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Déclarations de sénateurs

Le colloque « Revendiquer la justice : un regard sur la situation des femmes autochtones »

5 juin 2017


L’honorable Sénatrice Kim Pate :

Honorables sénateurs, vendredi dernier, la sénatrice Saint-Germain et moi avons eu l'honneur de faire une présentation dans le cadre du colloque « Revendiquer la justice : un regard sur la situation des femmes autochtones ». Cette activité était une collaboration de la Société Elizabeth Fry du Québec, de l'Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry et de l'Université de Montréal.

Nous avons été accueillis sur le territoire non cédé des Mohawks par l'aîné de Kanesatake, John Cree, ainsi que par Ellen Gabriel, consultante au centre linguistique et culturel de Kanesatake.

Pendant le colloque, les participants ont pu entendre le message du sénateur Murray Sinclair, assister à la présentation de la directrice générale de la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, Mme Cindy Blackstock, et écouter le témoignage de six femmes autochtones courageuses, dont cinq ont déjà vécu la marginalisation, la victimisation, la criminalisation et l'emprisonnement.

Deux d'entre elles ont séjourné dans des pensionnats indiens. Contre toute attente, malgré les répercussions intergénérationnelles qui les ont toutes touchées, elles bâtissent leur vie et s'intègrent dans leurs collectivités un peu partout au pays.

La plus jeune d'entre elles, née en prison, termine ses études secondaires ce mois-ci et entreprendra des études à l'Université de la Saskatchewan cet automne.

À chacune d'elles — Joey, Yvonne, Odelia, Lisa, Kaila et Haley —, je dis meegwetch. Je vous remercie de votre courage, de votre résilience et de votre force. Merci d'avoir survécu à des horreurs inimaginables. Merci de m'accorder le privilège de vous accompagner, de me permettre d'apprendre de votre expérience et de militer à vos côtés et en votre nom.

Mme Blackstock a parlé du manque criant de financement pour l'éducation des enfants vivant dans les communautés autochtones. En effet, le financement est inférieur d'un tiers aux fonds accordés pour les enfants canadiens vivant hors réserve. Par ailleurs, soulignons que seulement un enfant sur six ayant grandi dans une réserve a eu accès à de l'eau potable.

Chers collègues, imaginez si seulement 16 d'entre nous pouvaient boire l'eau du robinet.

Rosalie Abella, juge de la Cour Suprême, a fait l'observation suivante :

Nous ne devrions pas calculer les coûts de la justice tant que nous ne connaissons pas ceux de l'injustice.

Honorables sénateurs, Gord Downie a quant à lui déclaré que, lorsqu'il s'agit de la pauvreté, du racisme et de la discrimination qu'ont endurés les peuples autochtones du Canada, nous avons appris à détourner le regard.

Je presse chacun d'entre vous de ne plus détourner le regard.

Mme Blackstock a conclu son exposé en disant qu'il faut agir dès maintenant pour éviter que les enfants autochtones doivent se remettre des séquelles de leur enfance et que les futures générations de non-Autochtones n'aient pas à demander pardon. Thank you. Merci. Meegwetch.

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