Aller au contenu

Délibérations du comité sénatorial permanent des
Droits de la personne

Fascicule 11 - Témoignages


OTTAWA, le lundi 7 mars 2011

Le Comité sénatorial permanent des droits de la personne se réunit ce jour à, 16 h 10, pour surveiller l'évolution de diverses questions ayant trait aux droits de la personne et à examiner, entre autres choses, les mécanismes du gouvernement pour que le Canada respecte ses obligations nationales et internationales en matière de droits de la personne (sujet : programmes fédéraux de soutien aux activités sportives et récréatives pour enfants et adolescents handicapés).

Le sénateur Nancy Ruth (présidente) occupe le fauteuil.

[Traduction]

La présidente : Je souhaite la bienvenue à tous. Cette réunion du Comité sénatorial permanent des droits de la personne va débuter par l'audition du représentant du Comité paralympique canadien, M. David Legg, avec qui nous allons nous entretenir par vidéoconférence.

David Legg, président, Comité paralympique canadien : Je dois tout d'abord vous prier, mesdames et messieurs, de bien vouloir m'excuser de ne pas être parmi vous aujourd'hui. Je viens de passer les trois dernières semaines en Belgique à enseigner au niveau de la maîtrise. Je ne suis rentré que vendredi. Il m'a paru important de parler avec mes étudiants aujourd'hui, ce qui fait que je n'ai pu me rendre parmi vous.

C'est un honneur pour moi de m'entretenir avec vous aujourd'hui au nom du Comité paralympique canadien. Je suis convaincu de l'importance d'offrir aux enfants et aux jeunes handicapés des possibilités de participer à des activités sportives et récréatives. Ce sont aussi bien le président du Comité paralympique canadien que le professeur en éducation physique et en loisirs de l'Université Mount Royal de Calgary qui défendent cette conviction.

[Français]

Madame la présidente, c'est un privilège de m'adresser à vous aujourd'hui au nom du Comité paralympique canadien.

[Traduction]

Le sport a des effets magiques sur la vie de tous les Canadiens, et encore plus sur celle des Canadiens handicapés. Santé Canada souligne que l'activité physique apporte des bienfaits physiques, sociaux et personnels aux personnes handicapées. Celles qui font du sport, et d'autres activités physiques, brisent aussi leur isolement social et gagnent en autonomie. Malheureusement, seuls 3 p. 100 des Canadiens handicapés font régulièrement du sport et bénéficient de ces avantages.

Le bénévole au Comité paralympique canadien que je suis y constate tous les jours l'efficacité du sport. Des champions comme Chantal Petitclerc montrent la voie et les athlètes de haut niveau qui, grâce à leur détermination, viennent à bout de toutes les difficultés qui, selon la croyance populaire, devraient les freiner sont des modèles très efficaces pour les enfants de toutes les régions du pays, qu'ils soient handicapés ou non. Ces athlètes montrent comment le sport permet aux personnes ayant une déficience physique de réaliser pleinement leur potentiel.

L'élément le plus probant en est peut-être la réussite des Jeux paralympiques d'hiver organisés à Vancouver et à Whistler en 2010. Ces jeux ont montré combien les sports paralympiques peuvent jouer un rôle déterminant pour motiver et inspirer les Canadiens handicapés à pratiquer davantage de sports. De nouveaux héros canadiens sont apparus pendant ces 10 jours du mois de mars. Il y a eu à leur tête la « fille en or », Lauren Woolstencroft, qui a remporté cinq médailles d'or incroyables en ski alpin. Il y a également eu Brian McKeever qui a ajouté à son palmarès déjà impressionnant trois autres médailles d'or en ski de fond, avec son frère Robin qui lui servait de guide. Il avait auparavant fait date en se qualifiant pour les Jeux olympiques de 2010.

Le fait que toutes les épreuves se soient déroulées à guichet fermé et qu'elles aient bénéficié de la meilleure couverture télévisée de tous les temps a été tout aussi important. Cela a permis à un plus grand nombre de Canadiens que jamais auparavant d'être témoins de leurs réussites et de prendre conscience du potentiel des athlètes handicapés. Les jeunes handicapés de toutes les régions du pays ont été incités à pratiquer des sports paralympiques.

Le Comité paralympique canadien a décidé de profiter de cette occasion unique pour capitaliser sur l'intérêt soulevé par ces jeux de 2010. C'est pourquoi il a élaboré une stratégie à long terme et complète pour amener un nombre accru de Canadiens handicapés à pratiquer des sports. La mise en œuvre de cette stratégie est en cours et elle n'aurait pu se faire sans la consolidation du partenariat de longue date entre le Comité paralympique canadien et le gouvernement du Canada.

Dans son budget de 2010, le gouvernement du Canada a nettement augmenté le financement à long terme du Comité paralympique canadien, qui sera de cinq millions de dollars par an pour les cinq années à venir. Cela devrait permettre d'augmenter sensiblement le nombre de Canadiens ayant une déficience physique qui pratiquent un sport et cela devrait aussi améliorer le système de développement paralympique à long terme, lui permettant d'apporter l'aide nécessaire aux athlètes et aux entraîneurs, de leur initiation à un sport jusqu'à ce qu'ils puissent, éventuellement, représenter leur pays aux Jeux paralympiques.

Je vous remercie de votre attention et je vais me faire un plaisir de répondre à vos questions.

La présidente : Monsieur Legg, nous allons d'abord entendre tous les témoins, puis nous reviendrons à vous avez les questions des sénateurs.

Nous allons maintenant entendre M. White, de l'Association canadienne des paraplégiques. Monsieur, nous vous écoutons.

[Français]

Robert White, directeur exécutif, Association canadienne des paraplégiques : Bonjour et merci de m'avoir invité ici aujourd'hui.

[Traduction]

Malheureusement, M. John Shepherd, mon collègue, devait arriver aujourd'hui de Toronto par avion. Il a pu monter à bord et s'asseoir, mais le personnel n'a pu trouver de place en soute pour son fauteuil roulant. Il a dû alors descendre de l'avion et c'est pourquoi il n'est pas parmi nous. Il vous prie de l'excuser. Il aurait aimé être ici, mais, malheureusement, ce genre de choses se produit.

Le sénateur Munson : Cela fait partie du problème.

M. White : L'Association canadienne des paraplégiques est heureuse de cette occasion de s'adresser aux membres du Comité sénatorial permanent des droits de la personne sur les politiques et les programmes du gouvernement fédéral destinés aux personnes handicapées qui pratiquent des activités sportives et récréatives, et sur les obligations qui incombent au Canada en application de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.

Nous sommes ravis de constater que le Sénat consacre du temps et de l'énergie à l'étude de cette importante question. Nous sommes également heureux que les activités sportives et récréatives soient perçues comme une priorité dans la Convention qui, à ce titre, méritait à elle seule de figurer à votre ordre du jour.

Les recherches ont montré que l'activité physique joue un rôle déterminant pour assurer la santé et le bien-être des personnes handicapées. Nous sommes convaincus que, si les objectifs énoncés dans la Convention des Nations Unies sont atteints, cela permettra aux personnes handicapées de parvenir à une plus grande égalité dans notre société. La Convention vise l'égalité et nous sommes d'avis que, au quotidien, de nombreux Canadiens handicapés n'en bénéficient pas.

Comme cela fait plus de 66 ans que l'ACP assure des services aux Canadiens victimes de lésion médullaire, et d'autres déficiences physiques, nous nous sentons autorisés à vous parler aujourd'hui des activités sportives et récréatives. Nous avons 40 bureaux et plus de 300 employés d'un océan à l'autre. Chaque année, collectivement, nous consacrons plus de 23 millions de dollars à la prestation de nos services au Canada.

L'ACP se consacre au bien-être de ses clients et de ses membres en appliquant un modèle de prestation de services qui fait appel, entre autres, à l'entraide des pairs. Ce programme d'entraide des pairs vise à favoriser une vie active et des loisirs dynamiques. C'est souvent à l'ACP que les personnes victimes de lésion médullaire s'adressent en premier quand, à la suite d'un accident et ayant suivi un programme de réadaptation, elles veulent se réinsérer dans la collectivité.

Ce programme d'entraide a pour objectif d'inciter les victimes de lésion médullaire à pratiquer des activités physiques et récréatives pour qu'elles conservent un mode de vie sain. Notre programme comprend des activités éducatives, d'autres organisées avec des pairs, ainsi que des séances de formation de bénévoles et du personnel. Nous collaborons également avec d'autres organisations comme la Société canadienne de la sclérose en plaques, l'Association de spina-bifida et d'hydrocéphalie du Canada, les fédérations de sports adaptés, le ministère de la Défense nationale, le secteur de réadaptation d'Anciens Combattants Canada, les centres de réadaptation de tout le pays, et cetera, pour nous assurer que les victimes de lésion médullaire et d'autres déficiences physiques sont bien informées de toutes les possibilités qui s'offrent à elles.

Une étude récente a révélé qu'il y a aujourd'hui plus de 86 000 victimes de lésion médullaire au Canada et que, chaque année, 4 300 personnes viendront s'y ajouter. Les coûts annuels des lésions médullaires faisant suite à un traumatisme sont évalués à 3,6 milliards de dollars au Canada, dont 1,8 milliard de dollars en coûts directs de soins de la santé. Le gouvernement fédéral n'a donc d'autre choix que d'investir dans la collaboration pancanadienne en la matière pour permettre à ces personnes de mener une vie active et de participer à des loisirs, ce qui réduira les coûts supportés par le système de soins de la santé.

Une autre étude sur la disponibilité des activités physiques que les victimes de lésion médullaire aimeraient pratiquer laisse entendre que les bienfaits des activités physiques et récréatives sont importants pour ces personnes. La pratique de sports s'avère très bénéfique pour leur santé, allant jusqu'à réduire les risques de complications secondaires, à améliorer leur condition physique et à diminuer la douleur. Plus de 50 p. 100 des victimes de lésion médullaire s'adonnent à des activités récréatives et physiques. Selon cette étude, les sports, la natation et les activités cardiovasculaires sont les plus couramment pratiqués. Malheureusement, les activités préférées des répondants n'étaient disponibles que pour 54 p. 100 d'entre eux.

Des chercheurs ont voulu savoir si les installations de conditionnement physique et récréatives disponibles en Ontario étaient totalement accessibles par les personnes à mobilité réduite. Ils ont conclu qu'aucune des 44 installations étudiées ne l'était intégralement.

Ils ont aussi constaté que les taux moyens d'accessibilité fluctuent entre 31 et 63 p. 100. Dans l'ensemble, les installations récréatives obtenaient de meilleures notes d'accessibilité que les centres de conditionnement physique...

L'ACP estime que son Programme d'entraide est au cœur de l'élaboration d'un programme paralympique réussi à long terme. Son programme vient en aide à toutes les activités récréatives et physiques. Nous collaborons avec les autres organisations pour nous assurer que toutes les personnes à mobilité réduite peuvent mener une vie active. C'est un programme destiné à l'ensemble des personnes handicapées qui permet d'alimenter directement tous les programmes destinés à l'élite sportive handicapée.

Par l'intermédiaire de Sport Canada, le gouvernement fédéral s'est doté d'excellentes politiques et de très bons programmes pour le mouvement paralympique. Le niveau d'appui qu'il accorde à l'excellence a placé la barre très haute. Des programmes comme le Canadian Sport for Life et le Long-Term Athlete Development ont permis au Canada de disposer d'un cadre efficace pour la réussite des sportifs paralympiques.

Malheureusement, l'ACP est d'avis que le gouvernement fédéral n'accorde pas suffisamment d'appui aux activités récréatives et physiques destinées aux personnes souffrant de handicap physique. Au cours des sept dernières années, les moyens affectés à la Stratégie en matière de modes de vie sains de l'Agence de santé publique du Canada ont fondu au point de ne plus représenter qu'une faible proportion de ce qu'ils étaient auparavant. Ce phénomène a eu de lourdes répercussions sur l'économie. C'est une déception pour l'ensemble du secteur et, en particulier, pour les personnes handicapées. Les recherches montrent que l'activité physique joue un rôle plus important pour les personnes handicapées que pour l'ensemble de la population. Toutefois, aujourd'hui, les investissements, le leadership et l'appui du gouvernement fédéral sont très limités. L'ACP recommande que le gouvernement du Canada saisisse l'occasion de la ratification de la Convention des Nations Unies pour devenir à nouveau un leader international des questions touchant les victimes de lésion médullaire ou d'autres déficiences physiques.

Le gouvernement du Canada devrait faire preuve d'un leadership comparable et financer les organismes qui incitent les victimes de lésion médullaire et d'autres déficiences physiques à pratiquer des activités physiques et récréatives. Il n'y a qu'une fraction des personnes handicapées à monter sur le podium. Les activités physiques, sportives et récréatives devraient être coordonnées par un ministère fédéral pour assurer la progression naturelle du terrain de jeux jusqu'au podium.

La présidente : Nous allons maintenant entendre trois représentants d'Olympiques spéciaux Canada, soit M. Glasberg, Mme Bollenbach et Mme Judd-Campbell.

[Français]

Neil Glasberg, président-directeur général intérimaire, Olympiques spéciaux Canada : Madame la présidente, je vous remercie de nous avoir invités ici aujourd'hui. Je souhaite d'abord vous informer que cette présentation est disponible en français. Vous pouvez poser vos questions en anglais ou en français et je serai heureux de répondre dans la langue de votre choix.

[Traduction]

Je suis ici à titre de président-directeur général intérimaire d'Olympiques spéciaux Canada. Au nom de notre mouvement, j'aimerais souligner l'important travail qu'accomplit chacun des membres de ce comité. J'aimerais aussi vous remercier de nous donner l'occasion de vous expliquer comment Olympiques spéciaux Canada enrichit par le sport la vie des personnes ayant une déficience intellectuelle.

Je suis accompagné cet après-midi de Mme Bollenbach, notre vice-présidente aux sports, et de Mme Judd-Campbell, notre athlète aux Olympiques spéciaux, qui va nous dire le rôle que ce mouvement sportif incroyable a joué dans sa vie.

En tant que section d'un vaste mouvement international, Olympiques spéciaux Canada a fait beaucoup de chemin depuis sa création il y a près de 42 ans. La première compétition organisée en 1969 a attiré 1 400 personnes ayant une déficience intellectuelle. Aujourd'hui, plus de 34 000 enfants, adolescents et adultes ayant une déficience intellectuelle sont inscrits aux programmes d'Olympiques spéciaux offerts tous les jours de la semaine par des clubs sportifs dans des centaines de localités au Canada. Plus précisément, 12 639 enfants et adolescents participent présentement à nos programmes. L'influence de notre mouvement communautaire s'étend de Saint-John à Victoria en passant par Whitehorse, et les bienfaits qu'en retirent ses clients et ceux qui leur sont chers sont indéniables.

Olympiques spéciaux a été fondé sur le principe suivant : le sport a le pouvoir d'améliorer des vies, de changer les attitudes et de renforcer les collectivités. Le sport est la raison d'être de notre mouvement. Il a pour mission d'enrichir la vie des personnes souffrant de déficiences intellectuelles par le sport.

Dans les années 1960, un chercheur canadien, le Dr Frank Hayden a clairement établi un lien entre la pratique d'une activité physique et le niveau de condition physique chez les enfants. Les résultats de ses recherches ont bouleversé l'idée reçue à l'époque que c'était leur handicap qui empêchait les personnes ayant une déficience intellectuelle de participer pleinement à des activités de jeu et de loisir. Par ailleurs, le Dr Hayden a démontré qu'au contraire, c'était l'absence d'occasions de participer à ces activités qui entraînait leur mauvaise condition physique. Lorsqu'on leur en donnait l'occasion, ces enfants pouvaient améliorer leur forme physique et développer les habiletés requises pour faire du sport. On compte aujourd'hui environ un million de Canadiens ayant une déficience intellectuelle. Ils représentent donc environ 2 p. 100 de l'ensemble de la population et c'est un état qui touche toutes les catégories socioéconomiques.

L'hérédité n'est responsable que d'une fraction des cas de déficience intellectuelle et, dans trois quarts des cas, on ignore les causes précises de ces déficiences. Dans environ 87 p. 100 des cas, on considère que la déficience intellectuelle est légère. Les gens touchés sont, à de nombreux titres, impossibles à distinguer de ceux qui n'ont pas de déficience intellectuelle.

Soixante-dix-sept pour cent des Canadiens ayant une déficience intellectuelle vivent dans la pauvreté. Les services de recherche de Special Olympics North America ont constaté qu'il n'y a que la moitié des athlètes qui ont participé aux Olympiques spéciaux qui ont un emploi. Cela dépasse la moyenne de un sur 10. Ce sont des gens qui travaillent, qui paient des impôts et qui contribuent à la croissance de leurs collectivités.

L'influence d'Olympiques spéciaux s'étend donc au-delà du terrain de sport. En ce qui concerne les enfants et les adolescents, nous avons fait de grands progrès dans plusieurs secteurs. Nous venons de lancer à l'échelle du pays deux programmes clés — Enfant actif et S'amuser grâce au sport — destinés aux enfants de deux à 12 ans.

Je remercie d'ailleurs le gouvernement fédéral de son appui généreux. Au cours de l'année budgétaire actuelle, nous avons en effet reçu la somme de 500 000 $ pour mettre sur pied ces deux programmes et assurer que tous les Canadiens qui peuvent en bénéficier y aient accès.

Ces programmes correspondent aux deux premières phases du modèle de développement à long terme de l'athlète de Sport Canada dans lesquelles l'accent est mis sur l'amélioration des habiletés motrices de base et l'acquisition du savoir-faire physique. Pour améliorer leurs habiletés physiques, sociales et cognitives au quotidien et à long terme, les enfants doivent faire l'apprentissage à un très jeune âge des habiletés motrices de base comme la marche, la course, le saut et le maintien en équilibre et avoir aussi l'occasion de participer à des activités de jeu.

Comme dans le passé, nous continuons de financer des recherches sur le rôle du sport dans le développement des personnes ayant une déficience intellectuelle. Une étude en cours du Dr Meghann Lloyd étudie les effets du sport sur les enfants et sur les jeunes. La recherche est essentielle au développement de nos programmes. Nous publions d'ailleurs plusieurs de ces études sur notre site Internet.

De plus, nous avons mis sur pied un programme unique qui est un complément au programme national de certification des entraîneurs. Notre programme a pour but de renseigner nos entraîneurs bénévoles sur les besoins spécifiques des enfants, des jeunes et des adultes ayant une déficience intellectuelle auprès desquels ils travaillent. De concert avec nos sections provinciales et territoriales, nous continuons à travailler étroitement avec les différents paliers gouvernementaux. Nous collaborons aussi avec les organismes nationaux de sport pour les sensibiliser davantage à notre mouvement et pour faciliter l'intégration des enfants, des jeunes et des adultes ayant une déficience intellectuelle.

Nous avons conclu avec succès des partenariats avec Athlétisme Canada, Patinage Canada, Natation Canada et les Jeux du Canada. Grâce à leur soutien, les athlètes d'Olympiques spéciaux bénéficient depuis maintenant 11 ans d'occasions d'entraînement et de compétition améliorées.

Je me dois de mentionner l'appui qu'accorde le secteur privé à notre mouvement. Nous avons la chance de pouvoir compter sur le soutien de plusieurs grandes entreprises canadiennes et sur celui de leurs employés. Grâce à eux, nous sensibilisons la population et recueillons des fonds qui nous permettent de poursuivre notre mission.

Pour les personnes ayant une déficience intellectuelle, Olympiques spéciaux est souvent leur seul lien avec leur collectivité et leur seule chance de se bâtir une solide estime de soi. Pour plusieurs d'entre eux, Olympiques spéciaux est une passerelle d'accès à la responsabilisation, à la compétence, à l'acceptation et à l'estime de soi.

C'est au niveau local que nous avons le plus de succès. Notre mouvement sportif a pour but de répondre aux besoins des gens qui ont une déficience — des plus jeunes aux plus âgés, allant de la personne qui fera de l'activité physique toute sa vie et s'entraînera régulièrement au club sportif de sa localité à l'athlète de compétition qui progressera jusqu'au niveau national puis international.

J'ai le plaisir de vous présenter Christina Judd-Campbell, une athlète exceptionnelle originaire d'Ottawa qui est venue nous raconter son histoire.

Christina Judd-Campbell, athlète, Olympiques spéciaux Canada : Je suis championne d'Olympiques spéciaux en gymnastique rythmique. J'ai été choisie pour faire partie d'Équipe Canada aux Jeux olympiques spéciaux mondiaux d'été 2011 à Athènes, en Grèce. J'ai représenté aussi le Canada aux Jeux mondiaux de 2007 à Shanghai, en Chine, où j'étais la seule athlète de tous les autres pays participants à vaincre les gymnastes rythmiques chinoises.

J'ai 23 ans et j'ai une déficience intellectuelle. Je lis au niveau de la quatrième année et je fais des mathématiques au niveau de la troisième année. À l'âge de sept ans, j'ai été placée chez les Campbell, ma famille d'accueil. Pendant de nombreuses années, j'ai vraiment eu beaucoup de difficultés. Outre mes frères et sœurs, je n'avais pas vraiment d'amis; je ne trouvais aucune activité qui me plaisait ou dans laquelle j'étais bonne. Toutefois, ma vie a changé lorsque je me suis inscrite en gymnastique rythmique à OSC. J'avais alors 14 ans. Mes succès en gymnastique rythmique m'ont démontré qu'en mettant l'effort nécessaire, je pouvais exceller dans quelque chose. Ma confiance s'est améliorée et je suis fière des choses que j'accomplis. Je mène maintenant une vie très active et bien remplie :

Je m'entraîne chaque jour en gymnastique rythmique. Je travaille à temps partiel chez Bureau en gros à quelques rues d'ici. Tous les matins, du lundi au vendredi, je vais au Collège Algonquin où je suis inscrite dans un programme spécial. Une fois par mois environ, je fais une présentation ou une démonstration sur Olympiques spéciaux. J'ai de nombreux amis que je fréquente régulièrement, et je prends aussi des leçons d'équitation et prends soin de mes trois chevaux.

Olympiques spéciaux contribue à offrir aux enfants et aux jeunes présentant une déficience intellectuelle une plus grande possibilité d'atteindre leur plein potentiel en commençant, tout comme moi, dès leur plus jeune âge. Je vous remercie beaucoup de votre appui.

M. Glasberg : Merci beaucoup, Christina. C'était fort bien dit et fort juste.

Nous avons eu l'occasion de comparaître devant le Comité sénatorial permanent des finances nationales à la fin d'octobre 2010. Nous sommes ravis de cette occasion de nous entretenir avec les membres de ce comité. Pour conclure, nous vous demandons de continuer à manifester votre appui à Olympiques spéciaux dans le nouveau budget, qui sera présenté dans deux semaines.

Le sénateur Kochhar : Je félicite M. Legg de son élection à la présidence du Comité paralympique canadien. Le connaissant depuis 10 ou 15 ans, je suis certain qu'il insufflera un nouveau leadership à l'organisation, qui en avait grandement besoin depuis trois ou quatre ans.

Je m'occupe des handicapés depuis plus de 30 ans et je peux affirmer de façon catégorique qu'aucun gouvernement n'a tant fait pour les personnes ayant des déficiences physiques que le gouvernement actuel. Il a consacré davantage de fonds et de temps, écouté un plus grand nombre de personnes et organisé davantage d'auditions sur les programmes destinés aux personnes ayant des déficiences physiques.

Ce gouvernement a annoncé récemment qu'il allait verser cinq millions de dollars par année à CPC. Le budget de CPC est passé tout d'un coup de 1,5 à 6,5 millions de dollars. C'est beaucoup d'argent. Cela me préoccupe un peu, monsieur Legg. Nous avons obtenu d'excellents résultats aux Jeux de Beijing et de Vancouver. Nous connaissons néanmoins l'histoire des Jeux paralympiques et savons fort bien qu'un grand nombre d'athlètes prennent leur retraite, comme Chantal Petitclerc, Stephanie Dixon, et cetera, qui étaient capables toutes deux de recueillir cinq médailles d'or aux Jeux paralympiques. Quel changement prévoyez-vous apporter? Allez-vous mettre en place un système de relève des athlètes? Allez-vous utiliser une partie de cet argent pour financer des organisations locales, comme ParaSport dans les provinces, The Steadward Centre et Variety Village? Toutes ces organisations manquent désespérément de fonds. Sous votre direction, le CPC va-t-il partager avec eux une partie de sa nouvelle richesse pour développer ce système de relève?

M. Legg : Je vous remercie de votre marque de confiance. Je m'appuie en partie sur l'excellent travail qui a été fait auparavant. Il est bien évident que je vais faire de mon mieux. Au fait, c'est un plaisir de vous rencontrer à nouveau.

J'en viens maintenant à votre question sur l'utilisation de nos nouvelles ressources, qui devra être judicieuse et bénéficier le plus possible à notre équipe. Obtenir des médailles d'or aux Jeux paralympiques n'est que l'un de nos objectifs. Un autre est de nous doter d'un meilleur système. Lorsque notre financement a été augmenté, nous avons convenu que les nouveaux pouvoirs que cela nous confère s'accompagnent de responsabilités plus importantes. Nous avons élaboré ce qui nous paraît notre plan stratégique le plus ambitieux jamais élaboré. Nous ne l'avons pas préparé seuls, mais en partenariat avec tous nos membres. Variety Village et The Steadward Centre de l'Université de l'Alberta ne font pas nécessairement partie de nos membres. Les organismes membres du CPC sont plutôt des organisations sportives de niveau national. Nombre d'entre elles travaillent au niveau des provinces et à celui des clubs. En préparant ce plan stratégique, nous avons réfléchi à notre objectif qui est de collaborer avec toutes les entités disparates du secteur pour mettre en place un meilleur système global.

Pour répondre précisément à votre question, nous n'avons pas l'intention d'envoyer un chèque à Variety Village ou aux deux autres organismes dont vous avez parlé. Cela ne fait pas partie de nos plans pour l'exercice à venir. Toutefois, je suis d'avis que nombre de nos initiatives, de nos stratégies et de nos plans amèneront à collaborer avec ces types d'organisations pour mettre en place un meilleur système.

Le développement des athlètes canadiens est l'un de nos quatre piliers. Nous savons fort bien qu'il est indispensable si nous voulons continuer à enregistrer le même succès qu'aux deux jeux antérieurs de Beijing et de Vancouver. On peut affirmer que quelques athlètes, comme Chantal Petitclerc et Lauren Woolstencroft, ont remporté chacune plusieurs médailles et ont contribué à notre succès. Ce n'est toutefois pas un commentaire que l'on fait nécessairement au sujet du système des sports pour athlètes valides, comme lorsque Cindy Klassen a remporté plusieurs médailles.

Je suis sûr que le Canada obtiendra de bons résultats aux Jeux paralympiques de Londres, en Angleterre. Nous sommes pleinement conscients de la nécessité d'un système plus efficient et plus efficace. Nous tenons à ce qu'un tel système devienne pour nous une base solide pour les cinq ans à venir.

Le sénateur Kochhar : Monsieur Legg, vous avez indiqué que l'obtention de médailles ou le fait de monter sur le podium ne sont pas vos seuls objectifs, mais celui-ci représente 99 p. 100 de ce que vous faites au CPC pour des jeux comme les Olympiques, les Panaméricains ou ceux du Commonwealth. Le principal objectif est le nombre de médailles que vous pouvez obtenir. Si vous n'atteignez pas cet objectif, alors nous n'avons pas réussi. Le gouvernement a consacré beaucoup d'argent à la formation des athlètes paralympiques d'élite et a fait preuve d'une grande confiance en leur capacité à gagner des médailles. N'oublions pas que le principal objectif de la participation à ces jeux est de ramener des médailles.

Sachez ensuite que je ne crois pas que vous deviez remettre des chèques à quiconque, mais plutôt utiliser les installations disponibles actuellement pour former les gens au lieu d'en construire de nouvelles vous-mêmes. Il y a des installations partout au pays, et je vous incite fortement à utiliser les ressources dans lesquelles des entreprises, des gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral ont investi par le passé.

M. Legg : Permettez-moi de préciser. Je ne dis pas qu'obtenir des médailles ne soit pas très important pour nous. C'est bien le résultat que nous voulons obtenir. Comme mes collègues qui se sont adressés à vous plus tôt y ont aussi fait allusion, les efforts pour obtenir des médailles peuvent générer quantité de résultats considérables. Je sais fort bien que nous voulons obtenir des médailles et, faites-moi confiance, je le veux moi aussi.

Quant à votre second commentaire sur l'accès aux installations, je suis tout à fait d'accord. À titre d'exemple, nous avons consacré beaucoup de ressources au financement des équipements, et nous allons continuer à le faire, afin de permettre aux gens d'utiliser les installations actuelles et de permettre l'achat, par exemple, de nouvelles luges pour jouer au hockey sur luge, ou pour utiliser les patinoires actuelles, ou encore acheter des fauteuils permettant la pratique du basketball en fauteuil roulant. Soyez assurés que nous investissons dans ce domaine.

Le sénateur Kochhar : Je sais, monsieur White, qu'il y a d'excellentes installations partout au pays. Je connais bien celles de la région de Toronto qui sont associées au Lyndhurst Hospital. Vous faites un excellent travail et un excellent travail de levée de fonds avec le Relais en fauteuil roulant de l'ACP qui recueille environ 800 000 $ par an et qui retire environ 25 p. 100 de son financement du gouvernement provincial.

Obtenez-vous de l'argent du secteur privé? Vous êtes les spécialistes des lésions médullaires et Rick Hansen a recueilli des millions et des millions de dollars. Vous aide-t-il à vous organiser et contribue-t-il à la croissance de votre organisme?

M. White : En ce qui concerne l'Association canadienne des paraplégiques, c'est à l'ACP Ontario que vous faites allusion au sujet du financement. Elle retire 50 p. 100 de son financement du gouvernement provincial. Elle lève chaque année environ 800 000 $ avec son Relais des sports. Au niveau national, nous obtenons 200 000 $. Nous dépensons tous ensemble 23 millions de dollars dans tout le pays, directement en services. À l'échelle nationale, nous recevons environ 200 000 $ du gouvernement fédéral.

Nous venons de terminer un examen opérationnel et nous allons accorder la priorité à la prestation de services. L'un des principaux éléments de celle-ci est d'attirer les gens qui fréquentent les centres de réadaptation. Lorsque vous êtes blessé, vous commencez par aller dans un centre de traumatologie pour aller ensuite dans un centre de réadaptation. La question qui se pose alors est de savoir comment nous vous ramenons dans la collectivité. L'un des éléments les plus importants de cet effort est l'entraide. Cette entraide, qui fait appel à des pairs, s'applique aussi bien aux activités sportives que récréatives et de loisirs. Au Canada, environ 86 000 personnes ont une lésion médullaire. Nous offrons également des services aux personnes ayant d'autres déficiences physiques, selon la région ou la province dans laquelle elles se trouvent.

Nous estimons que sur les 4 300 personnes qui seront blessées chaque année, la prévision pour les années à venir, 51 p. 100 souffriront de traumatisme. Ce n'est là qu'un faible pourcentage des difficultés auxquelles l'ensemble de la population des personnes handicapées est confronté, mais nous pensons jouer un rôle important pour elles. Prenez, par exemple, le cas de Paul Tingley qui a obtenu une médaille d'or en voile.

Toutefois, cela ne nous dispense pas de chercher comment regrouper tous ces éléments. Nous devons jeter les bases qui nous permettront de réussir au niveau le plus élevé. Si vous parlez d'obtenir des médailles et rappelez que Chantal Petitclerc et Paul Tingley vont prendre leur retraite d'ici peu, ce qui est vrai, qui allons-nous alors avoir pour les remplacer? Nous ne pourrons pas les remplacer si nous n'avons pas un système de relève comme le Programme d'entraide ou ces autres programmes dont nous avons parlé. Nous devons trouver le moyen de travailler tous ensemble et, en même temps, de mesurer les effets de tous les investissements que nous faisons. L'ACP essaie de le faire de son point de vue. Nous parlons de programmes d'entraide, nous avons des objectifs pour ces programmes et nous essayons de mesurer leurs effets. Nous allons continuer à faire ce qui donne de bons résultats et laisserons de côté ce qui n'en donne pas. C'est la seule façon d'évoluer pour nous.

Le sénateur Kochhar : Disposez-vous de documents expliquant quelles sont les ressources dont vous auriez besoin, dans l'idéal, pour atteindre l'intégralité de votre objectif?

M. White : À notre avis, cela nécessite de recueillir des données et de faire des recherches. Nous pensons avoir le programme nécessaire pour assurer la prestation de services. Nous avons travaillé avec Rick Hansen, qui disposait du modèle de solutions. Nous l'avons adopté et mis en œuvre partout au pays. Nous avons élaboré notre proposition avec le Rick Hansen Institute. Cela fait un an et demi que nous collaborons avec lui. Nous avions un protocole d'entente, mais ils s'en sont retirés en décembre dernier et ont décidé que le travail sur les collectivités ne faisait plus partie de leur mission. C'est leur droit et nous continuons d'aller de l'avant par nous-mêmes. Nous avons présenté cette proposition au gouvernement fédéral et nous allons de l'avant avec celle-ci.

Aux yeux de l'ACP, la question qui se pose est celle du financement. Nous avons 300 employés partout au pays. Nous ne disposons pas de l'argent nécessaire pour faire la collecte des données ni réaliser des recherches. Cela nous permettrait de dire à nos intervenants quels sont les problèmes, quels sont les bons éléments et comment il faut aller de l'avant. Il nous manque environ cinq millions de dollars sur cinq ans pour pouvoir le faire.

Le sénateur Kochhar : En en venant aux Olympiques spéciaux, permettez-moi, monsieur Glasberg, avant de m'entretenir avec vous, de féliciter tout particulièrement mon collègue, Jim Munson. Personne n'a travaillé aussi fort que lui pour les Olympiques spéciaux, et personne ne les a défendus comme il l'a fait. Il a vraiment fait un travail extraordinaire. J'ai eu l'occasion de faire la connaissance de Sargent Shriver, qui a lancé avec sa femme, Eunice, les Olympiques spéciaux, et de travailler avec lui. Je trouve que parmi toutes les personnes qui s'occupent des handicapés, c'est vous qui avez la machine la mieux huilée. De quoi d'autre estimez-vous avoir besoin pour continuer à aller de l'avant afin d'obtenir des résultats encore meilleurs que ceux que vous avez obtenus jusqu'à maintenant?

M. Glasberg : Permettez-moi de faire également miens vos commentaires sur l'appui aux Olympiques spéciaux du sénateur Munson, pour que cela figure au procès-verbal. Il s'est révélé un ami fabuleux de l'organisation, en prise directe avec elle, et j'ai eu la chance de passer beaucoup de temps avec lui. Qu'il soit donc remercié au nom des Olympiques spéciaux.

Pour en revenir à votre commentaire, il est probablement exact de dire que notre organisation est une machine bien huilée.

Permettez-moi de citer une statistique. Dans ce pays, un million de personnes vivent avec une déficience intellectuelle et il n'y en a que 34 000 qui participent à notre programme. Nous sommes, à l'évidence, à la croisée des chemins dans nos efforts pour développer notre programme avec Enfant actif et S'amuser grâce au sport, et, si bien huilée que soit notre machine, nous sommes confrontés à un défi pour parvenir à rendre notre programme plus accessible à une partie de cette population d'un million de personnes.

Comme je l'ai indiqué dans mes commentaires, nous travaillons d'un océan à l'autre, et nous sommes présents dans les petites collectivités. Nous sommes un mouvement de base actif 365 jours par an. Nous devons manifestement nous faire connaître davantage, amener un plus grand nombre de personnes à participer à nos programmes. C'est probablement beaucoup demander. Malgré cela, nous sommes satisfaits de notre situation. Nous sommes stimulés par l'aide financière que nous avons reçue assez récemment pour élaborer nos programmes destinés aux jeunes, pour en revenir à la discussion que vous avez eue avec mes collègues sur les prévisions, mais le sujet important auquel nous devons nous attaquer est la sensibilisation.

Le sénateur Kochhar : Je vous remercie, monsieur Glasberg.

Quant à vous, madame Judd-Campbell, tout ce que je peux vous dire est que nous vous remercions d'avoir été une inspiration pour nous. Votre histoire est vraiment édifiante.

Le sénateur Munson : Je vous remercie tous de vos commentaires, auxquels je suis très sensible.

Je suis curieux de savoir s'il y a une meilleure façon de procéder. Je conviens que le gouvernement actuel s'est montré très généreux avec tous les organismes s'occupant des handicapés, ce qui est une excellente chose. Nous ne faisons cependant qu'effleurer la surface, comme vous l'avez indiqué en citant le nombre de 34 000 athlètes. Si vous vous penchez sur le nombre de personnes qui ne participent à aucune activité sportive ou récréative, c'est très préoccupant. Nous avons beaucoup de chemin à faire.

Je me demande si, pour obtenir le financement fédéral nécessaire, il n'y aurait pas avantage à organiser un sommet regroupant le ministre des Sports et l'ensemble de vos organisations, les personnes s'occupant des handicapés, comme M. White, pour élaborer un plan d'affaires concret dont vous pourriez simplement vous servir, au lieu de devoir vous présenter encore et encore sur la Colline du Parlement en expliquant de façon très convaincante pourquoi vous devriez recevoir des fonds du fédéral. Il me semble que vous tous devez revenir ici tous les ans ou tous les deux ans pour être en mesure de mettre en place un plan d'affaires.

Y aurait-il une solution plus pratique permettant de jeter les bases à partir desquelles vous pourriez construire par la suite?

M. Glasberg : Votre idée est séduisante. Nous avons bien évidemment mis en œuvre des initiatives pour tenter d'obtenir plus d'appuis aux programmes destinés aux personnes handicapées. Nous en sommes manifestement à des points différents de l'évolution de nos organismes respectifs, mais il est certain que, à nos yeux, nous n'avons que gratté la surface.

Quant à la collaboration de tous, je suis convaincu que nous faisons tous face à cette question de sensibilisation. Malgré tous nos efforts, la disponibilité des programmes n'est pas toujours aussi bien connue qu'elle devrait l'être. Je crois que nous devrions être favorables à un regroupement, à une réunion des penseurs, à une séance de remue-méninges consacrée à la population que nous desservons tous.

M. White : C'est un point très important parce que, même si nous avons du plaisir à échanger entre nous, nous ne collaborons pas nécessairement. Si nous voulons être efficaces et efficients, nous devons nous asseoir tous ensemble. Nous ne sommes pas nécessairement isolés les uns des autres, mais nous devons commencer à collaborer plus étroitement. Il faut reconnaître qu'il y a beaucoup de dédoublements dans ce que nous faisons, et donc un mécanisme nous permettant de discuter tous ensemble et de déterminer comment aller de l'avant serait fort avantageux.

M. Legg : Je ne peux qu'être d'accord avec ces deux commentaires. Ce qui les rendrait encore plus efficaces à mes yeux serait d'amener à y participer non seulement les responsables fédéraux, mais également ceux des provinces et des territoires. Pour le Comité paralympique canadien, ce n'est pas une pierre d'achoppement, mais nous pourrions profiter, sinon d'assistance, certainement d'une certaine collaboration pour que les communications se fassent dans les deux sens, aussi bien sur un axe horizontal que vertical, et d'avant en arrière.

Dans mes commentaires préliminaires, j'ai évoqué les personnes ayant une déficience physique, mais il faut savoir qu'à compter de 2012, les athlètes ayant une déficience intellectuelle participeront également aux Jeux paralympiques. Cela nous pousse à collaborer étroitement avec Olympiques spéciaux également en plus des autres organismes s'occupant des déficiences physiques, comme l'ACP, avec laquelle nous avons travaillé par le passé. Je serais très certainement favorable à cette idée.

Le sénateur Munson : Il me semble aussi que la question des transports pose un problème dans un grand pays comme le nôtre. Transporter une personne à sa destination coûte cher. Nous avons parlé ici des jeux les plus importants et des grandes villes, mais il y a également quantité de jeux de moindre envergure. S'il faut faire connaître les activités disponibles, il faut aussi pouvoir y acheminer les participants. Or, cela s'avère impossible à partir, par exemple, du Nord du Nouveau-Brunswick d'où je viens. Parcourir 100 milles pour assister à un après-midi de compétition d'Olympiques spéciaux est un bien long voyage pour simplement avoir du plaisir. Je pense parfois que, lorsque vous avez réussi à amener une personne dans une salle ou à une activité, sa participation est assurée pour l'avenir.

Je crains aussi, de mon point de vue, que nous perdions de vue le volet participation. Aux Olympiques spéciaux, l'athlète se dit : « Laissez-moi gagner et, si je n'y parviens pas, permettez-moi au moins d'essayer. » L'important n'est pas toujours de gagner, mais de participer. Ce comité doit veiller à s'assurer que les gens connaissent les activités qui pourraient leur convenir et veiller à ce que les choses se déroulent sur un pied d'égalité, non seulement pour les enfants, mais aussi pour les adultes. Je sais que nous traitons ici des enfants et des jeunes handicapés, mais aux Olympiques spéciaux et aux Paralympiques, et dans votre programme, monsieur White, des adultes participent aux activités et il y en a encore beaucoup plus qui veulent participer, mais qui ne savent pas comment le faire.

Il y a également l'autre volet de la sensibilisation, celui des gens qui disent : « Félicitations pour le travail que vous avez fait à Whistler, sénateur Munson. » Eh bien non, je ne suis pas le spécialiste des handicaps intellectuels d'Olympiques spéciaux. Le sénateur Kochhar est le spécialiste des Paralympiques. Lui ou moi avons collaboré étroitement parce que nous voulons parvenir à un pied d'égalité. Les gens ne savent pas encore très bien ce que sont ces mouvements olympiques.

Monsieur White, vous nous avez dit dans votre exposé que vous preniez du retard et que vous allez devoir faire du rattrapage. Est-ce bien cela?

M. White : Tout à fait.

Le sénateur Munson : Vous avez besoin de fonds fédéraux, n'est-ce pas?

M. White : Oui monsieur.

Le sénateur Munson : De combien d'argent du fédéral avez-vous besoin?

M. White : Le total de la proposition de prestation de services que nous présentons est de cinq millions de dollars pour cinq ans.

Le sénateur Munson : On dirait que nous aurions besoin d'un ministère des Sports vraiment distinct, qui s'occuperait également des loisirs.

J'ai une question à poser à Mme Judd-Campbell. Vous avez vraiment réussi de façon brillante et j'ai eu l'occasion de vous voir au travail, dans des compétitions et j'ai été absolument ravi de votre participation à Shanghai et à des activités de moindre importance à Ottawa et aux alentours. Pourriez-vous nous parler brièvement d'autres participants aux Olympiques spéciaux qui ont de la difficulté à monter sur le podium? Avez-vous eu l'occasion d'en parler avec des amis qui vous auraient raconté leur histoire et dit combien cela peut être difficile? Vous montrez l'exemple.

Mme Judd-Campbell : Dans le cas d'Équipe Canada, toutes les filles viennent d'Oakville, et je suis ici à Ottawa.

Le sénateur Munson : En voyageant avec les équipes des Olympiques spéciaux, j'ai eu l'occasion de constater que, si Mme Judd-Campbell bénéficie d'un appui extraordinaire de sa famille et qu'elle est une athlète brillante, dans d'autres parties du pays, certains des athlètes qui participent aux Olympiques spéciaux et aux Paralympiques n'obtiennent pas le même appui. Les familles éprouvent des difficultés, et cetera, mais j'ai constaté l'esprit de générosité qui se manifeste, comme avec l'équipe de soccer participant aux Olympiques spéciaux. Quand ses membres sont ensemble, ils sont comme nous tous et veulent avoir du plaisir. Si vous gagnez, eh bien tant mieux. C'est très bien, mais ce qui compte est d'être ici tous ensemble.

Il se peut que je radote, mais il s'agit d'obtenir quelques milliers de dollars de plus pour qu'un participant aux Olympiques spéciaux ou aux Paralympiques sorte de l'ombre.

M. Glasberg : J'ai eu la chance de participer aux Jeux du Canada qui se sont tenus à Halifax il y a deux semaines, où il y avait deux catégories d'athlètes des Olympiques spéciaux participant aux épreuves de patinage artistique. Je peux vous dire, en ayant passé du temps avec les athlètes qui ne sont pas handicapés et avec ceux des Olympiques spéciaux, que l'intégration au niveau de l'équipe provinciale était absolument parfaite et s'est faite dans les deux sens. Nos athlètes des Olympiques spéciaux avaient accès aux athlètes non handicapés qui pouvaient les aider et leur servir d'entraîneurs de remplacement, ce qui s'est avéré très enrichissant pour les athlètes des Olympiques spéciaux qui ont bénéficié de l'appui de toute l'équipe quand ils patinaient. Pour les athlètes non handicapés, la possibilité de travailler avec des athlètes ayant une déficience intellectuelle a été une expérience très enrichissante du point de vue de l'équipe. Les Jeux du Canada se sont avérés une expérience enrichissante, aussi bien pour les athlètes non handicapés que pour ceux ayant une déficience intellectuelle.

Le second point que je veux mentionner est que nous avons une initiative appelée « Repêchez un athlète », qui nous ramène au point évoqué par le sénateur Munson. Lorsqu'un athlète est passé par lui-même au niveau supérieur, mais qu'il ne peut se permettre de faire du patinage artistique ou de participer à des séances d'entraînement, nous tentons de trouver un financement privé pour l'aider à le faire. Nous ne faisons pas que nous adresser au gouvernement en lui demandant son appui, nous essayons d'obtenir également l'aide du secteur privé.

M. White : Vous avez raison, mais nous devons également nous pencher sur les différences de situation entre les milieux ruraux et urbains, soit sur les questions de transport.

Le transport joue un rôle déterminant pour aider les gens à participer, non seulement à des activités sportives et récréatives, mais également à des activités éducatives ou pour se rendre à l'hôpital ou aller voir le médecin. Cela touche tous les aspects dans les collectivités rurales du Canada.

C'est ainsi que John Shepherd a dû prendre un autobus spécial, avec un permis spécial, pour être sur la Colline du Parlement aujourd'hui. Il a un fauteuil électrique encombrant qui n'est pas facile à transporter. En Nouvelle-Écosse, nous n'avons pas les moyens de le faire et c'est un élément important.

Le sénateur Munson : Cela fait quelques années que je travaille dans le domaine de la télévision et je ne peux dire que des bonnes choses sur TSN et sur ce qu'ils ont fait pour les Olympiques spéciaux. Ils ont préparé des émissions qui sont diffusées après les compétitions importantes et les jeux mondiaux. C'est admirable, mais cela ne suffit pas.

Quand vous allumez la télévision avec cette multitude de canaux, vous regardez les 60 premiers et vous demandez : « De quoi s'agit-il? ». Il y a TSN2, et il y aura peut-être TSN3 ou un autre réseau des sports. Je vous dis ce qui me vient à l'esprit. Toutefois, nous devrons finir par avoir un réseau consacré aux sports, aux loisirs, aux enfants, aux adultes et qui présente également en direct les jeux auxquels ils participent.

Étant donné le pourcentage de personnes handicapées dans notre population, nous sommes tenus d'être respectueux de ceux qui pratiquent ces sports. Vous seriez surpris du nombre de personnes impliquées dans des activités sportives destinées aux non-handicapés qui aimeraient regarder ces jeux. Je sais bien que, dans notre monde, nous ne pouvons pas contraindre les réseaux de télévision à le faire, mais il me semble qu'ils ne manquent pas de moyens et qu'on voit apparaître une nouvelle chaîne de télévision tous les jours.

J'insiste sur la sensibilisation. Nous devons avoir davantage d'émissions de télévision, de radio et d'articles dans les journaux et être confrontés à la réalité de ce qu'il advient dans notre pays et avec nos familles.

Le sénateur Zimmer : Quelles sont les forces et les faiblesses du Canada sur le plan de l'inclusion des personnes handicapées dans les sports et les activités récréatives? Faisons-nous bonne figure par rapport aux autres pays?

M. Legg : En ce qui concerne la scène internationale, je vais prendre l'exemple des victimes de lésions médullaires qui pratiquent le basket en fauteuil roulant.

Nous sommes, à ma connaissance, le seul pays qui autorise des participants non handicapés à jouer et dans lequel les fauteuils roulants ne sont pas tant perçus comme un outil pour personne handicapée que comme un équipement sportif. C'est l'un des arguments.

La possibilité pour les non-handicapés de participer à des sports adaptés traditionnels est un élément dont le Canada devrait être fier. Cela répond à certains des commentaires faits précédemment sur les transports, la distance, l'isolement, les milieux ruraux et urbains, et cetera. C'est la force du système canadien.

Au début des années 1990, nous avons été l'un des premiers organismes à favoriser l'inclusion au niveau national, alors que Natation Canada et la Fédération canadienne des archers adoptaient ce modèle en fournissant des programmes et des services destinés aux personnes handicapées. Nous devrions en être fiers.

L'un des exemples qu'on peut en donner est tiré des Jeux du Canada où on a vu des athlètes, ayant des déficiences aussi bien intellectuelles que physiques, participer côte à côte aux jeux et être considérés pleinement comme des athlètes, avec tous les droits et toutes les responsabilités allant de pair avec ce statut, et c'est aussi là quelque chose dont nous devrions être fiers.

Lorsque l'inclusion est devenue une réalité au niveau fédéral, au sein des organisations nationales de sport, il n'en a pas été nécessairement de même au niveau des provinces ou des collectivités locales. Il y a encore des décrochages à ce niveau qui ne nous permettent pas de tirer pleinement parti des autres avantages auxquels j'ai fait allusion.

Le sénateur Zimmer : À quels défis et obstacles les personnes handicapées qui souhaitent participer à des activités récréatives et sportives, mais n'y parviennent pas, sont-elles confrontées? Quelles sont les solutions possibles?

M. Legg : Nous avons déjà parlé de certains de ces obstacles. Le transport en est certainement un. Il faut garder à l'esprit que nous sommes un organisme s'occupant de handicaps multiples. L'une des difficultés est de trouver des gens ayant des handicaps comparables pour participer à un sport d'équipe.

Les problèmes de transport dont nous avons parlé ne sont pas toujours faciles à régler. C'est ainsi que la mobilité d'un fauteuil roulant motorisé ne va pas toujours de soi, ce dont notre collègue qui a dû rester à Toronto pourrait témoigner.

Le coût d'achat des prothèses d'un sprinteur amputé est énorme. Si vous êtes un athlète aveugle qui veut courir, trouver un collègue qui peut courir avec vous pour vous guider est souvent loin d'être facile.

Les obstacles sont multiples et complexes. Il n'est pas toujours facile de bien les cerner. Certains d'entre eux relèvent des attitudes. Certaines personnes peuvent accéder à une installation, et avoir les moyens socioéconomiques d'acheter un fauteuil roulant pour faire du sport, mais, la première fois qu'elles se présentent à un gymnase, il se peut que le gestionnaire des activités récréatives ou l'enseignant en éducation physique ne s'avère pas très accueillant, bien formé ou intéressé à travailler avec une personne handicapée. C'est un obstacle.

Quelle était la seconde partie de votre question?

Le sénateur Zimmer : Pourriez-vous nous parler de quelques solutions possibles?

M. Legg : J'enseigne l'activité physique adaptée à l'Université Mont-Royal. Nous sommes toujours confrontés à ces défis. Je ne crois pas qu'il y ait de panacée. Face à certains de ces défis, nous progressons. C'est ainsi que le crédit d'impôt pour la condition physique, mis en place par le gouvernement fédéral il y a quelques années, était une façon de reconnaître les coûts additionnels encourus par une personne handicapée et lui accordait une allocation à ce titre. C'est une étape importante. Une autre mesure consiste à favoriser l'accessibilité. Organiser des jeux et en faire la promotion aide beaucoup, qu'il s'agisse des Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver de 2010 ou des Jeux panaméricains et parapanaméricains de Toronto en 2015. Le gouvernement fédéral devrait insister pour que ces jeux soient déclarés inclusifs et que tout le monde y soit traité sur un pied d'égalité. Ce sont là des étapes qui favoriseraient une meilleure participation aux activités sportives à tous les niveaux à travers le pays.

Le sénateur Zimmer : Je vous remercie d'être venue nous rencontrer aujourd'hui, Mme Judd-Campbell. Vos commentaires et votre beau sourire ont été une inspiration pour nous.

M. Glasberg : Mme Bollenbach et moi étions à Washington la semaine dernière. L'organisation responsable des Olympiques spéciaux en Amérique du Nord, Special Olympics North America, a organisé sa Journée sur la Colline du Capitole. Tim Shriver, le fils d'Eunice Kennedy Shriver, est le PDG de notre organisation. Il a fait un exposé mercredi soir et a pris sur lui d'indiquer à un auditoire à 99 p. 100 américain que le programme canadien des Olympiques spéciaux est l'un des meilleurs dans le monde.

Le sénateur Kochhar : Bravo!

M. Glasberg : Il va sans dire que Mme Bollenbach et moi étions très heureux de l'entendre le dire. Toutefois, ce commentaire était justifié par un ensemble de dynamiques différentes et non pas sur une seule.

Nous ne nous reposons pas sur nos lauriers. Oui, nous disposons d'une machine bien huilée, mais je répète encore que nous essayons de passer d'environ 34 000 personnes impliquées et intéressées à près d'un million. Nous ne sommes pas utopiques, mais 34 000 sur un million ne constitue pas un pourcentage important. Cela nous ramène à la question de la sensibilisation.

Nous avons un excellent programme, mais il nous reste énormément de place pour continuer à le développer.

Je me dois d'aborder un dernier point. Je souhaite que figure au procès-verbal que l'un de nos athlètes des Olympiques spéciaux représente les autres athlètes à notre conseil national d'administration. Il s'agit de Marc Thériault, qui vient du Nord de l'Ontario et vit maintenant à Vancouver. On estime qu'il s'agit du meilleur patineur artistique d'Olympiques spéciaux dans le monde.

Nous avons fait du bon travail. Nous continuons à en faire, comme l'illustre Mme Judd-Campbell, qui participera aux jeux internationaux en Grèce. Il faut néanmoins qu'un plus grand nombre de personnes apprennent que nous sommes là pour répondre aux besoins de tous.

Le sénateur Hubley : J'ai quelques questions à poser à Mme Judd-Campbell parce qu'elle est probablement ce que nous avons le plus proche aujourd'hui d'une athlète participant aux Olympiques spéciaux. Vous aviez 14 ans quand vous avez commencé à participer à votre programme de gymnastique.

Mme Judd-Campbell : Oui.

Le sénateur Hubley : Aviez-vous décidé d'y participer auparavant? Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir le programme de gymnastique rythmique?

Mme Judd-Campbell : Je suis allée m'inscrire dans un club parce que je voulais commencer à participer à une activité des Olympiques spéciaux. Au début, je voulais faire de l'équitation, mais, au Canada, ce n'est pas possible dans le cadre des Olympiques spéciaux. J'ai donc dû en trouver un autre et j'ai choisi la gymnastique rythmique. Je me suis inscrite à ce club à l'âge de 12 ans environ. Tous les athlètes membres de ce club étaient plus âgés, dans la vingtaine ou dans la trentaine. J'ai alors décidé de prendre le temps d'y réfléchir et j'ai attendu d'avoir 14 ans pour y aller.

Le sénateur Hubley : Vous avez pris quantité de décisions de cette nature.

Mme Judd-Campbell : Oui.

Le sénateur Hubley : Quels choix s'offraient à vous? Vous nous avez dit que vous vouliez faire de l'équitation, mais que ce sport n'était pas disponible. Il y avait un programme de gymnastique rythmique. À quel autre programme auriez-vous pu vous inscrire à cette époque, dans ce club? J'essaie de me faire une idée de la façon dont se présente un tel club.

Mme Judd-Campbell : C'était un club de gymnastique rythmique.

Le sénateur Hubley : Avez-vous pratiqué d'autres sports que la gymnastique rythmique?

Mme Judd-Campbell : Je fais de la raquette en hiver.

Le sénateur Hubley : C'est un excellent choix. Cela fait-il aussi partie de votre entraînement?

Mme Judd-Campbell : Oui, j'ai commencé à faire de la raquette l'an dernier pour compléter mon entraînement de gymnastique rythmique.

Le sénateur Hubley : On débute souvent la pratique des autres sports avant l'âge de 14 ans. Je pense en particulier à nos jeunes qui jouent au hockey. Le fait de n'avoir pas commencé ce sport à un jeune âge ne vous a manifestement pas arrêtée. Estimez-vous que les progrès que vous avez faits et vos capacités dans ce sport sont dus à votre motivation et à votre travail acharné?

Mme Judd-Campbell : Oui.

Le sénateur Hubley : Ma seconde question est de nature générale. Il m'est arrivé de voir le fonctionnement d'un programme de sport en Russie. Les enfants passaient la première heure de la journée à des activités liées au sport, mais pas à un sport en particulier. Ils devaient avoir cinq ou six ans et leurs grands-mères leur avaient donné à manger et un coup de peigne avant de sortir. Ce centre disposait de piscines et de gymnases, y compris pour la gymnastique rythmique. Cependant, la forme, la stature et la taille du corps de chacun des enfants étaient évaluées pour déterminer dans quel sport ils seraient probablement les meilleurs en se développant.

C'est la seule fois où j'ai pleinement réalisé que la culture du sport avait un sens très précis parce qu'il était très différent pour moi. Nous faisons faire du sport à nos enfants pour leur bien, parce qu'ils aiment en faire et cela doit être un plaisir pour eux. Dans certains pays, c'est un peu plus que cela. Je crois qu'on met davantage l'accent sur les résultats.

Est-ce un phénomène que vous avez rencontré en compétition? J'essaie de savoir quelle attitude nous avons, en général, envers les sports au Canada.

M. Legg : À ce que je sais, vous ne verrez pas beaucoup d'exemples proches de celui que vous avez évoqué dans les sports adaptés.

Je ne crois pas que la formation aux habiletés motrices de base et le perfectionnement à un jeune âge, tels que vous les avez décrits, renvoient nécessairement à quelque chose de vicié. Pour moi, je ne suis pas partisan de tenter de chercher chez des enfants n'ayant que cinq ou six ans le sport dans lequel ils ont des chances d'exceller en fonction de leur développement et de les pousser dans cette direction.

J'ai aussi eu l'occasion de travailler avec Canadian Sports for Life et avec le modèle de perfectionnement à long terme des athlètes appelé le Long-term Athlete Development. C'est un point de vue personnel, mais je ne serais pas partisan que le Comité paralympique canadien s'adresse au niveau préscolaire pour trouver des enfants handicapés et procéder à leur évaluation de façon à déterminer à quel sport ils devraient participer. Je ne connais aucun endroit qui procède d'une façon comparable à celle-ci.

Sharon Bollenbach, vice-présidente aux sports, Olympiques spéciaux Canada : J'aimerais vous faire quelques remarques. Je reviens à l'un de vos commentaires et aux questions que vous avez posées à Mme Judd-Campbell. Actuellement, Olympiques spéciaux Canada propose officiellement de participer à 18 sports. Il y a une grande diversité de sports d'hiver et d'été auxquels les athlètes ont accès dans tout le pays. Nous continuons à en ajouter et à élargir l'éventail des programmes de sport que nous offrons dans tout le pays.

Comme les membres de notre collectivité sportive au Canada, au sens large, et comme les autres organisations nationales de sport, Olympiques spéciaux Canada se sont dotés d'un modèle de développement à long terme des athlètes. En utilisant ce modèle, et certaines recherches que nous avons faites, nous avons constaté que beaucoup d'athlètes s'inscrivent à nos programmes à un âge plus avancé. L'un des secteurs que nous considérons comme prioritaires, comme l'a indiqué M. Glasberg, est le perfectionnement des jeunes athlètes. Plus un athlète peut commencer jeune à développer ses capacités motrices de base et meilleures seront ses chances de les améliorer en progressant dans ce modèle de perfectionnement des athlètes. Cela devrait inciter l'athlète à être actif pendant toute sa vie et à communiquer également cette philosophie à sa famille.

Nous mettons maintenant la priorité sur les programmes Enfant actif et S'amuser grâce au sport dans toutes les régions du pays. Nous poussons les familles avec des enfants de ce groupe d'âge à adopter des modes de vie sains, aussi bien dans le cadre du programme Olympiques spéciaux qu'au sein des familles elles-mêmes. C'est là une de nos orientations. À cet âge, il ne s'agit pas d'envisager un sport en particulier, mais d'habituer les enfants au mouvement et les aider à perfectionner leurs capacités motrices de base pour qu'ils deviennent de meilleurs athlètes en vieillissant et choisissent par eux-mêmes le sport qu'ils aimeraient pratiquer.

Le sénateur Brazeau : Madame Judd-Campbell, je tiens à vous féliciter de vos résultats, et de ceux à venir. Vous êtes une égérie pour nous. Être un modèle de comportement comme vous l'êtes est probablement la meilleure façon d'essayer d'attirer d'autres enfants à participer au programme. Nous vous remercions de votre participation et de votre succès. Par votre façon d'être, vous dites aux enfants que si vous pouvez le faire, ils peuvent peut-être en faire autant s'ils participent au programme. Je vous félicite.

Mme Judd-Campbell : Je vous remercie.

Le sénateur Brazeau : Vous avez parlé du temps que vous devez consacrer à votre entraînement. Comment se déroule une journée d'entraînement pour vous entre votre lever et votre coucher?

Mme Judd-Campbell : Je m'entraîne tous les jours. Le mardi, après l'école, je suis un cours de ballet pendant une heure, et vais ensuite faire une heure d'exercices cardiorespiratoires avec mon entraîneur personnel. Le soir, je fais de l'entraînement à la gymnastique rythmique pendant deux ou trois heures, et ce, quatre fois par semaine. Je travaille avec mon entraîneur personnel deux fois par semaine et je fais de la danse classique. Quand je ne m'entraîne pas avec mon entraîneur, je suis sur le lieu de travail de ma mère. Elle est enseignante. Je m'entraîne avec elle tous les soirs que j'ai de libres.

Le sénateur Brazeau : Mes félicitations!

Vous travaillez pour vos organisations respectives. D'autres pays ont des organisations comparables. Comment situez-vous le financement assuré par le Canada en regard de celui qu'obtiennent des organisations similaires dans d'autres pays?

M. White : L'ACP se classe en bas de la liste. Je n'ai pas les chiffres exacts, mais je peux me les procurer et vous les remettre. Sur un budget de 23 millions de dollars par année, nous recevons 200 000 $ du gouvernement fédéral pour notre programme national. Nous sommes en bas de la liste.

Le sénateur Brazeau : Comment situez-vous le financement que vous verse le gouvernement du Canada en regard de celui dont peut bénéficier une organisation comparable aux États-Unis?

M. White : Nous obtenons de bons résultats pour les services que nous offrons. Nous sommes un organisme humanitaire qui s'en remet au bénévolat. C'est de cette façon que nous nous en tirons. C'est ainsi que les choses fonctionnent parfois au Canada. Pour certains programmes, nous réussissons à bien nous en tirer sans argent. Nous continuons à mettre en œuvre nos programmes. C'est ainsi que nous avons travaillé pendant un an et demi avec le Rick Hansen Institute pour élaborer notre nouveau modèle de prestation de services. En décembre, cet institut a modifié sa vision et sa mission avec lesquelles nous ne cadrons plus, et nous avons donc dû nous débrouiller seuls. Nous avons décidé de ne pas laisser tomber le programme parce que cela serait revenu à abandonner des clients et des personnes. Nous nous en remettons maintenant aux bénévoles. Nous allons trouver des bénévoles, nous concentrer sur eux et assurer leur formation pour qu'ils nous aident à faire une partie de ce travail. Toutefois, nous continuons à mettre en œuvre le programme. Cela nous prendra plus longtemps que si nous étions dans la même situation dans un autre pays.

M. Glasberg : Au sujet du taux de participation, avec 34 000 participants sur une population éventuelle d'un million, nous devrions être plus près de 10 p. 100. Ce ne sont pas tous nos athlètes qui vont progresser et gagner une médaille. Il y a cependant des retombées sociales importantes.

Sur une échelle comparative, nous sommes bien considérés, ou apparaissons comme exemplaires en regard de tout autre programme d'Olympiques spéciaux à travers le monde, et cela tient à une combinaison d'éléments. Au cours des dernières années, nous avons réussi à obtenir l'appui du gouvernement fédéral. Nous avons toujours bénéficié de son appui, mais pas au niveau des deux dernières années. Nous avons bien réussi à lever des fonds auprès du secteur privé. C'est ce qui suscite l'admiration d'autres pays.

Notre organisation fait appel au bénévolat. Ce n'est pas le cas dans les autres pays. Nous avons la chance que les Canadiens le comprennent et nous fassent des dons. Toutefois, beaucoup d'autres sports sont inscrits aux Olympiques spéciaux à travers le monde. Dix-huit est un bon chiffre et nous devons alimenter la relève avec des personnes qui s'intéressent à ces 18 sports.

M. White : Nous avons du mal à trouver des sociétés commanditaires parce que nous n'organisons pas d'activités qui leurs assureraient une bonne exposition. Nous recueillons cependant de nombreux dons d'entreprise, mais nous n'avons pas le profil des Jeux paralympiques ou des Olympiques spéciaux. Nous n'apparaissons pas nécessairement auprès de certaines organisations comme une solution attrayante leur permettant de promouvoir leur image.

M. Legg : Dans de nombreux cas, des Canadiens ont appuyé le mouvement paralympique et ont joué des rôles de leader dans ce mouvement. Ailleurs dans le monde, nous sommes reconnus comme l'une des principales nations paralympiques du monde. Nous cherchons à être les meilleurs dans tous les volets de notre stratégie organisationnelle. C'est notre objectif et cela fait partie de notre plan stratégique.

Le sénateur Kochhar : Il y a plusieurs jeux, qui ont chacun leur nom. Il y a les Jeux olympiques et les Paralympiques. Il y a aussi les Jeux du Commonwealth et les Jeux panaméricains. Obtenir une médaille dans n'importe lequel de ces jeux n'est pas la même chose que d'obtenir une médaille olympique. Ce n'est pas que la médaille paralympique ne soit pas aussi valable ou ne nécessite pas autant d'efforts, mais cela tient uniquement à la perception des médias et du public. Une médaille d'or aux Jeux paralympiques est beaucoup moins précieuse qu'une médaille d'or aux Jeux olympiques.

Que penseriez-vous de combiner ces jeux pour mettre en pratique l'inclusion? Avec les Jeux panaméricains, nous économiserions entre 250 000 $ et 300 millions de dollars si nous pouvions les combiner. Il n'y aurait plus qu'une cérémonie d'ouverture et une de clôture. Les rues ne seraient plus paralysées pendant six semaines et nous pourrions faire le tout en trois semaines.

Un fauteuil roulant n'est plus un symbole de handicap. C'est un symbole de liberté pour les personnes qui ne peuvent marcher. Les personnes qui ne sont pas handicapées peuvent s'asseoir dans un fauteuil roulant et participer à une course de la même façon que celles qui sont handicapées. Cependant, personne ne peut faire concurrence aux handicapés, car ils sont bien meilleurs et plus concentrés.

Que pensez-vous de cette idée de combiner ces jeux pour favoriser l'inclusion, pour économiser de l'argent et pour consacrer les ressources ainsi dégagées à la croissance du sport?

M. Legg : Je siège au conseil d'administration des jeux qui se dérouleront à Toronto en 2005. Je tiens à vous préciser que ce n'est pas à ce titre que je vous réponds.

Il y a quelques bons modèles comme ceux des Jeux du Canada et des Jeux du Commonwealth. Il me semble qu'ils fonctionnent bien. Toutefois, on n'y pratique pas la palette complète des sports. S'il y avait une fusion des Jeux panaméricains et des Jeux parapanaméricains, je ne voudrais perdre aucun sport ni aucune possibilité pour les athlètes handicapés de participer aux compétitions.

Les décisions concernant les Jeux panaméricains dont vous traitez dans votre question sont prises par quelqu'un d'autre.

Je suis Écossais. Si je peux économiser un peu d'argent, je suis d'accord. Il pourrait y avoir des incitatifs financiers à fusionner les jeux. Toutefois, quels en seraient les coûts? Il se pourrait qu'un jour une médaille paralympique soit plus appréciée qu'une médaille olympique. Monsieur le sénateur, cela soulèverait un long débat auquel il n'est pas possible de répondre dans les trois minutes qui nous restent.

La présidente : Monsieur Legg, si vous avez d'autres idées sur cette question, pourriez-vous adresser vos commentaires par courriel à M. Adam Thompson, le greffier du comité? Nous serions ravis d'étudier soigneusement vos arguments.

Le sénateur Munson : Au bout du compte, nous nous sommes beaucoup intéressés à l'obtention de médailles aux Olympiques spéciaux. Un autre objectif est de gagner dans la vie. Nous devrions suivre les conseils de Mme Judd-Campbell et appliquer son programme d'exercices à tous les sénateurs.

Le sénateur Ataullahjan : Ma question s'adresse à David Legg. Les athlètes paralympiques canadiens obtiennent de bons résultats sur la scène internationale. Avons-nous les infrastructures nécessaires pour conserver la même réussite sur cette scène internationale? Sinon, que faudrait-il faire?

M. Legg : Il est difficile de répondre à cette question, en partie parce que le mouvement paralympique regroupe des gens ayant plusieurs types de déficiences et pratiquant plusieurs types de sports. Je pourrais prétendre que nos installations sont suffisantes, mais il se peut que, pour d'autres groupes de handicapés ou d'autres sports, elles ne le soient pas. Dans l'ensemble, la situation n'est pas parfaite, mais si j'étais un athlète handicapé et voulais trouver des installations accessibles, il n'y a pas beaucoup d'autres pays que le Canada dans lesquels je voudrais être. Nous sommes bons, même s'il y a place à amélioration. J'espère que cela répond à votre question. N'hésitez pas à m'interroger à nouveau.

Le sénateur Ataullahjan : J'étais à bord de l'avion dont l'un des témoins a dû descendre, et c'est la raison pour laquelle mon vol était en retard. J'ignorais qu'il devait comparaître comme témoin devant ce comité. L'expression que j'ai vue sur son visage m'ennuie réellement et me choque. Je pensais qu'à notre époque, ce genre de choses ne se produisait plus. Quand ils l'ont descendu de l'avion en fauteuil roulant, vous pouviez également voir l'irritation de certains autres passagers.

La présidente : Merci d'être venus et d'avoir participé à nos débats aujourd'hui. Nous avons été heureux d'entendre ce que vous aviez à dire. Si vous avez d'autres informations à transmettre au comité, n'hésitez pas à le dire au greffier.

Nous accueillons maintenant Mme Colette Bourgonje. Nous vous remercions, madame, de nous avoir attendus.

Colette Bourgonje, à titre personnel : Je vous remercie beaucoup de me fournir l'occasion de m'adresser au Sénat sur des questions qui me tiennent beaucoup à cœur. Pour vous permettre de me situer, sachez que je viens de la Saskatchewan, que j'ai un diplôme en éducation physique et un autre en éducation. J'ai enseigné à l'élémentaire pendant 15 ans et j'ai participé aux épreuves de course en fauteuil roulant et de ski de fond lors des derniers Jeux paralympiques de 2010. Je suis impliquée dans le domaine des sports depuis longtemps et c'est ce qui me motive dans la vie.

Permettez-moi d'évoquer pour vous un bref moment que j'ai vécu aux Jeux paralympiques. La dernière fois que j'y ai participé, c'était à Vancouver, et je suis toujours membre de l'équipe nationale. J'entrais alors dans le stade dans lequel 60 000 personnes lançaient des hourras, et nous étions tous à une extrémité du stade. Comme enseignante, j'ai vu tous ces enfants alignés, et je suis allée leur faire un signe amical le long de la ligne. J'étais surprise de constater qu'il y avait parmi eux des enfants handicapés. Une petite fille amputée d'un bras et moi nous sommes regardées et je me suis dit : « C'est super, on voit tous les niveaux d'aptitude le long de cette ligne. » Il y avait un petit garçon dans un fauteuil roulant. Je voyais divers niveaux de handicap le long de cette ligne, et une autre petite fille m'a serrée rapidement dans ses bras. Tous ces enfants étaient excités de participer aux Jeux paralympiques. Ce fut pour moi le moment marquant des Jeux paralympiques parce que c'est le legs que nous a laissé 2010. Nous avons permis à tous les enfants de croire qu'ils pouvaient participer aux compétitions sportives. Chacun d'eux a eu cette chance.

Un an après les Jeux, j'essaie de voir si nous avons profité de l'esprit qui y régnait au plus haut point pour nous assurer que tous les enfants continuent à savoir quels sports ils peuvent pratiquer. Je crois que nous pourrions faire plus dans ce domaine. CTV a diffusé un bilan des Jeux olympiques, mais pas des Jeux paralympiques, et c'est triste. Même si sa couverture des Jeux paralympiques a été plus importante que pour les précédents, elle n'était pas suffisante. Eurosport a présenté tous les sports, et un olympien qui s'est rendu en Europe après les Jeux olympiques nous a dit que c'était impressionnant. Il a pu voir tous les jeux, et on me dit que le Canada n'y a pas beaucoup brillé. Il était pratiquement absent.

J'ai aussi pu constater que le fait de permettre aux enfants de voir des athlètes ayant des niveaux de handicap variés participer aux Jeux olympiques passionne les enfants, quel que soit le niveau de leurs aptitudes. Les médias pourraient faire plus pour montrer aux enfants ce qui est possible, et l'un des pays qui fait cela très bien est la Russie. À ma grande surprise, ce pays traite sur un pied d'égalité ses athlètes participant aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiens. Lorsqu'un athlète russe paralympique obtient une médaille d'or, il reçoit 100 000 euros, 60 000 euros pour une médaille d'argent et 40 000 euros pour une médaille de bronze. Cela m'a surpris. On lui remet également une voiture Audi.

Je crois que nous avons bien progressé, mais il nous reste encore beaucoup à faire pour améliorer l'égalité dans le domaine des sports.

Au cours de l'année qui a suivi les Jeux paralympiques, notre financement a été réduit de 53 p. 100. Celui des athlètes non handicapés n'a été coupé que de 3 p. 100. Nous n'avons pas eu de camp d'entraînement cette année-là, et nous devons payer 10 000 $ pour participer aux compétitions de la Coupe du monde, mais nous sommes financés pour nous rendre aux Championnats du monde. Je crois que nous pourrions faire plus pour nos athlètes, même pour ceux appartenant à l'élite.

Afin de profiter des activités sportives et récréatives, j'ai décidé de déménager dans une nouvelle collectivité, Prince Albert. J'ai prononcé un discours pour l'Association canadienne pour l'avancement des femmes, du sport et de l'activité physique, l'ACAFS, et l'animateur était autochtone. J'ai aussi parlé à un groupe de femmes, dont l'une disait connaître une personne de 21 ans qui aurait voulu essayer de skier. J'ai emprunté un appareil de ski assis à Saskatoon. Une autre femme dans la quarantaine voulait aussi essayer de skier. Les deux femmes ont trouvé extraordinaire d'avoir cette possibilité. Le magazine Solutions a publié un article sur Rick Hansen, qui donnait les coûts d'une lésion médullaire, qui sont énormes. Il en coûte 1,6 million de dollars pour un paraplégique et 3 millions de dollars pour un quadriplégique. Ces deux personnes pèsent 20 livres de trop, mais elles sont ravies de pouvoir essayer de pratiquer un sport. Elles n'y connaissent rien. Elles ne savent pas comment s'asseoir sur cet appareil. L'une d'entre elles a un vélo, mais elle ne peut s'en servir parce qu'elle ignore comment s'y prendre avec les capacités dont elle dispose. Je suis enthousiaste à l'idée de déménager à cet endroit. Je n'ai fait aucune publicité sur le ski de fond, mais je perçois un besoin énorme dans toute la population d'accroître la possibilité d'accéder à des équipements de sport et d'essayer diverses activités sportives. Si ces gens sont en meilleure forme, ils peuvent utiliser leurs véhicules plus facilement, et ils ne se rendront pas aussi souvent à l'hôpital. Les statistiques nous révèlent que les paraplégiques et les quadriplégiques sont hospitalisés 2,6 fois plus souvent. Cela fait maintenant 31 ans que je suis en fauteuil roulant, et je ne suis jamais restée la nuit à l'hôpital. Je crois que cela tient au fait que je suis active et en forme. Je suis convaincue que plus vous êtes en forme et mieux vous pouvez vous occuper de votre corps, et que votre qualité de vie s'améliore énormément.

Je le vois sur les visages de ces deux femmes. Il est intéressant de signaler que celle de 40 ans est en meilleure forme que celle de 21 ans, qui a eu un accident à l'âge de 13 ans. Cela fait huit ans qu'elle est en fauteuil roulant. C'est quelqu'un de très bien et je crois que je peux l'aider à améliorer sa forme. Je crois que nous pouvons permettre à ces personnes de se prendre en main, non seulement sur le terrain, mais également dans leur vie, pour qu'elles en améliorent la qualité.

Je souhaiterais que nous disposions de plus d'équipement et que nous offrions davantage d'accès aux personnes qui savent comment utiliser les vélos, les appareils de ski assis, les fauteuils de course et l'équipement de tennis pour aider ces personnes handicapées à devenir plus actives et à améliorer leur forme.

C'est ce que je pense. J'attends avec intérêt vos questions.

Le sénateur Kochhar : Vous avez souligné les inégalités de traitement entre les médailles d'or aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques. Au Canada, comme vous le savez, le Comité olympique verse 20 000 $ au gagnant d'une médaille d'or, mais le Comité paralympique ne donne absolument rien à l'athlète handicapé ou au paralympien. J'ai eu le privilège de mettre sur pied le fonds À nous le podium, et vous en avez bénéficié.

À votre avis, que pouvons-nous faire comme société pour exercer des pressions sur le gouvernement afin d'imposer l'égalité et l'inclusion? Comment pourrions-nous nous y prendre pour inciter les médias à reconnaître les capacités des athlètes handicapés physiquement? Nous avons beaucoup progressé en passant des athlètes infirmes aux paralympiens, et depuis l'époque où il n'y avait pas du tout d'argent de disponible, alors que les établissements privés accordaient de petits montants aux athlètes montant sur le podium, mais l'écart est encore énorme, dans la perception du grand public et dans celle des médias, entre la reconnaissance accordée à une médaille d'or aux Jeux olympiques et une autre gagnée aux Jeux paralympiques.

Croyez-vous que ces deux jeux devraient être fusionnés pour que tous les participants soient largement exposés dans la presse, comme c'est le cas aux Olympiques? Quant aux médailles attribuées aux athlètes paralympiens, devraient-elles remises en même temps que celles remises aux participants aux Jeux olympiques, pour qu'une médaille d'or des Jeux paralympiques se voit accorder la même valeur qu'une obtenue aux Jeux olympiques? Qu'en pensez-vous?

Mme Bourgonje : La chaîne de télévision Eurosport parvient à faire la promotion de ces athlètes paralympiens, et elle couvre absolument toutes les disciplines. Nous pourrions peut-être donner à la presse le mandat de couvrir tous les sports et de faire un meilleur travail. CTV ne s'en est pas très bien tirée avec la promotion et la couverture de notre sport. Nous ne profitons plus de la couverture que nous avions il y a un an pour motiver les enfants à pratiquer des sports, quel que soit le niveau de leur déficience.

Une fusion des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques entraînerait la perte d'un certain nombre d'événements qui relèvent actuellement des Jeux paralympiques. Actuellement, je peux participer à trois compétitions de ski de fond, mais, dans le cas d'une fusion avec les Jeux olympiques, je craindrais qu'il n'y ait plus qu'une compétition pour l'ensemble de la catégorie.

Toutefois, s'il s'avérait possible de conserver toutes les activités et toutes les courses que nous avons actuellement, je serais alors d'accord. Il y a actuellement 10 000 athlètes participant aux Jeux olympiques et 3 000 aux Jeux paralympiens et l'hébergement poserait donc des problèmes importants. Nous avons actuellement deux villages parce qu'il y a trop de monde et c'est déjà le cirque.

Je crois que nous devrions tout simplement faire une meilleure promotion des Jeux paralympiques comme de jeux dignes d'être considérés sérieusement. Les gens adorent les voir quand ils en ont la possibilité, mais si on ne les montre jamais ou on n'en fait jamais la promotion, ils n'ont pas cette chance. Je crois que nous devons faire un meilleur travail avec les médias.

Le sénateur Kochhar : En d'autres termes, vous nous dites que si aucun de ces jeux n'est éliminé, si tous les sports pratiqués aux Jeux paralympiques font partie du mouvement olympique, que vous supprimez l'intervalle de deux semaines et ajoutez deux semaines aux Jeux olympiques, vous auriez alors une cérémonie d'ouverture et une cérémonie de clôture, et l'argent épargné pourrait être consacré aux infrastructures pour disposer d'un village plus important et de plus d'installations permettant d'organiser ces deux jeux en même temps?

Mme Bourgonje : Tout au long de ma carrière d'athlète, j'ai vu le Comité international olympique, le CIO, s'opposer à notre mouvement. Quand nous avons débuté, nous avions cinq Tae-Geuks. Cela n'a pas plu au CIO, parce que c'était trop proche du symbole à cinq cercles des Jeux olympiques. Ils ont abandonné ce symbole et utilisent maintenant trois cercles. Tout au long de l'histoire, depuis mes débuts à Barcelone, nous avions cinq Tae-Geuks et nous n'en avons maintenant que trois.

Je m'attendrais donc à une très forte résistance du CIO à intégrer le Comité international paralympique dans son organisation. Je comprends cependant fort bien votre argument sur les économies que cela permettrait de réaliser, et sur les cérémonies d'ouverture et de clôture.

Ces cérémonies passionnent tout le monde. À Vancouver, celles d'ouverture ont été phénoménales. Elles ont enthousiasmé l'ensemble de la collectivité, mais cela n'a pas duré parce que CTV n'avait pas l'intention de retransmettre les jeux. Pourquoi? Le public disait : « Eh bien, il y a d'autres jeux qui se déroulent; montrez-les-nous. » Je pense tout simplement que nous devons mieux les promouvoir.

Le sénateur Kochhar : L'évolution est lente. Il y a 20 ans, CTV ne passait rien à l'antenne. Au moins maintenant, il y a 20 heures de diffusion. Ils se sont nettement améliorés. Avec les orientations que nous avons choisies, nous allons atteindre l'objectif, mais cela se fera lentement.

Le sénateur Munson : Madame Bourgonje, pourriez-vous nous rappeler ce qu'il est advenu du financement après les jeux. J'aimerais savoir comment cette situation pourrait être modifiée et comment il faudrait procéder pour que cela ne se reproduise pas après les jeux.

Mme Bourgonje : Notre organisation au niveau national est Ski de fond Canada, et j'en suis membre. Le programme À nous le podium injectait des fonds dans notre programme. Il s'est ensuite demandé qui pouvait éventuellement obtenir une médaille d'or. Il y avait bien sûr, Brian McKeever, et Mark Arendz, un jeune qui, à leur avis, avait des chances de se détacher du lot. Ils n'ont consacré d'argent qu'à ces deux personnes, mais ils ne contribuent au perfectionnement de personne qui ait atteint le niveau national. Ils disent que n'importe qui d'autre devra être financé par Ski de fond Canada.

Depuis 1998, Ski de fond Canada a eu la possibilité d'investir des fonds dans le programme paralympique, mais cela ne leur paraît pas une priorité. Ils estiment que les athlètes non handicapés sont plus importants pour eux maintenant que les athlètes handicapés.

Je suis brevetée, mais si vous cherchez à savoir combien je devrais payer pour me rendre à la Coupe du monde, sachez que ce serait 10 000 $. Cela veut donc dire que pour assumer les coûts de la vie et mon entraînement, je disposerais de 8 000 $ pendant un an. C'est fou. Je n'en suis pas tout à fait sûre, mais Ski de fond Canada devrait se doter d'un meilleur conseil d'administration et se donner le mandat d'appuyer l'équipe nationale.

Le sénateur Munson : Je ne connais pas bien Ski de fond Canada. De quoi s'agit-il?

Mme Bourgonje : C'est notre organisme directeur, au niveau national, qui finance les programmes destinés aux handicapés et aux non-handicapés, et ceux destinés aux juniors, soit tout ce qui concerne le ski de fond. Il s'appelle Ski de fond Canada. Chaque province a sa propre organisation qui s'occupe du ski. C'est l'organisme national responsable du ski de fond dans notre pays. Il a produit des athlètes comme Beckie Scott.

Le sénateur Munson : Comment allez-vous remonter vous-même sur le podium d'ici deux ou trois ans? Nous avons écouté les représentants des Olympiques spéciaux et des Jeux paralympiques qui nous ont expliqué les démarches qu'ils ont dû faire pour obtenir des fonds fédéraux. Le gouvernement fédéral a été bon pour les Jeux paralympiques et pour les Olympiques spéciaux. Il leur a versé des montants précis. Les deux organisations pourraient en utiliser davantage, mais cela a été une bonne chose, parce que cela a donné des résultats et que les gens participent.

Qu'allez-vous devoir faire au cours des trois années à venir pour être prête et pour vous assurer que le fédéral va financer non seulement vos athlètes d'élite, mais également tous les athlètes handicapés?

Mme Bourgonje : Toutes les provinces travaillent maintenant plus fort. Je crois qu'il y avait 24 athlètes paranordiques aux Jeux du Canada. C'est fantastique. Nous devons perfectionner nos athlètes au Canada. Nous avons beaucoup à faire pour les amener à être concurrentiels sur la scène internationale, par exemple en mettant à leur disposition des subventions pour voyager ou d'autres mesures de ce genre. Quand j'irai aux jeux nationaux, j'aurai 1 000 $, mais je vais les dépenser en un rien de temps avec le coût des chambres d'hôtel. Quantité de ces dépenses sont autofinancées au niveau de Ski de fond Canada.

Je prends ma retraite après cette année, mais quand j'examine la façon dont notre sport se développe, il ne semble pas que nous le fassions aussi bien que les Russes. Ils auront 170 athlètes. L'équipe de Russie en ski nordique avait la même taille que toute l'équipe canadienne. Je trouve cela choquant.

Je serais surprise que nous ayons cinq athlètes quand nous nous rendrons en Russie. Nous aurons probablement trois ou quatre athlètes de Ski de fond Canada qui représenteront notre pays. Quand nous participons à des compétitions à l'échelle internationale, nous devons être en excellente forme pour faire concurrence aux Européens, aux Russes, aux Ukrainiens, et cetera.

Nous avons beaucoup de travail à faire pour être prêts pour Sochi. Nous obtiendrons quelques médailles avec Brian McKeever et Mark Arendz. C'est certain. Nous aurons des possibilités, mais nous nous ferons battre par les Russes.

Le sénateur Munson : Nous sommes au Comité sénatorial permanent des droits de la personne, et nous discutons ici des droits de la personne. Nous devons rédiger un rapport et le présenter. Le gouvernement nous écoutera, en particulier avec le sénateur Kochhar qui est parmi nous.

Pourriez-vous nous donner un résumé de ce que vous aimeriez voir figurer dans notre rapport pour que nous incitions le gouvernement à ne pas vous oublier?

Mme Bourgonje : Si les athlètes pratiquant le ski de fond pouvaient recevoir de l'aide de leur province, cela serait utile. Nous devons aider nos athlètes à s'améliorer au Canada avant de les envoyer à l'étranger. Nous devons financer les équipements et les dépenses engagées pour participer à des courses. Nous avons besoin d'entraîneurs et de gens qui peuvent communiquer leur expertise à des athlètes pratiquant des activités récréatives.

Il nous faut davantage d'équipements et d'entraîneurs, et nous devons financer les athlètes pour qu'ils participent à des courses au Canada avant d'aller à l'étranger et de participer à la Coupe du monde.

Le sénateur Brazeau : Madame Bourgonje, ce fut un plaisir pour moi de vous rencontrer le 10 novembre dernier à Toronto. Je ne peux que vous féliciter de vos résultats, d'avoir si bien représenté le Canada et d'avoir rendu notre pays fier.

Vous nous avez dit combien il est important d'accroître le niveau de sensibilisation des médias. Quelle importance accorderiez-vous à celui d'accroître le niveau de sensibilisation des Canadiens?

Si nos concitoyens pouvaient prendre conscience des obstacles auxquels les athlètes que vous êtes sont confrontés, des inégalités que vous avez à subir par rapport aux autres olympiens, quelle importance y accorderiez-vous?

Comme l'a rappelé le sénateur Munson, nous allons rédiger des recommandations qui seront soumises au gouvernement. Que pouvons-nous faire? Comment devrions-nous nous y prendre pour lancer une campagne afin d'accroître le niveau de sensibilisation des Canadiens, pour qu'ils puissent sympathiser avec vous? Je crois que s'ils en étaient conscients, ils essaieraient de combler les inégalités.

Mme Bourgonje : J'ai entendu dire à tous les Jeux paralympiques combien le mouvement paralympique est extraordinaire et combien c'est une expérience merveilleuse que d'y participer. J'aime savoir comment les autres réagissent, y compris ma famille, les familles des autres athlètes paralympiques et les bénévoles, qui viennent assister ou participer aux jeux, aussi bien aux Jeux olympiques qu'aux Jeux paralympiques.

Les Canadiens ont tout à fait adopté le mouvement. Je crois qu'ils adopteraient réellement les jeux s'ils avaient la possibilité d'en voir davantage. Nous devons donner le mandat à CTV de montrer les jeux et tout ce qui est disponible. Quand un enfant voit cela, il se dit : « Je veux l'essayer. » C'est le moment à saisir pour les attirer. Nous tenons à ce que les jeunes handicapés aient la possibilité de rester en forme en pratiquant le sport de leur choix. Je fais du ski de fond, mais je pourrais faire la promotion de n'importe quel sport auprès d'un enfant.

Ma recommandation serait de rappeler que nous avons besoin d'équipement. Celui-ci est coûteux. Il arrive que vous deviez payer jusqu'à 8 000 $ pour obtenir un vélo adapté. N'importe qui peut s'acheter une paire de chaussures, mais mon fauteuil roulant est beaucoup plus coûteux. Il y a des fauteuils roulants différents pour chaque sport.

Les deux femmes dont je vous ai parlé ne savent pas comment utiliser l'équipement. Elles ne vont pas l'acheter tant qu'elles n'auront pas eu d'abord l'occasion de l'essayer. Elles ne savent pas quoi acheter. L'équipement pose un très gros problème. On trouve des appareils de ski assis en Californie, d'autres en Saskatchewan, mais ils sont lourds. Un tel appareil peut coûter jusqu'à 1 500 $. C'est peu cher comparer à une luge qui coûte 5 000 $ dans d'autres pays. Elles auront au moins la possibilité d'essayer.

Il faut tout d'abord que tous les enfants puissent voir davantage d'athlètes handicapés. Je pratique le ski de fond depuis 1992, et je suis surprise du nombre de personnes qui n'ont jamais regardé ce sport auparavant. Nous devons promouvoir davantage le ski comme activité récréative. Ces deux femmes ont la possibilité de faire du ski là où elles sont, et elles trouvent cela génial.

Sur 20 athlètes, il se peut que vous en ayez un qui arrive au niveau de l'élite, parce que cela exige beaucoup d'engagement, d'entraînement et de sacrifices divers. Même un sur 20 serait surprenant, si vous arrivez à les amener jusqu'au niveau supérieur. Il se peut qu'ils y arrivent s'ils sont mieux financés et s'ils reçoivent de l'aide. Toutefois, pour beaucoup d'entre eux qui vont à l'école, cela représente beaucoup trop d'entraînement et de temps à y consacrer. Pour réussir dans les sports, il faut énormément d'engagement et de dévouement.

J'ai maintenant la possibilité de redonner ce que j'ai reçu grâce au sport. J'aimerais voir ces gens sourire quand on leur offre la possibilité d'essayer et, je l'espère, de perdre 10 ou 20 livres et d'améliorer leur qualité de vie. À mes yeux, cela améliore leur qualité de vie dès le début.

Le sénateur Brazeau : Puisque vous êtes vous-même métisse, madame, avez-vous observé une hausse de la participation aux divers sports chez les peuples autochtones?

Mme Bourgonje : Non. Je dois malheureusement dire qu'il n'y en a pas eu. Dans la période précédant les jeux, APTN a diffusé une émission avec deux olympiens et j'étais la seule paralympienne. Il n'ya pas eu de joueur de hockey sur luge. Je ne sais pas avec certitude pourquoi nous ne voyons pas de nombreux membres des peuples autochtones. Je sais qu'il y a d'autres Autochtones en fauteuil roulant, mais j'ignore où ils sont. J'espère que j'aurai davantage la possibilité d'en trouver en Saskatchewan.

J'aimerais obtenir un emploi au club Saski, en skiant pour les handicapés, afin de faire la promotion du sport. Je trouve qu'il en a grand besoin dans cette province. Je n'ai même pas tenté de faire sa promotion jusqu'à maintenant et il y a déjà deux femmes qui sont prêtes à essayer. J'ignore pourquoi la participation n'est pas plus élevée chez les Autochtones.

La présidente : Le sénateur Kochhar vous a demandé de mettre vos rêves par écrit en ce qui concerne un financement accru, l'équipement, la couverture télévisée, la promotion, et cetera, et d'adresser le tout au greffier. De cette façon, nous aurons tout sur papier. Ce serait très pratique pour nous si vous pouviez, quand vous disposerez d'un moment, dresser une liste et nous l'adresser.

Mme Bourgonje : D'accord.

La présidente : Comment décidez-vous quand prendre votre retraite et, lorsque vous prenez cette décision, quels sont les sujets de réflexion qui vous préoccupent en vous préparant à ne plus faire de compétition, et comment allez-vous faire pour vous garder en forme?

Mme Bourgonje : J'ai eu la chance de déménager du centre-ville de Saskatoon, où je m'entraînais. Je savais que j'allais concourir contre des personnes de 20 ans qui venaient d'Europe. Le ski de fond est un sport exigeant. Il fallait que je vive et m'entraîne en altitude et j'ai donc déménagé à Canmore au Centre nordique. J'ai obtenu un congé pour cela.

Quand je suis revenue à Saskatoon, j'ai eu le sentiment que je ne pourrais plus vivre au centre-ville. J'aimerais vivre plus près de Prince Albert et du Nord de la Saskatchewan parce que c'est si beau. On y voit partout des traces de traîneau à chiens. Je trouve que c'est un excellent endroit. Quand je vois la pension à laquelle j'aurais droit, je dois dire que mes 15 ans d'enseignement à temps partiel n'ont pas été très rentables, parce que je me suis souvent absentée pour participer à des compétitions internationales. Ce fut une expérience fantastique et je ne la regrette absolument pas.

Quand je skie avec ces femmes, j'ai l'air d'une super femme, mais c'est parce qu'elles ne sont pas en forme. Ma chienne me motive beaucoup parce qu'elle veut toujours aller faire du ski de fond. Ce qu'il y a d'extraordinaire avec le sport est que cela devient un mode de vie. J'ai toujours été dynamique depuis l'âge de quatre ans. J'ai fait partie d'une équipe nationale de course pour non-handicapés, et le ski de fond est le sport qui me rapproche le plus de ce que je faisais avant d'être handicapée.

Je vais toujours vouloir rester active. Cependant, je n'ai plus 29 ans et je dois m'entraîner pendant de longues heures. C'est pourquoi je n'enseigne pas cette année. Je suis inscrite sur la liste de remplacement.

Le sport est ma passion. Je veux retourner m'en occuper pour voir la qualité de vie et la santé fortement améliorées. Je ne comprends pas pourquoi, quand on sait le coût des soins de la santé donnés à Rick Hansen, nous ne pouvons nous permettre de faire plus d'efforts pour que les enfants et les jeunes adultes soient en meilleure condition. Les coûts de la santé sont énormes. Les gens ont un esprit et un corps. Les deux sont beaucoup plus en harmonie quand vous êtes en forme.

Si vous ne disposez que de moignons de bras et que vous essayez de vous soulever à chaque fois que vous voulez monter dans une camionnette ou en descendre, et que vous mettez trop de poids sur vos moignons, vous n'y arriverez pas. L'équipement qu'une des filles utilisait simplement pour monter dans sa camionnette valait 7 000 $. Si vous êtes en meilleure forme et que vous pouvez vous déplacer plus facilement, vous pouvez éliminer une partie de ces 7 000 $ et vous pouvez alors vous acheter une « hand-bike ».

Toute ma vie tourne autour de l'activité physique. Je peux maintenant imaginer me contenter de montrer aux autres ce qui est possible et de voir le sourire sur le visage de ces femmes. Quand elles sortent, elles trouvent cela fantastique.

Je vais m'organiser pour rester en forme et j'aimerais retourner enseigner un peu, mais c'est le sport qui me passionne. Je crois que je pourrais faire un bon travail de promotion de l'activité physique.

La présidente : Je n'ai aucun doute à ce sujet.

J'aimerais préciser les choses. Vous avez 29 ans, vous aimeriez retourner enseigner et ce qui vous passionne est le sport. Toutefois, quel lien faites-vous avec l'accumulation de crédits de pension et la protection contre la pauvreté lorsque vous vieillirez?

Mme Bourgonje : Je vous remercie de dire que j'ai 29 ans, mais, en vérité, j'en ai 49.

La présidente : D'accord.

Mme Bourgonje : J'ai donc 49 ans et c'est une des raisons pour lesquelles les 500 heures d'entraînement par année deviennent trop difficiles pour moi. Je veux aller dehors et faire du ski, et avoir du plaisir avec mon chien au lieu de m'entraîner et de participer à des courses au niveau de l'élite. J'ai beaucoup aimé le sport. J'ai participé à des compétitions depuis 1992. J'ai concouru à neuf jeux paralympiques et à trois jeux olympiques d'été. J'ai vraiment eu beaucoup de plaisir à faire du sport.

Maintenant, j'aimerais renvoyer l'ascenseur. Alors que les plus âgés d'entre nous s'apprêtent à prendre leur retraite, je me demande où sont les jeunes. Il n'y a pas encore de jeunes pour me battre au Canada et j'ai 49 ans. Nous devons préparer ces jeunes, développer un plus grand nombre d'athlètes, mais nous ignorons où ils sont. Ils sont peut-être devant leur ordinateur ou font quelque chose d'autre. Je l'ignore.

Le sénateur Hubley : Nous sommes au Comité sénatorial permanent des droits de la personne. Pourriez-vous me faire part de vos impressions sur la façon dont le Canada réussit à respecter ses obligations internationales et nationales en matière de droits de la personne?

Mme Bourgonje : J'ai toujours trouvé que, à Ski de fond Canada, nous étions toujours passablement sur un pied d'égalité en ce qui concerne le financement et le reste. Plus vous passez de temps dans le milieu sportif et plus vous comprenez la dimension nationale du sport. Je ne crois pas que nous fassions bien les choses en ce qui concerne les droits de la personne. Nous ne sommes pas traités de la même façon. J'aimerais être traitée comme les athlètes qui ne sont pas handicapés, parce qu'ils ont des camps d'entraînement et qu'ils disposent d'un financement parce qu'ils ont atteint un niveau élevé dans leur sport.

Je ne sais pas très bien comment les droits de la personne peuvent s'appliquer en la matière. Au niveau de l'élite, nous ne sommes pas traités de la même façon que nos collègues non handicapés, en particulier pas cette année. Jusqu'à 2010, nous recevions un bon financement. Nous pouvions participer à toutes les coupes du monde. Nous avions des entraîneurs. Cela a changé cette année.

Dans le domaine des sports, nous ne faisons pas du très bon travail.

Le sénateur Hubley : La réduction de l'aide financière est assez dramatique. Il est troublant qu'elle ait été annoncée avant les Olympiques, un peu comme s'il s'agissait d'une démonstration. Avez-vous également ce sentiment?

Mme Bourgonje : Chez les paralympiques, À nous le podium ne s'occupe que du financement des médaillés d'or. Ce programme est censé fournir un financement complémentaire à nos médaillés d'or. Toutefois, c'est une solution à courte vue qui ne nous permettra pas de développer des athlètes en dessous de ce niveau. Les médaillés d'argent et de bronze ne reçoivent pas le même montant qu'un médaillé d'or. Nous devons mieux financer le système. Il faudrait peut-être envisager le financement de l'équipe qui aide tous ceux qui sont parvenus au niveau national. Je suis la meilleure athlète en appareil de ski assis au Canada et je vais devoir payer jusqu'à 10 000 $ cette année pour participer aux compétitions. Pourquoi procédons-nous de cette façon? Ce n'est pas encourageant pour les gens qui parviennent au niveau de l'élite. Cela suppose aussi des heures et des heures d'entraînement. Pour être une bonne skieuse de fond à l'échelle internationale, il est important de ne pas travailler. J'ai été bien financée par Équipe Visa. En 2005, ce programme a appuyé Brian McKeever et moi-même jusqu'en 2010. Cela m'a permis de déménager à Canmore pendant les deux années précédant les jeux. Je n'aurais pu me permettre d'y vivre avec 18 000 $ par année. Cela n'aurait pas été possible.

Si nous traitions les athlètes de notre élite de la même façon, nous aurions une représentation plus importante du volet paralympique. Nous pourrions mieux faire.

La présidente : Si les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques étaient fusionnés d'une façon ou d'une autre, le financement serait-il aussi fusionné?

Mme Bourgonje : CPC n'a pas été bien financé par le passé. S'il devait y avoir une fusion, les questions d'hébergement et de logistique constitueraient un défi important pour l'organisateur. Les 10 000 personnes qui viennent aux Olympiques ont beaucoup de difficulté avec l'hébergement. Même pendant les jeux, certains athlètes s'en vont afin de laisser la place à d'autres.

En général, il faut deux semaines entre les jeux pour remettre les installations en état. Si vous supprimez ces semaines et dites que le dimanche soir les Jeux olympiques sont finis et que les Jeux paralympiques commencent le lundi soir, cela serait possible. Toutefois, dans ce scénario, les athlètes ayant participé aux Jeux olympiques ne participeraient pas aux cérémonies de clôture auxquelles les paralympiens seraient.

Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne solution. En suscitant davantage d'intérêt pour les Jeux paralympiques et en faisant étalage des capacités des athlètes, vous attireriez des athlètes plus jeunes de tous les niveaux.

La présidente : Nous allons voir ce que vous nous en direz dans le courriel que vous nous adresserez.

Vous avez indiqué qu'il faut deux semaines après les Jeux olympiques pour remettre les installations en état pour les Jeux paralympiques. Que fait-on exactement pendant ces deux semaines?

Mme Bourgonje : On retire la signalisation et la publicité des commanditaires des Jeux olympiques. Certains des sites sont modifiés. Les choses se font à une échelle plus petite parce que les mesures de sécurité concernent 3 000 personnes au lieu de 10 000. Les organisateurs modifient les sites de façon assez importante pour s'adapter aux besoins plus réduits du mouvement paralympique. Il faut disposer d'un plus grand nombre d'autobus accessibles en fauteuil roulant.

Après les jeux de Turin, le site du cross-country était passablement boueux et il a fallu le remettre en état pour les 40 concurrents utilisant des fauteuils roulants et des appareils de ski assis. Les choses sont bien pensées et bien organisées aux Jeux paralympiques. Les gens s'activent dans tous les sens pour s'assurer que tout est parfait pour les Olympiques. Ensuite, on réduit la taille de tout. J'ai entendu dire que tout est plus calme et plus tranquille parce qu'il n'y a pas le même nombre de personnes. Les bénévoles aiment souvent les Jeux paralympiques parce qu'ils sont plus facilement accessibles aux athlètes. Nous ne sommes pas traités comme Gretzky. Il y a des mesures de sécurité, mais elles sont plus souples. Les athlètes ont davantage le temps de parler aux bénévoles. C'est comme vivre dans une grande ville et vivre dans une petite ville.

Le sénateur Ataullahjan : Comme athlète d'élite, vous avez beaucoup fait pour promouvoir les sports et l'activité physique chez les jeunes de moins de 25 ans. Quel rôle les autres athlètes d'élite peuvent-ils jouer dans la promotion des sports et de l'activité physique?

Mme Bourgonje : Je constate un besoin dans les régions rurales de la Saskatchewan. C'est ainsi qu'un enfant qui va à l'école a des béquilles et ne peut pas utiliser de skis de fond. Il pourrait disposer d'un appareil de ski assis et être devant ses camarades de classe sur le sentier. Il a besoin de cet équipement et de quelqu'un qui lui dise : « Tu peux le faire. » Nous pouvons donner confiance aux enfants en leur consacrant du temps et en leur montrant ce qui est disponible.

Des femmes de Prince Albert font une heure et demie de route jusqu'à Saskatoon pour essayer le hockey sur luge. Elles ne deviendront pas en forme en essayant une fois par année. Elles ont besoin de l'équipement nécessaire chez elles pour pouvoir y aller par elles-mêmes, avec leurs amis ou leurs chiens pour pratiquer une activité physique.

La jeune fille de 21 ans dont j'ai parlé, qui n'était pas en forme, s'est essayée au ski. J'étais gelée parce qu'il faisait -200 et qu'il y avait du vent, mais elle était en sueur. Elle souriait en essayant d'en faire. Tout ce qui est nécessaire est la possibilité de le faire, l'équipement et quelqu'un pour la guider.

Ce qui importe est de trouver les enfants et de prendre le temps de découvrir ce qu'ils veulent essayer. L'organisation des sports en fauteuil roulant est excellente à Saskatoon. Cependant, il faut se rendre en voiture jusqu'à Saskatoon.

Les gens ne vont pas faire cette route tous les jours. Ils ont besoin d'activités dans leurs propres collectivités, et le ski de fond est un excellent niveleur. Lorsque ma nièce va faire du ski à Porcupine Plains, en Saskatchewan, le petit garçon pourrait y aller avec elle s'il avait une luge pour s'asseoir, et nous essayons de trouver une solution.

Comme athlète paralympique, nous devons nous investir dans la collectivité pour que les autres personnes puissent devenir motivées à sortir et à essayer une activité. Si nous parvenons à le faire quand ces personnes sont plus jeunes, nous pourrons alors les maintenir en meilleure forme et réduire leur consommation de nos budgets de santé.

Le sénateur Zimmer : J'ai une affection particulière pour la région dans laquelle vous vivez parce que j'ai fréquenté l'Université de Saskatoon et j'ai de la famille à Prince Albert. C'est une région splendide.

Tous les groupes ont besoin de financement des gouvernements, et tous ont de très bonnes causes. Toutefois, le gouvernement n'a pas les moyens de tous les financer. Votre collectivité procède-t-elle à des levées de fonds pour l'aider à répondre à ses besoins?

Mme Bourgonje : J'ai déménagé à McDowell récemment. Ma maison est située sur un grand terrain et il n'y a rien autour de moi. J'ai été surprise quand j'ai vu ces deux femmes. Je les ai interrogées sur les activités en fauteuil roulant et sur les autres choses qu'elles font, mais rien n'est offert dans la région. Actuellement, il n'y a rien pour justifier une levée de fonds. Il y a des personnes qui se rendent à Saskatoon pour essayer diverses choses. À Prince Albert, nous avons besoin d'une organisation sportive de quelque nature que ce soit ou même d'un peu d'équipement. Actuellement, je m'entraîne pour me rendre à Canmore pour les Jeux du Canada. Je serai partie pendant un mois. J'ai dit à ces deux femmes que, lorsque je disposerai d'un peu plus de temps l'an prochain, nous devrions nous réunir et essayer de faire du vélo ou d'autres sports pour avoir une activité physique.

Il en va de même pour la population qui n'est pas handicapée. C'est ainsi que, comme enseignante, je me demande ce qui se passe quand je vois un enfant de première année qui pèse 80 livres. Les populations sont les mêmes. Le fait de ne pas faire d'activité physique ou de ne pas être en forme multiplie le taux d'hospitalisation par 2,6. La société paie 1,6 million de dollars en soins de santé supplémentaires et séjours à l'hôpital parce que nous ne sommes pas en forme. Certaines des conséquences de l'absence de financement et d'équipement sont plus dramatiques dans notre population.

J'attends que quelque chose se produise dans ce domaine parce que j'envisage également de faire des levées de fonds pour quelque chose. Je n'ai été là que quelques mois.

Le sénateur Zimmer : Permettez-moi de vous proposer ce défi. Trouvez une organisation à Prince Albert et je viendrai vous aider. Cela fait 40 ans que je lève des fonds. Je vous donnerai mes 14 principes à utiliser pour les levées de fonds. Asseyez-vous avec les autres membres de votre comité, travaillez avec eux et prenez-vous en main pour lancer une activité annuelle de levée de fonds pour recueillir directement de l'argent additionnel. Trouvez l'organisation, téléphonez-moi et je me rendrai à Prince Albert pour vous aider dans toutes les étapes jusqu'au suivi. Cela peut donner de très bons résultats. C'est le défi que je vous propose. Il vous suffit de me téléphoner. Mon nom est Rod Zimmer et vous pouvez me joindre à mon bureau au numéro 613-995-4043.

Le sénateur Kochhar : Prenez-le au mot, Colette.

Mme Bourgonje : Merci de cette proposition, sénateur Zimmer. Je vais sûrement vous appeler à l'avenir. Nous devons regrouper quelques personnes, mais je ne sais pas encore à qui faire appel dans la région. Les besoins doivent être importants dans cette collectivité.

Le sénateur Zimmer : Je suis sûr qu'ils le sont. L'essentiel est de démarrer. Vous pourriez être surprise par la quantité de ressources disponibles dans cette collectivité. Il faut les regrouper, être une source d'inspiration pour les gens et les motiver. Je suis non seulement prêt à venir vous rencontrer, mais également à faire le suivi et à venir chaque année inspirer confiance aux gens.

Mme Bourgonje : Je vous remercie. C'est une offre intéressante.

La présidente : Madame Bourgonje, si quelqu'un comme vous voulait devenir une entraîneure professionnelle rémunérée, comment les choses se passeraient-elles?

Mme Bourgonje : C'est une bonne question. Cela fait des années que je travaille avec des scientifiques de Saskatchewan qui étudient les sports et j'ai collaboré avec certains de leurs collègues albertains pendant un an et demi avant les Jeux olympiques de 2010. J'ai suivi de nombreux programmes de formation. Je ne sais pas avec certitude comment je pourrais devenir entraîneure parce que les programmes de formation sont destinés aux personnes qui ne sont pas handicapées. Ski de fond Canada a des entraîneurs pour les équipes de handicapés, mais l'organisme n'a pas d'athlètes. Je constate qu'il y a un besoin énorme de travailler plus précisément avec les personnes utilisant des appareils de ski assis parce qu'il faut beaucoup de temps pour parvenir au niveau international. Cela nécessite beaucoup d'efforts parce que vous devez en permanence vous propulser à la force des bras au moyen de bâtons. Il faudrait que je demande à M. Jeff Whiting, qui est entraîneur en Saskatchewan, comment je pourrais m'y prendre pour devenir entraîneure sur les appareils de ski assis. Ce serait absolument génial.

Je constate qu'il y a un énorme besoin d'amener les gens à faire de l'activité physique. C'est le grand défi qui se pose dans cette collectivité maintenant. J'ai rencontré deux femmes qui seront fantastiques et j'ai hâte de les aider à faire davantage d'activités physiques.

Le sénateur Kochhar : Qui finance les entraîneurs? D'où vient l'argent pour payer les entraîneurs? Vient-il des athlètes, du gouvernement ou de l'organisation qui s'occupe du ski?

Mme Bourgonje : Pour l'instant, le financement vient de Sport Canada. M. Robin McKeever est entraîneur à plein temps et M. Kaspar Wirz l'est à mi-temps. Ils ont embauché récemment un coordonnateur aux activités paralympiques. Ils ont pratiquement autant d'employés que d'athlètes.

La présidente : Madame Bourgonje, nous avons passé une heure tout à fait agréable avec vous. Nous vous souhaitons toute la chance possible et n'oubliez pas le défi que vous a lancé le sénateur Zimmer.

M. White : Nous vous remercions beaucoup de nous avoir écoutés. Ce fut un moment très agréable.

La présidente : Bonne chance.

(La séance est levée.)


Haut de page