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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La tragédie survenue à Christchurch

18 mars 2019


Honorables sénateurs, le vendredi 15 mars, lors d’une attaque odieuse contre des musulmans, un terroriste tenant de la suprématie blanche a ouvert le feu dans deux mosquées en Nouvelle-Zélande, tuant 50 personnes et blessant presque autant de gens pendant qu’ils priaient.

Même si la nouvelle de ce massacre a eu un effet dévastateur sur les musulmans du monde entier, malheureusement, elle n’était pas surprenante. Je ne peux pas dire au Sénat aujourd’hui que j’étais surprise. Ces attaques sont un autre exemple de la montée de l’intolérance, du racisme et de l’islamophobie qui prennent rapidement racine partout dans le monde. Sadiq Khan, le maire de Londres, a écrit ceci : « Lorsqu’on attise les flammes de la haine, qu’on diabolise des gens à cause de leur foi, qu’on exploite les craintes des gens au lieu de les dissiper, les conséquences sont mortelles. »

Le monde a déjà vu où ce genre de discours mène. Il n’y a pas si longtemps, les juifs se sont fait persécuter et massacrer. L’année dernière, 11 personnes ont été abattues par balle dans une synagogue à Pittsburgh. À Charleston, neuf Afro-Américains ont été tués lors d’un service religieux dans leur église.

Au Canada, les propos islamophobes que l’on entend de plus en plus régulièrement dans la société créent un terrain propice à ce genre de violence. Il y a deux ans, nous avons été personnellement témoins d’une attaque odieuse contre une mosquée à Québec.

Dans la foulée des attaques en Nouvelle-Zélande, le monde a pu voir le vrai visage de l’islam. Il a été témoin de l’héroïsme d’Abdul Aziz et de Naeem Rashid, qui ont affronté le tireur et qui se sont placés devant les autres pour prévenir des morts et des blessés supplémentaires. Lorsque Daoud Nabi a vu l’agresseur entrer dans la mosquée avec une arme à feu à la main, prêt à tuer, il lui a dit : « Bonjour mon frère. »

Husna Ahmed a été tuée lorsqu’elle est retournée dans la mosquée pour retrouver son mari handicapé. À la suite de l’attaque, ce dernier a dit que rien ne valait le pardon, la générosité, l’amour et l’altruisme. Il dirait au tireur qu’au fond de lui, il a le potentiel d’être une personne bonne, capable de sauver les gens et l’humanité plutôt que de les détruire et qu’il prie pour lui et ne lui en veut pas.

Le Coran dit : si tu portes la main sur moi pour me tuer, je n’en ferai pas de même.

Il y a parmi les victimes des réfugiés et des immigrants provenant de nombreux pays. Ils étaient venus s’installer dans un pays où ils pensaient être en sécurité. Ils se trouvaient dans un lieu de culte, un endroit où ils auraient dû être en sécurité. L’islamophobie qui a motivé ces attaques se propage comme une maladie. Les démocraties occidentales doivent faire plus pour contrer le terrorisme issu du nationalisme blanc et tous ceux qui cherchent à diviser et à détruire.

Au Canada, nous devons nous unir pour lutter contre l’intolérance et la haine sous toutes ses formes. La seule façon d’empêcher de telles attaques de se reproduire est de réagir aux propos islamophobes, de ne pas les accepter, de les appeler par leurs vrais noms : racisme, sectarisme et discours haineux. Nous le devons aux victimes de Christchurch et des autres terribles attaques du même genre.

Honorables sénateurs, le terrorisme n’a pas de religion. Merci.

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