Période des questions—Affaires étrangères
La présence russe en Ukraine
18 février 2016
L’honorable Sénatrice Denise Batters :
Monsieur le ministre, la première chose que le premier ministre Harper a dite à Vladimir Poutine après l'invasion de la Crimée par la Russie, c'est : « Sortez de l'Ukraine. » À l'autre bout du spectre, les premiers mots du premier ministre Trudeau à Poutine ont été : « Vous avez peut-être remarqué que nous, euh... le Canada avait changé son approche dans bon nombre de dossiers... » La politique du gouvernement Trudeau sur l'occupation illégale de l'Ukraine par la Russie est aussi faible qu'elle est incohérente.
Monsieur le ministre, je fais partie des 1,3 million de Canadiens d'origine ukrainienne qui veulent que le gouvernement du Canada défende les intérêts de l'Ukraine. Nous avons été consternés et abasourdis lorsque vous avez laissé entendre que vous souhaitiez renouer avec la Russie. Tous les Canadiens veulent savoir ce que fait le gouvernement Trudeau pour faire sortir sans délai la Russie de l'Ukraine.
L'honorable Stéphane Dion, C.P., député, ministre des Affaires étrangères : Madame la sénatrice, je me suis rendu en Ukraine dernièrement, et le gouvernement de l'Ukraine n'avait que des bons mots pour le nouveau gouvernement du Canada et les mesures qu'il prend pour soutenir l'Ukraine. Personne ne se demandait si nous allions le dire à la face des Russes.
J'aimerais que vous me disiez à quoi ressemblerait le monde si les autres pays faisaient tous comme l'ancien gouvernement. Croyez- vous que ce serait logique que le sénateur Kerry et le président Obama n'adressent jamais la parole aux Russes? Dans quelle sorte de monde vivrions-nous?
Nous nous rendons compte soudainement qu'une telle approche n'est pas logique. Durant les pires jours de la guerre mondiale, nous ne parlions pas à l'URSS. Il n'est pas logique de cesser de dialoguer ou de communiquer avec la Russie. Ce serait une erreur.
Si les États-Unis n'adoptent pas cette approche, je crois que le Canada devrait suivre son exemple. Nous devons intervenir auprès de la Russie. Nous devons lui dire que nous n'approuvons pas du tout ce qu'elle fait en Ukraine. C'est dans l'intérêt de l'Ukraine, et c'est conforme à la tradition de solide diplomatie politique du gouvernement du Canada. Nous rétablirons cette tradition. L'approche du gouvernement précédent était, à mon avis, beaucoup trop irrationnelle et idéologique.