Journaux du Sénat
48 Elizabeth II, A.D. 1999, Canada
Journaux du Sénat
2e session, 36e législature
Numéro 19 - Annexe
Le jeudi 9 décembre 1999
14h00
L'honorable Gildas L. Molgat, Président
Restructuration de lindustrie du transport aérien au Canada
Comité sénatorial permanent des Transports et des communications
Deuxième rapport
Lhonorable Lise Bacon, présidente
Lhonorable J. Michael Forrestall, vice-président
Décembre 1999
Restructuration de lindustrie du transport aérien au Canada
1. Introduction
2. Pertinence de recourir à larticle 47 maintenant
3. Concurrence au pays3.1 Prix déviction
3.2 Hausses excessives de tarifs
3.3 Primes aux agents de voyage
3.4 Créneaux
3.5 Systèmes de réservations informatisés
3.6 Fidélisation des grands voyageurs
3.7 Ententes inter-compagnies et partage de code
3.8 Appareils excédentaires4. Plafond de 10 p. 100 sur les actions dAir Canada
5. Desserte des petites localités
6. Propriété et contrôle
7. Vols internationaux
8. Bilinguisme
9. Sort des employés
10. Suivi des engagements du transporteur dominant
11. Concurrence intérieure des transporteurs appartenant à des intérêts étrangers
12. Conclusion et observations
13. Recommendations
Lhonorable Lise Bacon, Présidente
Lhonorable J. Michael Forrestall, vice-président
Et les honorables sénateurs:
Willie Adams
*Bernard Boudreau, c.p. (ou Daniel Hays)
Catherine Callbeck
Sheila Finestone, c.p.
Janis G. Johnson
Michael Kirby
Marjory LeBreton
* John Lynch-Staunton (ou Noël A. Kinsella)
Raymond J. Perrault, c.p.
Marie-P. (Charette) Poulin
Fernand Roberge
Mira Spivak
Autres sénateurs ayant participé aux travaux du comité :
Raynell Andreychuk, Norman K. Atkins, Ione Christensen, Erminie J. Cohen, Joan Cook, Pierre DeBané, Mabel DeWare, Joyce Fairbairn, P.C., Isobel Finnerty, Ronald D. Ghitter, Colin Kenny, Noel A. Kinsella*, Rose-Marie Losier-Cool, Shirley Maheu, Lorna Milne, Donald H. Oliver, Marcel Prudhomme, Nick G. Sibbeston, Nicholas W. Taylor, Charlie Watt.
* Membres doffice
Extrait des Journaux du Sénat du jeudi 14 octobre 1999 :
Lhonorable sénateur Hays propose, appuyé par lhonorable sénateur Graham, c.p.,
Que, conformément au paragraphe 47(5) de la Loi sur les transports au Canada, le décret déposé devant cette Chambre le 14 septembre 1999, autorisant certains transporteurs aériens majeurs et certaines personnes à négocier et à conclure toute entente conditionnelle, soit déféré au Comité sénatorial permanent des transports et des communications pour étude;
Que le Comité entende, entre autres témoins, le ministre des Transports;
Que le Comité soit autorisé à permettre la diffusion électronique de ses délibérations publiques; et
Que le Comité présente son rapport final au plus tard le 15 décembre 1999.
Après débat,
La motion, mise aux voix, est adoptée.
Greffier du Sénat
Paul C. Bélisle
Le 13 août 1999, le gouverneur en conseil a signé un décret suspendant lapplication de la Loi sur la concurrence aux transporteurs aériens au Canada, en vertu de larticle 47 sur les perturbations extraordinaires de la Loi sur les transports au Canada. Cette suspension devait permettre des discussions en vue dune fusion des transporteurs, discussions qui auraient autrement contrevenu à la Loi sur la concurrence.
Le 14 octobre, le décret a été référé par le Sénat au Comité pour examen. Le 26 octobre, le ministre des Transports, M. David Collenette, a comparu devant nous pour expliquer le contexte du décret. Il a demandé lavis du Comité sur plusieurs questions touchant la politique sur le transport aérien. Il nous a notamment demandé sil fallait modifier la loi plafonnant à 10 p. 100 la propriété individuelle des actions votantes dAir Canada, et quel serait limpact dune restructuration sur la concurrence, la valeur des articles actuels 64 et 66 de la Loi sur les transports qui protègent le public voyageur en matière de prix et de services sur les vols desservant les petites localités, limpact probable sur les employés dune fusion des deux compagnies aériennes ou de la faillite dune delles et la façon de contrôler un marché dans lequel un transporteur serait dominant. Il a indiqué la volonté du gouvernement dagir dans tous ces dossiers, mais il a affirmé quil ny aurait pas de changement aux exigences actuelles de propriété et de contrôle canadiens.
Le ministre a déposé devant le Comité deux documents dont il sest largement inspiré pendant ses délibérations. Le premier, Politique-cadre pour la restructuration de lindustrie du transport aérien au Canada, octobre 1999, a été produit par son ministère. Le deuxième est une lettre quil a reçue du commissaire du Bureau de la concurrence, datée du 22 octobre. La lettre répond à sa demande dun avis du Bureau sur les questions de concurrence dans le contexte dune éventuelle restructuration du transport aérien.
On na pas demandé au Comité de juger du mérite des projets de restructuration déposés par Onex et Air Canada, et nous ne comptons pas le faire. Comme on le sait, dix jours après le début de nos audiences, Onex a retiré son projet après que celui-ci eut été déclaré illégal par la Cour supérieure du Québec, puisquil enfreignait le plafond de 10 p. 100 de propriété des actions dAir Canada. Nos propos sappliquent donc au projet dAir Canada, qui consiste essentiellement à acheter les Lignes aériennes Canadien International pour les exploiter isolément dAir Canada, et à établir un transporteur à rabais basé à Hamilton (Ontario). Sans qu'il y ait nécessairement à lavenir un transporteur dominant, la proposition dAir Canada mène clairement à lapparition dun propriétaire dominant. Pour ce qui a trait à la concurrence, nous ne voyons pas la différence quil y a entre un propriétaire de deux transporteurs dominant et un transporteur dominant unique.
Au cours de ses audiences, le Comité a entendu 53 témoins : le ministre des Transports, les deux grandes compagnies aériennes, la société Onex, le commissaire du Bureau de la concurrence, plusieurs petits transporteurs aériens ainsi que plusieurs syndicats et groupes de consommateurs.
Dans son rapport, le Comité garde à lesprit les tâches demandées par le ministre : les questions abordées dans les paragraphes qui suivent correspondent à ce que nous considérons les grands enjeux. Chacun est traité brièvement et dans la plupart des cas, nous formulons une recommandation. Comme on la dit, ces recommandations sont fondées sur lhypothèse que le projet dAir Canada va se matérialiser. Si ce nest pas le cas, plusieurs recommandations du rapport deviennent caduques.
2- Pertinence de recourir à larticle 47 maintenant
Selon la Loi sur les transports au Canada, larticle 47 est un recours en cas de perturbation extraordinaire, existante ou imminente, du réseau national des transports, en labsence de toute autre solution législative en vertu de cette Loi ou dune autre. Larticle ne vise pas les perturbations causées par des conflits de travail. La loi permet des mesures qui peuvent être prises pour stabiliser un cas de perturbation et mentionne quil est possible dimposer des contraintes sur la capacité de transport et les prix.
Le Comité est conscient des conséquences possibles de la disparition dun transporteur important au pays. Un témoin a décrit la situation qui a suivi la disparition dEastern Airlines aux États-Unis et laissé entendre quoutre leffet immédiat, passagers coincés et emplois perdus, il y aurait une pénurie de sièges pendant plusieurs mois après la disparition de la compagnie et que le rétablissement que pourrait opérer un nouveau propriétaire prendrait au moins un an à se réaliser en entier, étant donné les problèmes du rééquipement, de la formation, du recrutement, etc. Lorsquil a comparu devant nous, le ministre a affirmé quil y avait trois options face au problème. La première consiste à aider Canadien financièrement, la deuxième, à laisser la compagnie faire la faillite et la troisième, à restructurer lindustrie dune façon ou dune autre. Le recours à lalinéa 47(1)c) est le moyen de lancer cette démarche.
Même en tenant compte de ce qui précède, le Comité nest pas convaincu que le recours à larticle 47 était justifié dans le cas qui nous occupe, parce quon ne lui a pas expliqué quels étaient tous les autres remèdes possibles que permet la Loi, pas plus quil nest convaincu quune perturbation était imminente. Néanmoins, il y a eu une intervention et un renvoi au Comité, et ce dernier réagit en conséquence.
Le Comité sinquiète surtout de la disparition de la concurrence dans le scénario proposé par Air Canada. Le nouveau propriétaire dominera le transport aérien intérieur, avec environ 90 p. 100 du marché. Nous partageons la grave inquiétude du Bureau de la concurrence à cet égard et nous notons avec intérêt ses commentaires sur la nécessité dune mesure complète et urgente pour rétablir la concurrence, car des engagements volontaires ne peuvent guère remplacer la rigueur dun marché concurrentiel. Le rapport aborde le rétablissement de certains aspects de la concurrence étrangère en 11.0, mais nous formulons ici des commentaires sur certaines garanties qui pourraient simposer face à des pratiques comme les prix déviction, les hausses excessives de tarifs et dautres qui sont susceptibles de causer préjudice avec un transporteur dominant ou un propriétaire dominant.
Le Canada a vu les effets des prix déviction dans lindustrie du transport aérien ces dernières années et nous convenons avec le Bureau de la concurrence que les dispositions actuelles de la Loi sur la concurrence ne permettent pas de contrer cette pratique lorsquelle a cours. Nous appuyons donc la recommandation du Bureau à ce sujet. Nous estimons nécessaire de pouvoir émettre une certaine forme dordonnance de cessation face à des pratiques déviction évidentes.
Recommandation 1 : Prix déviction
Que la Loi sur la concurrence soit modifiée de façon à prévoir des ordonnances de cessation lorsque des pratiques de prix déviction ont cours dans le transport aérien.
3.2 Hausses excessives de tarifs
Nous convenons également que les dispositions de larticle 66 de la Loi sur les transports au Canada ne semblent pas en mesure dempêcher un transporteur dominant dimposer des tarifs déraisonnables sur les routes monopolistiques. On présume quil y aura beaucoup plus de routes monopolistiques à la suite des projets actuels, et, de toute façon, la disposition ne sapplique quau prix régulier. On pourrait envisager de limiter laugmentation totale des tarifs sur une route monopolistique au taux dinflation plutôt que de considérer seulement le plein tarif. On voudrait ici prévenir des pratiques lélimination des rabais et des soldes de sièges sur les routes monopolistiques, alors que le plein tarif resterait inchangé.
Recommandation 2 : Hausses excessives de tarifs
Que larticle 66 de la Loi sur les transports au Canada qui sapplique aux augmentations excessives de tarif sur les routes monopolistiques soit modifiée de façon que laugmentation totale des recettes soit visée, et pas seulement le tarif de base.
3.3 Primes aux agents de voyage
Les petits transporteurs canadiens, comme Westjet, Air Transat et Canada 3000, offrent un service précieux et une concurrence assez efficace dans certains marchés. Cependant ils sont petits en termes relatifs et très vulnérables à certaines pratiques des gros transporteurs, et ils risquent de le devenir davantage dans lavenir. Nous avons constaté que le ministre est sensibilisé à la situation et que le document de politique présente plusieurs situations où on peut intervenir. Ici encore, le Bureau de la concurrence a formulé des commentaires et des recommandations valables. Nous les examinons ici et dans le texte qui suit immédiatement la présente partie. Nous reprenons à notre compte certaines recommandations du Bureau.
Les gros transporteurs structurent souvent les commissions versées aux agents de voyages de sorte que la prime augmente avec le volume. Cela peut nuire aux petits concurrents. Dans un contexte de propriétaire dominant, ces pratiques seraient interdites et les commissions ne pourraient être que fonction linéaire des ventes.
Recommandation 3 : Primes aux agents de voyage
Que le transporteur ou propriétaire dominant lie la commission aux agents de voyage au volume des ventes et non à leur loyauté, de quelque façon que ce soit.
Il est important que tous les transporteurs à accès aux créneaux et aux installations aéroportuaires quand ils en ont besoin. Les créneaux sont des plages de temps allouées aux transporteurs afin de leur permettre de décoller et de se poser au moment voulu et en toute sécurité. Les petits transporteurs ou les nouveaux venus peuvent parfois être évincés dun marché sil ny a pas de créneau disponible au moment où ils en ont besoin. Laccès aux installations comme les portes dembarquement, les comptoirs denregistrement et les systèmes de bagages leur sont également nécessaires. Laccès aux créneaux nest pas encore un problème au Canada, à lexception de laéroport Pearson à certaines heures du jour, mais la disponibilité des créneaux dans certains aéroports étrangers peut poser problème pour les vols internationaux. Le Bureau de la concurrence a beaucoup traité de ces questions dans son rapport et formule plusieurs recommandations à cet égard. Nous ne voulons pas les répéter textuellement ici, mais nous en reprenons lessentiel dans nos propres recommandations.
Recommandations 4 et 5 : Créneaux
Que le propriétaire dominant sengage à céder suffisamment de créneaux dans des aéroports clés, y compris étrangers, afin de favoriser une compétition réelle aux périodes cruciales que laccès aux installations pour les passagers soit structuré en vue dun usage commun, afin de ne pas évincer les transporteurs en concurrence avec le transporteur dominant.
Il convient que Transport Canada établisse un nouveau règlement sur les créneaux afin que ceux qui ne sont pas utilisés soient rendus disponibles, quil y en ait assez pour les nouveaux venus et quon accorde priorité à ces derniers lorsquon développe les installations.
3.5 Systèmes de réservations informatisés
Il arrive que les systèmes informatisés de réservations désavantagent les petits transporteurs, en particulier en vertu du partage des codes, car un transporteur peut apparaître à lécran dun agent de voyages sous plusieurs vols portant plusieurs numéros. Cela risque de renvoyer à larrière-plan linformation relative aux petits transporteurs. En outre linformation au sujet dun système de réservations est souvent diffusée auprès de tous les transporteurs membres, ce qui peut être au détriment des petits transporteurs. Le rapport du ministre indique que le gouvernement examinera ce problème. Le Bureau a également formulé des recommandations à cet égard.
Recommandation 6 : Systèmes de réservations informatisés
Que le gouvernement révise le règlement sur les systèmes de réservations informatisés afin den éliminer les caractéristiques qui désavantagent les petits transporteurs.
3.6 Fidélisation des grands voyageurs
Ce régime de fidélisation est un outil de marketing bien rodé. Lincapacité dun nouveau venu doffrir un programme comparable peut être très désavantageuse. Le Bureau a proposé quun nouveau transporteur sur le marché intérieur ait le droit dacheter des points au transporteur dominant dans des conditions raisonnables, pour ensuite les offrir à ses propres passagers. Les points auraient la même valeur que sils étaient acquis sur les vols du transporteur dominant.
Recommandation 7 : Fidélisation des grands voyageurs
Que le transporteur dominant soit tenu dautoriser les nouveaux venus de lui acheter des points de son programme « grands voyageurs » à un prix raisonnable afin den faire profiter ses passagers, ces points ayant la même valeur que sils étaient acquis après du transporteur dominant.
3.7 Ententes inter-compagnies et partage de code
Pour un nouveau venu sur le marché, la possibilité doffrir des correspondances faciles sur les routes du transporteur dominant est de toute évidence un élément clé de sa croissance. Ici encore, nous aimons le point de vue du Bureau de la concurrence, et nous formulons la recommandation suivante.
Recommandation 8 : Ententes inter-compagnies et partage de code
Que le propriétaire ou transporteur dominant soit tenu de négocier des ententes inter-compagnies et de partage de code dans des conditions raisonnables avec les nouveaux venus sur le marché intérieur qui le désirent.
Les nouveaux venus ont besoins de nouveaux appareils et les petits transporteurs débutent généralement avec des avions usagés. Le Comité comprend que limportation et la mise en service des appareils doccasion peuvent prendre beaucoup de temps par rapport à lachat dappareils équivalents au Canada. Si le transporteur dominant na pas besoin de tous les appareils de sa flotte à la suite de la restructuration, il faut trouver un moyen doffrir les appareils excédentaires à tous les intéressés du marché intérieur avant de les vendre à létranger.
Recommandation 9 : Appareils excédentaires
Que, dans le cadre des engagements requis du transporteur dominant, le gouvernement exige que les appareils excédentaires soient offerts dans des conditions raisonnables à tout acheteur canadien intéressé avant dêtre vendus à létranger.
4- Plafond de 10 p. 100 sur les actions dAir Canada
Quand Air Canada a été privatisée en vertu de la Loi sur la participation publique au capital dAir Canada en 1988, on a plafonné à 10 p. 100 le nombre dactions votantes quun particulier peut détenir, ou que des personnes associées pouvaient détenir ensemble. On voulait ainsi encourager la participation du public à la propriété de la compagnie. Des restrictions semblables ont été imposées lors de la privatisation du CN (15 p. 100) et de Petro-Canada (10 p. 100), mais non lors de la privatisation de compagnies comme Teleglobe.
Le plafond a pour effet de remettre la compagnie entre les mains de la direction car aucun actionnaire ne détient assez de votes pour exercer une influence déterminante dans lélection du conseil dadministration lors de lassemblée annuelle. Il existe des indices assez forts selon lesquels la concentration des actions influe positivement sur la performance financière. Les grands actionnaires ont un vif intérêt à contrôler la performance de la gestion et à exercer assez de pouvoir pour exiger le départ des titulaires qui ne sont pas assez performants. Il y a certains indices à lappui de cette thèse au sein de lindustrie américaine du transport aérien. Par ailleurs le fait quun particulier ou une compagnie dispose dassez dactions pour exercer un contrôle de fait est une possibilité que le Comité ne veut pas envisager. Dans cette veine, nous suggérons de plafonner la quantité dactions votantes que les grands investisseurs institutionnels pourraient détenir.
Acceptant que le plafond de 10 p. 100 soit relevé, le Comité sinspire des travaux du Comité sénatorial des banques pour en proposer un nouveau. Dans le rapport de ce Comité sur les banques, il est dit quun plafond de 20 p. 100 permettrait de mieux suivre le rendement de la gestion que celui de 10 p. 100 qui sapplique actuellement dans ce secteur.
Le Comité est donc davis que le plafond de 10 p. 100 à la propriété des actions dAir Canada devrait être doublé à 20 p. 100. En outre, la disposition qui empêche des actionnaires de sunir à leurs associés pour le vote devraient être levée.
Recommandation 10 : Plafond de participation de 10 % dans Air Canada
Le Comité recommande que le plafond limitant la participation individuelle en actions votantes dans Air Canada soit relevé à 20 p. 100, et que la disposition qui empêche des actionnaires de convenir de voter ensemble devait être levée. Il recommande en outre que, conformément aux contraintes de la Loi sur les banques, aucun investisseur institutionnel ne puisse détenir plus de 10 p. 100 des actions votantes dAir Canada.
5- Desserte des petites localités
Le Comité perçoit beaucoup dinquiétudes de la part des petites localités face à toute forme de restructuration, en particulier le danger que le service quelles reçoivent diminue ou disparaisse complètement. Dans le Nord, il ny a souvent pas dautres moyens de transport disponibles, il sagit dun service essentiel. Ce que réclament souvent les gens du Nord en matière de transport aérien en région éloignée, cest la sécurité, du service et des tarifs raisonnables.
Les articles 64 et 65 de la Loi sur les transports au Canada sont conçus pour aider dans la situation actuelle, et ils exigent que le dernier et lavant-dernier transporteur qui desservent une localité donnent un avis de 60 jours avant dabandonner le service. Ce délai doit permettre à un autre transporteur de prendre la place. De toute évidence, il faut maintenir un équilibre. Si le temps de retrait est trop long, cela pourrait décourager un nouveau transporteur de simplanter. Il faut néanmoins renforcer les dispositions de la Loi si le scénario retenu est celui dun propriétaire dominant et exiger quil ny ait pas dinterruption du service.
Le Comité a entendu les préoccupations de témoins au sujet des coûts des petits aéroports qui augmentent déjà, mais quune perte de recettes pourrait faire augmenter davantage en cas de réduction de la fréquence du service. Le gouvernement devrait donc revoir ses politiques de prix et de location dans les petits aéroports en cas de restructuration.
Recommandations 11 et 12 : Desserte des petites localités
Le Comité recommande que les articles 64 et 65 de la Loi sur les transports au Canada soient renforcés pour garantir quun nouveau transporteur dominant continue dassurer à toutes les localités le service maintenant offert par Air Canada et Canadien.
Que le gouvernement revoie, à la lumière de la restructuration, ses politiques de prix et de location dans les petits aéroports en gardant à lesprit leur rôle essentiel dans linfrastructure nationale des transports.
En vertu de la loi, pour quun transporteur aérien ait la qualité de canadien, il doit appartenir dans les faits à des intérêts canadiens, contrôlant au moins 75 p. 100 des actions votantes. Ce plancher de 75 p. 100 pourrait être réduit par règlement, mais le règlement ne peut modifier lexigence de propriété. La qualité de canadien permet de desservir les routes canadiennes et dêtre désigné transporteur canadien par le gouvernement, afin de pouvoir offrir des vols internationaux. Les exigences légales en matière de propriété remontent à de nombreuses années, et découlent de la Convention de Chicago de 1944, qui a établi le mode de négociation des accords bilatéraux pour la desserte des routes internationales.
On affirme souvent que laugmentation de la propriété étrangère, de 25 à 49 p. 100, favoriserait laccès au capital étranger. Le Bureau de la concurrence estime que cela pourrait aider la position de certains petits transporteurs au Canada, par laccès au capital et de meilleures perspectives dalliance avec des groupes étrangers.
Certains membres du Comité craignent un relèvement du plafond de 25 p. 100. On sinquiète du fait quil existe des façons de contourner la restriction. Ces échappatoires peuvent être financières : par exemple, un transporteur étranger ne peut pas être un propriétaire majoritaire, mais pourrait fonctionner comme un banquier influent. Relever le plafond de 25 p. 100 amplifierait la crainte sur linfluence. Néanmoins, le Comité convient avec le commissaire du Bureau de la concurrence quune hausse au-delà de 25 p. 100 pourrait aider les petits transporteurs. À cet égard, une approche sélective présente du mérite, et le Comité fait sa recommandation en gardant à lesprit que la loi permet de hausser la limite de 25 p. 100 jusquau plafond au-delà duquel il y aurait perte de contrôle canadien.
Recommandation 13 : Propriété et contrôle
Le Comité recommande que le gouvernement fasse preuve de jugement en invoquant la Loi sur les transports au Canada pour relever le plafond de participation étrangère dans une compagnie aérienne canadienne, de 25 jusquà peut-être 49 p. 100, de façon sélective, pour faciliter laccès au capital des petits transporteurs en concurrence avec le propriétaire dominant.
Toute liaison internationale est négociée avec un pays étranger en vertu dun accord aérien bilatéral, et des routes sont ensuite attribuées aux transporteurs conformément à la « politique sur le transport aérien international » du gouvernement. La politique émane dun scénario qui prévoit deux grands transporteurs, plusieurs petits charters canadiens et des fournisseurs de service. Cest en vertu de cette politique quun ou lautre des grands transporteurs se retrouve soit avec des droits exclusifs sur une route, soit dans une position majoritaire. Au-delà de 300 000 vols passagers par année sur une route particulière, on désigne plus dun transporteur. Des dispositions de péremption sappliquent lorsquun transporteur nexploite pas toutes les routes qui lui ont été attribuées. Reconnaissant que les accords bilatéraux sont aussi assujettis aux politiques des gouvernements étrangers, le Canada continue dimposer sur certaines routes des conditions visant à protéger les grands transporteurs de toute concurrence des petits transporteurs canadiens.
Les services vers et depuis les États-Unis sont toutefois relativement peu limités en raison de la politique « ciels ouverts » canado-américaine des dernières années.
Sil devait y avoir un seul transporteur dominant, il faudrait, de lavis du Comité, revoir la politique sur le transport aérien international. Selon le Comité, les routes internationales offrent en général de meilleures perspectives de croissance et de profit que les routes intérieures de sorte quil est important que les petits transporteurs canadiens puissent participer autant que possible à ce marché de façon à renforcer leur position au pays.
Le Comité recommande de revoir les accords bilatéraux dans la mesure où cela savérera utile.
Il ne faudrait pas négliger les vols charters internationaux. Le Comité a appris quil subsiste dans le marché des charters des contraintes qui réduisent la marge de manuvre des exploitants canadiens. Limpossibilité doffrir des tarifs aller en est un exemple.
Comme il est important dencourager certains petits transporteurs canadiens à rivaliser avec le transporteur dominant, il est recommandé de revoir à cet égard la politique sur les charters internationaux.
Le Comité a été frappé par une des recommandations du Bureau de la concurrence concernant les alliances. Les petits transporteurs ne font pas partie dalliances et, dans les deux projets de restructuration, il y a une alliance de moins avec un transporteur canadien. De plus, durant la récente escalade des offres dachat, les alliances semblent avoir exercé plus dinfluence que prévu. Le Bureau a recommandé une mesure lui permettant dexaminer toute nouvelle alliance internationale ou renouvellement dalliance liant le transporteur dominant, afin dassurer le respect de la Loi sur la concurrence. Le Comité appuie cette recommandation.
Recommandations 14 et 15 : Politiques aériennes internationales
Que lon examine la politique aérienne internationale, y compris celle visant les charters, dans le scénario du propriétaire dominant afin daccroître la participation de petits transporteurs canadiens et de développer leur force au pays et que des révisions des accords aériens bilatéraux soient négociées au besoin.
Que le ministre des Transports permette au Bureau de la concurrence dexaminer toute nouvelle alliance internationale ou renouvellement dalliance liant le transporteur dominant, afin dassurer le respect de la politique sur la concurrence.
Le Comité appuie entièrement lintention du ministre de maintenir lobligation faite à Air Canada ou à tout nouveau transporteur dominant doffrir des services aux Canadiens en français et en anglais, comme lexige la Loi sur les langues officielles.
Le Commissaire aux langues officielles a fait part au Comité dun différend selon lequel Air Canada conteste une interprétation de la loi qui exige que ses filiales, en particulier ses filiales régionales, soient assujetties à la loi.
Recommandation 16 : Bilinguisme
Le Comité recommande que dans un scénario comportant un transporteur ou un propriétaire dominant au Canada, tous les services offerts au public par ce transporteur ou ce propriétaire et ses sociétés affiliées soient assujettis à la Loi sur les langues officielles.
Le Comité a entendu plusieurs syndicats. Une des principales doléances visait à accélérer la restructuration pour éliminer le climat dincertitude qui plane sur les employés.
Air Canada a donné certaines assurances concernant la stabilité de la main-duvre et les conditions sappliquant en cas de mises à pied. Il ne fait aucun doute que les négociations sont loin dêtre terminées. Les travailleurs aériens sont en général représentés par des syndicats assez puissants et ont probablement besoin de très peu daide du gouvernement. Néanmoins, lorsquil est question des engagements que le gouvernement dit vouloir exiger de tout transporteur dominant, il faudrait dabord penser aux droits des employés.
Plusieurs témoignages soulignent limportance de lancienneté dans le transport aérien et la possibilité quune fusion ou un transfert de personnel donne lieu à un climat de travail très difficile si on ne tient pas compte de lancienneté. Il est donc important que le gouvernement, dans son rôle dencadrement, sassure que les discussions entre la direction et les syndicats soient aussi exhaustives que possible pour éviter autant que possible les conséquences néfastes.
Recommandation 17 : Sort des employés
Que, parmi les engagements demandés au propriétaire ou transporteur dominant, le gouvernement insiste pour que les employés reçoivent un traitement juste en ce qui a trait à la continuité du service et aux conditions de mise à pied. Une attention spéciale devrait être accordée à la délicate question des listes dancienneté.
10- Suivi des engagements du transporteur dominant
Si les discussions actuelles font apparaître un transporteur ou dun propriétaire dominant, le gouvernement a lintention dexiger certains engagements concernant le service, les tarifs et le traitement des employés. Le Comité appuie cette démarche.
Il devrait y avoir une certaine reddition de comptes officielle, au moins une fois par année, pour garantir le respect de ces engagements. LOffice des transports du Canada, qui délivre les licences, participe à la résolution des conflits et surveille si les accords aériens bilatéraux sont respectés, entre autres choses, semblerait bien placé pour participer à cette tâche. Le Comité est convaincu que le Bureau de la concurrence devrait également jouer un rôle et que le suivi devrait procéder dun effort commun. La reddition de comptes devrait se faire publiquement, sous forme daudiences où lon ferait état du respect des engagements et où les intervenants ayant des critiques ou des plaintes à formuler seraient entendus.
Les résultats de ces audiences devraient être renvoyés au comité parlementaire pertinent pour étude.
Recommandation 18 : Engagements du transporteur dominant
Que la reddition de comptes se déroule dans le cadre dun forum public, comme des audiences tenues une fois par année par lOffice des transports du Canada, en collaboration avec le Bureau de la concurrence, et ouvertes aux intervenants et autres critiques, et que les résultats de ces audiences soient renvoyés au Comité des transports de la Chambre des communes et au Comité sénatorial permanent des transports et des communications pour étude.
11- Concurrence intérieure des transporteurs appartenant à des intérêts étrangers
Jusquà maintenant dans ce rapport, le Comité a appuyé la plupart des propositions que lui a faites le ministre des Transports afin de contenir le danger dun transporteur dominant pour la concurrence, ainsi que la plupart des recommandations détaillées du directeur du Bureau de la concurrence. Elles sont contenues dans les recommandations exposées jusquici dans le rapport.
Le Comité émet toutefois des réserves. On peut sengager à maintenir les tarifs, mais il nest pas du tout clair doù viendrait une mesure quelconque pour réduire les coûts et quels remèdes existent si les tarifs augmentent plus que prévu.
Cela amène le Comité à certaines idées émises sur la concurrence étrangère. Il rejette lidée du cabotage pur, selon laquelle des appareils étrangers dotés déquipages étrangers desserviraient des routes situées entièrement en territoire canadien. Cela équivaudrait à éliminer des emplois pour les Canadiens. Par ailleurs, le cabotage vu comme le prolongement dune route internationale pourrait être une activité plus acceptable, à condition que le Canada puisse jouir de droits réciproques.
Le Bureau de la concurrence préconise deux idées concernant la concurrence des transporteurs étrangers sur le marché intérieur canadien. La première a trait à la version modifiée de la sixième liberté selon laquelle un transporteur américain pourrait, contrairement aux règles actuelles, vendre un billet direct, disons Montréal-Vancouver, avec escale à Chicago. Lautre proposition, plus radicale, ouvre la porte aux transporteurs dits actifs au Canada seulement. Ces transporteurs pourraient appartenir entièrement à des intérêts étrangers, emploieraient des équipages canadiens et paieraient des impôts au Canada, mais nauraient pas le privilège de desservir des routes internationales comme un transporteur canadien. Le Comité na pas entendu de témoignage favorable à de tels transporteurs actifs au Canada seulement. Même le grand transporteur étranger qui a été consulté à cet égard croyait quune structure de routes entièrement canadienne offrait peu dintérêt. Les petits transporteurs canadiens nétaient pas particulièrement enthousiastes eux non plus.
Par ailleurs, le Comité trouve intéressante lidée daccorder des droits en vertu dune sixième liberté modifiée. Cela semble une façon assez facile dintroduire un élément important de concurrence dans un milieu qui semble très peu concurrentiel. La négociation de tels droits doit également comporter un accord réciproque permettant aux transporteurs canadiens de vendre des billets dun point aux États-Unis à un autre, avec escale au Canada.
Recommandation 19 : Droits en vertu dune sixième liberté modifiée
Que le gouvernement entreprenne de négocier avec les États-Unis le pouvoir nécessaire pour permettre la vente de billets dun point au Canada à un autre, avec escale aux États-Unis, afin de favoriser la concurrence dans un contexte de propriétaire ou transporteur dominant.
12- Conclusion et observations
La principale conclusion du Comité est que la structure de lindustrie du transport aérien au Canada débouchera, selon lhypothèse la plus vraisemblable, sur un propriétaire dominant environ 90 p. 100 du trafic intérieur. Toutes nos recommandations visent à aider à composer avec la situation, par des mesures qui protégeront le public directement et favoriseront la concurrence par le développement des petits transporteurs et lélimination des obstacles aux nouveaux-venus.
Un des problèmes du projet dAir Canada concerne son intention détablir un transporteur à rabais à Hamilton. Notons quune des mesures envisagées par le ministre, dans le processus de restructuration, consiste à soumettre toute laffaire au Bureau de la concurrence pour quil la commente. Le cas échéant, nous demandons au ministre de demander au Bureau daccorder une attention particulière à la proposition de Hamilton.
Dans la lettre du Bureau de la concurrence au ministre, on indique quon pourrait exiger en dernier ressort que le propriétaire dominant se désaisisse de certaines filiales. Le Comité na pas entendu de témoignage favorable à cette option, mais il est davis que le Bureau devrait également examiner cette question de près. Si cela savérait nécessaire, nos recommandations sur les accords inter-compagnies et les partages de codes, exposées à la section 3.0 du rapport, sappliqueraient.
Le Comité désire faire un commentaire sur les coûts dexploitation des sociétés ariennes. La restructuration de lindustrie ne donnera de bons résultats à long terme que si le nouveau propriétaire dominant réussit à maîtriser les coûts et à transformer le système actuel, où les coûts déterminent les prix, en un système axé sur le marché où les prix déterminent les coûts.
La lourde dette et les frais dintérêts élevés de Canadien ainsi que les coûts dexploitation élevés dAir Canada, causés en partie par la protection de la direction et du conseil dadministration contre les pressions dun actionnaire important et labsence dun concurrent solide, ont amené les deux transporteurs à se doter de politiques de prix intérieurs destinées à absorber ces coûts, au lieu de les inciter à réduire leurs coûts pour offrir des prix concurrentiels sur le marché.
La nécessité de changer cette façon détablir les prix revêt encore plus dimportance avec lémergence dun transporteur dominant. Lapplication des recommandations contenues dans le rapport exercerait des pressions en ce sens.
Bien que nous ayons abordé le sort des employés à larticle 9 du rapport, ces propos étaient destinés à ceux qui travaillent directement pour les deux transporteurs en cause et leur affiliés. Aux audiences, des témoins se sont inquiétés du transfert demplois hors du pays dans des fonctions comme les réservations informatisées. Le Comité suggère que dans la mesure du possible, le ministre cherche à obtenir du transporteur dominant quil sengage à maintenir ces emplois au Canada ou même à en rapatrier.
Enfin, un commentaire sur la sécurité. Dans la déclaration pour une politique nationale des transports, à larticle 5 de la Loi sur les transports au Canada, le premier objectif porte sur la sécurité. En cette époque de bouleversements, des égarements pourraient, à linsu de tous, compromettre la sécurité. Nous espérons que chaque personne concernée fera preuve dune extrême vigilance pour que notre réseau canadien continue doffrir la plus grande sécurité possible.
Recommandation 1 : Prix déviction
Que la Loi sur la concurrence soit modifiée de façon à prévoir des ordonnances de
cessation lorsque des pratiques de prix déviction ont cours dans le transport
aérien.
Recommandation 2 : Hausses excessives de tarifs
Que larticle 66 de la Loi sur les transports au Canada qui sapplique
aux augmentations excessives de tarif sur les routes monopolistiques soit modifiée de
façon que laugmentation totale des recettes soit visée, et pas seulement le tarif
de base.
Recommandation 3 : Primes aux agents de voyage
Que le transporteur ou propriétaire dominant lie la commission aux agents de voyage
au volume des ventes et non à leur loyauté, de quelque façon que ce soit.
Recommandations 4 et 5 : Créneaux
Que le propriétaire dominant sengage à céder suffisamment de créneaux dans
des aéroports clés, y compris étrangers, afin de favoriser une compétition réelle aux
périodes cruciales que laccès aux installations pour les passagers soit structuré
en vue dun usage commun, afin de ne pas évincer les transporteurs en concurrence
avec le transporteur dominant.
Il convient que Transport Canada établisse un nouveau règlement sur les créneaux afin que ceux qui ne sont pas utilisés soient rendus disponibles, quil y en ait assez pour les nouveaux venus et quon accorde priorité à ces derniers lorsquon développe les installations.
Recommandation 6 : Systèmes de réservations informatisés
Que le gouvernement révise le règlement sur les systèmes de réservations
informatisés afin den éliminer les caractéristiques qui désavantagent les petits
transporteurs.
Recommandation 7 : Fidélisation des grands voyageurs
Que le transporteur dominant soit tenu dautoriser les nouveaux venus de lui
acheter des points de son programme « grands voyageurs » à un prix
raisonnable afin den faire profiter ses passagers, ces points ayant la même valeur
que sils étaient acquis après du transporteur dominant.
Recommandation 8 : Ententes inter-compagnies et partage de code
Que le propriétaire ou transporteur dominant soit tenu de négocier des ententes
inter-compagnies et de partage de code dans des conditions raisonnables avec les nouveaux
venus sur le marché intérieur qui le désirent.
Recommandation 9 : Appareils excédentaires
Que, dans le cadre des engagements requis du transporteur dominant, le gouvernement
exige que les appareils excédentaires soient offerts dans des conditions raisonnables à
tout acheteur canadien intéressé avant dêtre vendus à létranger.
Recommandation 10 : Plafond de participation de 10 % dans Air
Canada
Le Comité recommande que le plafond limitant la participation individuelle en actions
votantes dans Air Canada soit relevé à 20 p. 100, et que la disposition qui
empêche des actionnaires de convenir de voter ensemble devait être levée. . Il
recommande en outre que, conformément aux contraintes de la Loi sur les banques, aucun
investisseur institutionnel ne puisse détenir plus de 10 p. 100 des actions
votantes dAir Canada.
Recommandations 11 et 12 : Desserte des petites localités
Le Comité recommande que les articles 64 et 65 de la Loi sur les transports au Canada
soient renforcés pour garantir quun nouveau transporteur dominant continue
dassurer à toutes les localités le service maintenant offert par Air Canada et
Canadien.
Que le gouvernement revoie, à la lumière de la restructuration, ses politiques de prix et de location dans les petits aéroports en gardant à lesprit leur rôle essentiel dans linfrastructure nationale des transports.
Recommandation 13 : Propriété et contrôle
Le Comité recommande que le gouvernement fasse preuve de jugement en invoquant la Loi
sur les transports au Canada pour relever le plafond de participation étrangère dans une
compagnie aérienne canadienne, de 25 jusquà peut-être 49 p. 100, de façon
sélective, pour faciliter laccès au capital des petits transporteurs en
concurrence avec le propriétaire dominant.
Recommandations 14 et 15 : Politiques aériennes
internationales
Que lon examine la politique aérienne internationale, y compris celle visant
les charters, dans le scénario du propriétaire dominant afin daccroître la
participation de petits transporteurs canadiens et de développer leur force au pays et
que des révisions des accords aériens bilatéraux soient négociées au besoin.
Que le ministre des Transports permette au Bureau de la concurrence dexaminer toute nouvelle alliance internationale ou renouvellement dalliance liant le transporteur dominant, afin dassurer le respect de la politique sur la concurrence.
Recommandation 16 : Bilinguisme
Le Comité recommande que dans un scénario comportant un transporteur ou un
propriétaire dominant au Canada, tous les services offerts au public par ce transporteur
ou ce propriétaire et ses sociétés affiliées soient assujettis à la Loi sur les
langues officielles.
Recommandation 17 : Sort des employés
Que, parmi les engagements demandés au propriétaire ou transporteur dominant, le
gouvernement insiste pour que les employés reçoivent un traitement juste en ce qui a
trait à la continuité du service et aux conditions de mise à pied. Une attention
spéciale devrait être accordée à la délicate question des listes dancienneté.
Recommandation 18 : Engagements du transporteur dominant
Que la reddition de comptes se déroule dans le cadre dun forum public, comme
des audiences tenues une fois par année par lOffice des transports du Canada, en
collaboration avec le Bureau de la concurrence, et ouvertes aux intervenants et autres
critiques, et que les résultats de ces audiences soient renvoyés au Comité des
transports de la Chambre des communes et au Comité sénatorial permanent des transports
et des communications pour étude.
Recommandation 19 : Droits en vertu dune sixième
liberté modifiée
Que le gouvernement entreprenne de négocier avec les États-Unis le pouvoir
nécessaire pour permettre la vente de billets dun point au Canada à un autre, avec
escale aux États-Unis, afin de favoriser la concurrence dans un contexte de propriétaire
ou transporteur dominant.
Nom de lorganisation et/ou témoin(s) | No de fascicule |
date de comparution |
Air Canada: |
6 |
9 novembre 1999 |
Association des consommateurs du Canada: |
2 |
27 octobre 1999 |
Association internationale des pilotes de ligne: |
2 |
27 octobre 1999 |
Association des pilotes dAir Canada: |
6 |
9 novembre 1999 |
|
2 |
27 octobre 1999 |
Bureau de la concurrence (Industrie Canada): |
2 |
27 octobre 1999 |
Canada 3000: |
6 |
9 novembre 1999 |
Canadien International : |
4 |
3 novembre 1999 |
Commissariat aux langues officielles (Bureau
du) : |
5 |
8 novembre 1999 |
Conseil des aéroports du Canada: |
6 |
9 novembre 1999 |
First Air: |
7 |
16 novembre 1999 |
Office des transports du Canada : |
5 |
8 novembre 1999 |
Onex (Corporation): |
3 |
2 novembre 1999 |
Star Alliance: |
6 |
9 novembre 1999 |
Syndicat canadien de la fonction publique: |
6 |
9 novembre 1999 |
Syndicat des Travailleurs canadiens de
lautomobile (TCA) : |
5 |
8 novembre 1999 |
Transport 2000: |
2 |
27 octobre 1999 |
Transport Canada: |
1 |
26 octobre 1999 |
West Jet: |
7 |
16 novembre 1999 |