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Le Centre national des Arts

La pièce Café Daughter

19 juin 2017


L’honorable Sénatrice Kim Pate :

Honorables sénateurs, vendredi dernier, j'ai eu le plaisir de prendre le sénateur Woo au mot et d'aller voir la pièce pour une actrice Café Daughter, du renommé dramaturge cri Kenneth T. Williams. Café Daughter raconte l'histoire de la jeune Yvette Wong, qui vit dans la Saskatchewan des années 1950 et 1960 et dont les rêves de médecine sont mis à mal par tous ceux pour qui sa race, sa classe sociale et son sexe l'empêchent de caresser de telles ambitions.

Tiffany Ayalik, l'actrice qui donne vie de manière à la fois émouvante et convaincante à Yvette et à une dizaine d'autres personnages, a rempli haut la main la promesse que nous faisait l'affiche du spectacle, selon laquelle nous aurions l'impression de les connaître tous à la fin de la représentation. Or, nous avons ici la chance de connaître encore mieux l'un des personnages, et pas n'importe lequel, le personnage principal, Yvette, qui est fondé sur la vie de nulle autre que notre honorable collègue, la sénatrice Lillian Dyck.

Sur scène, la vivacité d'esprit ce cette jeune femme, sa détermination, de même que son sens de la compassion et de la justice, sonnent tout de suite une cloche dans l'esprit de quiconque a déjà eu le privilège de côtoyer la sénatrice Dyck. Je tiens d'ailleurs à la remercier d'avoir eu le courage de raconter son histoire avec le même panache que celui dont elle a fait montre toute sa vie, pas seulement lorsqu'elle a décidé de vivre son rêve d'enfance et de devenir médecin — sa renommée en Saskatchewan n'est d'ailleurs plus à faire —, mais aussi lorsqu'elle a pris sur elle d'assumer pleinement ses origines cries et de se faire l'ardente défenseure des Autochtones, et plus particulièrement des femmes autochtones.

Pour reprendre les mots de Mme Ayalik sur la pertinence de monter aujourd'hui une pièce comme Café Daughter, qui se déroule durant les années 1950 : « J'aime les pièces qui se situent dans le passé, parce qu'elles nous font prendre conscience que nous n'avons pas toujours parcouru autant de chemin que nous aimons le croire. » À quelques jours du 150e anniversaire de la Confédération canadienne, une seule conclusion s'impose : non, nous n'avons pas encore réussi à remédier au terrible passé colonialiste, raciste et systématiquement discriminatoire du Canada, notamment à l'encontre des femmes autochtones.

Mme Ayalik éprouve un grand sentiment de satisfaction à jouer « des personnages au racisme à peine voilé » et à incarner le personnage principal, dont le message est « d'une grande efficacité ».

À l'heure où le pays renouvelle sa relation avec les peuples autochtones sous le signe du respect et de la réconciliation, nous devons suivre l'exemple de la sénatrice Dyck et ne pas rater l'occasion d'aider ces peuples et d'en favoriser l'essor, particulièrement dans le cas des femmes. Ils doivent être capables de faire entendre leurs voix et se voir accorder le pouvoir et le droit à l'autodétermination que notre pays leur refuse depuis trop longtemps. Thank you. Merci. Meegwetch.

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