PÉRIODE DES QUESTIONS — Les ressources naturelles
La taxe sur le carbone
16 décembre 2020
Monsieur le sénateur Gold, lors de la campagne électorale de l’automne dernier, le gouvernement Trudeau a promis de plafonner la taxe sur le carbone à 50 $ par tonne en 2022. En février, vous avez réitéré cette promesse ici, en déclarant ceci :
[...] j’ai été informé que le gouvernement reste attaché au plan de tarification [...] un maximum de 50 $ par tonne à partir de 2022.
Or, le gouvernement Trudeau a révélé qu’il allait augmenter la taxe sur le carbone de 240 %; elle atteindra la somme astronomique de 170 $ la tonne d’ici 2030. Afin d’éviter de rendre des comptes au Parlement, le premier ministre Trudeau a annoncé la mesure juste après l’ajournement de la Chambre des communes la semaine dernière — une autre promesse libérale majeure rompue juste avant Noël. Comment les Canadiens peuvent-ils faire confiance au gouvernement, alors qu’il ne cesse de les trahir?
Je vous remercie de la question, sénatrice. Je pense que la réponse est que les Canadiens peuvent avoir l’assurance que le gouvernement tiendra sa promesse de lutter sérieusement contre les changements climatiques. L’annonce du gouvernement repose sur le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Cette décision donnera en quelque sorte plus de substance aux mesures visant à atteindre les cibles de l’Accord de Paris pour 2030, puis l’objectif de créer une économie carboneutre d’ici 2050, un but que nombre de dirigeants et de citoyens souhaitent atteindre.
La taxe sur le carbone connaîtra une hausse considérable, augmentant de 15 $ la tonne par année jusqu’à ce qu’elle atteigne 170 $ la tonne d’ici 2030. On prévoit aussi investir 15 milliards de dollars dans la réduction des gaz à effet de serre. Fait important, comme je l’ai mentionné dans cette Chambre, pendant que la taxe sur le carbone augmentera, les Canadiens recevront des remboursements trimestriels qui, selon les estimations, devraient leur permettre de garder plus d’argent dans leurs poches dans bien des cas et dans bon nombre de provinces.
Voilà un exemple concret qui montre comment le Canada pourra faire des progrès tout en demeurant aussi compétitif, voire davantage, dans un monde qui se tourne de plus en plus vers les nouvelles technologies et des solutions plus écologiques.
Sénateur Gold, les résidants de l’Ouest canadien ont connu une année horrible. Juste après la chute catastrophique des cours du pétrole, exacerbée par les politiques énergétiques sans substance du gouvernement Trudeau, le pays a été frappé par une pandémie et une crise économique. Énormément de résidants de l’Ouest ont perdu leur emploi et peinent à joindre les deux bouts. La montée en flèche de la taxe sur le carbone fera augmenter tous les coûts, y compris le coût de l’essence, de l’épicerie, du chauffage et du transport aérien.
Pour les agriculteurs de ma province, la Saskatchewan, la hausse de la taxe sur le carbone fera augmenter leurs coûts de production, car ils devront payer davantage pour faire sécher leur grain et faire transporter leurs produits agricoles vers les marchés. Pendant ce temps, la hausse des coûts de transport par camion fera augmenter le prix des produits de consommation, et les agriculteurs se feront saigner d’un côté comme de l’autre.
Sénateur Gold, lundi, vous avez dit : « [...] il y aura une augmentation régulière de la taxe sur le carbone jusqu’à ce que nous atteignions nos objectifs. » Quel est votre objectif, au juste, pénaliser l’Ouest?
Je vous remercie pour votre question, sénatrice. Comme nous le savons tous, de même que le gouvernement, l’année s’est avérée difficile pour tous les Canadiens, en particulier ceux qui œuvrent dans le secteur agricole. Vous avez raison de souligner les défis que les producteurs de grain ont dû relever et qu’ils continueront de relever en raison du coût associé au séchage du grain, et le gouvernement en est parfaitement conscient.
Il ne s’agit pas de pénaliser l’Ouest. Au contraire, il est question de soutenir les industries de l’Ouest et de partout ailleurs pour favoriser la transition d’autant d’entreprises innovantes que possible en Alberta, dans votre province, et partout au pays.
En ce qui concerne l’Ouest, en dépit de l’ampleur de la hausse des taxes sur le carbone — une approche soutenue par des économistes à l’échelle mondiale, certains conservateurs et d’autres plus progressistes —, on estime que d’ici 2030, soit après avoir fait un bout de chemin par rapport aux cibles internationales de 2050, une famille albertaine de quatre personnes obtiendrait des remises d’environ 3 240 $. Cette mesure vise donc à aider les familles à absorber d’éventuelles augmentations du prix de l’essence.