Le Pakistan
Les actes de terrorisme
13 avril 2016
L’honorable Sénatrice Salma Ataullahjan :
Honorables sénateurs, j'ai hésité à prendre la parole afin de vous faire part des horreurs innommables qui ont eu lieu au Pakistan cette année. Après m'être longuement demandé s'il convenait de parler encore une fois de mort, de destruction et de perte au Sénat, j'en suis venu à me dire que c'est somme toute ce que vit mon peuple depuis 36 ans.
Comme vous le savez, Lahore a été récemment le théâtre d'une attaque qui a fait plus de 70 morts, des chrétiens et des musulmans, et au moins 300 blessés. Fait particulièrement consternant, l'attaque visait des familles chrétiennes célébrant la fête de Pâques et la majorité des victimes sont des femmes et des enfants.
À la suite de l'événement, nous avons été témoins de la solidarité des Pakistanais, tant musulmans que chrétiens. Lorsqu'ils ont appris que les hôpitaux manquaient de sang, les citoyens se sont présentés en si grand nombre que beaucoup d'entre eux ont été renvoyés chez eux.
En janvier, une violente attaque a été perpétrée à l'Université Bacha Khan à Charsadda contre des étudiants fréquentant cette école qui porte le nom de mon grand-oncle, qui dirigeait un mouvement prônant la non-violence. Au moment de l'incident, je me trouvais à 20 miles des lieux de l'attaque et je me suis rendue sur place par la suite. Les images horribles de la scène, comme le sang encore humide sur le sol, me hanteront jusqu'à la fin de mes jours.
La guerre contre le terrorisme a commencé en 2001, avec l'opération Enduring Freedom en Afghanistan. Cette opération a placé les Pachtounes, qui se remettaient encore de la destruction causée par l'invasion soviétique survenue en 1979, sur la ligne de front d'une bataille qui allait secouer le monde pendant les 15 années suivantes. Je salue les Pachtounes et tous les Pakistanais pour leur compassion et leur résilience.
À la mémoire des victimes de l'attentat de Lahore, le Parlement du Canada a mis son drapeau en berne, ce qui démontre une fois de plus notre compassion et notre solidarité envers le peuple pakistanais. J'espère que, la prochaine fois que je m'adresserai à vous au sujet du Pakistan, ce sera pour parler de nouvelles réjouissantes. Merci.