Délibérations du comité sénatorial permanent des
Transports et des communications
Fascicule 21 - Témoignages du 14 juin 2005
OTTAWA, le mardi 14 juin 2005
Le Comité sénatorial permanent des transports et des communications se réunit aujourd'hui, à 9 h 35, pour étudier l'état actuel des industries de médias canadiennes; les tendances et les développements émergeants au sein de ces industries; le rôle, les droits et les obligations des médias dans la société canadienne; et les politiques actuelles et futures appropriées par rapport à ces industries.
Le sénateur Joan Fraser (présidente) occupe le fauteuil.
[Traduction]
La présidente : Honorables sénateurs, le Comité sénatorial permanent des transports et des communications continue aujourd'hui son étude des médias canadiens d'information et du rôle que l'État devrait jouer pour aider les médias à demeurer vigoureux, indépendants et diversifiés dans le contexte des bouleversements qui ont touché ce domaine au cours des dernières années, notamment la mondialisation, les changements technologiques, la convergence et la concentration de la propriété.
[Français]
Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir des représentants de CTV News. CTV est l'un des principaux diffuseurs de langue anglaise du pays, et il offre un éventail de programmes dans divers domaines. Il exploite aussi un certain nombre de chaînes spécialisées, notamment CTV Newsnet, Report On Business Television, talktv, The Comedy Network, TSN, RDS, Discovery Channel, et Outdoor Life Network. CTV appartient à Bell Globemedia, qui est également propriétaire du Globe and Mail.
Sont présents aujourd'hui le président de CTV News, Robert Hurst, qui est accompagné par Tom Haberstroh et Joanne MacDonald. Merci d'être venus. Nous sommes heureux de vous accueillir après quelques tentatives infructueuses.
Monsieur Hurst, vous avez la parole.
M. Robert G. Hurst, président, CTV News : Bonjour, honorables sénateurs. Vous avez présenté M. Haberstroh, qui se trouve à ma gauche, et Mme MacDonald, à ma droite; je ne les représenterai donc pas.
Nous avons tous trois passé le plus clair de notre carrière aux premières lignes de CTV News, ce qui implique dans tous les cas une affectation assez longue ici, au bureau des affaires parlementaires de CTV. Nous avons l'habitude de ce qui se passe sur la Colline du Parlement, mais j'avoue que ces locaux du Sénat n'existaient pas quand nous y étions, dans les années 80. À l'époque, nous étions un peu loin de tout, et c'est formidable de voir les belles installations que vous avez ici.
Je vais commencer par rappeler un peu l'histoire de CTV News. Le premier téléjournal national de CTV a été diffusé en 1961; il a duré 13 minutes. L'émission était en noir et blanc. À l'époque, il y avait trois journalistes et deux caméras.
Le premier chef d'antenne a été Peter Jennings, et CTV News possédait un seul bureau, dont un tiroir était rempli de sacs en filet rouge. Nous les appelions les sacs à oignons, et ils servaient à expédier les films. Un autre tiroir contenait les horaires de Trans Canada Airlines et de la compagnie d'autocars Greyhound. À cette époque, les journalistes passaient beaucoup de temps à courir vers les aéroports et les terminus en transportant ces sacs à oignons.
Il était alors un peu plus compliqué d'obtenir des nouvelles de l'étranger. CTV News n'avait pas de bureau à l'étranger, de sorte que nous avions recours aux services d'une agence de presse de Londres. Chaque jour, cette agence nous expédiait cinq ou six reportages en provenance de diverses parties du monde. En général, les téléspectateurs de CTV News voyaient ces reportages le même jour, pourvu que le vol de BOAC en provenance de Londres ait lieu. Souvent, ce n'était pas le cas. Nos débuts ont été très modestes.
À l'époque, l'objectif de l'organisme de réglementation de la radiodiffusion était d'offrir aux Canadiens une autre source de nouvelles que la télévision de la CBC. Les journalistes de CTV ont considéré cet objectif comme un défi et ils ont entrepris de bâtir un service de nouvelles télévisées de qualité supérieure et complètes auxquelles les Canadiens pouvaient faire confiance. Les propriétaires de CTV croyaient en la valeur des nouvelles locales et nationales, et ils ont fortement investi à cet égard.
Après que Peter Jennings se soit joint à ABC News à New York, Harvey Kirk est devenu notre chef d'antenne. En 1966, nous lancions W-FIVE. Aujourd'hui, cette émission d'enquêtes-reportages est la plus ancienne en Amérique du Nord. Elle est plus ancienne que 60 Minutes. W-FIVE vient de terminer sa saison et demeure l'émission d'enquêtes- reportages sur des questions d'intérêt public la plus populaire. En 1972, Percy Saltzman et Carole Taylor ont créé Canada AM. En 1977, Lloyd Robertson s'est joint à CTV News.
Les années 70 et 80 ont été une période d'expansion pour CTV News. Les nouvelles locales étaient en pleine croissance, et des salles de nouvelles nationales ont été ajoutées à Edmonton, à Winnipeg, à Halifax, à Jérusalem et à Beijing, en Chine. Cette période a aussi été marquée par les luttes de propriété, car les propriétaires de stations locales cherchaient à contrôler le réseau de télévision de CTV. À la fin des années 80, il y avait même un plan pour fermer CTV, tant sa situation financière était précaire.
Dans les années 90, il y a eu une période de regroupement des stations qui formaient le réseau CTV. En 1997, la majorité des stations affiliées appartenaient au même propriétaire. L'ajout de CKY à Winnipeg et de CFCF à Montréal en 2001 a mis un point final à ce regroupement, sauf pour ce qui est de la côte ouest. CanWest a fait l'acquisition de deux stations affiliées de CTV, c'est-à-dire BCTV à Vancouver et CHEK à Victoria. La station indépendante de Vancouver, VTV, est devenue une nouvelle station affiliée de CTV, ce qui a produit le réseau actuel de CTV appartenant aux mêmes intérêts.
L'acquisition de CTV par BCE et la famille Thomson, transaction qui a mené à la création de Bell Globemedia, a stabilisé les ressources financières de CTV et lui a ainsi permis de devenir le télédiffuseur solide et dynamique qu'il est aujourd'hui.
Pour notre division de l'information, ce fut un important facteur de l'expansion et de l'amélioration de notre service de nouvelles. Nous avons resserré les normes journalistiques de toutes nos stations. Nous offrons des programmes de formation dans tout le pays, notamment sur la diversité. Nos salles de nouvelles locales et nationales peuvent maintenant échanger librement des reportages et, chaque semaine, nous échangeons avec nos stations un millier de reportages à contenu canadien.
Nous avons amélioré notre infrastructure de collecte des nouvelles. Nous avons construit notre propre système de transmission vidéo de station à station — une sorte de système téléphonique transcanadien de transmission des reportages télévisés. Ce système porte le nom de Gateway — une invention de CTV — et il a remporté un prix Gémeau pour l'innovation technique.
CTV News dispose maintenant des ressources financières suffisantes pour couvrir les événements les plus importants au pays et partout dans le monde. Ces quelques derniers mois, il y a eu le tsunami, la tragédie de la GRC à Mayerthorpe et le décès du pape Jean-Paul II. Nous nous préparons actuellement aux prochaines élections générales. Chacun de ces événements exige qu'on y consacre des millions de dollars en plus de notre budget d'exploitation. Nous sommes déterminés à couvrir ces événements canadiens et mondiaux extraordinaires et coûteux.
Aujourd'hui, 44 ans après ses humbles débuts, CTV News est la source la plus prisée de nouvelles locales, nationales et mondiales au Canada. Nos salles de nouvelles locales reçoivent les plus fortes cotes d'écoute dans chaque marché canadien, sauf à Vancouver, où la station de CTV vient d'ouvrir. Nous investissons fortement dans nos activités de collecte des nouvelles en Colombie-Britannique. À Vancouver, nos téléjournaux sont bons deuxièmes, et ils connaissent une expansion.
CTV News, animée par Lloyd Robertson, est l'émission de nouvelles nationales la mieux cotée au pays. Nous avons 11 salles de nouvelles locales. Nous avons des bureaux dans beaucoup d'autres collectivités du Canada, y compris Lethbridge, Prince Albert, Yorkton, Sault Ste. Marie, Timmins, North Bay, Québec, Saint John, Moncton, Yarmouth et Sydney, en Nouvelle-Écosse. De plus, le service de nouvelles nationales de CTV dispose de sept bureaux de nouvelles nationales spécialisés au Canada. À l'étranger, CTV a neuf bureaux sur quatre continents. Il s'agit du plus important réseau de collecte de nouvelles à l'étranger parmi les médias canadiens. Nous avons également la chaîne d'affaires Report on Business Television, et notre chaîne de nouvelles qui diffuse en permanence, CTV Newsnet.
Nous estimons que le Canada a besoin d'une industrie de télédiffusion vigoureuse, dynamique, et concurrentielle. Chacun des téléjournaux de CTV fait concurrence à de nombreux diffuseurs locaux, nationaux et étrangers. À notre avis, les Canadiens sont bien informés par les services de nouvelles télévisées. La concurrence entre les stations de nouvelles télévisées est intense et féroce, surtout sur les marchés locaux et national. Nous estimons que les normes qui régissent les nouvelles télévisées au Canada sont parmi les plus strictes au monde.
Ces dernières années, la grande proportion des nouveaux venus dans l'industrie des nouvelles télévisées au Canada ont été des chaînes de nouvelles de l'étranger, surtout des chaînes américaines comme FOX News. CTV News estime qu'une représentation canadienne distincte est plus importante que jamais dans ce nouvel environnement. L'an dernier, nous avons demandé au CRTC d'apporter des changements importants à la licence de Newsnet pour lui permettre de devenir une voix canadienne encore plus forte dans le secteur de la diffusion 24 heures sur 24. Plus de 1 200 Canadiens de toutes les conditions sociales ont écrit au Conseil pour appuyer nos projets. Nous leur sommes très reconnaissants.
Ces modifications de notre licence nous ont permis de relancer l'émission Countdown, animée par Mike Duffy. COUNTDOWN : With Mike Duffy, une émission diffusée tous les soirs, est une revue approfondie de l'activité politique de la journée. Les prochaines semaines verront l'expansion et le remaniement de CTV Newsnet, afin d'opposer notre voix canadienne distincte aux grands télédiffuseurs américains de nouvelles.
Votre comité étudie l'intégration des médias et, plus précisément, le regroupement entre les mêmes mains de journaux et de télédiffuseurs de nouvelles. Chez CTV News, l'indépendance des journalistes est la pierre d'angle de nos reportages. Nos rédacteurs et nos journalistes décident quoi couvrir et comment présenter la nouvelle. Il n'y a ni interférence ni instructions émanant des propriétaires et des annonceurs, des gouvernements ou de groupes d'intérêts particuliers. Nous croyons que, pour être crédible, CTV News doit être indépendante, et que ses auditeurs doivent la considérer comme telle. Dans notre programmation journalistique locale et nationale, aucune position de la rédaction ou de la direction n'est prise ou mise de l'avant à l'égard de l'actualité.
En 2001, à l'occasion des audiences sur la licence du réseau CTV, le CRTC a dit craindre que la propriété commune de médias imprimés et télévisuels mine la diversité journalistique au Canada. À l'époque, CTV a proposé un code d'indépendance journalistique selon lequel les fonctions de gestion des nouvelles de CTV et du Globe and Mail sont distinctes. Le code d'indépendance journalistique que nous avons proposé au CRTC est en vigueur aujourd'hui. Depuis quatre ans qu'il est appliqué, aucune plainte n'a été déposée.
Les décisions relatives au contenu journalistique et à la présentation des émissions de CTV sont prises exclusivement par la direction du service des nouvelles de la télévision de CTV. Cette décision n'est pas seulement de nature journalistique, mais aussi opérationnelle. Le mandat de CTV News consiste à faire ce qui est préférable pour CTV News et son auditoire.
Nous échangeons les horaires quotidiens d'affectation avec le Globe and Mail. Nous partageons le coût des sondages de l'opinion publique. À quelques occasions, nous avons mené des activités conjointes. À titre d'exemple, pendant la guerre en Irak, nous avons fait appel au correspondant du Globe jusqu'à la fin de la guerre, parce que notre propre journaliste a été porté disparu sur le champ de bataille. Nos équipes médicales ont produit une série fort appréciée sur les dangers pour la santé des gras trans. Toutefois, ces activités conjointes sont rares. Nous invitons parfois des journalistes du Globe à nos programmes d'affaires publiques, mais nous invitons aussi des journalistes de CanWest, du Toronto Star, du groupe Sun-Quebecor, de Corus et d'autres.
À CTV News, nous sommes fiers de ce que nous avons réalisé en 44 ans, depuis le premier téléjournal de 13 minutes diffusé en noir et blanc en 1961. Nous prenons au sérieux notre obligation de fournir, par le truchement de notre programmation, un service public qui traduit les attitudes, les opinions et les idées des Canadiens, conformément à l'article 3 de la Loi sur la radiodiffusion. Chaque jour, CTV News produit davantage d'émissions de nouvelles originales que n'importe quel autre télédiffuseur au pays. Nous estimons avoir acquis la confiance des Canadiens, car une majorité d'entre eux s'informent auprès de CTV News plutôt que de n'importe quelle autre source.
Nous remercions le comité de nous avoir invités à comparaître. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Le sénateur Tkachuk : Je lisais un article du Globe and Mail à propos du fait que CBC/Radio-Canada allait se lancer dans la radio numérique en partenariat avec Sirius. Estimez-vous que CBC/Radio-Canada devrait faire cela?
M. Hurst : Je crois comprendre que le CRTC annoncera jeudi les gagnants du concours concernant la radio par satellite. Nous sommes jumelés au groupe Bitove pour diffuser certaines nouvelles.
Je préférerais ne pas répondre à votre question. Nous sommes un service de nouvelles, et je peux vous dire comment CTV News fonctionne. En ce qui concerne Radio-Canada ou la CBC, nous pensons que c'est un très bon organisme journalistique du secteur des nouvelles télévisées. Ce réseau a un bon téléjournal national.
Pour ce qui est de ses autres projets, nous nous interrogerions tous sur les questions de politique publique qui sont en jeu, si la CBC/Radio-Canada se lançait dans la radio par satellite ou par Internet. Nous nous intéressons vivement au fait que la CBC projette apparemment de revenir aux nouvelles locales télévisées. Nous suivons la situation avec beaucoup d'intérêt.
Le sénateur Tkachuk : Vous avez dit au début de votre exposé que le CRTC, ou son équivalent à l'époque, avait octroyé une licence à CTV en tant que solution de rechange à la CBC. Nous avons maintenant des chaînes de nouvelles qui diffusent 24 heures sur 24, et je les considère comme des journaux électroniques. Je peux syntoniser Newsnet et écouter un reportage, ou je peux aller sur son site Web et glaner de l'information en plus de celle que j'obtiens de mon journal local et d'autres. Croyez-vous que le CRTC devrait réglementer les chaînes de nouvelles? Les chaînes de nouvelles devraient-elles jouir de la même liberté journalistique que les journaux?
M. Hurst : Dans le secteur des nouvelles, le CRTC arrive très bien à maintenir l'équilibre quand il laisse entrer de nouveaux joueurs sur le marché. J'ai participé au processus que le CRTC appliquait quand il accordait des licences générales et secondaires pour la diffusion de nouvelles. Nous avons suivi avec beaucoup d'intérêt l'entrée au Canada de CNN, de CNN Headline News, de MSNBC et de FOX. Nous estimons qu'en général, le CRTC arrive très bien à équilibrer les intérêts concurrents pour garantir la diversité des nouvelles et des sources dans le secteur des chaînes de nouvelles qui diffusent sur le câble au Canada.
Le sénateur Tkachuk : Est-ce que CTV a du mal à couvrir l'actualité qui concerne Bell, la compagnie de téléphone, l'entreprise mère?
M. Hurst : Je vais demander à Tom Haberstroh de vous répondre. C'est M. Haberstroh qui s'occupe des activités quotidiennes des journalistes et des bureaux.
M. Tom Haberstroh, vice-président, CTV News : Honorables sénateurs, je ne dirais pas que nous avons plus de difficulté qu'avec une autre compagnie. J'ai dirigé Newsnet pendant quatre ans, et nous parlions beaucoup du monde des affaires sur Newsnet. La consigne était claire : soyez sans pitié, soyez juste, et traitez Bell comme toute autre compagnie. C'est notre façon de faire. Je ne dirais pas que c'est difficile.
Le sénateur Tkachuk : Puisque CTV appartient à Bell, croyez-vous que les auditeurs écoutent avec méfiance ce que vous avez à dire à propos de Bell ou d'autres questions relatives à la concurrence de l'entreprise?
M. Haberstroh : C'est une bonne question. Ce que nous disons à nos journalistes, qu'il s'agisse d'un reportage ou de la couverture en direct d'un événement, c'est que notre stratégie consiste à dire à nos auditeurs que, en dépit de nos liens avec Bell Globemedia ou BCE, nous choisissons nous-mêmes nos reportages. Je ne peux pas deviner ce que nos auditeurs en pensent, mais nous sommes transparents.
Le sénateur Tkachuk : D'après ce que je comprends, le CRTC a imposé des conditions assez strictes au fait que Bell Globemedia possédait des réseaux de télévision et de journaux. Pouvez-vous nous expliquer la nature de ces conditions?
M. Hurst : Monsieur le sénateur, je ne suis pas certain de ce dont vous parlez. Notre licence a été renouvelée en 2001. À l'époque, le code journalistique que nous avons proposé au CRTC pour séparer les fonctions journalistiques et opérationnelles du Globe and Mail et de CTV News a été annexé à la nouvelle licence du réseau CTV. C'était annexé à notre licence. Nous avons déposé ce document devant le Sénat ce matin, pour votre information.
Le sénateur Phalen : Quand vous avez conclu un accord avec le Conseil canadien des normes de la radiotélévision, le CRTC vous a aussi imposé de consacrer un million de dollars par année à la diffusion de déclarations. L'avez-vous fait?
M. Hurst : Oui.
Le sénateur Phalen : De quelle manière?
M. Hurst : Nous l'avons fait par le truchement d'annonces d'intérêt public sur le réseau CTV, ce qui constitue l'un des moyens de communication les plus efficaces au pays.
La présidente : Puis-je demander à quelle heure de la journée ces annonces sont diffusées?
M. Hurst : Je ne le sais pas. Si vous le souhaitez, je pourrai certainement vous indiquer ce nous avons fait au cours des six derniers mois ou de la dernière année.
La présidente : Oui, s'il vous plaît.
Le sénateur Phalen : J'ai aussi cru comprendre que le CRTC avait stipulé que vous ne pouviez pas siéger au conseil de rédaction du Globe and Mail et vice-versa. Pourriez-vous nous donner votre opinion sur la propriété mixte des médias?
M. Hurst : CTV et Bell Globemedia n'ont pas pris de position sur la propriété mixte des médias au-delà de notre propre situation. Nous possédons un réseau de télévision très vigoureux et un journal national canadien. Nous pensons que c'est un bon domaine d'affaires. Nous estimons que les Canadiens sont très bien servis par la situation actuelle de la propriété mixte des médias, compte tenu qu'il doit exister une séparation absolue entre la direction des services de nouvelles imprimées et télédiffusées.
Le sénateur Munson : Avant de poser mes questions, j'aimerais dire que j'ai une relation de longue date avec CTV. C'est une très bonne relation, à l'exception d'une seule journée fatidique. Je m'en tiendrai à cela, pour que ce soit au compte rendu. CTV est une très bonne organisation et elle fait du bon travail.
Vous venez de répondre brièvement à la question sur la propriété mixte des médias. Quand nous avons voyagé au pays, les plus fortes préoccupations dont nous avons entendu parler émanaient des gens de Moncton, au Nouveau- Brunswick, à l'égard de l'empire Irving, et des gens de Vancouver, à propos de CanWest. Ce qu'ils disaient, c'est qu'ils estimaient que les nouvelles qu'ils entendaient n'étaient pas suffisamment diversifiées.
Pourriez-vous nous en dire plus sur votre opinion à l'égard de la concentration des entreprises, de la concentration des médias et de la concentration de divers types de médias dans des marchés comme celui-ci? Les Canadiens sont-ils bien servis?
M. Hurst : Sénateur Munson, permettez-moi de parler des deux zones géographiques dont vous avez fait mention. Dans le secteur privé, nous croyons en la concurrence. Sur le marché de Vancouver, nous avons lancé une jeune station, VTV, que nous avons créée de toutes pièces. Sur ce même marché, où j'ai travaillé pendant quelques années à titre de gestionnaire général de cette station, nous nous sommes attaqués à ce qui était en ville le gros morceau — CHAN — maintenant BCTV. En l'espace de deux ou trois ans, nous avons attiré de plus en plus de téléspectateurs, offrant aux gens de la région du Lower Mainland et de toute la Colombie-Britannique une autre approche quant aux nouvelles quotidiennes sur ce marché. Il s'agit d'une concurrence qui va devenir de plus en plus intéressante.
Lorsque vous parlez du Nouveau-Brunswick — les journaux, les stations de radio et la propriété Irving — je dirais que notre présence télévisée au Nouveau-Brunswick est forte et dynamique grâce à ATV. Nous desservons le marché local en intensifiant la concurrence afin de diffuser les nouvelles que souhaitent les téléspectateurs dans ces collectivités. Nous croyons fermement à la concurrence.
Le sénateur Munson : Nous avons lu votre rapport, monsieur Hurst, traitant de ce que CTV présente chaque jour, soit W-FIVE, CTV News, Newsnet, réseau confié à M. Haberstroh, j'imagine, ou qui l'a été. Tout cela est parfait; c'est l'image publique canadienne de CTV, avec Canada AM. Toutefois, il ne semble pas y avoir autre chose. La programmation américaine occupe une grande place; votre service de nouvelles est en fait l'image par excellence de CTV.
Avez-vous l'intention de prendre plus d'ampleur ou de dépenser plus d'argent? Avez-vous de l'argent à dépenser, pour peut-être proposer plus de journaux télévisés? À quoi ressemble l'avenir pour CTV, mis à part la programmation américaine et les nouvelles canadiennes?
M. Hurst : Nous sommes fiers des nouvelles canadiennes que nous diffusons. Je ne suis pas complètement d'accord avec votre analyse, sénateur Munson, au sujet de l'image de CTV. Votre analyse fait mention de Lloyd Robertson, Canada AM et W-FIVE. Nos stations locales sont l'un des points forts de CTV News, puisque nous offrons plus d'émissions de nouvelles locales dans notre pays que n'importe qui d'autre. Nous diffusons des capsules de nouvelles locales sur Canada AM. Nous occupons un créneau d'une heure complète à midi. Toutes nos stations font au moins une heure en début de soirée, ainsi qu'une synthèse en fin de soirée après Lloyd Robertson. Il est assez important, me semble-t-il, de diffuser les nouvelles quotidiennes de notre pays.
Pour ce qui est du développement, nous avons prolongé les nouvelles en début de soirée sur plusieurs marchés du pays; elles duraient auparavant une heure à partir de 18 heures et maintenant, durent deux heures. Ce sont les nouvelles en début de soirée qui sont les plus suivies, les nouvelles de 18 heures, de 17 heures. Nous faisons maintenant deux heures en début de soirée sur les marchés clés. Dans toutes les Maritimes, nous faisons deux heures en début de soirée. Calgary dispose de deux heures depuis un an et demi. Notre station de Vancouver est passée à deux heures il y a un an et demi, peut-être deux ans. Même si nous n'avons pas de plans — et il s'agirait de secrets industriels — nous augmentons nos émissions de nouvelles locales en fonction des marchés.
Je ne soulignerais jamais assez que notre programmation et nos émissions canadiennes comme Corner Gas, qui est une émission canadienne novatrice, nullement financée par le gouvernement, mais aussi nos émissions de nouvelles et d'affaires publiques, comptent parmi les éléments essentiels du réseau CTV; personne d'autre au Canada ne nous dépasse à cet égard.
Le sénateur Munson : Les chances sont-elles égales? La CBC-SRC dispose de fonds de publicité et de financement public pour soutenir la concurrence avec le secteur privé, comme votre société.
M. Hurst : On ne peut jamais parler de chances égales lorsqu'un média du gouvernement livre concurrence au secteur privé, mais nous sommes heureux de cette concurrence. Nous sommes heureux de soutenir la concurrence avec Global, Citytvs, CHUMs, et A-Channels et la SRC; CTV a toujours fort bien réussi à faire concurrence autant aux radiodiffuseurs commerciaux qu'aux radiodiffuseurs publics.
Le sénateur Munson : Notre comité espère appuyer l'industrie grâce à ses travaux. J'essaie d'obtenir vos points de vue quant à l'orientation que devrait prendre notre comité. Devrions-nous nous occuper de nos propres affaires? Nous occupons-nous trop des affaires des gens, en matière de réglementation? Le gouvernement a-t-il un rôle à jouer dans le secteur privé, ou devrions-nous simplement ne rien faire?
M. Hurst : C'est certainement une question ouverte.
Le sénateur Munson : C'est la question que nous avons toujours posée à CTV.
M. Hurst : Je regarde en direction de Mme MacDonald et M. Haberstroh pour qu'ils puissent m'aider à répondre. Personne ne veut être réglementé. Nous sommes réglementés en tant que médias de radiodiffusion — et j'ai dit au sénateur Tkachuk que selon nous, le CRTC fait en général un bon travail, puisqu'il équilibre tous les intérêts en cause et tente d'être à la pointe de la technologie. C'est Charles Dalfen, président du CRTC, qui, vendredi dernier au Congrès annuel de l'Association canadienne des directeurs de l'information en radiotélévision, dans le cadre d'un forum ouvert, a déclaré une fois encore que personne ne veut être réglementé. Personne ne le veut, mais ceci étant dit, nous le sommes.
En général, d'un point de vue de la réglementation, moins il y a de règlements, notamment des règlements interventionnistes, mieux nous nous portons. Nous croyons fermement au secteur privé et pensons que les marchés, surtout dans le domaine des nouvelles télévisées, vont éventuellement s'en sortir, même s'il risque de se produire un déséquilibre aujourd'hui ou d'ici un an. C'est le tableau général que je peux brosser aujourd'hui.
Ce qui me surprend un peu, c'est que dans le cas de questions ouvertes, de plus en plus de journalistes qui comparaissent devant vous ne mettent pas vraiment l'accent sur les questions quotidiennes auxquelles nous sommes confrontés sur la ligne de front, comme par exemple la liberté d'accès à l'information, les examens et la révision de la liberté d'accès à l'information; en effet, on remarque moins d'ouverture et de liberté d'accès à l'information dans notre pays, que ce soit aux niveaux fédéral, provincial ou municipal, qu'avant que le Parlement n'ait été saisi de toutes ces lois.
Mme Joanne MacDonald, vice-présidente, CTV News : Je dirais que parmi les questions dont il est débattu, on peut citer la diversité, la représentation des régions, la justice et l'équilibre; toutes ces questions sont pertinentes.
M. Haberstroh : Nous comprenons pourquoi nous sommes réglementés, mais nous nous en sortons fort bien dans cet environnement. Il suffit de regarder CTV News pour s'apercevoir que nous occupons toujours la première place sur tous les marchés et que notre programmation s'en sort très bien. Pour ce qui est des propos de M. Hurst, personne n'aime la réglementation, mais en même temps, nous nous en sortons bien. Nous espérons continuer de connaître le succès dans cet environnement.
Le sénateur Munson : Vous avez dit, monsieur Hurst, quelque chose qui pique ma curiosité : Nous avons des programmes de formation à l'échelle du pays, y compris une formation sur la diversité. Pourriez-vous donner plus de détails?
M. Hurst : Mme MacDonald est responsable de l'élaboration, du suivi et de l'application de ces programmes de formation.
Mme MacDonald : En ce qui concerne la diversité, nous nous y sommes attaqués de plusieurs façons, que vous pouvez observer à la fois à l'écran et en coulisses. Nous avons des cours de formation dans toutes nos salles de presse à l'échelle du pays, dans la salle de presse nationale à Toronto, pour examiner ce qu'est la diversité, pourquoi c'est un élément positif pour nos salles de nouvelles, pourquoi il est important de diversifier les visages que vous voyez à la télévision, les gens que nous retenons pour nos reportages, l'approche que nous adoptons à cet égard, le genre de reportages que nous diffusons. C'est une approche à plusieurs volets. Nous avons créé une base de données de spécialistes et de commentateurs. Nous avons jusqu'à 1 600 noms de personnes que nous pouvons utiliser dans toutes sortes de reportages, non pas seulement ceux relatifs à la diversité au sein de collectivités ou de groupes ethniques particuliers.
Notre approche est à plusieurs volets. Nous avons à Toronto un producteur à plein temps qui s'occupe de la diversité et nous aide à mettre sur pied cette base de données, ainsi que des comités de rédaction, à l'échelle nationale et dans toutes les stations, où nous invitons des représentants de diverses collectivités à venir rencontrer la gestion supérieure, partager un dîner, parler des questions qui les intéressent, comment ils ont accès au processus, comment ils nous transmettent leurs idées; nous leur parlons de notre évaluation de ce que représente une nouvelle. Le fait d'ouvrir nos portes et d'inviter les gens nous a permis de recueillir plusieurs bonnes idées et nous a incités à établir de meilleures relations avec toutes ces collectivités.
Le sénateur Munson : Offrez-vous des cours de sensibilisation?
Mme MacDonald : Tous nos nouveaux employés suivent un atelier d'une journée consacrée à la diversité, ce qui permet de souligner pourquoi il s'agit d'un élément important pour notre travail.
Le sénateur Johnson : Pourriez-vous me dire le nombre de téléspectateurs à l'échelle nationale qui suivent le présentateur vénéré qu'est Lloyd Robertson? Vous avez eu d'excellents présentateurs-vedettes au fil des ans et je sais que vos résultats sont très bons. Quels sont vos chiffres nationaux et locaux? Y a-t-il une différence ou sont-ils assez comparables?
M. Hurst : Je vais laisser M. Haberstroh parler brièvement des chiffres nationaux et je vous ferai part de certaines de mes idées sur les chiffres locaux.
M. Haberstroh : Je peux vous donner les cotes Nielsen, qui visent la saison, à partir du début de la saison, soit le 13 septembre.
D'après BBM, dans tous ces foyers, du lundi au vendredi, la cote d'écoute en moyenne pour CTV News équivaut à un peu plus d'un million — 1,01 million de téléspectateurs. Pour The National du réseau CBC, cette cote s'élève à 794 000; pour Global National, selon BBM, il s'agit de 737 000 téléspectateurs. Nous sommes assez satisfaits de ces chiffres.
M. Hurst : Sénateur Johnson, nous n'avons pas autant de détails pour les stations locales, mais permettez-moi de vous en donner un aperçu par marché. Comme je l'ai dit plus tôt, les téléspectateurs des nouvelles au Canada sont les plus nombreux en début de soirée sur chaque marché. Lorsqu'on en fait le total, en moyenne, 1 600 000 téléspectateurs regardent les nouvelles du soir. Les présentateurs sont Max Keeping à Ottawa, Darrel Janz et Barb Higgins à Calgary. Dans le Canada atlantique, nous dominons le marché. Je ne sais pas précisément quels en sont les chiffres. À Montréal, nous dominons le marché, tout comme à Ottawa. Le marché de Toronto est très concurrentiel, puisqu'il s'agit d'une course effrénée entre CTV Toronto et Global, CTV Toronto l'emportant.
Nous dominons le marché à Winnipeg. À Edmonton, la concurrence est féroce pour les nouvelles en début de soirée entre CTV et Global. À Calgary, CTV et Global se livrent une guerre sans merci et à Vancouver, Global arrive au premier rang et nous, au second.
Le sénateur Johnson : D'après ce que vous me dites, on peut dire que vous disposez du plus grand nombre de téléspectateurs au pays, autant à l'échelle nationale que provinciale.
M. Hurst : C'est exact, dans chacun des marchés.
Le sénateur Johnson : Je sais que c'est vrai dans le cas de Winnipeg, je voulais simplement savoir ce qu'il en était du reste du pays.
Qu'avez-vous à dire au sujet des rumeurs et des articles dans les médias selon lesquels BCE est sur le point de vendre Bell Globemedia? Que pouvez-vous dire à ce sujet?
M. Hurst : Nous sommes au courant de ces rumeurs et nous ne participons absolument pas à quelque discussion que ce soit. Nous nous occupons des nouvelles jour après jour. Nous couvrons ces événements s'ils en valent la peine, mais nous ne participons à aucune de ces discussions.
Le sénateur Johnson : L'incertitude quant à votre propriétaire ne vous touche pas pour l'instant?
M. Hurst : Non.
Le sénateur Johnson : En ce qui concerne le National Post — The Global and Mail a été le seul quotidien national pendant de nombreuses années. Cette concurrence a-t-elle modifié vos activités?
M. Hurst : La venue du National Post? Je dirais que non. Le National Post est arrivé sur la scène et nous avons continué à faire ce que nous faisons chaque jour, les nouvelles locales et nationales. Nous n'avons pas opté pour une stratégie défensive ou offensive. Les journaux et la télévision sont distincts en ce qui concerne les nouvelles. Nous croyons fortement aux connaissances médiatiques, mais cela n'a eu aucune importance pour nous du côté de la télévision.
Le sénateur Tkachuk : Vous avez parlé un peu plus tôt des reporters que vous utilisez. Faites-vous appel aux reporters du National Post?
M. Hurst : Oui, pour notre émission d'affaires publiques. Joanne MacDonald est également productrice de notre émission du dimanche Question Period.
Le sénateur Johnson : C'est une excellente émission.
Mme MacDonald : Nous essayons de diversifier les voix du panel de journalistes à la fin de l'émission. Il peut s'agir de Don Martin, du National Post, de Susan Delacourt ou de Tonda McCharles, du Toronto Star, ou de Rob Russo, de la Presse canadienne. Nous essayons d'avoir des journalistes différents au sein de ce panel afin d'avoir chaque semaine une diversité de points de vue.
Le sénateur Tkachuk : Avez-vous recours aux services de reporters du National Post pour vos journaux télévisés?
M. Hurst : Nous ne faisons pas appel aux reporters du National Post ou de Global puisqu'ils sont en directe concurrence avec nous. Nous voulons parler d'autres journalistes, surtout à Ottawa, qui peuvent commenter ce qui se passe sur la scène politique dans la journée. En général, il ne convient pas que des journalistes interviewent d'autres journalistes dans notre couverture de nouvelles.
Le sénateur Johnson : Depuis que vous êtes reliés à The Globe and Mail, vos activités ont-elles changé?
M. Haberstroh : Non, pas du tout. Les structures de gestion et d'affectation entre CTV et le Globe and Mail sont complètement distinctes. Nos activités n'ont véritablement pas changé du tout. Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles et de reportages, comme eux.
M. Hurst a indiqué que nous recevons le programme de The Globe and Mail, chaque jour — par conséquent, nous savons où ils en sont. Nous leur faisons savoir où nous en sommes également. Le programme le Globe and Mail représente l'une des nombreuses sources dont nous disposons. Nous utilisons de nombreuses sources pour obtenir des tuyaux et des reportages éventuels, comme par exemple nos bureaux, nos filiales, ABC, la Presse canadienne et Reuters.
Le sénateur Johnson : Avez-vous augmenté le nombre de journalistes par rapport à il y a cinq ans, compte tenu de la vaste superficie que vous couvrez actuellement?
M. Hurst : Nous n'avons pas de chiffres précis, mais bien sûr que oui. Nous avons ouvert plus de bureaux à l'étranger et nous avons plus de journalistes sur le terrain. CTV a pris de l'ampleur au cours des — vous parlez de cinq ans — absolument, au cours des cinq dernières années.
Le sénateur Johnson : Combien de temps va durer W-Five? Si je ne me trompe, cette émission est diffusée depuis maintenant 40 ans.
Mme MacDonald : L'année prochaine, ce sera son 40e anniversaire.
La présidente : J'aimerais connaître le nombre de journalistes que vous avez. Si vous n'avez pas cette information ici, veuillez nous la transmettre par écrit.
M. Hurst : Je veux répondre tout de suite. Nous avons dans tout notre réseau près de 950 journalistes. J'hésite quelque peu. Je ne sais pas s'il s'agit d'un secret industriel par rapport à CanWest, si bien que je ne vais pas en dire plus, sénateur.
La présidente : Ce ne serait pas un secret dans les salles de nouvelles locales.
M. Hurst : C'est tout à fait exact.
La présidente : J'aimerais comprendre la structure un peu plus. Lorsque vous parlez des 11 salles de nouvelles locales, s'agit-il des salles de nouvelles des stations locales?
M. Hurst : Il s'agit des salles de nouvelles des grandes villes.
La présidente : Relèvent-elles de vous ou de la gestion de la station locale?
M. Hurst : Les directeurs de l'information relèvent directement de la gestion de la station locale. Leur objectif, c'est d'être essentiellement local, de couvrir leur collectivité. Une ligne pointillée relie chaque directeur local de nouvelles à moi, en ce qui concerne les normes, la coopération, la livraison de documents dans le pays. La semaine dernière, nous avons passé une journée et demie de réunions avec nos directeurs locaux de l'information. Nous avons échangé des projets et des idées tout en nous intéressant aux questions et aux problèmes de chaque marché. Chaque salle de nouvelles locale et chaque directeur local de l'information relèvent de la gestion de la station locale.
La présidente : Les directeurs de l'information qui relèvent directement de vous sont les gens du réseau, comme Mme MacDonald et M. Haberstroh et, par leur entremise, j'imagine les reporters du réseau national.
M. Hurst : C'est exact.
La présidente : Combien y en a-t-il? Je ne comprends pas vraiment les étiquettes dans les petites cases de votre tableau. J'essaie simplement de comprendre comment tout cela tient debout.
Mme MacDonald : Ils relèvent tous de nous. Todd Battis qui est reporter à Vancouver relève du bureau national, de M. Haberstroh et ensuite de M. Hurst.
La présidente : Combien avez-vous de journalistes environ qui sont immédiatement disponibles pour le réseau?
M. Haberstroh : Environ 15.
Le sénateur Munson : L'achat de CTV et l'ouverture de bureaux dans le monde entier par BCE a fait beaucoup de bruit. Est-ce que ces bureaux existent toujours? Les avez-vous agrandis ou y a-t-il moins de reporters?
M. Hurst : La tâche de notre réseau de nouvelles consiste à affecter les journalistes là où se joue l'actualité. Nous avons ouvert un bureau en Australie, puis nous l'avons fermé et avons muté les gens à Bagdad étant donné que nous produisions peu en Australie et qu'une guerre était imminente en Irak.
Le sénateur Munson : Je pose cette question parce que, lorsqu'ils ont comparu devant nous, les représentants de CanWest ont indiqué — et je ne souscrits pas à leur position — qu'ils n'avaient nullement l'intention d'ouvrir des bureaux à l'étranger. Selon eux, on peut tout simplement attendre et se rendre sur place au besoin, par exemple lorsqu'il se produit un tsunami. Ayant été correspondant à l'étranger pendant près de 10 ans, je crois que vous ne pouvez pas connaître un pays, ses habitants ou sa culture à moins d'y séjourner.
L'une des pires craintes que m'inspire le journalisme moderne, c'est qu'on n'affectera peut-être plus un Hurst à Moscou, en Chine ou ailleurs. CTV continuera à prendre de l'expansion. Que pensez-vous de la position de CanWest?
M. Hurst : Je n'aborderai pas directement la position de CanWest. Je me contenterai de donner suite à vos propos.
Nous croyons qu'il est important que des journalistes canadiens soient affectés à l'étranger pour nous faire le compte rendu de l'actualité internationale. J'ai travaillé dans plusieurs bureaux à l'étranger à titre de correspondant permanent. Je pense à l'incendie qui a ravagé la Maison-Blanche russe, ce qui fut un événement dramatique considérable à l'aube de l'avènement de la nouvelle Russie. Les correspondants permanents étaient sur place. D'autres journalistes avaient été dépêchés du Canada et des États-Unis. Ils demandaient à leurs chauffeurs de taxi de leur préciser le contexte. Ce n'est pas du bon journalisme.
La présidente : Vos neuf bureaux à l'étranger fonctionnent-ils tous activement? Certains sont-ils en veilleuse?
M. Hurst : Ils fonctionnent tous activement.
La présidente : Passons maintenant à la question du CRTC. Un comité des plaintes a été constitué dans le cadre de l'entente intervenue lors de la création de Globemedia. Qui fait partie de ce comité? Je crois comprendre qu'il n'a été saisi d'aucune plainte. Cependant, un tel comité est obligatoire.
M. Hurst : Gail Scott, de Toronto, était présidente du comité. Les membres sont Jon Festinger, de Vancouver, et une troisième personne dont j'ai oublié le nom.
La présidente : Vous pourrez nous le préciser ultérieurement.
M. Hurst : Les activités du comité ont été suspendues il y a environ deux ans. Le traitement obligatoire des plaintes a été confié au Conseil canadien des normes de la radiotélévision. C'est pourquoi ma mémoire est un peu chancelante. Le comité qui avait été constitué initialement après le renouvellement de notre licence n'existe plus. Conformément à notre licence, nous pouvions confier le traitement des plaintes au Conseil canadien des normes de la radiotélévision, et c'est ce qui a été fait. C'est pourquoi je ne me rappelle pas parfaitement des trois personnes siégeant à ce comité.
La présidente : J'examinais les conditions de licence des stations de CTV lorsque celles-ci ont été renouvelées en 2001. Ces conditions étaient nombreuses. Cependant, je fus surprise de constater que, même si les conditions précisaient exhaustivement les priorités en matière de programmation — nombre d'heures, montant d'argent et créneaux, etc. —, on énumérait également les catégories d'émissions prioritaires : les dramatiques canadiennes, les émissions de musique et de danse ainsi que les émissions de variétés canadiennes, les documentaires canadiens de longue durée, les émissions canadiennes produites en région dans toutes les catégories autres que Nouvelles et information et Sports, de même que les magazines de divertissement canadiens. Puis, on y énonce exhaustivement, je le répète, toutes les conditions qui doivent être satisfaites aux différentes rubriques, notamment lorsque vous devez diffuser les programmes à l'intention des enfants et les émissions de la catégorie 2b, c'est-à-dire les documentaires de longue durée, entre 7 heures et 11 heures. Il y beaucoup de détails.
Cependant, il n'y a rien concernant les actualités. En fait, les émissions d'information et les bulletins de nouvelles ne font pas partie des catégories d'émissions prioritaires. Pourquoi? En outre, une telle omission se répercute-t-elle sur la façon dont CTV envisage son plan d'activités?
M. Hurst : Nous croyons que, selon le CRTC, CTV News est un solide réseau d'information qui produit énormément de bulletins d'actualités locales et nationales. Lors des renouvellements antérieurs de la licence de CTV, c'est-à-dire il y a 10, 15 ou 20 ans, les conditions de licence obligeaient de diffuser des bulletins de nouvelles locales, nationales ou internationales.
Lorsque nous nous sommes présentés devant le conseil en 2001, nous croyions que celui-ci était convaincu que CTV News avait à cœur les nouvelles locales, nationales et internationales, et qu'il n'était pas nécessaire d'établir comme condition de licence qu'il devait produire des bulletins de nouvelles locales, nationales et internationales.
La présidente : Que se passerait-il, selon vous, si le réseau décidait qu'il devait économiser beaucoup d'argent et qu'il le ferait au détriment des nouvelles?
M. Hurst : C'est une question purement hypothétique.
La présidente : Vous avez raison, mais ce n'est pas une question irrationnelle. Songez à ce qui est arrivé à la radio privée notamment, qui fait beaucoup moins de place à l'actualité.
M. Hurst : Je peux uniquement vous parler de notre situation actuelle et du passé récent. Actuellement, CTV News est solide, et nous augmentons le nombre de nos bureaux de presse et de nos services de nouvelles à la fois sur le réseau traditionnel et notre canal spécialisé, Newsnet. Je voudrais également parler du Report on Business Television. Ces deux canaux sont assez jeunes et n'occupent pas encore un créneau important du marché canadien.
La présidente : Les bulletins de nouvelles sont-ils rentables pour CTV?
M. Hurst : Oui. Cependant, j'hésite un peu car certains de nos journaux télévisés, de nos émissions d'actualités ou de nos programmes d'affaires publiques ne sont pas rentables. Nous perdons peut-être un peu d'argent. En règle générale, les nouvelles sont cependant rentables. Néanmoins, nous devons engager des coûts énormes pour couvrir les nouvelles de dernière heure comme le décès du pape ou le tsunami. Il faut alors débourser immédiatement 2 ou 3 millions de dollars, ce qui se répercute sur le bilan de nos émissions d'actualités nationales, notamment, à la fin de l'année.
La présidente : Je présume que le réseau croit que c'est un investissement lucratif.
M. Hurst : Effectivement.
Le sénateur Chaput : À la page 4 de votre exposé, vous indiquez que vous avez à cœur les actualités canadiennes et ajoutez que vous avez dû demander au CRTC, il y a un an, la modification de votre licence. Dorénavant, vous travaillez à de nouvelles émissions, si je peux m'exprimer ainsi.
Estimez-vous que vous devrez peut-être demander de nouvelles modifications à votre licence en raison de la situation actuelle, la concurrence directe des diffuseurs américains? Prévoyez-vous d'autres besoins éventuels?
M. Hurst : Nous ne le prévoyons pas, mais je ne voudrais pas dire jamais. Notre licence a été modifiée, et nous nous efforcerons de respecter à la lettre nos nouvelles conditions de licence afin que Newsnet offre un service viable et solide pour reconquérir les téléspectateurs qui écoutent CNN.
Le sénateur Chaput : Avez-vous obtenu la plupart des changements que vous souhaitiez?
M. Hurst : Oui.
Le sénateur Chaput : Tous?
M. Hurst : Nous avons obtenu tout ce que nous avons demandé.
Le sénateur Tkachuk : Je veux remercier CTV qui change le chef d'antenne de W-FIVE tous les 10 ans environ, contrairement à ce qui se passe pour l'émission 60 Minutes.
Je voudrais revenir à la question de CTV comme solution de rechange à la CBC. Il y a également Global et trois réseaux indépendants. Dans quelles villes subissez-vous la concurrence des réseaux de télévision indépendants qui diffusent également des bulletins de nouvelles assez pertinents?
M. Hurst : Lorsque vous parlez de concurrents indépendants, vous entendez par là qu'ils ne sont pas affiliés à un réseau?
Le sénateur Tkachuk : Oui. Je pense que c'est Vancouver et Toronto, n'est-ce pas?
M. Hurst : Nous ne considérons pas que CHUM est un réseau indépendant. Ce sont les stations A-Channel, qui se fusionnent et qui sont prêtes à diffuser de nouveau à Edmonton, à Calgary et à Vancouver sous la bannière de CHUM, même si je pense que c'était sous la bannière de Citytv Vancouver il y a environ un an.
Il y a Toronto 1. Des stations indépendantes nous livrent de la concurrence en Colombie-Britannique. Dans le Lower Mainland, à Vancouver, une station indépendante diffuse de Bellingham dans l'État de Washington. Il y a deux stations sur l'île. L'une appartient à CHUM et l'autre à Global, mais elles évoluent indépendamment sur le marché de Vancouver. Il y a le Channel M à Vancouver.
Le sénateur Tkachuk : C'est un nombre assez élevé.
M. Hurst : Effectivement.
Le sénateur Tkachuk : La CBC a indiqué que, si elle revenait aux émissions d'actualités locales, ce qu'elle a abandonné il y a plusieurs années, elle demanderait davantage de crédits au Parlement, et je ne doute nullement que c'est ce qu'elle fera. Au Canada, l'industrie télévisuelle est assez bien développée. Sur le plan de la politique d'intérêt public, croyez-vous que le Parlement devrait accorder davantage de crédits pour favoriser les émissions d'actualités locales d'un réseau qui appartient à l'État?
M. Hurst : Nous croyons farouchement à la libre entreprise. Nous ne craignons nullement la concurrence de quiconque. Votre question est pertinente. Pour quel motif de politique d'intérêt public la télévision de la CBC devrait- elle revenir aux émissions d'actualités locales? Je vous signalerai simplement que, lorsqu'elle a abandonné ce créneau il y a sept ans, leurs cotes d'écoute avaient tellement chuté que personne ne l'avait même remarqué. Il y a cependant deux exceptions : Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard, et St. John's, à Terre-Neuve. Elle y était le principal diffuseur et fournissait un excellent service.
Le sénateur Tkachuk : Croyez-vous que la télévision de la CBC soit nécessaire?
M. Hurst : Ces questions sur notre concurrent direct me mettent mal à l'aise.
Le sénateur Tkachuk : Vous êtes un citoyen et un contribuable, tout comme moi et tous les autres Canadiens. Les sociétés paient des impôts. Croyez-vous que nous devrions financer un réseau de télévision public? Je trouve cela scandaleux, mais nombreux sont ceux qui aiment la CBC.
M. Hurst : À CTV News, nous ne prenons pas position. Nous n'avons établi aucune politique en matière d'éditorial pour exposer et diffuser nos opinions. Nous exploitons CTV News.
La CBC est un bon média d'information. Je suis d'avis qu'il y a de la place pour un diffuseur public au Canada, mais nous croyons farouchement à l'entreprise privée. Je préfère ne pas en dire davantage.
Le sénateur Tkachuk : Je vais vous poser les mêmes questions que celles que j'ai adressées au rédacteur en chef du Globe and Mail lorsqu'il a comparu devant nous. La salle de presse de CTV a-t-elle décidé que le Sénat est inutile?
M. Hurst : Non, nous n'avons pas pris une telle décision. Nous n'avons aucune politique en matière d'éditorial et nous n'en diffusions aucun.
Le sénateur Munson : Je devrais peut-être poser ma question à un propriétaire de Bell Globemedia. Que pensez-vous de la réglementation actuelle sur la propriété étrangère et sur l'assouplissement des restrictions à ce chapitre? Je vous le demande parce que, si votre entreprise était vendue, je pense qu'elle voudrait obtenir le meilleur prix, quelle que soit l'origine de l'acheteur.
M. Hurst : J'ignore si Bell Globemedia ou BCE ont adopté une position sur les niveaux de propriété étrangère dans le domaine de la télévision.
Le sénateur Munson : L'avez-vous vérifié?
M. Hurst : Je sais que nous n'avons pas adopté de position à cet égard.
Le sénateur Munson : Qu'en est-il de la société mère?
M. Hurst : Je ne pense pas que la société mère a adopté une position.
Le sénateur Munson : Dans la foulée de la question de la présidente sur la rentabilité, s'attend-on à ce que le service des nouvelles réalise un certain profit tous les ans? Lorsque vous faites partie d'une société plus importante, existe-t-il un certain niveau ou un certain seuil que vous devez atteindre?
Dans le bon vieux temps — et je n'aime pas parler du bon vieux temps —, vous pouviez faire ce qui vous plaisait et dépenser ce que vous vouliez pourvu que vous réalisiez un profit. Existe-t-il un certain niveau ou un certain seuil que vous devez atteindre, à défaut de quoi des réductions seront imposées?
M. Hurst : On s'attend naturellement à ce que le département d'actualités soit rentable. Nous sommes une entreprise privée, et les actualités rapportent. Existe-t-il un seuil que doit atteindre chaque émission ou station? Non, il n'y en a pas.
Le sénateur Munson : Le journaliste n'espère pas réaliser un profit. Il veut quotidiennement trouver un bon sujet de reportage.
M. Hurst : Nous sommes tous les trois des journalistes, et nous sommes quotidiennement à la recherche des meilleurs sujets de reportage au pays.
Le sénateur Munson : Lorsque vous parlez de rentabilité, vos chiffres à cet égard sont-ils rendus publics? Dans quelle mesure le service des nouvelles est-il rentable?
M. Hurst : Ces chiffres ne sont pas rendus publics. Je pense qu'on peut consulter les principaux résultats pour les chaînes thématiques, mais je ne crois pas que le CRTC le fasse pour la télévision générale.
Le sénateur Munson : Êtes-vous dotés d'un code d'éthique ou de principes analogues à ceux d'Atkinson du Toronto Star, principes que les journalistes de CTV devraient suivre lorsqu'ils couvrent l'actualité? Existe-t-il un code d'éthique ou des principes écrits?
M. Hurst : Oui.
Le sénateur Munson : Ont-ils été rendus publics?
M. Hurst : Ils ont été déposés avec les autres documents lors des différentes audiences du CRTC. Ils ont effectivement été rendus publics, mais il ne s'agit pas de principes pas analogues à ceux d'Atkinson du Toronto Star.
Le sénateur Munson : Lorsque je m'énerve, mon fils de 17 ans me dit : « Ne t'en fais pas, papa, tout va bien. » Je sais que vous êtes une personne positive, monsieur Hurst, et vous présentez une image positive de CTV. Tout cela paraît très bien. Cependant, vous vous énervez certes de temps à autre. Vous devez avoir des choses à nous dire sur ce qui ne fonctionne pas et sur ce qu'il faudrait peut-être faire dans le monde des actualités télévisées au Canada.
M. Hurst : Nous croyons avoir fait nôtre l'expression « tout va bien » il y a trois ans, pendant la guerre en Irak. Un directeur chevronné qui a déjà travaillé ici essayait de se rendre à Bagdad. C'était le chaos total. La sécurité de notre personnel affecté à l'étranger nous préoccupait. Et ce formidable directeur nous répétait inlassablement : « Tout va bien. » Tout allait bien parce qu'ils accomplissaient un travail remarquable, tout comme nous.
Le sénateur Munson : Mon fils a-t-il emprunté cette expression à CTV?
M. Hurst : Nous voudrions revendiquer les droits d'auteur.
Le sénateur Munson : Plus sérieusement, vous nous avez brossé un tableau très positif, mais tout ne va pas très bien dans l'industrie aujourd'hui. C'est de notoriété publique. Il y a des problèmes préoccupants. J'ai notamment parlé des préoccupations manifestées dans diverses collectivités canadiennes. C'est le cas au Nouveau-Brunswick. Vous pouvez être un concurrent au Nouveau-Brunswick, où une entreprise est cependant propriétaire de chaque quotidien et station de radio. Effectivement, ATV s'efforce d'équilibrer les choses, tout comme la CBC. Les mêmes préoccupations émanent de Vancouver et d'ailleurs, où des Canadiens — du moins des Britanno-Colombiens — croient qu'ils n'obtiennent pas une diversité d'opinion en raison de la concentration des médias aux mains de familles ou de grandes sociétés. Ce sont peut-être elles qui essaient de nous dire que il vaut peut-être mieux voir grand. Nous n'avons pas porté de jugement, et nous devons publier ce rapport à l'automne.
M. Hurst : Sénateur Munson, je répondrai à cette question en vous indiquant quels sont nos objectifs immédiats. Nous y songeons constamment. Nos objectifs immédiats sont de rendre notre station de Vancouver et nos bulletins de nouvelles plus concurrentiels, d'augmenter nos cotes d'écoute et de développer nos émissions d'actualités. Nous n'avons pas de bulletin de nouvelles du midi à Vancouver. Nous souhaitons en diffuser un pour offrir aux téléspectateurs du Lower Mainland une solution de rechange au bulletin du midi de Global, qui est depuis longtemps la principale station traditionnelle. Si nous pouvions proposer une solution de rechange à Vancouver, nous pourrions contribuer directement à atténuer les préoccupations du comité quant à la diversité des opinions au Lower Mainland. C'est l'un de nos objectifs immédiats.
Notre deuxième objectif consiste à relancer CTV Newsnet. Nous avons examiné la situation ces dernières semaines, depuis que notre licence a été modifiée. Nous avons été distraits par tout ce qui a entouré le déclenchement possible des élections, auxquelles nous nous préparions.
L'avenir de Newsnet est prometteur. J'ai hâte de voir comment, dans le monde des actualités 24 heures sur 24, nous réussirons à diffuser les nouvelles dans toutes les régions du pays et comment nous allons livrer concurrence aux Américains.
Jadis, la plupart des Canadiens écoutaient les nouvelles des réseaux américains, notamment du réseau ABC ou de Walter Cronkite à CBS. La situation a changé dans les années 70 et 80, au fur et à mesure de l'évolution de CTV et de CBC et suite à l'avènement de Global. Il s'agissait de systèmes terrestres de retransmission en direct. Aucun Canadien ne regarde aujourd'hui les actualités diffusées de cette façon par les chaînes américaines. Dan Rather — qui a pris sa retraite — et Peter Jennings de l'émission Nightly News de NBC sont loin d'être seuls. Qu'est-ce que cela signifie? Il s'agit d'une victoire pour les journalistes de télévision canadiens. Ils sont en mesure de produire des bulletins de nouvelles locales et nationales en livrant concurrence à des médias d'information puissants et bien financés. C'était la situation à l'époque.
Maintenant, il y a la télévision par câble et les chaînes thématiques. Il y a les chaînes qui, comme CNN, ont vu le jour dans le milieu des années 80. Il y a MSNBC et FOX. Comptant sur une avance de dix ans par rapport à nous, ils inondent notre pays de leurs émissions. Notre objectif et celui de Newsworld consiste à regagner la confiance des téléspectateurs canadiens. Nous y parviendrons.
Nous y songeons et y travaillons tous les jours, ce qui reflète probablement les préoccupations de votre comité quant à la diversité des opinions au Canada.
Ai-je répondu à votre question?
Le sénateur Munson : Ce fût très bien. J'espère que CTV recrute dans les écoles de journalisme que nous avons visitées au pays — peut-être le faites-vous déjà pour obtenir la diversité des opinions dans les établissements d'enseignement. De nombreux futurs journalistes souhaiteraient devenir des correspondants à l'étranger et travailler pour des entreprises comme la vôtre. Vous êtes attentifs à tout cela, naturellement, et les écoles de journalisme canadiennes également.
Mme MacDonald : Nous avons un dynamique programme de stages qui nous permet de recruter des étudiants dans différentes écoles. Nous avons récemment commencé à collaborer avec l'Institut technique des Premières nations pour encourager leurs étudiants à faire un stage chez nous pour apprendre les rudiments du métier et acquérir une certaine expérience à Newsnet, à Canada AM ou au bulletin de nouvelles nationales.
Pour combler de nombreux postes de débutant, postes à temps partiel ou postes de pigiste, nous recrutons parmi les stagiaires qui ont travaillé chez nous parce que nous avons appris à les connaître et vice versa. Nous savons ce qu'ils peuvent nous apporter. Ce fut un moyen formidable de diversifier nos opinions, nos idées et nos effectifs.
M. Haberstroh : Mark Oldfield, qui est à Sudbury, a déclaré, lors d'une réunion la semaine dernière, qu'il avait besoin de davantage de journalistes autochtones et que les écoles de journalisme n'en formaient pas suffisamment. Sa solution est brillante. Il a pris la parole devant les élèves d'une école secondaire locale et leur a dit que les collèges et universités manquaient d'inscriptions en journalisme. Quelques ateliers ont été organisés pour expliquer la profession de journaliste, pour donner des précisions sur la façon de se servir d'une caméra et pour formuler des suggestions aux étudiants. Il leur a conseillé de songer à s'inscrire en journalisme après l'école secondaire.
Il a indiqué que cela ne rapportera peut-être pas dans l'immédiat, mais que ce pourrait bien être le cas dans cinq ans. Si le collège local pouvait produire davantage de diplômés autochtones, il pourrait les employer. Je pense qu'il s'agit d'une initiative très proactive.
Le sénateur Munson : Il en faudrait d'autres.
Le sénateur Johnson : Nous avons appris que 70 p. 100 des Canadiens suivent l'actualité à la télévision et non dans les journaux ou sur l'Internet. Nous pensions que les chiffres seraient plus élevés en ce qui concerne l'Internet, ce qui n'est apparemment pas le cas. La majorité suit l'actualité à la télévision, en syntonisant notamment Newsnet et CBC Newsworld. Toutes les tendances sont certes représentées.
Au Canada, les cotes d'écoute de CNN ne sont-elles pas encore de beaucoup supérieures à celles de nos réseaux?
M. Hurst : Il faut tenir compte de la distinction entre la télévision par câble et la télévision classique.
Les principaux journaux télévisés où la plupart des Canadiens suivent l'actualité sont ceux de la télévision classique : CTV, CBC, Global, A-Channel et CHUM.
Il y a ensuite les canaux de la télévision par câble, dont les cotes d'écoute sont extrêmement faibles au Canada. De tous ces canaux, CNN se classe au premier rang pour ce qui est de l'information. Cependant, il faut savoir que ces canaux grugent la part de marché de la télévision classique tous les ans, comme votre étude l'a montré, je pense.
Le sénateur Johnson : C'est une distinction pertinente à laquelle je n'avais pas songé. Par contre, il y a tant de nouveautés. C'est de l'infomanie. Il est impossible d'être au courant de tout.
D'où ma question sur le marché canadien. Dans quelle mesure le marché canadien est-il saturé par rapport aux émissions d'information? Y a-t-il une limite? Le consommateur et le réseau sont-ils satisfaits? Y aura-t-il d'autres changements au fur et à mesure?
M. Hurst : En ce qui concerne les émissions d'information, nous assisterons à une croissance phénoménale. Nous sommes loin d'avoir atteint le point de saturation. J'ai abordé la question des bureaux de presse locaux et de nos émissions d'actualités de deux heures pour certains marchés.
Au Canada, nous assisterons à une expansion, particulièrement en ce qui concerne les actualités locales. On observe une croissance pour les actualités locales et nationales du matin, alors que les bulletins du début de soirée offrent des perspectives de croissance. C'est partiellement en raison du fait que, dans les grandes villes — particulièrement Toronto, Montréal et Vancouver, où le trajet quotidien nécessite une heure ou deux —, l'idée que les stations diffusent des bulletins de nouvelles locales à 18 heures se dissipe rapidement.
Le sénateur Johnson : Les actualités sont diffusées en continu maintenant. C'est un aspect très important.
Dans notre étude, nous avons également constaté — ce que je sais d'expérience parce que je vis à la campagne au Manitoba — que la plupart suivent l'actualité locale dans les journaux locaux. La même chose vaut pour le journal télévisé : on syntonise tout d'abord les canaux locaux. Est-ce un changement par rapport au passé? Est-ce un changement par rapport au nombre de canaux qu'ils peuvent maintenant capter?
M. Hurst : Dans le domaine des actualités — peut-être comme dans celui de la politique —, nous disons que les actualités locales ont la préséance. Les gens veulent d'abord savoir ce qui se passe dans leur quartier. C'est leur priorité, et c'est pourquoi les nouvelles locales sont vraiment importantes. Elles ont la priorité, et les Canadiens, peu importe où ils habitent, veulent savoir ce qui se passe dans leur quartier.
La présidente : Revenons à l'énoncé de principes ou au code d'éthique. Nous aimerions le voir.
M. Hurst : Nous vous l'avons transmis aujourd'hui.
La présidente : Vous voulez parler du document du CRTC. Je pensais que vous aviez votre propre énoncé de principes.
M. Hurst : Nous en avons effectivement un. Nous avons élaboré une politique journalistique et des normes régissant les actualités, ce que nous vous transmettrons avec plaisir.
La présidente : Cela nous serait utile. Cette documentation est distribuée à tous les journalistes, je présume.
M. Hurst : Tout à fait.
La présidente : Y est-il question d'une directive — et je suis parfaitement prête à y croire — qui émanerait de la haute direction et qui vous demanderait de donner à vos propriétaires le traitement que vous réservez à tous les autres. Est-ce précisé noir sur blanc?
M. Hurst : Oui.
La présidente : Ce n'est pas toujours le cas. Il existe de nombreuses écoles de pensée quant à l'opportunité de préciser ce principe noir sur blanc. Si vous l'avez fait, c'est très intéressant.
Vous faites des échanges avec le Globe and Mail. Je peux comprendre que, quotidiennement, c'est une source supplémentaire d'information lorsque vous choisissez les reportages que vous diffuserez. Lorsque vous faites de tels échanges et que vous travaillez à un reportage exclusif important, le diffusez-vous?
M. Haberstroh : Non. C'est un non catégorique.
La présidente : Utilisent-ils le même sujet de reportage?
M. Haberstroh : Non. Nous avons appris à composer avec cela. Nous ne leur apprenons rien lorsque nous ne leur disons pas, et ils ne nous apprennent rien lorsqu'ils ne nous le disent pas. Le journalisme d'enquête ne se partage pas.
Par exemple, dans son numéro de lundi, le Globe and Mail publiait un article sur la transaction avortée de réacteurs CANDU de 5 milliards de dollars. Nous n'avions reçu aucune indication à cet égard.
La présidente : Même si vous avez un bureau à Beijing.
M. Haberstroh : Oui. Vendredi, nous avons naturellement diffusé un reportage, dans lequel le ministre Volpe envisage la possibilité d'annuler la citoyenneté canadienne de personnes soupçonnées de crimes de guerre nazis. Il n'y a eu aucune indication.
Il est difficile d'encourager le journalisme d'enquête lorsque vous en partagez le résultat avec d'autres. Nous sommes en concurrence pour obtenir l'information exclusive d'importance, ce qui est, de l'avis de tous les journalistes, la mesure de votre efficacité. Nous livrons une concurrence directe et féroce.
Vous avez raison lorsque vous dites que, pour les affaires plus courantes, nous sommes heureux de faire des échanges, mais nous ne partageons pas les résultats du journalisme d'enquête avec eux, et vice et versa. Et c'est très bien ainsi.
La présidente : Examinons le contraire. Lorsque nous avons entrepris cette étude, il y avait un mot qui était repris par chaque témoin. Je ne l'ai pas entendu dans votre bouche. Vous savez de quoi je parle.
M. Haberstroh : Oui.
La présidente : Ce mot, c'est « convergence ». Quel sens donnez-vous ou donneriez-vous à « convergence »? Comment se dessine l'avenir de la convergence?
M. Hurst : Nous avons envisagé la convergence du journalisme écrit et du journalisme parlé en affectant une seule personne qui ferait le reportage sur les deux plans. Nous avons songé à ce moyen, mais nous ne l'avons pas vraiment mis à l'essai. Ce n'est pas ainsi que nous fonctionnons à CTV News. Je ne pense pas que c'est ainsi qu'on fonctionne au Globe and Mail.
À CTV News, préparer et diffuser un reportage à la télévision est une profession spécifique. Certains journalistes de la presse écrite que nous avions engagés se sont soudainement rendu compte qu'il est difficile de faire des plans/seconde et de composer avec les problèmes techniques ainsi que de faire la rédaction puis la narration.
La présidente : En 30 secondes.
M. Hurst : Ce n'est pas la pyramide inversée, ce qui est la chose la plus facile dans le journalisme écrit. Vous déterminez la nouvelle la plus importante et vous poursuivez en ordre décroissant. Ce n'est pas ainsi qu'on fonctionne à la télévision. Le journal télévisé est linéaire. Si la deuxième nouvelle d'un journal télévisé d'une heure n'a pas été traitée correctement et porte à confusion, les téléspectateurs passeront à autre chose. Et ce journaliste aura abandonné tous ceux qui le suivent.
Ce sont des aspects particuliers au monde de la télévision. La convergence a débuté aux États-unis, et ce fut un échec. Time Warner est un exemple pertinent de l'échec de la convergence. À CTV News, nous ne procédons pas à une convergence forcée avec le Globe and Mail. Au Canada, il y a encore deux organisations qui s'y essaient : CanWest et Quebecor. Nous surveillons la situation avec beaucoup d'intérêt, mais nous ne voulons pas de la convergence forcée pour notre produit journalistique, parce que nous sommes rendu compte qu'elle y portait préjudice.
La présidente : Quel rôle l'Internet joue-t-il en général pour une chaîne nationale d'actualités? Je suis sûre que CTV possède un site Internet, même si j'ai honte d'avouer que je ne l'ai pas consulté. Quel lien avez-vous avec theglobeandmail.com?
M. Hurst : Au Canada, ctv.ca est l'un des sites les plus populaires et l'un de ceux qui connaît une croissance. Il diffuse beaucoup de reportages vidéo et il est tout à fait distinct de celui du Globe and Mail. Les deux sites sont en concurrence. Comme nous avons un journal télévisé, notre site diffuse beaucoup de vidéos. Même s'il peut être très prometteur, l'Internet est aujourd'hui à peine plus qu'un autre système de diffusion. Sur l'Internet, aucun site canadien consacré à l'actualité ne dispose d'un journaliste qui se rend sur place pour poser une question au maire, consulter les dossiers de la police ou assister à une réunion de la commission scolaire. On y diffuse des nouvelles qui ont déjà été recueillies. C'est un service de diffusion qui présente les nouvelles sur un autre support.
Nous ignorons l'orientation que prendra l'Internet comme service diffusion. Nous investissons, nous surveillons le tout très étroitement et nous effectuons des expériences, mais ce n'est pas encore le principal moyen de diffuser les nouvelles et les questions d'affaires publiques au Canada.
La présidente : Je crois comprendre que vous ne croyez pas que cela se matérialisera sous peu.
M. Hurst : C'est une question de percées technologiques. J'aimerais bien pouvoir syntoniser CTV News et Newsnet sur ma montre-bracelet. Ce sera possible un jour, même si c'est sous la forme d'un hologramme, et je pourrai peut-être seulement recevoir le signal audio afin de ne pas interrompre les autres fonctions.
Nous étions dans l'avion hier pour nous rendre ici au moment où le verdict a été annoncé dans l'affaire Michael Jackson. Les portes de l'avion venaient d'être fermées et nous devions fermer nos appareils de communication au moment où la salle de rédaction a annoncé que le verdict du jury serait connu dans une heure.
Dans six mois, on aura accès à Internet dans les avions. Les appareils de WestJet permettent de capter CTV Newsnet, Newsworld, CNN, CBC, CTV et Global en direct grâce à la transmission par satellite. Malheureusement, nous étions à bord d'un avion doté d'une vieille technologie.
Nous pourrions parler pendant des heures des perspectives d'avenir de l'Internet et de la possibilité qu'ont les gens de publier leur blogue. Nous ignorons où cela va aboutir, mais c'est certes fascinant à observer.
La présidente : Il n'y a pas eu une érosion de vos possibilités?
M. Hurst : « Érosion » est un terme intéressant. La principale érosion par rapport au bulletin d'actualités et aux émissions d'affaires publiques de tous les diffuseurs canadiens est imputable aux canaux de la télévision par câble et aux chaînes spécialisées. C'est ce que nous appelons la fragmentation. C'est la cause de l'érosion fondamentale.
La présidente : On ne prévoit pas que cela cessera dans un avenir prévisible.
M. Hurst : Dans la première partie de votre étude sur les données, vous montrez que la croissance des chaînes spécialisées a été assez stable pendant des années. En outre, parmi les chaînes spécialisées, il y a des réseaux d'actualités comme Newsnet, Newsworld et ROBTv, ainsi que les chaînes américaines et, Talk-TV.
La présidente : Devrais-je interpréter que cela signifie que, si vous possédez une famille de chaînes spécialisées, y compris des chaînes de nouvelles, vous pouvez livrer concurrence aux anciens réseaux?
M. Hurst : Je n'ai jamais pensé qu'il s'agissait d'une famille.
La présidente : J'essayais d'employer un terme courtois et respectueux.
M. Hurst : Je ne parlerai pas de la stratégie fondamentale de CTV en matière de programmation, d'émissions de divertissement et de comédies dramatiques canadiennes. Cependant, CTV News intègre les différents services pour permettre à chacun d'échanger des sujets, de sorte que nos bulletins de nouvelles et nos émissions d'affaires publiques soient diffusés à l'aide du plus grand nombre de supports possible, notamment une chaîne des affaires à laquelle les Canadiens peuvent s'abonner ainsi qu'une chaîne d'information continue.
Le sénateur Munson : Appuyez-vous fermement la Presse canadienne?
M. Hurst : Nous le faisons depuis longtemps. Pour assurer la prospérité du journalisme, il faut pouvoir compter sur un organe national qui alimente notre réseau et nos stations dans l'ensemble du pays.
Le sénateur Munson : Vos bulletins d'actualités conventionnels sont-ils menacés par les émissions d'actualités axées sur le divertissement de CTV et des autres stations?
M. Haberstroh : Je ne sens aucune menace particulière à ce chapitre.
Le sénateur Munson : Je parle des émissions soi-disant d'information comme Inside Edition.
M. Haberstroh : Je ne pense pas que nous soyons menacés, et nos cotes d'écoute le montrent bien. Les Canadiens sont des consommateurs avertis au chapitre de l'information, car ils savent ce qu'ils veulent, et je ne suis pas sûr que ce soit ce qu'ils cherchent.
Le sénateur Munson : Même si CTV et les autres réseaux ne commettent aucune erreur dans leurs reportages, les journaux s'excusent de leurs erreurs, les correctifs figurant souvent à la page A14. Les gens ont déjà pu formuler leurs plaintes en ondes. Si une erreur était commise en ondes par votre réseau, quelle mesure prendriez-vous pour corriger le tout? Il est humain de simplement espérer qu'on oubliera le tout. Votre réseau est-il doté d'un mécanisme nous permettant de formuler publiquement nos plaintes?
M. Hurst : C'est une question très pertinente. Selon moi, les diffuseurs ne corrigent généralement pas leurs erreurs suffisamment lors de l'émission suivante ou le lendemain. Une telle attitude est humaine. Nous avons examiné la question avec nos chefs des nouvelles. Certains disent que nous ne jouissons pas de la marge de manœuvre que possèdent les journaux. Je pense que le Globe and Mail publie ses correctifs à la page 2. Je crois que les diffuseurs devraient suivre l'exemple des bons journaux au chapitre des correctifs et des mises au point.
Votre question portait sur les modalités. La salle nationale des nouvelles de CTV News reçoit jusqu'à 150 courriels et lettres par jour. Nos rédacteurs en chef les lisent tous. J'appelle les personnes qui ont indiqué leur numéro de téléphone. C'est une façon de faire.
Si la plainte est très sérieuse, si nous n'assurons pas le suivi ou si la personne n'est pas satisfaite, on peut toujours s'adresser au Conseil canadien des normes de la radiotélévision, qui est un organisme bénévole créé par le CRTC. Nous sommes membres du CCNR. Certains de nos chefs de nouvelles siègent au sein de ses comités. Vous pouvez avoir recours à ce processus public si vous n'êtes pas satisfait d'un élément des émissions de CTV News.
Le sénateur Munson : Les politiques de tous les partis pourraient peut-être en tirer une leçon et admettre de temps à autre leurs erreurs.
La présidente : Vous nous ferez parvenir les documents et les renseignements suivants : votre politique et vos normes journalistiques; les précisions sur les membres du comité du Conseil canadien des normes de la radiotélévision et sur les modalités de fonctionnement; le nombre de messages d'intérêt public que vous publiez quotidiennement au sujet des exigences particulières du CRTC, ce qui est naturellement distinct des mesures que vous prenez si vous recevez une plainte sur un reportage en général ou si vous avez mal écrit le nom du chien d'un lecteur. Nous faisons précisément allusion aux annonces exigées par le CRTC. Nous serons également heureux de recevoir tous les autres documents que vous voudrez naturellement nous faire parvenir.
Ce fut une séance extrêmement intéressante.
La séance est levée.