquelle vous voliez établissait un contrat de
transport et acceptait de vous indemniser sans égard aux
circonstances. Elle ne pouvait invoquer l'absence de négligence.
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Le sénateur Oliver: Prenons un exemple pratique. Supposons
qu'Air Canada, en vertu du nouveau régime et une fois que
30 pays auront ratifié la convention, ait à déplorer un accident.
Normalement, la compagnie est assurée par une assurance
collective pour transporteurs qui assume la perte. La compagnie
d'assurances aura certainement émis une police contenant un
grand nombre d'exclusions. Il est possible que les actes de
terrorisme ne soient pas visés par cette police. Cela veut-il dire
qu'en vertu de ce projet de loi, les compagnies aériennes devront
disposer de liquidités suffisantes pour pouvoir elles-mêmes faire
face à des réclamations qui ne sont pas assurées par leur
compagnie, parce que certains sinistres seront exclus?
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Mme Dufour: Je vais prendre la chose par l'autre bout. Tout
d'abord, on parle ici de responsabilité au tiers et de transport
international.
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Deuxièmement, l'assurance pour risques de guerre faisait partie
de la police d'assurance globale. Elle était sous-entendue, comme
certains éléments de l'assurance maison. Récemment, et même
s'il existe encore un certain niveau d'assurance pour la cellule, les
moteurs et d'autres types de responsabilité au tiers, les assureurs
hésitent à consentir une couverture pour accidents dus à un acte
de guerre ou de terrorisme.
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Pour l'instant, nous naviguons entre deux eaux. Le gouverne
ment a déclaré qu'il entendait indemniser les victimes de tels
actes pendant une période limitée tout en encourageant le secteur
de l'assurance à se rasseoir à la table et à recommencer à assurer
ses clients sur ces plans-là, comme il le faisait dans le passé.
Donc, nous sommes dans une période de transition, qui est très
difficile pour l'industrie aérienne.
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Le sénateur Oliver: Récemment, le ministre du Transport a
consenti une garantie de prêt de 75 millions de dollars à une
compagnie aérienne parce que, a-t-il déclaré, elle avait des
problèmes de liquidité. Qu'adviendrait-il en vertu du nouveau
régime, une fois que 30 pays auront ratifié la convention, si la
compagnie aérienne en question subissait un sinistre que son
assureur refusait d'assumer et qu'elle ait de nouveau un problème
de liquidité? Combien un sinistré peut-il réclamer? Devra-t-il
attendre, encore une fois, que le gouvernement du Canada
intervienne?
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Mme Dufour: Non, je ne pense pas qu'il y a un lien entre les
deux. L'actuelle garantie de prêt accordée à Canada 3000 est une
aide à court terme sur le plan des liquidités. En dehors de ce
cas-ci, nous n'interviendrons pas. La compagnie devrait pouvoir
exploiter son entreprise commerciale suffisamment bien pour que
le gouvernement n'ait pas à intervenir.
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Entre temps, il faut supposer que les assureurs commerciaux
reviendront à la table des négociations. Ce sont eux qui,
moyennant les primes que leur versent leurs clients, doivent
assumer les risques et payer en cas de sinistre.
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La compagnie Canada 3000 ne pourra pas voler si elle n'est pas
complètement assurée. Ses bailleurs de fonds ne l'autoriseront pas
à voler. Ses banquiers ne l'y autoriseront pas non plus. Nous
sommes donc dans un cas de figure différent de celui que vous
présentez.
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Le sénateur Oliver: Je comprends votre réponse, mais vous
n'avez pas répondu à ma question. Je vais la formuler
différemment.
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Une compagnie d'assurances, dans sa police, peut avoir
plusieurs clauses d'exclusion. Supposons qu'un sinistre porte sur
300 millions de dollars. Supposons qu'une compagnie comme
Canada 3000 ayant des difficultés de liquidités soit visée par une
de ces exclusions et qu'elle n'ait pas les 300 millions nécessaires
pour indemniser les requérants. Cela veut-il dire que le
gouvernement du Canada devra intervenir en fonction de ce
nouveau régime de responsabilité illimitée?
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Mme Dufour: Pas du tout.
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Le sénateur Oliver: Mais alors d'où viendra l'argent?
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Mme Dufour: L'argent viendra des assureurs commerciaux à
qui Canada 3000 aura versé ses primes, et les choses fonctionne
ront tout comme dans le cas d'une autre assurance collective
servant à dédommager d'autres formes de sinistre.
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Le sénateur Eyton: J'ai une question complémentaire à poser.
Ce que vous avez affirmé à propos de la résistance passagère des
compagnies d'assurances, qui hésitent à couvrir les actes de
guerre ou de terrorisme, m'intrigue un peu. Que se passe-t-il sur
le plan législatif si l'on part du principe - et je crois que c'est un
bon principe - qu'il sera impossible d'assurer de grands
bâtiments ou des avions contre des actes de terrorisme si la
menace devait durer longtemps?
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Vous avez dit que le gouvernement va intervenir pour une
courte période. À l'occasion d'un appel-conférence, ce matin, je
me suis entretenu avec des propriétaires de gratte-ciel à New York
qui se retrouvent sans assurance. D'ici une trentaine de jours, ils
ne pourront plus obtenir le genre d'assurance dont je parle. Je
soupçonne fort que la même politique s'applique à l'industrie
aérienne.
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Nous nous trouvons dans une situation où les compagnies
aériennes en tous genres ne pourront plus obtenir les assurances
dont vous parlez. Les gouvernements devront donc être en arrière
de ces compagnies de façon plus durable ou trouver d'autres
situations que je n'envisage pas pour l'instant. Que se passera-t-il
dans le cadre de ce nouveau régime?
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Mme Dufour: Le gouvernement du Canada a proposé
d'assumer les éventuelles indemnités pendant 90 jours. Quelque
50 pays dans le monde se sont déjà portés à l'aide de leurs
transporteurs aériens nationaux. Certains ont demandé que ces
transporteurs leur versent une sorte de prime commerciale. Si,
comme vous le disiez sénateur Eyton, la menace perdure, il nous
faudra sans doute inscrire cette question à l'ordre du jour de la
Conférence des ministres sur la sécurité aérienne qui se déroulera
à Montréal, au début de l'année prochaine, dans le cadre de
l'OACI.
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La plupart des gens disent que nous devrions attendre après
Noël avant d'évaluer le niveau de confiance des consommateurs
et du secteur commercial. Nous sommes encore dans une période
d'incertitude et de volatilité. Voilà pourquoi nous savions que le
gouvernement devait être prêt à intervenir pendant au moins
90 jours.
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Si nous constatons que cette résistance est effectivement
permanente, il nous faudra raisonner de façon tout à fait
différente. Les gouvernements devront trouver d'autres solutions
pour permettre aux transporteurs aériens de continuer à évoluer
dans un environnement où les actifs et les personnes qu'ils
transportent représentent une grande valeur. Les assurances
concernent les cellules, les moteurs et les passagers. Nous n'avons
pas encore de réponse, mais les gouvernements du monde entier
doivent se réunir et essayer de régler cette question de façon
collective, plutôt que de le faire chacun de leur côté.
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Le sénateur Oliver: Je suppose que l'armée peut être exclue
de ce régime. Si un civil, voyageant à bord d'un avion du MDN
subit des blessures, comment pourra-t-il réclamer un dédommage
ment à cause d'une négligence de la part du MDN?
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Mme Dufour: Le MDN est toujours assuré de façon
indépendante par le gouvernement du Canada. Nous assurons le
personnel militaire qui vole sur des appareils militaires. C'est le
cas depuis les tous débuts. Je répète que le MDN continue à
demander de ne pas être soumis à ce régime et c'est son propre
régime qui s'applique. Celui-ci interviendra en cas d'accident
militaire.
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Le sénateur Callbeck: Dans votre présentation, vous avez
parlé d'un régime à deux niveaux. Vous avez dit que les passagers
pourront choisir le pays où ils entameront des poursuites. Est-ce
que cela signifie qu'ils pourront choisir entre le pays où l'accident
s'est produit et celui où ils résident?
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Mme Dufour: Oui.
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Le sénateur Callbeck: Un passager ne peut pas choisir
n'importe quel pays.
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Mme Dufour: Je ne pense pas qu'il soit question de permettre
aux gens de faire le tour du monde pour trouver le meilleur
système juridique mais, dans le passé, il n'était possible d'entamer
des poursuites que dans le pays où l'avion était enregistré. Ainsi,
si vous aviez eu un accident avec «Air Slobovie», vous ne
pouviez déposer de réclamation qu'en Slobovie, ce qui n'était ni
équitable ni efficace pour vous. Aujourd'hui, un résident canadien
peut se tourner contre Air Slobovie, mais au Canada.
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Le sénateur Callbeck: Et les bagages perdus? Va-t-il y avoir
des changements sur le plan de la responsabilité à ce titre?
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Mme Dufour: Les règles pour les bagages perdus font parties
des modalités stipulées par le transporteur aérien. Il existe des
règlements nationaux distincts qui exigent que les transporteurs
doivent énoncer les modalités de traitement des bagages perdus
ainsi que les conditions relatives aux refoulements et aux autres
irritants pour les passagers.
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La manutention du fret est partiellement visée. Des parties de la
Convention de Guadalajara et de la Convention de Montréal
concernent le transport des bagages et continueront de s'appliquer.
Cependant, sur le plan pratique, ce sont les modalités relatives au
tarif des transporteurs qui viseront ces aspects. Certains transpor
teurs offrent jusqu'à 600 $ pour bagages perdus et d'autres
n'offrent rien du tout.
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Mme Sénécal, en qualité de représentante d'un transporteur,
pourra sans doute vous parler de façon plus précise des règles
concernant les bagages au Canada pour les transporteurs membres
de l'ATAC.
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Le sénateur Adams: Les contribuables canadiens ont payé
près de 70 millions de dollars à l'occasion de l'accident du
vol 101 de Swissair, bien que cet appareil ait été enregistré dans
un autre pays. Si une attaque terroriste devait se produire ici au
Canada, le pays du transporteur aérien serait-il responsable ou
serait-ce uniquement la compagnie d'assurances?
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Mme Dufour: Un passager canadien empruntant un vol
américain - et pour nous il s'agirait automatiquement d'un vol
international parce qu'il se déroulerait au moins en partie hors de
nos frontières - bénéficierait de l'assurance du transporteur pour
l'avion en question. La famille du passager pourrait demander à
être indemnisée par le transporteur aux États-Unis ou au Canada.
Il y aurait un lien direct avec le transporteur aérien.
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C'est à peu près ainsi que ça se passe si, après avoir déposé une
demande de dédommagement, vous n'êtes pas satisfait des
conditions qui vous sont offertes en vertu des conditions énoncées
dans votre contrat de transport. Les règles régissant la façon dont
vous êtes traité sont énoncées à l'endos de votre billet
international qui constitue votre contrat de transport. C'est
celui-ci, sénateur Callbeck, qui inclut votre assurance-bagage.
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Le sénateur Adams: Qu'advient-il de la responsabilité pour
les dommages à la propriété au sol en cas d'un écrasement
d'avion? Et si quelqu'un est tué? Est-ce le même assureur qui doit
intervenir?
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Mme Dufour: Oui, cela dépend toujours de l'assureur. Il peut
s'agir d'une partie différente de la police d'assurance, parce qu'il
s'agit d'un transport aérien. Les dommages au sol et les
dommages aux personnes au sol ne sont pas la même chose que
les pertes de vie des personnes à bord, comme celles qui ont
acheté un billet. Les personnes ou les propriétaires au sol ne
disposent pas d'un contrat de transport, mais le transporteur est
assuré pour ce genre d'accidents.
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Le sénateur Adams: Quand vous survolez une ville ou un
groupe de bâtiments et qu'un avion s'écrase et détruit des
constructions, est-ce que cela en fait partie?
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Mme Dufour: Pas vraiment. Il est question des accidents
concernant les passagers. Quand un avion s'écrase au sol, il y a
une relation entre les passagers, l'avion et l'exploitant de
l'appareil, mais il existe une assurance différente pour couvrir les
dommages aux propriétés et aux gens au sol.
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[Français]
|
Le sénateur Gill: Vous disiez que la Convention de Montréal
ne sera pas complétée avant trois ans. Il y a eu des interventions
ponctuelles gouvernementales, mais d'ici trois ans, les compa
gnies interviendront, feront banqueroute et des compagnies
d'assurances cesseront d'assurer les transporteurs aériens natio
naux et internationaux. Les primes augmenteront tellement que
les compagnies d'aviation ne pourront pas continuer à travailler
ou bien le coût des billets sera exorbitant. Les compagnies doivent
faire leurs frais. A-t-on prévu des mesures transitoires? Tout le
monde souffre de cette situation tant les compagnies inter-nationales, nationales, locales que régionales.
|
Mme Dufour: Il faut s'entendre que c'est sur le volet
international et que les craintes actuelles ont affaire avec les actes
de terrorisme.
|
Cela mis à part, les compagnies aériennes, de leur propre chef,
ont déjà atteint le niveau de promesse d'assurance qui est dans la
Convention de Montréal. Les grandes compagnies étaient déjà là
et offraient le niveau de couverture prévue. Nous tentons de
formaliser l'obligation au Canada d'abord, parce qu'on veut être
membre d'une convention pleinement en vigueur.
|
Concernant l'autre volet, il est évident que nous vivons dans
une période incertaine. Les gouvernements de tous les pays
devront se concerter pour voir ce qu'on fera avec ce secteur de
l'assurance si les grands assureurs et réassureurs ne redeviennent
pas confiants qu'il s'agit d'un secteur - quand les peurs actuelles
se dissiperont - valable à assurer.
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Pour une certaine catégorie d'assureurs, il est question de gérer
le risque. C'est peut-être moins vrai qu'entre Sept-Îles et
Montréal, il y a autant de risques qu'entre le Heathrow et
Boston-New York en ce moment. Il y a une certaine relativité.
|
Les assureurs n'ont pas dit qu'ils ne faisaient plus rien. Ils ont
dit qu'il y a des circonstances dans lesquelles l'appel sur les
ressources des assureurs est tellement outré, qu'ils ne veulent plus
embarquer. C'est là où les gouvernements doivent se concerter.
|
Le sénateur Gill: Cela a des incidences sur le plan domestique
qu'on le veuille ou non. Êtes-vous confiante que d'ici deux ou
trois ans les compagnies survivront et continueront à donner des
services essentiels parce que dans certaines occasions, il n'y a pas
d'autres moyens de transport. On devrait prévoir une solution au
cas où votre prévision s'avérait inexacte.
|
Mme Dufour: Les incidents nous ont fait un rappel sur la
façon dont les gouvernements doivent être prêts dans les
circonstances. Je dois vous dire que le gouvernement actuel a
posé des gestes qui démontrent que l'intérêt public est qu'il y aura
un transport aérien qui dessert la population correctement au
Canada. On a fourni des compensations pour les pertes
ponctuelles et on suit de très près les événements.
|
[Traduction]
|
Le sénateur Finestone: Pourquoi les États-Unis ont-ils signé
aussi rapidement la Convention de Montréal? Je sais qu'ils ont
leur propre système. Comment expliquez-vous leur désir de se
joindre au groupe aussi rapidement?
|
Mme Dufour: Je vais exprimer un point de vue personnel, car
je ne peux parler au nom du gouvernement des États-Unis. Je
crois que son industrie avait tellement d'avance dans le domaine
des conventions internationales en matière d'assurance qu'elle
estimait ne pas être bien servie par les conventions antérieures,
même pas par celles qui datent de deux ans.
|
Le sénateur Finestone: Vous parlez de la limite des
135 000 $?
|
Mme Dufour: Oui. Les Américains offraient des montants
supérieurs bien avant que la communauté internationale opte pour
cette formule. Les grandes compagnies aériennes avaient déjà de
l'avance.
|
Le sénateur Finestone: En signant, les compagnies consentent
une assurance de 135 000 $ par personne. Est-ce en cas de
blessures ou de décès?
|
Mme Dufour: Les compagnies adhèrent au principe de la
responsabilité illimitée. Ce régime est tout à fait compatible avec
ce qu'elles désiraient. Elles étaient favorables à l'idée d'une
convention reprenant ce que les transporteurs internationaux
offraient déjà depuis plusieurs années.
|
Le sénateur Finestone: Y a-t-il une limite de responsabilité
au-delà des 135 000 $ ou faut-il alors se rendre devant les
tribunaux? Est-ce une façon de décourager les gens de se pourvoir
en justice, car la formule est plus coûteuse?
|
Mme Dufour: Je ne sais pas exactement comment les choses
fonctionnent.
|
Le sénateur Finestone: Comment fonctionnent-elles?
|
Mme Dufour: Je ne me suis jamais occupée de déclarations de
sinistre pour un transporteur. Je ne serais pas capable de vous
l'expliquer. En revanche, Mme Sénécal devrait pouvoir vous
aider. Elle fait cela tous les jours.
|
Nous n'avons eu que très peu d'exemples de sinistres d'une
telle ampleur. Nous ne voulons pas que cela arrive.
|
Le sénateur Finestone: Bien sûr que non.
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Mme Dufour: Il ne s'agit pas du genre d'événement à propos
duquel les gens se disent: «Je me souviens». Je crois que le
dernier accident de transporteur aérien est arrivé à Cincinnati, il y
a très longtemps. La cellule avait brûlé et des passagers étaient
morts. Je crois qu'aucune autre compagnie aérienne canadienne
n'a eu à faire face au genre de problème que vous venez de
soulever.
|
Le sénateur Finestone: Parlons des critères exigés pour le
dépôt d'une réclamation supérieure au montant prévu. Si vous
gagnez beaucoup d'argent et que vous vous retrouvez dans une
situation terrible, il est possible que 135 000 $ ne couvriront pas
votre revenu annuel.
|
Mme Dufour: On peut dire que cela ferait partie des
négociations entre votre famille et le transporteur.
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Le sénateur Finestone: À ce moment-là, le transporteur serait
poursuivi en justice?
|
Mme Dufour: Ça dépend. Le transporteur pourra vouloir
régler hors cour avec les familles des passagers ou décider d'aller
en procès.
|
Le sénateur Finestone: Vous avez dit que 67 pays ont déjà
signé la Convention de Montréal. C'est cela?
|
Mme Dufour: Oui. Vous en avez la liste dans votre
documentation.
|
Le sénateur Finestone: Mais que 11 seulement l'ont ratifiée.
C'est également vrai?
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Mme Dufour: Oui.
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Le sénateur Finestone: La convention va-t-elle entrer en
vigueur malgré ce faible nombre de ratifications? Combien de
pays devront ratifier la convention pour qu'elle entre effective
ment en vigueur?
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Mme Dufour: Trente devront la signer. Cependant, il faut
comprendre que les signataires pourront s'entendre entre eux pour
appliquer les dispositions de la Convention de Montréal sans que
celle-ci soit nécessairement ratifiée. Autrement dit, elles ne
pourront pas obliger les transporteurs des pays n'ayant pas ratifié
cette convention à en appliquer le régime. Ceux qui continuent de
fonctionner en vertu de la Convention de Varsovie devront être
traités au Canada en conséquence. On passe automatiquement au
plus bas des deux niveaux d'exigences. Les grands pays
appliquent déjà la Convention de Montréal de 1999.
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Le sénateur Finestone: Alors, à quoi sert-il de la ratifier?
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Mme Dufour: Parce que nous voulons la transformer en
convention véritablement internationale pour que le monde
applique les normes qu'elle énonce, non plus les normes
améliorées de 1929, mais bien celles de 1999. L'objectif est de
mieux servir les passagers.
|
Le sénateur Finestone: Avant cela, notre comité a étudié la
situation concernant Air Canada et les Lignes CanadienInternational. Air Canada faisait partie de Star Alliance et
Canadien de One World. Cette différence d'affiliation a-t-elle un
effet sur la manière dont les gens vont signer? Est-ce que ça a
quelque chose à voir là-dedans?
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Mme Dufour: Non. La différence, c'est que les gouverne
ments, au nom de leurs citoyens, appliquent cette convention. Les
transporteurs fonctionnent au niveau auquel leur pays de
rattachement a adhéré ou au niveau supérieur, ce qu'ont décidé de
faire plusieurs compagnies aériennes de pays qui n'ont pas encore
ratifié la convention. C'est la différence entre la position des
différents gouvernements et ce que les transporteurs sont prêts à
faire qui importe.
|
Le sénateur Finestone: Je vais vous donner un exemple qui
est arrivé à plusieurs d'entre nous autour de cette table.
Supposons que vous envisagez de prendre un avion à une certaine
heure. Malheureusement, à cause de vos responsabilités, vous êtes
en retard, vous manquez l'avion et vous devez prendre une autre
compagnie. Supposons que j'ai un billet d'Air Canada mais que je
finisse sur un vol de WestJet. Supposons aussi que, malheureuse
ment, ce vol a un accident. Est-ce que je suis toujours assurée,
même si mon billet a été transféré sur une compagnie différente?
|
Mme Dufour: Si vous volez au Canada, vous ne serez plus
assurée du tout. Cette règle ne s'applique pas aux transporteurs
intérieurs.
|
Le sénateur Finestone: Est-ce qu'elle s'applique aux vols
internationaux?
|
Mme Dufour: Oui.
|
Le sénateur Callbeck: Ma question concerne justement les
vols internationaux. Quelle est la différence de responsabilité
entre les vols intérieurs et les vols internationaux? Nous savons ce
qu'il en est des vols internationaux. Est-ce une question que je
dois vous poser?
|
Mme Dufour: Je ne peux pas vous répondre. Je pense que
l'ATAC sera mieux en mesure de le faire que moi. Nous ne
faisons qu'imposer un régime d'assurance. En tant que gouverne
ment, nous n'établissons pas de niveau pour le régime. Cela
découle d'arrangements commerciaux. Cela dépend de la valeur
de l'avion et de celle de l'opération commerciale assurée, valeurs
pour lesquelles les compagnies d'assurances assument le risque.
|
[Français]
|
La présidente: Nous remercions Mme Dufour, M. Lee et M.
Gautier pour leurs explications et nous poursuivrons notre étude
du projet de loi S-33.
|
[Traduction]
|
Je viens juste d'apprendre qu'il y a un vote au Sénat. Nous
allons devoir suspendre la réunion que nous reprendrons après le
vote.
|
Le comité reprend à 18 h 59.
|
La présidente: Je vais à présent accueillir les représentants de
l'ATAC, c'est-à-dire l'Association du transport aérien du Canada,
qui vont participer à notre étude du projet de loi S-33. Nous
estimons que votre point de vue est important dans le genre
d'amendement que nous allons apporter à la Loi sur le transport
aérien, étant donné que vous représentez les transporteurs.
|
On nous dit que vous avez participé à l'élaboration de la
Convention de Montréal. Je crois savoir, par ailleurs, que vous
êtes généralement favorable à cette convention et que vous
désirez que le projet de loi S-33 soit adopté. Vous avez
maintenant la possibilité de nous faire part de vos éventuelles
réserves.
|
Bienvenue à notre comité. Je vous en prie, allez-y.
|
M. J.C. (Cliff) MacKay, président et président-directeur
général, Association du transport aérien du Canada: Nous
nous réjouissons d'avoir été invités à témoigner devant vous ce
soir.
|
Vous avez tout à fait raison, madame la présidente, ce projet de
loi est très important pour l'industrie.
|
Je vais vous présenter ma collègue, Mme Sénécal, qui est
spécialisée dans ce domaine. En dehors de son travail à
l'Association, elle s'occupe du contentieux à Air Canada. Elle a
travaillé sur toutes sortes de dossiers, pas uniquement au Canada
mais dans le reste du monde également. Je suis très heureux
qu'elle ait pu nous accompagner pour vous faire un exposé et
répondre à vos questions. Je l'invite d'ailleurs à prendre la parole
sans plus attendre.
|
[Français]
|
Mme Louise-Hélène Sénécal, avocate générale adjointe,
Association du transport aérien du Canada: Au nom de
l'Association du transport aérien du Canada, nous sommes
honorés de l'invitation que vous nous faites de vous présenter
notre position quant au projet de loi S-33 modifiant la Loi sur le
transport aérien et visant à donner suite à la Convention sur
l'unification de certaines règles relatives au transport aérien
international, en y incorporant la Convention de Montréal,
adoptée à Montréal le 28 mai 1999.
|
[Traduction]
|
Je comparais devant vous en qualité de membre du comité
juridique de l'ATAC. Je suis aussi avocate générale adjointe,
contentieux, à Air Canada. Je suis responsable de tout le
contentieux d'Air Canada dans le monde entier. De plus, le
service des sinistres généraux relève de moi. Ce service s'occupe
des sinistres corporels, des dommages à la propriété et des
dommages au fret ou des retards concernant le fret.
|
Les avis que nous exprimons aujourd'hui sont ceux de l'ATAC
qui ne sont pas forcément ceux des différentes compagnies
aériennes membres de notre association.
|
[Français]
|
Je suis tout particulièrement intéressée à cette législation, ayant
eu l'honneur de faire partie de la délégation canadienne à l'OACI
pour les fins des travaux sur la Convention de Montréal. En effet,
des représentants de trois compagnies aériennes avaient été invités
à participer à titre de soutien technique à l'équipe de négociateurs
canadiens menée de main de maître par Me Gilles Lauzon de
Justice Canada et habilement assisté de Me Elizabeth MacNab de
Transport Canada.
|
À titre d'observatrice privilégiée, je puis affirmer que la
Convention de Montréal n'aurait point vu le jour sans le travail
inlassable de ces deux personnes qui, de par leur diplomatie, leurs
connaissances juridiques approfondies, leur qualité de rédacteur et
leur crédibilité, ont été des contributeurs clés au consensus
intervenu entre différentes nations aux intérêts souvent divergents.
|
[Traduction]
|
Je tiens à remercier le gouvernement du Canada de nous avoir
donné, à mes collègues et à moi-même, cette occasion unique de
participer à la rédaction d'une page de l'histoire du droit du
transport aérien international.
|
L'ATAC est favorable à l'adoption de ce projet de loi. Celui-ci
se trouve à moderniser le système de responsabilité unifié qui
remonte à 1929, lorsque la Convention de Varsovie a été ratifiée.
Celle-ci a d'abord pris acte du caractère international du transport
aérien et de la nécessité de mettre sur pied un système unifié de
responsabilité pour l'ensemble du transport aérien international.
Ce n'est que vers 1955 que les États se sont de nouveau réunis
pour modifier certaines dispositions de cette convention, puis
qu'ils l'ont fait une autre fois en 1961, à l'occasion de la signature
de l'accord supplémentaire de Guadalajara et, enfin, en 1975,
avec le Protocole no 4 de Montréal. En outre, en 1995-1996, les
membres de l'IATA, qui est l'association regroupant les transpor
teurs aériens internationaux et dont Air Canada est membre, se
sont réunis pour adopter l'Accord entre transporteurs relatif aux
questions de responsabilité que certains membres de l'IATA ont
décidé d'accepter par voie de contrat et qui supprime les plafonds
de responsabilité.
|
La différence entre l'Accord entre les transporteurs et ce qui est
proposé dans la Convention de Montréal tient au fait que le
premier fait intervenir un contrat auquel les transporteurs sont
parties, tandis que la Convention de Montréal deviendra loi après
son adoption. Elle sera unifiée dans chaque pays. Elle ne le sera
pas au niveau des transporteurs et c'est là la différence.
|
Pourquoi l'ATAC est-elle favorable à la Convention de
Montréal? Tout d'abord, parce que cette convention a pour objet
d'unifier un régime de responsabilité que nous pourrions
aujourd'hui qualifier d'ensemble disparate, certains États seule
ment ayant ratifié la Convention de Varsovie. Certains ont ratifié
le protocole de La Haye mais n'ont pas ratifié le Protocole no 4 de
Montréal.
|
[Français]
|
Elle incorpore les dispositions et engagements souscrits par
certains transporteurs aériens signataires de l'entente inter-transporteurs, laquelle enlève les limites de responsabilité pour les
dommages corporels - qui incluent le dommage corporel ultime
qu'est le décès - tout en maintenant, pour un certain niveau de
dommages, les présomptions de responsabilité.
|
Ces dispositions sont à la fois favorables aux passagers,
lesquels peuvent bénéficier de dédommagements pour blessures
corporelles équivalant à la jurisprudence dans le pays où le litige
survient, sans toutefois tomber dans les excès que l'on attribue
souvent à nos voisins du sud, qui, suite à des procès civils par
jury, octroient des dommages qui s'apparentent plus au gros lot
qu'à la compensation réelle.
|
La présidente: Je suis désolée, mais un vote aura lieu dans
quelques minutes à la Chambre du Sénat et je vais devoir
interrompre votre présentation.
|
Mme Sénécal: D'accord.
|
[Traduction]
|
Tout à l'heure, quand vous vous êtes absenté pour aller voter,
j'écoutais les avantages de la Convention de Montréal. La
convention simplifie les conditions du contrat de transport en
pavant la voie pour le commerce électronique. En 1929, on en
travaillait encore à la plume et à l'encrier. Aujourd'hui, nous
donnons dans le commerce électronique et Internet, ce qui se
répercute sur le libellé décrivant ce genre de transactions.
|
Dans la même veine, pour ce qui est du transport de fret, la
Convention de Montréal renferme des dispositions qui permettent
de remplacer le traditionnel connaissement aérien sur papier par
une documentation électronique.
|
Du côté des passagers, il faut encourager les pays à adopter des
lois semblables à celles dont les États-Unis se sont dotés pour
aider les familles des victimes.
|
[Français]
|
Au niveau du transport de bagages, les limites de responsabilité
sont calculées par passager et non plus au poids du bagage. Cette
méthode de calcul est celle utilisée par les transporteurs canadiens
actuels pour les pertes de dommages survenus lors de transport
domestique.
|
Cette nouvelle méthode permettrait d'uniformiser les systèmes,
du moins au Canada. Cette Convention reconnaît l'aspect
dynamique de l'économie en incorporant des mécanismes de
révision des limites de responsabilité basés sur la fluctuation du
coût de la vie. Ceci évitera d'avoir à attendre presque 60 ans
avant de réviser les limites imposées à une autre époque.
|
Un autre des éléments qui est important, c'est l'ajout d'une
juridiction additionnelle, la Convention de Varsovie prévoyait
seulement certains endroits où les personnes pouvaient poursui
vre. La résidence du passager n'était pas un de ces endroits.
C'était la résidence du transporteur, là où était son établissement
principal, l'endroit où a été rédigé le contrat de transport ou la
destination du vol en question. C'étaient les quatre juridictions.
|
Maintenant, suite à la Convention de Montréal, il y aurait
l'introduction d'une cinquième juridiction qui n'est pas seulement
la résidence du passager, c'est la résidence du passager pourvu
que le transporteur un établissement ou opère des vols à partir de
cette juridiction.
|
C'est la raison principale pourquoi les Américains appuient
cette nouvelle législation, surtout depuis l'accident de Lockerbie
où aucune des familles des passagers ne pouvaient poursuivre aux
États-Unis.
|
Je vous remercie encore de cette invitation, je suis à la
disposition du comité sénatorial pour répondre à toute question
relative à ce projet de loi ou à la convention de Varsovie ou la
législation.
|
[Traduction]
|
La présidente: Y a-t-il des écarts entre les membres de votre
association en ce qui concerne l'application de la Convention de
Montréal? Y a-t-il des différences entre les petits et les grands
transporteurs dans la façon dont ils sont traités par cette
convention?
|
M. MacKay: Ils ne sont pas importants. Comme je le disais, il
s'agit d'un projet de loi sur le transport international. Dans le
contexte canadien, on parle essentiellement de quatre et peut-être
de cinq compagnies qui partagent toutes le même point de vue à
cet égard, autrement dit qui sont favorables à ce genre
d'uniformité qu'elles estiment très bien pour elles-mêmes et pour
les passagers.
|
La présidente: Croyez-vous que la responsabilité illimitée
pourrait donner lieu à une augmentation sensible des primes
d'assurance des transporteurs aériens?
|
Mme Sénécal: Non. Nous avons réfléchi à tout cela avant
d'appuyer l'Accord entre transporteurs relatif aux questions de
responsabilité en fonction duquel les transporteurs ont renoncé à
leur limite de responsabilité. Air Canada est signataire de cet
accord qui remonte à 1995-1996.
|
Les coûts de contentieux dans ce genre de situation sont très
élevés. Les limites sont tellement basses que l'argent sert à
déterminer s'il y a eu négligence grave ou faute intentionnelle car
ce n'est qu'une fois cela déterminé que les limites peuvent être
retirées. On a ainsi assisté à des procès à n'en plus finir entrepris
par les avocats représentant des passagers ou des expéditeurs qui
voulaient démontrer qu'il y avait eu négligence grave. Ils
pouvaient examiner tous les dossiers mécaniques. Il est intéressant
pour le transporteur et pour le passager de ne pas avoir à se
soumettre à un tel processus. Voilà pourquoi on suppose un
certain niveau de responsabilité en cas d'accident à bord ou lors
de l'embarquement ou du débarquement.
|
[Français]
|
La présidente: Est-ce que l'éventualité d'une responsabilité
illimitée comporte un risque de faillite pour un transport aérien?
Est- ce que cela peut être évité au moyen d'une assurance
adéquate? Une telle assurance ne sera-t-elle pas elle-même très
coûteuse à assumer de la part du transporteur?
|
Mme Sénécal: Les assureurs avaient établi qu'en enlevant la
limite de responsabilité cela ne changeait pas énormément la
responsabilité générale. Il faut aussi se rappeler qu'on parle ici de
dommages de la personne ou décès; on parle de dommages à du
fret, dommages à des bagages ou à des délais. Ce n'est pas
l'appareil qui est une responsabilité différente. Cela ne parle pas
des dommages comme dans les incidents ou des événements tels
ceux du 11 septembre: ce ne serait que pour les personnes dans
l'avion, ce ne seraient pas les gens qui étaient dans la tour. C'est
le «war risk» dont on parle. C'est deux couvertures. On ne parle
ici que des gens qui sont passagers ou qui ont des accidents «in
the process of embarking or disembarking the aircraft».
|
[Traduction]
|
Le sénateur Oliver: Je m'intéresse à l'assurance responsabilité
limitée. Vous avez dit que, dans le passé, le coût des poursuites a
fait problème. Dans le cadre de ce nouveau régime, existe-t-il des
dispositions prévoyant la médiation ou l'arbitrage pour résoudre
les différends quand quelqu'un est blessé ou qu'il y a eu mort
d'homme, sans qu'il soit nécessaire de se présenter devant les
tribunaux?
|
Mme Sénécal: Aucune disposition ne le prévoit, mais en cas
de poursuite en justice, ce sont les différents tribunaux de
différents ressorts qui interviennent. Dans la plupart des tribunauxcanadiens, américains et britanniques, il existe une procédure de
médiation obligatoire. Dans le domaine du droit, les choses vont
en ce sens. En ma qualité de responsable du service du
contentieux, j'ai pour mandat de nos assureurs de m'occuper de
tous les cas. Je ne veux pas avoir à payer des honoraires
mirobolants. La médiation est la meilleure solution pour tous. Il y
a moins de ressentiments. Il n'est pas nécessaire de laver son
linge sale en famille. Il n'est pas nécessaire de dévoiler tous les
menus détails concernant les passagers devant un tribunal public.
Dans la mesure du possible, nous favorisons la médiation.
|
Le sénateur Oliver: Je sais. Serait-il intéressant d'inclure dans
la loi une disposition encourageant très fortement la médiation et
l'arbitrage en tant que façons d'accélérer le processus et de
réduire les coûts?
|
Mme Sénécal: Nous aurions pu l'inclure. Nous n'en avons pas
parlé dans la convention. Cependant, je puis vous garantir que tel
est le cas au Canada et aux États-Unis, c'est-à-dire dans les deux
pays où il y a le plus grand nombre de recours en justice. Ici, ce
sont les tribunaux provinciaux, chargés d'administrer l'appareil
judiciaire, qui ont établi ces procédures.
|
En revanche, il existe une disposition exigeant que les
transporteurs, en cas d'accident majeur, fassent des versements
d'avance aux victimes.
|
Le sénateur Oliver: C'est ce qu'a fait Swissair.
|
Mme Sénécal: Swissair l'a fait, mais de façon volontaire.
Certains transporteurs ont adopté cette procédure dans le cadre de
leurs programmes de réaction d'urgence. Je ne sais pas si
EgyptAir l'a fait.
|
Le sénateur Oliver: Je sais que vous étiez présent dans la
pièce quand j'ai posé mes questions aux témoins qui vous ont
précédée. J'aimerais avoir votre avis sur la même question.
|
Supposons qu'un transporteur canadien transporte des passa
gers canadiens en Europe, qu'il y ait négligence de sa part et que
ces personnes soient blessées ou tuées. Supposons que la
poursuite s'élève en tout à 200 millions de dollars. Supposons
aussi que le transporteur aérien ait une assurance, mais que
celle-ci, en vertu des clauses d'exclusion de la police, refuse
d'assumer la responsabilité financière.
|
En vertu de cette loi, et afin de dédommager les victimes ou
leurs familles, est-ce que nos transporteurs ne devraient pas avoir
leur propre assurance et réserver un capital suffisant pour faire
face à d'éventuels sinistres advenant que leur assureur rejette la
responsabilité?
|
Mme Sénécal: Nous avons une assurance générale de 1 à
2 milliards de dollars. C'est là notre obligation générale en tant
que transporteur. La responsabilité et la responsabilité limitée sont
fondées sur chaque passager. Le système à deux niveaux que nous
vous avons expliqué est fondé sur le passager. Les 150 000 pre
miers dollars, que j'ai calculés, représentent les droits de tirage
spéciaux. Le calcul utilisé est fondé sur la conversion du franc-or,
mais vous n'avez pas besoin de le savoir. Un calcul rapide établit
que des droits de tirage spéciaux de 100 000 $ équivalent à peu
près à 117 000 $ américains. Voilà pour le premier élément.
|
Il n'est pas nécessaire de prouver la négligence. Le fait qu'il y
ait négligence ou même négligence grave n'annule pas la
couverture en vertu d'une des assurances aéronautiques actuelles.
|
Je n'ai jamais vu aucune compagnie refuser de payer pour un
accident qui tombe dans le cadre du régime de Varsovie ou de la
Convention de Montréal. Il est certain que tout accident, toute
blessure corporelle se produisant à bord d'un avion, à l'embarque
ment ou au débarquement lors d'un vol international est couvert
par l'assurance. Cela ne fait aucun doute.
|
Le sénateur Oliver: Prenons un passager hypothétique, un
neurochirugien de 30 ans qui a une espérance de vie de 85 ans et
une famille de trois. S'il décède, est-ce que l'assureur va lui payer
la valeur de son sinistre pour les dommages généraux?
|
Mme Sénécal: Ce serait payé par l'assureur.
|
Quand on examine cette loi, on a tendance à ne penser qu'à des
écrasements d'avion. Cependant, la mise en oeuvre de cette loi, au
quotidien, concerne davantage les mallettes qui tombent inopiné
ment des rangements supérieurs sur la tête des passagers. Il est
plutôt question des dommages qu'occasionne un chariot sur sa
lancée ou d'une chute dans un hall ou encore du passager qui se
brûle un doigt quand il touche au plafonnier plutôt que d'appuyer
sur le bouton d'appel de l'agent de bord. Voilà les situations qui
sont visées par cette loi. Elles se produisent tous les jours sur les
vols internationaux.
|
Le sénateur Callbeck: Vous avez dit que trois transporteurs
canadiens participent à la Convention de Montréal. Ils n'y ont
jamais vu de grande objection.
|
Mme Sénécal: Non, ils y étaient favorables.
|
Le sénateur Callbeck: Vous nous avez dit que vous êtes
favorable à cette convention et que vous incitez les pays à
envisager d'adopter une loi semblable à celle qui existe aux
États-Unis pour aider les familles des victimes.
|
Mme Sénécal: Oui. Il s'agit de la Convention de Montréal.
Celle-ci contient une disposition qui incite les pays à adopter une
loi semblable à celle en vigueur aux États-Unis. On n'y trouve pas
précisément les mots «semblable à la loi américaine», mais on
sous-entend qu'il s'agit d'une loi destinée à aider les familles des
victimes. Il est notamment question du versement d'avance de
certains montants, en cas d'écrasement d'avion, sans égard à la
responsabilité.
|
Le sénateur Callbeck: Est-ce dans la convention?
|
Mme Sénécal: Oui. Je pourrai essayer de vous préciser la
disposition en question.
|
Le sénateur Callbeck: Étiez-vous ici quand j'ai demandé à la
personne qui vous a précédée qu'elle différence il y avait sur le
plan de la responsabilité entre les vols intérieurs et les vols
internationaux?
|
Mme Sénécal: Oui.
|
Le sénateur Callbeck: Pourriez-vous me l'expliquer, s'il vous
plaît?
|
Mme Sénécal: Dans le domaine du transport intérieur, c'est la
loi nationale qui s'applique. Au Canada, nous avons deux régimes
qui sont fondés sur une responsabilité contractuelle. Ainsi, pour
un passager résidant au Québec, c'est le droit civil qui s'applique
en matière de responsabilité contractuelle. La question est de
savoir si le transporteur a ou non respecté ses obligations. On ne
suppose pas de responsabilité a priori. Dès lors, le passager, dans
un déplacement intérieur, doit prouver que le transporteur a
commis une faute ou qu'il est en tort en vertu du droit commun.
|
Le sénateur Oliver: Ou qu'il n'a pas respecté le contrat.
|
Mme Sénécal: Ou qu'il n'a pas respecté le contrat. Il n'y a pas
de limite de responsabilité. Avant, il y avait une limite de
responsabilité, dans le tarif, sur le chapitre des dommages
corporels, mais cette disposition a été renversée à un moment
donné.
|
Le sénateur Callbeck: Ici, on dit que les limites de
responsabilité sont supérieures dans le cas des vols internationaux
que dans celui des vols comportant une escale aux États-Unis.
Pourquoi cela? Il est indiqué entre parenthèses «C'est ce qu'on
peut lire au verso des billets d'avion».
|
Mme Sénécal: Il existe trois approches. D'abord, le montant en
fonction de la Convention de Varsovie au sens strict du terme, qui
s'applique aux pays dont les transporteurs ont adopté les
limitations supérieures dans leurs tarifs. Les montants étaient de
15 000 à 25 000 $, ce qui est ridicule dans les cas de décès à
bord d'un avion.
|
Le département américain des transports a imposé aux
transporteurs, comme conditions d'émission des licences d'ex
ploitation en provenance ou en direction des États-Unis, et afin de
protéger leurs citoyens, de hausser les limites de responsabilité.
Voilà pourquoi elle est plus haute, mais elle n'est pas aussi élevée
que celles énoncées dans les tarifs d'Air Canada, par exemple, ou
de tout autre transporteur ayant signé l'Accord entre transporteurs
relatif aux questions de responsabilité. Nous avons incorporé cela
dans nos tarifs. Voilà donc les trois approches dont je vous parlais.
|
Cependant, il en existe d'autres. Certains pays ont ratifié le
Protocole de La Haye qui augmente légèrement le plafond. Il y a
aussi ceux qui ont ratifié le Protocole no 4 de Montréal qui
constitue une autre légère augmentation par rapport au plafond.
J'ai essayé de vous résumer cela en vous parlant d'un système
disparate.
|
Le sénateur Finestone: J'aimerais en revenir à l'exemple du
jeune neurochirurgien que nous a donné le sénateur Oliver. Si ce
neurochirurgien est assis à côté d'un jeune passager de 24 ans qui
n'a pas encore fini l'université et que tous deux reçoivent sur la
tête la même pièce d'équipement, seront-ils indemnisés à la même
hauteur?
|
Mme Sénécal: Non, cela dépendra des dommages subis.
|
Le sénateur Finestone: Supposons qu'ils aient tous deux subi
une fracture du crâne, qu'ils aient des blessures graves identiques.
Quant à moi, le mot égalité ne signifie pas ici qu'on applique
forcément les mêmes mesures ou les mêmes dédommagements.
Est-ce que le jeune homme de 24 ans, qui est sans emploi et qui
n'a pas d'avenir bien défini, va recevoir les mêmes indemnités
que le neurochirurgien qui est père de famille et qui a un brillant
avenir devant lui? Si vous essayez de tout ramener à un même
niveau, comment envisagez-vous de dédommager les familles?
|
Mme Sénécal: Je ne me suis peut-être pas bien exprimée. Il y a
deux aspects à cela. D'abord, intervient la responsabilité. Le
transporteur est-il ou non responsable? Combien devrait-il payer?
Quel est le plafond? Par ailleurs, il y a l'évaluation des dommages
subis. En cas de responsabilité, trois éléments interviennent: y
a-t-il effectivement responsabilité, autrement dit y a-t-il faute
présumée? Deuxièmement, quels sont les dommages subis?
Troisièmement, quel est le lien entre les deux?
|
Dans le régime de Varsovie, qui a précédé celui établi par la
Convention de Montréal et par l'accord entre transporteurs, la
responsabilité peut être limitée. Dans votre exemple, comme dans
tous les autres cas de responsabilité, il faut établir les dommages
subis par chacun.
|
Le sénateur Finestone: Supposons que les deux personnes
soient mortes.
|
Mme Sénécal: Eh bien cela dépend de qui a le droit
d'entreprendre des poursuites. Quel est l'effet sur la famille et sur
les héritiers? Quels peuvent être les effets de cette perte sur
l'héritage?
|
Le sénateur Finestone: Supposons que tous les deux n'aient
pas travaillé pendant trois mois ou qu'ils aient été indisposés.
J'essaie d'établir pourquoi il y a une différence.
|
Mme Sénécal: Les tribunaux ont établi qu'il est plus facile de
quantifier la perte de revenu pour la famille dans le cas d'une
victime ayant une carrière d'assurée que dans celui d'une
personne qui a de simples espoirs de carrière. Dans le dernier cas,
on parle de perte d'opportunité plutôt que de perte de revenu. On
évalue les deux choses différemment. Les actuaires sont des
champions dans ce genre d'exercice. Ce sont les juricomptables
qui déterminent les montants.
|
Les héritiers d'une personne ayant des enfants en bas âge
obtiendront sans doute davantage que ceux d'une personne qui est
sans enfant.
|
Le sénateur Finestone: Et d'où viennent ces 135 000 $ dans
tout cela?
|
Mme Sénécal: Ce sont des droits de tirage spéciaux de
100 000 $ qui correspondent au niveau auquel il y a changement
de responsabilité. Jusqu'à 100 000 $ en droits de tirage spéciaux,
le transporteur n'a presque pas de défense, à condition qu'il
s'agisse d'un accident s'étant produit à bord d'un avion ou lors de
l'embarquement ou du débarquement. La responsabilité du
transporteur ne peut être limitée ni exclue, sauf en cas de
négligence de la victime. Je pourrais vous donner des exemples
plus tard.
|
Dans le cas du second niveau, il n'y a pas de limite. Au-delà de
100 000 $ en droits de tirage spéciaux, le transporteur a
davantage de moyens de défense. Ces défenses sont: la négligence
de la victime, si le transporteur établit par ailleurs qu'il n'a pas été
négligent et qu'il a pris toutes les mesures nécessaires pour éviter
le problème; le fait que les dommages n'ont pas été causés par un
acte fautif ou par une omission de sa part; le fait que les
dommages sont uniquement dus à la négligence ou à l'acte fautif
d'un tiers. Voilà les défenses qui interviennent au-delà de
100 000 $ en DTS.
|
Le sénateur Finestone: Au premier niveau, on suppose que le
transporteur est strictement responsable pour les sinistres jusqu'à
hauteur de 135 000 $. Cette somme ne permettra pas vraiment de
venir en aide aux familles à long terme qui ont trois enfants.
Qu'advient-il d'elles? Doivent-elles se pourvoir en justice?
|
Mme Sénécal: Elles ont aussi leur propre assurance-vie. C'est
à cela que sert une assurance-vie.
|
Le sénateur Finestone: Autrement dit, que Dieu nous protège
contre un énorme trou d'air de plusieurs centaines de pieds
provoquant plusieurs blessés à bord. L'indemnité maximale par
passager serait de 135 000 $. C'est le plafond?
|
Mme Sénécal: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Pour prétendre
toucher plus de 135 000 $, il faut prouver que le transporteur est
en faute.
|
Le sénateur Finestone: Qui?
|
Mme Sénécal: C'est le transporteur qui doit admettre qu'il a
commis une faute ou qu'il n'a pas pris les mesures raisonnables.
Dès lors qu'il y a présomption, il y a possibilité de défense. Les
transporteurs n'ont pas besoin d'en faire la preuve. Ils peuvent
dire «Moi, transporteur, j'ai fait tout ce qui était raisonnablement
envisageable pour éviter cela».
|
L'un des exemples parfaits est celui du cas récent d'un passager
perturbateur. C'est un des autres aspects dont je m'occupe. Cette
personne en avait battu une autre.
|
Le sénateur Finestone: Vous parlez de la rage de l'air?
|
Mme Sénécal: Oui. Cela s'est passé à bord d'un avion de
KLM et a été jugé à Montréal. KLM a déclaré qu'un tiers était en
faute, parce qu'un passager en avait battu une autre. Le tribunal a
estimé que KLM n'avait pas pris toutes les mesures raisonnables
et a jugé que la compagnie aérienne avait été consciente du
comportement bizarre du passager et du fait qu'il avait déjà été
agressif envers d'autres passagers; la cour a soutenu que la
compagnie aurait dû mieux surveiller l'agresseur.
|
Le sénateur Finestone: Ils auraient dû fortement incliner
l'avion sur le côté et l'assommer.
|
Le sénateur Oliver: Était-ce un problème d'alcool?
|
Mme Sénécal: Je ne me rappelle plus si la personne avait
consommé de l'alcool ou pris des cachets ou les deux en même
temps, ou encore si elle était simplement très agressive.
|
Le sénateur Finestone: La compagnie aérienne est-elle
responsable si elle sert de l'alcool à un passager chez qui elle a
noté un comportement agité?
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Mme Sénécal: Cela dépend s'il s'agit d'un vol international.
Dans ce cas, c'était un vol de jour et ce n'est donc pas la même
chose.
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Le sénateur Finestone: Le pilote n'aurait-il pas pu incliner
violemment l'avion sur la droite pour assommer le passager?
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M. MacKay: Ça n'aurait pas été une bonne idée. Plusieurs
autres passagers auraient été assommés du même coup.
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La présidente: Ne vous laissez pas emporter, sénateur
Finestone.
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Le sénateur Finestone: Je vais vous poser une question au
sujet des billets émis par voie électronique. Cette méthode
pose-t-elle actuellement des problèmes?
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Mme Sénécal: Non.
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Le sénateur Finestone: Est-ce que le changement est pour le
mieux?
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Mme Sénécal: Oui. Pour l'instant, quand des billets électroni
ques sont offerts dans le cas des transporteurs internationaux, vous
devez aussi faire un minimum de confirmation sur papier,
disposer d'un reçu d'itinéraire, parce que c'est la Convention de
Varsovie qui énonce les conditions de délivrance des billets. On
part du principe qu'il faut délivrer un document tangible et qu'un
courriel n'est pas une confirmation suffisante.
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Le sénateur Finestone: Mon billet électronique a déjà été
perdu à cause de la négligence de quelqu'un d'autre.
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Mme Sénécal: On peut toujours le récupérer.
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Le sénateur Finestone: Mais l'itinéraire n'est pas suffisant. Il
a fallu rechercher ça dans le système.
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Mme Sénécal: Il faut faire la différence entre les vols
internationaux et les vols intérieurs. Dans le cas des vols
intérieurs, les billets peuvent être délivrés par courriel sans
problème. On peut les acheminer par voie électronique ou on peut
simplement émettre un numéro de dossier.
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La Convention de Varsovie a été rédigée à une époque où les
gens prenaient le temps de remplir les billets d'avion à la main.
Aujourd'hui, il suffit d'aller dans un kiosque électronique,
d'entrer les données à l'aide d'un clavier et le tour est joué.
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Le sénateur Adams: Si je veux partir d'Ottawa pour aller
quelque part en Europe, est-ce que je dois me munir d'une
assurance complémentaire en même temps que mon billet?
Comment ce système fonctionne-t-il? Est-ce que la compagnie
d'assurances et Air Canada ou une autre compagnie travaille main
dans la main?
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Mme Sénécal: Vous n'avez pas à acheter d'assurance
complémentaire. Si vous voulez disposer d'une couverture
supplémentaire, c'est votre choix. Pour l'instant, cela dépend de
ce que vous avez acheté et de ce que vous avez dans vos bagages.
La limite de responsabilité dans le cas des bagages peut ne pas
couvrir tout ce que vous avez. La plupart des gens disposent
d'une assurance personnelle qui couvre la différence, mais on
peut toujours acheter une assurance complémentaire pour couvrir
tout ce qui n'est pas forcément visé par les sinistres liés au fait de
se trouver à bord d'un avion. Il peut s'agir d'une assurance-mala
die qui vous permettra de rentrer plus tôt si besoin est. Il existe
toute une série d'assurances-voyage qui sont très bien, selon le
genre de billet que vous aurez acheté.
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Le sénateur Adams: Si l'on parle de vols internationaux, on
parle forcément de devises différentes. Comment tout cela se
passe-t-il?
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Mme Sénécal: Il existe une unité que l'on appelle les droits de
tirage spéciaux et qui sont l'unité standard utilisée par le Fonds
monétaire international. Je crois que 100 000 $ en droits de
tirages spéciaux équivalent à 117 000 $ américains et à environ
170 000 $ canadiens, selon la conversion du moment. Tout cela
équivaut aussi à environ 75 000 livres sterling.
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Le sénateur Callbeck: Je vais vous poser une question au sujet
des vols intérieurs et des bagages perdus. Quel est le maximum
pouvant être payé?
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Mme Sénécal: Pour l'instant, la plupart des transporteurs
canadiens prévoient un maximum de 1 500 $ par passager. En
vertu du régime de Varsovie, il existe une indemnité maximale
qui est fondée sur le poids des bagages. Les transporteurs
acceptaient deux bagages enregistrés d'un maximum de 32 kilos
chacun. La limite de responsabilité était calculée en fonction du
poids des bagages. En vertu de la Convention de Montréal, la
limite s'approche des 1 500 $ canadiens par passager. Cela
illustre ce dont je vous parlais au sujet de l'harmonisation des
voyages intérieurs et des voyages internationaux.
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Le sénateur Oliver: Est-ce que ce sera déplafonné?
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Mme Sénécal: Non, pas dans le cas des bagages. Cependant,
pour toute réclamation dépassant le plafond prévu, vous pouvez
toujours recourir à votre assurance maison et, si vous avez réglé
votre billet par carte de crédit, il faut savoir que la plupart d'entre
elles offrent une couverture supplémentaire. Vous avez aussi la
possibilité de vous munir d'une couverture additionnelle indépen
dante.
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Le sénateur Callbeck: Ce sera 1 500 $? Parce que quelqu'un
m'a dit qu'à présent c'est 350 $.
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M. MacKay: Pour les voyages internationaux. La formule fait
intervenir le calcul du poids. Depuis toujours, ce montant est
supérieur sur les vols internationaux à ce qu'il est sur les vols
intérieurs. Avec cette convention, la limite internationale sera
portée à la limite normale pour les vols intérieurs.
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Mme Sénécal: C'est fatidique, car lorsqu'on voyage sur des
vols internationaux, on emporte normalement plus de bagages que
si l'on emprunte un vol intérieur.
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La présidente: On ne sait jamais.
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Le sénateur Adams: Si une personne porte 10 000 $ de
bijoux sur elle que se passe-t-il en cas d'accident? Vous avez parlé
de bagages et d'assurance personnelle. Mais que se passe-t-il dans
le cas d'un manteau de vison de 5 000 $ qui est perdu?
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Mme Sénécal: Si vous mettez votre vison de 5 000 $ dans
vos bagages, vous devriez vous munir d'une assurancecomplémentaire. Vos limites sont alors connues, elles sont
publiques et vous prenez un risque. C'est la même chose que
d'utiliser le courrier normal pour envoyer des articles de valeur.
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[Français]
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Je vous remercie beaucoup pour votre témoignage. Encore une
fois, nous regrettons le contretemps qui nous a obligés à rester un
peu plus tard.
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[Traduction]
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Merci de nous avoir renseignés davantage sur ce projet de loi.
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La séance est levée.
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