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Déclarations de sénateurs

L’honorable Raymonde Gagné

1 février 2018


L’honorable Sénatrice Raymonde Gagné :

Honorables sénateurs, c’est avec un pincement au cœur que je rends aujourd’hui hommage à la sénatrice Claudette Tardif. Depuis sa nomination, l’honorable sénatrice Tardif a été parmi celles et ceux qui donnent le ton à la Chambre, ne dérogeant jamais des principes qui définissent le Sénat : la protection de la Charte, la représentation des intérêts régionaux et, bien sûr, la protection des minorités. Derrière son ton posé et son langage soigné, il y a un message fort et incisif animé d’un feu sacré. Ce feu sacré, c’est l’essor du français au Canada et la protection des communautés de langue officielle en situation minoritaire. C’est ainsi que la sénatrice Tardif a été l’une des personnes qui ont tranquillement et soigneusement préparé le terrain à une modernisation de fond en comble de la Loi sur les langues officielles.

D’abord, à titre de présidente du Comité sénatorial permanent des langues officielles, elle a présidé l’étude du projet de loi S-205 de la sénatrice retraitée Maria Chaput en naviguant dans un contexte politique particulièrement difficile. Cette étude détaillée a permis la tenue d’une discussion nationale nécessaire sur la loi, l’identité linguistique et la vitalité des communautés de langue officielle. C’est au Sénat que cette conversation a été lancée et que les bases d’une grande refonte ont été jetées.

Cette même étude a motivé la décision du président du Conseil du Trésor, l’honorable Scott Brison, d’annoncer la première révision des règlements d’application de la loi depuis 25 ans en 2016. Le ministre Brison a d’ailleurs eu l’idée judicieuse de nommer la sénatrice Tardif à titre de membre d’un groupe consultatif d’experts chargé de conseiller le ministre dans le cadre de cette révision. Bref, c’est bien le Sénat qui anime et dirige la conversation nationale sur les langues officielles depuis ces dernières années, et nous sommes tous redevables à la sénatrice Tardif d’avoir joué ce rôle de leadership patient, constructif et inébranlable.

Honorables collègues, je sais que la retraite de la sénatrice Tardif est entièrement méritée. Je ne peux m’empêcher, sûrement avec un brin d’égoïsme, de la trouver profondément injuste. Je sentirai une grande absence au Sénat, l’absence d’une sénatrice d’expérience, aux connaissances encyclopédiques qui, dès mon assermentation, a joué pour moi un rôle de mentor, de confidente et d’amie. Notre collaboration au Sénat aura finalement été brève, mais elle aura créé une complicité profonde dont je suis et serai toujours profondément reconnaissante.

Je salue donc aujourd’hui une grande sénatrice, une grande Franco-Albertaine et, surtout, une grande collègue et amie. Sénatrice Tardif, je vous remercie pour tout. Votre œuvre a été marquante et le demeurera tout autant après votre retraite. La preuve? Il est désormais impossible d’imaginer un Sénat sans la présence d’une sénatrice ou d’un sénateur francophone de l’Alberta.

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