La Loi sur le Parlement du Canada
Projet de loi modificatif--Deuxième lecture
16 mars 2021
Honorables sénateurs, j’interviens aujourd’hui au sujet du projet de loi S-205, Loi modifiant la Loi sur le Parlement du Canada, concernant l’artiste visuel officiel du Parlement. Je prends la parole en tant que porte-parole du projet de loi et je demande à la Chambre d’adopter celui-ci à l’unanimité, comme elle l’a fait le 8 mai 2018.
Au cours de la dernière session parlementaire, la sénatrice Bovey a prononcé un discours à l’étape de la deuxième lecture du projet de loi. Elle a expliqué avec beaucoup d’éloquence l’importance d’intégrer le langage universel de l’art dans la sphère parlementaire. La prise en compte des arts visuels dans le dialogue gouvernemental accroît la sensibilisation et l’inclusion, autant d’idéaux auxquels nous devrions tous aspirer.
Je tiens à remercier aussi le sénateur Moore, qui a présenté le projet de loi pour la première fois en 2016. Je salue également les efforts des sénateurs Eggleton, McIntyre et Harder, qui sont aussi intervenus pour appuyer le projet de loi au cours de sessions parlementaires précédentes.
Aux collègues qui ne connaissent pas le projet de loi concernant l’artiste visuel officiel du Parlement, je signale qu’il vise simplement à créer, au sein du personnel de la Bibliothèque du Parlement, un poste d’agent dont la fonction consiste à promouvoir les arts au Canada par l’intermédiaire du Parlement, notamment en encourageant la population à mieux connaître les arts, à les apprécier, à y être sensible et en favorisant leur développement. Le titulaire du poste apportera des œuvres d’art contemporain à l’institution et nous offrira de nouvelles perspectives tout en préservant l’histoire du Parlement au moyen des arts visuels.
L’artiste visuel officiel du Parlement serait sélectionné par le Président du Sénat et le Président de la Chambre des communes, à partir d’une liste de trois candidats qui incarnent la diversité du Canada. Les candidats seront nommés par le bibliothécaire parlementaire avec le concours du directeur général du Musée des beaux-arts du Canada, du commissaire aux langues officielles du Canada, du président du Conseil des arts du Canada et du président de l’Académie royale des arts du Canada.
Les fonctions de l’artiste visuel officiel comprendraient la création d’œuvres artistiques et la promotion des arts au Canada par l’intermédiaire du Parlement. Son travail servirait à parrainer des événements artistiques, à enrichir la collection de la bibliothèque et à remplir des fonctions connexes à la demande du Président ou du bibliothécaire parlementaire.
À l’instar du poète officiel du Parlement, l’artiste visuel officiel n’occupe pas un poste salarié. Il s’agit plutôt d’un poste d’artiste visuel à temps partiel d’une durée de deux ans, qui comprend une rétribution et un budget pour les matériaux. Néanmoins, les aspirants posent leur candidature avec enthousiasme, car il s’agit d’une occasion qui ouvre les portes à beaucoup d’artistes, y compris des néo-Canadiens et des citoyens de toutes les régions de notre pays.
Le travail exigeant, mais passionnant de l’artiste visuel officiel du Parlement consisterait à utiliser son talent unique pour présenter les enjeux sociaux et les remettre en cause ou en question. Par conséquent, un artiste visuel officiel contribuerait à présenter des politiques et des lois aux Canadiens sous un angle différent. Il nous aiderait aussi à mieux comprendre les divers aspects sociétaux, puisque les artistes peuvent exprimer visuellement leurs préoccupations et peuvent communiquer des messages à l’aide de différents médias, atteignant bien plus de gens que nous pourrions jamais le faire par nous-mêmes. Les artistes sont souvent en mesure de décortiquer des problèmes complexes et de les présenter d’une manière accessible qui transcende les barrières linguistiques.
Les contributions du secteur culturel canadien à la société sont nombreuses. N’oublions pas que presque 800 000 Canadiens exerçaient des professions culturelles en 2015, ce qui représente 4 % de tous les emplois au pays. En outre, en 2016, les établissements culturels représentaient plus de 3 % de tous les établissements économiques du Canada.
Il va sans dire que les arts et la culture contribuent grandement à l’économie canadienne. En effet, en 2017, ce secteur a généré des retombées de 58,8 milliards de dollars, ce qui représentait 2,7 % du PIB total du pays.
Les artistes contribuent aussi à accroître la qualité de vie et l’espérance de vie des Canadiens. Selon une étude, les sorties culturelles augmentent l’espérance de vie, et le fait de pratiquer une activité artistique une ou deux fois par année réduit le risque de mortalité de 40 %. Ce pourcentage s’élève à 51 % chez les personnes qui pratiquent fréquemment de telles activités.
Une étude révèle même que les arts et la musique permettent de réduire la durée des hospitalisations. Par exemple, dans le cas des patients en soins intensifs ayant subi une intervention chirurgicale, le fait d’avoir participé à des séances d’imagerie guidée ou d’avoir pu voir l’image d’un paysage sur un mur a réduit le besoin d’administrer des analgésiques narcotiques à ces patients et a permis à ceux-ci de quitter l’hôpital plus tôt.
Les arts nous rendent aussi plus intelligents. Les étudiants qui visitent des musées ont de meilleurs résultats d’examen, ils ont un sens accru de la responsabilité sociale et ils savent mieux apprécier les arts. Il y a aussi une importante corrélation entre la pratique d’une forme d’art et l’évolution du développement cognitif de l’étudiant par la suite. Je crois donc que le Canada devrait reconnaître l’importance des artistes visuels.
En adoptant ce projet de loi, nous reconnaîtrons publiquement l’importance des artistes et nous pourrons mieux promouvoir leurs talents. Par conséquent, je vous demande humblement, honorables sénateurs, d’appuyer ce projet de loi. Merci.
Les honorables sénateurs sont-ils prêts à se prononcer?
Vous plaît-il, honorables sénateurs, d’adopter la motion?
Des voix : D’accord.
(La motion est adoptée et le projet de loi est lu pour la deuxième fois.)