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Déclarations de sénateurs

La Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme

4 avril 2017


L’honorable Sénateur Leo Housakos :

Honorables sénateurs, savez-vous que, en 2016, un enfant sur 68 reçoit un diagnostic de troubles du spectre autistique? Un enfant sur 68. En 2002, il y en avait un sur 150. Quelle incroyable augmentation en seulement 14 ans! Ce phénomène affecte profondément les particuliers, les familles et l'ensemble de la nation.

Mon épouse, Demi, et moi avons été directement touchés par cet enjeu le jour où des amis très proches, Mary Gouskos et Nick Katalifos, ont appris que leur fils, Emmanuel, était atteint d'autisme.

À leur contact, nous avons pu voir directement les défis que les familles touchées par cette maladie doivent relever et les luttes qu'elles doivent mener, et nous applaudissons tous ceux qui sont déterminés à surmonter les difficultés.

Le dépistage précoce et l'intervention rapide sont essentiels. Or le système de santé est incapable de suivre face à la montée en flèche des cas d'autisme. Les parents se plaignent du coût de plus en plus élevé des thérapies alors que le système public est incapable d'offrir des services adéquats. Dans tout le pays, les écoles sont débordées par le nombre d'enfants atteints d'autisme.

La situation ne fera que s'aggraver si le gouvernement fédéral n'intervient pas immédiatement pour revoir les politiques sur l'autisme au Canada.

Il y a 10 ans, cette réalité simple, mais alarmante a été mise à l'avant-plan dans le rapport intitulé Payer maintenant ou payer plus tard : Les familles d'enfants autitstes en crise, publié en 2007 par le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Déjà à cette époque, le rapport recommandait de mettre en place une stratégie nationale sur les troubles du spectre de l'autisme dont l'un des principaux volets consisterait à accroître les possibilités offertes aux Canadiens autistes en matière d'éducation et de formation professionnelle.

Sous l'ancien premier ministre Stephen Harper, le gouvernement fédéral a fait un premier pas dans la bonne direction en proposant d'investir 11 millions de dollars sur quatre ans dans des programmes de formation pour les adultes autistes dans l'espoir que cela les aiderait à accéder au marché du travail. D'ailleurs, certaines entreprises ont également reconnu que ces gens possèdent souvent des talents et des compétences très recherchés.

Nombre d'organisations privées essaient de combler les lacunes à cet égard. Prenons l'exemple de l'école et du centre de ressources pour enfants autistes À Pas de Géant, à Montréal. L'école propose une gamme complète de services, y compris diverses méthodes thérapeutiques et pédagogiques.

Hélas, c'est la seule école du Québec qui se consacre exclusivement aux enfants autistes. Vous pouvez donc vous imaginer qu'il y a plus d'enfants inscrits sur la liste d'attente que d'enfants qui reçoivent l'aide qu'ils méritent et dont ils ont désespérément besoin.

Bien que les efforts de l'école À Pas de Géant doivent être salués, si le gouvernement fédéral n'offre pas suffisamment de soutien, une tâche titanesque attend cette école et d'autres organismes semblables. Il reste que nous n'en faisons pas encore assez pour soutenir les efforts de cette école ainsi que d'autres programmes semblables dans l'ensemble du pays.

Tous les enfants ont, dès leur naissance, le potentiel d'accomplir de grandes choses. Chacun d'entre eux peut le faire, mais à son propre rythme et à sa façon.

Quand la société saura encourager tous les enfants à développer leurs forces sans en laisser un seul de côté, elle sera enfin en mesure de réaliser pleinement le potentiel humain de l'ensemble de la population.

Qu'il s'agisse de recherches ou d'intervention précoce, de soutien aux familles ou de formation à l'emploi, l'heure est venue d'élaborer une politique nationale sur l'autisme qui soit cohérente, résolue et dirigée par le gouvernement.

Dix ans se sont écoulés depuis la publication de notre rapport, mais les sénateurs n'ont pas oublié les défis quotidiens que doivent relever ces Canadiens. Nous ne les oublierons pas non plus.

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