Pakistan
La province du Khaybar Pakhtunkhwa—La protection juridique des transgenres
16 juin 2016
L’honorable Sénatrice Salma Ataullahjan :
La dernière fois que j'ai pris la parole pour vous parler du Pakistan, c'était en des moments difficiles. J'avais alors exprimé l'espoir que, la prochaine fois que je vous parlerais du Pakistan, ce serait pour annoncer une bonne nouvelle.
Aujourd'hui, je suis très heureuse de vous faire part d'une bonne nouvelle. Cette semaine, dans la province du Khaybar Pakhtunkhwa, au Pakistan, le gouvernement a annoncé que, pour la première fois dans l'histoire de la province, les personnes transgenres seraient protégées par la loi.
En outre, le gouvernement consacre une somme importante, dans son budget, à une gamme de services pour les plus de 50 000 transgenres dans la province. De plus, un recensement des transgenres sera effectué cette année pour la première fois dans l'histoire du pays.
Honorables sénateurs, il s'agit d'un moment historique pour le Pakistan et pour la province d'où je viens, le Khaybar Pakhtunkhwa, qui est l'une des plus conservatrices et des plus répressives du Pakistan.
Surtout, il s'agit de l'occasion parfaite pour célébrer l'inclusion des transgenres du Pakistan, qui n'ont jamais rien connu d'autre que la marginalisation.
Cet appel au respect des droits des transgenres du Khaybar Pakhtunkhwa est un exemple marquant de démocratie en action, car je rappelle qu'une série d'agressions violentes ont pris les transgenres pour cibles.
Le mois dernier, une militante transgenre connue sous le nom d'Alisha est morte à l'hôpital après avoir reçu plusieurs coups de feu parce que l'administration ne savait pas si elle devait être admise dans l'aile pour les hommes ou dans celle pour les femmes.
La mort d'Alisha a poussé les habitants de Peshawar, dont des centaines de transgenres, à descendre dans la rue pour exiger que les droits des transgenres soient protégés.
N'écoutant que leur courage, les militants transgenres ont lutté bec et ongles pour obtenir cette victoire et voir leurs droits fondamentaux être enfin reconnus. N'oublions pas, cela dit, que la violence aura tout de même coûté la vie à 46 d'entre eux.
Alors, quand des membres de la communauté LGBTQ de Floride se font massacrer et tabasser prétendument au nom de l'islam, je trouve un tant soit peu de réconfort à me rappeler que la République islamique du Pakistan s'est rallié à la lutte que menaient les Pakistanais transgenres pour que leurs droits soient protégés.
Voilà pourquoi aujourd'hui je tiens à me remémorer les propos du haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme :
C'est en insistant sur la dignité et la valeur de chacun des êtres humains et en respectant leurs droits [...] que nous pourrons [...] aspirer à une paix durable.