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Cathy Potts

L’homophobie et la discrimination au sein des forces armées

20 septembre 2018


L’honorable Sénatrice Kim Pate :

Honorables sénateurs, dans la foule de travaux qui ont eu lieu avant la pause estivale, notre collègue et mon voisin de banquette, le sénateur Cormier, a parrainé l’adoption du projet de loi C-66. Il a ainsi préparé le terrain en vue de la radiation de condamnations constituant des injustices historiques pour les membres persécutés de la communauté LGBTQ2S.

À l’époque, le Comité des droits de la personne avait entendu les témoignages poignants de personnes qui ont vécu la persécution, des condamnations injustes et l’emprisonnement, et qui subissent les contrecoups d’un casier judiciaire tout en portant le poids des souffrances et des coûts indicibles qui découlent de ces condamnations.

Toujours en juin, après une attente beaucoup trop longue, la Cour fédérale a approuvé une entente visant à indemniser les militaires et les fonctionnaires fédéraux homosexuels pour la discrimination et la diffamation qu’ils ont subies pendant des décennies, une situation qui était sanctionnée par l’État. En plus de dénoncer les campagnes de peur, l’espionnage, le harcèlement, les interrogatoires, les congédiements, les démissions forcées et l’humiliation publique qui découlaient du fait de qualifier les militaires homosexuels de menaces à la sécurité nationale, la Cour fédérale a rapporté les effets dévastateurs et durables sur la vie et la carrière d’hommes et de femmes dévoués au sein des forces armées, qui étaient d’ardents patriotes.

Lors de l’audience sur l’entente, la lieutenant-colonel Cathy Potts, qui compte 37 ans de service au sein de l’Aviation canadienne, a raconté à la cour, avec un aplomb et un courage exceptionnels, qu’elle a été suivie par la police militaire et que sa ligne téléphonique a été mise sur écoute, et ce, malgré une autosurveillance assidue, perpétuelle, fastidieuse et détaillée de sa façon de parler, de s’habiller et de socialiser ainsi que des endroits qu’elle fréquentait. Elle vivait et servait le pays avec la peur presque constante d’être identifiée, dénoncée et persécutée par l’application de politiques homophobes.

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour remercier la lieutenant-colonel Potts de son engagement inébranlable envers le Canada et de son courage. Je souligne le coût personnel déchirant qu’elle et beaucoup d’autres ont dû payer pour dénoncer la situation, non seulement pour les Canadiens, mais également pour tant d’autres qui sont ciblés par des politiques et des lois discriminatoires. Je les salue, ses collègues et elle, et je leur suis éternellement reconnaissante. Je m’engage à continuer le travail qui reste à faire pour corriger pleinement la longue histoire honteuse de mesures discriminatoires imposées aux personnes LGBTQ2S.

Honorables sénateurs, notre travail dans ce dossier ne fait que commencer. Je prends toutefois le temps aujourd’hui de féliciter et remercier la lieutenant-colonel Potts, sa partenaire, l’adjudant Brenda Hay, et tant d’autres, de tous leurs efforts pour défendre la justice, l’égalité et l’équité pour les nombreuses communautés victimes de discrimination et pour l’ensemble des Canadiens. Merci. Meegwetch.

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