Délibérations du Comité sénatorial permanent des
Affaires étrangères et du commerce international
Fascicule 11 - Témoignages
OTTAWA, le jeudi 4 novembre 2010
Le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international se réunit aujourd'hui, à 11 h 35, pour reprendre son étude sur l'émergence de la Chine, de l'Inde et de la Russie dans l'économie mondiale et les répercussions sur les politiques canadiennes.
Le sénateur A. Raynell Andreychuk (présidente) occupe le fauteuil.
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La présidente : Honorables sénateurs, nous sommes réunis aujourd'hui pour reprendre notre étude sur l'émergence de la Chine, de l'Inde et de la Russie dans l'économie mondiale et les répercussions sur les politiques canadiennes. Nous avons entendu tous nos témoins et avons fait, à mon avis, un voyage très réussi en Inde, au cours duquel nous avons abordé certains des enjeux et des domaines importants dont nous avions l'intention de traiter dans notre rapport. Nous y avons reçu un accueil chaleureux et avons pu mesurer la justesse de nos théories et de nos hypothèses et en entendre de nouvelles. Quoique les sénateurs puissent avoir des divergences d'opinion, à mon avis, nous pouvons dire que, dans l'ensemble, ce voyage en Inde a été une réussite.
Le haut-commissaire Gavai est déjà venu témoigner auparavant devant le comité, mais c'était il y a déjà bien longtemps de cela. Il s'agit d'une belle occasion pour lui de venir nous faire part de ses derniers commentaires au sujet de ses observations au Canada et en Inde qui pourraient s'avérer utiles à notre étude.
Je vous souhaite la bienvenue encore une fois au comité. Vous avez témoigné pour la première fois le 1er avril 2009. Vous faites partie du service des Affaires étrangères de l'Inde depuis 1975 et avez depuis occupé divers postes importants en Inde et, à l'étranger, en Yougoslavie, en Hongrie, au Zimbabwe, en Indonésie, en Allemagne, en Écosse, aux Maldives et, plus récemment, à Houston, aux États-Unis.
Étant donné l'immense prestige attaché à votre poste de haut-commissaire ici au Canada, votre nomination à ce poste témoigne avec éloquence de vos expériences professionnelles passées.
En discutant avec certains de vos collègues indiens, j'ai appris que ce poste est important aux yeux de votre pays, et nous sommes très heureux de vous accueillir ici.
Je crois qu'il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un bon Diwali pour demain et à vous inviter à prendre la parole. Ensuite, je suis certaine que les sénateurs aimeraient avoir l'occasion d'échanger avec vous et de vous poser des questions.
S.E. Shashishekhar M. Gavai, haut-commissaire, Haut-commissariat de l'Inde au Canada : Madame la présidente, honorables sénateurs, je vous remercie de m'accueillir au Comité sénatorial permanent des Affaires étrangères et du Commerce international.
C'est un immense privilège et honneur pour moi d'être ici. Je suis déjà venu témoigner devant le comité, comme la présidente l'a mentionné. J'ai hâte d'amorcer cet échange d'opinions qui sera très utile ce matin. J'aimerais également profiter de cette occasion pour vous présenter ma collègue, le haut-commissaire adjoint Narinder Chauhan.
Comme vous l'avez dit, madame la présidente, je suis venu témoigner devant le comité il y a un an et demi et j'avais fait, à ce moment, un exposé assez détaillé. Je ne parlerai donc que quelques minutes. En fait, on m'a demandé de parler environ cinq minutes. Je me propose donc de vous donner un très bref aperçu des faits nouveaux survenus depuis mon dernier passage et de vous parler de ce qui se passera au cours des prochains mois en lien avec notre relation.
Lorsque je suis venu témoigner ici la dernière fois, nous étions en pleine crise économique mondiale et notre pays essayait de trouver le moyen de s'en sortir. L'Inde a aussi subi les contrecoups de la récession — pas autant que certains pays, mais le pays a tout de même été touché. Par exemple, la croissance de son PIB en 2008 a chuté pour s'établir à 6,7 p. 100, alors qu'elle se situait à 9,5 p. 100 au cours des années précédentes.
Toutefois, le processus de redressement s'est assez bien déroulé. En 2009, l'économie de l'Inde a crû de 7,5 p. 100, et nous visons une croissance de 8,5 p. 100 cette année. Le FMI prévoit une croissance de 9,7 p. 100, mais nous préférons demeurer plus prudents. Nous prévoyons que la croissance de notre économie se chiffrera à 8,5 p. 100 cette année et à plus de 9 p. 100 l'année prochaine.
La dernière fois que nous nous sommes parlé, je me questionnais au sujet de la fréquence de nos visites bilatérales. Je suis heureux de constater que, depuis, de nombreux échanges ont eu lieu. La situation a changé. Le premier ministre Harper était en Inde en novembre l'année dernière, et le premier ministre Manmohan Singh a visité le Canada en juin dernier. Il s'agissait de la première visite bilatérale d'un premier ministre indien en 37 ans. C'était donc un événement historique.
Lors de cette visite, nos deux pays ont ratifié un important accord sur le nucléaire civil, qui, selon moi, est un accord historique important entre nos deux pays. Par la même occasion, nous avons également signé d'autres accords, comme des protocoles d'entente sur l'énergie, l'exploitation minière, l'éducation supérieure et la culture.
J'avais aussi fait remarquer qu'il n'y avait pas eu beaucoup de visites de dignitaires indiens. Cette année, six ministres indiens sont venus au Canada, dont quatre uniquement en septembre. C'est du jamais vu. Jamais quatre ministres indiens n'étaient venus au Canada au cours du même mois.
À mon avis, cela témoigne de la croissance de notre relation. Bien entendu, votre comité est allé en Inde. Selon ce que j'en ai entendu, votre visite a été une réussite. J'espère que les honorables sénateurs m'en parleront davantage.
Nous nous attendons également à d'autres importantes visites et annonces ce mois-ci. Les deux premiers ministres se rencontreront de nouveau à Séoul en novembre, et le ministre Peter Van Loan se rendra en Inde à la mi-novembre. On s'attend, je crois, à ce que la rencontre des premiers ministres marque le lancement des négociations en vue d'un accord de partenariat économique global.
Dans le même ordre d'idées, l'accord sur la sécurité sociale est prêt à être signé. Nous espérons que cet accord sera paraphé très bientôt.
En ce qui concerne le commerce, il y a eu un certain recul en 2009, mais je suis heureux de vous apprendre que, pour la période de janvier à août 2010, les échanges commerciaux ont augmenté de 15 p. 100 par rapport à la même période l'année dernière. Comme vous le savez, les deux premiers ministres souhaitent tripler les échanges commerciaux entre les deux pays au cours des cinq prochaines années. Cela semble être un objectif ambitieux, mais atteignable, selon moi.
Dans les autres domaines, il y a de bonnes nouvelles. En ce qui concerne l'éducation supérieure, un domaine, selon moi, très important pour la coopération, une délégation de présidents d'université se rendront en Inde la semaine prochaine. Il s'agit de la plus importante délégation de présidents d'université, tout pays confondu; ils seront 15 ou 16 présidents. Cette mission a été organisée par l'Association des universités et des collèges du Canada.
Mes cinq minutes sont écoulées; je m'arrêterai donc là pour permettre la discussion.
La présidente : Monsieur le haut-commissaire, il semble certainement y avoir un désir ou une volonté de la part de nos deux pays d'augmenter tous les échanges, dont les échanges de haut niveau, ce qui devrait améliorer notre politique bilatérale actuelle.
Le sénateur Segal : Bienvenue, votre excellence. Nous vous remercions de vous être libéré et remercions aussi le haut- commissaire adjoint de sa présence.
J'aimerais mettre l'accent sur un domaine qui n'est pas en lien avec le commerce, mais qui est très important dans nos politiques étrangères respectives : la coopération militaire dans les domaines de la sécurité nationale et de la lutte contre le terrorisme. Étant donné votre grande expérience au service de l'Inde dans divers postes à l'étranger et le temps que vous avez passé au Canada, j'aimerais connaître votre opinion, à savoir si la coopération entre les deux pays est optimale ou si le Canada pourrait en faire plus afin de faciliter davantage la coopération.
Je sais que le gouvernement indien est un chef de file, d'une part, dans les plans d'intervention, et d'autre part, dans les renseignements, les stratégies et la planification pour lutter contre le terrorisme et qu'il y a une certaine circulation de l'information. Nous travaillons, planifions et nous entraînons ensemble, mais j'aimerais connaître votre opinion, à savoir si ce qui est en place actuellement est suffisant et approprié, si cela pourrait être plus rigoureux ou si nous, en tant que comité qui examine les politiques étrangères du Canada, devrions aborder ces questions et faire des recommandations qui mèneraient à une meilleure coopération compte tenu du fait que nous sommes tous deux membres du Commonwealth depuis longtemps. Nous avons certains ennemis communs, comme les terroristes, et avons certaines valeurs communes, votre pays étant la plus grande démocratie au monde.
Tout conseil que vous pourriez nous donner nous serait très utile.
M. Gavai : Je commencerai par dire que nos deux pays sont conscients qu'il nous faut davantage coopérer dans ce domaine. Nous coopérons déjà; nous avons un mécanisme sur les enjeux stratégiques et la lutte contre le terrorisme et échangeons aussi nos points de vue de temps à autre. Cependant, lorsque les deux premiers ministres se sont rencontrés, ce sujet a été abordé. L'accent a été mis sur le besoin d'améliorer la coopération dans ce domaine.
Bien que nous coopérions, je crois que nous pourrions accomplir bien plus sur le plan de la défense, de la lutte contre le terrorisme et du transfert d'information sur les activités terroristes. Nous sommes tout à fait ouverts à intensifier les discussions.
L'année dernière, nous attendions la visite en Inde du chef d'état-major de la Défense du Canada. Malheureusement, des questions d'ordre parlementaire sur le budget, et cetera, l'en ont empêché. Le général a dû reporter sa visite. Nous souhaitons qu'il vienne en Inde bientôt, parce que je crois qu'il y a énormément de place à la coopération dans le domaine de la défense.
En ce qui concerne la sécurité, encore une fois, je crois que nous pourrions faire beaucoup plus. Si je ne m'abuse, votre conseillère en matière de sécurité nationale se rendra en Inde pour discuter avec son homologue indien.
Sa visite permettra de préciser certains dossiers. L'Inde est victime de terrorisme depuis très longtemps, et on ne peut pas dire que les problèmes de terrorisme d'un pays ne sont pas les problèmes d'un autre. À mon avis, cette situation a changé au fil des années. Il nous faut davantage d'interaction étroite, d'échange de renseignements et de projets conjoints. Nous sommes tout à fait ouverts à une plus grande contribution.
Le sénateur Segal : Votre excellence, selon vous, si le Canada recommandait ou proposait d'envoyer des élèves- officiers canadiens étudier en Inde, et vice versa, si nous suggérions des exercices militaires indo-canadiens dans la région du Pacifique en raison des craintes soulevées par l'un de nos partenaires commerciaux au sujet de ses investissements dans cette région, dont nos amis australiens s'inquiètent beaucoup, croyez-vous que ce genre de proposition en principe serait évaluée objectivement ou connaissez-vous des éléments qui joueraient, a priori, contre ce genre de proposition de notre part?
M. Gavai : Je n'en vois aucun. Selon moi, nous accepterions ce genre de propositions. Je crois que vous avez déjà des places disponibles pour les officiers au Collège de la Défense nationale. Nous appuierions certainement toute proposition qui améliore la coopération.
Le sénateur Smith : C'est peut-être une question difficile, mais je vous la poserai tout de même. Nous connaissons tous le sigle « BRIC » pour Brésil, Russie, Inde et Chine. Nous avons choisi de limiter notre étude à trois pays, mais deux de ces pays font partie d'une catégorie plus importante : l'Inde et la Chine. Il s'agit des pays comptant plus de un milliard de personnes. Aucun autre pays ne compte près de 500 millions de personnes, encore moins plus de un milliard. En ce qui concerne les différences entre les deux pays, le taux de natalité en Inde est un peu plus élevé en raison, entre autres, de la politique en place dans les régions urbaines chinoises. Également, l'Inde a une plus longue tradition de libre entreprise que la Chine, bien que les Chinois se concentrent maintenant sur la libre entreprise à la vitesse grand V. Les Indiens ont beaucoup plus d'aisance à parler anglais en raison, entre autres, de la période coloniale, et l'anglais est la langue des affaires. L'Inde respecte également les principes démocratiques.
La Chine mise peut-être davantage sur les hautes technologies, mais lorsque vous comparez l'Inde et la Chine, à quelles différences pensez-vous? En raison de leur statut unique de seuls pays comptant plus de un milliard de personnes, croyez- vous que les deux pays finiront plus ou moins par se ressembler? Dans le cas de la Chine, au début, et de l'Inde aussi maintenant, la question n'est plus de savoir s'ils deviendront les économies les plus fortes dans le monde, mais de savoir quand. Lorsque vous pensez aux différences entre l'Inde et la Chine, à quoi pensez-vous?
M. Gavai : La Chine est très importante à nos yeux, parce que nous sommes voisins. Nous avons une très longue frontière commune et notre relation dure depuis des temps immémoriaux. Elle remonte littéralement à des milliers d'années.
Il existe des différences évidentes. Nous avons un système complètement différent. Nous sommes la plus grande démocratie au monde. Nous avons un système parlementaire semblable à celui du Canada, tandis que la Chine a un système différent.
En ce qui concerne l'économie, la Chine a une longueur d'avance sur nous, et nous le savons. La Chine connaît une croissance économique plus rapide que la nôtre, mais elle a entamé sa réforme économique environ 10 ans avant nous. Elle a une avance de 10 ans sur nous.
Nous ne considérons pas ces différences comme des obstacles à une coopération, parce que la Chine a un système politique différent. C'est quelque chose que la Chine devra examiner de son côté. Toutefois, nous avons une forte coopération dans bien des domaines. La Chine est actuellement notre plus important partenaire économique. Elle a surpassé les États-Unis au cours de l'année dernière. Nos deux pays ont d'importants intérêts bilatéraux. Beaucoup parlent de l'Inde contre la Chine, de l'Inde ou de la Chine, mais je crois qu'il s'agit, plutôt, de l'Inde et de la Chine.
Il ne s'agit assurément pas d'une compétition; nous n'essayons pas d'atteindre le taux de croissance économique de la Chine, parce que nous savons qu'un système démocratique impose certaines contraintes, que nous acceptons de respecter étant donné la grande importance de la démocratie à nos yeux. D'une certaine façon, ce système impose des contraintes, des limites, mais il nous convient.
Dans les limites que commande la démocratie, nous ferons tout en notre possible pour croître rapidement et surmonter les obstacles sur notre chemin — l'élimination de la pauvreté et de l'analphabétisme.
Comme je l'ai dit, nous voulons établir une relation fondée sur la coopération. La concurrence sera inévitable, lorsque les deux pays chercheront à acquérir des ressources, mais nous croyons que ce sera une saine concurrence, plutôt qu'une confrontation.
Je ne sais pas si ma réponse vous convient.
Le sénateur Smith : C'est correct. Merci.
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Le sénateur Fortin-Duplessis : Votre Excellence, ainsi que madame Chauhan, je tiens à vous dire que j'ai vraiment apprécié notre déplacement en Inde. J'ai beaucoup aimé l'accueil et le soutien de la part de toutes les personnes que nous avons rencontrées. Je vous souhaite sincèrement la bienvenue devant notre comité.
À mon avis, le Canada doit faire davantage pour vendre son savoir-faire agricole en Inde, un secteur qui semble négligé dans les relations bilatérales. Aujourd'hui, les exportations de biens agricoles et agroalimentaires du Canada s'élèvent à 445 millions de dollars par année comparativement à 3,1 milliards de dollars vers la Chine. Je trouve cela à tout le moins surprenant.
Que peut-on faire pour augmenter les exportations canadiennes vers l'Inde dans ce domaine?
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M. Gavai : Vous avez tout à fait raison de dire que l'agriculture ou l'agroalimentaire est un secteur important de coopération entre nos deux pays. Des exportations et des transferts de technologie ont déjà lieu ici. Chaque année, la Saskatchewan exporte près de un million de tonnes de lentilles. La semaine dernière, j'ai justement assisté à d'enrichissantes réunions en Saskatchewan à ce sujet.
De plus, l'Inde doit aussi améliorer son secteur de la transformation des aliments. Lors de votre voyage en Inde, on vous a sûrement raconté que de 35 à 40 p. 100 de nos fruits et légumes sont jetés, parce que nous n'avons tout simplement pas de système d'approvisionnement en place entre les producteurs et les marchés. Nous devons construire des usines pour la transformation des aliments et des chambres frigorifiques. Le Canada a beaucoup d'expérience dans ce secteur. Le ministre indien responsable de la transformation des aliments est justement venu au Canada il y a deux ou trois mois et a participé à d'enrichissantes discussions précisément sur ce sujet.
Cela ne se limite pas à l'exportation de produits agricoles en Inde, parce que notre pays est également un important producteur de céréales alimentaires, ainsi que de fruits et de légumes; l'Inde est, en gros, autosuffisante. En plus des exportations typiques, le Canada peut jouer un rôle important dans le secteur agroalimentaire indien, la transformation des aliments, la construction d'infrastructure dans le domaine agricole et la recherche agricole universitaire. C'est l'impression que j'ai lorsque je me promène au Canada et visite les universités et les provinces agricoles comme la Saskatchewan. À mon avis, il y a beaucoup de possibilités.
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Le sénateur Fortin-Duplessis : Merci beaucoup de votre réponse. J'ai une autre question, dans un tout autre domaine. Lors de mon séjour, j'ai remarqué qu'il y avait de grands débouchés en Inde pour les constructeurs canadiens de maisons préfabriquées.
Que doit faire cette industrie afin d'obtenir un agrément technique indien pour les maisons usinées et préfabriquées par les entreprises canadiennes? Cet agrément, idéalement, rendrait les compagnies admissibles aux appels d'offres des grands constructeurs indiens et des projets de logements sociaux.
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M. Gavai : La construction domiciliaire fait partie de nos priorités. Il y a un énorme manque de logements en Inde. Selon moi, les maisons préfabriquées pourraient résoudre bon nombre de problèmes. Nous favorisons la construction d'habitations à coûts modiques et l'investissement de capitaux étrangers dans le domaine de la construction résidentielle, et bon nombre d'entreprises en profitent. Cela fait partie de notre problème d'infrastructure, au sens non seulement de la construction de logements, mais aussi de routes, de ports et d'aéroports. Au cours des 10 prochaines années, l'Inde investira 1,7 billion de dollars dans l'infrastructure, dont la construction résidentielle.
Le secteur privé domine largement le domaine de la construction domiciliaire. Bien entendu, des organismes gouvernementaux s'occupent de construire des habitations à coûts modiques pour les gens moins fortunés, mais ce secteur d'activités est principalement le créneau des entreprises privées.
Si cela intéresse les entreprises canadiennes et s'il y a aussi un intérêt du côté indien, il y aura certainement des partenariats. Je ne crois pas que le Canada éprouve de la difficulté à trouver des partenaires indiens. Toutefois, il faut tenir compte des coûts. Évidemment, le budget pour bâtir une maison en Inde est moindre qu'au Canada. Les coûts devront être considérablement réduits. Il faudra examiner les aspects économiques des maisons fabriquées. Je ne suis pas un spécialiste de ce domaine, ni de la majorité des autres domaines, d'ailleurs, mais je crois que les structures devront être fabriquées en Inde et que la technologie devra être exportée en Inde. Par conséquent, un partenaire indien deviendra nécessaire.
D'autres pays s'intéressent aussi à ce secteur d'activités. Si on examine les nouveaux projets offerts dans le domaine de la construction en Inde, le paysage a énormément changé depuis les dernières années. Je suis impressionné par tout ce que les entrepreneurs en construction peuvent actuellement offrir en Inde.
J'ajouterai seulement qu'il y a des débouchés et que les entreprises canadiennes devraient, selon moi, sérieusement s'attarder au marché indien.
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Le sénateur Fortin-Duplessis : Vous avez raison, mais en tout premier lieu, j'aimerais vous dire de ne pas vous mésestimer, vous avez sûrement de grandes qualités puisque vous êtes rendu le haut commissaire de l'Inde, ici au Canada.
Je faisais l'intervention, car je croyais que les constructeurs canadiens de maisons préfabriquées pourraient ouvrir des usines dans votre pays afin de fabriquer les maisons selon la technologie d'ici, mais pas de prendre des maisons fabriquées au Canada et des les exporter chez vous. Je pensais plutôt à des liens avec des industries qui pourraient les fabriquer là-bas, mais avec la technologie canadienne. C'est en ce sens que j'ai fait l'intervention. Je vous remercie infiniment de vos réponses.
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M. Gavai : Je suis tout à fait d'accord. Je crois que nous sommes sur la même longueur d'onde.
Le sénateur Di Nino : Bienvenue à nos deux invités. Joyeux Diwali.
Votre excellence, j'aimerais ajouter à votre exposé la grande percée qui a eu lieu au cours des derniers mois quand le gouvernement a décidé de participer au forum économique international de Vibrant Gujarat qui se tiendra en janvier prochain. Aux fins du compte rendu, il s'agit de l'une des plus importantes conférences sur les investissements et le commerce dans le monde. Elle accueille littéralement des dizaines de milliers de gens des quatre coins du globe. Je me réjouis de la décision du Canada d'y participer, parce que je crois que cette initiative permettra d'ouvrir la voie à plus de nouveaux échanges bilatéraux que toute autre initiative prise jusqu'à présent.
J'aimerais compléter le commentaire du sénateur Smith au sujet des différences entre la Chine et l'Inde. Nous avons entendu des témoignages, et des gens ont fait des commentaires en privé à certains sénateurs, à savoir que les gens d'affaires indiens se sentent quelque peu désavantagés par les contraintes associées à l'économie libre d'un système démocratique comparativement à une économie contrôlée. À mon avis, c'est peut-être un enjeu un peu plus important que ce qu'on nous a laissé croire, mais je suis également de votre avis qu'une économie libre sera beaucoup plus avantageuse à long terme.
J'aimerais aborder deux aspects, dont vous n'avez pas parlé, qui, selon moi, brossent un portrait très flatteur de l'Inde, dont nous devrions tenir compte dans nos discussions et dans notre rapport, je l'espère. Un nombre incroyable d'Indiens sortent de la pauvreté. L'un de nos témoins nous a parlé, par exemple, de la quantité de lentilles supplémentaires que nous pourrions vendre en Inde simplement si le nombre de gens qui ont les moyens d'acheter notre produit double.
Cela m'amène à mon deuxième point, à savoir que la classe moyenne en Inde compte plus de un demi-milliard de personnes, ce qui représente tout un marché pour les échanges commerciaux et les investissements canadiens.
Pourriez-vous me parler de ces deux sujets?
M. Gavai : En ce qui concerne nos entreprises qui se sentent menacées, oui, parfois il y a un certain ressentiment par rapport aux produits chinois. Nos producteurs ne peuvent égaler les prix des exportateurs chinois, parce qu'il ne s'agit pas, d'une certaine façon, de prix réels. L'État les subventionne d'une manière ou d'une autre. Nous célébrons actuellement le Diwali. Il y a une réflexion assez drôle, mais, en même temps, je crois qu'elle irrite certaines personnes. Notre peuple vénère des idoles durant la tenue de ces festivités. Les gens disent que même les idoles sont maintenant fabriquées en Chine et importées en Inde. Donc, il ne s'agit plus d'idoles indiennes, mais des idoles chinoises qui ressemblent à des idoles indiennes. Cependant, les gens les achètent, parce que les prix sont compétitifs et certains de nos fabricants ne peuvent afficher un meilleur prix. Vous verrez aussi beaucoup de décorations pour le Diwali. Tout comme au Canada, les décorations sont fabriquées en Chine. De nos jours, pratiquement tout est fabriqué en Chine. Vous avez raison de dire que les gens éprouvent un certain ressentiment à ce sujet.
En ce qui concerne la pauvreté, oui, j'en avais parlé en détail lors de ma dernière visite devant le comité. Nous avons fait du chemin, mais il nous en reste beaucoup à faire. Un nombre important et inacceptable d'Indiens vivent encore dans la pauvreté. Comme notre expérience nous l'a démontré depuis que nous avons ouvert notre économie, un nombre élevé de groupes inclusifs a directement contribué à la diminution de la pauvreté. Plus de gens sont sortis de la pauvreté depuis la déréglementation. Nous connaissons une meilleure courbe de croissance depuis les années 1990 que durant les 40 ans avant notre indépendance. Il y a un rapport direct.
Nous devons aller de l'avant, mais cela doit être une croissance inclusive, comme le premier ministre ne cesse de le répéter. La croissance doit être inclusive et le peuple doit en ressentir les retombées.
En ce qui concerne la classe moyenne et le chiffre de 500 millions de personnes, je vous remercie d'avancer un nombre si élevé. Je resterai, pour ma part, prudent et évaluerai de 250 millions à 300 millions le nombre de gens qui sont considérés comme appartenant à la classe moyenne, c'est-à-dire ceux qui ont les moyens d'acheter des biens de consommation ou des biens considérés comme luxueux du point de vue indien. La croissance est rapide.
Cela peut sembler anodin, mais le nombre mensuel de nouvelles activations de téléphones cellulaires est un autre indicateur. Comme vous le savez, chaque mois, 15 millions de nouveaux téléphones cellulaires sont activés. C'est un indicateur de la croissance de la classe moyenne en Inde.
Je ne sais pas si ma réponse vous convient.
Le sénateur Di Nino : Cette donnée prouve ce que j'essayais de faire valoir.
Le sénateur Stollery : J'aurais deux ou trois brèves questions par rapport à notre récent voyage en Inde, qui a été à la fois productif et épuisant, en raison des déplacements entre les différents endroits. Nous avons visité trois villes.
J'avais déjà visité l'Inde, mais j'ai retenu deux aspects intéressants. L'un de nos témoins a fait une constatation importante : environ 60 p. 100 de la population indienne travaille dans le domaine agricole. En fait, ce pourcentage est faible comparativement à certains pays en voie de développement où il peut atteindre 80 p. 100. De ce nombre, 80 p. 100 votent. Ce groupe a un fort taux de participation électorale. Il influe donc beaucoup sur le gouvernement. Généralement, les gens du domaine agricole sont peu disposés aux changements. À mon avis, cela doit rendre encore plus difficile la tâche de gérer une économie en pleine croissance qui essaye de modifier sa structure et sa nature depuis 1991.
Ma famille achetait beaucoup de textiles à Madras dans les années 1950. À un moment donné lors de l'indépendance, il y avait 300 usines de textiles à Bombay; il n'en reste aucune. L'explication : il y avait, entre autres, des problèmes d'infrastructure. Cette explication ne m'a pas convaincu. J'aimerais vous entendre sur le sujet.
Je suis tout à faire d'accord pour dire que l'Inde et la Chine sont deux pays différents. J'ai souvent entendu des gens les comparer, mais il s'agit de deux sociétés complètement différentes. La comparaison est donc absurde. Cependant, étant donné qu'une forte majorité de l'électorat est du milieu agricole, la tâche doit être difficile.
Nous avons parlé avec un groupe des échanges universitaires et de la raison qui explique le faible nombre d'Indiens, par exemple, qui étudient au Canada. Je suis originaire du centre de Toronto, tout près de l'Université de Toronto. Ma famille y habite depuis cinq générations. Je me souviens d'avoir vu plus d'étudiants indiens dans les années 1950 que je n'en vois actuellement. Nous avons discuté de ce sujet. L'un de nos témoins indiens représentait l'un de nos collèges communautaires. Toute la conversation a tourné autour des échanges universitaires. Je me questionnais au sujet des gens de métier. En Ontario et dans les autres provinces, nous investissons beaucoup d'argent dans les collèges communautaires comme le Collège George Brown. D'importants programmes forment des gens de métiers pour combler les besoins en main-d'œuvre de notre économie, parce que nous avons besoin de ces gens pour construire l'infrastructure. Nous pouvons parler de construction domiciliaire, mais il nous faut aussi, entre autres, des électriciens et des plombiers. Il semble que nous n'en ayons pas parlé dans nos conversations.
Ensuite, nous avons été confrontés au problème posé par l'infrastructure olympique. Comme le sujet m'intéresse, je dirais que le manque d'ouvriers qualifiés a peut-être aggravé le problème. Ce sont deux questions sur lesquelles j'aimerais avoir votre avis.
M. Gavai : En ce qui concerne la première question, sur l'agriculture, vous avez absolument raison. Environ 60 p. 100 de notre population travaille dans le domaine de l'agriculture, mais l'agriculture ne représente qu'environ 18 p. 100 du produit intérieur brut, ce qui révèle un déséquilibre évident. Le taux de croissance du secteur agricole est d'environ 2 à 2,5 p. 100. Nous devons l'amener à 4 ou 4,5 p. 100. Le gouvernement y travaille.
Un médecin que l'on reconnaît comme l'un des pères de la révolution verte en Inde fait partie du Conseil consultatif national et, comme d'autres personnes en Inde, il se demande comment faire passer ce taux de croissance de 2 à 4,5 p. 100, afin que l'agriculture représente une plus grande part du PIB, ce qui serait bénéfique pour tous ceux qui en dépendent d'une façon ou d'une autre, c'est-à-dire 60 p. 100 de la population. On peut trouver, bien sûr, un élément de réponse dans la question soulevée par madame le sénateur, au sujet du secteur agroalimentaire et des améliorations à y apporter. Si on laisse de 35 à 40 p. 100 des fruits et des légumes se gâter, et si 15 à 20 p. 100 des céréales alimentaires en Inde sont détruites ou gaspillées pour diverses raisons, il s'agit d'un énorme gaspillage à l'échelle nationale. Si nous pouvons remédier à ce problème, je crois que les habitants des villages, les agriculteurs, en profiteront.
Le président de Walmart est venu en Inde récemment, et il pense que l'implantation du commerce de détail en Inde profiterait énormément aux agriculteurs et à l'agriculture en général. Nous devons étudier ces suggestions. Nous continuons de progresser à notre propre rythme, tout en nous assurant de garder le contrôle. Nous devons étudier toutes les suggestions qui nous sont faites. Nous les accueillons, et nous devons envisager des façons d'arranger les choses. Le taux de vote est plus élevé dans les régions rurales que dans les régions urbaines; dans une démocratie comme l'Inde, le gouvernement se retrouve donc avec une plus grande responsabilité de s'occuper des problèmes reliés à l'agriculture.
Pour ce qui est des études supérieures et de l'éducation en général, je suis parfaitement d'accord avec vous; nous devons aussi envisager des cours professionnels pour former des gens de métier ou des travailleurs qualifiés. Je pense que c'est un domaine où nous pourrions faire appel à la coopération. On s'est surtout intéressé au recrutement de plus d'étudiants ou à la coopération entre les universités, par l'échange de chercheurs et de professeurs. Il existe un besoin de plus en plus criant de former des techniciens. L'Inde aura un grand besoin de travailleurs qualifiés dans les années à venir pour pouvoir continuer à se développer. Le pays ne saurait se passer de l'expertise canadienne. Je suis complètement d'accord avec vous à ce sujet. Nous devons sérieusement nous pencher sur la question de la formation des travailleurs qualifiés et des techniciens.
Le sénateur Johnson : J'aimerais vous poser des questions sur l'industrie cinématographique et télévisuelle en Inde. On parle d'un apport époustouflant de 6,2 milliards de dollars pour votre économie. Selon un récent rapport, cette industrie représente une production brute de 20,4 milliards de dollars et contribue plus au PIB de l'Inde que l'industrie de la publicité, sur les plans de votre culture et du travail dans cette industrie en Inde, qui dispose d'un des plus grands marchés au monde du point de vue du nombre de consommateurs et du potentiel de croissance. On prévoit une croissance de 11 p. 100 au cours des cinq prochaines années. Pouvez-vous m'éclairer sur la façon dont l'Inde va s'y prendre pour protéger cette industrie du vol des droits d'auteur? Est-ce qu'on a adopté des mesures législatives qui visent le vol des droits d'auteur, en réglementant, par exemple, l'usage des caméscopes?
M. Gavai : En Inde, les industries cinématographique et télévisuelle appartiennent surtout au domaine privé. On trouve partout des Bollywood, des Dollywood et tous ces mots qui se terminent en « wood ». Ce n'est pas seulement Mumbai, car on y produit à peine un tiers des films de l'Inde, et moins du tiers est produit à Bollywood. La majeure partie de la production cinématographique se concentre dans le Sud. En tout, l'Inde produit près de 1 000 films par année, ce qui est bien sûr beaucoup plus qu'à Hollywood.
Le sénateur Johnson : C'est plus qu'à Hollywood, et cela vous fait connaître au reste du monde à plusieurs égards.
M. Gavai : Nous avons des règlements concernant la propriété intellectuelle et les droits d'auteur en Inde. Nous sommes aux prises avec des problèmes de piratage, mais je pense que nous maîtrisons beaucoup mieux la situation qu'un certain autre pays. Je ne vais pas nommer ce pays, mais vous savez duquel je parle. Personne, en parlant de l'Inde, ne fait vraiment référence au piratage en disant qu'il s'agit d'un problème grave. C'est un problème, mais nous avons des moyens pour faire appliquer nos lois contre le piratage. Je ne dis pas que le piratage n'existe pas ou qu'on ne fabrique pas de copies illégales. Cela arrive. Je ne suis pas un spécialiste du sujet. Le problème nous préoccupe, mais nous maîtrisons la situation.
Le sénateur Johnson : Le problème s'aggrave de plus en plus vite.
La présidente : Je pense que nous avons obtenu des renseignements à ce sujet, sénateur Johnson. Je sais que vous êtes nouvelle au comité, et on nous a communiqué certains de ces renseignements. Nous pourrions peut-être vous les communiquer, et le haut commissaire sera peut-être en mesure d'en fournir plus.
M. Gavai : Je suis au courant que des versions pirates de films indiens sont aussi disponibles très rapidement au Canada.
Le sénateur Mahovlich : Dans 20 ans, la population de l'Inde pourrait atteindre 1,5 milliard d'habitants. Est-ce un problème? Est-ce que ce sera un problème pour l'Inde?
M. Gavai : Oui, c'est un problème.
Le sénateur Mahovlich : Surtout en termes de pauvreté.
M. Gavai : La population est maintenant de 1,1 milliard d'habitants, et bien sûr, c'est une population très jeune. D'un côté, c'est un avantage, en termes de dividende démographique; une population jeune représente alors un avantage, et nous avons l'une des populations les plus jeunes dans le monde, ce qui veut dire une population productive.
D'un autre côté, cela représente aussi un défi, car nous devons trouver du travail pour tous ces jeunes, ou nous nous retrouverons avec un déséquilibre social. C'est l'envers de la médaille.
Nous avons discuté plus tôt de l'accroissement de la population en Inde, mais encore une fois, tout dépend, en fin de compte, du système en place. Nous ne pouvons pas appliquer de règlements permettant d'avoir un seul enfant en Inde, car c'est un pays démocratique. Nous devons passer par l'éducation, à mesure que le taux d'alphabétisation augmente.
Je pense que les femmes ont un rôle tout à fait vital à jouer dans cette situation. Si une jeune fille reçoit une éducation, les répercussions se feront sentir sur le taux de mortalité infantile, sur l'éducation des enfants et sur l'accroissement de la population.
Ce sont là quelques-uns des problèmes à régler. Nous ne nions pas qu'il s'agisse d'un problème, mais nous devons, pour le régler, avoir recours à l'éducation, à l'alphabétisation, et certainement pas à des mesures législatives qui ne permettent d'avoir qu'un enfant, sinon aucun. Cette méthode a déjà été essayée et elle ne fonctionne pas. En Inde, elle ne fonctionne pas du tout.
Le sénateur Mahovlich : Où situez-vous l'Inde par rapport à la Chine sur le plan de la pauvreté? Je vois que la Fondation Gates verse 1 milliard de dollars par année à l'Inde afin d'aider à combattre la pauvreté.
M. Gavai : En effet, la Fondation Gates fait beaucoup pour l'Inde. Nous avons un plus grand pourcentage de gens vivant dans la pauvreté qu'en Chine. La Chine a mieux réussi dans ce domaine, et nous le reconnaissons. Nous devons faire mieux.
La présidente : J'aimerais ajouter, avant de terminer sur ce sujet, que nous avons entendu un ministre dire que votre population va finir par culminer à un certain point et vous allez manquer de nourriture, et c'est alors que nous avons entamé une discussion à propos des lentilles qui a duré un certain temps, avant que cet accroissement atteigne un palier et que d'autres dynamiques entrent en jeu. Je pense qu'on estimait que ce serait entre 2040 et 2050, à condition, bien sûr, que tous les facteurs connus en place se maintiennent et que rien ne change. Il s'agit d'une question importante et stratégique pour le gouvernement indien et ses dirigeants.
Vous avez, comme d'habitude, apporté beaucoup à nos discussions et à nos débats. Je sais que vous avez hâte de lire notre rapport et peut-être pourrez-vous encore nous dire si nous avons bien cerné les faits. Nous vous remercions de vous être libéré pour comparaître à la toute fin de notre étude.
Honorables sénateurs, on a rédigé le rapport et on est maintenant en train de le traduire. Il devrait donc être prêt mercredi ou jeudi de la semaine prochaine. Notre prochaine réunion est prévue pour le mercredi suivant. Vous disposerez donc d'environ une semaine pour en prendre connaissance. Nous l'examinerons le mercredi de la semaine de notre retour.
(La séance est levée.)