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Déclaration de sénateur

Déclaration par le sénateur Leo Housakos lors de la fête de l'indépendance de la Grèce

24 mars 2016


L’honorable Sénateur Leo Housakos :

Honorables sénateurs, chaque année, de nombreux pays célèbrent l'anniversaire de l'indépendance de la Grèce. Le 25 mars 1821, date symbolique, une série de soulèvements ont mené à une rébellion nationale des Grecs contre l'Empire ottoman. Pendant 400 ans, le peuple grec avait eu de la peine à exister sous un régime ottoman oppressif. La démocratie était restreinte, et les libertés étaient bafouées.

Les Ottomans avaient pour pratique — une pratique qui se poursuit dans bien des pays extrémistes musulmans — de tolérer les chrétiens, mais ils les traitaient comme des citoyens de seconde zone. Pendant quatre siècles difficiles, les Grecs ont été victimes d'extorsion, ont dû payer des impôts excessifs et ont même parfois fait l'objet de massacres.

La pire cruauté infligée aux Grecs et aux autres chrétiens de l'empire par les Ottomans était l'imposition d'une taxe sur les enfants. Dans le cadre de cette pratique, les Ottomans recrutaient — exigeaient plutôt — la crème de la crème des enfants des familles chrétiennes, et ils les forçaient à se convertir à l'islam. Ces enfants, surtout des garçons, étaient ensuite formés comme membres de la garde civile du sultan ou comme combattants d'élite.

Comme l'exploitation des réfugiés par Ankara nous a permis de le constater, la traite des personnes existe encore en Turquie, qui a succédé au régime ottoman. La liste des cruautés infligées aux Grecs et à d'autres chrétiens par des gouverneurs turcs et des sultans capricieux est longue. Avec le déclin de l'empire, la situation est devenue intolérable.

Durant la lutte pour l'indépendance, qui a duré près d'une décennie, les rebelles grecs ont dû mener un combat inégal contre un empire ayant à sa disposition de grandes armées et flottes de combat. Pourtant, malgré les attaques des forces ottomanes et les châtiments extrêmes infligés aux civils grecs, ils ont survécu, ce qui leur a valu l'admiration du monde civilisé.

En réaction au risque d'extermination de la population du Sud de la Grèce par l'Empire ottoman, la Grande-Bretagne, la France et la Russie ont détruit la flotte ottomane à Navarin. Fait étonnant, ce fut la première tentative de négociation de paix et nous devons retenir la leçon que, dans certaines circonstances, intervenir pour arrêter un génocide est parfois une bonne décision.

La victoire des Alliés ne met pas fin à la guerre, mais elle donne aux Grecs l'occasion de se réorganiser et, finalement, de triompher, protégeant ainsi l'une des civilisations les plus anciennes et les plus riches qu'on connaisse. Le succès de la guerre d'indépendance grecque témoigne du courage et de la détermination d'un peuple qui s'est battu pour le droit à la liberté. Encore aujourd'hui, cette guerre demeure un exemple éclatant et est une source d'inspiration pour les peuples opprimés qui veulent briser le carcan de l'esclavage et obtenir leur liberté.

À la veille de la commémoration de l'indépendance grecque, je tiens à profiter de l'occasion pour offrir mes meilleurs vœux aux membres de la communauté hellénique de tout le Canada et d'ailleurs.

Merci.

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