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Délibérations du Comité sénatorial permanent des
Affaires étrangères et du commerce international

Fascicule 18 - Témoignages du 4 novembre 2009


OTTAWA, le mercredi 4 novembre 2009

Le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international se réunit aujourd'hui à 16 h 10 pour étudier l'émergence de la Chine, de l'Inde et de la Russie dans l'économie mondiale et les répercussions sur les politiques canadiennes.

Le sénateur Consiglio Di Nino (président) occupe le fauteuil.

[Traduction]

Le président : La séance est ouverte. J'aimerais souhaiter la bienvenue à tous les participants à cette séance du Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international sur l'émergence de la Chine, de l'Inde et de la Russie dans l'économie mondiale et les répercussions sur les politiques canadiennes.

Nous avons le plaisir d'entendre aujourd'hui des représentants d'Affaires étrangères et Commerce international Canada. Plus précisément, nous entendrons de nouveau Ken Sunquist, sous-ministre adjoint (Asie et Afrique) et délégué commercial en chef. C'est vraiment la personne dont nous avons besoin. Il est accompagné de Mme Ping Kitnikone, directrice, Relations commerciales avec l'Asie du Nord et d'Éric Walsh, directeur, Relations avec l'Asie du Nord.

Ken Sunquist, sous-ministre adjoint (Asie et Afrique) et délégué commercial en chef, Affaires étrangères et Commerce international Canada : Je suis enchanté de participer de nouveau à votre étude sur la Chine, l'Inde et la Russie dans l'économie mondiale et les répercussions sur les politiques canadiennes.

Comme vous l'avez dit, monsieur le président, je suis aujourd'hui en compagnie de Mme Kitnikone et de M. Walsh. J'espère nous serons en mesure de répondre à toutes vos questions. Si nous ne pouvons pas y répondre aujourd'hui, nous pourrons y revenir puisque vous partirez bientôt en voyage.

J'aimerais commencer par vous offrir quelques commentaires sur un certain nombre d'enjeux. Par la suite, si vous voulez revenir plus en détail sur l'un de ces sujets, ou aborder une autre question, je vous répondrai avec plaisir.

Comme vous l'avez dit, monsieur le président, j'ai eu le plaisir d'être ici le 15 avril 2008. Nous avons l'impression que c'était il y a très longtemps du point de vue de l'économie mondiale, mais en fait cela ne fait pas si longtemps que ça. Je ne parlerai pas des mêmes priorités aujourd'hui, mais je ferai plusieurs mises à jour et je formulerai des commentaires pertinents au voyage que vous ferez cette semaine.

J'aimerais aussi formuler des commentaires dans le contexte de la visite que le premier ministre Harper fera en Chine du 2 au 6 décembre 2009. J'ajoute que les visites des ministres Day et Cannon ainsi que le récent voyage de l'Association législative Canada-Chine (ALCC) ont grandement contribué à enrichir et à stimuler la relation entre les deux pays et à l'inscrire dans le cadre d'une démarche plus équilibrée. Les visites faites cette année par les ministres Lunn, Baird et Flaherty illustrent bien cette nouvelle démarche.

En outre, d'autres visites effectuées par les ministres canadiens chargés de l'Agriculture, des Ressources naturelles et de la Santé, ajoutées aux voyages fréquents des ministres du Commerce et des Affaires étrangères, soulignent l'importance de cette relation. Les visites des premiers ministres et ministres des provinces canadiennes ont particulièrement contribué à rehausser le profil du Canada et à ouvrir de nouvelles possibilités de collaboration.

Nous avons par ailleurs accueilli divers ministres chinois responsables du sport, du travail, du commerce, des affaires étrangères et de la justice, ainsi que le président du Congrès national du peuple (CNP). Nous avons reçu des dignitaires qui ont examiné toute une gamme de questions telles que les promotions au mérite dans le secteur public chinois et la gouvernance des sociétés d'État. Des réunions bilatérales ont également eu lieu au niveau le plus élevé en marge des Sommets du G8, du G20 et de l'APEC.

Avant de conclure mon introduction, j'aimerais évoquer les réunions antérieures du comité. Je dois vous dire à quel point les propos d'autres témoins ont été utiles. Nous avons examiné les exposés de David Fung, de George Haynal, de Peter Harder et d'autres et, quand nous avons pu leur emprunter des idées, nous l'avons fait.

Parlons maintenant de votre visite. Je suis heureux que notre personnel, ici au Canada et en particulier dans nos missions en Chine, ait pu vous aider à confirmer les préparatifs de votre visite et vous fournir des documents d'information. Je crois que la nouvelle relation que vous et l'ALCC avez établie avec vos collègues parlementaires chinois portera fruit.

Le CNP est chargé de votre programme, mais notre ambassadeur et son personnel seront enchantés de vous rencontrer. Nous avons préparé plusieurs séances d'information avec l'aide de nos représentants en Chine sur les aspects politiques, sociaux et surtout économiques des priorités canado-chinoises et des politiques chinoises.

Vous rencontrerez des hauts dirigeants du CNP, du ministère du Commerce et d'associations chinoises de gens d'affaires. J'ai bien hâte de recevoir vos impressions sur la teneur de ces réunions. En outre, vous rencontrerez des représentants d'Affaires étrangères ainsi que d'entreprises canadiennes établies en Chine.

De Beijing, vous vous rendrez à Shanghai et à Guangzhou, moteurs économiques du pays. Vous constaterez tout de suite les différences régionales très visibles en Chine. L`esprit d'entreprise des administrateurs municipaux de ces deux villes stimule la croissance économique. Votre séjour à Hong Kong sera bref, mais j'espère que le climat économique et politique de la Région administrative spéciale ressortira dans vos réunions.

Permettez-moi de faire rapidement le point avec vous sur quelques dossiers économiques et commerciaux. L'économie en pleine croissance de la Chine offre de formidables débouchés aux entreprises canadiennes. Étant donné la baisse de la demande dans nos marchés traditionnels, la survie de nos entreprises dépend de plus en plus de la conquête d'autres marchés, dont la Chine est un des plus importants.

La crise économique a beaucoup moins touché la Chine que les autres pays du G20. Le taux de croissance annuel de la Chine, dans la première moitié de 2009, a été de 7,1 p. 100, et les profils trimestriels montrent une accélération de la production entre le premier trimestre et le deuxième. Comme la croissance dépasse les attentes, le secteur privé et les organismes internationaux ont modifié leurs prévisions à la hausse et ils situent maintenant la croissance annuelle du PIB entre 7,5 p. 100 et 9 p. 100.

D'autres pays industrialisés, comme les États-Unis, l'Union européenne et l'Australie, considèrent également la Chine comme un marché prioritaire, et deviennent par le fait même des concurrents redoutables. Par ailleurs, grâce à l'accroissement de sa capacité de production et de ses moyens technologiques, la Chine est en train de devenir un concurrent de taille pour le Canada dans les marchés traditionnels de ce dernier. Nous percevons la Chine comme un partenaire, un concurrent et une puissance régionale et mondiale importante.

En ce qui concerne la Chine, notre stratégie consiste à établir une correspondance entre les capacités et les compétences du Canada, d'une part, et la demande chinoise dans des secteurs particuliers tels que : l'agriculture et l'agroalimentaire, les technologies de l'information et des communications, l'automobile, l'aérospatiale et les métaux, les minéraux et les services connexes, l'équipement et la technologie environnementale. La stratégie porte aussi sur l'investissement bilatéral et sur une amélioration de l'accès aux marchés.

Le Canada entretient des rapports de haut niveau avec les décideurs chinois par l'entremise de mécanismes tels que le Comité mixte sur l'économie et le commerce et d'autres groupes de travail conjoints. Le Canada continue de promouvoir l'Initiative de la Porte de l'Asie-Pacifique qui établit des liens directs entre nos systèmes de transport et le commerce, ce qui profite directement aux provinces dans un certain nombre de secteurs.

Grâce à l'Accord de coopération scientifique et technologique entre le Canada et la Chine, notre pays cherche à renforcer la collaboration entre les deux pays en matière de recherche et de développement pour partager les connaissances et les compétences de manière à améliorer la commercialisation et, ce faisant la création de richesses.

Le gouvernement du Canada coordonne des initiatives concernant les technologies propres, telles que les projets de démonstration axés sur les résultats dans la municipalité de Chongqing. Cette stratégie fera la promotion de projets pilotes fructueux auprès de décideurs centraux, provinciaux et municipaux clés de la Chine, pour accroître l'avantage compétitif du Canada et renforcer la position de ce dernier en tant que partenaire influent de la Chine.

Nous disposons actuellement d'un mécanisme-cadre bilatéral appelé « Groupe de travail stratégique » qui fonctionne au niveau des sous-ministres et qui a été officiellement mis sur pied pendant la visite de l'ancien premier ministre Martin, en janvier 2005. Le groupe principal comprend les sous-ministres des Affaires étrangères, du Commerce international et des Ressources naturelles. Cette tribune promet de devenir un centre d'échanges efficace sur divers dossiers primordiaux.

L'Exposition universelle de 2010 (Expo 2010) à Shanghai est censée être la plus grande du genre jamais organisée. Le pavillon du Canada sera un immeuble impressionnant qui offrira aux gouvernements, aux organisations et aux entreprises du Canada une occasion d'établir des rapports avec des partenaires, des clients et des décideurs chinois.

En outre, nous planifions déjà des activités pour célébrer le 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre le Canada et la Chine, tout au long de 2010. Cela offrira un certain nombre d'occasions d'accroître la visibilité du Canada en Chine et de faire progresser nos relations bilatérales.

En 2009, six hauts dignitaires canadiens se sont rendus en Chine, y compris le ministre du Commerce international, M. Stockwell Day, et le ministre des Affaires étrangères, M. Lawrence Cannon. Depuis juin, sept hauts dirigeants chinois ont visité le Canada, dont ministre des Affaires étrangères et le vice-ministre du Commerce.

Aux fins de notre discussion d'aujourd'hui, j'ai hâte d'entendre, comme vous l'avez signalé dans vos documents préparatoires, vos points de vue sur les défis qui se posent aux entreprises canadiennes en Chine ainsi que vos idées sur la façon d'attirer des investissements stratégiques chinois et de renforcer la collaboration fédérale-provinciale- territoriale.

Voici quelques données statistiques qui pourraient être utiles à la préparation de votre voyage. En 2008, la valeur des exportations de marchandises canadiennes en Chine a atteint 10,5 milliards de dollars, soit une hausse de 10,1 p. 100 par rapport à 2007, ce qui a fait de la Chine le quatrième marché d'exportation en importance pour les marchandises canadiennes. Les tendances à plus court terme révèlent elles aussi une croissance sensible des exportations, qui ont augmenté de 6,5 p. 100 de janvier à août 2009.

Au chapitre des importations, la Chine demeure la deuxième source de biens importés en importance pour notre pays, la valeur de ces derniers s'établissant à 42,6 milliards de dollars en 2008. Comme vous le constatez, il existe un écart important entre les importations et les exportations.

Bien qu'un nombre important d'entreprises canadiennes aient investi en Chine, le stock d'investissement direct canadien en Chine se chiffrait à 3,6 milliards de dollars à la fin de 2008 et représentait moins de 1 p. 100 de l'investissement direct à l'étranger canadien total. À la fin de 2008, le stock d'investissement direct au Canada en provenance de Chine s'élevait à 2,8 milliards de dollars, soit moins de 1 p. 100 de l'investissement direct à l'étranger au Canada, mais ce chiffre pourrait vraisemblablement s'accroître.

Depuis notre dernière réunion, le gouvernement a pris des mesures dynamiques pour accroître sa présence en Chine, en établissant des bureaux et du personnel supplémentaires pour y aider les Canadiens. À l'heure actuelle, le Canada a son ambassade à Beijing, trois consulats généraux à Shanghai, à Guangzhou et à Hong Kong, et un consulat à Chongqing. Six bureaux commerciaux ont été ouverts grâce à notre portefeuille commercial dans la Corporation commerciale canadienne. Les bureaux situés à Shenzhen et à Chengdu sont ouverts et opérationnels, et les quatre autres bureaux — Shenyang, Qingdao, Wuhan et Nanjing, seront ouverts avant votre arrivée.

Les effectifs totaux du gouvernement canadien, y compris le personnel des bureaux commerciaux, des sections politiques, de l'Immigration, de l'ACDI et des organismes partenaires, se chiffrent à environ 560; la majorité des employés sont embauchés sur place. Il y a à peu près 80 employés dans les bureaux commerciaux et, avec les six nouveaux bureaux, ce chiffre dépassera 90.

J'aimerais maintenant vous parler d'un problème qui a déjà été soulevé par le président, c'est-à-dire les droits de la personne. La protection et la promotion des droits de la personne dans le monde est un élément essentiel de la politique étrangère canadienne. Le gouvernement du Canada a des préoccupations relatives au respect des droits de la personne en Chine et il en fait part régulièrement au gouvernement chinois. Par un dialogue et une collaboration à un haut niveau, le Canada cherche à aider la Chine à adopter et à mettre en œuvre des normes approuvées internationalement relatives notamment aux droits de la personne, à la règle de droit et au développement durable.

La Chine est un pays en développement et ses efforts pour faire progresser la situation relative aux droits de la personne se heurtent à de nombreux obstacles. Elle a fait des progrès importants en ce qui a trait à la réduction de la pauvreté, à la santé et à l'éducation. En avril 2009, la Chine a publié son premier Plan d'action à l'égard des droits de la personne pour 2009-2010 qui vise à renforcer la protection des droits de la personne, y compris des minorités ethniques, des femmes, des enfants, des aînés et des personnes handicapées. Le gouvernement du Canada est engagé, par le biais de plusieurs ministères et ONG partenaires, à travailler avec la Chine de manière positive et constructive, de façon à relever les défis qui se présentent dans plusieurs domaines, en particulier en ce qui a trait aux droits du travail, aux droits des minorités ethniques, aux droits des personnes handicapées et à la gouvernance. Le Canada cherche également à établir un dialogue avec la Chine au sein de tribunes multilatérales comme la Commission des droits de l'homme des Nations Unies.

Permettez-nous de répéter que la visite du premier ministre en Chine offrira une bonne occasion de revivifier la relation entre nos deux pays et de faire passer nos engagements bilatéraux à un niveau supérieur, d'une façon plus systématique. Votre visite constituera un élément clé d'une approche plus directe et plus visionnaire, tandis que nous cherchons à élargir la gamme de nos rapports économiques, parlementaires et humains, voire l'ensemble des moyens par lesquels les pays et les peuples peuvent travailler ensemble. La Chine devrait être perçue comme un partenaire, comme un concurrent et comme une puissance régionale et mondiale importante.

Nous serons heureux de répondre à vos questions ou d'analyser les autres idées que vous pourriez avoir sur les relations canado-chinoises. Je compte aussi sur le plaisir de revenir devant ce comité quand vous préparerez votre voyage en Inde au cours de l'année prochaine. Merci.

Le président : Je vous remercie, monsieur Sunquist. Au cours de votre présentation, vous nous avez fourni des renseignements encourageants à l'égard de nos exportations en Chine ainsi que quelques statistiques sur les importations. Pourriez-vous préciser les deux ou trois des plus importants produits de ces deux catégories?

Ping Kitnikone, directrice, Relations commerciales avec l'Asie du Nord, Affaires étrangères et Commerce international Canada : Les principaux produits canadiens exportés en Chine sont la pâte de bois, les produits du nickel, les plantes oléagineuses, les produits chimiques organiques, la machinerie et les ressources naturelles. De la Chine, nous importons surtout des composantes électroniques et électriques, de la machinerie, des jouets et des pièces détachées, un peu de vêtements, des meubles et des matelas.

Le sénateur Dawson : Je vous remercie pour votre introduction, et je suis particulièrement heureux que vous ayez pris connaissance des présentations faites par nos témoins. En commençant notre étude, un de nos objectifs était de lancer un débat sur le sujet et faire pression sur le gouvernement, l'opposition et les Canadiens afin de les aider à comprendre cette occasion.

Cette semaine, un témoin a expliqué que nos relations avec ces trois pays rassemblaient à des montagnes russes. Nous sommes présentement à un sommet et nous devons saisir les occasions.

Vous avez parlé des écarts entre les importations et les exportations. Parlez-nous des occasions qui nous aideraient à réduire cet écart en augmentant les exportations jusqu'à ce qu'elles égalent les importations. Comme vous le savez, le Comité sénatorial des transports étudie le transport par conteneurs, un domaine dans lequel on remarque un écart important. La majorité des conteneurs qui arrivent au Canada par la Porte de l'Asie-Pacifique repartent vides. Le Comité devra étudier les options qui permettraient aux conteneurs de repartir avec des marchandises.

Que recommandez-vous pour réunir Affaires étrangères, Transports et Développement économique dans le but de discuter comment remplir ces conteneurs?

Vous avez parlé du 40e anniversaire. Nous pourrions faire partie de la réussite parce que nous avons exercé des pressions non seulement sur le gouvernement, mais également sur l'opposition. Comme vous le savez, le chef de l'opposition devait effectuer un voyage en Chine, mais je pense que cette visite se produira plus tard. Que fait votre ministère pour promouvoir la croissance économique et le commerce avec la Chine en augmentant les investissements dans les deux sens?

[Français]

La date butoir du 40e anniversaire nous oblige à dire que nous avons développé cette relation pendant 40 ans et nous oblige à nous demander ce que nous allons faire à partir de maintenant. Et je pense que le rapport du comité va être essentiel.

Vous savez peut-être que nous avons déjà décidé de faire un rapport intérimaire sur la Russie parce que nous avons vu des choses en Russie que nous croyons être assez évidentes. Notre rapport sortira le plus tôt possible afin de s'assurer que s'il y a des gestes à poser, qu'on n'attende pas à la fin du processus des trois études, mais qu'au fur et à mesure nous allions de l'avant.

Je pense que ce sera peut-être la même chose pour la Chine. Mais le rapport portera sur la date butoir, les conteneurs, l'écart entre les actions du ministère des Affaires étrangères et du commerce international et les gestes qui peuvent être faits par Transports et Développement économique Canada.

[Traduction]

M. Sunquist : Je vais commencer là où vous avez terminé au sujet du rapport intérimaire sur la Russie et sur notre interprétation des commentaires des autres témoins.

Il s'agit d'un processus continu duquel nous pouvons apprendre à chaque jour. Nous tenons compte de ce que les gens ont à dire au sujet des secteurs présentant des possibilités ou des problèmes d'accès. Nous accordons de l'importance à certains enjeux soulevés par d'autres personnes. Par exemple, un de vos témoins a récemment décrit Beijing et Shanghai comme des façades camouflant de pauvres paysans. En fait, la moitié de la population de la Chine est urbaine et l'autre moitié est rurale. Si on compare la Chine avec l'Inde dont 80 p. 100 de la population vit en milieu rural et 20 p. 100 dans les centres urbains, on peut facilement établir où se produira la prochaine grande croissance en Inde. Les possibilités incluent notamment la technologie environnementale.

L'effet de montagnes russes avec la Chine s'est déjà produit. La plupart des secteurs dans lesquels nous réussissons sont généralement dans une montée, et parfois sur un plateau.

Vous avez parlé des conteneurs. Nous transmettons nos rapports sectoriels et nos rapports sur les marchés aux entreprises, en particulier aux PME qui n'ont pas la possibilité d'accéder régulièrement à l'information. En Chine, le marché des technologies environnementales est différent d'une ville à l'autre. Il pourrait être plus facile pour certaines entreprises canadiennes de s'installer à l'intérieur. Comment pouvons-nous regrouper cette information avec d'autres moyens qui aideraient les entreprises à regarder ailleurs qu'à Shanghai et à Beijing? En négociant des améliorations aux services aériens, afin d'inciter les transporteurs et les affréteurs à se rendre à l'intérieur du pays. Un de nos plus importants accomplissements est d'avoir obtenu la permission d'augmenter le nombre de vols hebdomadaires de 16 à 66. Cela signifie que les Canadiens peuvent éviter les villes côtières où la concurrence se concentre et aller directement dans d'autres villes. Tout est dans la façon d'établir des liens entre les questions relatives à la politique générale et ce que les entreprises peuvent faire. Fournissons-leur des renseignements sur les marchés.

Ceci nous amène aux enjeux relatifs au chevauchement de Transports Canada et Affaires étrangères et Commerce international dans l'initiative de la porte de l'Asie-Pacifique. D'une part, nous sommes tous préoccupés par l'infrastructure à Prince Rupert et à Vancouver, les corridors jusqu'à Winnipeg ou l'utilisation possible des aéroports. D'autre part, nous essayons d'encourager les fournisseurs chinois à s'établir à Calgary, à Winnipeg et à Vancouver dans le but d'aider les fournisseurs canadiens à remplir les conteneurs.

Un ou deux des postes que nous avons créés en Chine l'an dernier touchent les chaînes d'approvisionnement mondiales. Comment les entreprises canadiennes peuvent-elles entrer dans les chaînes d'approvisionnement sont devenues des chaînes et des réseaux de valeur? Avant, c'était simplement une question d'argent et d'y entrer au meilleur prix possible, aujourd'hui, il faut apporter une créativité.

La réponse est plutôt longue, mais votre question touche le point principal qui est de trouver des moyens d'augmenter ces 10 milliards. Pourquoi se fixer un objectif alors qu'il n'existe aucune limite.

Lorsque j'ai été affecté en Chine pour la première fois en 1994, l'approche adoptée par Équipe Canada avait fonctionné. On nous avait demandé d'écrire un discours pour le premier ministre, et j'avais écrit que d'ici l'an 2000, nos échanges bilatéraux devraient atteindre 2 milliards de dollars. Les gens ont dit que ce chiffre ne serait jamais atteint. J'ai répondu qu'avec Taipei, Hong Kong, Macao et toute la Chine, nous pourrions réussir. De toute façon, nous allions être partis avant l'arrivée de l'an 2000. Aujourd'hui, les échanges bilatéraux atteignent presque 60 milliards de dollars.

L'investissement des entreprises canadiennes en Chine est beaucoup moins élevé que celui de l'Australie, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et, évidemment, des États-Unis. Dans le cas des échanges bilatéraux entre la Chine et les États-Unis, de 52 p. 100 à 56 p. 100 des exportations de la Chine aux États-Unis proviennent d'entreprises américaines établies en Chine.

Les entreprises canadiennes ont très bien réussi. Nous devons étudier des ensembles d'enjeux, tant les chaînes d'approvisionnement, que les investissements et l'accès aux marchés. Nos problèmes en matière de transport ne sont pas réglés, mais nous obtenons de la coopération et les gens discutent.

Le sénateur Dawson : Le rapport est de quatre à un. En quoi cela a-t-il changé au cours des dernières 10 à 20 années?

Mme Kitnikone : Permettez-moi de vous répondre. Le rapport est de quatre pour un, mais le taux de croissance du Canada au cours des dernières années a été en moyenne de 20 p. 100 par rapport à celui de l'année précédente. En Chine, il est d'environ 10 p. 100. Le rapport est donc encore de quatre pour un, mais il reflète la croissance.

Les autres témoins vous ont peut-être mentionné que ces chiffres touchaient les exportations de marchandises. Ils n'incluent pas les services qui sont, comme vous le savez, une des forces des entreprises canadiennes. Il y a une discussion continue au sein des milieux universitaires, du gouvernement et du secteur privé sur les améliorations qui pourraient être apportées à la collecte des données. Il y a également le fait que les données relatives aux importations et aux exportations transfrontalières ne sont pas recueillies. En fait, certains produits exportés par des entreprises canadiennes dans des pays autres que la Chine peuvent avoir un contenu chinois, mais de manière plus importante et plus intéressante encore, nous sommes présentement en train d'étudier l'importance du contenu canadien dans les exportations de la Chine vers d'autres pays.

Ceci me ramène au point mentionné par M. Sunquist au sujet de la chaîne de valeurs mondiale. Il n'est pas uniquement question du fabricant et du transport, et cetera; il est question de notre participation dans la grande part de marché détenue par la Chine et des façons d'approvisionner les entreprises chinoises qui l'occupent. C'est le fondement d'un modèle commercial intégré dans lequel on ne se limite plus uniquement à la promotion du commerce; il faut également tenir compte de la promotion des investissements, des innovations et des autres types de collaboration.

Le sénateur Andreychuk : Je remercie M. Sunquist et son équipe de leur présence devant le comité aujourd'hui. J'en suis membre depuis longtemps, mais c'est la première fois que le témoignage d'un représentant des services commerciaux ne se limite pas uniquement aux échanges commerciaux, mais qu'il incorpore les enjeux liés aux droits de la personne. J'ai particulièrement apprécié que vous ayez mentionné une politique étrangère équilibrée parce que cela signifie que vous tenez compte de toutes les pierres angulaires de notre politique étrangère.

On parle beaucoup du fait que nous utilisons des statistiques qui proviennent de la Chine. Jusqu'à quel point pouvons-nous faire confiance à ces données et statistiques au moment de les appliquer à nos activités? Il y a des subventions cachées, différentes façons d'effectuer les suivis et différents enjeux culturels. Nous n'avons pas la même certitude à l'égard de nos prévisions et de notre planification que s'il s'agissait d'un pays avec lequel nous avons des liens historiques. Certains des problèmes sont liés par exemple à la confiance de la Chine envers le dollar américain et à son appétit pour cette devise. Comment cela finirait-il avec la crise économique récente aux États-Unis et les discussions actuelles?

Comment pouvons-nous transmettre des renseignements fiables provenant d'une source gouvernementale à nos milieux d'affaires et être certains que nos conseils sont pertinents et valides?

M. Sunquist : Vous question embrouille l'élaboration de la politique générale. Poussons le raisonnement un peu plus loin. Si vous preniez toute l'information de Statistique Canada sur l'Afrique pour établir la valeur de nos investissements miniers en Afrique, vous obtiendriez une réponse d'environ 800 millions de dollars. D'un autre côté, Ressources naturelles Canada vous informera qu'il s'agit plutôt d'environ 18 milliards de dollars parce que les investissements transitent par Londres, Paris et d'autres villes.

Il s'agit vraiment du point important, particulièrement à la lumière du commentaire précédent sur les statistiques. Lorsque nous étions simplement — si on peut l'appeler ainsi — dans un mode d'exportation/importation, les statistiques qui nous parvenaient de la Chine et les statistiques canadiennes que nous pouvions utiliser étaient excellentes, et elles permettaient de prendre des décisions. Je crois qu'en raison de la vitesse et de la mondialisation de l'information et du commerce, les statistiques sont de moins en moins le baromètre à utiliser.

Si 80 p. 100 de l'économie canadienne est associée aux services, il est assez difficile de nier le fait que nos entreprises de services, qu'il s'agisse de services d'ingénierie ou de technologie, ne font même pas partie du tableau. Nous ne les comptabilisons pas. Si vous suivez certaines de nos plus importantes exportations envers la Chine, vous constaterez qu'elles passent parfois par les États-Unis. À quel endroit pouvons-nous les transporter par camion? À partir de la Saskatchewan, les marchandises peuvent être transportées directement vers le sud avant d'être expédiées par train vers l'ouest.

Dans la mesure du possible, nous utilisons les statistiques que nous avons à notre disposition ainsi que les statistiques douanières sur les importations de la Chine. Toutefois, je suis moins certain de leur validité que je ne l'étais il y a même 10 ans. Ce n'est pas nécessairement de cette façon que la Chine fait les choses.

En ce qui a trait à votre question sur les taux de change, elle est essentiellement un enjeu important pour les pays du G8 et du G20. Les États-Unis et d'autres pays ont été très clairs avec la Chine à ce sujet et sur ce qu'elle a fait ou pas relativement à la politique sur les taux de change. La situation est assez explicite.

Une des séances d'information organisée à votre intention en Chine sera donnée par Mark Kruger, notre conseiller financier. Au Canada, le taux de change a également désavantagé certaines de nos PME qui veulent percer le marché de la Chine. M. Kruger abordera ces sujets avec vous. Votre question comporte environ 42 différents aspects, tous complexes par rapport au taux de change et aux statistiques.

J'adopterais un autre point de vue en vous précisant que nos agents travaillent sur le terrain, qu'ils ont une présence, ils sont actifs au sein de différents réseaux cherchant à identifier des possibilités, et qu'ils transmettent celles-ci aux entreprises canadiennes intéressées. Les gouvernements se concentrent d'une manière plus générale sur les ouvertures possibles. Nous obtenons un excellent soutien d'Exportation et développement Canada, de la Corporation commerciale canadienne et d'autres ministères, notamment Transports, Santé et Justice; tout le monde travaille sur le dossier de la Chine qui est trop important pour qu'on le néglige. Le secteur privé, et aussi le secteur public canadien, en bénéficient et s'y précipitent.

J'ai parlé des premiers ministres canadiens et des ministres provinciaux, que nous avons accueilli plus de visiteurs des provinces au cours des dernières les années que tous les autres pays. Il s'agit d'un engagement énorme, mais les provinces ont collaboré de manière extraordinaire à nos efforts de développement des marchés. L'an dernier, le Conseil national des provinces a organisé une visite en Chine avec cinq premiers ministres. Je pense que deux autres auraient aimé participer, mais la tenue d'élections les a empêchés.

Il ne s'agit pas d'une affaire étrangère ou d'une priorité commerciale; on parle maintenant d'une priorité canadienne. Je pense que le sénateur Dawson s'est également exprimé à ce sujet. Je ne sais pas si cela répond adéquatement à votre question.

Le sénateur Andreychuk : Cela nous aide de mieux connaître votre travail et c'est en partie ce que nous cherchons. Pour revenir à la question des droits de la personne, dont vous avez parlé, je n'ai jamais été favorable à la manière forte parce que je la trouve contre-productive. Je préfère des droits de la personne cohérents.

L'autre point de vue est qu'il n'est pas tant question de véhiculer les droits de la personne du Canada : nous sommes fiers de ce que nous sommes; nous expliquons qui nous sommes; nous expliquons nos valeurs. Toutefois, nous appliquons un de nos meilleurs outils, c'est-à-dire nos instruments internationaux, aux droits de la personne, à la primauté du droit ou aux valeurs internationales touchant le commerce.

Dans nos relations, jusqu'à quel point devons-nous promouvoir auprès des Chinois l'adoption de mécanismes de règlement des litiges, des normes de l'OMC, tous les enjeux qui aideront les entreprises à comprendre les règles? Si un litige se produit, peut-on compter sur un mécanisme juste, ou sommes-nous à la merci des caprices d'une entreprise en particulier?

J'aimerais savoir si vous vous concentrez sur ces points en Chine.

M. Sunquist : Si je prends d'abord l'aspect économique de l'équation, tout est dans la façon de regrouper les choses. Dans le passé, l'ACDI s'occupait de la gouvernance et des enjeux judiciaires, et cela nous a amené la propriété intellectuelle. En parlant avec n'importe lequel de vos témoins, vous constaterez que la propriété intellectuelle sera le premier enjeu soulevé. Il y a 10 ou 15 ans, les Chinois ne respectaient pas les règles internationales. Ils ont beaucoup plus à perdre maintenant, alors ils ont commencé à bouger.

D'un autre côté, en travaillant avec l'appareil judiciaire, les leaders politiques de haut niveau et les chefs d'entreprise, nous les incitons à commencer à insister eux-mêmes sur l'application des règles. En ce qui a trait à l'OMC, nous discutons régulièrement avec l'organisation à Genève, à Beijing et ici au Canada. Nous avons une série de priorités pour le gouvernement canadien et la responsabilité sociale des entreprises. Nous avons des obligations internationales en matière d'environnement et nous aimerions que la Chine les accepte, comme nous l'avons fait.

Je pense que votre description est la meilleure : nous utilisons les mécanismes canadiens si nous en avons besoin et si nous le pouvons. Par exemple, nous avons les normes de l'Association canadienne de normalisation, la CSA, et les normes chinoises et nous discutons afin de veiller à établir une certaine corrélation entre les deux. Dans le domaine agroalimentaire, il y a notre vétérinaire en chef et leurs services d'inspection. Comment faire pour combiner les deux afin d'obtenir des décisions reposant sur la science et non des décisions politiques?

Plus nous sortons du domaine politique et que nous obtenons des décisions scientifiques de leur part, plus nous améliorons notre situation.

Eric Walsh, directeur, Relations avec l'Asie du Nord, Affaires étrangères et Commerce international Canada : Je suis content d'aborder avec vous les questions relatives aux droits de la personne. Je dois préciser que la règle de droit et la transparence figurent parmi nos grandes priorités lorsque nous abordons la question des droits de la personne en Chine. La Chine possède un ensemble de lois plutôt volumineux. Dans certains cas, qu'il s'agisse de dossiers économiques, des droits de la personne, d'avocats, de minorités ethniques ou d'un autre sujet, nos conclusions sont qu'en réalité les Chinois ne respectent pas leurs propres règles.

Lorsqu'elles se produisent, ces situations nous offrent une excellente occasion de leur parler, de poser des questions, de demander pourquoi cela s'est-il produit, ce qu'il faut faire? Sont-ils disposés à discuter avec le Canada à ce sujet? Pouvons-nous partager nos expériences et est-ce que cela serait utile?

Une fois sur place, ce serait un autre sujet approprié à soulever avec vos homologues et les personnes que vous rencontrerez.

Le président : Le témoin que nous avons entendu hier a décrit la Chine comme la plus grande puissance commerciale au monde, où l'on applique les règles des XVIIe et XVIIIe siècles, avec le soutien du pouvoir de l'État, ce qui ne correspond pas nécessairement au cadre des normes internationales.

Est-ce un des aspects dont vous parlez?

M. Sunquist : Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de traces du XVIIe siècle en Chine. Il s'agit d'une description qui convient à la Chine que j'ai connue lorsque la frontière était fermée et que le protectionnisme régnait.

L'effondrement de l'économie en Amérique du Nord, en Europe et dans d'autres pays a offert à la Chine une bonne occasion de prendre conscience que son avenir dépend de ses réactions devant un problème mondial. Je ne suis pas ici pour la louanger ni pour la critiquer. Il y a des choses à faire des deux côtés. Toutefois, en ce qui a trait au mercantilisme du XVIIe siècle, je pense que la Chine est au moins dans le XXe siècle. Je ne suis pas certain si le XXIe siècle existe dans toutes nos relations, mais elle évolue rapidement dans de nombreux domaines.

Nous avons des débats sur l'économie de marché. Les Chinois veulent être reconnus à titre d'économie de marché aux fins du dumping et des autres types de recours commerciaux. Nous étudions chaque cas de manière indépendante. Si je ne me trompe pas, dans tous les cas jusqu'à maintenant, nous avons conclu qu'ils étaient dans une situation d'économie de marché après une enquête de Revenu Canada. La longue réponse à votre courte question est que je pense qu'ils ont dépassé ce point.

[Français]

Le sénateur Fortin-Duplessis : Soyez les bienvenus au comité, c'est toujours un plaisir de vous recevoir. Ma question concerne l'exubérance des marchés chinois. Cette exubérance semble tenir surtout du fait qu'ils ont bénéficié directement d'un afflux suspect de liquidités. Le plan de relance chinois a renforcé des tendances déjà perceptibles avant la crise d'une financiarisation de l'économie potentiellement dangereuse.

On estime ainsi que près de 20 p. 100 des fonds alloués dans le cadre du plan de relance ont été placés par des entreprises de manière spéculative sur les bourses de Shanghai et de Hong Kong, ce qui leur permet de gonfler leurs profits d'une manière artificielle et d'augmenter leur capacité d'endettement.

Le modèle de croissance de la Chine est engagé dans une fuite en avant qui provoque la formation des bulles. Selon une étude récente de Pivot Capital Management, l'économie chinoise est, sur certains critères, ratio au produit intérieur brut de la formation brute de capital fixe et du crédit domestique à des niveaux très proches de ceux du Japon de 1991, de la Thaïlande de 1997 et des États-Unis de 2008.

Est-ce que vous êtes inquiets du fait que l'expansion du crédit ne pourra pas se prolonger bien longtemps sans risque de provoquer une crise majeure?

[Traduction]

M. Sunquist : Je pense que le gouverneur de la Banque du Canada et d'autres aimeraient aussi répondre à cette question.

Vous soulevez une question fondamentale à propos de l'économie des bulles, un sujet sur lequel de nombreux économistes écrivent et qui les inquiète. La question que l'on doit poser est — comme la politique générale des États- Unis l'a fait — lorsqu'on devient trop gros, peut-on faire faillite?

La Chine a investi plus d'un billion de dollars dans le marché des États-Unis. La faillite des États-Unis n'était pas une option. Si la Chine s'était retirée, je ne sais pas où nous serions aujourd'hui.

La situation a forcé la Chine, dans ses relations économiques internationales, à réexaminer sa politique de protéger ses intérêts avant tout. Est-ce possible dans tous les cas? Elle doit de plus en plus se transformer en un joueur mondial.

C'était mon commentaire initial. Les économistes sont préoccupés par les bulles. Je ne dirais pas qu'elles sont préoccupantes pour les affaires parce que les affaires ne sont rien d'autre que des affaires. Elles sont préoccupantes pour les personnes qui cherchent à savoir si la situation est durable, et si oui, pour combien de temps.

Le gouvernement chinois a adopté des mesures pour la ralentir. Le crédit est maintenant plus difficile à obtenir. Il a étudié les cas où deux entreprises associées se prêtaient réciproquement de l'argent. Cette pratique est maintenant assujettie à des restrictions sévères.

En ce qui concerne l'utilisation du marché boursier, il y avait des règles sur les façons possibles d'utiliser l'argent, notamment dans les cas où de l'argent interne est utilisé plutôt que de l'argent ayant été investi à Hong Kong et pour être ensuite prêté en Chine.

Cette bulle spéculative a grossi et continué de grossir. Je pense que les organismes de réglementation chinois tentaient de régler le problème, mais ils n'y sont pas parvenus avant l'effondrement de l'économie. J'adore le mot « exubérance » et le terme « économie des bulles ». Ils résument non seulement l'économie mais également la culture du gouvernement actuel. La Chine est passée de retardataire à leader mondial. Je ne propose pas de parler du G2, ou des États-Unis et de la Chine, mais il est évident qu'elle a pris la tête. Mon autre commentaire sur son état de puissance régionale et mondiale est approprié. Elle se voit assumer cette position.

Nous l'observons plus d'un point de vue économique que commercial. Jusqu'à un certain point, ça revient à décider si GM est trop grosse pour faire faillite. Il faut intervenir et faire le nécessaire pour éviter la faillite.

Mme Kitnikone : Je pense que votre question est en tête de la liste des préoccupations du gouvernement chinois, ou à tout le moins qu'elle figure parmi les plus importantes. Pour le gouvernement chinois, la stabilité est également primordiale pour la santé du parti.

Ils veulent vraiment éviter une crise comme celle qui s'est produite en Occident et aux États-Unis. Vous avez raison : un plan d'action économique d'environ 780 milliards de dollars a été annoncé après l'effondrement mondial. Le gouvernement a injecté ces fonds dans le but de déjouer la réduction à venir de la demande mondiale pour les produits chinois et d'y répondre. Il a connu un certain succès. Selon le facteur examiné, leur taux de croissance de l'an dernier se situait entre 6,5 p. 100 et 8 p. 100, ce qui est un taux assez intéressant de notre point de vue. Toutefois, pour les Chinois qui ont connu un taux de croissance dans les deux chiffres, ce n'était pas le rendement qu'ils avaient prévu. Ce taux de croissance est insuffisant pour absorber les jeunes qui entrent dans le marché du travail. La Chine doit maintenir un taux de croissance à deux chiffres pour poursuivre la croissance économique qu'elle a connue. Le gouvernement a accordé beaucoup d'attention à la stimulation de l'économie nationale pour s'assurer que la demande interne règle une partie du problème.

À l'occasion de sa récente visite au Canada, le vice-ministre du Commerce a déclaré que la Chine qui était une usine mondiale voulait devenir un marché mondial. Le gouvernement a assoupli le crédit pour une partie de la demande domestique, notamment dans le domaine des prêts hypothécaires, afin de permettre aux Chinois d'acheter des maisons, sachant que lorsque les gens achètent des maisons, ils ont habituellement besoin de nouveaux meubles et d'appareils électroménagers. Selon le gouvernement, la stimulation de la demande interne devrait aider à surmonter la crise.

Les banques surveillent attentivement la présence de signes ou de suggestions de pression inflationniste. Je suis certaine que nous verrons un resserrement rapide du crédit. En outre, ils sont soutenus par le fait que les banques chinoises, en particulier les trois plus grandes banques, ont très bien traversé la crise. Elles font des profits et leurs bilans sont sains. Elles sont donc certainement dans une position favorable pour aider le gouvernement à mettre en œuvre des politiques de stabilisation.

[Français]

Le sénateur Fortin-Duplessis : À la page 6 de votre document, il est mentionné, et je cite :

L'Exposition universelle de 2010 à Shanghai est censée être la plus grande du genre jamais organisée. Le pavillon du Canada sera un immeuble impressionnant qui offrira aux gouvernements, aux organisations et aux entreprises du Canada une occasion d'établir des rapports avec des partenaires, des clients et des décideurs chinois.

Avec son slogan « Meilleure ville », l'Expo doit surtout transformer Shanghai en ville verte. Cependant, les organisateurs de l'Exposition ont d'ores et déjà annoncé que 60 p. 100 des bâtiments, tous financés par des pays participants, seront détruits, soit des tonnes d'acier, de ciment et de verre qui seront gaspillées et qui vont polluer la future ville verte de Shanghai. Savez-vous si déjà le bâtiment canadien fera partie des bâtiments qui seront détruits?

[Traduction]

M. Sunquist : Honnêtement, je n'en ai aucune idée. L'idée était que les pavillons seraient construits et demeureraient ouverts après l'exposition. Je n'ai pas le calendrier. Je vais m'informer auprès de Patrimoine canadien et je transmettrai la réponse demain au greffier.

Il s'agit d'un investissement important pour le Canada; notre pavillon coûtera de 50 à 60 millions de dollars. On prévoit que de 70 à 90 millions de personnes visiteront l'exposition universelle, une occasion qui offre une grande visibilité. Nous pouvons l'utiliser pour souligner, comme vous l'avez dit, le 40e anniversaire de nos relations. Le pavillon permettra notamment d'établir des rapports avec les gouvernements et les entreprises. J'aurai cette réponse rapidement — certainement avant votre départ.

[Français]

Le sénateur Fortin-Duplessis : Étant donné l'investissement important du Canada, j'espère au moins qu'ils le garderont.

[Traduction]

Le président : J'aimerais aborder rapidement deux points. Bien que nous comprenions qu'il soit un peu plus difficile d'obtenir des données statistiques sur les services, pourriez-vous nous remettre quelques renseignements à ce sujet. Cette information pourrait être utile à nos discussions.

L'autre point concerne la chaîne d'approvisionnement mondiale qui devient un enjeu difficile à identifier, et qui pourtant sera aussi important que les échanges directs. Pouvez-vous nous renseigner un peu à ce sujet?

M. Sunquist : Sénateur, nous vous fournirons de l'information sur ces deux sujets. Premièrement, nous allons vous renseigner sur les services et le commerce.

Dans le cas des chaînes d'approvisionnement mondiales, commençons à Shanghai. Il y a 10 ans, General Motors a décidé de construire une usine d'assemblage. Les automobiles étaient des Buick en provenance du Sud de l'Ontario. Ces voitures étaient construites ici et assemblées là-bas. Je veux dire toutes les pièces. Il s'agissait d'une simple chaîne d'approvisionnement. Puis, ils ont commencé à construire les pièces là-bas et des entreprises canadiennes ont investi dans la région de Shanghai avec des fabricants d'outils et de matrices et d'autres produits connexes. Ainsi, les Canadiens participaient à la chaîne de GM à Shanghai et en Chine. Cette usine est maintenant la plus grande usine de montage d'automobiles au monde, et nous en faisons partie. Il s'agit d'un seul exemple.

Examinons maintenant les avions. Bombardier fabrique des avions. Pour ce faire, il utilise des pièces qui proviennent du monde entier. Je ne sais pas combien de pays y participent, mais je pense que George Haynal en avait parlé lors de son témoignage. De toute façon, des pièces faites en Chine entrent au Canada, ou des sous-ensembles complets sont fabriqués en Chine, en Inde ou ailleurs. Encore une fois, les statistiques sont assez faciles à obtenir parce qu'il s'agit de produits fabriqués qui traversent des frontières et qui peuvent être suivis.

Il y a ensuite la technologie et les services de conception qui sont obtenus à Montréal, Vancouver ou Toronto, et utilisés par Bombardier en Corée dans le cadre d'un projet à Kuala Lumpur, réalisé avec de la main-d'œuvre coréenne. Ici, la situation se complique.

Je pense que les entreprises ont devancé le gouvernement à l'égard des enjeux liés aux chaînes d'approvisionnement mondiales. Nous sommes entièrement engagés dans ce dossier. Une de nos directions travaille à peu près uniquement sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. Prenons par exemple l'industrie aéronautique. Il y a quelques années, pour vendre des produits à Airbus, il suffisait d'aller à Toulouse, en France. Aujourd'hui, pour travailler dans le domaine de l'avionique avec Airbus, il faut rencontrer Honeywell à Chicago, car il est le fournisseur de base en avionique.

Nous étudions tous les facteurs, des simples petites pièces aux aspects complexes des technologies et des services. Clairement, la Chine est l'un des plus importants assembleurs de divers produits, mais il y a aussi le Vietnam, Singapour et le Japon.

La plus grande partie est encore aux États-Unis et c'est pourquoi les statistiques d'exportations n'ont parfois aucun sens. Nous pouvons vendre des produits à la Chine, mais l'assemblage final de ces produits est fait aux États-Unis. Puisque cette situation se produit assez souvent, nous surévaluons nos exportations aux États-Unis et nous sous- évaluons celles vers la Chine. Nous ignorons dans quelle proportion. C'est comme dans le secteur de l'élevage des bovins dans les parcs d'engraissement de l'Alberta. Où la viande est-elle expédiée? Toute l'exportation canadienne est destinée au marché américain.

Nous avons mis sur pied un projet spécial avec Statistiques Canada à ce sujet. Nous tentons d'étudier les incidences de ces facteurs. Je sais que votre comité cherche également ces renseignements, et qu'il éprouve certaines difficultés et une certaine frustration à comprendre cet enjeu.

Si vous le désirez, nous vous fournirons des renseignements additionnels sur les chaînes d'approvisionnement mondiales.

Le président : Nous aimerions beaucoup avoir des renseignements additionnels, ainsi que toute autre aide supplémentaire que vous pourriez nous apporter dans l'analyse des enjeux chinois. Si vous avez des idées sur des aspects qui pourraient nous intéresser, nous apprécierons également ces renseignements. Il va sans dire que nous voulons que notre rapport soit le plus complet possible.

Le sénateur Housakos : Quels pourcentages des exportations canadiennes en Chine sont occupés par les matières premières, les produits finis, les services et la technologie? Même si vous n'avez pas ces statistiques sous la main, j'aurais tendance à penser que la plus grande partie des exportations concerne les matières premières.

Pendant des années, les Canadiens se sont concentrés sur leurs forces, c'est-à-dire l'exportation de notre énergie, notre acier, notre bois d'œuvre et nos matières premières vers les pays en développement, selon les besoins du marché. Après des années d'échanges commerciaux avec les États-Unis, il n'est pas facile de veiller à ce que nos produits finis occupent une partie importante du marché et qu'ils demeurent concurrentiels.

Je pense qu'on peut dire qu'au cours des deux dernières décennies, le secteur manufacturier canadien a été remis en question par les marchés en émergence tels que la Chine. Que pouvons-nous faire pour aider notre secteur des produits finis à faire concurrence au marché chinois et à gagner la plus grande part possible de ce marché?

Nous parlons de marché d'environ un milliard de personnes qui deviendra encore plus fort. Son pouvoir d'achat deviendra encore plus prédominant. Que faut-il faire pour que ce secteur du marché canadien soit bien placé pour faire concurrence dans le marché de la Chine?

M. Sunquist : Cette question comporte deux volets. Je vais vous remettre l'analyse statistique et l'annexe assez importantes que j'ai en main. Je n'ai pas les totaux selon ces groupes, mais on peut le faire. Nous avons tout ce qu'il nous faut ici. Cela ne pose aucun problème.

Le deuxième volet de votre question concerne les marchandises et le commerce des produits de base. Quand j'étais jeune, on nous disait que notre force se trouvait dans les matières premières. Puis nous avons grandi en croyant que la haute technologie et d'autres produits représentaient l'avenir. Si l'on regarde la force du dollar canadien d'aujourd'hui, il a une incidence sur prix des marchandises — dans un certain sens un peu comme un pétrodollar. Dans cette situation, nous réalisons que les forces du Canada, c'est-à-dire l'uranium, le blé, le minerai de fer ou l'acier, sont toujours les mêmes.

Toutes nos études de marché, toutes nos véritables interventions sectorielles visent des services ou des produits fabriqués. Nous donnons de l'information aux petites et aux moyennes entreprises, ainsi qu'aux grandes sociétés, sur ces enjeux. Lorsque les Canadiens développent une technologie environnementale ou un autre produit, nos représentants sur le terrain cherchent des possibilités et des réseaux qui seraient utiles aux entreprises canadiennes concernées.

Toutes les entreprises doivent se doter d'une politique sur la Chine. La politique peut être de ne pas faire affaire en Chine parce que cela coûte cher, que cela prend du temps et qu'il faut les fonds nécessaires pour y parvenir. Toutefois, il faut quand même avoir une politique sur la Chine; il faut analyser la situation ou se demander s'il existe une entreprise chinoise dans le même secteur. Le marché chinois vous intéresse, mais une entreprise vend présentement ses produits aux États-Unis et votre marché américain est en danger; ou elle vend ses produits à Moose Jaw où vous êtes établi, et tout à coup votre marché local est menacé.

Il y a trois différents aspects. Toutes les entreprises canadiennes doivent avoir une politique sur la Chine analysant la provenance de la concurrence.

Ce que nous pouvons faire aider principalement les entreprises qui étudient la réponse mondiale dans leurs principaux marchés ou la Chine elle-même, est de fournir de l'information commerciale sur ce que font les concurrents, qui sont les décideurs et comment ils pourraient réussir.

Nous ne pouvons pas faire les ventes à leur place, nous ne pouvons pas fabriquer leurs produits, mais nous pouvons leur fournir l'information qui leur permettra d'entrouvrir la porte et d'être concurrentiels. Après cela, nous devons compter sur l'intelligence et la capacité des entreprises canadiennes. Nous sommes très satisfaits des réussites des entreprises canadiennes; nous devons seulement aller plus loin.

Comme l'ancien ministre du Commerce, David Emerson, le disait, il y a 15 ans, nous aurions parlé de gouvernements favorisant la réussite du secteur privé. Le grand changement est que les gouvernements actuels font concurrence aux autres gouvernements. Par conséquent, nous parlons de nos façons d'aider le secteur privé canadien à réussir en Chine ou dans n'importe quel autre marché.

Nous pouvons agir de différentes façons. En Chine, nous étudions un accord sur la protection des investissements étrangers, plusieurs ententes officielles qui accorderaient aux entreprises canadiennes un accès au marché dans différents domaines. Lorsque vous demandez comment nous pourrions aider ces entreprises, c'est ce que nous devons faire. Nous devons nous concentrer sur l'information sur les marchés et les effets.

Plusieurs d'entre vous ont posé des questions sur les taux de change. Des entreprises canadiennes sont préoccupées parce que les banques chinoises payent. Nous devons demeurer constamment à jour dans les enjeux de ce genre.

Le sénateur Housakos : La force du Canada a toujours été ses petites et moyennes entreprises. Pouvez-vous identifier certains des défis qu'elles doivent relever dans le marché chinois pour conclure des ententes de partenariats et pénétrer un marché? Ici encore, à titre de gouvernement, que pouvons-nous faire?

Les joueurs importants réussiront à entrer. Les Bombardier et les SNC-Lavalin du monde trouveront un moyen; ils semblent être capables d'entrer dans différents pays et réussir. Ma question concerne les petites et moyennes entreprises dont les produits doivent offrir un avantage supplémentaire et une valeur ajoutée qui les distingueront en Chine. Que doivent faire les petites et moyennes entreprises? Que devons-nous faire pour les préparer à pénétrer le marché?

M. Sunquist : Premièrement, certaines grandes entreprises canadiennes peuvent amener plus petites entreprises avec elles. Peu importe si vous êtes Alcan en train de réaliser un projet et que 20 ou 50 ou 100 sous-fournisseurs travaillent pour vous; nous travaillons avec la grande entreprise qui réalise des projets d'envergure afin d'en maximiser le contenu canadien. C'est une façon possible.

Il est particulièrement question des entreprises qui n'ont aucune présence dans le marché. Comment peut-on les faire participer au projet? Si SNC-Lavalin participe à la construction de l'Exposition universelle de 2010 et que le Cirque du Soleil réalise l'intérieur, quelles entreprises canadiennes fournissent l'électricité, le chauffage et la climatisation? Après avoir participé à un projet, les entreprises ont des antécédents qui confirmeront qu'elles sont présentes en Chine et ce qu'elles ont fait. Cela n'est qu'un seul exemple, mais il y en a plusieurs. Ceci est vrai tant pour les petites entreprises que pour les grandes.

Comment est-ce que nous faisons cela? Le deuxième aspect est que nous consacrons la grande partie de nos efforts aux petites et moyennes entreprises, dont le problème est habituellement le fonds de roulement. Les ventes ne se font pas lors de la première visite; trois ou quatre visites sont parfois nécessaires. Le gouvernement peut financer le projet par l'entremise d'Exportation et développement Canada. Le gouvernement peut aider avec d'autres aspects, notamment les renseignements. Les petites et moyennes entreprises ont parfois un vice-président de la production, mais aucun vice- président pour le marketing international. Comment pouvons-nous les aider? Un regroupement d'entreprises pourrait permettre de résoudre les problèmes.

Mme Kitnikone : Nous reconnaissons que les petites et moyennes entreprises font face à des défis différents dans le marché chinois. Dans certains cas, elles devront peut-être examiner soigneusement leur plan de mise en marché, leur plan d'affaires et de décider si, comme M. Sunquist l'a mentionné, la Chine est une possibilité réelle. Par contre, dans le cas des entreprises qui ont ce nous croyons être un bon profil, si nous établissons qu'il existe une possibilité pour un produit canadien dans un secteur, nous pouvons aider de manières créatives. Lorsque je dis « nous », je parle de nos collègues qui travaillent à Shanghai, à Chongqing, à Guangzhou et à Hong Kong. Je vais vous donner un exemple de ce que nous faisons.

Dans le secteur agroalimentaire, Hong Kong est un marché très sophistiqué pour les produits finis, car les dépenses de consommation et le revenu disponible sont assez élevés. Le haut-commissariat a organisé ce qu'il appelle une foire commerciale virtuelle. Nous avons une grande salle à notre disposition. Les entreprises canadiennes expédient certains produits, jus, boissons, et cetera. Les acheteurs de Hong Kong sont ensuite invités au haut-commissariat pour goûter aux produits et nous organisons une vidéoconférence qui leur permet de parler avec les représentants des entreprises canadiennes. Tout cela est fait de manière virtuelle. Les représentants des entreprises seront peut-être obligés de rester debout pendant la nuit au Canada, mais n'ont pas besoin d'acheter des billets d'avion pour contacter le marché. L'achat de billets d'avion pour aller et revenir peut représenter une dépense importante.

Nous avons également des bulletins virtuels pour les secteurs. Par exemple, à Shanghai, la chaîne de valeur mondiale est un secteur de concentration clé. Dans le secteur de l'automobile et de la technologie de l'information et des communications, deux secteurs prioritaires pour le consulat général, le délégué commercial ferait distribuer le bulletin sectoriel virtuel par le biais du réseau du délégué commercial virtuel. Les entreprises peuvent s'y abonner, prendre connaissance des bulletins et des occasions d'affaires, et savoir qui pourraient les aider. Si elles sont intéressées et veulent faire un suivi, elles peuvent communiquer avec notre délégué commercial par courriel, ce qui ne coûte pas très cher.

Nous trouvons des façons d'utiliser les technologies ainsi que les connaissances de nos délégués commerciaux sur place pour aider les entreprises canadiennes, les petites et moyennes entreprises, à pénétrer le marché.

M. Sunquist : Nous avons également 18 bureaux régionaux dans l'ensemble du Canada. Ce point est important, spécialement pour les nouvelles entreprises dans le marché ou les plus petites entreprises. Ces bureaux leur permettent de parler avec quelqu'un dans leur région. Elles peuvent obtenir l'information dont elles ont besoin ou chercher un renseignement précis sur la Chine ou un autre pays. Elles ont la possibilité de prendre des décisions sans dépenser beaucoup d'argent.

Le président : C'est probablement un point très valide que nous inclurons dans notre rapport afin de vous aider à augmenter les échanges.

Le sénateur Smith : Madame Kitnikone, vous avez utilisé une expression intéressante : le « bon profil ». Pour revenir à ce que vous avez dit, nous ne serons jamais concurrentiels dans les coûts de la main-d'œuvre, sauf dans certains cas uniques dans la technologique de pointe, les matières premières, des choses comme ça. Un des aspects qui a retenu notre attention en Russie est que lorsque nous étions en Sibérie, nous avons beaucoup entendu parler de la mine d'or de Kinross, même si nous en étions très éloignés. Nous avons également rencontré plusieurs Canadiens, originaires surtout de l'Alberta., dans les technologies liées au pétrole. Les ressemblances entre la Russie et le Canada présentent des occasions d'affaires uniques pour le Canada.

Cela peut sembler étrange, mais j'aimerais que l'on parle d'un sujet inhabituel, c'est-à-dire l'incidence de la croissance de l'immigration des Chinois au Canada.

J'ai très hâte d'aller en Chine. J'y suis allé pour la première fois il y a 35 ans alors que Mao était encore vivant. À cette époque, personne ne sortait du pays. Aucune affiche ou publicité commerciale n'était visible. À chaque jour, les gardes rouges présentaient des idées du président Mao tirées du Livre rouge; c'était surréaliste.

Nous constatons que l'économie de marché est de plus en plus ancrée. Les chiffres sont stupéfiants; des rapports de quatre pour un et des chiffres de 10 milliards et 40 milliards de dollars sont incroyables.

Pendant plusieurs années, nous avons reçu un flux d'immigration de l'Inde. Maintenant, l'Inde et la Chine sont à peu près égales, mais je sais que plusieurs entrepreneurs indiens bien établis ici depuis un bon moment aident à faire rouler les affaires.

Avez-vous observé la même chose avec ceux qui sont arrivés au Canada au cours des dernières années? Il faut peut- être avoir été en affaires pendant une génération ou deux, et être au courant des possibilités qui pourraient convenir à des entreprises canadiennes là-bas. Ces personnes ont besoin de contacts personnels et des réseaux connexes pour lancer ces entreprises. Est-ce que cela commence à se produire un peu? Pouvez-vous nous en parler?

M. Sunquist : Vous venez de soulever un point que j'aurais dû aborder dans mon introduction. La plus importante diaspora au Canada est en fait la diaspora chinoise qui est plus importante que la diaspora indienne. On compte environ 1,2 million de personnes d'origine chinoise, tandis qu'un peu moins d'un million sont d'origine indienne.

Le sénateur Smith : Il existe deux catégories. Il y a le groupe plus ancien des Cantonais et le groupe plus récent.

M. Sunquist : Il semble que la diaspora chinoise serait associée à un plus petit groupe d'entrepreneurs. J'aimerais que ces personnes soient présentes en plus grand nombre au sein du gouvernement et nous tentons de les attirer aux Affaires étrangères. Nous espérons qu'elles seront plus nombreuses à obtenir des postes de cadre supérieur dans les entreprises canadiennes, parce que c'est ainsi que l'on pourra comprendre la culture du marché. Un grand nombre d'entrepreneurs d'origine chinoise sont en affaires au Canada. Leur présence est présentement concentrée dans les petites et moyennes entreprises, mais ils sont de plus en plus présents dans les grandes entreprises.

Le sénateur Smith : Dans le cas de la diaspora indienne, il y a Prem Watsa, qui est très populaire, et beaucoup de va- et-vient. Je ne connais aucune personne de la communauté chinoise qui soit de la même catégorie, mais j'ai la conviction qu'il y en a et j'ai la conviction cela se produira. Avez-vous les mêmes impressions?

M. Sunquist : Je ne pense pas en fonction des personnalités importantes. Le meilleur exemple serait Li Ka-shing qui possède 20 p. 100 des ports responsables de 20 p. 100 du commerce mondial. Un de ses deux fils dirige Husky Oil. Il y a quelques cas de ce genre, mais ce n'est pas habituel.

Je vais revenir aux commentaires formulés par le président sur ce que vous pourriez étudier et l'importance des perceptions de la Chine envers le Canada. Il s'agit d'un genre d'éducation. Je pense que le secteur le plus important de tous serait le marketing et l'augmentation de la présence des Chinois au Canada, car ce sont eux qui deviendront nos meilleurs vendeurs. Il existe des associations d'anciens étudiants qui soutiennent les universités, qui croient en la recherche et au développement en provenance du Canada et qui nous connaissent. Il y a de plusieurs secteurs. Nous en avons parlé, il s'agit des petites et moyennes entreprises et des produits de base.

Toutefois, à long terme, le travail le plus important que nous devons faire est d'encourager la participation des universitaires de tous les niveaux, anglais et français langue seconde, technologies, universités et études supérieures.

Je n'ai pas son nom exact sous la main, mais il existe une association des professeurs chinois. Il y a aujourd'hui environ 1 200 professeurs d'origine chinoise dans les universités canadiennes. Ils sont regroupés au sein d'une association. C'est ce genre d'initiatives que nous devons encourager.

Le sénateur Mahovlich : Parmi les 10 plus grandes banques au monde, combien sont des banques chinoises? Pendant la crise économique, plusieurs banques américaines ont fermé leurs portes. Je n'ai pas entendu parler du système bancaire en Chine. Pouvez-vous nous en parler?

M. Sunquist : Le système financier canadien s'est révélé si solide que plusieurs de nos banques qui étaient à peu près au 20e rang mondialement figurent maintenant parmi les dix plus importantes. Vous l'avez bien dit, une grande partie de la compétition a disparu, mais c'est également en raison de la bonne gestion et d'une réglementation appropriée.

En Chine, nous parlions de la solidité de notre communauté financière. Si je ne me trompe pas, de banques chinoises sont parmi les dix premières, mais quatre ou cinq autres figurent également parmi les 25 premières, c'est donc dire que le système financier de la Chine est très solide. C'est aussi pour cette raison que les banques canadiennes, notamment la Banque de Montréal, la Banque Scotia et la Banque Royale sont en Chine, avec nos grands assureurs tels que Manuvie et Sun Life.

Les membres de la communauté financière ont un certain respect réciproque parce qu'ils peuvent travailler ensemble. Cette situation est plus récente qu'ancienne. Il y a dix ou quinze ans, auriez-vous cru aux bilans ou à la gestion du risque des banques chinoises? Nous aurions eu des doutes. Beaucoup de Canadiens se sont fait prendre par ceux avec qui ils faisaient affaires. Aujourd'hui je ne peux pas affirmer que les systèmes financiers canadiens et chinois sont aussi bons l'un que l'autre; je pense que le système canadien est meilleur. Toutefois, pendant la crise économique, les banques chinoises n'ont pas souffert comme les banques européennes.

Le sénateur Mahovlich : Y a-t-il des banques canadiennes à Beijing?

M. Sunquist : J'ignore si vous les rencontrerez à l'occasion des réceptions, mais la Banque Scotia et la Banque de Montréal sont toutes deux présentes en Chine. Une partie de leurs activités est de prêter à leurs clients corporatifs canadiens présents en Chine, mais d'autres banques ont des bureaux de représentation en Chine.

Nous communiquer avec notre conseiller économique pour lui demander s'il est possible d'inviter des représentants des banques dans certaines réceptions afin que vous puissiez faire leur connaissance. Vous avez soulevé un point intéressant.

Le sénateur Mahovlich : Ma dernière visite à Beijing a eu lieu en 1988. Hong Kong était un endroit différent. J'ai l'impression que Hong Kong a exercé une influence plus grande sur la Chine que la Chine l'a fait sur Hong Kong. Est- ce que je me trompe?

M. Sunquist : Si vous posez cette question à cinq personnes et vous obtiendrez six opinions différentes à ce sujet. Depuis les années 1980, Hong Kong a été considéré par les Chinois comme leur image publique. Hong Kong a un bon système bancaire, d'intéressantes entreprises commerciales et une vision mondiale; il est clair que les décideurs chinois ont appris des leçons de Hong Kong. De son côté, Hong Kong a été avantagé par le fait d'être la plus importante communauté financière pour tous les grands projets réalisés par la Chine. La relation fut réciproquement avantageuse. Il s'agit d'un pays avec une unité autonome spéciale.

L'ALCC, l'Association législative Canada-Chine entretient des relations avec le Congrès national du peuple en Chine. Nous n'avons pas d'organisation équivalente à Hong Kong pour l'instant. La richesse de Hong Kong s'est multipliée plusieurs fois depuis son retour à la Chine. C'est une évolution intéressante. Vous avez raison, la Chine a appris énormément de Hong Kong, et naturellement aujourd'hui Shanghai et Hong Kong se disputent les honneurs.

Le sénateur Mahovlich : Nous sommes mondialement connus pour nos compétences particulières dans le domaine des mines. Y a-t-il plusieurs entreprises minières canadiennes en Chine?

M. Sunquist : Oui, mais c'est l'un de nos problèmes parce que nous pouvons faire de l'exploration, mais pas de l'exploitation. Il y a peut-être des mines d'or, mais aucune loi ne nous permet de transformer ces activités en entreprises rentables. Nous sommes présents dans diverses exploitations minières là-bas, mais les frustrations sont grandes.

Le sénateur Mahovlich : Est-ce que l'on travaille toujours là-dessus?

M. Sunquist : Oui.

Le sénateur Mahovlich : Que se passe-t-il avec le hockey? Est-ce qu'il y a des patinoires à Beijing?

M. Sunquist : Les Chinois ont une équipe de hockey féminine. Il y a aussi une équipe masculine, mais elle est de niveau C au plan mondial. Leurs patineurs de vitesse sont forts, mais nous espérons avoir l'avantage d'être chez nous aux Jeux olympiques.

Le sénateur Mahovlich : Nous n'avons rien à craindre pour les prochaines années?

M. Sunquist : Ils ont gagné des championnats de patinage artistique pendant deux ans, et d'autres événements. Comme dans plusieurs pays, le sport est prioritaire. Une quantité énorme d'argent est investie dans les infrastructures sportives, les patinoires, et cetera. Qui aurait pensé qu'ils gagneraient au curling? Nommez n'importe quel sport; ils auront fait des investissements.

Le président : M. Sunquist, vous pourriez étudier une idée que je viens d'avoir. Les Chinois aimeraient peut-être échanger Frank Mahovlich. Je ne sais pas ce que nous pourrions obtenir en retour, mais cela devra être suffisamment important sinon nous n'accepterons pas.

M. Sunquist : J'étais affecté en Chine lorsque le plus grand joueur de basket-ball s'y trouvait. Il mesurait plus de sept pieds. Il s'est présenté un jour au kiosque de l'immigration et nous lui avons demandé de venir pour une entrevue parce que tous les agents d'immigration voulaient obtenir son autographe. Mais c'est un sujet différent.

Il devrait y avoir des échanges. Peut-être qu'un futur choix de repêchage pourrait être un Frank Mahovlich contre une étoile de la NBA.

Le président : Vous devriez y penser et nous donner quelques idées parce que nous pourrions décider de le vendre lorsque nous serons là-bas.

M. Sunquist : Je préfère ne pas me prononcer là-dessus.

Le président : C'est mon ancien camarade de classe, alors j'aurais beaucoup de problèmes si je faisais cela.

Le sénateur Zimmer : Les obstacles aux investissements sont fréquents dans les marchés émergents. Les entreprises étrangères qui sont présentes sur les marchés des économies émergentes déplorent le manque de transparence, la lourdeur et la longueur du processus d'agrément, et depuis le 11 septembre, l'équilibre est difficile à maintenir. D'un côté, nous désirons participer aux marchés ouverts, mais en même temps, nous voulons nous assurer que nos pays sont sûrs; c'est une décision difficile.

Pouvez-vous décrire certains des obstacles aux investissements et pouvez-vous fournir des exemples de leur incidence sur la capacité des entreprises canadiennes d'investir et de mener des activités en Chine? À votre avis, quels obstacles aux investissements revêtent le plus d'importance et comment serait-il possible de les surmonter?

M. Sunquist : Dans la plupart des cas, les entreprises canadiennes investissent dans une région ou même dans une municipalité de la Chine. Par exemple, la première fois que Manuvie est allée en Chine, c'était dans une ville. Investir des montants substantiels pour les ressources de marketing ou autres à un même emplacement est difficile. Nous venons de parler de la situation des mines. Les gens entreprennent des activités d'exploration parce qu'ils croient que les lois vont changer et qu'ils pourront non seulement explorer, mais également exploiter les ressources.

Cela nous ramène aux questions soulevées par d'autres personnes sur le fait que les lois en Chine deviennent plus régionales à mesure qu'elle s'éloigne d'une économie contrôlée par l'administration centrale.

Il est plus facile d'aller à Shanghai parce que cette ville est loin de Beijing. Elle élimine progressivement les processus réglementaires. L'ancien ministre du Commerce est maintenant le secrétaire du parti à Chongqing. Le gouvernement l'utilise à titre de modèle pour encourager l'investissement étranger. En Chine, le plus difficile est que l'investissement doit être régional, et parfois même local, ce qui oblige les entreprises à déterminer si le marché qui existe est bien celui qu'elles recherchent.

Le problème du manque de transparence était plus important autrefois qu'il ne l'est aujourd'hui, mais il existe encore. Je ne veux pas vous induire en erreur, mais il y a un plus grand nombre de cabinets d'avocats occidentaux et de personnes qui comprennent comment naviguer dans une myriade de problèmes. J'essaie de régler les questions comme celles touchant les normes en travaillant avec le Groupe CSA à la préparation de protocoles d'entente sur la reconnaissance conjointe des normes électriques. Les enjeux sont nombreux.

Vous devez vous rappeler que l'aspect négatif de la bureaucratie a été perfectionné en Chine. Les règlements sont partout. Par conséquent, il est beaucoup plus facile et moins risqué pour un représentant de respecter les règlements que de chercher à les contourner.

Notre investissement est relativement peu élevé par rapport à plusieurs autres pays. Si les autres trouvent des façons et qu'ils ont la volonté requise, alors nous devons faire quelque chose à ce sujet.

Mme Kitnikone : J'ai eu l'honneur de servir en Inde et en Chine. J'ignore si la bureaucratie a été perfectionnée en Inde ou en Chine. Malgré ce que M. Sunquist a dit, les Nations Unies ont présenté des statistiques intéressantes. La Chine arrive au troisième rang mondial des destinations de l'investissement derrière les États-Unis et le Royaume-Uni. De toute évidence, malgré les barrières, il s'agit d'une destination populaire pour l'investissement.

Le manque de transparence nous préoccupe, principalement parce que l'intérêt envers l'investissement canadien en Chine est surtout dans le secteur des mines et des ressources naturelles. La difficulté, comme M. Sunquist l'a mentionné plus tôt, est que nous ne pouvons pas exploiter ce que nous avons exploré. En outre, une grande partie de nos forces est dans le secteur de la technologie de pointe, et nous aimerions en profiter dans le cadre de l'investissement en Chine. Nous sommes cependant préoccupés par la protection de la propriété intellectuelle, les droits de propriété intellectuelle.

La Chine a une loi assez acceptable sur les droits de propriété intellectuelle; son problème concerne l'application. Lorsqu'une entreprise chinoise est dans une situation de violation du droit d'auteur, il est possible que le cas soit soumis à un tribunal local, et parfois la politique locale s'en mêle. Cette situation peut aboutir à un résultat avec lequel nous sommes en désaccord. C'est pourquoi nous aimerions conclure un accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers avec la Chine. Un accord de ce genre fournirait une plus grande prévisibilité aux entreprises canadiennes intéressées à investir en Chine. En attendant d'avoir un accord et une procédure judiciaire équitable en Chine, nous pouvons faire appel à d'autres mécanismes, tels que la Commission mixte sur l'économie et le commerce annuelle que nous avons au niveau du sous-ministre avec la Chine. Un groupe de travail a été formé dans le cadre de la Commission afin d'étudier les enjeux relatifs aux DPI. Le ministre du Commerce, qui est notre homologue dans ce domaine, a fait preuve d'une grande volonté à entendre notre cause. Nous avons soulevé dernièrement avec eux un cas concernant les entreprises telles que Corel. Des mécanismes nous permettent de mettre le gouvernement chinois au courant des intérêts des entreprises canadiennes, et qu'il pourrait bénéficier du resserrement de son propre processus de mise en œuvre des DPI.

Au cours de sa récente visite ici, le vice-ministre du Commerce, qui est responsable du portefeuille d'investissement, a indiqué qu'il était très conscient de l'importance des DPI parce que la Chine consacre beaucoup d'efforts à la recherche et au développement afin de faire passer son industrie de fabrication de base à une industrie à valeur ajoutée. Il est dans l'intérêt de la Chine de tenir compte de la protection des DPI parce qu'elle connaît une croissance exponentielle dans la recherche et le développement, ainsi que dans la publication. Cela pourrait être une amélioration intéressante à mesure que les Chinois deviendront plus actifs dans ces domaines.

Le président : Je vous remercie d'essayer de nous faire comprendre certains de ces enjeux complexes. Je suis certain que vous reviendrez bientôt, non seulement pour nous parler d'autres pays, mais aussi pour discuter de certaines des conclusions de notre rapport.

M. Sunquist : Monsieur le président, les membres du Comité qui voyageront en Chine rencontreront des hauts dirigeants. N'oubliez pas qu'il est surtout question de leur perception du Canada et des entreprises canadiennes. Que vous étudiez la politique gouvernementale, ou que vous parliez avec le CNP ou des associations chinoises de gens d'affaires, informez-vous sur leur vision du Canada à titre de partenaire. Que pensent-ils des entreprises canadiennes? Est-ce que nous manquons de dynamisme? De produits? Les entreprises sont-elles trop petites? Ces réponses vous aideront à préparer votre rapport et elles m'aideraient certainement à comprendre comment vos interlocuteurs perçoivent le Canada. D'une manière globale, cela nous montrerait quelles devraient être nos priorités pendant les prochaines semaines, mois et années

Je vous remercie de m'avoir offert cette occasion. Je vous souhaite un bon voyage. Je vous assure que notre ambassadeur — notre ministre responsable de l'économie et du commerce — attend avec impatience votre visite, tout comme les Chinois.

Le président : Merci.

(Le comité poursuit ses travaux à huis clos.)


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