Délibérations du comité sénatorial permanent des
Langues officielles
Fascicule 13 - Témoignages du 30 novembre 2009
OTTAWA, le lundi 30 novembre 2009
Le Comité sénatorial permanent des langues officielles se réunit aujourd'hui à 16 h 42 pour faire une étude sur l'application de la Loi sur les langues officielles, ainsi que des règlements et instructions en découlant, au sein des institutions assujetties à la loi. Sujet : Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2010
Le sénateur Andrée Champagne (vice-présidente) occupe le fauteuil.
[Français]
La vice-présidente : Honorables sénateurs, je vous souhaite la bienvenue au Comité sénatorial permanent des langues officielles. Je suis le sénateur Andrée Champagne, du Québec, vice-présidente du comité. J'aimerais tout d'abord vous présenter les membres du comité.
À ma droite, le sénateur Tardif, de l'Alberta, le sénateur Losier-Cool, du Nouveau-Brunswick, le sénateur Jaffer, de la Colombie-Britannique et le sénateur Pépin, du Québec.
À ma gauche, le sénateur Seidman, du Québec, et le sénateur Fortin-Duplessis, également du Québec.
Le Comité sénatorial permanent des langues officielles suit de très près l'évolution de la prise en compte des langues officielles dans l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 qui auront lieu à Vancouver et à Whistler. Le comité a publié un rapport, ainsi que deux rapports de suivi à ce sujet depuis l'hiver 2007. Son plus récent rapport a été déposé au Sénat en septembre dernier.
Nous accueillons aujourd'hui des organismes clés impliqués dans l'organisation des Jeux d'hiver de 2010. Le comité désire faire un suivi sur quelques points comme les ressources allouées à la traduction et à l'interprétation, la signalisation temporaire et permanente sur les sites des Jeux, les services offerts au public voyageur dans les deux langues officielles, de même que l'offre active de services en français et en anglais par les bénévoles.
La réunion sera divisée en trois parties. En premier lieu, nous recevons des représentants des deux municipalités, Vancouver et Whistler. Ces gens comparaîtront par vidéoconférence. Le maire de Richmond a également reçu une invitation, mais a préféré nous faire part de ses réflexions par la voie d'une lettre dont les membres de ce comité ont reçu copie.
En deuxième partie de la réunion comparaîtront des représentants du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver, également par vidéoconférence.
Finalement, de 18 heures à 19 heures, des représentants de l'Administration de l'aéroport international de Vancouver comparaîtront en personne devant le comité.
[Traduction]
Nous accueillons maintenant Ken Melamed, maire de la Municipalité récréotouristique de Whistler, en Colombie-Britannique, ainsi que Penny Ballem, directrice municipale pour la Ville de Vancouver, en Colombie-Britannique.
Je vous remercie tous les deux de vous joindre à nous cet après-midi. Nous avons encore quelques problèmes pour ce qui est d'établir la communication avec Whistler, si bien que nous allons commencer par entendre l'exposé de Mme Ballem. Par la suite, nous inviterons les sénateurs à vous poser quelques questions.
Comme nous n'avons que 45 minutes en tout pour nos témoins, je demande à tous de s'assurer que leurs observations, questions et réponses soient courtes et concises.
Madame Ballem, nous vous écoutons.
[Français]
Penny Ballem, directrice municipale, Ville de Vancouver, C.-B. : Madame la présidente, c'est avec grand plaisir et respect que je m'adresse au comité du Sénat à l'aube d'un événement historique pour notre ville. J'apprécie la chance de vous parler au sujet des langues officielles du Canada, plus particulièrement de l'importance de la langue française pour la communauté et pour les Jeux olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver et à Whistler.
Plus tôt ce mois-ci, votre comité a mentionné que 30 des 80 pays qui participeront aux Jeux sont membres de l'Organisation internationale de la Francophonie. Nous reconnaissons que la langue française est très importante pour les activités et qu'il y aura sans doute d'autres invités qui partageront les mêmes sentiments et qui visiteront notre splendide ville.
Nous sommes fiers du fait que Vancouver est une ville multiculturelle avec un profil complexe qui inclut plusieurs langues parlées. Les statistiques du bureau du recensement du Canada indiquent que du nombre total de 571 000 citoyens à Vancouver, 1,6 p. 100 ont le français comme langue maternelle et que 10 p. 100 de la population parle français et anglais. Cependant, 30 p. 100 des citoyens de Vancouver parlent une autre langue autre que le français ou l'anglais. Vancouver offre un milieu de langues différentes très riches et variées et en même temps, il y a un intérêt croissant pour l'éducation en immersion française.
Cela dit, j'ai de bonnes nouvelles à partager avec vous au sujet du travail que nous avons fait afin de promouvoir une expérience bilingue durant les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 avec la collaboration de nos partenaires, le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver (COVAN), le gouvernement provincial et le gouvernement du Canada. La Ville de Vancouver offre une expérience bilingue à nos citoyens et nos visiteurs du monde entier qui seront au rendez-vous durant cette fête d'envergure olympique. Nous sommes très sérieux dans notre engagement à communiquer le message de la ville de Vancouver en français. Le public aura la chance de rencontrer nos employés bilingues et il y aura un service bilingue à chaque site olympique.
Tous les détails ont été planifiés avec attention. D'une part, nous publions des renseignements en français sur le site web de la ville-hôte en indiquant des liens vers des cartes, des sites et des renseignements supplémentaires. De plus, des employés parfaitement bilingues travailleront dans notre centre des communications durant les Jeux. Finalement, afin de répondre aux questions du public francophone, des représentants à la clientèle bilingues de notre centre d'appel seront disponibles en composant le 3-1-1.
Durant votre séjour à Vancouver, vous aurez la chance de lire des instructions en français. En outre, nous offrirons des renseignements bilingues sur nos cartes afin d'aider les gens à trouver les sites olympiques, les sites de célébration de la ville et les réseaux de transport.
Afin de souhaiter la bienvenue à nos visiteurs, notre bureau du protocole fera parvenir des invitations bilingues aux dignitaires visitant les Jeux. De plus, des enseignes bilingues seront affichées au Centre d'élaboration du protocole et nous nous engageons à rendre disponible un représentant de la Ville qui parle français pour chaque événement qui prendra place durant les Jeux.
Le monde entier est invité à célébrer la plus grande fête de l'histoire de la ville de Vancouver. Tous les soirs, il y aura des célébrations et des spectacles de divertissement à nos sites vivants. Notre arsenal inclura plusieurs stratégies bilingues. Les festivités mettront en vedette des artistes francophones sur scène ou sur écran entourés d'annonceurs et d'animateurs de spectacles bilingues.
Il y aura aussi un programme éducationnel incluant une journée dédiée à l'éducation française pour les étudiants de niveaux élémentaires et secondaire de la région de la Colombie-Britannique.
Lors de votre visite dans notre ville et à proximité des sites vivants, vous serez servis dans les deux langues officielles.
Un autre point important pour nous, c'est de s'assurer que les visiteurs s'orientent facilement. À cette fin, nous afficherons des pictogrammes internationaux tout en espérant qu'il sera plus facile d'apprécier la fête olympique.
Les employés de la Ville sont vraiment enthousiastes d'avoir la chance de faire partie des Jeux olympiques. Plusieurs employés parlent plusieurs langues, incluant le français, et ils seront disponibles tous les jours et sur tous les sites.
Les messages sur le site web de la ville-hôte seront bilingues. Il y aura un grand nombre de liens pratiques sur toute information en français.
Six cents employés de la ville de Vancouver formeront l'équipe de la ville-hôte. De ce nombre, 20 p. 100 ont une maîtrise adéquate de la langue française et plusieurs sont parfaitement bilingues.
C'est important de mentionner que les représentants de la Ville de Vancouver ont déjà commencé à communiquer leur enthousiasme pour les Jeux olympiques dans les deux langues officielles. Par exemple, dans les derniers mois, le maire Gregor Robertson a déjà donné plusieurs présentations. Elles étaient brèves, mais c'était en français. Tout dernièrement, lors d'une cérémonie officielle où les clés du village olympique et paralympique de Vancouver ont été remises au Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques, un de nos animateurs de cérémonie, qui est un employé de la Ville, a communiqué notre message en français avec éloquence.
Au sujet des médias, les employés de la Ville de Vancouver et moi-même, avons fait des entrevues en français avec Radio-Canada durant des événements reliés aux Jeux olympiques et nous allons continuer à le faire dans les semaines et les mois qui viendront.
Afin de répondre aux questions des médias, nous offrons des renseignements bilingues sur notre site web et si vous désirez parler à un représentant du service à la clientèle, vous pouvez signaler le 3-1-1 afin de rejoindre notre service de renseignements téléphonique.
Si quelqu'un a des questions sur n'importe quel sujet que ce soit, comme les données de routes fermées ou des renseignements sur la billetterie, nous serons capables de répondre en français rapidement et avec efficacité.
Nous travaillons de très près avec notre partenaire de Tourisme Vancouver. Tous les kiosques de renseignement auront du personnel bilingue et, à la grandeur de la ville, ils fourniront aussi de l'aide aux piétons. Pour les gens qui ont besoin de directions, des enseignes et des cartes bilingues seront disponibles et faciles à trouver.
La Ville de Vancouver est fière d'être la ville-hôte des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 et nous sommes aussi fiers de recevoir le monde entier dans les deux langues officielles du Canada et du CIO.
Je vous remercie de me donner la chance de vous faire connaître le processus de nos préparations. J'espère vous rencontrer en février. C'est avec grande confiance que je vous assure que ce sera un événement mémorable pour tous les Canadiens.
C'est avec grand plaisir que je répondrai à vos questions.
La vice-présidente : Merci beaucoup, madame Ballem.
Alors que nous attendons toujours la possibilité de rejoindre M. Ken Melamed, le maire de Whistler, je suis certaine que les sénateurs ici présents seront ravis de vous poser des questions. Nous commençons avec le sénateur Jaffer.
Le sénateur Jaffer : Je vous remercie, madame la vice-présidente.
[Traduction]
Madame Ballem, comme je vous connais depuis de nombreuses années, je tiens à faire savoir à tous les membres du comité que chacune de vos paroles est le fruit d'une réflexion poussée qui est à l'origine de votre crédibilité. Je suis persuadée de parler au nom de tous les membres du comité quand je vous dis que nous sommes très heureux d'entendre parler de tout ce que vous avez fait jusqu'ici en prévision des Jeux olympiques.
Si vous permettez, je voudrais vous demander un éclaircissement. Je sais que bon nombre des panneaux de signalisation sont écrits dans les deux langues officielles. Comptez-vous installer d'autres panneaux de signalisation bilingues d'ici l'inauguration des Jeux olympiques?
Nous savons tous que Vancouver est une ville multiculturelle où se parlent de nombreuses langues, mais les deux langues officielles, notamment dans le contexte des Jeux olympiques, sont le français et l'anglais. Comptez-vous déployer d'autres efforts pour accroître la signalisation bilingue d'ici l'inauguration des Jeux?
Mme Ballem : Nous travaillons actuellement en étroite collaboration avec le COVAN. Nous avons monté une importante opération en vue d'installer toute la signalisation nécessaire en vue des Jeux olympiques. Nous allons donc nous efforcer de produire toutes les plaques de rue et autres panneaux de signalisation dans les deux langues officielles en vue des Jeux olympiques. Donc, toute la signalisation, à la fois temporaire et permanente, sera produite dans les deux langues officielles.
Tout cela a occasionné des changements importants pour la ville au cours des derniers mois. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos partenaires de la Fédération des francophones, qui nous ont été d'une très grande utilité. Vous allez donc voir une plus forte proportion de signalisation bilingue liée tout particulièrement aux Jeux olympiques — comme les indications pour se rendre aux sites olympiques ou pour le système de transport, de même que celles des sentiers de randonnée pédestre et les pistes cyclables.
Le sénateur Jaffer : Je vous félicite, car ce n'est pas tâche facile. Nous sommes très heureux de savoir que vous poursuivez vos efforts. Lors de l'inauguration des Jeux olympiques, nous serons à même de refléter notre identité comme Canadiens. Comme vous le savez, même si c'est vous qui en avez la responsabilité, les Jeux olympiques appartiennent à l'ensemble de la population canadienne. Et notre signalisation, en tant que reflet de notre identité, est très importante.
Ma deuxième question concerne les bénévoles. Je suis convaincue que vous avez tout le personnel qu'il faut pour les Jeux olympiques à proprement parler, mais avez-vous suffisamment de bénévoles qui parlent les deux langues officielles?
Mme Ballem : Les bénévoles qui travailleront pendant les Jeux seront les bénévoles du COVAN. Nous avons conclu un accord avec le COVAN pour que ce dernier soit responsable de ces bénévoles.
Quant à nous, nous avons nos propres bénévoles. Nous avons demandé à tout notre personnel d'être présent pendant les Jeux, et nous allons leur confier certaines responsabilités et les déployer dans le contexte de diverses activités. Vingt pour cent des membres de l'équipe de la ville hôte sont bilingues et ces personnes traiteront directement avec le public. Les autres membres du personnel se verront confier différentes tâches; certains auront des contacts avec le public, mais d'autres non. Dans l'ensemble, environ 10 p. 100 des membres de notre personnel se sentent à l'aise en français, ce qui correspond à peu près, me semble-t-il, à la proportion au sein de la population générale de Vancouver. Nous leur avons donc confié des tâches stratégiques, afin de maximiser l'accès du public.
Nous n'avons pas d'effectif de bénévoles. Toutes les personnes déployées seront membres de notre personnel. Je sais que les responsables du COVAN vont vous parler de la capacité de leurs bénévoles, mais, de notre côté, nous souhaitons fournir le meilleur service possible en nous assurant que les membres de notre personnel qui parlent le français et se sentent à l'aise en français, ont autant de contacts que possible avec les visiteurs et les Canadiens qui assistent aux Jeux.
[Français]
Le sénateur Fortin-Duplessis : Ma question s'adresse à Mme Ballem. L'absence du français à Vancouver est généralisée. Au Centre d'information touristique à Vancouver, on trouve des dépliants bilingues, chinois et mandarins, mais je dirais qu'en français, il n'y en a presque pas. Et dans le tout nouveau SkyTrain, le métro de surface de Vancouver, il n'y a pas d'explications en français non plus.
Pourtant, il aurait été facile de programmer des machines distributrices en plusieurs langues comme on le fait partout au pays pour les guichets automatiques. Vous avez mentionné que seulement 10 p. 100 de la population de Vancouver parle français et que par respect pour ces gens de Vancouver, par respect pour tous les francophones du Canada et pour tous les francophones qui viennent de tous les pays du monde, je crois que vous avez décrit toutes sortes de mesures que vous avez mises en place. Mais croyez-vous que vous en faites suffisamment?
Mme Ballem : Vous parlez du nouveau Canada Line, c'est une fonction du TransLink, une association régionale qui a la responsabilité du transit public. Ce n'était pas dans le mandat de la Ville de Vancouver. Mais nous travaillons avec nos collègues à TransLink et à l'aéroport YBR qui sont aussi partenaires du SkyTrain, surtout le Canada Line. J'espère que vous entendrez le président de YBR qui a dit qu'il y a du progrès anticipé pour qu'il y ait plus d'affiches et de renseignements en français pour les Jeux olympiques et j'espère que tout cela sera permanent.
La vice-présidente : Merci, madame Ballem. On n'a pas beaucoup de temps, mais on m'apprend que l'on pourra au moins entendre monsieur le maire de Whistler. Nous ne pourrons pas avoir l'image, mais nous aurons au moins le son.
[Traduction]
Ken Melamed, maire, Municipalité récréotouristique de Whistler, Colombie-Britannique : Je suis là; merci beaucoup. Tout le plaisir est pour moi.
[Français]
À titre de station hôte, Whistler est fière d'accueillir le monde au nom du Canada à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010. À l'origine, Whistler Mountain a été créé pour faire venir les Jeux dans la région et c'est des dizaines d'années plus tard que nous réalisons notre rêve olympique.
Nous avons de la chance de vivre dans un endroit merveilleux et inspirant et nous sommes impatients de le faire découvrir au monde entier en 2010. Nous espérons accueillir des Jeux extraordinaires et créer des legs durables pour les générations à venir.
En collaboration avec le gouvernement du Canada, le COVAN et des partenaires communautaires, Whistler a profité de l'occasion à titre de station hôte d'intégrer la dualité linguistique.
Bien que nous soyons une petite communauté avec seulement 10 000 résidants permanents, nous travaillons avec nos partenaires sur plusieurs niveaux afin de réaliser une expérience linguistique pendant les Jeux. Nous avons plusieurs plans en place qui permettront à notre communauté de réussir, car nous nous attendons à accueillir plus 50 000 visiteurs résidants et athlètes chaque jour pendant les Jeux.
J'aimerais développer sur le premier point afin de réitérer notre gratitude envers le gouvernement du Canada, particulièrement au ministère du Patrimoine canadien, pour son soutien continu envers Whistler, y compris : notre nomination comme Capitale culturelle du Canada en 2009; une contribution de 5 millions de dollars d'Espaces culturels Canada, pour le projet de la Place des médailles; une contribution de 5 millions de dollars de Célébration et Commémoration au programme Whistler Live! Notre communauté a été grandement enrichie par ces contributions.
De plus, relativement à cette présentation, notre communauté est devenue plus conscientisée et dévouée à la valeur profonde canadienne de la dualité linguistique.
Pour résumer nos activités avant les Jeux, nos efforts ont compris plusieurs occasions médiatiques et de mobilisation communautaire. Pour gérer le rayonnement auprès des médias, la municipalité dispose de deux employés bilingues en relation avec les médias qui ont plusieurs années d'expérience en mobilisation communautaire, gestion des événements et communication des crises. Ils travaillent avec un groupe de quatre traducteurs présélectionnés, dont un a été engagé particulièrement afin de satisfaire à nos exigences pour Whistler Live!
Notre stratégie médiatique avant les Jeux comprend des entrevues bimensuelles avec moi-même et des hôtes de Radio- Canada. Nous avons également donné des présentations en français sur notre parcours, avant les Jeux, à l'ambassade du Canada à Paris, la Commission canadienne du Tourisme à Paris, le Grand Témoin de la Francophonie pour les Jeux olympiques et au moins une petite mention en français lors de chaque présentation que j'ai donné depuis que je suis devenu maire en 2005.
Pour marquer le compte à rebours des 100 jours avant les Jeux, nos partenaires communautaires ont collaboré afin d'organiser une célébration gratuite. Ce fut un merveilleux succès et plus de 2 200 personnes se sont présentées pour rencontrer les athlètes, les artistes et les mascottes des Jeux. La communauté est sortie afin de souhaiter bonne chance à nos espoirs olympiques et de jeter un coup d'œil sur la programmation de Whistler Live! Les maîtres de cérémonie bilingues et l'équipe de production ont intégré des instantanés de langue française sur ce à quoi s'attendre pendant les Jeux aux sites de Whistler Live!.
Pendant les Jeux olympiques la programmation de Whistler Live! représentera la principale occasion d'interaction bilingue à Whistler. Cela vous permet d'avoir un pied dans le stade. Whistler Live! est un réseau de sites et d'écrans de performances extérieures qui créera une fusion inoubliable de sports, d'arts et de divertissement pour les spectateurs de tous les âges pendant les Jeux.
Le contenu de la programmation canadienne-française de Whistler Live! représente 20 p. 100. Le contenu bilingue comprendra notamment : des entrevues avec les artistes, athlètes et vedettes; des courts métrages en français et en anglais fournis par Patrimoine canadien; du contenu provenant de CODE de l'olympiade culturel; des informations à la minute sur les écrans de Whistler Live! à travers le village; À Skiers Plaza, de grands écrans présentant des émissions sportives, y compris RDS, de même que des arts visuels et des courts métrages en français et en anglais. Le soir, Skiers Plaza sera une fusion importante des arts, de la musique et du sport. Le spectacle commence après la conclusion de la cérémonie et du concert des vainqueurs. Le spectacle, y compris plusieurs DJ francophones, skieurs et planchistes du Québec. Au Village square pendant le jour, la diffusion sportive de RDS sera sur de grands écrans. Village square sera la scène principale pour les présentations musicales chaque après-midi, avec un objectif de 20 p. 100 francophone. La programmation de la Place des médailles présentera chaque soir des cérémonies des vainqueurs et des concerts. À titre de station hôte, Whistler aura également l'honneur de présenter à cet endroit la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques d'hiver.
Au sujet de l'expérience des visiteurs et de la communauté, nous avons découvert que les occasions de mobilisation comprennent notamment : des sites en direct — un pied dans le stade; une expérience positive sans billet pour une épreuve sportive; l'apparence et l'image; l'enthousiasme pour les programmes élaborés au sein de vos communautés; à Whistler, la communauté a élaboré le programme Ask Me! I'm A Local (demandez-moi. Je suis un résident local).
L'initiative Ask Me! vient de notre communauté et elle encourage les membres de la communauté à se mobiliser activement envers l'expérience des visiteurs en aidant, tout simplement. Les macarons Ask Me, que je porte aujourd'hui, sont disponibles en 5 langues : français, anglais, allemand, japonais et espagnol. Depuis le lancement du programme en octobre, on compte 1 000 bénévoles, 20 p. 100 d'entre eux qui parlent le français.
Notre programme Village Host dispose d'un groupe de bénévoles de longue date qui s'est engagé à rehausser l'expérience de nos visiteurs. Pendant les Jeux d'hiver de 2010, les hôtes joueront un rôle important pour accueillir les visiteurs. Le programme est géré conjointement par Tourism Whistler et la Municipalité de villégiature de Whistler et disposera de plus de 100 bénévoles pendant les Jeux. Actuellement, 15 p. 100 des bénévoles sont francophones. Les autres langues parlées par les bénévoles sont les suivantes : allemand, japonais, coréen et espagnol. De plus, les kiosques d'information avec les employés bilingues du COVAN auront la capacité de répondre en français.
Un autre exemple de la mobilisation communautaire fait partie du projet Kids of Whistler 2010. Les élèves de Whistler présenteront des spectacles des Fêtes illustrant des cultures de partout dans le monde. Le concert familial comprendra l'école La Passerelle et l'école francophone de Whistler. Il s'agit d'un projet pédagogique conçu afin de faire participer les élèves à l'esprit et aux activités des Jeux olympiques et paralympiques.
La Maison du Canada à Whistler est une autre initiative à Whistler qui implique les deux langues officielles. Près de la moitié du complexe sera occupé par le Comité olympique canadien et sera un second chez soi pour les amis et les familles des athlètes de partout au Canada, dont plusieurs seront francophones. L'autre moitié du complexe sera gérée par la RMOW comme centre de renseignements, complexe d'accueil et centre d'affaires. Les hôtes auront des capacités françaises et un large éventail de renseignements sera offert dans les deux langues officielles.
La Municipalité villégiature de Whistler a lancé un nouveau site Internet pour les Jeux. L'objectif du site Internet est d'offrir des ressources pour les Jeux d'hiver de 2010 et des renseignements à jour avant et pendant les Jeux. Les sections bilingues de ce site Internet comprendront : accueil du maire; trousse et communiqués de presse; programme bilingue Whistler Live! avec des bulletins électroniques; vue d'ensemble de Whistler Live! dans le guide de programmation de l'Olympiade culturelle
En ce qui concerne les médias pendant les Jeux, nous avons travaillé avec nos partenaires afin de réaliser une approche médiatique proactive. Pendant les Jeux olympiques, Whistler aura deux centres des médias : Whistler Media House et le Centre des médias de Whistler. Nous voulons encourager les médias internationaux à faire partie de nos Jeux et à venir vivre l'expérience Whistler. En plus de permettre les entrevues avec les athlètes, les dignitaires et les personnes ressources pour obtenir des histoires liées à Whistler, la Whistler Media House donne accès à des ressources, y compris la bibliothèque d'images et de rouleaux B de Whistler Tourism.
Un autre exemple de notre rayonnement auprès des médias bilingues est le programme Franco Médias 2010, une programmation de nouvelles francophones avec 6 journalistes et 6 animateurs radio. Le programme s'associe avec la communauté francophone locale, y compris les élèves.
Legs bilingues à Whistler : Après les Jeux, la Place des médailles se
transformera en un lieu de rassemblement extérieur pour les résidants et les
visiteurs. La Place des médailles de Whistler deviendra une installation
communautaire durable. Les plans comprennent notamment : la reconnaissance
bilingue des contributions des athlètes, des gagnants de médailles, des
bénévoles, des organismes gouvernementaux et des organismes partenaires qui
auront participé au parcours de Whistler comme hôte des Jeux d'hiver
de 2010 par la vasque et les installations olympiques.
De plus, le programme Ask Me! I'm a Local continuera après les Jeux olympiques. Le programme communautaire traditionnel, Ask Me!, continuera à croître et à s'élaborer grâce à d'autres langues afin de servir nos visiteurs et de rehausser leur expérience à Whistler.
Plusieurs séquences vidéo bilingues produites par Whistler Live! pendant les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver seront disponibles pour créer des vidéoclips, des documentaires et des rouleaux B pour utilisation rédactionnelle.
En outre, la salle des médias en cours d'élaboration pour whistler2010.com, y compris des débuts d'histoires bilingues et des faits médiatiques, sera copiée dans notre site Internet municipal existant pour des occasions de relations avec les médias permanentes.
Finalement, j'aimerais remercier le Comité sénatorial sur les langues officielles de m'avoir donné l'occasion de présenter la stratégie de Whistler sur les langues officielles pour les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010. Je suis très passionné par l'occasion d'accueillir le monde dans notre communauté et de réaliser une expérience bilingue qui reflète véritablement notre patrimoine canadien.
Le sénateur Tardif : Ma question s'adresse à Mme Ballem. Vous avez indiqué qu'il y aurait des kiosques d'information sur chaque site des Jeux et que l'information serait disponible en français et en anglais. Est-ce que ce sera la même situation pour les kiosques à BC Tourism et Vancouver Tourism? Est-ce que la documentation sera disponible en français et en anglais?
Pouvez-vous faire de l'offre active en français à ces sites, non seulement aux sites des Jeux, mais aussi à Tourisme Vancouver et Tourisme Colombie-Britannique?
Mme Ballem : Les partenaires du tourisme de la Colombie-Britannique de Vancouver et de CTC travaillent ensemble pour se préparer à recevoir les visiteurs durant les Jeux. Notre information dit que les renseignements sur les affiches, les cartes, seront disponibles en français de la part de Tourisme Vancouver et de Tourisme Colombie-Britannique.
Le sénateur Tardif : Il s'agit ici de documentation. Un service en français sera-t-il offert lorsque les gens demanderont de l'information à ces kiosques?
Mme Ballem : Oui, ce sera possible. Les partenaires de Tourisme Vancouver disent qu'ils auront du personnel bilingue à leurs kiosques qui offrira des services en français pendant la durée des Jeux.
Le sénateur Losier-Cool : Madame Ballem, permettez-moi d'abord de vous féliciter de votre engagement afin d'assurer la présence des deux langues officielles aux Jeux olympiques.
Lorsque nous nous sommes rendus à Vancouver dans le cadre de notre étude, nous avons rencontré la municipalité de Vancouver et nous avions alors déploré le fait qu'il y avait très peu de chaînes de télévision francophones dans les hôtels. On nous avait alors assurés que des démarches seraient prises avec le secteur hôtelier. Est-ce que ce fut le cas?
Mme Ballem : Je ne peux pas parler de cela. Il est possible que le travail du COVAN avec les hôteliers ait progressé. Il y a très peu d'informations en français dans le secteur hôtelier de Vancouver. La plupart des visiteurs internationaux à Vancouver parlent d'autres langues. Il y a eu des efforts pour les visiteurs en provenance de la Chine et de l'Asie.
Toutefois, nous pouvons travailler avec le COVAN pour progresser davantage sur cette question. Nous avons des comités qui sont liés avec la Ville de Vancouver qui sont des associations d'affaires et nous travaillons avec eux sur la planification pour le transport lors des Jeux et les autres questions. Nous n'avons pas parlé avec eux des services en français, mais on pourra le faire avec la direction du comité.
La vice-présidente : Sénateur Jaffer, vous avez une question pour le maire, M. Melamed de Whistler.
[Traduction]
Le sénateur Jaffer : Monsieur le maire, je suis très fière du travail que vous avez réalisé à Whistler. Toute la population de la Colombie-Britannique connaît votre feuille de route. Je ne veux pas que vous vous sentiez gêné, mais je sais que, depuis fort longtemps, vous êtes vraiment résolu à faire en sorte que le français soit bien représenté, non seulement dans le contexte des Jeux olympiques, mais dans votre mode de vie en général.
Auriez-vous donc l'amabilité de partager avec nous votre philosophie en ce qui concerne le français? Je vous félicite de vous être assuré que le français aurait une très bonne présence à Whistler, et je tiens à ce que mes collègues sachent pourquoi cela vous tient tant à coeur.
M. Melamed : Merci, sénateur Jaffer.
[Français]
La vice-présidente : Monsieur le Maire, malheureusement, nous avons énormément de difficulté à vous comprendre. J'espère que vous nous ferez l'honneur de nous faire part de votre texte afin que nous puissions savoir ce que vous vouliez nous dire.
[Traduction]
M. Melamed : J'occupe une charge élective depuis 13 ans. Dans le contexte de mes campagnes, j'ai toujours utilisé le français, pour que les membres de la collectivité sachent que je suis fier de mon français et fier du fait que le Canada est un pays bilingue, et j'estime que la ville de Whistler doit traduire cette fierté.
Notre municipalité accueille des visiteurs venus de tous les coins du monde, et nous avons également une forte population de Québécois qui vivent à Whistler. Pour moi, c'est une véritable passion. J'adore parler français, et les Jeux olympiques nous donnent l'occasion de promouvoir notre dualité linguistique.
Le sénateur Seidman : Merci, monsieur le maire. Afin d'aider le comité à comprendre l'excellent travail que vous avez réalisé, pourriez-vous nous dire combien vous aviez d'employés de première ligne il y a un an et combien vous en avez maintenant, et aussi votre estimation du nombre que vous aurez le jour de l'inauguration des Jeux olympiques?
M. Melamed : Malheureusement, le nombre d'employés municipaux bilingues de première ligne est très limité. Nous avons un effectif de seulement 250 employés. Il y a un an, nous avions zéro employé bilingue de première ligne, et maintenant nous en avons deux. En termes de pourcentage, c'est une bonne augmentation, mais j'aurais voulu qu'il y en ait davantage.
Dans le contexte de nos programmes de bénévolat Village Host et Ask Me! I'm a Local, nous avons recruté un bon nombre de bénévoles francophones et d'autres personnes qui pourront renseigner le public dans les deux langues; de même, nous avons notre kiosque d'information central à l'intention des visiteurs et cinq autres kiosques individuels qui seront situés au sein du village pendant les Jeux. Nous faisons l'impossible pour assurer des services bilingues aux comptoirs et aux kiosques d'information.
La vice-présidente : Madame Ballem et monsieur le maire Melamed, nous sommes ravis d'avoir pu vous accueillir aujourd'hui. Nous vous remercions et nous espérons vous revoir tous les deux à Vancouver en février.
[Français]
Nous allons suspendre la séance pendant quelques minutes afin de recevoir d'autres invités. À tout de suite.
M. Melamed : Au revoir et à bientôt.
Des voix : Au revoir.
(La séance est suspendue.)
(La séance reprend.)
La vice-présidente : Bonjour à tous. Nous accueillons notre deuxième groupe de témoins. Du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver, nous recevons M. John Furlong, directeur général; Mme Donna Wilson, vice-présidente à la direction des ressources humaines pour la durabilité et service à la clientèle internationale; Mme Élisabeth Lefrançois et M. Robert Cousin, tous deux conseillers en langues officielles.
Je vous souhaite à tous la bienvenue au Comité sénatorial permanent des langues officielles. Comme vous le savez, le comité veut faire un suivi sur l'évolution de la prise en compte des langues officielles dans l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver suite au rapport qu'il a publié en septembre dernier. Il veut tout particulièrement s'attarder aux ressources allouées à la traduction et à l'interprétation, à la signalisation temporaire et permanente sur les sites des Jeux, aux services offerts au public voyageur dans les deux langues officielles, de même qu'à l'offre active de services en français et en anglais pour les bénévoles.
Le comité vous remercie d'avoir accepté son invitation à comparaître aujourd'hui. J'invite maintenant M. Furlong à prendre la parole et les sénateurs suivront avec des questions. Puisque nous n'avons que 45 minutes, nous allons vous demander à chacun d'entre vous d'être bref et concis. Monsieur Furlong, vous avez la parole.
[Traduction]
John Furlong, directeur général, Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver : Bon après-midi, mesdames et messieurs et membres du Comité sénatorial permanent des langues officielles. Je suis ravi d'avoir de nouveau l'occasion de vous parler, en compagnie de Mme Donna Wilson et mes autres collègues qui font partie de notre équipe, soit Mme Elizabeth Lefrançois et M. Robert Cousin.
Nous sommes résolus à garantir à tous la meilleure expérience bilingue possible, et c'est ainsi que nous examinons toutes nos activités dans l'optique d'une forte présence des langues officielles et que nous travaillons avec les intervenants clés afin de respecter nos engagements, voire même de les dépasser. Nous sommes résolus à fournir à tous une expérience bilingue lors des Jeux olympiques. Nous avons lancé une campagne de sensibilisation du public le 4 novembre, soit 100 jours avant l'inauguration des Jeux, afin de communiquer au public notre engagement vis-à-vis du bilinguisme. Vous avez peut-être vu certaines de nos publicités dans les grands journaux, publicités qui traduisent directement notre résolution à créer une expérience bilingue lors des Jeux olympiques de 2010 à Vancouver.
Au cours des dernières semaines et des derniers mois, nous avons diffusé un très grand nombre de publications dans les deux langues. Celui que je vous montre maintenant représente le programme souvenir officiel des Jeux olympiques de 2010. Là je vous montre la version française. Comme vous pourrez le constater vous-mêmes, il s'agit d'un très beau document rédigé entièrement en français qui a été reproduit en anglais. La publication est déjà disponible dans l'ensemble du Canada.
Voici un guide bilingue à l'intention des spectateurs qui assistent aux Jeux olympiques de Vancouver. Imprimé dans les deux langues, ce guide est à la disposition de tout spectateur qui se rend sur les sites des Jeux olympiques.
Voici une brochure qui a été préparée à l'intention précise des bénévoles unilingues de langue anglaise, afin qu'ils puissent apprendre un certain nombre de mots français qui peuvent leur être utiles s'ils ont besoin de communiquer avec des francophones, même s'ils ne sont pas eux-mêmes bilingues. Il s'agit déjà d'une amélioration considérable par rapport à d'autres Jeux olympiques.
Cette brochure porte directement sur les jeux canadiens et toute la notion d'une expérience pleinement bilingue, et elle est disponible dans l'ensemble du Canada. En fait, vous en avez peut-être déjà reçu des copies.
Il s'est passé beaucoup de choses depuis la dernière fois que nous avons parlé ensemble. Comme vous l'avez noté vous-mêmes, d'un bout à l'autre du Canada, le Parcours de la flamme olympique connaît un succès retentissant. Des célébrations sont organisées deux fois par jour dans différentes collectivités du pays. Ces dernières reflètent la culture du Canada et les populations de ces collectivités. Le COVAN collabore avec les responsables des différentes localités pour la préparation des activités liées au Parcours de la flamme olympique.
Dans le cadre du Parcours de la flamme olympique, le Comité d'organisation des jeux 2010 à Vancouver assure ses services en anglais et en français. Les activités culturelles qui se déroulent chaque jour sont organisées de concert avec les responsables de la localité concernée. Dans bien des cas — surtout maintenant, puisque la flamme olympique parcourt le Québec — la majorité des activités se déroulent presque entièrement en français.
Vous savez peut-être que les francophones ont pleinement participé à l'organisation du Parcours de la flamme olympique, au niveau non seulement des activités, mais de la sélection des collectivités où passera la flamme. Jusqu'ici tout s'est très bien déroulé. Comme vous le savez sans doute, depuis que la flamme est arrivée au Québec il y a 24 heures, les activités organisées dans cette province connaissent un succès retentissant.
Nous recevons beaucoup d'aide de la part de nos partenaires, madame la présidente. Nous avons bénéficié d'un apport de financement fédéral de 7,7 millions de dollars, grâce auquel nous pourrons nous assurer de respecter les différents engagements que j'ai évoqués, entre autres pour ce qui est d'améliorer la qualité de notre signalisation et de garantir les meilleurs services de traduction possible. Nous voulons absolument être sûrs de l'excellence de tous les aspects des Jeux olympiques et paralympiques.
À l'Aéroport international de Vancouver, qui a fait l'objet de beaucoup de discussion par le passé, ils ont maintenant des bénévoles à plein temps qui contribuent à améliorer la qualité des services bilingues qui sont disponibles dans la zone aéroportuaire. Nous sommes convaincus que quiconque arrive à l'Aéroport de Vancouver pourra se prévaloir de services parfaitement bilingues.
Vous avez déjà entendu les remarques des responsables de la Ville de Vancouver et de la Municipalité récréotouristique de Whistler au sujet des services qui y seront assurés. Nous trouvons cela très encourageant.
Tout récemment, un membre de notre conseil qui est de Montréal, Jacques Gauthier, a assumé un rôle plus important, de même que des responsabilités d'ambassadeur, et ce en vue d'améliorer la qualité de la performance de certains de nos partenaires pour ce qui est de la prestation de services de ce genre pendant les Jeux. À notre avis, il fait un excellent travail, et vous le connaissez déjà.
En date d'aujourd'hui, environ 3 500 bénévoles ont été recrutés pour assurer des services bilingues lors des Jeux olympiques. Ils ont été affectés à différentes tâches de façon tactique et stratégique au sein de la zone des Jeux olympiques et paralympiques, en fonction des sites où nous estimons que de tels services seront les plus en demande. Par exemple, dans les aires critiques — où on assure des services au public, aux médias, aux athlètes et aux dignitaires — entre 15 et 50 p. 100 des bénévoles seront bilingues. Dans la zone réservée pour les activités de la presse, 19 p. 100 des bénévoles seront bilingues. Au Village des athlètes et dans les zones où on travaille directement avec les athlètes, 20 p. 100 du personnel seront bilingues. Pour ce qui est des services fournis directement au public relativement aux activités, 19 p. 100 des bénévoles seront bilingues. De plus, dans tous les kiosques d'information dans la ville et dans les municipalités avoisinantes, 100 p. 100 des bénévoles seront bilingues.
Nous sommes donc très satisfaits du nombre de bénévoles que nous avons recrutés. Bon nombre d'entre eux viennent même de Vancouver pour assurer ces services. Nous avons aussi mis sur pied un système qui va nous permettre, si jamais nous constatons que la qualité des services n'est pas suffisante dans certaines aires de la zone olympique, d'y envoyer d'autres bénévoles pour qu'ils assurent directement les services nécessaires.
Nous avons donc réalisé beaucoup de progrès depuis la dernière fois que nous avons parlé ensemble. Nous sommes assez fiers de nos réalisations, et nous travaillons très fort. Nous sommes encouragés par les récentes observations du Grand Témoin de la Francophonie, M. Raffarin et de la confiance dont lui et le Commissaire Fraser ont fait preuve relativement à certaines des améliorations qu'ils ont observées depuis leur dernière visite à Vancouver.
Le Grand Témoin était ici tout dernièrement et a eu une réaction positive en constatant certains changements à Vancouver — notamment à l'aéroport et dans les hôtels — de même que notre engagement général vis-à-vis du bilinguisme dans le contexte des Jeux. M. Raffarin a fait des remarques semblables la dernière fois qu'il était à Vancouver.
Comme vous le savez, nous considérons que ce sont les Jeux du Canada, Jeux qui nous donnent l'occasion de célébrer la richesse de notre culture et notre diversité, et dont la dualité linguistique est un élément critique. Nous sommes plus convaincus aujourd'hui que jamais que nous réussirons à atteindre un sommet en ce qui concerne la qualité des Jeux dont profiteront les visiteurs, qu'ils soient Canadiens ou qu'ils viennent d'autres régions du monde, et que nous pourrons tous nous en enorgueillir. Ces Jeux seront totalement bilingues. Merci de m'avoir écouté et je suis maintenant à votre disposition pour répondre à vos questions.
La vice-présidente : Merci infiniment d'avoir pris le temps de comparaître aujourd'hui. Nous savons que vous êtes bien occupé, surtout que nous sommes à moins de deux mois de l'inauguration des Jeux.
Le sénateur Jaffer : Monsieur Furlong, je tiens à vous féliciter pour l'excellent travail que vous avez réalisé, notamment pour ce qui est de la présence de nos deux langues aux Jeux olympiques. Vous travaillez avec nous depuis fort longtemps, et j'ai vraiment l'impression que vous avez non seulement écouté, mais suivi nos conseils. Je vous félicite ainsi que les membres de votre équipe pour tous les efforts que vous avez déployés.
J'étais très contente de vous entendre dire que tout est examiné dans l'optique du bilinguisme. Je suis d'accord avec vous : ces Jeux sont les Jeux du Canada. Je sais que mes collègues voudront se joindre à moi pour vous féliciter de l'organisation du Parcours de la flamme olympique dans les différentes régions du pays et pour l'attention que vous avez portée à ce dossier. Nous vous remercions tous de vos efforts.
Étant de la Colombie-Britannique, je souhaite toujours que d'autres améliorations soient possibles. J'ai donc un certain nombre d'autres demandes à vous faire, mais il ne faut pas y voir des critiques.
S'agissant de l'aéroport, il y a encore beaucoup de travail à faire. J'ai été heureuse de vous entendre dire que vous avez maintenant des bénévoles bilingues à plein temps, mais la signalisation à l'aéroport continue à poser problème. Certains panneaux sont rédigés dans les deux langues officielles, mais aux aéroports de Calgary et de Vancouver, par exemple, on a vraiment l'impression que la présence du bilinguisme est insuffisante, notamment lorsqu'on quitte l'aéroport. J'aimerais donc vous entendre à ce sujet. Il est possible que je parle trop vite et que la signalisation en question soit installée bientôt.
M. Furlong : Beaucoup de progrès ont été réalisés à l'aéroport, mais il reste encore pas mal de temps d'ici l'arrivée des visiteurs et, évidemment, des athlètes du monde entier. L'Administration aéroportuaire est maintenant notre partenaire, comme vous vous en doutez et les responsables de cette dernière veulent s'assurer de bien jouer leur rôle et de faire leur part pour ce qui est de fournir des services de grande qualité pendant les Jeux.
Il y a une chose que vous allez remarquer dans les semaines et les mois qui viennent, à savoir que le Comité d'organisation des Jeux de 2010 à Vancouver, de concert avec l'Administration aéroportuaire, procédera à l'installation de tout le matériel de promotion des Jeux olympiques et paralympiques dans la zone aéroportuaire. Il s'agit de donner l'impression aux gens qui arrivent à l'aéroport qu'ils sont sur un site olympique. Tout cela va se faire dans les deux langues. Ce sera très beau et très grand, et certains éléments seront même installés à l'extérieur de l'aéroport et sur la route entre l'aéroport et le centre-ville. Vous allez commencer à voir de plus en plus de matériel de ce genre dans les semaines qui viennent.
Les responsables de l'aéroport sont tout à fait résolus à faire le nécessaire et essaient de se rattraper. Quand je vous parlais tout à l'heure des bénévoles, je parlais de leurs bénévoles. Ils ont recruté des bénévoles. Il y aura également un grand nombre de nos propres bénévoles qui assureront les services nécessaires pendant les Jeux. Mais, à mesure que nous nous rapprocherons de l'inauguration des Jeux, vous verrez une différence considérable au niveau de l'ambiance à l'aéroport et vous serez en mesure de constater à quel point la situation a progressé au cours des dernières années, surtout si vous avez visité la ville à de nombreuses reprises.
Nous prenons très au sérieux vos conseils, et je peux vous garantir que nous allons faire savoir aux responsables aéroportuaires que cette question continue à vous préoccuper. C'est une question qui nous intéresse tous, et on attend de nous une prestation exceptionnelle. Nous sommes optimistes et nous continuons à croire que cela représentera l'un des résultats positifs de notre action d'ici l'inauguration des Jeux le 12 février.
Le sénateur Jaffer : Monsieur Furlong, j'espère que vous allez prendre le temps de profiter de tout le travail que vous aurez accompli. Vous avez travaillé très fort afin de rehausser notre image de marque. Je m'en voudrais aussi de ne pas remercier publiquement M. Poole pour tous les efforts qu'il a déployés en vue des Jeux. Il va beaucoup nous manquer, mais je sais qu'il sera présent en esprit. Merci beaucoup.
La vice-présidente : Monsieur Furlong, avant de céder la parole à d'autres collègues qui voudraient vous poser des questions, je devrais peut-être vous dire que nous allons recevoir, un peu plus tard, les témoignages des responsables de l'Administration aéroportuaire de Vancouver. Nous allons essayer de vous aider, et nous comptons sur vous pour nous aider aussi, afin que les conditions à l'Aéroport de Vancouver correspondent vraiment à nos attentes, et ce en prévision des Jeux olympiques.
[Français]
Le sénateur Tardif : Je tiens également à vous féliciter, ainsi que le comité, pour tous vos efforts afin de vous assurer du caractère bilingue des Jeux olympiques. Ma question concerne le relais de la flamme olympique. Le COVAN est responsable de la planification de ces événements dans chaque municipalité où se rend la flamme et est également responsable de respecter ses engagements envers la dualité linguistique et la Loi sur les langues officielles.
La couverture médiatique de Radio-Canada Atlantique a exprimé la déception des citoyens de Moncton par rapport à la place accordée au français lorsque la flamme s'est rendue dans leur ville. Votre représentant a indiqué que les communautés sont responsables du contenu et de la gestion des spectacles, en fonction des réalités locales.
Je trouve perturbant que ce soit les municipalités qui décident du contenu. Il me semble que, dans vos engagements envers la Loi sur les langues officielles, on ne parle pas de pourcentage de francophones selon la loi, mais plutôt d'offre de services égale et de l'égalité des deux langues officielles. Avez-vous des commentaires par rapport à la situation qui s'est produite à Moncton?
[Traduction]
M. Furlong : Je voudrais réagir. D'abord, permettez-moi de vous expliquer la nature des relations entre le COVAN et les collectivités. Nous sommes chargés d'assurer le transport de la flamme olympique aux différentes localités et de la reprendre ensuite, et nous sommes également responsables de certains aspects protocolaires des activités organisées à midi et en soirée chaque jour. Ces activités se déroulent toujours en anglais et en français, comme il se doit.
Par contre, nous avons également voulu permettre à chaque collectivité de préparer un spectacle qui soit digne des résidents et digne du projet. Donc, dans chaque localité, ils ont essayé de trouver les meilleurs artistes, les meilleurs spectacles et la meilleure façon de représenter leurs collectivités. Évidemment, nous préférerions que les activités culturelles reflètent également toute la notion du bilinguisme. Mais ce n'est pas possible dans chaque région du Canada. Les artistes du calibre nécessaire ne sont tout simplement pas disponibles partout; il reste que l'événement de Moncton a attiré notre attention. Nous l'avons vu. Après l'avoir vu et après avoir entendu la réaction — c'était la première fois que nous obtenions ce genre de rétroaction — notre équipe s'est mise au travail, et nous nous sommes beaucoup efforcés depuis de nous assurer que les organisateurs de ces activités essaieront toujours de présenter des activités culturelles aussi bilingues que possible, à supposer que les artistes et les spectacles soient accessibles dans la région et qu'il y ait une présence culturelle suffisamment forte pour que ce soit réalisable.
Donc, nous avons pris bonne note de ce qui est arrivé. Nous aurions peut-être préféré que les choses se déroulent différemment ce soir-là, mais ce sont les responsables locaux qui ont fait ce choix, et je peux vous assurer que nous allons désormais travailler en plus étroite collaboration avec les responsables des différentes localités afin de nous assurer que les spectacles reflètent le genre d'esprit qui nous semble souhaitable.
Nous sommes déçus quand les choses ne se passent pas aussi bien que nous l'aurions souhaité, mais nous faisons de notre mieux pour nous assurer que les prestations et les spectacles correspondent aux attentes. Évidemment, nous dépendons beaucoup des responsables locaux sur ce plan-là, car c'est la localité qui supporte le coût de cet aspect-là de l'activité — c'est-à-dire, la production du spectacle, le recrutement des artistes et toute la préparation. Ce sont ces mêmes responsables qui se chargent des répétitions, etc. avant notre arrivée dans la collectivité. Dans la plupart des cas, je dirais qu'ils ont fait un très bon travail. Dans un ou deux cas, toutefois, le résultat a été mois bon, mais nous en sommes conscients et nous travaillons fort pour rectifier la situation.
[Français]
Le sénateur Tardif : Je reconnais les efforts que vous faites pour les activités protocolaires. Je crois également que le COVAN a signé une entente avec le gouvernement du Canada pour s'assurer que l'expérience sera aussi bilingue que possible. Le parcours de la flamme fait partie de l'expérience olympique. Je trouve difficile que l'on se fie aux municipalités pour indiquer le pourcentage de français qui sera alloué à un événement. Si, dans une municipalité, le pourcentage de français est limité à 1,5 p. 100 ou 2 p. 100, est-ce que cela veut dire que l'on va seulement refléter 2 p. 100 du contenu en français?
[Traduction]
M. Furlong : Non, parce que cette situation ne s'est jamais présentée jusqu'ici. Nous avons été dans des localités qui sont presque exclusivement anglophones, mais la présentation de notre partie de l'activité est toujours bilingue, et ce, tous les soirs. Cependant, nous sommes bien obligés de travailler avec les responsables communautaires pour préparer le spectacle. Tous les artistes sont de la localité, et tous les éléments culturels la reflètent. Ces éléments-là ne sont pas fournis par le COVAN, mais nous essayons toujours d'en arriver à un spectacle qui reflète le mieux possible l'esprit qui nous tient à coeur. Dans certains cas, c'est assez facile; dans d'autres, c'est un peu plus difficile et notre succès dépend entièrement des artistes et créateurs auxquels nous pouvons avoir recours dans la collectivité concernée.
[Français]
Le sénateur Tardif : Je vous encourage à poursuivre tous les efforts en ce sens, monsieur Furlong.
Le sénateur Fortin-Duplessis : J'aimerais savoir combien de francophones siègent parmi les membres du comité de direction et du conseil administration du COVAN?
[Traduction]
M. Furlong : Deux francophones siègent à notre conseil et cinq membres de notre conseil parlent à la fois le français et l'anglais.
[Français]
Le sénateur Fortin-Duplessis : Et quel est le nombre total de membres du COVAN?
[Traduction]
M. Furlong : Dix-neuf.
[Français]
Le sénateur Losier-Cool : J'ai une question supplémentaire à la question du sénateur Fortin-Duplessis. Quand se termine le mandat du COVAN? Est-ce tout de suite à la fin des Jeux?
[Traduction]
M. Furlong : Nos responsabilités vis-à-vis des Jeux olympiques et paralympiques prennent fin en mars, mais nous aurons d'autres responsabilités par la suite, pour ce qui est du rapport qu'il faudra préparer. Nous serons également chargés d'assurer de la formation aux Russes et de les faire profiter de notre expertise. Croyez-le ou non, nous avons la responsabilité de faire profiter la Russie de tous les enseignements que nous aurons tirés de notre expérience, et le Grand Témoin nous a fait savoir que ce qui aura été réalisé ici à Vancouver constituera la nouvelle norme très élevée pour les futurs Jeux olympiques. Nous ferons de notre mieux pour présenter les résultats de notre travail à nos amis de Sochi pour qu'ils en profitent et qu'ils puissent améliorer la prestation des services aux jeux futurs, notamment dans les pays où la langue n'est pas utilisée.
Tous nos rapports financiers et tous les rapports que nous rédigerons au sujet des Jeux en concluant notre travail — qu'il s'agisse de rapports à l'intention du COI ou du gouvernement du Canada, ou de tout autre rapport que nous pourrions rédiger — seront rédigés dans les deux langues, comme il se doit.
[Français]
Le sénateur Pépin : Comme vous l'avez mentionné plus tôt, le gouvernement fédéral vous a octroyé, en septembre dernier, un budget supplémentaire de 7 millions de dollars pour s'assurer que le bilinguisme soit étendu à l'échelle de la province. Où en sont rendus les pourparlers entre le COVAN et la Ville de Richmond à propos de la signalisation unilingue apparaissant sur l'anneau olympique?
[Traduction]
M. Furlong : Nous croyons savoir que les responsables de la Ville de Richmond ont convenu de changer le panneau de signalisation à l'Anneau olympique — c'est-à-dire, celui dont on a parlé, qui est installé sur le bâtiment même — pour que ce panneau soit rédigé en anglais et en français. Tous les panneaux de signalisation installés par le COVAN sur tous les sites des Jeux olympiques seront dans les deux langues.
[Français]
Le sénateur Pépin : Vous nous avez également démontré qu'il y avait beaucoup de publicité pour les francophones dans les journaux de langue française. Justement, dans le journal La Presse, il y avait une magnifique page sur les Jeux olympiques et paralympiques de 2010.
Le COVAN a signé une entente avec le groupe Gesca pour faire connaître les Jeux olympiques à tous les francophones. Avez-vous planifié quelque chose advenant un problème avec le groupe de Gesca, que ce soit une grève ou autre pour s'assurer que les services en français seront toujours disponibles pour tous les francophones?
[Traduction]
M. Furlong : Vous voulez dire au cours des deux prochains mois ou pendant les Jeux?
[Français]
Le sénateur Pépin : Durant la période des Jeux olympiques.
[Traduction]
M. Furlong : Comme vous le savez, nous ferons très peu de publicité pendant les Jeux olympiques. Pendant les Jeux olympiques, il y aura une très forte couverture médiatique en anglais et en français. Un grand nombre de journalistes francophones se rendront à Vancouver. Il y aura une grande couverture médiatique à la télévision en anglais et en français. D'ailleurs, il sera difficile d'allumer la télévision au cours de cette période sans entendre les derniers reportages au sujet des Jeux olympiques. Sur ce plan-là, nous sommes optimistes. Si jamais nous constations que certains services sont insuffisants d'ici là, nous serions obligés d'improviser et de trouver d'autres moyens de les fournir.
Selon le plus récent sondage que nous avons mené au Canada, le degré de conscientisation dans la province de Québec dépasse 85 p. 100. Il s'agit d'un niveau de saturation pour des Jeux olympiques et d'un résultat bien supérieur à ce qu'ont obtenu la plupart des pays du monde au cours des 30 ou 40 dernières années. Nous en sommes très contents. Mais nous ne nous en attribuons pas tout le crédit, étant donné que le Québec possède des athlètes extraordinaires qui ont de très bonnes prestations. Les attentes sont donc élevées en ce qui concerne leur succès aux Jeux, mais la population de cette province est très au courant de ce qui se passe actuellement à Vancouver et des efforts déployés par les athlètes pour se préparer aux Jeux. C'est donc une situation positive et nous ne pouvons qu'espérer qu'elle le sera encore davantage dans les mois qui viennent.
[Français]
La vice-présidente : Je pense que nous pouvons être un peu rassurés de ce côté puisque, en fin de semaine, on a appris que les problèmes possibles au groupe Gesca avaient été réglés, donc la presse francophone devrait être présente.
Permettez-moi une dernière question à laquelle Mme Lefrançois ou M. Cousin voudront peut-être répondre. La dernière fois que nous avons discuté, un des éléments où il semblait encore y avoir des réticences, c'était sur le plan de la traduction des textes et de l'interprétation simultanée pendant les Jeux.
Je sais que M. Moore, le ministre aux langues officielles, a octroyé des sommes supplémentaires il y a quelques mois, mais cela suffira-t-il pour enrayer tous les problèmes de traduction ou d'interprétation que nous craignions il y a quelque temps?
[Traduction]
M. Furlong : Nous croyons que oui, et la qualité des services en question n'aura jamais été meilleure dans toute l'histoire des Jeux olympiques, grâce à cette intervention. Nous en sommes très satisfaits. Nous avons réussi à grandement améliorer les activités, en ce qui concerne la fiabilité et la rapidité de ces services. Encore une fois, nous espérons que ce que nous aurons réussi à faire profitera aux pays hôtes à l'avenir, pour que cette qualité puisse être maintenue. Nous croyons donc que les sommes accordées seront amplement suffisantes pour nous permettre d'atteindre nos objectifs.
[Français]
Le sénateur Tardif : Vous avez indiqué qu'une entente a été conclue concernant la traduction et je sais que les fonds ont été annoncés par le ministre Moore, cependant, le contrat a-t-il été signé?
[Traduction]
Donna Wilson, vice-présidente de direction, Ressources humaines, durabilité et service à la clientèle internationale, Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver : Je participe directement à ces discussions. Je pensais pouvoir les signer ce matin. Le Bureau de la traduction a la version finale, et nous sommes à quelques heures de pouvoir signer une entente. La responsable de projet du Bureau de la traduction était à Vancouver toute la semaine dernière, et elle va revenir cette semaine. C'était une visite très productive. Nous avons commencé à collaborer même si je n'ai pas encore signé le document proprement dit; je pense néanmoins le faire dans les plus brefs délais.
Le sénateur Tardif : Donc, il n'y a pas d'entente signée pour le moment? Le contrat n'est pas signé.
Mme Wilson : C'est exact.
M. Furlong : C'est imminent, mais nous faisons comme s'il avait déjà été signé.
Le sénateur Seidman : Il existe une communauté francophone en Colombie-Britannique. Avez-vous sollicité l'aide et la collaboration des francophones pour vous aider à répondre à certains de vos besoins?
Mme Wilson : Oui, depuis quatre ans, et même plus longtemps, nous collaborons avec chacune des communautés locales. Il y a une très grande communauté francophone à Maillardville. Cette dernière participera activement aux activités pendant les Jeux. Nous avons également travaillé avec les résidents de Nanaimo et d'autres localités dans la province, et ces derniers participeront à l'organisation des activités pour la Place de la Francophonie 2010, à Granville Island, pour que nous nous assurions de mettre en relief leur contribution. Donc, nous dialoguons activement avec eux sur une base trimestrielle.
La vice-présidente : Monsieur Furlong, madame Wilson, madame Lefrançois et monsieur Cousin, nous vous remercions infiniment d'avoir participé à la réunion d'aujourd'hui.
[Français]
Je pense que vous savez tous et toutes que ce comité s'est préoccupé en tout temps, depuis trois ans, constamment, de vous poser des questions, mais surtout de vous aider à faire les choses comme nous voulons tous que ce soit fait alors que le Canada sera l'hôte de ces Jeux olympiques et paralympiques. Je vous remercie mille fois de nous avoir accordé du temps.
[Traduction]
Nous vous reverrons à Vancouver dans quelques mois. Merci beaucoup.
M. Furlong : Merci beaucoup, et merci surtout pour votre aide.
[Français]
La vice-présidente : Je vais suspendre la séance pour quelques minutes.
(La séance est suspendue.)
(La séance reprend.)
La vice-présidente : Rebonjour, chers collègues, mesdames et messieurs, le comité vous remercie d'avoir accepté notre invitation à comparaître aujourd'hui.
[Traduction]
Je voudrais maintenant souhaiter la bienvenue aux représentants de l'Administration de l'aéroport international de Vancouver, soit Paul Levy, vice-président, Planification, Jeux olympiques et paralympiques de 2010; Rebecca Catley, directrice des Communications, Planification, Jeux olympiques et paralympiques de 2010; et Danielle Moore, Services linguistiques de liaison, Planification, Jeux olympiques et paralympiques de 2010.
Comme vous le savez, le Comité sénatorial permanent des langues officielles suit de près la présence des langues officielles dans l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques qui se tiendront à Vancouver et à Whistler en 2010. Le comité a publié son troisième rapport sur le sujet en septembre.
Le comité voudrait faire le point aujourd'hui sur divers éléments, tels que les ressources prévues pour la traduction et l'interprétation, la signalisation temporaire et permanente sur les sites, les services qui seront offerts au public voyageur dans les deux langues officielles, et l'offre active de services par les bénévoles.
Merci beaucoup d'avoir accepté de participer à la réunion de ce soir.
Paul Levy, vice-président, Planification, Jeux olympiques et paralympiques de 2010, Administration de l'aéroport international de Vancouver : Merci, madame la présidente et honorables sénateurs.
Je suis vice-président de la Planification pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2010. Je suis accompagné ce soir de deux collègues de l'Administration de l'aéroport international de Vancouver, soit Danielle Moore et Rebecca Catley. J'ai demandé à Danielle de faire quelques remarques liminaires.
[Français]
Danielle Moore, Services linguistiques de liaison, Planification, Jeux olympiques et paralympiques de 2010, Administration de l'aéroport international de Vancouver : Madame la présidente, nous sommes très heureux d'être ici. À l'aéroport international de Vancouver, nous sommes conscients de la Loi sur les langues officielles et nous savons qu'elle sert de rappel quotidien pour les Canadiens et les visiteurs que nous sommes un pays bilingue.
Voilà pourquoi nous sommes très fiers de travailler avec le commissaire aux langues officielles en réponse à son rapport intitulé Une occasion en or : Vancouver 2010 : Viser un modèle canadien de la dualité linguistique dans le sport international.
Mon poste à l'administration aéroportuaire consiste à collaborer avec nos partenaires d'affaires et le personnel de l'administration aéroportuaire afin de veiller à offrir aux passagers des services dans les deux langues officielles.
Nous anticipons accueillir durant les Jeux plus de 250 000 voyageurs de plus que d'habitude. Nous souhaitons nous assurer que ces personnes venues de partout au monde sachent qu'elles sont arrivées dans une ville canadienne, une ville qui est fière d'accueillir les Jeux au nom de tous les Canadiens.
[Traduction]
M. Levy : Dans son rapport, le commissaire reconnaît que nous avons fait une importante contribution, mais il affirme également que nous devons accroître nos efforts en vue d'offrir des Jeux réellement bilingues. Nous sommes d'accord.
Le commissaire a fait trois recommandations distinctes et précises sur ce que peut faire l'Aéroport international de Vancouver pour offrir des Jeux bilingues. Je suis ici pour vous faire part de nos progrès en la matière, des progrès substantiels, à mon avis.
Le commissaire nous a fourni une feuille de route très utile dans son rapport. Permettez-moi donc de résumer les recommandations du commissaire, puis d'illustrer certaines des 24 mesures à prendre que nous avons cernées. J'aimerais souligner qu'il s'agit en fait d'un rapport d'étape, notre objectif étant l'amélioration constante.
Le commissaire a recommandé que l'Administration aéroportuaire de Vancouver intègre les langues officielles dans ses plans et activités pour les Jeux d'hiver de 2010. Une des mesures clés que l'Administration a prises est la nomination de notre agente de liaison linguistique, Mme Moore. Nous avons également inclus un segment sur l'offre active dans un cours destiné aux 26 000 employés de l'aéroport, et nous recrutons activement des bénévoles et des employés qui parlent français.
Le commissaire a également recommandé que nous travaillions avec Air Canada, l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, l'Agence des services frontaliers du Canada et l'Aéroport international Pearson, à Toronto, en vue d'offrir aux voyageurs une expérience cohérente dans les deux langues officielles. Nous avons rencontré les responsables de tous ces organismes et avons travaillé pour créer des outils et des voies de communication qui seront utilisées par tous les acteurs. Nous lançons également un programme de « voyageur mystère » afin de mesurer notre rendement.
Et finalement, le commissaire a recommandé que nous prenions des mesures pour nous assurer que le personnel de première ligne qui travaillera pendant les Jeux olympiques et paralympiques de 2010 soit en mesure de faire une offre active de services dans les deux langues officielles. À cet égard, je suis heureux de vous informer que tous les points de contact dans l'aéroport offriront aux voyageurs des services verbaux ou visuels actifs en français et en anglais. L'Administration aéroportuaire de Vancouver mettra à la disposition de tous les exploitants et compagnies qui ont une présence au sein de l'aérogare son service bilingue, que ces partenaires aient ou non l'obligation d'offrir des services en anglais et en français. Nous avons rencontré les responsables de ces commerces afin d'obtenir leur engagement et nous continuerons à collaborer avec eux et le personnel de leur siège afin de nous assurer qu'ils observent ce règlement.
Je vous ai remis une copie des initiatives liées aux langues officielles qui sont terminées, prévues et en cours pour les Jeux olympiques d'hiver de 2010. Ces projets ont été élaborés afin que nous soyons en mesure de tenir notre engagement d'accueillir le monde entier au Canada en français et en anglais.
Comme nos remarques vous auront permis de le constater, nous comptons prendre certaines initiatives pendant la durée des Jeux, outre celles qui sont déjà en place depuis de nombreuses années. Nous serions également heureux de recevoir toutes les suggestions que les honorables sénateurs voudront bien nous faire à cet égard.
Il est clair que la présence des langues officielles pendant les Jeux constitue une priorité pour le gouvernement, et elle l'est tout autant pour nous. Reste-t-il du travail à faire? Absolument. Mais je n'ai aucun doute que lorsque les visiteurs arriveront à Vancouver ou quitteront la ville, ils sauront qu'ils sont au Canada et que ce pays compte deux langues officielles. Les employés de l'Administration aéroportuaire sont très fiers de leur aéroport et sont heureux d'avoir un objectif commun... celui d'offrir un expérience positive et mémorable à tous les utilisateurs de l'aéroport.
Les travaux en cours feront perdurer le souvenir de l'aéroport de Vancouver. Et bien entendu, honorables sénateurs, je vous invite tous à vous joindre à nous à Vancouver en février et mars 2010 à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver.
[Français]
Le sénateur Fortin-Duplessis : Tout d'abord, je tiens à vous féliciter. Après avoir reçu les recommandations du commissaire aux langues officielles, vous aviez tout un défi et je vois que vous avez mis beaucoup d'efforts pour pallier ces manques.
Ma question est assez brève et s'adresse aux administrateurs de l'aéroport international de Vancouver. J'ai appris la semaine dernière qu'il n'y avait pas d'appel en français, même pas pour les vols vers Montréal à l'aéroport international de Vancouver. En effet, selon mes sources, il n'y avait même pas un enregistrement français en place. Une telle absence d'anglais à Montréal, par exemple, ne serait évidemment pas tolérée.
L'Administration de l'aéroport international de Vancouver compte-t-elle remédier à cette situation d'ici le début des Jeux olympiques?
[Traduction]
M. Levy : Je vous remercie pour ces compliments. La responsabilité de faire toutes les annonces en français aux portes relève des transporteurs individuels. S'agissant du vol que vous avez pris, c'est Air Canada qui avait cette responsabilité- là. Nous travaillons justement avec elle pour nous assurer que leur personnel respecte l'obligation de fournir des services bilingues à l'égard de tous les vols. Nous essayons aussi de voir si nous serions en mesure de leur donner un coup de main pendant les Jeux olympiques. Bien que ce soit la responsabilité de la compagnie, nous envisageons de prévoir du personnel afin d'aider les transporteurs aériens qui ne possèdent pas de personnel bilingue pour faire les annonces. Il reste qu'Air Canada a l'obligation, aux termes de la Loi sur les langues officielles, de fournir ce service.
[Français]
Le sénateur Fortin-Duplessis : En tout cas, je trouve terrible que ce soit la compagnie Air Canada qui ne soit pas capable de donner les services dans les deux langues officielles. C'est incroyable!
J'ai vécu des choses lorsque j'étais députée dont je ne reviens pas encore. Par exemple, en Alberta — pas nécessairement à Vancouver, mais en Alberta — il n'y avait absolument personne au comptoir d'Air Canada qui comprenait le français. Et à ce moment-là, on nous repousse comme si on était des riens.
C'était ma première question; peut-être que je reviendrai tout à l'heure.
Le sénateur Tardif : Je trouve intéressant que l'on parle des obligations de l'administration de l'aéroport international de Vancouver en regard des Jeux olympiques; il faut se rappeler que l'aéroport international de Vancouver est tenu, selon le Règlement sur les langues officielles — le paragraphe sept : la partie qui traite des communications avec le public et prestation de services — de fournir des services au public en français et en anglais. C'est une obligation et ce n'est pas seulement parce qu'il y aura des Jeux olympiques en février 2010. On constate que l'offre active de services en français à l'aéroport est de 0 p. 100.
Vous avez indiqué dans votre rapport que vous travaillez avec Air Canada, avec l'administration canadienne de la sûreté du transport aérien, avec l'Agence des services frontaliers du Canada et l'aéroport international Pearson à Toronto, en vue d'offrir aux voyageurs une expérience cohérente dans les deux langues officielles. Vous indiquez avoir rencontré tous ces organismes. Combien de fois les avez-vous rencontrés jusqu'à maintenant? À quel niveau hiérarchique se situaient les personnes présentes lors de ces rencontres? Et combien de rencontres prévoyez-vous d'ici le mois de février prochain?
[Traduction]
M. Levy : Je vais demander à Mme Moore de vous répondre, car c'est elle qui a participé à certaines de ces discussions. Je précise que toutes ces discussions n'ont pas nécessairement eu lieu en présence de nos interlocuteurs; celles avec les responsables de l'aéroport de Toronto se sont évidemment déroulées au téléphone.
[Français]
Mme Moore : Comme M. Levy le disait, nous avons tenu un certain nombre de réunions avec des représentants des services transfrontaliers à l'aéroport, mais la difficulté est qu'avec les gens d'Ottawa et de Toronto la tendance est à faire des rencontres téléphoniques et ce n'est pas toujours tout le monde qui peut être présent. Mais je sais qu'au moins trois ou quatre fois nous étions tous présents. Je peux vous dire que je suis au téléphone avec l'un ou l'autre plusieurs fois par semaine. Nous rencontrons ceux qui sont à l'aéroport et j'ai travaillé avec mes collègues du COVAN.
Nous avons répondu à une demande du bureau du commissaire aux langues officielles concernant tout particulièrement l'offre de services; en publiant un genre de petit dictionnaire en français et en anglais qui sera disponible à tous pour que les employés — tout particulièrement ceux qui ne parlent pas le français — puissent aider les passagers à obtenir les services en français directement.
Également, tous les gens qui parlent le français vont avoir la même épinglette que le COVAN disant : « Bonjour ». Toutes les compagnies à l'aéroport international de Vancouver vont aussi porter une petite épinglette; dans leur cas, il sera inscrit le nom de leur compagnie, le nom de l'employé et l'inscription : « Je parle français ».
Et pour ceux qui ne le parlent pas, par exemple les magasins, les restaurants et ceux qui sont responsables d'offrir les services dans les deux langues officielles, nous espérons pouvoir les aider avec le petit traducteur de poche. Cet outil sera complété dans les prochaines semaines et comprendra différents pictogrammes représentant ce dont la personne a besoin afin qu'elle puisse obtenir de l'aide. Si toutefois de l'aide n'est pas disponible à ce moment précis pour une personne, une ligne téléphonique spéciale est disponible, et ce, depuis déjà la fin de décembre 2007. Les gens peuvent appeler cette ligne directe et quelqu'un pourra leur offrir l'aide nécessaire, pour effectuer la traduction et donner l'information.
Le sénateur Tardif : Je trouve que c'est très minime, madame. Au point où nous en sommes; des pictogrammes? Franchement! On aurait dû prévoir cela depuis longtemps puisque vous êtes responsable de cette question de l'offre active en français. Vous êtes une des agences tenues de respecter les obligations. Je suggère fortement que vous commenciez à faire des efforts sérieux pour recruter davantage de personnel parlant le français et davantage de bénévoles, que ce soit au niveau de la sécurité, des communications ou des employés à différents kiosques. Il faut faire mieux.
[Traduction]
M. Levy : Nous comprenons très bien nos obligations et nous les prenons au sérieux. C'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui, même si nous avons été invités au départ à assister à la réunion par vidéoconférence. Nous avons des réunions ici demain, et nous prenons tellement au sérieux nos responsabilités que nous avons décidé de venir en personne. Pour répondre à votre observation au sujet du recrutement, nous travaillons actuellement de concert avec la communauté francophone. Nous avons déjà fait des offres actives pour obtenir des bénévoles ou du personnel rémunéré. Quand je retournerai à Vancouver la semaine prochaine, je rencontrerai de nouveau Mario Cyr, qui est surintendant de la commission scolaire francophone. M. Cyr était très intéressé par la possibilité de faire participer les étudiants, le personnel enseignant, les familles et les amis.
Nous ne cherchons pas uniquement des bénévoles, d'ailleurs; s'il devient nécessaire de recruter du personnel rémunéré, nous le ferons. Nous essayons de ratisser aussi large que possible pour obtenir des bénévoles, y compris parmi les parents et amis du personnel de l'Administration aéroportuaire de Vancouver.
[Français]
Le sénateur Pépin : Vous êtes-vous fixé un objectif concernant les concessionnaires? Je comprends qu'ils vont avoir toutes sortes de macarons, mais y a-t-il un objectif afin que la majorité des concessionnaires soient en mesure de répondre aux gens de façon bilingue? Avez-vous un objectif de recrutement?
[Traduction]
M. Levy : Je vous parle des gens qui relèvent directement de la responsabilité de l'Administration aéroportuaire de Vancouver. Nous nous sommes fixé comme objectif de recruter une centaine de personnes. Mais il n'y a pas de plafond. Si nous pouvons en obtenir davantage, nous les prendrons.
C'est différent pour les concessionnaires. Nous sommes conscients du fait que ces derniers peuvent avoir du mal à respecter leurs obligations en vertu des licences que nous leur avons attribuées. Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas l'intention de les forcer à se conformer à ces obligations; bien au contraire. Mais, pendant les Jeux olympiques, nous avons l'intention de recourir à notre propre personnel. Si un concessionnaire n'est pas en mesure de respecter ses obligations pour ce qui est d'avoir une personne sur place qui puisse assurer le service nécessaire, nous lui enverrons quelqu'un à cette fin.
Par exemple, si une compagnie de location de voitures voulait offrir activement des services bilingues, que ce soit avec un simple panneau ou en ayant un employé qui puisse dire bonjour à un client qui se présente au comptoir et veut se faire servir en français, il y a deux possibilités. Le client peut avoir recours au numéro sans frais, qui lui permettra d'être raccordé à un centre d'appel assurant des services d'interprétation en français et en anglais. Donc, nous allons offrir ce service, à nos frais, à tous les concessionnaires de l'aéroport. De plus, si le client veut se faire servir par une personne sur place, alors que la compagnie en question n'a pas d'employé pouvant assurer les services en français, nous lui enverrons un membre du personnel de l'aéroport ou un employé rattaché à un autre concessionnaire qui pourra aider.
Le sénateur Pépin : Donc, au moment de louer une voiture, si je dois parler avec quelqu'un au téléphone parce que l'employé devant moi ne parle pas français, les communications ne seront pas faciles.
Le sénateur Jaffer : Vous êtes sous réglementation fédérale, n'est-ce pas?
M. Levy : C'est exact.
Le sénateur Jaffer : Avez-vous parmi vos administrateurs des personnes qui sont nommées par le gouvernement fédéral?
M. Levy : Oui, deux de nos administrateurs sont nommés par le gouvernement fédéral.
Le sénateur Jaffer : Et quand Mme Moore a-t-elle été nommée?
M. Levy : Elle a été nommée il y a environ un mois.
Le sénateur Jaffer : Je suis de la Colombie-Britannique et je dois vous avouer, monsieur Levy, que nous n'avons pas pensé qu'il faudrait vous parler de cela, étant convaincus que vous auriez déjà tout prévu, alors que nous nous rendons compte maintenant que vous êtes au contraire les personnes les moins bien préparées.
Heureusement ou malheureusement, je me retrouve à l'aéroport deux fois par semaine. Chaque fois que je suis à l'aérogare, que ce soit dans la zone des vols internationaux ou dans celle des vols intérieurs, je suis toujours époustouflée par votre travail. Vous avez fait des choses tout à fait étonnantes à l'aérogare.
Mais, c'est un peu comme le glaçage sur un gâteau. Tout a l'air parfait, mais il n'y a pas moyen de savoir qui nous sommes réellement. Or nous sommes un pays qui a deux langues officielles, réalité qui n'est pas évidente chez vous, même si vous êtes une institution fédérale.
Je suis originaire de la Colombie-Britannique, et je dois dire que je suis embarrassée. Même si j'ai la plus belle aérogare du monde — et ce n'est pas un compliment en l'air; c'est la vérité — je constate que vous avez tout fait, sauf refléter notre identité.
Je peux vous assurer que nous allons vous demander de comparaître de nouveau devant nous. Ce qui nous inquiète, ce ne sont pas les Jeux, mais plutôt qui vous êtes. Vous êtes un organisme qui relève de la responsabilité du gouvernement fédéral et moi qui suis de la Colombie-Britannique — d'ailleurs, je vous l'ai déjà dit trois fois — je suis embarrassée de constater que vous n'avez pas suffisamment de panneaux en français.
Mes collègues vous diront que lorsqu'ils sont à l'aéroport de Calgary, ils savent qu'ils sont dans un pays bilingue, mais quand ils se retrouvent à l'aéroport de Vancouver, ce n'est pas le cas.
Donc, cela m'inquiète. Je voudrais justement que les téléspectateurs sachent ce qu'a dit le Commissaire aux langues officielles à ce sujet :
Le Commissaire s'inquiète particulièrement des expériences que les voyageurs pourront vivre aux aéroports de Toronto et de Vancouver. Les résultats peu reluisants de l'Aéroport international de Vancouver et le manque de mesures particulières en matière de langues officielles prises par l'Autorité aéroportuaire dans le cadre des Jeux suscitent de grandes inquiétudes [...]
Il continue en disant que l'offre active visuelle est présente dans une proportion de 53 p. 100, mais pour les concessionnaires de l'aéroport, l'offre active de service est nulle. Un peu plus loin, il dit ceci :
Quoique l'Autorité aéroportuaire affirme être conforme à la Loi sur les langues officielles et intègre les langues officielles dans toutes ses activités, les résultats peu reluisants de l'Aéroport international de Vancouver et le manque de mesures particulières en matière de langues officielles prises par l'Autorité aéroportuaire dans le cadre des Jeux suscitent de grandes inquiétudes.
Il fait cette même observation tout au long de son rapport et même M. Furlong l'a dit — j'avoue, monsieur Levy, que cela m'inquiète grandement — à savoir que rien n'a changé, et M. Furlong nous a dit que vous êtes maintenant sur la sellette.
Il faut qu'on travaille avec vous, car c'est à votre aéroport que les visiteurs auront leurs premières impressions de la ville. Je vous demande donc de nous présenter de nouveau par écrit une énumération précise de toutes les mesures que vous comptez prendre. J'aimerais que vous nous indiquiez en détail où vous comptez prendre ces mesures dont vous avez déjà parlé, l'échéancier précis que vous avez fixé pour leur exécution et pour quelles raisons vous avez tant tardé à faire le nécessaire.
M. Levy : Permettez-moi de répondre d'abord à la première partie de votre question concernant l'échéancier. S'agissant des 24 initiatives dont il est question dans la note d'information, certaines ont déjà été implantées. D'autres seront mises en oeuvre au cours des mois précédant l'inauguration des Jeux, afin que l'ensemble des 24 mesures soient implantées avant que les Jeux ne débutent.
Si d'autres idées ou propositions auxquelles nous n'avions pas songé en élaborant notre premier projet nous sont communiquées, nous allons les examiner et y donner suite, et ce jusqu'au moment de l'inauguration des Jeux. Le rôle de Mme Moore consiste non seulement à garantir la prestation de services exceptionnels sur le terrain en anglais et en français, mais aussi de voir à l'application d'autres mesures ou idées qui semblent logiques et raisonnables. Certains de ces projets feront partie de l'héritage des Jeux, en ce sens qu'il s'agira d'améliorations permanentes qui resteront par la suite. Par exemple, au cours des cinq dernières années, nous avons investi dans nos bâtiments, nos installations et nos structures, pas seulement en vue des Jeux olympiques, mais aussi dans le cadre d'une expansion de l'aérogare. Nous avons investi entre autres dans l'installation d'un grand nombre de panneaux de signalisation bilingues qui présentent clairement l'information en français et en anglais. Cette signalisation est présente dans toutes les installations, et nous n'avons pas l'intention de l'enlever après les Jeux.
La conscientisation des concessionnaires fait également partie de cet héritage. Nous organisons des rencontres avec tous les détaillants et responsables des compagnies de location de voitures pour les sensibiliser à l'importance de cette question. C'est très positif. Les gens commencent à comprendre leurs obligations et leurs responsabilités, et cela continuera d'être le cas après les Jeux.
Le service téléphonique multilingue et les combinés permettant d'avoir accès à des services de traduction seront présents à tous les comptoirs du service à la clientèle et ils resteront après les Jeux, c'est-à-dire en permanence.
Le numéro sans frais qui permettra aux organismes qui n'ont pas de personnel bilingue d'obtenir des services — même si cette solution ne répondra pas nécessairement à tous les besoins — continuera d'être à la disposition de tous les concessionnaires dans l'ensemble de l'aérogare après les Jeux.
Le sénateur Jaffer : Le travail que vous avez réalisé à l'aéroport est vraiment stupéfiant. Vous avez fixé des objectifs très ambitieux, et vous constatez ma déception. Ce que je redoute, c'est qu'au lendemain de la conclusion des Jeux, on voit à la une des journaux du Québec que ces objectifs fort ambitieux que vous vous êtes fixés n'ont pas été atteints. Vous avez placé la barre très haut à l'aéroport, et je compte suivre vos progrès.
Après les Jeux, nous voudrons discuter de nouveau avec vous, car vos objectifs étaient très ambitieux, sauf pour ce qui est des langues officielles.
Ce sont surtout les concessionnaires qui m'inquiètent, car je suis sûre que leur contrat de location prévoit qu'ils assurent des services en français, et s'il y a jamais eu un moment où ils doivent absolument le faire, c'est maintenant; j'aimerais donc que vous me parliez de votre rôle de direction dans ce contexte et de ce que vous comptez faire à cet égard — et ne me parlez pas des services que vous allez assurer à vos frais, car il s'agit là d'une mesure ponctuelle.
Si vous n'êtes pas en mesure de faire cela aujourd'hui, je pourrais comprendre; dans ce cas, ayez l'obligeance de nous répondre par écrit pour nous expliquer comment vous comptez jouer ce rôle de direction, afin que ce bilinguisme devienne une réalité permanente.
M. Levy : Le problème est certainement réglé pour la période des Jeux. Nous avons effectivement joué ce rôle de direction et nous allons continuer à les rencontrer à des intervalles réguliers. Nous le ferons au cours des 75 jours qui restent avant l'inauguration des Jeux et pendant toute la durée des Jeux également. Pour ce qui est du suivi à assurer par la suite, nous pourrons vous envoyer de la documentation par écrit en vue d'expliquer d'autres initiatives que nous comptons prendre après la conclusion des Jeux pour nous assurer de respecter ces obligations.
[Français]
Le sénateur Losier-Cool : Mes questions rejoignent celles du sénateur Jaffer. Tout d'abord, avez-vous reçu de l'aide de COVAN, que ce soit par des conseils ou par de l'aide financière? Est-ce que le COVAN vous a aidés?
[Traduction]
M. Levy : Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le COVAN, comme M. Furlong vous le disait précédemment.
S'agissant d'aide financière, non, nous n'en avons pas reçu du COVAN. C'est plutôt l'inverse; c'est nous qui sommes le fournisseur et commanditaire officiel; ainsi nous lui avons fourni certains crédits, de même que des dons de services.
En ce qui concerne les langues officielles, nous n'avons pas eu de consultations directes avec le COVAN; ils nous ont simplement fait savoir qu'ils vont fournir du personnel et des bénévoles.
Le sénateur Losier-Cool : Vous avez abordé l'aspect financier — c'est-à-dire, toutes les mesures que vous avez prises pour que tout soit complètement bilingue chez vous. Cela vous a-t-il coûté plus d'argent?
M. Levy : Ce n'est pas l'argent qui pose problème. Nous voulons surtout nous assurer de respecter nos obligations et de fournir les services dans les deux langues officielles.
Le sénateur Losier-Cool : S'agira-t-il là de votre héritage? J'ai des inquiétudes à ce sujet, car, en tant que Canadienne, je me bats depuis toujours pour les droits des minorités parlant les deux langues officielles; c'est ma vie, quoi. Après les Jeux olympiques, nous allons recevoir des comptes rendus et rapports financiers.
[Français]
Un bilan financier va sortir.
[Traduction]
J'ai peur qu'il y ait une forte réaction négative du genre : vous voyez ce que nous coûte la Loi sur les langues officielles? C'est une manifestation d'une telle envergure que c'est presque trop, alors que trop n'est pas suffisant. Est- ce cela qui constituera un témoignage durable de votre engagement vis-à-vis du bilinguisme?
M. Levy : Pour nous, à l'Administration aéroportuaire, ce n'est pas le coût qui pose problème. Nous respections toutes nos obligations en matière de signalisation à l'intérieur et autour de l'aérogare et sur le plan des indications permettant de le trouver ou de trouver les routes qui y mènent. Toute la signalisation est bilingue.
Le rapport du Commissaire fait mention du fait que le problème se situe au niveau de la capacité de certains de nos locataires commerciaux d'assurer les services requis. C'est là que nous avons encore du pain sur la planche. Je ne suis pas en train de vous dire aujourd'hui que tout est parfait; ce n'est pas le cas. Nous avons encore du travail à faire, et j'en suis tout à fait conscient.
Le sénateur Losier-Cool : Dois-je conclure de votre réponse que votre budget annuel est suffisant pour vous permettre de vous acquitter de votre mandat d'assurer les services dans les deux langues officielles pendant les Jeux olympiques?
M. Levy : Le budget de l'Administration aéroportuaire ne compte pas un poste budgétaire distinct pour les services en français ou la dualité linguistique. Il en va de même pour la sécurité. Cela fait partie intégrante de tout ce que nous faisons. Les nouvelles installations doivent être munies de panneaux de signalisation dont les mentions en français et en anglais sont de taille égale. Cela fait partie intégrante des coûts qu'il faut engager lorsqu'on construit une nouvelle installation et toutes nos nouvelles installations répondent à cette exigence.
Le défi pour nous consiste à nous assurer que d'autres exploitants à l'aéroport respectent, eux aussi, leurs obligations. Ces exploitants n'ont pas de responsabilité directe en vertu de la Loi sur les langues officielles, mais, aux termes de la licence qu'on leur attribue relativement à leurs activités commerciales, ils sont tout de même tenus d'assumer une certaine responsabilité. Même si je n'ai pas de responsabilité directe à l'égard des autres organismes qui relèvent directement de la Loi sur les langues officielles, tels que l'ACTSA, l'Agence des services frontaliers du Canada et Air Canada, nous organisons des rencontres avec les responsables de ces derniers pour leur rappeler leurs responsabilités à cet égard. Il reste que ce sont eux qui doivent les assumer.
[Français]
Le sénateur Losier-Cool : On peut donc croire que les employés qui ont été embauchés grâce à leur bilinguisme ne sont pas que des employés temporaires, mais qu'ils deviendront éventuellement permanents?
[Traduction]
M. Levy : Nous sommes en train de recruter d'autres bénévoles. Nous avons un programme de grande envergure à l'Aéroport de Vancouver, qui s'appelle le Programme des bénévoles en veste verte. Nous sommes conscients du fait qu'il n'y a pas beaucoup de francophones parmi ces bénévoles. Nous aimerions en augmenter le nombre en prévision des Jeux olympiques et même par la suite. Par conséquent, nous collaborons avec la communauté francophone en vue de recruter d'autres bénévoles pour ce programme. Mme Moore vient de faire la correction d'épreuve d'une publicité qui paraîtra dans les journaux locaux de langue française.
Une proportion importante des personnes qui assurent des services directement au public ne sont pas des employés de l'Administration aéroportuaire. Les 400 employés qui travaillent pour l'Administration aéroportuaire ont surtout des tâches administratives et d'entretien, ou encore assurent des services d'intervention d'urgence. Ils n'ont pas de contacts directs avec les clients. La plupart de ces services sont assurés en vertu d'un contrat conclu avec notre administration, si bien qu'il s'agit de notre responsabilité. La compagnie qui assure les services à la clientèle à l'aéroport s'appelle Marquise. Cette dernière compte 19 agents complètement bilingues au sein de son effectif de 110 employés. Elle a l'intention de faire passer ce nombre à au moins 25 pour la durée des Jeux. Vingt-cinq personnes correspondraient à plus de 20 p. 100 de leur personnel.
[Français]
Le sénateur Losier-Cool : Alors, je vous félicite et vous souhaite bonne chance dans vos défis. J'espère que cela va continuer après les Jeux olympiques.
[Traduction]
Le sénateur Seidman : Il est clair que vous avez réalisé des progrès depuis le dépôt du rapport du Commissaire aux langues officielles. Dans votre exposé liminaire, vous avez parlé du lancement d'un programme de « voyageur mystère » pour mesurer votre rendement. Pourriez-vous nous donner d'autres détails à ce sujet et nous indiquer pour quelles raisons vous êtes d'avis que cela aidera l'Administration aéroportuaire à respecter ses obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles?
M. Levy : C'est un peu comme le programme de « client mystère » qu'utilisent nos détaillants. À l'insu des exploitants, nous envoyons des gens dans les magasins, aux agences de location de voitures et aux points de vente de boisson et d'aliments pour demander des services en français. Nous allons faire cela avant l'inauguration des Jeux, afin d'avoir une idée des progrès accomplis. Si nous constatons qu'ils ne sont pas en mesure de respecter leurs obligations en vertu de leur contrat de licence, nous nous assurerons qu'ils sont en mesure de le faire avant les Jeux. Nous allons continuer à faire des contrôles pendant toute la durée des Jeux olympiques, et ce, afin de nous assurer qu'ils assument leurs responsabilités.
Il s'agit non seulement de contrôler leur conformité aux obligations, mais aussi de mesurer leur performance, et c'est ainsi que nous allons réussir à améliorer la situation. Nous menons des sondages auprès de nos clients afin de connaître leur degré de satisfaction à l'égard de l'ensemble de nos activités, et ce programme n'est que le prolongement de ce genre de sondage. D'ailleurs, nous voudrons peut-être poursuivre ces contrôles après les Jeux, et en faire une activité permanente.
Le sénateur Jaffer : Monsieur Levy, le décès d'un immigrant polonais à l'Aéroport de Vancouver était tout à fait tragique. Si je me souviens bien, vous avez pris des mesures qui se révèlent très efficaces afin d'aider les immigrants à accéder à des services dans leur langue, pour que nous évitions un autre incident de ce genre à l'aéroport.
Quels enseignements avez-vous tirés de cette expérience, qui vous aideront à fournir de meilleurs services?
M. Levy : Il s'agit effectivement d'un incident tout à fait tragique et nous espérons que cela ne se produira plus jamais, ni à notre aéroport, ni ailleurs au Canada.
Je peux vous dire que nous avons appris beaucoup de choses. Tout de suite après cet incident tragique, nous avons pris une quarantaine de mesures en vue d'améliorer la situation. Certains changements concernaient les services linguistiques, pas seulement en français, mais dans d'autres langues aussi, évidemment.
Ce que nous avons compris surtout, c'est que nous n'aurions jamais imaginé que tant de choses puissent aller aussi mal et avoir une issue aussi tragique. Par conséquent, nous voulons désormais nous assurer que tous les clients sont satisfaits, quelle que soit l'heure de la journée et quel que soit le voyageur. Dans ce cas, il ne s'agissait pas d'un voyageur expérimenté. Nous qui voyageons beaucoup savons comment trouver notre chemin dans les aéroports, et c'est pour cette raison que nous n'y avions jamais pensé. Nous voulons donc nous assurer de bien nous occuper de tous les voyageurs, quelle que soit la fréquence de leurs voyages en avion, leur pays d'origine ou l'heure de la journée. Nous avons donc pris de nombreuses mesures afin de mieux répondre aux besoins d'une telle personne dans de telles circonstances. Et ces mesures visent l'ensemble des aires de l'aérogare.
Le sénateur Jaffer : Mme Moore a parlé de coordination. Une de nos recommandations s'adresse à Patrimoine canadien, au Conseil privé et au Conseil du Trésor, à qui nous avons conseillé de participer aux efforts de coordination entre les deux aéroports. Vous avez dit que vous aviez eu seulement deux ou trois réunions. Je ne voudrais pas déformer vos propos, mais je dois dire que cette question de coordination m'inquiète, et pas seulement en ce qui vous concerne. Si je vous en parle, c'est parce que nous devrons évidemment parler de coordination avec d'autres responsables également.
Ai-je bien compris que ce sont les seules réunions que vous avez eues au sujet de la question linguistique?
Mme Moore : Parlez-vous de réunions en personne?
Le sénateur Jaffer : Cela n'a pas d'importance. Dans le monde d'aujourd'hui, ce n'est pas important.
Mme Moore : Nous parlons aux responsables de l'ASFC, de l'ACTSA, d'Air Canada et du COVAN plusieurs fois par jour. Nous travaillons en étroite collaboration de façon à profiter des efforts des uns et des autres. Comme je vous le disais tout à l'heure, certaines cartes de traduction sont justement le résultat de notre collaboration, afin que nous soyons en mesure de répondre à tous nos besoins.
Au cours du dernier mois, nous avons tenu trois ou quatre téléconférences, afin de nous assurer d'être tous sur la même longueur d'onde. Comme je l'ai dit tout à l'heure, je parle au téléphone avec l'un ou l'autre d'entre eux tous les jours.
Le sénateur Jaffer : Monsieur Levy, le Bureau du Conseil privé, ou une autre entité, vous a-t-il contacté afin de parler de la question des langues officielles?
M. Levy : Pas personnellement, non.
Le sénateur Jaffer : M. Furlong a parlé de la nécessité d'examiner toutes les activités dans l'optique d'une forte présence des deux langues officielles. Je me permets de vous dire respectueusement que vous et moi avons encore du travail à faire à l'aéroport. C'est votre aéroport. Je suis tellement fière des autres mesures que vous avez prises. Mais il s'agit d'un aéroport canadien, et il faut absolument communiquer cette réalité, même après les Jeux.
[Français]
Le sénateur Tardif : J'aimerais vous demander quels sont, d'après vous, les obstacles internes ou externes qui vous empêchent de mettre en œuvre la Loi sur les langues officielles.
[Traduction]
M. Levy : Je présume que vous ne parlez pas spécifiquement des Jeux olympiques et paralympiques?
Le sénateur Tardif : C'est exact; je vous parle des communications en général — c'est-à-dire, de communications avec le public, de l'offre active de services, de la promotion des communautés francophones minoritaires et de ce qu'on appelle l'action positive. Quels sont les obstacles qui vous empêchent de respecter vos obligations?
M. Levy : Le défi le plus important que nous avons à relever — et j'y ai fait allusion tout à l'heure — concerne le fait qu'il s'agit d'une grande communauté. Il ne s'agit pas d'une excuse, bien entendu. Il reste que 26 000 personnes travaillent à Sea Island. C'est donc une communauté importante.
Comme vous pouvez l'imaginer, cette communauté compte une multiplicité d'agences et d'organismes. Quand les gens pensent à l'aéroport, ils considèrent que c'est une seule entité. C'est ce que l'affaire Dziekanski nous a appris. Pour eux, c'est l'aéroport, voilà tout, et nous avons compris cette réalité.
L'un des obstacles est le grand nombre de différents intervenants qui ont un rôle à jouer à l'aéroport. Certains y mènent une activité commerciale. D'autres, comme nous, sont chargés de son administration. Faire en sorte que tous les participants soient sur la même longueur d'onde représente un défi de taille. Il nous est très difficile de les aider à comprendre leurs obligations. En ce qui me concerne, les Jeux olympiques représentent une occasion en or de faire la promotion des langues officielles et de faire comprendre aux gens en quoi consistent leurs responsabilités.
C'est l'occasion rêvée de créer un témoignage durable de notre engagement à cet égard grâce aux Jeux.
Le sénateur Tardif : Je suis d'accord. C'est effectivement une occasion importante, et j'espère que vous allez en profiter et irez encore plus loin. La situation ne peut que s'améliorer.
[Français]
Le sénateur Fortin-Duplessis : Dans votre présentation, face à la recommandation no 7 du commissaire, vous mentionnez que vous avez organisé des stages destinés aux employés de l'Administration de l'aéroport soucieux d'améliorer leurs capacités de parler français. Il s'agit de quatre cours d'une heure seulement. Comment voulez-vous que les gens puissent apprendre à bien parler français en quatre heures? Ce sont des super champions?
[Traduction]
M. Levy : Je vais demander à Mme Moore de vous répondre, étant donné que c'est elle qui en est chargée.
[Français]
Mme Moore : Vous avez raison, on ne peut pas apprendre à qui que ce soit à parler en français en quatre heures. Certains employés de l'Administration de l'aéroport international de Vancouver en particulier pensent que leur connaissance du français n'est pas suffisamment bonne pour parler aux gens, les aider et porter l'épinglette, alors le but de cette démarche, c'est de les dérouiller, si je peux utiliser cette expression.
D'ailleurs, je n'ai pas de réponse formelle pour le moment, mais j'ai beaucoup travaillé ces dernières semaines avec Mme Marianne Goodwin de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, et nous avons approché quelques organisations à Vancouver qui donnent des cours pour les gens qui veulent améliorer leurs connaissances en français. Ce que j'espère faire, c'est de les inviter à l'aéroport. Nous avons déjà un programme de cours divers à l'aéroport pour nos employés, que ce soit Vivre plus vert, du yoga ou autres. Alors, nous avons décidé d'essayer d'intéresser ces collègues à suivre ces petites classes d'éducation.
Beaucoup de collègues, surtout depuis que je travaille dans nos bureaux, viennent me parler en français et s'excusent de la pauvreté de leur français. Pourtant, leur français est bon, seulement ils sont rouillés et ils pensent que ce n'est pas suffisant. On espère qu'en prenant ces cours, ils se sentiront plus confortables éventuellement pour parler aux gens. Peut-être ne sont-ils pas capables de donner une réponse au grand complet, mais au moins dire : « S'il vous plaît, suivez-moi » et les diriger vers quelqu'un qui parle français.
Comme je vous le dis, à force de leur parler tous les jours, je me rends compte que plusieurs d'entre eux seraient définitivement capables d'aider quelqu'un. Il suffit de leur donner un coup de pouce.
Le sénateur Fortin-Duplessis : Avez-vous beaucoup d'inscriptions?
Mme Moore : On a commencé aujourd'hui. Il y a quatre classes pour le moment. Je ne devrais pas dire que ce sont des classes. La première débute le 10 décembre. Lorsque je retournerai au bureau, mercredi, j'aurai une idée du nombre d'inscriptions. Maintenant, si nous connaissons un succès fou, nous continuerons sans aucun doute.
Pour le moment, je suis encore en train de planifier une procédure avec Mme Goodwin. Nous pourrions aussi donner ces cours la fin de semaine et le soir. Pour le moment, ils ne sont offerts que durant la journée, car les collègues visés sont les employés de jour. Mais au risque de me répéter, si nous connaissons un succès avec ces cours, nous irons de l'avant.
La vice-présidente : Je vais terminer cette réunion avec une belle histoire de Vancouver. Il y a un peu plus de deux ans, je suis rentrée à Vancouver, j'avais fait Taipei-Los Angeles, Los Angeles-Vancouver et, dans le vol entre Los Angeles et Vancouver, on m'a donné le petit carton à remplir. Je n'ai pas regardé et j'ai rempli tout simplement le côté en français. Lorsque je suis arrivée aux douanes et que j'ai remis mon papier en français, on m'a dit : « Oh! wait a minute, one moment! », et on est allé me chercher une belle grande fille, solide, qui venait de terminer des cours à Jonquière et qui m'a dit : « Depuis que je suis revenue ici, vous êtes la première personne à qui je peux parler français. » Et elle parlait un français adorable.
Le sénateur Losier-Cool : Un extraterrestre.
La vice-présidente : Je souhaite à tous les gens qui visiteront Vancouver d'être reçus de la même façon. Merci d'avoir accepté notre invitation.
(La séance est levée.)