Aller au contenu
 

RAPPORT DU COMITÉ

Le MERCREDI, 24 novembre 2004

Le Comité sénatorial permanent de l’energie, de l’environnement et des ressources naturelles
a l’honneur de déposer son

TROISIÈME RAPPORT

Votre Comité, qui a été autorisé par le Sénat le mardi 19 octobre 2004 à examiner, pour en faire rapport, sur de nouvelles questions concernant son mandat; dépose maintenant un rapport intérimaire intitulé, Le Défi d’une tonne : Passons à l’action!

Respectueusement soumis,

Le président
Tommy Banks


Le Défi d’une tonne : Passons à l’action!

Premier rapport provisoire du
Comité sénatorial permanent de l’Énergie, de l’environnement et des ressources naturelles

L’honorable Tommy Banks, président
L’honorable Ethel M. Cochrane, vice-présidente


TABLE DES MATIÈRES

LE COMITÉ SÉNATORIAL PERMANENT DE L’ÉNERGIE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DES RESSOURCES NATURELLES. ii

ORDRE DE RENVOI iii

PRÉFACE: UNE NOUVELLE DIÈTE ÉNERGÉTIQUE.. iv

INTRODUCTION.. 1

Kyoto et les Canadiens 1
Que signifie réellement le Défi d'une tonne?. 3
Pouvons-nous vraiment y parvenir?  Bien sûr! 3

CHAPITRE UN: LES MOTS NE SUFFISENT PAS! 5

CHAPITRE DEUX:  PAYER LE JUSTE PRIX.. 9

Qui doit payer?. 10
Mettre la population de son bord. 12

CHAPITRE TROIS:   LA BOÎTE À OUTILS DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL. 15

Incitations financières 15
Réforme de la réglementation. 20
        A.    Transports : Notre problème d’une demi-tonne. 21
        B.     Énergie renouvelable. 24
Investir dans l’infrastructure 25
Réussir grâce au partenariat 27
        A.    L’expérience de la Californie. 31
        B.     Partenariat avec les municipalités. 32
        C.     Mobiliser les ONG.. 33

CONCLUSION.. 37

RECOMMANDATIONS. 39

ANNEXE A: 41
Conseil à l’intention des Canadiens sur les façons d’économiser l’énergie et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.. 41

ANNEXE B: 43
Témoins entendus et mémoires présentés pendant la 37e Législature du Parlement.. .43


LE COMITÉ SÉNATORIAL PERMANENT DE L’ÉNERGIE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DES RESSOURCES NATURELLES

L’hon. Tommy Banks – président

L’hon. Ethel M. Cochrane – vice-présidente

L’ hon. Willie Adams* 

L’ hon. Leonard J. Gustafson*

L’ hon.  David Angus*

L’ hon. Colin Kenny

L’ hon. John Buchanan, C.P. 

L’ hon. Raymond Lavigne*

L’ hon. Ione Christensen

L’ hon. Lorna Milne

L’ hon. Isobel Finnerty

L’ hon. Mira Spivak

Membres d’office du Comité:

Les honorables sénateurs: Jack Austin, C.P. (ou Bill Rompkey, C.P.) et Noël A. Kinsella (ou Terry Statton)

L’honorable sénateur Mira Spivak était présidente du Comité au cours de la troisième session de la trente-septième Législature. Les honorables sénateurs Baker, Eyton, Merchant, Fraser, Johnson, Sibbeston et Watt étaient membres du Comité ou ont participé à ses travaux sur cette étude au cours de cette session.

*Aucun sénateur ne faisait partie du comité durant l’étude sur le Défi d’une tonne.

Personnel du Comité:

Mme Lynne C. Myers, analyste de la recherche, Division des sciences et de la technologie, Direction de la recherche parlementaire, Bibliothèque du Parlement;

M. Frédéric Beauregard-Tellier, analyste de la recherche, Division de l’économie, Direction de la recherche parlementaire, Bibliothèque du Parlement;

Mme Keli Hogan, greffier du Comité, Direction des comités du Sénat;

Mme Kae Schade, adjointe administrative, Direction des comités du Sénat.

Nota : Mme Josée Thérien était greffier du Comité et Mme Louise Pronovost, adjointe administrative au cours de la troisième session de la trente-septième Législature.


ORDRE DE RENVOI

Extrait des Journaux du Sénat du mardi 19 octobre 2004 :

L’honorable sénateur Banks propose, appuyé par l’honorable sénateur Ferretti Barth:

Que le Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles soit autorisé à étudier et à faire rapport sur de nouvelles questions concernant son mandat :

a)      la situation actuelle et l’orientation future des ressources énergétiques du Canada sur les plans de la production, de la distribution, de la consommation, du commerce, de la sécurité et de la durabilité;

b)      des défis environnementaux du Canada, y compris ses décisions concernant le changement climatique mondial, la pollution atmosphérique, la biodiversité et l’intégrité écologique;

c)      la gestion et l’exploitation durables des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables dont l’eau, les minéraux, les sols, la flore et la faune;

d)      les obligations du Canada issues de traités internationaux touchant l’énergie, l’environnement et les ressources naturelles, et leur incidence sur le développement économique et social du Canada;

Que les mémoires reçus et les témoignages entendus durant la deuxième session de la trente-septième législature soient déférés au Comité; et

Que le Comité fasse périodiquement rapport au Sénat, au plus tard le 30 juin 2006, et qu’il conserve jusqu’au 1 septembre 2006 tous les pouvoirs nécessaires pour diffuser ses conclusions.

Après débat,

La motion, mise aux voix, est adoptée.

Le greffier du Sénat,
Paul C. Bélisle
Clerk of the Senate

Nota : Sauf pour le dernier paragraphe concernant les documents et témoignages de la session précédente, cet ordre de renvoi est identique à l’ordre de renvoi qui avait été confié au Comité pour cette étude au cours de la 3e session de la 37e législature et adopté par le Sénat le mardi 10 février 2004.


PRÉFACE: UNE NOUVELLE DIÈTE ÉNERGÉTIQUE

Le gouvernement du Canada demande aux Canadiens et Canadiennes d’entreprendre une diète – une nouvelle diète qui n’a rien à voir avec l’alimentation. Il s’agit d’une diète énergétique ou chacun d’entre nous perdra quelques livres...pour être plus précis, une tonne...du poids total approximatif de cinq tonnes de gaz à effet de serre, tel que les CO2 que nous ajoutons à l’atmosphère dans le cadre de nos activités quotidiennes.

Officiellement connue sous le nom du Défi d’une tonne, cette nouvelle diète énergétique n’est pas encore aussi populaire que la diète à basse teneur en glucides, pour laquelle les détaillants du secteur de la restauration rapide et les brasseurs créent de nouveaux produits. Mais cette diète énergétique pourrait être tout aussi populaire!

Si tout les ordres de gouvernement utilisent leur pouvoir pour nous convaincre – et pour nous aider à économiser de l’argent grâce à cette nouvelle diète énergétique – le fait de réduire notre consommation de combustibles fossiles sera bien plus qu’une mode. Cela deviendra une habitude.

Mais pour changer nos vies quotidiennes, il faut surmonter des obstacles. Dans le cadre de toute nouvelle diète, nous devons laisser tomber certaines choses que nous aimons. Cela veut dire qu’il faut changer nos habitudes inconscientes, et cela est toujours difficile.  Il doit exister un incitatif puissant pour instaurer le changement – un facteur motivant. Notre portefeuille en est un. La santé de nos enfants en est un autre, notre mode de vie en est un autre également. Tout comme un régime amaigrissant, nous ne le ferons pas jusqu’au jour où nous constaterons qu’il faut le faire. C’est maintenant qu’il faut le faire. C’est la clé du succès!

Les températures montent dans presque toutes les régions du Canada.  On a également constaté que les précipitations ont augmenté de 5 à 35 p. 100 partout au pays sauf dans le Sud des Prairies. Et les océans se réchauffent. Le Conseil canadien des ministres de l’environnement vient de publier un excellent rapport([1]) qui traite de ces changements climatiques et de leur signification pour chacun d’entre nous.

Les membres du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles sont convaincus que nous devrions changer nos habitudes de consommation d’énergie, que nous devons le faire et que nous en sommes capables. Nous l’avons déjà fait durant les années 1970, lorsque le prix du pétrole a grimpé en flèche. Nous pouvons le faire encore une fois et pour des raisons encore plus évidentes aujourd’hui.

Votre Comité a consulté quelques-uns des meilleurs cerveaux au pays afin qu’ils nous conseillent sur ce que nous devons faire pour inciter les Canadiens à passer à l’action. Le présent rapport énonce en grande partie l’information que nous avons recueillie auprès de ces experts, nos réflexions à l’égard de leurs conseils et nos recommandations au gouvernement du Canada.


LE DÉFI D’UNE TONNE PASSONS À L’ACTION!

INTRODUCTION

Nous avons besoin des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Ils ont toujours été là. Sans eux, la Terre serait trop froide pour abriter toute forme de vie. Les GES font partie d’un système d’équilibre délicat qui empêche une partie de la chaleur produite par le soleil de s’échapper de l’atmosphère et qui permet de maintenir les conditions de vie qui sont les nôtres.  Il semblerait que l’activité humaine affecte maintenant cet équilibre et les résultats ne sont pas rassurants. Notre climat change.

 

Les scientifiques ne s’entendent pas de façon unanime quant au degré ou à la proportion des changements climatiques imputable à l’activité humaine. Cependant, plusieurs d’entre eux croient que nous y CONTRIBUONS d’une façon ou d’une autre.

 

Votre Comité et  le Gouvernement du Canada croient fermement que nous devrions réduire cette contribution, atténuer les dommages que nous causons à l’environnement, et réduire le fardeau que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants.

Il semblerait que l’activité humaine affecte maintenant cet équilibre et les résultats ne sont pas rassurants. Notre climat change.

Pour accomplir ces objectifs, votre Comité croient fermement, comme l’a déclaré M. David McGuinty, ancien président de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE), que le Canada a un besoin urgent d’adopter une « vision globale » pour aligner les politiques budgétaires et réglementaires de tous les paliers de gouvernement dans la lutte contre les changements climatiques.([2])

 

Kyoto et les Canadiens

 

Le Canada a ratifié le Procotole de Kyoto. Ce faisant, il s’est engagé à ce que nous réduisions nos émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 6 p. 100 par rapport aux niveaux de 1990, au cours de la première période d’engagement (2008‑2012). 

 

Combien d’émissions de GES les Canadiens doivent-il éliminer d’ici la période d’engagement? Selon les estimations actuelles, il faudrait les réduire de 240 mégatonnes.([3])  Il s’agit d’une réduction de 30 p. 100 des émissions que le Canada rejetterait dans l’atmosphère si nous ne modifions pas notre comportement d’ici la date cible. Ce comportement est très dangereux et fait vraiment montre d’insouciance. Il est inconcevable que nous ne mettions pas tout en œuvre pour tenir nos promesses.

Il est inconcevable que nous ne mettions pas tout en œuvre pour tenir nos promesses.

Dans le Plan du Canada sur les changements climatiques([4])  publié en novembre 2002, le gouvernement du Canada précisait comment il comptait respecter ses engagements de Kyoto. Ce plan mettait en lumière les mesures en cours entreprises pour nous rapprocher de l’objectif de Kyoto et les autres mesures qui seront nécessaires pour que nous atteignions notre cible. En vertu de ce plan, tous les secteurs de l’économie, tel les centrales électriques, le secteur industrielle et autres institutions, sont tenus, tout comme chaque Canadien, de réduire leurs émissions.  Le Défi d’une tonne vise notre contribution personnelle.

 

Chaque Canadien est responsable d’environ cinq tonnes d’émissions de gaz à effet de serre en moyenne chaque année. La moitié de ces émissions (49,9 p. 100) proviennent du transport routier des passagers et 28,7 p. 100 sont attribuables à un phénomène d’utilisation de l’énergie très canadien : le chauffage des maisons. Ainsi, les véhicules automobiles et le chauffage des maisons sont à l’origine de 78,6 p. 100 de notre problème.

Est-ce que chaque Canadien réduira d’une tonne ses émissions de GES, à titre de contribution personnelle, en vue d’atteindre l’objectif national ciblé? Voilà de quoi il est question avec le Défi d’une tonne.

Le chauffage de l’eau (11,1 p. 100), les appareils ménagers (7,5 p. 100), l’éclairage (2,4 p. 100) et la climatisation (0,3 p. 100) produisent le reste des émissions.([5]Le défi est donc pour chaque Canadien de réduire d’environ 20 p. 100 (ou 1 tonne) ses émissions individuelles de GES. Cela permettrait au Canada de diminuer d’environ 32 mégatonnes annuellement ses émissions de GES. Autrement dit, on demande aux Canadiens d’assumer la responsabilité de 32 des 240 mégatonnes requises dans notre cible globale fixée à Kyoto.

Est-ce que chaque Canadien réduira d’une tonne ses émissions de GES, à titre de contribution personnelle, en vue d’atteindre l’objectif national ciblé? Voilà de quoi il est question avec le Défi d’une tonne.

 

La réduction d’une tonne des émissions produites n’assainira pas l’air du Canada. Cependant, ce serait un début encourageant. En outre, si chaque citoyen contribue à l’amélioration de la qualité de l’air, il est plus probable que les gouvernements et l’industrie soient fortement incités à faire leur part également.

 

Voici la question qui se pose maintenant : Comment les gouvernements peuvent-ils inciter les Canadiens à relever ce défi? Nous devons tout d’abord nous assurer de comprendre ce qui nous est demandé.

 


Que signifie réellement le Défi d'une tonne?
 

Peu de Canadiens sont au courant du « Défi d’une tonne ». Le Défi d’une tonne, l’une des mesures visant à réduire les émissions de GES du Canada, s’adresse à tous les Canadiens. Les émissions de GES menacent notre climat, nos habitats naturels et, dans un sens plus large, la santé d’un nombre sans cesse croissant de Canadiens et de leurs voisins.

…qui penserait à peser un poids qu’il ne voit même pas?

L’un des problèmes que pose le Défi d’une tonne tient au fait que les gens ont de la difficulté à s’imaginer que les substances dans l’atmosphère ont un poids. Mais ces substances, y compris les GES, ont un poids. Il n’est pas difficile de concevoir qu’un ascenseur rempli de gens pèse environ une tonne. La plupart d’entre nous comprenons qu’une petite voiture pèse environ une tonne. Toutefois, il en est tout autrement avec l’air. Après tout, qui penserait à peser un poids qu’il ne voit même pas?

 

Donc, si les Canadiens parviennent à relever le Défi d’une tonne, nous serons alors en mesure d’éliminer des émissions de GES rejetées dans l’atmosphère qui représentent l’équivalent d’environ 32 millions de petites voitures chaque année. C’est l’ampleur de la tâche qui nous attend. Nous aurons alors relevé le Défi.

 

 

Pouvons-nous vraiment y parvenir?  Bien sûr!

 

Le Défi d’une tonne est une mesure qui repose sur la volonté de chacun. Il ne peut être relevé que si les Canadiens sont suffisamment motivés pour utiliser moins d’énergie fossile en réduisant leur consommation personnelle ou en recourant à des appareils plus efficaces pour répondre à leurs besoins.

 

Pouvons-nous vraiment y parvenir? Bien sûr que nous le pouvons.  Nous avons tous en tête des exemples de gaspillage d’énergie. Y a-t-il des chances que les Canadiens répondent à ce défi? Certains d’entre nous y répondront sûrement, simplement parce que nous savons – ou capteront bientôt le message – qu’il s’agit d’une situation critique qui mérite notre attention et la promesse que nous changerons nos habitudes.

…il s’agit d’une situation critique qui mérite notre attention et la promesse que nous changerons nos habitudes.

L’information et la persuasion suffiront-elles? Certains d’entre nous n’auraient-ils pas besoin d’une plus grande motivation?

Dans le Discours du Trône de février 2004, le gouvernement du Canada s’est engagé à communiquer à tous les Canadiens le message que contient le Défi d’une tonne. Il s’est engagé à sensibiliser la population et à la renseigner en montrant comment les choix des consommateurs au quotidien contribuent aux émissions de GES qui nuisent à notre environnement. Le gouvernement du Canada a officiellement annoncé le Défi d’une tonne le 26 mars 2004.

 

Tel que précisé dans le Plan du Canada sur les changements climatiques, le gouvernement du Canada s’appuiera principalement sur des campagnes de sensibilisation et des interventions de marketing social pour convaincre les particuliers de relever le Défi d’une tonne (DUT). Selon un représentant officiel, le but du Défi est de « promouvoir et de proposer l’adoption d’un mode de vie respectueux du climat. »([6])

…en s’engageant sur la voie de l’efficacité énergétique, les Canadiens peuvent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ET réaliser des économies.

Ce message, livré par l’Office de l’efficacité énergétique (OEE) de Ressources naturelles Canada, souligne qu’en s’engageant sur la voie de l’efficacité énergétique, les Canadiens peuvent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ET réaliser des économies. À cette fin, le gouvernement et plusieurs organisations non gouvernementales mettent à la disposition du public des conseils utiles et des calculateurs d’émissions en direct pour les aider à réduire leur contribution aux émissions de GES. (Des exemples de ces ressources sont fournis dans l’annexe A au présent rapport).

Votre Comité estime que la réduction des gaz à effet de serre, en général, et le Défi d’une tonne, en particulier, sont essentiels au bien-être futur des Canadiens. On se demande si la sensibilisation et la persuasion peuvent permettre de réaliser ces objectifs.

 
   

CHAPITRE UN : LES MOTS NE SUFFISENT PAS!

Le Comité a entendu des témoins qui affirmaient que les programmes d’information et les campagnes de sensibilisation ont un rôle important à jouer dans le fait d’aider chacun d’entre nous à comprendre la portée de nos actions. Cela dit, le message est-il reçu? Et, fait plus important encore, ces programmes et campagnes sont-ils susceptibles de modifier le comportement de la majorité d’entre nous?

 

Selon un récent sondage de Decima, la plupart des Canadiens n’ont aucun souvenir des annonces du gouvernement fédéral sur le changement climatique présentées sur les ondes de la  télévision canadienne entre septembre 2002 et mars 2003, au coût de 17 millions de dollars.([7])

 

De même, il ressort d’une recherche récente effectuée auprès d’un groupe cible pour le compte du gouvernement du Canada que pour une majorité de Canadiens, les préoccupations concernant l’efficacité énergétique et les changements climatiques ne sont pas les facteurs premiers qui influent sur leurs décisions de consommation.([8]

…beaucoup de Canadiens ne considèrent pas les changements climatiques comme un problème important, parce que, fondamentalement, ces changements semblent avoir « une incidence observable limitée sur leur vie de tous les jours. »

Ce n’est peut-être pas de cette manière que nous aimerions se voir, mais c’est ce que révèlent fortement certaines recherches. Lorsque les Canadiens s’approvisionnent, des facteurs tels que le prix, le niveau de confort et le style sont souvent des facteurs plus importants que l’efficacité énergétique ou que des considérations écologiques.

Selon les résultats de la recherche auprès d’un groupe cible, mentionnée précédemment, il semble que beaucoup de Canadiens ne considèrent pas les changements climatiques comme un problème important, parce que, fondamentalement, ces changements semblent avoir « une incidence observable limitée sur leur vie de tous les jours. » ([9]

Certains des Canadiens ayant participé à l’étude doutaient que les efforts d’une personne donnée pourraient vraiment donner des résultats significatifs en tentant de résoudre un problème aussi vaste et complexe que les changements climatiques.([10]) Néanmoins, c’est précisément les préoccupations des individus qui feront la différence.

Si certains Canadiens ne voient pas les changements climatiques comme une priorité ou doutent qu’une modification de leur comportement jouera quelque rôle significatif que ce soit dans la lutte contre les changements climatiques, les gouvernements peuvent-ils en fait se contenter de persuader gentiment les gens en ce qui a trait au respect des promesses que nous avons faites à Kyoto? Nous ne croyons pas.

… c’est précisément les préoccupations des individus qui feront la différence.

S’il s’avère que les programmes d’information et les campagnes de sensibilisation seuls ne changent sensiblement pas les habitudes de consommation des particuliers, alors, le Défi d’une tonne n’aura été rien de plus qu’un exercice de relations publiques ayant échoué.

 

L’autre carence liée à la simple persuasion tient au fait que le message que l’on veut livrer est noyé par les annonces publicitaires opposées dont sont bombardés jour après jour les consommateurs. Les fabricants d’automobiles en Amérique du Nord consacrent des milliards de dollars chaque année à la promotion de leurs marchandises. Vous n’avez qu’à regarder nos autoroutes pour constater à quel point ces fabricants réussissent à convaincre bien des Canadiens que les véhicules utilitaires sport (VUS), qui consomment beaucoup d’essence, et autres camions légers sont des jouets extraordinaires. Selon les termes de John Nyboer, un écolo-économiste de Simon Fraser University :

…les gouvernements peuvent-ils en fait se contenter de persuader gentiment les gens en ce qui a trait au respect des promesses que nous avons faites à Kyoto?

« [Les fabricants] ont l’incroyable pouvoir de façonner le marché. » ([11])

 

À titre de comparaison, l’OEE dispose d’un budget annuel de 65 millions de dollars lui permettant de joindre et d’influencer les Canadiens.([12])  Nous accueillons favorablement la décision du gouvernement fédéral, en août 2003, de consacrer un montant additionel de 131,4 millions de dollars en vue d’aider les Canadiens à réduire leurs émissions de GES.([13])

 

C’est beaucoup d’argent, mais c’est seulement une goutte d’eau par rapport aux dépenses engagées en publicité par les fabricants de produits énergivores. Encore une fois la question se pose : bien qu’il soit évident que la sensibilisation de la population soit un volet important de la stratégie gouvernementale visant à convaincre les Canadiens à faire leur part pour la réalisation des objectifs du pays en matière d’environnement, cette approche à elle seule suffit-elle?  

 

Matthew Bramley, directeur, Changements climatiques, au Pembina Institute for Appropriate Development, nous a dit carrément que la sensibilisation de la population ne représentait qu’une amorce :

 

« [Les campagnes de sensibilisation] préparent le terrain, mais il faut, par souci de réalisme, reconnaître qu’elles n’ont, à elles seules, qu’une incidence marginale sur les émissions. »([14])

…le gouvernement du Canada… ne peut compter que sur les campagnes d’éducation et de sensibilisation.

Votre Comité estime que si le gouvernement du Canada veut convaincre les Canadiens de modifier leur comportement  afin de répondre au Défi d’une tonne, il ne peut pas compter uniquement sur les campagnes d’éducation et de sensibilisation. Nous devons adopter bien d’autres mesures.


CHAPITRE DEUX: PAYER LE JUSTE PRIX

À quelques exceptions près, le prix est le facteur clé des décisions d’achat ou d’investissement. Toutes choses étant égales par ailleurs, la demande de pratiquement n’importe quel bien ou service est inversement proportionnelle au prix.

 

Ce lien entre le prix et la demande s’applique également à l’énergie, quelle que soit la source. Lorsque les prix de l’énergie sont bas (comme ceux que l’on retrouve au Canada comparativement à ceux que l’on retrouve dans la plupart des autres pays du monde), les consommateurs sont moins soucieux de la quantité d’énergie qu’ils consomment. Comme l’a fait observer Michael Cleland, président de l’Association canadienne du gaz:

 

« Les consommateurs ne paient pas cher pour leur énergie et, par conséquent, n’y prennent pas garde. » ([15])

 

Lorsque les consommateurs PAIENT un prix qu’ils jugent élevé, les choses changent. Lorsque le prix du pétrole a grimpé dans les années 70 en raison des restrictions de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), les voitures compactes sont devenues populaires et la réglementation favorisant l’économie d’essence a gagné l’appui du public.

 

Mais dès que le prix de l’essence est devenu relativement avantageux en Amérique du Nord, dans les années quatre-vingt-dix, les ventes de VUS ont commencé à progresser. Les économistes savent que lorsque les prix de l’énergie nord-américains montent, les consommateurs vont recommencer à privilégier les automobiles qui économisent l’énergie et d’autres appareils tels que les thermostats programmables et les ampoules fluorescentes compactes.  Un plus grand nombre portera attention aux étiquettes EnerGuide ou ENERGY STARâ le moment venu d’acheter un nouvel appareil.

…le gouvernement… doit rapidement (et courageusement) reconnaître l’importance que revêtent les signaux de prix.

Évidemment, nous exprimons avec force nos opinions lorsque nous payons un prix élevé pour l’énergie, plus particulièrement si nous devons faire la navette pour aller travailler ou si nous habitons une maison peu isolée. Comme n’importe qui sur la planète, les Canadiens n’aiment pas payer un prix supérieur à celui auquel ils sont habitués. Mai les prix que nous payons à l’heure actuelle ne sont pas raisonnables. 

Le prix parle.

(Michael Gerbis, 21:4)

Si le gouvernement veut réellement respecter les engagements qu’il a pris à Kyoto, il doit rapidement (et courageusement) reconnaître l’importance que revêtent les signaux de prix. Comme l’a résumé succinctement Michael Gerbis, président et chef de la direction, Clean Energy Business Unit, The Delphi Group, « le prix parle. »([16])

 

Un autre témoin a élaboré sur ce thème (Hans Konow, président et chef de la direction, Association canadienne de l’électricité) :

« Lorsqu’on examine la question de l’efficacité énergétique sur différents marchés, le premier déterminant est le prix; cela veut dire les signaux de prix envoyés au consommateur et le prix de l’électricité sur n’importe quel marché. »([17])

 

Quiconque s’intéresse à la conservation de l’énergie sait que les consommateurs européens paient un prix plus réaliste pour leur énergie que ne le font les consommateurs nord-américains.

 

David McGuinty, ancien directeur général et président de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie,  nous fait part de l’expérience suivante :

…les consommateurs européens paient un prix plus réaliste pour leur énergie que ne le font les consommateurs nord-américains.

« Je suis un ardent partisan des signaux de prix. J’ai vécu à Rome et je payais 2,25 de dollars CAN pour un litre d’essence. Je peux vous assurer que j’étais beaucoup plus attentif à mes habitudes de conduite que je ne le suis ici. La signalisation par les prix représente un important facteur à réévaluer. »([18])

 

Qui doit payer?

 

Les prix de l’énergie au Canada ne reflètent qu’une fraction du coût total réel que nous… nous tous… devons assumer pour fournir cette énergie. Il n’existe pas sur le marché de biens ou de services associés à l’utilisation de l’énergie dont les prix incorporent véritablement les coûts des émissions de GES et leurs incidences environnementales.

 

Les coûts des émissions de gaz à effet de serre et des autres polluants résultant de l’utilisation des combustibles fossiles ne sont pas assumés directement par ceux qui font usage des combustibles ou des carburants. En lieu et place, la société tout entière assume ces coûts. En langage économique, on peut dire que ces coûts sont des externalités négatives. La théorie économique nous indique que si les coûts étaient intégrés à l’activité en question (le principe de l’utilisateur-payeur), les consommateurs et les entreprises recevraient dès lors un signal de prix plus réaliste et seraient en mesure d’adapter leur consommation en conséquence.

 

La pollution excessive de l’environnement par les GES et autres polluants a rarement été assortie d’un coût direct à l’auteur fautif. Donc, les coûts de la pollution environnementale ne se reflètent généralement pas dans le prix des produits et services, notamment de l’énergie. M. McGuinty a décrit le problème de la façon suivante :

…les coûts de la pollution environne­mentale ne se reflètent généralement pas dans le prix des produits et services, notamment de l’énergie.

« Les Canadiens comprennent que s’ils veulent un bon système éducatif, ils devront en payer le prix. S’ils veulent des soins de santé, ils devront les payer. S’ils veulent des infrastructures, ils devront les payer. Néanmoins, ils veulent un milieu de vie sain sans y mettre le prix. » ([19])

Selon ce dernier, le Protocole de Kyoto représente un point de départ qui permet de répondre à la nécessité de payer la note relative aux coûts environnementaux :

 

« Nous devons maintenant, en termes économiques, traverser la ligne de l’internalisation de coûts qui, jusqu’ici, sont restés des facteurs externes. C’est ce que nous devons au Protocole de Kyoto. Le Protocole, comme ils l’ont dit aux Grands reportages, est vraiment « quelque chose qui sort de l’ordinaire. »

Le Protocole de Kyoto a accompli quelque chose qui est essentiel au rétablissement de l’environnement.   Il a octroyé une valeur monétaire au carbone.

Le Protocole de Kyoto a accompli quelque chose qui est essentiel au rétablissement de l’environnement. Il a octroyé une valeur monétaire au carbone.([20]Ce produit nous coûte cher.   


Mettre la population de son bord

 

Nous en sommes venus à compter sur les bas prix de l’énergie. Cette réalité est l’un des obstacles les plus importants au succès du Défi d’une tonne et à l’ensemble des efforts accomplis à Kyoto. Votre Comité comprend à quel point il sera difficile sur le plan politique de modifier cette réalité. Cela dit, il ne s’agit pas d’un enjeu mineur. Il faudra sans doute adopter des politiques audacieuses et mieux informer le public canadien si nous voulons tous être pleinement convaincus de la nécessité du changement. Cependant, une fois que les gens seront mieux informés, les gouvernements devront être prêts à mettre en œuvre des politiques qui produisent véritablement des changements si la sensibilisation du public n’a pas permis d’atteindre les résultats escomptés.

 

Certains d’entre nous modifieront leurs habitudes simplement à partir de l’information voulant qu’il soit plus avantageux pour nous de consentir à faire des sacrifices. D’autres d’entre nous, à l’autre bout du spectre, résisteront fermement à changer leurs habitudes à moins de voir de plus grands incitatifs. 

Motiver… nécessite des mesures qui assureront que la grande majorité d’entre nous se conformeront aux nouvelles règles.

Et il y a un groupe au centre auquel la plupart d’entre nous appartenons vraisemblablement, c’est-à-dire, les Canadiens qui voient qu’il est logique de modifier leurs habitudes en vue d’une meilleure utilisation et conservation de l’énergie, mais qui ne veulent pas faire de sacrifices sauf si leurs voisins en font. Motiver ce troisième groupe nécessite davantage que des appels à la restriction volontaire. Motiver ce troisième groupe nécessite des mesures qui assureront que la grande majorité d’entre nous se conformeront aux nouvelles règles.

Autrement dit, nous avons besoin d’être informés, mais nous avons aussi besoin d’être quelque peu sollicités. Et il existe des précédents qui indiquent que les Canadiens ont besoin d’être poussés dans la bonne direction. Les Canadiens retournent maintenant leurs bouteilles et canettes de boisson gazeuse, non seulement parce c’est logique, mais parce que cela paie. Nous participons à des programmes de recyclage    « boîtes bleues », parce qu’il est socialement acceptable de le faire et que de nombreuses municipalités ont une attitude ferme et qu’elles tiennent à ce que nous nous conformions à leurs règles. Dans ces cas, les gouvernements font appel à des mesures incitatives afin de nous aider à emboîter le pas dans la bonne direction. Puis il y a le tabagisme dans les lieux publics. 

…nous avons besoin d’être informés, mais nous avons aussi besoin d’être quelque peu sollicités.

Il faudra prendre une série de mesures pour que les Canadiens deviennent plus vigilants à l’égard d’une consommation excessive d’énergie. Votre Comité estime qu’une seule certitude existe : la conscientisation ne pourra faire seule le travail. Comme l’a souligné John Dillon, vice-président et conseiller juridique, du Conseil canadien des chefs d’entreprise :

 

« On n’apprécie guère dans ce pays l’adoption de nouvelles taxes ni l’augmentation des prix de l’énergie. Cependant, sans ce genre de signaux, comment les consommateurs pourront-ils faire les changements nécessaires? »([21])

…la conscientisation ne pourra faire seule le travail.

Nous croyons qu’à moins d’autoriser les prix de l’énergie à grimper pour mieux refléter le coût réel des combustibles et des carburants, on ne pourra convaincre les Canadiennes et les Canadiens de l’importance urgente que revêtent l’efficacité énergétique et la conservation de l’énergie, et que nous devons tous agir. Le redressement des prix devrait être une priorité pour tous les paliers de gouvernement et le gouvernement du Canada doit assumer le rôle de chef de file nécessaire pour redresser les prix.

 

Recommandation 1 

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada fasse en sorte que les prix de l’énergie reflètent de façon plus réaliste l’ensemble des coûts, y compris pour l’environnement, associés à la production et à la consommation d’énergie.

 

Diverses autres mesures fiscales pourraient également être adoptées pour encourager davantage les comportements favorables à l’efficacité énergétique et à l’adoption de technologies permettant d’économiser l’énergie. La section suivante examine la nature de quelques-unes de ces mesures fiscales.

 

D’une façon ou d’une autre, le gouvernement du Canada doit faire la promotion des solutions énergétiques sans danger pour l’environnement. Il doit nous prouver que ces solutions nous permettront, à long terme, de réaliser des économies. Il doit en outre s’assurer que les Canadiens tirent avantage de ces solutions de manière à ce que le Défi d’une tonne passe du rêve à la réalité.

Nos gouvernements sont dans le dire. Le moment est venu pour nos gouvernements d’agir.

C’est une bonne chose que les gouvernements au pays commencent à emboîter le pas dans cette direction. Pour le moment, ils parlent aux Canadiens de la modification de leurs habitudes. Nos gouvernements sont dans le dire. Le moment est venu pour nos gouvernements d’agir.

 

 

CHAPITRE TROIS:   LA BOÎTE À OUTILS DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL

Incitations financières

 

Le gouvernement du Canada dispose d’outils financiers qui pourraient inciter les Canadiens à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il a fait un usage très restreint de ces outils. David McGuinty qui faisait alors partie de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, a déclaré :

 

« La vérité première – et cela ne surprendra personne d’entre vous – c’est que nous sommes loin d’utiliser pleinement les instruments fiscaux et économiques dont nous disposons en vue d’exercer un effet positif sur l’évolution des changements climatiques. En d’autres termes, les gouvernements canadiens, et j’insiste sur le pluriel, n’ont pas misé sur l’impact majeur qu’une utilisation créative et concertée des politiques fiscales pourrait avoir sur la résolution du problème des changements climatiques. »([22])

« …nous sommes loin d’utiliser pleinement les instruments fiscaux et économiques dont nous disposons en vue d’exercer un effet positif sur l’évolution des changements climatiques. »

(David McGuinty, 17:32)

« Les gens répondent très bien aux incitatifs financiers et c’est le meilleur moyen d’atteindre les buts que l’on s’est fixé. »

(David Anderson, 12:65)

Nous avons constaté un consensus important chez les témoins; d’après eux, des incitatifs seront nécessaires pour modifier le comportement des particuliers et contribuer à l’atteinte des buts que le Canada s’est fixé à Kyoto. En fait, les incitatifs financiers constitueraient la mesure la plus utile pour aider les Canadiens à atteindre l’objectif d’une tonne.([23]) En réponse à une question du Comité, l’honorable David Anderson, alors ministre de l’Environnement, a convenu que les incitatifs financiers avaient fait leurs preuves au fil des siècles :

« Votre prémisse, et je suis certain que le sénateur Buchanan serait d’accord, vient du grand économiste écossais Adam Smith. Les gens répondent très bien aux incitatifs financiers et c’est le meilleur moyen d’atteindre les buts que l’on s’est fixés. »([24])

Le gouvernement du Canada n’a pas fait preuve d’une négligence totale pour ce qui est d’offrir des incitatifs. Les incitatifs financiers pour la rénovation domiciliaire aideront les Canadiens à relever le Défi d’une tonne.([25])  Ce programme de rénovation des logements est le premier programme national, depuis la ratification de Kyoto, à offrir des primes d’encouragement directes pour nous aider à réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Il faudrait que le  gouvernement fédéral surveille ce programme très étroitement pour s’assurer qu’il a l’impact prévu et demeure rentable afin de respecter les mises en garde du Bureau du vérificateur général.

 

Dans le cadre de son examen du Défi d’une tonne, votre Comité a entendu le témoignage de Mme Johanne Gélinas, commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada,  Bureau du vérificateur général du Canada, qui a discuté avec nous du chapitre de son rapport de 2003 présenté à la Chambre des communes et intitulé Le transport routier en milieu urbain : responsabilité à l’égard de la réduction des gaz à effet de serre. La commissaire a déclaré au Comité que les résultats de sa vérification de quelques programmes sélectionnés, conçus dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par le secteur du transport routier, « ... sonnent l’alarme, avant qu’il ne soit trop tard, au sein du gouvernement fédéral, qui doit améliorer la façon dont il fixe ses objectifs de rendement, qu’il les mesure et qu’il communique l’information sur les initiatives axées sur les changements climatiques. »

 

Quelles autres mesures le gouvernement du Canada peut-il prendre afin de promouvoir le Défi d’une tonne? S’assurer de la participation des commis vendeurs? Peut‑être. Encourager les gens qui vendent des voitures et des poêles et des laveuses à appuyer le Défi d’une tonne figure parmi les suggestions que nous avons entendues. Dans ce scénario, un vendeur qui éloigne un consommateur d’un produit inefficace au profit d’un autre qui l’est davantage pourrait recevoir, par exemple, une commission majorée (et sans doute bonifiée). ([26])

 

D’autres témoins ont mis l’accent sur les consommateurs. Les États-Unis offrent des incitatifs financiers pour encourager l’achat de véhicules hybrides et d’autres véhicules perfectionnés à faibles niveaux d’émissions. Pourquoi le Canada n’emboîte-t-il pas le pas? Louise Comeau, directrice du Centre pour le développement des collectivités viables, de la Fédération canadienne des municipalités, a critiqué l’approche « timide » du gouvernement en matière d’incitatifs financiers :

 

« Il faut qu’il y ait des incitatifs puissants au palier fédéral. Ceux dont nous disposons aujourd’hui sont minimes et timides. Aux États-Unis, les acheteurs de véhicules hybrides bénéficient d’un rabais de 2 000 dollars. Nous avons besoin du même rabais sur l’achat d’un véhicule hybride au Canada. Pour faciliter la transition entre l’achat de véhicules utilitaires sport et l’achat de véhicules plus économiques, il faut donner une prime d’encouragement au consommateur. Nous devrions offrir des primes pour inciter les gens qui se trouvent dans un magasin à se renseigner et les orienter vers les bonnes sources d’information... On peut faire beaucoup pour influencer le consommateur, mais je ne prétendrai pas qu’on puisse le faire au moyen d’un programme d’éducation générale. Nous obtiendrons de meilleurs résultats en visant les points de vente et en adoptant des mesures incitatives destinées à la fois au consommateur et au détaillant. »([27])

[Les] incitatifs dont nous disposons aujourd’hui sont minimes et timides.

(Louise Comeau, 14:51)

Plusieurs témoins ont avancé qu’il fallait infléchir le régime fiscal « dans une perspective écologique » afin d’encourager les Canadiens à adopter l’efficacité énergétique. L’ancien ministre de l’Environnement David Anderson a reconnu que le gouvernement devrait tâcher de trouver des solutions fiscales :

« ... Nous devons prendre le temps de déterminer ce que nous pouvons faire pour infléchir le régime fiscal dans une perspective plus écologique. »

(David Anderson, 12:64-65)

« Il existe vraiment des occasions de réduire les émissions et d’utiliser le régime fiscal pour encourager les économies d’énergie. ... Nous devons prendre le temps de déterminer ce que nous pouvons faire pour infléchir le régime fiscal dans une perspective plus écologique. »([28])

« Prendre le temps? » Peut-être. Mais votre Comité avance plutôt que le gouvernement ne doit pas consacrer trop de temps à l’élaboration d’incitatifs fiscaux pratiques. La première période d’engagement de Kyoto prend fin dans huit ans, et les données suggèrent que le Défi d’une tonne n’a pas encore commencé à jouer son rôle pour ce qui est de stimuler une consommation énergétique plus intelligente et efficace. Il faudrait lui donner un coup de pouce... l’aider à démarrer.

 

Le programme d’action de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE) prévoit une meilleure utilisation du régime fiscal pour favoriser une meilleure efficacité énergétique. Dans une de ses études, la TRNEE lance un appel en faveur d’une « écologisation de la fiscalité en matière énergétique », en renvoyant particulièrement au secteur de l’énergie. David McGuinty a décrit le point de mire de la TRNEE :

 

« Nous disposons également d’un programme d’écologisation de la fiscalité en matière énergétique. Nous tentons d’établir comment la politique fiscale peut être utilisée à long terme pour promouvoir la réduction des émissions de carbone attribuables au système énergétique canadien, tant en termes absolus que par rapport au PIB… Ces secteurs sont l’hydrogène et l’économie de l’hydrogène; l’efficacité énergétique et ce que nous pouvons faire d’un point de vue fiscal pour stimuler celle-ci au Canada; et enfin, l’énergie renouvelable. »([29])

 

Votre Comité suivra avec un vif intérêt les travaux de la Table ronde. La TRNEE accomplit du travail important relativement à ces questions et nous conseillons vivement à tous les gouvernements de suivre ses résultats attentivement.

…d’utiliser la taxe fédérale sur les produits et services (TPS) pour promouvoir l’efficacité énergétique.

Un témoin a proposé au Comité d’utiliser la taxe fédérale sur les produits et services (TPS) pour promouvoir l’efficacité énergétique. La TPS pourrait être éliminée sur les produits qui atteignent ou excèdent certaines normes de base en matière d’efficacité énergétique. On pourrait également offrir un rabais équivalant à la taxe.([30])  Ou encore, la TPS pourrait être plus élevée sur les produits qui consomment trop d’énergie.

Peut-on douter – compte tenu de la répugnance des Canadiens à l’égard de la TPS – qu’une TPS à taux variable encouragerait des achats plus intelligents? Le gouvernement de l’Ontario a fait preuve d’une plus grande initiative que son homologue fédéral dans le domaine. Les Ontariens qui ont acheté un réfrigérateur, un congélateur, un lave‑vaisselle ou une laveuse à linge portant l’étiquette ENERGY STARâ entre le 26 novembre 2002 et le 31 mars 2004 avaient droit à un rabais équivalant à la taxe provinciale (TVP). ([31]) Le gouvernement de la Saskatchewan offre aussi un rabais équivalent à la taxe provinciale pour tout achat d’un réfrigérateur, d’un congélateur, d’un lave-vaisselle ou d’une laveuse à linge portant la mention ENERGY STARâ le ou après le 1er octobre 2003.

 

Les résultats des programmes provinciaux n’ont pas encore été pleinement évalués. Du point de vue gouvernemental, tout régime de remboursement d’impôt cause un certain manque à gagner. Une politique d’exemption ou de diminution de la TPS applicable aux produits éco-efficients pourrait coûter au gouvernement fédéral beaucoup plus que ce qu’il est prêt à dépenser. Toutefois, une augmentation de la taxe applicable aux produits à faible efficacité énergétique pourrait combler le déficit. Cette sorte de mesure incitative, neutre du point de vue de l’assiette fiscale, est tenue par certains analystes pour un moyen réaliste et rentable « d’écologiser le régime fiscal. »

 

Les programmes de« taxation avec remise » seraient un autre moyen d’arriver à la même fin.([32])  Dans le cadre d’un tel programme, des droits seraient imposés aux acheteurs des véhicules dont l’efficacité énergétique est la plus faible. Au contraire, un rabais serait offert à ceux qui achètent les véhicules les plus économiques en carburant. Ces droits et rabais pourraient être des montants fixes ou pourraient varier en fonction de l’économie d’essence du véhicule. Les programmes de « taxation avec remise » pourraient être conçus pour être neutre à l’égard des recettes.

Quels que soient les mécanismes fiscaux adoptés, le gouverne­ment devrait aller de l’avant et mettre à contribution la politique fiscale pour s’attaquer au problème des émissions de gaz à effet de serre.

Quels que soient les mécanismes fiscaux adoptés, le gouvernement devrait aller de l’avant et mettre à contribution la politique fiscale pour s’attaquer au problème des émissions de gaz à effet de serre. Le système fiscal peut – et devrait – s’appliquer de manière à inciter le pays à devenir, dans l’avenir, moins tributaire des GES. 

 

Recommandation 2

Le Comité recommande au  gouvernement du Canada d’offrir un moratoire d’une période de cinq ans sur la TPS, s’appliquant aux achats de détail de tous les produits de consommation à bon rendement énergétique (à l’exception des véhicules à moteur – voir la recommandation no 4) et de tout matériel fonctionnant à l’aide d’énergie renouvelable. Une surtaxe devrait s’appliquer aux produits à faible efficacité énergétique, pour rendre cette mesure neutre à l’égard des recettes.

 

 

Recommandation 3

Le Comité recommande que les provinces instaurent un moratoire semblable d’une période de cinq ans sur la taxe de vente provinciale (TVP). Les discussions avec les provinces ne devraient pas être considérées comme raison pour ne pas amorcer immédiatement ce réalignement de la taxe fédérale.

 

 

Recommandation 4

Le Comité recommande au gouvernement du Canada d’accor­der aux acheteurs de nouveaux véhicules éconergétiques (y compris les véhicules hybrides) des remises proportionnelles pouvant atteindre 2 000 dollars. Pour rendre cette mesure neutre à l’égard des recettes, les acheteurs de véhicules énergivores devraient payer une surtaxe clairement établie au point de vente.

 

 

Recommandation 5

Le Comité recommande au gouvernement du Canada de réexa­miner toutes les autres politiques budgétaires en vue de favori­ser l’efficacité énergétique. Le gouvernement pourrait, par exemple, accorder aux employeurs qui fournissent des laissez-passer de transport à leurs employés, un traitement fiscal semblable à celui accordé aux employeurs qui fournissent à leurs employés des voitures de fonction ou des camions légers.

 

 

Réforme de la réglementation

 

Le pouvoir de réglementer est un autre outil précieux pour modifier le comportement des individus quand les besoins l’imposent. En effet, les gouvernements n’ont maintenant d’autre choix que de changer l’attitude des Canadiens à l’égard de la consommation d’énergie.

Le pouvoir de réglementer est un autre outil précieux pour modifier le comportement des individus.

Même si les mesures incitatives représentent un outil efficace, la réglementation est une excellente solution de rechange pour modifier nos comportements. Les gouvernements doivent veiller à ce que les règles d’efficacité énergétique applicables aux biens de consommation soient opérantes sans être indûment sévères.

Une réglementation bien pensée peut et devrait nous aider à jouer un rôle prépondérant dans la réalisation du Défi d’une tonne.([33])

 

De nombreux témoins préconisent l’élaboration de nouvelles règles ou de règles plus strictes sur les normes d’efficacité énergétique, qu’elles s’appliquent aux nouveaux véhicules, aux électroménagers, aux fournaises ou aux édifices.([34])  Selon David Poch, membre du conseil d'administration de la Green Communities Association, on accomplirait davantage avec des normes strictes qu’avec des campagnes de publicité ou de sensibilisation.([35])

Une réglementation bien pensée peut et devrait nous aider à jouer un rôle prépondérant dans la réalisation du Défi d’une tonne.

 

A.     Transports : Notre problème d’une demi-tonne

 

C’est surtout sur le type de véhicule et sur la façon dont il est conduit que la réforme de la réglementation se ferait le plus sentir. Pour le Canadien moyen, la moitié de ces émissions de gaz à effet de serre provient de l’utilisation d’un véhicule personnel. Ces émissions augmentent constamment depuis dix ans; premièrement parce que les Canadiens conduisent plus que jamais, et deuxièmement parce que beaucoup d’entre nous conduisons des véhicules à plus faible rendement énergétique que ceux de la fin des années 80.

 

Depuis les années 90, la popularité croissante des camions légers, tels que les utilitaires sport et les mini-fourgonnettes, a fait augmenter de façon marquée les émissions de gaz à effet de serre automobiles. Aujourd’hui, il nous suffit de jeter un œil sur les routes pour voir qu’ils sont devenus incroyablement populaires, ce qui est fort décourageant. Le prix de l’essence est relativement faible depuis quelques années, et trop de Canadiens négligent d’économiser le carburant.

…comment se fait-il que les normes canadiennes de consommation de carburant pour les autos soient les mêmes qu’en 1988?

Cela met en lumière un paradoxe. Si la technologie automobile a tant progressé et qu’on est de plus en plus conscient de la nécessité de réduire les émissions polluantes, comment se fait-il que les normes canadiennes de consommation de carburant pour les autos soient les mêmes qu’en 1988? Pourquoi les normes applicables aux camions légers n’ont-elles pas évolué depuis 1996?

 

En Amérique du Nord, l’industrie automobile est fortement intégrée. Il ne faut donc pas se surprendre que les normes canadiennes de consommation de carburant ressemblent à celles des États-Unis. Dans les rencontres de votre Comité à Washington, nous nous sommes rendu compte que les législateurs américains ne sont pas pressés de renforcer leurs normes.

 

Les normes obligatoires  U.S. Corporate Average Fuel Economy (CAFE) applicables aux autos et aux camions légers sont apparues dans la foulée de la crise du pétrole de 1973-1974.([36])  Les constructeurs d’automobiles qui ne s’y conforment pas doivent payer une amende. Mais, malgré les avancées technologiques au cours des trente années suivantes, les normes n’ont pas été adaptées.

…la Loi sur les normes de consommation de carburant des véhicules automobiles, bien qu’adoptée par le Parlement et ayant reçu la sanction royale en 1981, n’a jamais été promulguée.

Pour éviter que le Canada n’impose des normes obligatoires similaires, les constructeurs d’automobiles d’ici ont consenti à se conformer volontairement aux normes américaines CAFE, ce dont notre gouvernement d’alors s’est dit satisfait. Voilà pourquoi la Loi sur les normes de consommation de carburant des véhicules automobiles, bien qu’adoptée par le Parlement et ayant reçu la sanction royale en 1981, n’a jamais été promulguée. 

Selon les normes volontaires canadiennes actuelles, la moyenne de consommation doit s’établir à 8,6 litres (ou moins) par 100 km pour les automobiles et à 11,4 litres (ou moins) par 100 km pour les camions légers (fourgonnettes, mini-fourgonnettes, camionnettes et VUS).

 

Dans le Plan du Canada sur les changements climatiques, le gouvernement du Canada s’est donné comme objectif de négocier un accord volontaire avec les constructeurs d’automobiles pour qu’ils réduisent de 25 p. 100 la consommation de carburant de leurs nouvelles voitures de tourisme d’ici 2010. Il ne semble plus disposé à se fier uniquement aux normes américaines, qui sont dépassées et insuffisantes.

Il est techniquement possible de réduire la consommation de la plupart des camions légers.

Il est difficile de savoir si les négociations avancent. Votre Comité doute que l’industrie automobile se conforme volontairement à la norme d’amélioration de 25 p. 100 de l’efficacité du carburant. Il est permis de croire que le resserrement de cette norme soit la plus importante mesure que puisse prendre le gouvernement du Canada pour réduire les gaz à effet de serre dans le secteur du transport. Il est techniquement possible de réduire la consommation de la plupart des automobiles et camions légers. Matt Bramley, du Pembina Institute for Appropriate Development, l’a clairement affirmé :

 

« Les fabricants pourraient très facilement appliquer des technologies modernes pour améliorer de beaucoup la consommation d'essence des nouveaux véhicules vendus au Canada. Cela permettrait de réduire automatiquement les niveaux d'émissions de gaz à effet de serre par les particuliers. » ([37])

 

Cependant, à moins que les gouvernements n’imposent des normes plus strictes, on continuera à axer l’innovation technologique sur la fabrication de véhicules plus gros et plus puissants plutôt que sur la fabrication de véhicules qui consomment moins d’essence. C’est ainsi qu’on ratera une excellente occasion d’aider les Canadiens à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.([38])

…à moins que les gouvernements n’imposent des normes plus strictes, on continuera à axer l’innovation technolo­gique sur la fabrication de véhicules plus gros et plus puissants plutôt que sur la fabrication de véhicules qui consomment moins d’essence.

 

Recommandation 6

Le Comité recommande au gouvernement du Canada de s’assurer que le prix de l’essence vendue au détail reflète l’ensemble des coûts, y compris les coûts environnementaux associés à la production et à l’utilisation de l’essence.

 

Recommandation 7

Le Comité recommande au gouvernement du Canada de mettre en place, d’ici 2010, des normes de consommation de carburant pour véhicules automobiles qui soient plus strictes de 25  p. 100 que celles d’aujourd’hui. 

Les consommateurs canadiens ont accès aux produits les plus éconergétiques du monde, et le pays fait relativement bonne figure dans ce domaine.([39]) Les gouvernements devraient toutefois veiller à ce que des normes plus strictes évoluent au gré des progrès technologiques.

 

 

Recommandation 8

Le Comité recommande que d’ici l’an 2010, le gouvernement du Canada instaure des normes éconergétiques pour l’ensemble des produits de consommation (à l’exception des véhicules à moteur – voir la recommandation no 7), permettant de rendre les normes canadiennes égales ou supérieures aux normes les plus rigoureuses que l’on retrouve dans d’autres pays industrialisés.

 

 

B.     Énergie renouvelable

 

Les environnementalistes et plusieurs économistes soutiennent depuis longtemps qu’on devrait encourager l’exploitation de sources d’énergie de rechange et renouvelables. L’énergie éolienne et solaire, l’utilisation de la biomasse et les petits aménagements hydroélectriques présentent des avantages notables, malgré leur coût initial parfois élevé. Toutefois, ces coûts initiaux deviennent beaucoup moins intimidants quand on tient compte de leurs avantages pour l’environnement et la société à long terme.

 

Certains témoins([40]) estiment que le Canada devrait établir des normes obligatoires pour inclure un pourcentage précis d’énergie renouvelable parmi les sources utilisées au Canada, ce qui est déjà le cas dans l’Union européenne et dans treize États américains.([41])  L’introduction de normes pour le portefeuille de l’énergie renouvelable, comme on les appelle, viendrait modérer la consommation de combustibles fossiles et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il y a là un riche potentiel d’innovation technologique et d’exportation à réaliser si on encourage les entreprises canadiennes à s’y lancer.

…le Canada devrait établir des normes obligatoires pour inclure un pourcentage précis d’énergie renouvelable parmi les sources utilisées au Canada.

 

Recommandation 9

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada introduise, d’ici 2006, des normes pour le portefeuille de l’énergie renouvelable applicables à toutes les activités du gouvernement fédéral.

 

 

Recommandation 10

Le Comité recommande aussi que les gouvernements provinciaux et territoriaux et les administrations municipales adoptent des normes similaires pour le portefeuille de l’énergie renouvelable de manière à augmenter le pourcentage de la production énergétique du Canada qui provient de sources renouvelables.

 

Investir dans l’infrastructure

 

Si l’on veut que les Canadiens aient la chance de relever le Défi d’une tonne, il conviendrait de revoir de fond en comble notre système de transport, sinon, le Défi ne sera rien de plus qu’un exercice de relations publiques.

 

Il serait plus facile d’atteindre les objectifs du Défi en achetant des véhicules à meilleur rendement énergétique. Ou en conduisant moins. Si les Canadiens conduisent moins, ils désireront un système de transport en commun plus accessible, sécuritaire, abordable et pratique. Il faut aider les municipalités à cet égard.

…les Canadiens… désireront un système de transport en commun plus accessible, sécuritaire, abordable et pratique. Il faut aider les municipalités à cet égard.

Il faut ausssi aider les municipalités à promouvoir des stratégies d’aménagement du territoire et des pratiques de gestion des déchets plus éconergétiques.

Les divers paliers du gouvernement doivent investir plus généreusement dans les infrastructures viables. Le gouvernement du Canada investit déjà dans l’infrastructure municipale par l’entremise, par exemple, d’Infrastructure Canada, du Fonds canadien sur l’infrastructure stratégique, du Fonds d'investissement municipal écologique et du Fonds d'habilitation municipal vert.([42])

 

Des témoins ont déclaré au Comité que le gouvernement du Canada devrait  mieux cibler ces investissements. Dans son rapport intitulé La qualité de l’environnement dans les villes canadiennes : le rôle du gouvernement fédéral, la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE) a souligné :

 

« Bien que le Budget de 2003 ait ajouté 2 milliards de dollars au Fonds canadien sur l’infrastructure stratégique et ait mis l’accent sur les projets reliés aux changements climatiques, il n’existe toujours pas d’approche cohérente visant la prise en compte de l’impact sur l’environnement urbain dans les décisions d’octroi de financement. »([43])

 

Il est possible d’atteindre nos objectifs environnementaux en liant les subventions fédérales destinées aux infrastructures à la réalisation de certains critères de viabilité. L’aide financière doit aussi être à la fois stable et à long terme, comme on peut le lire dans le rapport de la TRNEE :

 

« Les investissements fédéraux dans les infrastructures municipales doivent contribuer au maximum à améliorer l’environnement urbain et à atteindre d’autres objectifs fédéraux, comme ceux fixés par le Protocole de Kyoto. Il est nécessaire d’adopter une nouvelle approche du financement fédéral de l’infrastructure urbaine—une approche qui offre un financement stable et à long terme, tout en demeurant à la fois souple et axée sur les résultats. »([44])

Il est possible d’atteindre nos objectifs environnementaux en liant les subventions fédérales destinées aux infrastructures à la réalisation de certains critères de viabilité.

C’est l’une des raisons pour lesquelles le fédéral devrait tenir compte des conclusions de la TRNEE. Le Comité exhorte les gouvernements à adopter le modèle proposé par la TRNEE pour mettre à niveau les infrastructures municipales.

Il est essentiel que le gouvernement investisse directement dans l’infrastructure pour améliorer la qualité de vie des Canadiens et créer un environnement respectueux du climat.([45])  Louise Comeau, de la Fédération canadienne des municipalités, a pressé le gouvernement d’intégrer des exigences de réduction des gaz à effet de serre dans tous ses programmes et toutes ses initiatives, y compris le programme d’infrastructure de 3 milliards de dollars sur 10 ans annoncé lors du Budget 2003 :

 

« …il faut intégrer les exigences visant la réduction des gaz à effet de serre à tous les programmes et à toutes les initiatives, y compris au nouveau programme d'infrastructure s'échelonnant sur dix ans. Il serait malheureux qu'un programme de dix ans actuellement financé au coût de 3 milliards de dollars et dont le financement doit s'accroître sur la période de dix ans n'investisse pas dans des réductions des gaz à effet de serre. »([46])

 

Le gouvernement du Canada semble, dans une certaine mesure, commencer à tenir compte de ces messages. L’honorable Herb Dhaliwal, alors ministre des Ressources naturelles, a affirmé au Comité qu’on tiendrait compte des changements climatiques lors des décisions à venir sur l’investissement fédéral en matière d’infrastructure.

 

 

Recommandation 11

Le Comité recommande que la réduction des émissions de gaz à effet de serre soit un critère d’évaluation primordial pour tous les projets d’infrastructure pertinents bénéficiant d’une subvention du gouvernement fédéral.

 

 

Réussir grâce au partenariat

 

Le Défi d’une tonne est certes une initiative du gouvernement du Canada; toutefois, au bout du compte, sa réussite ou son échec dépendra de partenariats généraux. Il serait bon, en effet, que certaines mesures incitatives pour la réduction des émissions soient conçues et administrées par d’autres paliers du gouvernement, le secteur privé et les organisations non gouvernementales.

Le Défi d’une tonne est certes une initiative du gouvernement du Canada; toutefois, au bout du compte, sa réussite ou son échec dépendra de partenariats généraux.

Votre Comité a entendu le témoignage d’une vaste gamme de ces partenaires potentiels, qui nous ont expliqué comment ils envisageaient de contribuer. Nous avons entendu des représentants des services publics, de municipalités et de groupes d’action communautaire. Tous sont disposés à mettre la main à la pâte pour aider le Canada à relever le Défi.

David McGuinty, alors membre de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, a souligné, au début du présent rapport, l’importance de coordonner, entre les divers paliers du gouvernement, les mesures fiscales élaborées pour que le Canada puisse respecter ses obligations en vertu du Protocole de Kyoto. 

Il n’existe actuellement au pays aucune stratégie explicite d’alignement de la politique fiscale pour relever le défi de grande portée que posent les changements climatiques.

Votre Comité est du même avis et pour reprendre les paroles de M. McGuinty et en ajouter davantage, le Comité croit fermement que pour réussir dans le cadre du Défi d’une tonne :

Le Canada doit adopter, sans tarder, une vision large. Votre Comité est d’avis que cette vision doit comporter des dispositions favorisant une utilisation prudente de la politique fiscale. Il n’existe actuellement au pays aucune stratégie explicite d’alignement de la politique fiscale pour relever le défi de grande portée que posent les changements climatiques. Il n’y a pas de coordination au niveau fédéral mais, chose plus importante encore, il n’y en a pas non plus d’un palier de gouvernement à l’autre. Si on devait effectuer une coupe verticale dans les interventions des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux, on découvrirait que de nombreuses mesures visent l’atteinte de buts contradictoires au palier fédéral, aux autres paliers de gouvernement, et d’un palier à l’autre. Étant donné le rôle critique que joue notre secteur de l’énergie pour la santé de notre économie, et l’ampleur des défis que nous devrons relever pour contrer les changements climatiques – le Canada s’est engagé à réduire de 30 p. 100 ses émissions de gaz à effet de serre d’ici environ 2012 – la situation à laquelle notre pays est confrontée est très troublante et préoccupe vivement les membres du Comité.([47])

 

Il faudra donc conclure une diversité de partenariats si l’on tient le moindrement à relever le Défi d’une tonne. Les services publics seront des partenaires clés, car ils occupent une position idéale pour livrer le message du Défi d’une tonne aux ménages canadiens.

 

Des représentants de l’Association canadienne de l’électricité (ACE) ont discuté de leur rôle dans la prestation de programmes de rendement énergétique offerts aux particuliers canadiens et de leur collaboration avec Ressources naturelles Canada et l’équipe du Défi d’une tonne. Roy Staveley, vice‑président de l’ACE, a déclaré que son organisation était bien placée pour contribuer au Défi :

Les services publics…occupent une position idéale pour livrer le message du Défi d’une tonne aux ménages canadiens.

« … l’Association canadienne de l'électricité serait un excellent intermédiaire pour dispenser des programmes d'efficacité énergétique puisqu'elle touche tous les foyers du Canada. De fait, l'ACE appuie activement la prestation de ces services, de plusieurs manières différentes. »([48])

M. Staveley a précisé qu’en dix ans, les programmes d’efficacité énergétique de l’ACE avaient réussi à réduire la demande annuelle en électricité de 5 millions de mégawatts-heure –un volume suffisant pour alimenter une ville de la taille de Victoria (Colombie-Britannique) ou de St. John’s (Terre-Neuve et Labrador).

 

L’ACE prévoit une baisse de la demande tout aussi spectaculaire sur les 5 à 10 prochaines années, ce qui se traduirait par une réduction de quatre mégatonnes des gaz à effet de serre. Selon une enquête de l’ACE, environ la moitié des Canadiens peuvent actuellement prendre part à une vaste gamme de programmes d’efficacité énergétique.

 

Si certaines provinces disposent de programmes passablement robustes (le Power Smart Program de Colombie-Britannique, par exemple), il n’y a aucune uniformité dans l’ensemble du pays. Et comme l’a fait remarquer M. Staveley, « même les sociétés qui se sont dotées de programmes d'efficacité énergétique très étoffés reconnaissent qu'elles pourraient faire beaucoup plus. »([49]) Le gouvernement du Canada semble ouvert au potentiel inhérent de ce partenariat. Reprenons à nouveau les paroles de M. Staveley :

 

« [L]e gouvernement fédéral a pris contact avec nous au sujet du programme de sensibilisation d'une tonne. Il aimerait collaborer avec l'industrie de l'électricité de façon à utiliser nos ressources pour sensibiliser la population à ce programme. Voilà un autre exemple de cas où les industries de l'électricité et du gaz naturel peuvent être des outils efficaces de prestation des programmes et de sensibilisation de la population. »([50])

 

Les services publics encourageront les ménages à consommer leur énergie de façon plus raisonnable si les gouvernements emboîtent le pas à l’industrie pour optimiser les investissements déjà effectués.  Du point de vue des services publics, investir dans les programmes d’efficacité énergétique doit être profitable; la collaboration des organes de réglementation provinciale est donc nécessaire. Selon M. Staveley :  

« … les industries de l'électricité et du gaz naturel peuvent être des outils efficaces de prestation des programmes et de sensibilisation de la population. »

(Roy Staveley, 11:19)

« Les entreprises n'investiront pas dans le secteur de l'efficacité énergétique si elles n'ont pas la conviction qu'elles pourront recouvrer complètement leurs coûts par le système tarifaire ou d'obtenir un taux de rendement au moins égal aux autres possibilités d'investissement qui s'offrent à elles. Cela exige qu'elles préparent des argumentaires étoffés pour montrer que les programmes d'efficacité énergétique permettront d'économiser l'énergie à un moindre coût que d'autres solutions telles que l'expansion des infrastructures et capacités de production pour faire face à la hausse de la demande. »([51])

Michael Cleland, président de l’Association canadienne du gaz (ACG), abonde dans le même sens. Il a déclaré que l’ACG avait une vaste expérience des méthodes visant à réduire la consommation d’énergie des ménages, et que le gouvernement du Canada pouvait joindre ses efforts à ceux de l’ACG pour optimiser leurs investissements respectifs en vue du Défi d’une tonne. Tout comme l’Association canadienne de l’électricité, l’Association canadienne du gaz négocie actuellement un partenariat avec Ressources naturelles Canada à cet égard. Voici les propos de M. Cleland à ce sujet :

 

« Près d'un tiers de notre consommation annuelle totale d'énergie primaire provient du gaz naturel, et plus des deux tiers des émissions associées à l'utilisation du gaz sont produites à la sortie d'un brûleur. Nous sommes persuadés qu'il faut concentrer nos énergies dans ce secteur afin d'y trouver d'autres possibilités de réduire les émissions. Les consommateurs sont appelés à jouer un rôle important, mais le gouvernement et l'industrie doivent les soutenir.

 

L'industrie du gaz naturel possède beaucoup d'expérience dans la gestion axée sur la demande, la GAD. Et les possibilités de puiser à même cette expérience sont là, tout comme dans la vaste expérience acquise par le gouvernement fédéral avec ces programmes. Nous agissons à titre d'intermédiaire auprès de plus de cinq millions de consommateurs.

 

… Dans cette optique, nous avons collaboré avec Ressources naturelles Canada en vue d'établir un partenariat entre l'industrie et le gouvernement. Nous pensons qu'en travaillant main dans la main, le gouvernement et l'industrie pourraient arriver à créer une synergie — un effet multiplicateur, si vous préférez — en joignant leurs efforts respectifs et qu'il serait possible d'obtenir des réductions encore plus poussées que celles que nous avons obtenues avec les programmes actuels. Nous pouvons aborder ensemble la question des obstacles réglementaires et essayer de trouver comment aider les consommateurs à prendre des décisions éclairées et efficaces en ce qui concerne leur utilisation du gaz naturel.

« … Nous agissons à titre d'intermédiaire auprès de plus de cinq millions de consommateurs… Nous sommes en mesure d'aider le gouvernement à améliorer la portée de ses programmes en lui permettant de s'adresser directement aux consommateurs. »

(Michael Cleland, 17:7-8)

… Les avantages potentiels de ces efforts sont assez évidents. Nous sommes en mesure d'aider le gouvernement à améliorer la portée de ses programmes en lui permettant de s'adresser directement aux consommateurs. Nous pouvons améliorer leur efficacité grâce à notre expérience. Enfin, le gouvernement peut démontrer son leadership en créant des programmes susceptibles d'aider les Canadiens à relever le Défi d'une tonne. » ([52])


 

A.     L’expérience de la Californie

 

Votre Comité s’est rendu en Californie pour y rencontrer des représentants de la plus grande entreprise de services publics de l’État – Pacific Gas and Electric (PG&E). Ils nous ont expliqué comment l’État de la Californie et les entreprises de services publics réussissaient, par leur collaboration, à administrer des programmes d’efficacité énergétique. Leur réussite dépend d’un financement stable et à long terme. L’État de la Californie n’est pas, à tous les égards, un modèle que nous recommandons d’imiter, mais certains des programmes adoptés ont connu un franc succès dans cet état.

 

Les programmes d’efficacité énergétique de la Californie sont financés par le prélèvement de frais, soit un frais pour les biens collectifs d’environ 1 p. 100 sur la facture d’électricité et un frais de gestion axée sur la demande (GAD) de 0,7 p. 100 sur la facture de gaz naturel. Ces frais s’appliquent à tous les consommateurs californiens.

 

Ces frais fournissent près de 540 millions de dollars US par an à la California Public Utilities Commission (CPUC, ou commission des services publics) et à la California Energy Commission (CEC, ou commission de l’énergie), qui s’en servent pour le « bien public ». De cette somme, environ 220 millions de dollars US vont aux programmes d’efficacité énergétique administrés par la CPUC. Chaque année, la CPUC approuve les plans élaborés par les quatre grands services d’utilité publique de Californie en matière d’efficacité et leur accorde des fonds.([53])  Il incombe ensuite à ces services de mettre en œuvre les programmes dans leur zone de service.([54])

Il en ressort que les investissements dans ce domaine, loin de drainer l’économie, ont engendré des bénéfices nets frôlant les 3 milliards de dollars US au cours de la décennie.

Quant à la commission de l’énergie de la Californie, elle a procédé à une analyse précise des coûts et avantages des programmes d’efficacité énergétique tout au long des années 90. Il en ressort que les investissements dans ce domaine, loin de drainer l’économie, ont engendré des bénéfices nets frôlant les 3 milliards de dollars US au cours de la décennie. Les autorités pensent que ces programmes auraient de plus épargner 1 milliard de dollars US aux Californiens pendant la crise de l’électricité de 2001. Sans ces programmes, leur sort aurait été pire encore.([55])

 

 

Recommandation 12

Le Comité recommande que tous les paliers de gouvernement continuent de profiter des offres faites par les distributeurs canadiens d’énergie pour livrer le message relatif au Défi d’une tonne et administrer les programmes qui s’y rattachent.

 

Recommandation 13

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada et les gouvernements provinciaux et territoriaux imposent une surtaxe sur l’énergie comme moyen de générer un financement stable et à long terme pour les programmes d’efficacité énergétique.

 

 

B.     Partenariat avec les municipalités

 

Le gouvernement du Canada doit aussi tirer profit du savoir-faire et s’assurer la collaboration des municipalités canadiennes, dont beaucoup administrent déjà des programmes relatifs aux changements climatiques. Louise Comeau, directrice du Centre pour le développement des collectivités viables, à la Fédération canadienne des municipalités, n’a pas mâché ses mots pour vanter le rôle des municipalités :

« Les gouvernements municipaux contrôlent directement et indirectement jusqu'à la moitié des émissions de gaz à effet de serre du Canada ou influent sur celles-ci…

Essentiellement, il est impossible de le faire sans nous. »

(Louise Comeau, 14:34)

« Les gouvernements municipaux contrôlent directement et indirectement jusqu'à la moitié des émissions de gaz à effet de serre du Canada ou influent sur celles-ci et pourraient contribuer directement et indirectement à atteindre jusqu'au quart des objectifs fixés à Kyoto.

Les gouvernements municipaux peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce à l'aménagement du territoire, à la planification de l'énergie et du transport, au transport en commun, à la conception des infrastructures, à l'approvisionnement écologique, à la modernisation des immeubles, à la conservation des eaux, à la récupération des déchets solides, aux investissements dans les énergies renouvelables et à l'engagement des citoyens. Essentiellement, il est impossible de le faire sans nous. »([56])

Mme Comeau a ensuite cité la conclusion à laquelle étaient arrivées les municipalités lors d’une réunion des Partenaires pour la protection du climat tenue en 2003 :

 

« L'essentiel à retenir, c'est qu'il faut que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux forment des partenariats avec les gouvernements municipaux pour mettre en œuvre le Protocole de Kyoto. Les gouvernements municipaux ont une expérience essentielle en matière d'engagement des citoyens et devraient donc être des partenaires importants pour promouvoir le Défi d'une tonne et d'autres programmes de sensibilisation du public. »([57])

 

La Fédération canadienne des municipalités (FCM) a déjà conclu des partenariats en matière de changement climatique avec le fédéral, pour qui il serait avantageux de miser sur cette relation. En 2000 et en 2001 par exemple, la FCM a reçu 250 millions de dollars du fédéral pour établir les Fonds municipaux verts, dont le Fonds d’habilitation municipal vert, qui finance jusqu’à la moitié du coût des infrastructures vertes, et le Fonds d’investissement municipal vert, qui accorde des prêts à faible intérêt.

 

Grâce à ces deux fonds, on a déjà approuvé pour 40 millions de dollars de subventions et de prêts et engendré 135 millions de dollars de plus en activités économiques. Environ la moitié des projets approuvés visent spécifiquement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et la FCM estime qu’ils contribueront à réduire les émissions de 10 mégatonnes au cours de la première période d’engagement de Kyoto. Si le gouvernement du Canada continue à financer ce programme, la FCM croit que les collectivités pourraient réaliser encore 10 mégatonnes de réductions. Voilà de toute évidence un partenariat que le gouvernement aurait avantage à resserrer.

 

 

Recommandation 14

Le Comité recommande au gouvernement du Canada de continuer à soutenir le programme Partenaires pour la protection du climat, de la Fédération canadienne des municipalités, et d’en élargir la portée en incitant les administrations municipales à participer à la conception et à la mise en œuvre du Défi d’une tonne.

 

 

C.     Mobiliser les ONG

 

Votre Comité s’est entretenu avec des représentants de la Green Communities Association, un regroupement d’organisations sans but lucratif offrant des services environnementaux aux collectivités. Ces organisations populaires seraient, à notre avis, de précieux atouts pour promouvoir les programmes d’efficacité énergétique auprès des ménages canadiens.

Ces organisations populaires seraient… de précieux atouts pour promouvoir les programmes d’efficacité énergétique auprès des ménages canadiens.

David Poch, membre du conseil d’administration de la Green Communities Association, a déclaré que son groupe :

« …cherchait à créer avec le gouvernement fédéral un partenariat qu’on pourrait qualifier de bien développé afin d'arriver à l'étape suivante de nos efforts conjoints en vue de la mise en œuvre de l'accord de Kyoto. »([58])

 

Les membres de la Green Communities Association sont les principaux vecteurs du programme ÉnerGuide pour les maisons, qui relève de Ressources naturelles Canada. En vertu de ce programme, les propriétaires de maison acceptent qu’on analyse le rendement énergétique de leur domicile, et ce en partageant les frais. Des inspecteurs qualifiés leur recommandent ensuite comment améliorer le rendement énergétique de leur maison et réduire leurs factures d’électricité et de chauffage.

 

Les membres de la Green Communities Association ont procédé à plus de 120 000 analyses en dix ans. Pour eux, le plus difficile consiste à rejoindre les gens et à leur faire payer l’analyse, puis à les convaincre de dépenser ce qu’il faut pour apporter les améliorations nécessaires, ce dernier élément étant fortement dissuasif.

 

Grâce à la commandite d’Enbridge, un fournisseur de gaz de l’Ontario, et du gouvernement de la province, la Green Communities Association s’est attaquée au problème du coût des analyses. Elle a proposé un ÉnerGuide modifié, en vertu duquel les propriétaires faisaient analyser leur maison de nouveau après avoir apporté les améliorations recommandées. Des incitatifs financiers leur étaient accordés en fonction du rendement énergétique de leur maison.

 

Avec le programme original, un participant moyen réussissait à réduire ses émissions d’environ une tonne par année. Une fois les incitatifs financiers en place, les propriétaires ont davantage modifié leur consommation et triplé le volume des réductions. En fait, les 300 ménages ayant participé au projet pilote n’ont pas eu à débourser pour réduire leurs émissions de carbone; ils ont plutôt enregistré une économie nette de 107 de dollars la tonne.([59])

 

C’est ce modèle qu’a choisi le gouvernement en août 2003 pour la première ronde de financement du Défi d’une tonne, dans le cadre de son Plan d’action sur les changements climatiques. Le témoignage de M. Poch a fourni au Comité un exemple parfait de l’importance d’avoir recours à des groupes communautaires locaux pour véhiculer ce type de programme. Comme il l’a souligné :

 

« Nous suscitons l'intérêt des Canadiens là où ils vivent, chez eux et dans les collectivités. Nous assurons la prestation de toute une gamme de programmes environnementaux axés sur les résultats… Au cœur du modèle de la Green Communities Association se trouve la collectivité. Même si nous avons bien sûr des programmes nationaux, ils sont exécutés au niveau communautaire et adaptés aux collectivités.

« Nous suscitons l'intérêt des Canadiens là où ils vivent, chez eux et dans les collectivités. »

(David Poch, 18 :21)

… Cette approche communautaire permet la création de partenariats avec divers intervenants communautaires — les gouvernements municipaux, les services publics locaux, les groupes d'église, etc. L'expression «marketing social communautaire» résume la force de notre mouvement. Nous pouvons faire la promotion de nos idées auprès du public d'une manière que les entreprises commerciales ou le gouvernement ne peuvent imiter. Nous sommes ancrés dans la collectivité. »([60])

 

Selon M. Poch, si le gouvernement du Canada souhaite miser sur ces premières réussites, il devra investir de modestes fonds, quoique stables et prévisibles, dans ce qu’il appelle « l’infrastructure organisationnelle communautaire. »

 

 

Recommandation 15

Le Comité recommande au gouvernement du Canada de s’engager à financer de façon stable les groupes d’action communautaire ayant démontré qu’ils sont capables d’élaborer et d’offrir des programmes d’efficacité énergétique pour les ménages.

 

Le gouvernement du Canada s’est engagé à ce que le pays respecte des objectifs raisonnables en vertu du Protocole de Kyoto. Mais votre Comité estime que sans la collaboration des provinces, des territoires, des services publics, du secteur privé, des ONG et, plus particulièrement des consommateurs eux-mêmes, nous n’atteindrons pas les objectifs du Protocole ou du Défi d’une tonne.

 

C’est aux provinces et territoires qu’incombe la réglementation du secteur des services publics et des normes de construction. Quant aux services publics, ils traitent directement avec les consommateurs et occupent donc une position privilégiée pour promouvoir de saines habitudes de consommation d’énergie. Les municipalités, comme elles sont responsables de la gestion des déchets, de l’aménagement du territoire, des transports et de diverses autres activités liées à l’énergie, jouent aussi un rôle de premier plan dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces partenariats sont essentiels.   

Ces partenariats sont essentiels.


CONCLUSION

Le Défi d’une tonne s’inscrit à part entière dans les efforts déployés par le Canada pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé dans le cadre du Protocole de Kyoto. Le Défi vise non seulement à modifier les habitudes de gaspillage mais aussi les attitudes.

 

Ce serait beau de penser que si tous les Canadiens étaient conscients de l’urgence du problème, nous réagirions tous en faisant l’impossible pour réduire les émissions de gaz nuisibles. Malheureusement, la réalité est tout autre. S’il suffit parfois de sensibiliser les gens, d’autres ont besoin d’être encouragés ou carrément poussés. Pour ce faire, le gouvernement du Canada devra recourir à tous les outils disponibles, notamment les politiques fiscales et de réglementation.

Si l’on arrive à combiner de façon intelligente l’information, les mesures incitatives, la réglementation et la coopération, le Défi d’une tonne sera atteint.

Si l’on arrive à combiner de façon intelligente l’information, les mesures incitatives, la réglementation et la coopération, le Défi d’une tonne sera atteint. Sans ces éléments combinés, le Défi d’une tonne risque fort de faire chou blanc.

Dans le domaine des changements climatiques, bien des Canadiens s’imaginent qu’il faut absolument agir sur une très grande échelle, et que c’est, aux dires de la plupart des Canadiens, aux centrales électriques et au secteur industriel à modifier leur mode d’exploitation. Mais en tant que particuliers, nous ne voulons rien entendre à ce sujet. À côté, les tentatives du petit consommateur sont insignifiantes, croit-on.

 

C’est faux. Les résultats seront loin d’être insignifiants si 32 millions de personnes rendent leurs maisons, leurs véhicules et leurs styles de vie plus compatibles à leur environnement. L’environnement dont hériteront leurs petits-enfants.

Les premiers pas ont déjà été franchis…

Les premiers pas ont déjà été franchis mais il reste encore beaucoup à accomplir. Les entreprises et les industries canadiennes ont commencé à faire leur part. Les politiciens et les bureaucrates doivent faire preuve d’honnêteté à l’égard de ce qui motive la population. Ils devront également s’armer de courage. Des prix pour l’énergie, reflétant mieux les coûts liés à l’environnement, doivent faire partie de l’équation. Il ne faut pas se le cacher, des prix plus élevés pour l’énergie diminueront la consommation de façon importante et aideront les gens à la consommer de façon plus judicieuse.

Passons à l’action!

C’est maintenant au tour des Canadiens de faire leur part. C’est cela le Défi d’une tonne.

 

La période d’engagement de Kyoto débute dans moins de quatre ans. Nous n’avons plus de temps à perdre.

 

Relevons le Défi. Passons à l’action!

 

RECOMMANDATIONS

Recommandation 1

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada fasse en sorte que les prix de l’énergie reflètent de façon plus réaliste l’ensemble des coûts, y compris pour l’environnement, associés à la production et à la consommation d’énergie.

Recommandation 2

Le Comité recommande au  gouvernement du Canada d’offrir un moratoire d’une période de cinq ans sur la TPS, s’appliquant aux achats de détail de tous les produits de consommation à bon rendement énergétique (à l’exception des véhicules à moteur – voir la recommandation no 4) et de tout matériel fonctionnant à l’aide d’énergie renouvelable. Une surtaxe devrait s’appliquer aux produits à faible efficacité énergétique, pour rendre cette mesure neutre à l’égard des recettes.

Recommandation 3

Le Comité recommande que les provinces instaurent un moratoire semblable d’une période de cinq ans sur la taxe de vente provinciale (TVP). Les discussions avec les provinces ne devraient pas être considérées comme raison pour ne pas amorcer immédiatement ce réalignement de la taxe fédérale.

Recommandation 4

Le Comité recommande au gouvernement du Canada d’accorder aux acheteurs de nouveaux véhicules éconergétiques (y compris les véhicules hybrides) des remises proportionnelles pouvant atteindre 2 000 dollars. Pour rendre cette mesure neutre à l’égard des recettes, les acheteurs de véhicules énergivores devraient payer une surtaxe clairement établie au point de vente.

Recommandation 5

Le Comité recommande au gouvernement du Canada de réexaminer toutes les autres politiques budgétaires en vue de favoriser l’efficacité énergétique. Le gouvernement pourrait, par exemple, accorder aux employeurs qui fournissent des laissez-passer de transport à leurs employés, un traitement fiscal semblable à celui accordé aux employeurs qui fournissent à leurs employés des voitures de fonction ou des camions légers.

Recommandation 6

Le Comité recommande au gouvernement du Canada de s’assurer que le prix de l’essence vendue au détail reflète l’ensemble des coûts, y compris les coûts environnementaux associés à la production et à l’utilisation de l’essence.

Recommandation 7

Le Comité recommande au gouvernement du Canada de mettre en place, d’ici 2010, des normes de consommation de carburant pour véhicules automobiles qui soient plus strictes de 25  p. 100  que celles d’aujourd’hui. 

Recommandation 8

Le Comité recommande que d’ici l’an 2010, le gouvernement du Canada instaure des normes éconergétiques pour l’ensemble des produits de consommation (à l’exception des véhicules à moteur – voir la recommandation no 7), permettant de rendre les normes canadiennes égales ou supérieures aux normes les plus rigoureuses que l’on retrouve dans d’autres pays industrialisés.

Recommandation 9

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada introduise, d’ici 2006, des normes pour le portefeuille de l’énergie renouvelable applicables à toutes les activités du gouvernement fédéral.

Recommandation 10

Le Comité recommande aussi que les gouvernements provinciaux et territoriaux et les administrations municipales adoptent des normes similaires pour le portefeuille de l’énergie renouvelable de manière à augmenter le pourcentage de la production énergétique du Canada qui provient de sources renouvelables.

Recommandation 11

Le Comité recommande que la réduction des émissions de gaz à effet de serre soit un critère d’évaluation primordial pour tous les projets d’infrastructure pertinents bénéficiant d’une subvention du gouvernement fédéral.

Recommandation 12

Le Comité recommande que tous les paliers de gouvernement continuent de profiter des offres faites par les distributeurs canadiens d’énergie pour livrer le message relatif au Défi d’une tonne et administrer les programmes qui s’y rattachent.

Recommandation 13

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada et les gouvernements provinciaux et territoriaux imposent une surtaxe sur l’énergie comme moyen de générer un financement stable et à long terme pour les programmes d’efficacité énergétique.

Recommandation 14

Le Comité recommande au gouvernement du Canada de continuer à soutenir le programme Partenaires pour la protection du climat, de la Fédération canadienne des municipalités, et d’en élargir la portée en incitant les administrations municipales à participer à la conception et à la mise en œuvre du Défi d’une tonne

Recommandation 15

Le Comité recommande au gouvernement du Canada de s’engager à financer de façon stable les groupes d’action communautaire ayant démontré qu’ils sont capables d’élaborer et d’offrir des programmes d’efficacité énergétique pour les ménages.


ANNEXE A:

Conseil à l’intention des Canadiens sur les façons d’économiser l’énergie et de réduire les émissions de gaz à effet de serre

Sources:

http://www.climatechange.gc.ca/francais/newsroom/default.asp

http://www.climatechange.gc.ca/plan_du_canada/challenge/index.html

Autres ressources Internet:

Des Trucs en matière d’énergie et d’argent de l’Office de l’efficacité énergétique de Ressources naturelles  Canada sont disponibles sur Internet à l’adresse suivante : http://oee.nrcan.gc.ca/Trucs/Introduction.cfm?Text=N&PrintView=N

Ce guide offre 365 conseils utiles en matière d’économie d’énergie et d’argent pour les individus et les familles.  Une copie du guide peut être obtenue en téléphonant au 1-800-O-CANADA.

Deux autres sites Internet canadiens offrent également des conseils utiles pour les individus et les familles désirant réduirent leurs émissions de GES.  Les deux sites sont partiellement commandités par le gouvernement  du Canada.  Le premier est un calculateur d’émissions de GES et est disponible à cette adresse : http://unetonneenmoins.ca.  Le deuxième est celui du Pembina Institute : http://www.climatechangesolutions.com.


ANNEXE B:

Témoins entendus et mémoires présentés pendant la 37e législature du Parlement, 2e session:

Nom de l’organisation

Nom du témoin

Date de la présentation

Association canadienne de l’électricité

Hans Konow, président et chef de la direction

3 avril 2003

Roy G. Staveley, vice-président directeur

Association canadienne du gaz

Michael Cleland, président

2 octobre 2003

Bryan Gormley, directeur, Politiques et économie

Michael Cleland, président

10 juin 2003

Brendan Hawley, Communications et gestion du marketing

B.C. Hydro — Power Smart

Ted Ferguson, coordonnateur environnemental et gestionnaire des GES

17 juin 2003

Bureau du vérificateur général du Canada

Johanne Gélinas, commissaire à l'environnement et au développement durable

30 octobre 2003

John Affleck, directeur principal, Vérifications et études, Stratégies de développement durable

Robert Pelland, directeur, Vérifications et études, Stratégies de développement durable

Chambre de commerce du Canada

Michael Murphy, vice-président directeur, Politiques

3 avril 2003

Conseil canadien des chefs d’entreprise

John Dillon, vice-président et conseiller juridique

3 avril 2003

Delphi Group

Michael B. Gerbis, président-directeur du Clean Energy Business Unit

21 octobre 2003

Melissa L. Creede, vice-présidente et directrice des Changements climatiques

Environnement Canada

L’honorable David Anderson, C.P., député, ministre de l’Environnement

10 avril 2003

Alan Nymark, sous-ministre

Norine Smith, sous-ministre adjointe, Politiques et communications

Karen Anderson, directrice générale intérimaire, Direction générale des services administratifs et de la gestion environnementale

18 février 20003

Berny Latreille, directeur, Affaires environnementales

Paul Fauteux, directeur général, Bureau des changements climatiques

25 février 2003

Fédération canadienne des municipalités

Louise Comeau, directrice, Centre pour le développement des collectivités viables

8 mai 2003

Green Communities Association

David Poch, membre du conseil d'administration

17 juin 2003

HTC Hydrogen Thermochem Corporation

Lionel Kambeitz, président et chef de la direction

23 octobre 2003

Ressources  naturelles Canada

L'honorable Herb Dhaliwal, C.P., député, ministre des Ressources naturelles

8 avril 2003

8 avril 2003

Howard Brown, sous-ministre adjoint, Groupe des grands émetteurs industriels

Bryan Cook, Centre de la technologie et de l'énergie de CANMET

Neil MacLeod, directeur général, Office de l'efficacité énergétique

Jim Comtois, chef, Secteur industriel, commercial et institutionnel

18 février 2003

A.C. Taylor, directeur, Énergie reliée au transport

Neil MacLeod, directeur général, Office de l'efficacité énergétique

25 février 2003 et

27 février 2003

Colleen Paton, directrice, Services de communications et de sensibilisation, Office de l'efficacité énergétique

27 février, 2003

Secrétariat du changement climatique

David Oulton, chef

25 février 2003

et 8 avril 2003

Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie (TRNEE)

David McGuinty, PDG et président du conseil

12 juin 2003

Alex Wood, conseiller en matière de politiques

À titre individuel

Dr. John Nyboer, économiste écologique, Université Simon Fraser et coauteur du livre The Cost of Climate Policy

25 mars 2003

À titre individuel

L’honorable Nicholas Taylor, ancien sénateur

23 octobre 2003



([1])      Conseil canadien des ministres de l’environnement, Le climat, la nature, les gens : Indicateurs d’évolution du climat au Canada, novembre 2003.

([2])      McGuinty, David, ancien PDG et Président du Conseil, Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, délibérations du Comité sénatorial permanent de l’Énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 12 juin 2003, fascicule no. 17, 17:33.

([3])      Une MT (mégatonne) = un million de tonnes.

([4])      Gouvernement du Canada, Plan du Canada sur les changements climatiques, 2002.

([5])      Ibid., p. 45.

([6])      Colleen Paton, directrice, Division des services de sensibilisation et de communication, Office de l’efficacité énergétique, Ressources naturelles Canada, Délibérations du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 27 février 2003, fascicule no 9, 9:50.

([7])      Kate Jaimet. « Federal Kyoto ads cost $17M, but no one remembers them:  Despite little success, government to spend another $45M on ads, », Ottawa Citizen, 31 décembre 2003, p. A4.

([8])      Phoenix Strategic Perspectives Inc., The One Tonne Challenge Branding Concept Research, soumis à Environnement Canada et Ressources naturelles Canada, Novembre 2003; et  Sage Research Corporation, One Tonne Challenge (OTC) Advertising Concepts Focus Groups Final Report, préparé pour le compte de Ressources naturelles Canada et Environnement Canada, 21 septembre 2003.

([9])      Phoenix Strategic Perspective Inc. (2003).

([10])    Ibid.

([11])    John Nyboer, écolo-économiste, Simon Fraser University, Délibérations du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 25 mars 2003, fascicule no 10, 10:29.

([12])    Neil MacLeod, directeur général, Office de l’efficacité énergétique, Ressources naturelles Canada, compte rendu officiel du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, le 27 février 2003, fascicule no 9, 9:57.

([13])    Voir le communiqué de presse du 12 août 2003 à l’adresse suivante :   http://www.climatechange.gc.ca/francais/newsroom/2003/budget/20030812_budget.as

([14])    Matthew Bramley, directeur, Changements climatique, Pembina Institute for Appropriate Development, Délibérations du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 27 mars 2003, fascicule no 10, 10:39.

([15])    Michael Cleland, président, Association canadienne du gaz, délibérations du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 10 juin 2003, fascicule no 17, 17:15.

([16])    Michael Gerbis, président et chef de la direction, Clean Energy Business Unit, The Delphi Group, Délibérations du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 21 octobre 2003, fascicule no 21, 21:04.

([17])    Hans Konow, président et chef de la direction, Association canadienne de l’électricité, Délibérations du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 3 avril 2003, fascicule no 11, 11:29.

([18])    McGuinty (2003), 17:39.

([19])    McGuinty (2003), 17:35.

([20])    Ibid.

([21])    John Dillon, vice-président et conseiller juridique, Conseil canadien des chefs d’entreprise, déliberations du Comité sénatorial permanent de l’Énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 3 avril 2003, fascicule no. 11, 11:34.

([22])    McGuinty (2003) 17:32.

([23])    Bramley (2003), 10:39-40; et Louise Comeau, directrice, Centre pour le développement des collectivités viables, Fédération canadienne des municipalités, compte rendu officiel du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, le 8 mai 2003, fascicule no 14, 14:51.

([24])    David Anderson, ancien Ministre de l’Environnement, Délibérations du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 4 avril 2003, fascicule no 12, 12:65.

([25])    Le programme offre des subventions qui couvrent une partie des coûts encourus par les propriétaires qui entreprennent des travaux pour améliorer l’efficacité énergétique de leurs demeures. Le montant de la subvention est établi en fonction des économies d’énergie réalisées. Ces économies sont calculées au moyen d’une vérification avant et après les travaux, par des agents autorisés. Pour de plus amples renseignements sur le programme, consultez le site : http://oee.nrcan.gc.ca/houses-maisons/francais/proprietaires/subvention/question.cfm.

([26])    John Nyboer, économiste écologique, Université Simon Fraser, délibérations du Comité sénatorial permanent de l’Énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 25 mars 2003, fascicule no. 10, 10:29-30.

([27])    Comeau (2003), 14:51.

([28])    Anderson (2003), 12:64-65.

([29])    McGuinty (2003), 17:32.

([30])    Nyboer (2003), 10:29.

([31])    Ce rabais était offert sur les congélateurs étiquetés ENERGY STARÒ vendus entre le 1er janvier 2003 et le 31 mars 2004. ENERGY STARÒ est un symbole international d’efficacité énergétique qui aide les consommateurs à détecter rapidement et facilement les appareils ménagers et autres appareils consommant de l’énergie qui sont éco-efficients. L’étiquette ENERGY STARâ identifie les produits qui sont en tête de liste de la catégorie des produits à haute efficacité énergétique. Elle a été introduite en 1992 par la U.S. Environmental Protection Agency (EPA) dans le cadre d’un programme d’étiquetage volontaire destiné à identifier et promouvoir les produits à haut rendement énergétique dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour de plus amples renseignements, consultez les sites http://www.energystar.gov et http://oee.nrcan.gc.ca/energystar/             english/consumers/estar.cfm.

([32])    Nyboer (2003), 10:30.

([33])    Bramley (2003), 10:35.

([34])    David Poch, membre du conseil d'administration de la Green Communities Association, réponse écrite aux questions soulevées par le sénateur Banks, présentée au Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, juin 2003.

([35])    Ibid.

([36])    La consommation de carburant s’exprime habituellement en litres par 100 kilomètres (autrement dit, c’est la quantité de carburant nécessaire pour parcourir une distance donnée, dans ce cas, 100 km). L’économie de carburant s’exprime au contraire en miles par gallon (autrement dit, c’est la distance qu’on peut parcourir en utilisant une quantité donnée de carburant, dans ce cas, un gallon).

([37])    Bramley (2003), 10:39.

([38])    Un Canadien moyen qui fait 20 000 km par année dans une auto qui consomme en moyenne 8,6 litres de carburant au 100 km, consommera environ 1 720 litres (L) au cours d’une année, émettant ainsi un peu plus de 4 tonnes (t) de dioxyde de carbone. Si le rendement énergétique de son auto était supérieur de 25 p. 100, le conducteur consommerait 1 300 L de carburant par année et émettrait un peu plus de 3 t de dioxyde de carbone, soit presque une tonne de moins. De même, un conducteur qui parcourt 20 000 km par année dans un camion léger consommant en moyenne 11,4 L de carburant au 100 km, consommera près de 2 280 L sur une année, ce qui se traduit par une émission de près de 5,4 t de dioxyde de carbone. Si le rendement énergétique de son camion était supérieur de 25 p. 100, il pourrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 1,3 t.

([39])    MacLeod (2003), 9:19.

([40])    Bramley (2003), 10:41; Comeau (2003), 14:53.

([41])    Voir, par exemple, http://www.ucsusa.org/cleanenergy/renewableenergy/page.cfm?pageID=47

          et http://www.europa.eu.int/eur-lex/pri/en/oj/dat/2001/1-283/1-28320011027en00330040.pdf

([42])    Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, La qualité de l’environnement dans les villes canadiennes : le rôle du gouvernement fédéral, 2003, p. 37.

([43])    Ibid.

([44])    Ibid.

([45])    Bramley (2003), 10:35.

([46])    Comeau (2003), 14:36.

([47])    McGuinty (2003), 17:33.

([48])    Roy Staveley, vice-président principal, Association canadienne de l’électricité, témoignage devant le Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 3 avril 2003, fascicule no 11, 11:19.

([49])    Ibid.

([50])    Ibid., 11:21

([51])    Ibid., 11:19-20.

([52])    Cleland (2003), 17:7-8.

([53])    Les quatre grandes entreprises de services publics sont Pacific Gas and Electric, Southern California Edison, Southern California Gas Company et San Diego Gas and Electric.

([54])    California Public Utilities Commission, Energy Efficiency Program Funding, http://www.cpuc.ca.gov/ static/industry/electric/energy+efficiency/ee_funding.htm

([55])    Natural Ressources Defence Council, California Policies to Support Efficiency and Renewable Energy, Exposé devant le CSEERN, le 20 mars 2003, p. 6; et California Energy Commission, The Energy Efficiency Public Goods Charge Report: 1999.

([56])    Comeau (2003), 14:34.

([57])    Ibid., 14:35-36.

([58])    David Poch, membre du conseil d'administration de la Green Communities Association, délibérations du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 17 juin 2003, fascicule no 18, 18:1.

([59])    Ibid., 18:4.

([60])    Ibid.


FORMAT PDF

Le Rapport du comité est disponible en format  PDF (Portable Document Format). Les documents électroniques conservent ainsi leur présentation d'origine -- texte, graphiques, photos et couleurs -- et ils peuvent être visualisés sur divers systèmes (DOS, UNIX, WINDOWS, MAC, etc.).

Les utilisateurs de Windows, Macintosh, DOS et UNIX ont accès sans frais au lecteur Acrobat pour visualiser, parcourir et imprimer les documents de type PDF.

Si vous avez besoin d'un lecteur, vous pouvez accéder à Adobe Systems Incorporated.


Haut de page