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Délibérations du comité sénatorial permanent des
Langues officielles

Fascicule 6 - Témoignages


OTTAWA, le lundi 11 mai 2009

Le Comité sénatorial permanent des langues officielles se réunit aujourd'hui, à 17 h 1, pour faire une étude sur l'application de la Loi sur les langues officielles, ainsi que des règlements et instructions en découlant, au sein des institutions assujetties à la loi. Sujet : les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010.

Le sénateur Maria Chaput (présidente) occupe le fauteuil.

[Français]

La présidente : J'aimerais souhaiter la bienvenue à tous au Comité sénatorial permanent des langues officielles. Je suis le sénateur Chaput, présidente du comité.

Les sénateurs présents aujourd'hui et membres du comité sont : le sénateur Champagne, du Québec, vice-présidente du comité; le sénateur Mockler, du Nouveau-Brunswick; le sénateur Losier-Cool, du Nouveau-Brunswick également; et le sénateur Jaffer, de la Colombie-Britannique.

Nous accueillons aujourd'hui un groupe clé impliqué dans la télédiffusion des Jeux Olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver et Whistler.

Le reflet de la dualité linguistique du Canada dans le dossier des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver et Whistler est un sujet important pour le comité, et la télédiffusion est un aspect primordial pour assurer ce reflet.

À notre comité ce soir, comparaissent des représentants du Consortium médiatique canadien de diffusion olympique et ses représentants : M. Gerry Frappier, chef de mission de langue française, président de RDS et de RIS; M. Rick Brace, président de la Section de la planification des revenus commerciaux et des sports, et de CTV Inc.; et M. David Goldstein, vice-président principal des Affaires réglementaires de CTVglobemedia Inc..

Le comité vous remercie d'avoir accepté son invitation à comparaître aujourd'hui et d'être disponibles pour répondre aux questions des sénateurs jusqu'à 18 h 30 si besoin il y a.

Je vous invite à prendre la parole.

Rick Brace, président, Planification des revenus commerciaux et des sports, CTV Inc., Consortium médiatique canadien de diffusion olympique : Bon après-midi, madame la présidente, mesdames et messieurs les sénateurs et le personnel du comité.

[Traduction]

Merci de nous avoir invités à discuter avec vous des projets enthousiasmants du Consortium médiatique canadien de diffusion olympique en ce qui concerne la couverture radiodiffusée en français des Jeux olympiques d'hiver de 2010.

Il nous fait plaisir de vous présenter cette mise à jour sur les progrès que nous avons réalisés depuis notre comparution devant votre comité en décembre 2006. Je suis le président de la planification des revenus commerciaux et des sports à CTV Inc. Je suis heureux d'avoir avec moi aujourd'hui Gerry Frappier, qui est le chef de mission pour les services de radiodiffusion de langue française du Consortium médiatique canadien de diffusion olympique, et aussi le président du Réseau des sports (RDS) et du Réseau Info-Sports (RIS). Je suis également accompagné de David Goldstein, vice-président principal, Affaires réglementaires, à CTVglobemedia.

CTVglobemedia tire une énorme fierté d'être le partenaire radiodiffuseur officiel des Jeux olympiques de 2010 dans son propre pays. La garantie que nous offrons est celle de présenter le maximum d'heures de couverture sur le maximum de plateformes, couverture qui sera d'ailleurs la plus complète jamais vue. Nous nous engageons à raconter les histoires, à créer les héros et à faire bien connaître le nom des athlètes canadiens dans les foyers de notre pays, et ce dans les deux langues officielles.

Pour accomplir notre vision, nous avons réuni certains des meilleurs services de radio et de télévision au Canada. Rogers est notre principal partenaire radiodiffuseur, mais nous travaillons également avec RDS, RIS, TQS, APTN et Corus Radio. En tant que chef de mission pour le côté français, Gerry se charge de veiller à la coordination avec nos partenaires et il fait sien notre engagement en vue d'assurer un niveau sans précédent de couverture en français.

Il nous est possible d'assurer cette couverture jamais vue auparavant, car, pour la première fois, un radiodiffuseur canadien diffusera chaque seconde des événements en direct par l'intermédiaire d'un de ses services de télévision de langue française, tout comme le feront ses services de télévision de langue anglaise. Pour préciser, cela signifie que la totalité des 655 heures d'événements en direct des jeux d'hiver de 2010, les cérémonies d'ouverture et de clôture y compris, en passant par le match de hockey de la médaille d'or et bien plus encore, sera diffusée dans les deux langues officielles. Cela n'a jamais été accompli jusqu'ici.

Passons maintenant aux autres plateformes de radiodiffusion. Nous avons accordé à Corus Radio — laquelle dispose de dix stations de radio de langue française au Québec — l'accès exclusif à tout le contenu de RDS et de TQS. Cette mesure lui permettra de diffuser des reportages et les dernières nouvelles en direct sur place pendant les Jeux olympiques, y compris la description intégrale en direct des matchs des équipes de hockey masculines et féminines et aussi l'accès à la prise audio pour télédiffusion simultanée des événements de médaille d'or et des entrevues avec nos athlètes. De plus, toute la couverture assurée par TQS et RDS sera diffusée en direct sur Interne et sera disponible sur demande sur notre plateforme à large bande.

Grâce à notre plan de diffusion des plus complets, les Canadiens pourront regarder un nombre illimité d'heures des Jeux et choisir ce qu'ils veulent quand ils veulent. En fait, il y aura plus d'occasions d'écoute qu'il n'en a eu dans les cas de tous les Jeux olympiques précédents qui ont été couverts par la presse électronique. Ensemble, les services de télévision et les services de diffusion à large bande assureront aux Canadiens 4 500 heures de visionnement d'événements olympiques.

[Français]

Gerry Frappier, chef de mission de langue française, président de RDS et RIS, Consortium médiatique canadien de diffusion olympique : Madame la présidente, nous sommes conscients que le comité se préoccupe du fait qu'il ne sera pas possible pour un petit pourcentage de Canadiens de regarder les Jeux. Je vous assure que depuis que nous avons obtenu les droits de diffusion pour les Jeux en 2006, nous veillons à une distribution sur une très grande échelle et à davantage d'accessibilité pour les réseaux de langue française.

Voici ce que nous avons accompli à cet égard jusqu'à maintenant. Nous avons communiqué avec tous les services de câblodistribution et de satellites tant de grande que de petite taille à l'extérieur du Québec pour leur offrir les signaux de TQS, RDS et RIS afin qu'ils puissent à leur tour offrir l'accès gratuit à ces signaux aux clients actuels qui ne sont pas des abonnés de ces chaînes.

Selon nos estimations, les six principaux distributeurs desservent 93 p. 100 des foyers équipés d'un service de câblodistribution ou de satellite à l'extérieur du Québec. Tous les six ont indiqué qu'ils sont prêts à participer à notre offre de visionnement gratuit. Le reste, soit sept p. 100, est desservi par 200 services de distribution de petites et de moyennes tailles. Environ la moitié de ceux-ci sont représentés par le Canadian Cable Systems Alliance, que nous appelons le CCSA, qui a convenu de solliciter l'appui de ses membres quant à notre offre de visionnement gratuit.

Les distributeurs de services de télécommunications représentent à peu près la moitié du 7 p. 100. Nous sommes heureux de vous annoncer qu'ils ont fait bon accueil à notre offre.

Le reste des services de distribution, des indépendants dont le nombre s'établit à environ 100, représente moins de 1 p. 100 des foyers desservis par le câble et le satellite à l'extérieur du Québec. Nous leur avons tous fait parvenir une offre écrite de visionnement gratuit. Nous avons fait le suivi de la correspondance avec des appels téléphoniques. Il convient de préciser que la plupart de ces services sont de très petites tailles et peuvent même englober des entités comme des motels, par exemple.

Nous avons également transigé avec l'Association des hôteliers de Vancouver, laquelle nous a aidés à assurer l'accès universel de nos signaux en langue française dans leurs établissements. On parle d'environ une centaine d'hôtels pour la grande région.

À l'heure actuelle, environ 96 p. 100 des francophones du Canada écoutent les stations de langue française qui diffuseront les Jeux olympiques. Ce pourcentage augmentera grâce à l'appui de nos partenaires distributeurs qui acceptent notre offre de visionnement gratuit.

Nous reconnaissons entièrement que la réussite de notre offre de visionnement gratuit dépend de la participation des partenaires distributeurs. Par conséquent, votre aide pour encourager ces services de distribution à participer dans la plus grande mesure possible serait appréciée.

Finalement, cette période de visionnement gratuit aura lieu pendant tout le mois de février et non seulement pendant la durée des Jeux. Les téléspectateurs pourront ainsi participer aux préparatifs en prévision des Jeux et à leurs conclusions de sorte que le mouvement olympique sera prolongé au-delà d'être simplement un événement sportif d'une durée de 17 jours.

Comme le sait probablement le comité, un nombre considérable d'athlètes canadiens qui participeront aux Jeux olympiques d'hiver sont issus du Québec et, comme l'a fait remarquer Rick au début de la présentation, nous tenons à raconter leurs histoires, à créer les héros et à faire en sorte que le nom de chacun soit connu dans tous les foyers canadiens. Nous sommes bien partis pour réaliser cet objectif.

Premièrement, nous avons réuni une équipe de production de langue française qui compte plus de 200 spécialistes, les plus renommés du domaine de la radiodiffusion. Leur seule tâche sera de veiller au maintien de qualité la plus élevée possible.

Ces personnes seront présentes sur tous les sites de compétition et réaliseront des productions autonomes à chaque endroit. Elles bénéficieront également de la plus grande indépendance éditoriale.

Deuxièmement, la liste des personnalités en ondes est insurpassée. On y retrouve le nom de plusieurs grandes personnalités connues du monde des sports francophone, tant à l'heure actuelle que de grandes vedettes du passé, entre autres Alexandre Despatie, Jean-Luc Brassard, Richard Garneau, Pierre Houde et Gaétan Boucher, qui sauront ajouter un aspect unique à leurs analyses et à leurs récits d'un point de vue d'athlète.

Troisièmement, nous avons créé et doté en personnel un bureau distinct de langue française à Vancouver, lequel est déjà opérationnel depuis janvier et se charge de présenter les nouvelles et les mises à jour sur une base régulière.

Quatrièmement, nous avons entamé plusieurs projets de programmation préolympique uniques, qui passent déjà sur les ondes de nos partenaires radiodiffuseurs de langue française. Il s'agit entre autres d'une émission hebdomadaire à RDS qui s'intitule « Vers Vancouver 2010 » pour mettre nos athlètes en valeur. La patineuse de vitesse Nathalie Lambert, qui a participé à quatre différents Jeux olympiques, qui est également chef de mission pour le Canada en 2010, agit régulièrement à titre de chroniqueuse dans notre émission.

Cinquièmement, nous avons fait le nécessaire pour assurer la couverture à partir du quartier français, lequel sera construit sur l'île Granville, lieu où des représentants de plusieurs provinces et pays de la francophonie seront présents. Nous serons donc en mesure de couvrir non seulement les Jeux olympiques en soi, mais aussi le côté des olympiades culturelles.

Comme vous pouvez le constater à la lecture de notre présentation, le réseau CTV est résolu à offrir la meilleure couverture qui soit, tant du point de vue de la qualité que de la quantité, aux francophones à travers le Canada. Dans ce processus, nous avons été guidés par les résultats des mesures d'approche proactives envers plusieurs associations francophones, lesquelles ont participé à nos discussions en ce qui concerne nos plans de couverture des Jeux olympiques.

Un de ces organismes a comparu devant vous, soit la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures, laquelle fut très habilement représentée par M. Guy Matte. Nous sommes de plus, constamment en communication avec Jacques Gauthier qui siège au comité COVAN. Je crois que M. Gauthier a également comparu devant le comité du Sénat.

Nous partageons le point de vue qu'ils vous ont exprimé, à savoir que le niveau de collaboration mutuel s'est avéré très productif et élevé. Nous les avons tenus au courant de nos plans de développement continus et ils nous ont fait part de leur appui, de leur satisfaction et de leur confiance. Du moins, j'espère que c'est ce qu'ils vous ont dit lorsqu'ils ont comparu ici devant vous.

[Traduction]

M. Brace : Pour conclure, le réseau CTV est conscient du fait que l'occasion pour le Canada de tenir les Jeux olympiques est aussi une occasion exceptionnelle de faire valoir la dualité linguistique du Canada au monde entier. Nous n'avons pas traité cette occasion à la légère et nous sommes d'avis que les plans de couverture radiodiffusée que nous vous avons expliqués en font preuve.

[Français]

Nous vous remercions de l'occasion de comparaître aujourd'hui, et nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.

Le sénateur Champagne : Messieurs, merci de comparaître à nouveau devant le comité. Je crois que vous nous apportez d'excellentes nouvelles. Je pense en particulier à ce qu'a dit M. Frappier au sujet des hôtels qui offriront la télédiffusion en français.

Je pense que c'est une excellente nouvelle parce nous sommes allés à Vancouver il n'y a pas si longtemps et, dans certains hôtels, il était à peu près impossible d'avoir accès à des émissions de télévision en français. Je trouve extraordinaire que vous vous occupiez aussi des olympiades culturelles puisque nous travaillons ensemble à bâtir cette Place de la francophonie à Granville. Je pense qu'il s'agit également d'une bonne nouvelle.

Vous nous avez parlé de tout ce qui se passerait au mois de février et je me demande ce qui va se passer lors des Jeux paralympiques. C'est la raison pour laquelle demain, je proposerai une motion qui portera sur l'inquiétude en ce qui concerne ces Jeux paralympiques.

En mars dernier, j'étais à Valcartier à l'occasion du lancement du compte à rebours des Jeux paralympiques et j'ai pu rencontrer certains de nos athlètes. J'ai aussi vu certains de nos soldats travailler dans un magnifique gymnase.

Je me suis informée et il semble que le consortium et le COVAN ne sont toujours pas arrivés à une entente en ce qui concerne les Jeux paralympiques. Si un de nos athlètes paralympiques montait sur le podium, je voudrais davantage de temps consacré à l'événement au bulletin de nouvelles de fin de soirée. J'aimerais voir davantage de ces athlètes qui travaillent aussi fort, sinon davantage que les autres. Où en êtes-vous dans le processus d'entente entre le COVAN et votre consortium pour la diffusion des Jeux paralympiques?

[Traduction]

M. Brace : C'est pratiquement chose faite et nous allons pouvoir annoncer nos plans définitifs très prochainement. Il y aura beaucoup plus que 30 secondes après les bulletins de nouvelles. Il y a seulement six compétitions aux Jeux paralympiques, ce qui est beaucoup moins que les Jeux olympiques et par conséquent, la couverture sera plus limitée. Nous avons l'intention de diffuser — et vous êtes les premiers à l'apprendre — le match de hockey sur luge de la médaille d'or en direct, épreuve à laquelle, comme vous le savez, notre personnel militaire est très fier de participer. C'est un sport incroyable qui sera diffusé en direct en français et en anglais.

Du côté français, nous allons offrir au minimum 25 heures de diffusion. C'est plus que ce qui a jamais été diffusé auparavant des Jeux paralympiques. Nous mettons la dernière main à nos plans, mais nous vous aviserons volontiers lorsqu'ils seront achevés. Je peux vous promettre qu'il y en aura beaucoup plus que tout ce que vous avez pu voir auparavant.

Le sénateur Champagne : Ce sont d'excellentes nouvelles. Ces hommes et ces femmes travaillent tellement fort pour devenir membres des équipes olympiques. Pensez à quelqu'un comme Chantal Petitclerc. Combien de temps a-t-il fallu pour que nous apprenions à la connaître et à l'apprécier? Je sais qu'elle a participé aux Jeux paralympiques d'été. Nous avons aussi parlé à Benoit St-Armand, le gardien de but de l'équipe canadienne de hockey sur luge. Je suis ravie. J'aurai d'autres questions à vous poser, mais je tenais à aborder cette question. Vous nous rendez optimistes, ce qui est une bonne chose.

Le sénateur Jaffer : À mon tour, je tiens à vous féliciter. Depuis la première fois que nous nous sommes rencontrés, je crois que vous avez vraiment fait des efforts. Au dernier paragraphe de votre mémoire, vous affirmez que vous allez « faire valoir la dualité linguistique du Canada au monde entier ». Ces paroles sont très encourageantes et je vous en félicite.

Vous avez bien dit que tous les hôtels sont couverts maintenant, n'est-ce pas?

M. Brace : J'ai collaboré personnellement avec la Vancouver Hotel Association. Nous avons obtenu l'accord des représentants de l'association et, pour être absolument clair, ils m'ont dit que, si la compagnie Shaw s'occupe de la distribution des chaînes, ils pourront les offrir dans les hôtels. Nous avons eu des entretiens avec Shaw, et ses représentants ont accepté le principe de cette collaboration, ce qui nous a permis de conclure cet accord aujourd'hui.

Cela dit, il reste encore du travail à faire à Whistler. Nous nous sommes occupés des hôtels de Vancouver, et maintenant ce sera le tour de Whistler, mais ce n'est pas un lieu désagréable à visiter de temps en temps. Je vous ferai certainement un rapport à ce sujet-là aussi.

Le sénateur Jaffer : Je vous félicite là-dessus aussi. Puisque je suis moi-même de la Colombie-Britannique, je tiens certainement à ce que les visiteurs qui viennent chez nous puissent suivre les Jeux olympiques dans les deux langues. Je me réjouis donc d'apprendre cela.

Je vous ai peut-être mal compris en vous écoutant, mais lorsque vous parlez de la francophonie, il ne s'agit pas uniquement du Québec, mais des francophones de partout dans notre pays. Il y aussi un autre groupe en croissance, et ce sont les francophones qui viennent de diverses régions du monde pour s'établir dans notre pays. Est-ce que vous les faites intervenir dans certaines de vos émissions, car on pourrait certainement souligner leur apport? Avez-vous réfléchi à la manière dont vous pourriez les inclure?

M. Brace : Parlez-vous des athlètes qui viennent participer aux épreuves sportives?

Le sénateur Jaffer : Je songe aux athlètes qui viennent participer aux épreuves sportives, mais aussi aux membres de la francophonie. Ainsi par exemple, dans ma province de la Colombie-Britannique, des francophones d'autres régions du monde sont de plus en plus nombreux à venir s'y établir. Allez-vous faire participer ces collectivités à vos émissions et à vos radiodiffusions?

M. Brace : Je vais céder la parole à M. Frappier, mais je peux vous répéter ce qu'il a déjà mentionné dans sa déclaration liminaire, à savoir que nous avons ouvert à Vancouver un bureau chargé d'obtenir les histoires et de les évoquer sur les ondes au moment opportun.

M. Frappier : Je me demande si vous voulez dire qu'ils participeront à nos activités de production.

Le sénateur Jaffer : C'est exact.

M. Frappier : Nous avons déjà embauché la plupart des membres de notre personnel. Cela dit, le travail à cet égard est toujours en cours. Il dure depuis deux ans maintenant. La plupart de ces employés doivent avoir suivi une formation pertinente ou tout au moins avoir acquis une expérience elle aussi pertinente, soit dans le monde des sports ou des médias. Il est tout à fait normal de vouloir disposer des meilleurs dans leur domaine.

Ainsi par exemple, même si un skieur français s'est établi au Canada et est devenu Canadien, il pourrait difficilement surpasser Jean-Luc Brassard sur le plan de la renommée et de la capacité à décrire les skieurs à l'œuvre et leurs résultats pour les téléspectateurs francophones. Je ne sais pas si c'est bien ce que vous voulez dire.

Pour ce qui est de notre bureau de Vancouver, Anik de Repentigny, notre journaliste sur les lieux, couvre tout ce qui a trait aux Jeux olympiques. Elle fait des reportages sur la préparation de tous les sites de compétition, ainsi que sur l'état de parachèvement du village olympique. Elle a aussi interviewé des membres importants du CIO et quiconque dont l'histoire fait partie de la montée vers les Jeux olympiques. Ai-je bien compris votre question?

Le sénateur Jaffer : Oui, vous l'avez comprise. Maintenant, j'aimerais savoir si vous faites participer la collectivité francophone de la Colombie-Britannique; des gens qui sont peut-être venus d'autres régions du monde, mais qui vivent maintenant en Colombie-Britannique. Vous avez répondu partiellement à la question.

M. Frappier : Je ne vois pas ce que je pourrais dire d'autre sur le sujet.

Il faut que les gens maîtrisent bien la langue. Notre recherche ne s'est pas fondée avant tout sur leur origine. Ils doivent absolument être extrêmement compétents, avoir beaucoup d'expérience en tant qu'animateurs ou athlètes et très bien maîtriser la langue française. C'est très simple, nous avons retenu les meilleurs candidats.

Bien que bon nombre d'entre eux viennent du Québec, nous n'avions pas pour objectif de n'embaucher que des francophones de cette province. Nous avions décidé de recruter les meilleurs, et c'est ce que nous avons fait, quel que soit leur lieu d'origine.

Le sénateur Jaffer : J'aimerais beaucoup en savoir davantage au sujet de votre bureau de services en français à Vancouver. Pouvez-vous le faire?

M. Frappier : On y trouve un producteur, un caméraman et une journaliste à plein temps qui tous se consacrent exclusivement à nos services. La journaliste y a déménagé en novembre et y travaille depuis janvier. Elle nous fournit des synopsis de reportages au moins deux ou trois fois par semaine, et cet abondant contenu n'est pas diffusé seulement à notre bulletin de nouvelles, mais aussi dans le cadre de l'émission « Vers Vancouver 2010 », dont l'animateur est Claude Mailhot. Anik collabore régulièrement à cette émission.

Au fur et à mesure que nous nous activerons et que les Jeux se rapprocheront, plusieurs autres journalistes arriveront à Vancouver pour participer aux activités de préparation, mais c'est elle qui demeure en permanence sur les lieux. Bien entendu, elle a accès à l'ensemble du matériel visuel produit par n'importe laquelle des agences de distribution de nouvelles qui font partie des entreprises du consortium, si je peux m'exprimer ainsi.

[Français]

Le sénateur Losier-Cool : Disposez-vous des ressources humaines nécessaires, du personnel compétent, des journalistes et des effectifs suffisants, ou devez-vous vous tourner vers l'extérieur du Canada pour obtenir une expertise?

M. Frappier : Nous disposons ici même des ressources nécessaires. D'ailleurs, si je ne m'abuse, M. Lacroix avait comparu devant votre comité. Il avait alors affirmé, et j'en suis fier, qu'à son avis personne ne couvrait les sports mieux que RDS. Voilà qui est bien flatteur à notre égard. J'ose croire que c'est vrai, même s'il m'est difficile d'être tout à fait objectif.

Nous avons affecté plus de 200 personnes qui seront sur les lieux à Vancouver et à Whistler afin d'assurer la couverture francophone uniquement. Le consortium dans son ensemble compte plus de 1 000 personnes. Nul besoin d'avoir un dédoublement des effectifs à chaque endroit. Prenons l'exemple d'un match de hockey où le Canada se dispute la médaille d'or avec la Russie.

Le sénateur Losier-Cool : Vous vous assurez que le Canada gagne!

M. Frappier : C'est ce que nous espérons. Une seule équipe de couverture est affectée à la captation des jeux. On ne peut avoir les diffuseurs de 40 pays sur place avec leur équipement pour diffuser les mêmes images, l'espace manquerait.

Une source de base est disponible. Les diffuseurs individuels, en l'occurrence le côté francophone du consortium, installent des caméras unilatérales afin d'être les premiers à rencontrer les athlètes pour des entrevues avant ou après le match. Nous nous assurons d'avoir le visage Pierre Houde à l'écran, qui est celui qui fera la description. Nous avons deux équipes de description pour le hockey, étant donné le nombre de matchs. Avec ces 200 personnes, il n'y a aucun problème en ce qui concerne les ressources humaines.

La diffusion des Jeux olympiques attire les meilleurs employés. Nul besoin d'aller les chercher, les meilleurs caméramans et scripteurs se présentent, car ils veulent faire partie de l'aventure olympique.

[Traduction]

M. Brace : Le Canada pourrait ne pas participer aux cérémonies de remise des médailles d'or, malgré nos espoirs, mais de toute manière, nous allons produire notre propre couverture distincte des cérémonies d'ouverture et de clôture, en anglais et en français, qui viendra s'ajouter à ce que le COVAN et le diffuseur hôte vont diffuser. L'équipe de M. Frappier pourra se concentrer sur les athlètes du Québec, qui représentent 25 p. 100 des concurrents, ce qui n'est pas négligeable.

Nous ne voulions pas nous contenter de transmettre seulement un signal plutôt générique, le genre d'émission qui serait présentée de manière identique dans le monde entier. Nous tenons cette fois à nous concentrer un peu sur nous- mêmes. Nous voulons mettre en valeur nos athlètes, et à cette fin, il fallait que M. Frappier montre les athlètes francophones et que nous puissions faire la même chose avec les athlètes anglophones. Nos deux couvertures distinctes vont enrichir l'émission transmise par le diffuseur hôte.

[Français]

M. Frappier : L'exemple est bien choisi. Pour la cérémonie d'ouverture, le consortium dispose de près de 25 caméras unilatérales.

Pour notre part, les téléspectateurs auront le privilège d'entendre le doyen des commentateurs olympiques, Richard Garneau, qui fait la couverture des jeux depuis 1960. Étant donné son âge, sa charge de travail sera réduite. Toutefois, il sera vraisemblablement à l'antenne des réseaux RDS et TQS. Claude Mailhot sera également présent, ainsi que Chantal Macchabée.

Pour les entrevues, nous aurons Alexandre Despatie. Ce dernier n'est pas un athlète des sports d'hiver. Toutefois, il incarne la jeunesse, la performance et il sait de première main ce que signifie faire son entrée dans une enceinte devant une foule en extase devant l'arrivée des jeux. Je trouve tout à fait magique qu'une personne de sa trempe soit le premier à s'adresser aux athlètes francophones, en entrevue, sur les ondes de RDS et de TQS, lors de ces moments uniques.

Le sénateur Fortin-Duplessis : Le commissaire aux langues officielles, M. Graham Fraser, a mentionné au Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes que des discussions sont en cours avec une quarantaine de câblodistributeurs afin d'assurer que les signaux de RDS et TQS seront également disponibles aux petites compagnies de câblodistribution.

Pouvez-vous faire le point sur vos pourparlers avec les petites entreprises de câblodistribution pour savoir où en sont les choses?

[Traduction]

M. Brace : En fait, c'est plus de 40 compagnies. Vous n'étiez peut-être pas là lors de la déclaration liminaire, mais M. Frappier a mentionné le nombre d'entreprises de câblodistribution, qui se rapproche de 200.

À CTV, nous avons un département qui traite directement avec ces entreprises. Je suis responsable de ce département. Nous entretenons maintenant des contacts avec pratiquement tout le monde, y compris les grandes entreprises comme Rogers, COGECO et Shaw, Bell TV et Star Choice. Nous traitons avec elles directement, et elles ont consenti à faire tout ce qu'elles peuvent faire pour que ce soit possible. Cela représente 93 p. 100 des gens que nous devons rejoindre. Comme M. Frappier l'a dit, les 7 p. 100 qui restent sont composés d'entreprises de télécommunications, qui représentent environ la moitié de ces 7 p. 100, et d'un plus petit groupe qui représente moins de 1 p. 100 et qui comprend les très petites entreprises de câblodistribution au pays. Soit nous avons branché ces entreprises directement, soit nous avons contacté la CCSA, ou Canadian Cable Systems Alliance, leur organisation, soit nous leur avons écrit directement. Ce sera un marathon. Nous travaillons chaque jour pour tenter de rallier les gens. Les messages que nous recevons sont positifs. Selon les gens, c'est la bonne chose à faire. Ils y voient des possibilités. Notre travail se poursuivra, mais nous avons fait beaucoup de progrès depuis notre dernière comparution, en décembre 2006.

La présidente : Moins de un pour cent de la population canadienne n'aura pas d'accès. Ne serait-ce pas exceptionnel si nous pouvions rejoindre 100 p. 100 des Canadiens pour la première fois de l'histoire?

M. Brace : Ce serait extraordinaire, fantastique. Le problème, c'est qu'il faut en comprendre que l'universalité n'existe pas pour l'instant. Même la SRC ne joint que 97 ou 98 p. 100 de la population. Malheureusement, certaines collectivités dans les petites régions ne sont pas desservies. Je pense que pour l'instant, joindre 100 p. 100 de la population ne serait pas possible. Nous ne serions pas en mesure de le faire. Il faudrait construire des émetteurs, par exemple. Ce n'est pas logique, du point de vue pratique. Notre cœur y est.

La présidente : Merci.

Le sénateur Tardif : Merci et je m'excuse aussi pour le retard.

Monsieur Brace, vous avez indiqué que vous étiez en contact avec la Vancouver Hotel Association et que tous les hôtels avaient suivi le courant. Le 30 mars, un groupe qui a comparu devant le comité; la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, nous a dit que deux hôtels n'étaient toujours pas allés de l'avant. Nous ne leur avons pas demandé le nom de ces hôtels. Le problème a-t-il été réglé?

M. Brace : Non, il y en a toujours deux, et il faudra régler le problème. L'association des hôteliers est de notre côté. La seule chose qu'elle nous a demandé de faire est de veiller à ce que Shaw puisse fournir le service. Shaw nous a juré qu'elle allait fournir le service. Je ne suis pas certain du nom des deux hôtels. Je dois poursuivre le travail, en plus de ce que je dois faire à Whistler pour que le service soit offert de façon globale là-bas.

Le sénateur Tardif : Nous n'avons aucune idée de la raison pour laquelle ces deux hôtels posent problème. Shaw Cable se rend dans ces hôtels.

M. Brace : Pas nécessairement; c'est peut-être là que réside le problème. Dans de nombreux hôtels, le système est différent de celui qu'on a à la maison. Les forfaits sont conçus sur mesure pour les hôtels, et il se peut que leur service vienne d'une autre source comme Star Choice ou Bell TV, mais s'il s'agissait de Bell, elle serait là. Il faut découvrir ce qui se passe avec ces deux hôtels et d'après ce que je sais, il s'agit de deux petits hôtels.

Le sénateur Tardif : J'ai remarqué, dans votre allocution, que vous avez mentionné que 1 p. 100 de la population ne sera pas desservie et que le signal ne sera pas transmis dans certains motels. Y a t il un problème particulier au sujet des motels?

M. Brace : Comme M. Frappier l'a mentionné, ce petit groupe de distributeurs, qui représente 1 p. 100, se qualifient d'entreprises de câblodistribution même s'ils ne desservent qu'un hôtel ou une petite région. Dans le cadre du processus, les recherches sont faites de façon assez approfondie, et nous déterminons, par exemple, pour un hôtel dans une région éloignée du Canada qui n'est pas desservie, quel est le pourcentage de francophones qui vivent dans la région ou fréquentent cet hôtel. Il faut s'arrêter à ce type de processus de microgestion pour veiller à couvrir le plus de gens possible. Comme je l'ai dit, nous ne pouvons garantir l'universalité; personne ne le peut. Nous travaillons fort pour veiller à assurer la couverture la plus vaste possible.

Le sénateur Tardif : Le 1 p. 100 des distributeurs n'offrent pas leurs services aux motels.

M. Brace : Pas nécessairement. Le 1 p. 100 représente un très petit groupe de distributeurs. Certains d'entre eux vont offrir le service, c'est certain. Il s'agit d'un pourcentage du nombre global de distributeurs et de l'univers qu'ils atteignent. Par exemple, si les six grandes entreprises desservent 93 p. 100 de la population, les 7 p. 100 qui restents sont composés de petites entreprises de câblodistribution et de télécommunication. C'est ce que j'essayais d'expliquer.

Le sénateur Tardif : Merci.

[Français]

Le sénateur Losier-Cool : Je vous remercie et vous félicite. Il s'agit d'un message positif et réconfortant et ce sont des engagements respectueux des deux langues officielles. Pour ma part, j'aimerais discuter des sites web. Pour de nombreux Canadiens, le web n'est plus la nouvelle technologie.

Je voudrais savoir ce qui sera disponible sur le web; la programmation, les biographies des athlètes, quand cela va débuter, et cetera. Pouvez-vous nous donner des spécificités concernant ces sujets?

[Traduction]

M. Brace : Voilà une question que nous aurions pu écrire nous-mêmes. Nous sommes heureux d'y répondre.

Tout d'abord, les sites web ont été créés et fonctionnent — rdsolympiques.ca et ctvolympics.ca. On peut actuellement y lire des histoires et toutes nos promotions et dossiers sur les Olympiques y figurent. On y trouve des biographies d'athlètes et les résultats des Jeux olympiques précédents, c'est-à-dire tous les renseignements qu'on peut souhaiter pouvoir obtenir avant les Jeux.

La grande nouvelle, c'est que pendant les Jeux, tout ce que nous produisons à CTV, TSN, RDS et TQS sera diffusé en direct et disponible aussi en différé. Si vous êtes abonné au service à large bande et à haute définition, vous pourrez regarder tous les événements que vous voulez en ligne, tout ce qui figure dans l'horaire de RDS et TQS, c'est-à-dire tous les événements en direct, que ce soit en direct ou en différé, quand vous le souhaitez. Nous avons déployé des efforts considérables dans le domaine de la diffusion. Il s'agit d'un service global, et nous sommes fiers de ce que nous avons pu réussir. Nous vous invitons à y jeter un coup d'œil.

[Français]

Le sénateur Losier-Cool : Et RDS est là aussi?

M. Frappier : Il ne s'agit pas ici du site web de RDS, mais d'un site à part qui porte le nom de RDS. Tout comme un site à part en anglais porte le nom de CTV.

Le portail est rdsolympiques.ca. Si vous allez sur le site de RDS, une fenêtre vous dirigera automatiquement à la couverture olympique, c'est accessible dès maintenant. Il en sera de même si quelqu'un va sur le site web de TQS. C'est le seul et unique portail pour les Jeux olympiques. Nous voulons nous assurer que 100 p. 100 du contenu se retrouve au seul et unique endroit afin qu'il soit plus facile pour l'internaute de retrouver tout ce qu'il veut voir en direct ou en différé.

Le sénateur Champagne : En sera-t-il de même pour les Jeux paralympiques?

M. Frappier : Ce sera le cas également pour les Jeux paralympiques.

Le sénateur Losier-Cool : Ce sont des gens qui ont des iPod.

M. Frappier : C'est exact.

[Traduction]

M. Brace : Je veux être certain d'être bien clair; pour les Paralympiques, nous allons offrir toute la couverture que nous produisons. La différence, c'est que pendant les Olympiques, tout sera en direct. Ce ne sera pas le cas pour les Paralympiques. Je ne veux pas vous donner l'impression que tout sera diffusé en direct pendant les Jeux paralympiques. Dans la mesure où des images seront captées par le diffuseur hôte qui fournira les services pendant les événements, nous offrirons sans doute ce service. Il se peut qu'il n'y ait pas de commentaires. Il se peut qu'il ne s'agisse que du son de l'événement, un peu comme si on y était. Toutefois, pour ce qui est de la couverture, nous y serons, il s'agira du nombre d'heures que nous produisons pour les Paralympiques.

Le sénateur Champagne : La motion que je proposerai demain visera à demander au ministre du Patrimoine canadien et au ministre du Sport d'inciter le consortium et le COVAN à s'entendre au sujet des Jeux paralympiques.

Je vais tout de même déposer ma motion demain, étant donné que l'accord n'est toujours pas coulé dans le béton. Toutefois, j'y inclurai les bonnes nouvelles que vous nous avez données au sujet du hockey sur luge.

Je vous demanderais une chose. Vous communiquez constamment avec le COVAN.

[Français]

Lorsqu'ils ont fait une cérémonie pour annoncer un an avant le début la portion francophone de leur spectacle, c'était vraiment l'enfant pauvre de ce spectacle.

Vous parliez tout à l'heure des cérémonies d'ouverture et de clôture. Je sais bien que ce n'est pas le devoir de CTV ni de RDS de s'impliquer dans le contenu de ce que vous allez diffuser aux cérémonies d'ouverture et de clôture.

Puis-je de la même façon vous demander de vous assurer de les encourager, de les inciter à faire en sorte que la partie francophone des cérémonies d'ouverture et de clôture ait l'importance qu'elle mérite?

[Traduction]

M. Brace : Tout à fait. C'est une demande juste et nous travaillons avec le COVAN. Vous avez tout à fait raison de dire que c'est le comité qui contrôle tout. Il embauche le producteur, il planifie tout et c'est lui également qui l'approuve.

Le COVAN nous tient au courant de ce qu'il fait. Je pense aussi, étant donné que nous assurons la couverture comme nous l'avons indiqué, que nous serons en mesure de l'adapter beaucoup plus que ce qui a été fait auparavant.

Je prends bonne note de votre demande et je vais leur parler pour savoir exactement ce qu'ils ont l'intention de faire. Nous verrons où nous en sommes.

Le sénateur Champagne : La dernière fois qu'ils étaient ici, je leur ai fait cette demande et ils m'ont dit que le chorégraphe était francophone. Ce n'est pas ce à quoi nous nous attendons.

M. Brace : Je pense que vous parlez du contenu.

Le sénateur Champagne : Ils m'ont dit qu'ils faisaient leur part pour le français en embauchant un chorégraphe, mais ce n'est pas ce qu'attendent les francophones du Canada dans le cadre des cérémonies d'ouverture et de clôture.

[Français]

M. Frappier : Le 24 avril dernier, j'ai fait une présentation à Vancouver au nouveau comité consultatif sur les langues qui a été formé par le COVAN. J'ai appris à bien connaître Jacques Gauthier, qui est président de ce comité. Nous avons eu plusieurs discussions depuis un an. Jacques est très fier d'avoir mis son nom et sa propre réputation dans toute cette aventure olympique. Il a été surpris de constater l'ampleur de la programmation francophone. Connaissant Jacques et ayant entendu les commentaires du comité, cela m'étonnerait énormément que cela se reproduise une deuxième fois.

Le sénateur Champagne : Permettez-nous de compter sur vous, comme nous l'avons fait avec M. Gauthier la semaine dernière.

M. Frappier : Ce sera fait.

Le sénateur Comeau : J'aimerais faire suite aux commentaires du sénateur Champagne concernant la motion qu'elle présentera au Sénat.

Advenant que la motion concernant les Jeux paralympiques demandant au ministre d'être en contact avec vous pour vous « encourager » soit adoptée, comment cela sera-t-il perçu par votre groupe?

[Traduction]

M. Brace : Il s'agit d'un processus consultatif. Nous tentons de faire la bonne chose pour les Canadiens et de montrer les Jeux de la façon la plus complète et adéquate, qu'il s'agisse des Jeux olympiques ou paralympiques. Je sais que les Jeux paralympiques sont souvent perçus comme le « parent pauvre » — comme vous l'avez dit, je pense, monsieur le sénateur. Ce sont des jeux d'une ampleur moindre et ils ne sont pas couverts dans la même mesure. Même aujourd'hui, nous avons l'intention d'en faire beaucoup plus qu'auparavant. Nous accueillerons avec joie les commentaires et les ajouts, même à cette étape-ci.

Le sénateur Comeau : Je parle du ministre. Le Sénat déposera une motion. Si la motion est adoptée, celle-ci indiquera que le ministre doit communiquer avec vous. Le COVAN ne s'occupe pas de la couverture. Je pense qu'il communiquerait avec vous.

Le sénateur Champagne : Il possède les droits.

Le sénateur Comeau : J'essaie d'imaginer la réaction, chez vous, si un ministre vous téléphonait.

M. Brace : Je demanderais à mon collègue de répondre, puisqu'il connaît mieux la politique.

Le sénateur Comeau : Je ne connais pas la réponse. On ne devrait jamais poser une question à moins de connaître la réponse. Toutefois, dans ce cas-ci, je ne connais vraiment pas la réponse. Je ne connais pas la réponse et il s'agit de l'un des rares cas où j'ai posé une question sans connaître la réponse.

[Français]

David Goldstein, vice-président principal, Affaires réglementaires, CTVglobemedia Inc., Consortium médiatique canadien de diffusion olympique : Nous avons des discussions avec le ministre et Patrimoine canadien régulièrement. Si la motion est adoptée, il n'y aura aucun problème à faire ces consultations.

Le sénateur Comeau : Cela ne sera pas perçu comme étant de l'interférence?

M. Goldstein : Non, je ne pense pas.

Le sénateur Comeau : C'est bon de savoir. Cela nous encourage à appuyer la motion proposée par le sénateur Champagne.

[Traduction]

M. Brace : J'aimerais ajouter quelque chose. Nous sommes tous dans le même bateau. Qu'il s'agisse de notre travail avec les entreprises de câblodistribution ou de communication par satellite, ou encore des objectifs que vous souhaitez atteindre, nous espérons pouvoir nous entraider. Il se peut que nous nous tournions vers vous et que nous vous demandions de l'aide dans un certain domaine, si nous avons, entre autres, de la difficulté avec deux hôtels.

Je pense que nous espérons pouvoir faire front commun. Nous espérons que nous agissons ensemble, dans l'intérêt du pays entier. C'est comme cela que nous envisageons toute cette situation.

[Français]

Le sénateur Champagne : J'aimerais préciser que la motion demande aux deux ministres impliqués d'encourager le COVAN qui détient les droits et vous, qui êtes les diffuseurs, d'en venir, le plus rapidement possible, à une entente qui va nous assurer que nous verrons tous les deux types de Jeux olympiques. Je n'y vois rien d'agressant pour l'un ou l'autre. Je l'ai rédigé et je connais son contenu.

[Traduction]

M. Brace : Je pense que nous avons déjà beaucoup avancé dans cette voie et que vous serez satisfaits.

Le sénateur Champagne : Bien.

[Français]

Le sénateur Mockler : Je remercie nos témoins de comparaître devant nous aujourd'hui. Le commissaire aux langues officielles a dit devant le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes que le consortium devra persévérer dans la poursuite de solutions afin que tous les Canadiens, peu importe où ils vivent, d'expression anglaise et française partout au pays aient un accès égal aux jeux.

Devant le Comité permanent sur les langues officielles de la Chambre des communes, le commissaire aux langues officielles a affirmé que le consortium devra persévérer dans la poursuite de solutions afin que tous les Canadiens d'expression anglaise et française aient un accès égal aux jeux.

Selon vous, est-ce que les Canadiennes et les Canadiens auront accès à une couverture totale des jeux, en français et en anglais, d'un bout à l'autre du pays?

[Traduction]

M. Brace : Ce sera le cas pour la grande majorité. Je ne peux pas vous garantir l'universalité. Ça ne sera pas possible. Si je me souviens bien de la transcription, M. Fraser a dit qu'une couverture de moins de 100 p. 100 ne serait pas acceptable. Je paraphrase, mais cela allait dans ce sens, et je vous dis que nous n'aurons pas 100 p. 100. Nous ne pouvons garantir 100 p. 100, et personne d'autre ne le peut.

Si nous nous situons autour de 98 p. 100, si nous y arrivons, nous accomplissons réellement le nécessaire, dans les deux langues.

[Français]

Le sénateur Mockler : En ce qui a trait aux provinces de l'Atlantique, quel pourcentage de couverture pensez-vous qu'il y aura? J'aimerais bien voir le 100 p. 100, mais je crois que 99 p. 100 est aussi très bon. Est-ce que les Acadiennes et les Acadiens auront un accès égal aux Jeux comparativement au reste du pays?

[Traduction]

M. Brace : Oui. Si nous pouvons atteindre nos objectifs avec les entreprises de câblodistribution, nous devrions dépasser les 95 p. 100, et je vise les 97 ou 98 p. 100. Il s'agit de notre objectif, alors oui.

Le sénateur Jaffer : Avez-vous cherché des solutions de rechange pour fournir un accès équitable de qualité égale de diffusion, par exemple les satellites dans les centres communautaires? Monsieur Brace, je sais que vous avez été franc et je l'apprécie réellement. Vous avez dit qu'il était impossible d'atteindre 100 p. 100, mais nous savons tous qu'il y a des gens d'un océan à l'autre et qu'il s'agit d'un très grand pays, et certaines personnes n'ont pas d'accès en raison de l'endroit où elles vivent. Avez-vous envisagé d'autres solutions?

M. Brace : Pour ce qui est de la distribution, l'une des choses les plus positives que nous avons faites, au-delà des efforts déployés auprès des entreprises de câblodistribution, c'est de convaincre APTN de se joindre à nous. Ce réseau diffusera les Jeux olympiques en français huit heures par jour. Je sais qu'il ne s'agit pas nécessairement d'une préoccupation du comité, mais le réseau diffuse également dans des langues autochtones. Cela n'avait jamais été fait auparavant. Le réseau produit les Olympiques. Nous en sommes très fiers.

Comme vous le savez, quand cette conversation a débuté en décembre 2006, peu après que nous ayons obtenu les droits, il y a eu une grande discussion pour savoir pourquoi nous ne pouvions pas nous entendre avec la SRC. Si nous devions proposer la meilleure solution qui soit, la proposition d'alors aurait été la meilleure solution, mais nous avons tenté de conclure un accord et d'établir une entente à trois reprises. Ce n'est qu'en février dernier que nous avons clos ce chapitre, parce que nous ne pouvions tout simplement pas nous entendre. Devant le CRTC, le commissaire, M. von Finckenstein, a dit : « N'avez-vous aucune façon de vous entendre avec eux? » J'ai dit que nous avions essayé, mais que nous n'étions pas du même avis. J'ai aussi dit qu'il commençait à se faire tard. Comme vous le savez, construire un centre de diffusion, réserver des installations, embaucher 200 personnes pour couvrir les Jeux est un processus très complexe, tout comme la planification et la vente de publicité, de sorte que nous avions réellement dépassé la date avant laquelle cela aurait pu être possible.

Cela aurait été la meilleure solution, sénateur Jaffer. Nous nous sommes beaucoup démenés. Nous avons étudié toutes les solutions imaginables à mon sens, hormis la construction d'émetteurs, ce qui n'est pas faisable, comme je l'ai dit. Nous avons fait des progrès renversants. Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli et ce n'est pas fini. J'espère que cela répond à votre question et vous rassure, parce que nous estimons que nous sommes en train de faire beaucoup de progrès.

Le sénateur Jaffer : Je sais que j'insiste, mais je vais essayer à nouveau. Avez-vous pensé à mettre des satellites dans des centres communautaires pour que les collectivités qui n'ont pas accès au service puissent l'avoir?

M. Brace : Nous n'avons pas examiné spécifiquement les centres communautaires. Pour commencer, la grande majorité d'entre eux ont déjà le câble ou le satellite. Si nous faisions cette étude — et nous ne l'avons pas faite — mais je pense que si nous la faisions, et avec des visionnements gratuits, je pense que ce sera fait de toute façon dans la majorité des cas.

[Français]

Le sénateur Tardif : Plusieurs producteurs francophones indépendants produisent du contenu francophone au Québec, mais plusieurs autres le font à l'extérieur du Québec. Est-ce qu'ils pourraient contribuer à la production de contenu en français pour les Jeux olympiques?

[Traduction]

M. Brace : Je vais céder la parole à M. Frappier, mais je pense qu'il a fait une intervention tout à l'heure au sujet de cette question, en ce sens que d'abord et avant tout, nous voulons le meilleur. Nous voulions aussi nous assurer que les Canadiens qui travaillent dans ce domaine vivent le moment, qu'ils soient francophones ou anglophones. C'est une occasion extraordinaire pour eux. Je suis allé à tous les Jeux olympiques depuis 1976 et je sais ce que l'on ressent, je connais les émotions que cela procure. C'est sans égal. Donner cette occasion aux Canadiens, qu'ils soient francophones ou anglophones, c'est la priorité pour nous. Il est aussi prioritaire pour notre compagnie de nous assurer que nos employés soit les premiers à en profiter; et pourquoi pas? Ils ont fait preuve de loyauté à notre endroit. Nous voulons leur rendre la pareille.

Monsieur Frappier voudra peut-être vous en dire plus au sujet du processus.

[Français]

M. Frappier : Je pense que M. Brace vous a fourni la majeure partie de la réponse. J'aimerais toutefois ajouter une chose. Faire une production événementielle en direct requiert des talents et des compétences autres par rapport à la majorité de ce que fait la communauté des producteurs indépendants qui, la plupart du temps, produisent des émissions dites « préprogrammées ». Ces émissions sont ensuite vendues à des chaînes dans le style des chaînes du Groupe Astral. Il s'agit d'émissions préprogrammées à une heure précise.

La production événementielle, quant à elle, est un domaine spécialisé. Comme je le disais plus tôt, le talent se trouve à l'intérieur des chaînes qui ont l'habitude de faire ce genre de travail.

Si vous examinez la grille de programmation de 95 p. 100 des chaînes au Québec, mis à part les bulletins de nouvelles, la programmation se fait en différé ou occasionnellement en direct. La programmation en direct représente donc un faible pourcentage de la grille de programmation.

À RDS, 65 p. 100 des 8 500 heures de contenu se fait en direct. Cette chaîne a l'habitude de faire du direct, c'est son domaine, son expertise. En toute honnêteté, la majeure partie des gens doit provenir de milieux autres que ceux de la production indépendante.

Ce que Rick a dit tantôt est également très vrai. Jamais je ne pourrais regarder dans les yeux les gens qui œuvrent de près ou de loin dans le domaine de la production en direct et leur dire : « Le plus gros show débarque en ville, vous êtes les meilleurs, mais on ne fera pas appel à vos services. » C'est difficile de dire ce genre de chose aux gens parce que tout le monde veut faire partie de l'aventure.

Le sénateur Tardif : Avez-vous eu des demandes de producteurs francophones indépendants provenant de l'extérieur du Québec?

M. Frappier : Non. À ma connaissance, je peux vous dire que personne n'a offert ses services. Personne n'a fait de demande, quelle qu'en soit la nature.

Le sénateur Tardif : Et s'ils le voulaient, est-ce qu'ils pourraient faire la demande?

M. Frappier : L'équipe événementielle est déjà en place. Il faudrait que la personne ait un talent fou et très spécifique à nos besoins. Si c'est pour faire du contenu préolympique, pour être bien francs, nous avons déjà les gens qui sont en train de faire le développement du contenu. Les vignettes sont déjà en onde. Je veux seulement être honnête avec vous. Ce serait difficile, mais si quelqu'un arrive et nous présente quelque chose de formidable, on serait fous de ne pas l'écouter.

Le sénateur Tardif : Souvent, les communautés francophones aiment voir leur réalité reflétée. On pourrait, par exemple, retracer l'histoire d'un athlète ou d'un membre d'une communauté. L'initiative pourrait venir d'un producteur francophone de l'Alberta ou de la Saskatchewan.

M. Frappier : Dans un tel cas, je vous encouragerais à inviter ces gens à communiquer avec nous. Nous sommes déjà à la recherche de ce genre d'histoires. Il est facile de produire de petits documentaires sur des athlètes bien connus, car on sait qui ils sont. Nous recherchons et voulons faire découvrir des histoires plus cocasses ou plus intéressantes. Comme le disait M. Brace, notre but est de faire découvrir les athlètes. On ne parle pas uniquement d'athlètes de haut niveau, qui aspirent à gagner des médailles, mais des personnes qui ont une histoire formidable à raconter, de ceux venus de loin. Il peut s'agir d'un athlète aux Jeux paralympiques, d'un soldat qui, malheureusement, a perdu l'usage de ses jambes, mais qui fait du hockey sur luge et qui a réussi à être choisi pour se joindre à l'équipe canadienne. Nous sommes affamés de ce genre d'histoires.

Le sénateur Tardif : En ce sens, nous sommes devant une occasion unique de faire valoir la communauté de l'athlète et aussi de faire connaître la francophonie à l'extérieur du Québec.

M. Frappier : Si vous avez des exemples, je vous invite à nous les communiquer.

[Traduction]

M. Brace : J'espère que vous avez eu l'occasion de regarder notre campagne Imagine, qui fait exactement ce dont vous parlez. Nous avons rassemblé des sportifs anglophones et francophones et préparé un topo pour chacun d'entre eux. Ce sont des capsules d'une minute. Mais nous ne nous contentons pas de leur consacrer un topo; il n'est pas seulement question de sport. Un athlète peut parler de son sport, alors qu'un autre parlera de la musique ou des films qui lui plaisent. Après les quatre ou cinq capsules, vous avez le sentiment de connaître l'athlète; c'est une façon de l'humaniser. C'est important parce que ça va susciter de l'intérêt et faire d'eux des héros au fur et à mesure.

[Français]

Le sénateur Fortin-Duplessis : Ma question s'adresse à M. Brace. Vous avez indiqué qu'on rejoindrait 98 p. 100 du public canadien. Toutefois, 2 p. 100 ne pourront entendre les jeux dans les deux langues officielles. Où sont ces Canadiens qui font partie de ces 2 p. 100? Dans quelles provinces vivent-ils?

[Traduction]

M. Brace : Permettez-moi de préciser. Nous visons 98 p. 100. Ce serait formidable d'atteindre ce but, mais si nous pouvons atteindre entre 96 et 98 p. 100, c'est notre fourchette. Je voulais apporter cette précision.

[Français]

Le sénateur Fortin-Duplessis : J'avais compris que vous rejoindriez 98 p. 100 de la population.

[Traduction]

M. Brace : Dans un monde idéal, nous pourrons peut-être atteindre 98 p. 100. Je veux que ce soit bien clair. Quant à savoir où se situent les 2 ou 3 p. 100, ils sont très dispersés. Ils sont à l'extérieur du Québec et de la région d'Ottawa parce que beaucoup de francophones de la région d'Ottawa captent TQS. Les 2 p. 100 qui restent sont répartis à la grandeur du pays, et pas uniformément parce que...

[Français]

Le sénateur Fortin-Duplessis : J'aimerais savoir dans quelle région ils se trouvent. On en retrouve dans la région d'Ottawa. Il doit y en avoir ailleurs.

[Traduction]

M. Brace : J'ai ici une liste qui donne le nombre de ménages francophones dans chaque province partout au pays. La répartition sera un pourcentage du nombre total. Par exemple, au Québec, il y a 6,2 millions de francophones; au Nouveau-Brunswick, il y en a 204 000; à l'Île-du-Prince-Édouard, il n'y en a que 1 000. Ce n'est donc pas linéaire, et ce n'est pas le même nombre; il y a des îlots partout au pays. Il y aura des régions — au Nouveau-Brunswick par exemple — où le nombre de gens sera plus élevé parce que la population est plus nombreuse.

[Français]

M. Frappier : C'est un peu le sens de votre question?

Le sénateur Fortin-Duplessis : J'aimerais savoir où ils se trouvent au Canada.

M. Frappier : Il est presque impossible de répondre à cette question. Nous devons nous en remettre aux mathématiques et aux statistiques.

Selon le dernier rapport 2007-2008 de Statistique Canada, une région donnée, comme l'Alberta, représente un certain pourcentage de la population globale. Dans le cas de l'Alberta, nous savons que la totalité du marché albertain est pénétré à 94 p. 100 par le câble et le satellite. Nous devons donc utiliser certaines équations pour obtenir le pourcentage de gens qui seront rejoints. Toutefois, il est impossible de dire s'il s'agit d'une personne qui vit à 20 kilomètres de Red Deer ou à 50 kilomètres au sud de Calgary. On doit se baser sur le développement des services par câble et satellite dans chacune des régions.

Pour reprendre la réponse de M. Brace, le chiffre est probablement représentatif de l'ensemble des marchés. Je présume que les câblodistributeurs et les services par satellite ont développé les marchés régionaux à peu près de la même façon. Pour répondre à votre question, il faudrait aller voir chaque foyer au Canada, ce qui représente un nombre astronomique.

Le sénateur Fortin-Duplessis : Ma question est difficile. Elle visait à identifier une région donnée dans une province en particulier. Bien entendu, plusieurs personnes à travers le pays ne sont pas abonnées au câble. Toutefois, si on a remarqué des manques dans certaines régions précises, par exemple, dans un village entier où le service n'est pas offert, j'aurais aimé que vous nous l'indiquiez.

M. Frappier : On doit faire preuve de discernement. Si on remarque dans une communauté une forte concentration de francophones, il est peu probable qu'elle soit exclue par le câblodistributeur qui dessert cette localité, qu'il s'agisse de Shaw Direct ou de Bell.

Dans l'ensemble de nos initiatives de débrouillage des signaux, on remarque que les câblodistributeurs connaissent la composition de leurs marchés. Ce sont des compagnies qui offrent déjà des services francophones et ils comptent parmi notre liste d'abonnés. Le réseau RDS compte 600 000 abonnés hors Québec. On n'en retrouve pas nécessairement une énorme quantité à Red Deer, mais on en compte un grand nombre au Nouveau-Brunswick, dans le Nord de l'Ontario et au Manitoba.

Je peux difficilement m'imaginer qu'une communauté ayant une concentration francophone importante ne soit pas couverte par le débrouillage des signaux. On parle de cas isolés. Un francophone peut habiter une région éloignée de l'Alberta et il se peut qu'on ne puisse le rejoindre faute de service.

Le sénateur Losier-Cool : Certains choisissent aussi de ne pas s'abonner au service.

M. Frappier : Voilà. J'aurais aimé vous donner une réponse plus précise.

Le sénateur Fortin-Duplessis : La tâche est difficile.

M. Frappier : Dans une population d'environ 35 millions d'habitants, il est difficile de savoir où chacun vit et quel service il reçoit.

La présidente : Vous avez indiqué votre objectif de rejoindre 97 p. 100 des Canadiens lors de la diffusion des Jeux à travers le Canada. De ce chiffre, quel pourcentage des Canadiens aura accès à la diffusion des Jeux dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, soit en anglais ou en français? On parle de diffusion, mais également d'accès.

[Traduction]

M. Brace : Précisément, oui. Les 98 p. 100, c'est si on tourne à plein régime. Sinon, ce sera un peu moins. Ce sera la capacité en français ou en anglais. L'anglais sera plus élevé parce que nous avons plus de plates-formes, une plus grande capacité de distribution et plus de services de télévision. Ce sera donc plus haut. La couverture en français devrait se situer entre 96 et 98 p. 100. C'est notre objectif.

Le président : La couverture en français?

M. Brace : La couverture en français.

Le président : Pour 90 p. 100 des Canadiens?

M. Brace : Soit 96, soit 97 p. 100, et, dans un monde idéal : 98 p. 100.

Le sénateur Champagne : Monsieur Brace, vous avez dit il y a un instant que vous avez des rapports avec les Olympiques depuis 1976. C'est aussi mon cas.

M. Brace : J'étais beaucoup plus jeune à l'époque.

Le sénateur Champagne : Moi aussi. En 1976, j'étais la présentatrice en anglais lors des cérémonies d'ouverture et de clôture au Stade olympique de Montréal. C'est moi qui ai présenté la reine.

M. Brace : C'est vous qui faisiez les annonces publiques.

Le sénateur Champagne : Oui, dans le stade.

Quand j'ai essayé de savoir ce qui se passe du côté des Jeux paralympiques, on m'a dit que si le calendrier n'est pas encore public, c'est sans doute à cause de problèmes avec les commanditaires. Est-ce que c'est le cas? Vous nous avez remis un calendrier aujourd'hui et je vous en remercie.

M. Brace : Je dirais oui et non. Comme sport télévisé, la popularité des Paralympiques est plutôt modeste. On peut donc s'attendre à ce qu'il soit plus difficile aussi de trouver des commanditaires. Ce que nous faisons, c'est tout regrouper en forfait pour que vous ayez les deux.

Même si l'auditoire sera modeste et que l'intérêt des commanditaires ne sera pas aussi grand que pour les Olympiques, nous reconnaissons l'importance des Paralympiques.

Le plus gros problème, c'est l'horaire. Comment allons-nous l'aménager? Une fois diffusés les Olympiques sur CTV, par exemple, nous revenons à la grille horaire normale. Il faudra réfléchir avant de supprimer quelque chose de la grille horaire au profit de quelque chose d'autre qui attirera un plus petit auditoire. Le problème n'est pas aussi grand pour RDS ou TSN, même s'ils auront leur calendrier normal de hockey et d'autres sports tout au long des mois d'hiver.

Vous verrez que la promesse que nous avons faite, malgré les obstacles que nous rencontrons, est de faire votre bonheur. Je le répète sans cesse. La meilleure chose est peut-être d'attendre que vous sachiez ce que nous allons faire, au moment de notre annonce finale. Alors pourrez-vous nous juger.

[Français]

Le sénateur Champagne : Je comprends le problème. Je vais probablement regarder, par exemple, le biathlon; je trouve cela extraordinaire de la part de personnes qui ont toutes sortes de handicaps. Je ne voudrais pas devoir regarder cela à deux heures du matin. Je sais que les Jeux paralympiques sont rarement diffusés en direct. S'il s'agit de problèmes de commandite, l'audience étant moins importante, il serait peut-être important d'animer, de faire connaître davantage aux gens ce que sont les Jeux paralympiques, quelle sorte de sports on va y présenter chez les hommes et chez les femmes. Dès qu'on commence à s'y intéresser, on veut les voir. Dans toutes ces émissions qui nous amènent à la période des Olympiques, y a-t-il des choses qui sont faites pour attiser l'intérêt face aux Jeux paralympiques?

M. Frappier : On n'a pas encore commencé la production, mais il y a un engagement. Rick parlait de vignettes pour faire découvrir les athlètes canadiens. Il y a une quinzaine d'athlètes paralympiques qui seront ciblés et pour lesquels nous ferons la promotion de ces vignettes. On ne veut pas le faire présentement parce qu'ils vont se faire noyer dans l'ensemble des autres vignettes. On va cibler le bon moment.

Depuis des années, RDS a une émission, « Défi sportif », qui couvre entre 10 et 15 heures des compétitions pour les athlètes handicapés. Cette compétition a eu lieu à Montréal la fin de semaine dernière, et ce, dans quelque cinq centres.

On a toujours voulu et on continue de travailler afin que des athlètes de haut niveau comme Chantal Petitclerc puisse être prête, selon ses horaires, à pouvoir faire partie de notre diffusion des Jeux paralympiques. Je n'annonce rien d'officiel pour le moment, mais je vous annonce nos couleurs et nos intentions.

On fait déjà un effort pour faire rayonner les athlètes handicapés par l'entremise du « Défi sportif » et nous aurons de la programmation préolympique. Claude Mailhot dans son émission « Vers Vancouver 2010 », aura l'intention d'en assurer une couverture par l'entremise d'un contenu qui fera des entrevues, parlera des sites de compétition pour les Jeux paralympiques de la même façon qu'on le fait présentement pour les Jeux Olympiques. C'est notre engagement. Je partage votre point de vue là-dessus.

[Traduction]

Le sénateur Champagne : La télévision en direct, c'est fantastique. J'en ai fait pendant suffisamment d'années pour savoir combien c'est difficile, mais je sais aussi combien c'est passionnant, que l'on soit devant ou derrière la caméra, en cabine ou dans l'unité mobile. C'est avec impatience que nous attendons de voir toutes les bonnes choses que vous allez faire dans l'année qui vient.

M. Brace : Merci.

Le sénateur Tardif : Avant que la séance ne se termine, je voudrais vérifier les chiffres encore une fois pour nous assurer que nous les avons, parce qu'il y a eu des changements dans les chiffres qui ont été donnés au cours de la séance.

À un moment donné, on nous a dit que 98 ou 99 p. 100 de la population canadienne pourrait être couverte ou avoir accès, et dans la dernière réponse le chiffre était de 96 p. 100. Quel est le pourcentage exact de la population qui aura accès au service dans les deux langues officielles?

M. Brace : Notre objectif est de 98 p. 100. Comme je l'ai dit, si nous pouvons atteindre toutes nos cibles, ce sera un peu plus de 98 p. 100 à condition de fonctionner à plein régime et d'obtenir que tous les câblodistributeurs diffusent le signal comme nous l'espérons. Dans le pire des cas, ce serait aux environs de 96 p. 100, mais ce n'est pas réaliste, car nous avons déjà des gens de notre bord.

Pour expliquer un peu plus le contexte, on parle, à l'extérieur du Québec, d'à peu près 9 000 foyers en tout. Les pourcentages que je donne signifient qu'on parle d'environ 9 000 foyers, si bien que la différence de 1 p. 100 n'est pas énorme. Évidemment, nous aimerions l'atteindre, mais 1 p. 100 de 9 000 — je ne suis pas bon en calcul quand je suis en public — abaisse le chiffre de 90 foyers. On parle donc d'une différence qui se situe entre 96 p. 100 et 99 p. 100 de 360 foyers. C'est la fourchette.

Le sénateur Tardif : Vous avez également mentionné que les hôtels de Vancouver sont aussi de la partie, à l'exception de deux, mais vous avez dit que Whistler est un problème?

M. Brace : Non, je ne dirais pas que Whistler est un problème. C'est que je ne m'en suis pas encore occupé.

Le sénateur Tardif : Savez-vous combien d'hôtels de Whistler n'offriront pas le service?

M. Brace : Malheureusement, Whistler n'a pas d'association, à ce que je sache. Le sénateur Jaffer pourra peut-être m'aider; il est plus difficile d'obtenir de l'information. Ce qu'il y a de fantastique à propos de Vancouver, c'est que la Vancouver Hotel Association représente tous les hôteliers et peut nous dire ce qui est inclus. C'est la difficulté que nous avons. À Whistler, il faut traiter avec beaucoup de grandes chaînes d'hôtel.

Le sénateur Tardif : Sont-ils associés aux hôtels de Vancouver?

M. Brace : Ce n'est pas ainsi que ça fonctionne. J'ai dû l'apprendre moi-même. Le Four Seasons est là, par exemple, et l'hôtel Westin. Par contre, ils n'offrent pas le même forfait. Je pensais qu'ils faisaient partie de la Vancouver Hotel Association, mais ce n'est pas le cas. Je suis à la recherche de renseignements, en ce moment et je ne peux pas vous en dire plus. Vous décrivez cela comme un problème; pour moi, c'est du travail qui n'est pas encore terminé.

Le sénateur Tardif : Pensez-vous atteindre les 100 p. 100?

M. Brace : Je pense que oui. C'est dans l'intérêt des hôtels. Si le signal est disponible dans l'hôtel, pourquoi ne pas l'offrir? S'ils ne le font pas, nous allons communiquer avec vous pour vous demander de l'aide.

Le sénateur Tardif : Il est important que vous nous en informiez parce que l'information ne nous parvient pas. Nous aimerions le savoir.

M. Brace : Sûrement. Travaillons ensemble.

[Français]

Le sénateur Losier-Cool : Ma question ne touche pas nécessairement la télédiffusion, les sites web ou les Jeux olympiques. Elle s'adresse à M. Frappier. J'ai posé la question plus tôt à savoir si vous disposiez des compétences et des effectifs nécessaires en termes de ressources humaines. Quel est le pourcentage des postes de journalistes sportifs et autres qui sont occupés par des femmes?

M. Frappier : Dans le cas de RDS, le pourcentage des emplois occupés par des femmes se situe entre 35 et 38 p. 100. Cette proportion est toute une réalisation! Il ne s'agit pas uniquement d'ouvrir les portes aux femmes. Il faut trouver les femmes qui s'intéressent à ce domaine qui traditionnellement ne les attire pas.

Pour la couverture des jeux, je vois dans l'équipe : Chantal Macchabée, animatrice sportive à RDS; Anouk Grignon- L'Anglais; Danielle Sauvageau, ex-entraîneure de l'équipe de hockey canadienne et championne aux jeux de Salt Lake City; Claudine Douville, la femme la plus polyvalente que je connaisse dans le domaine des sports — jamais je n'irais l'affronter dans une partie de questions réponses, car elle gagnerait à tout coup; Mélanie Turgeon, ancienne championne de ski; Valérie Sardin; Hélène Pelletier; le duo Dubreuil-Lauzon, médaillé en patinage artistique; Mélanie Marois et Anik de Repentigny. Voilà une dizaine de femmes qui font partie de l'équipe de talents en ondes.

La présidente : Le chiffre correspond à environ un tiers.

M. Frappier : Pour les disciplines en compétition féminine, ce sont des femmes qui, en grande partie, feront l'analyse et la description. Tout dépend du talent de chacun. Qu'il s'agisse de femmes ou d'hommes, on choisit tout d'abord en fonction du talent. Et la liste démontre que plusieurs femmes font déjà partie de notre équipe.

Le sénateur Mockler : Malgré les objectifs que nous visons ensemble, j'ai quelques inquiétudes. Lorsque j'étais ministre des Sports, j'ai été, à une certaine époque, sollicité pour appuyer les jeux de Vancouver — ces voix venaient notamment du Nouveau-Brunswick. Vous nous avez indiqué que 25 p. 100 des membres de l'équipe sont du Québec.

M. Frappier : Je parlais de l'équipe olympique canadienne.

Le sénateur Mockler : Vous avez bâti autour de ce fait. Chaque athlète désire se faire voir et se faire connaître. On doit parfois utiliser de grands noms, dont ceux que vous venez de mentionner. Au Nouveau-Brunswick, nous avons Mylène Thériault. Aux Jeux paralympiques, on peut penser à M. Durepos, de Fredericton.

Voici ce qui m'inquiète. Le pourcentage de télédiffusion francophone de la SRC en Atlantique ne représentait que 1,4 p. 100 pour ce qui est du réseau de l'information. Devant les propos de nos témoins d'aujourd'hui, je suis rassuré de savoir que l'on vise le maximum, soit 95 ou 96 p. 100, et je vous en félicite.

Monsieur Frappier, vous avez cité une liste de personnalités qui font partie de votre équipe. Quelles personnalités des provinces hors Québec, soit de l'Acadie ou de l'Alberta, vont se joindre à l'équipe de télédiffusion pour la présentation de ces Jeux olympiques de Vancouver et également du Canada?

M. Frappier : Comme je l'ai dit plus tôt, il très difficile d'assurer une représentation tout à fait unanime. L'objectif est d'avoir une représentation de toutes les régions du Canada, tout en offrant la meilleure couverture possible des jeux, et ce, en utilisant les ressources techniques et autres pour assurer le travail. Si on découvre un athlète, par exemple, de la région d'Acadie-Bathurst, devenu champion, qui a décidé de faire carrière dans les médias et qui s'est spécialisé en analyse sportive ou à titre de commentateur, il fera certes partie de l'équipe. Je n'ai toutefois aucun contrôle sur l'origine des gens. Je ne peux que m'assurer que mon équipe se compose des meilleurs éléments.

Ce n'est probablement pas cette réponse qui vous satisfera le plus, mais l'objectif est de retenir les meilleurs individus. Il suffirait peut-être d'aller fouiller dans les anales de nos talents pour découvrir des athlètes francophones provenant de régions à l'extérieur du Québec. Toutefois, je ne les connais pas, alors je ne peux pas vous répondre.

Le sénateur Mockler : Qu'ils viennent du Québec ou d'ailleurs, l'objectif est certes d'avoir la meilleure représentation à nos Jeux, et ce, dans nos langues. J'aimerais toutefois m'assurer que l'on puisse voir les athlètes de la région atlantique qui se démarquent. Ainsi, le lien se fera plus rapidement avec nos petites communautés.

M. Frappier : Je crois comprendre où vous voulez en venir. Lors de la couverture des jeux, nous aurons nos propres équipes sur tous les sites, il y aura indépendance éditoriale, indépendance du contrôle de la production. Les entrevues avec nos athlètes canadiens qui participeront dans une discipline quelconque ne seront pas triées en fonction de la langue, mais du fait qu'ils sont des athlètes canadiens.

Notre diffusion sera pancanadienne. Un athlète de l'Alberta que l'on pressentira comme espoir de gagner une médaille, qu'il soit anglais ou français, sera interviewé sur les ondes de RDS et de TQS. Inversement, un athlète paralympique d'Acadie-Bathurst ou d'une autre région, qui participera à la discipline de hockey sur luge, du simple fait qu'il soit un athlète canadien, fera automatiquement partie de notre couverture. La couverture sera la même à travers le Canada. On n'a pas conçu une couverture juste pour plaire au Québec. On ne négligera pas non plus les athlètes anglophones. Notre but n'est certes pas de dire qu'un athlète de l'Ontario intéressera moins les gens du Québec.

Le sénateur Champagne : Pendant les Jeux olympiques, tout le monde est canadien.

La présidente : J'aimerais vous remercier très sincèrement d'avoir accepté l'invitation du comité. Ensemble, nous visons le même objectif. Si toutefois le comité peut vous appuyer dans certaines de vos démarches, n'hésitez pas à communiquer avec nous.

(La séance se poursuit à huis clos.)


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