PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère de la Défense nationale
L'ingérence étrangère
7 novembre 2024
Monsieur le ministre, en tant que ministre de la Sécurité publique, vous prétendez ne pas avoir vu la demande présentée en vue d’obtenir un mandat pour surveiller les contacts entre un organisateur libéral clé et des agents du régime chinois, même si votre bureau l’avait en sa possession depuis près de deux mois. Vous prétendez également n’avoir jamais reçu une note de service secrète sur la gestion des enjeux qui détaillait les menaces potentielles que présentaient des agents du régime chinois contre la famille du député conservateur Michael Chong.
Tout d’abord, vous avez prétendu que vous et votre personnel n’aviez pas accès au réseau de courrier électronique sécurisé de votre ministère. Ensuite, vous avez prétendu ne pas avoir reçu de cahier contenant des renseignements pendant la pandémie, même si votre propre sous-ministre et votre propre sous-ministre adjointe ont tous deux déclaré sous serment que ces cahiers vous avaient été transmis. Vous avez prétendu ne pas savoir ce qu’était une note de service sur la gestion des enjeux, alors que votre plus haut fonctionnaire a déclaré que votre bureau recevait ces notes de service deux à trois fois par semaine. Ils ont déclaré que vous préfériez travailler à domicile et vous fier à des séances d’information verbales.
Votre histoire ne tient pas la route, monsieur le ministre. Tous ces manquements sont-ils dus à la négligence, à l’incompétence ou à l’aveuglement volontaire?
Madame la sénatrice, vous êtes malheureusement mal informée. Je pourrais vous renvoyer à mes témoignages sous serment, que vous avez qualifiés d’affirmations. J’ai témoigné sous serment à quatre occasions, tout comme le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité, mon sous-ministre et ma cheffe de cabinet. Nous avons témoigné sous serment. Sans être contredit, j’ai déclaré que j’avais vu pour la première fois une demande de mandat, celle dont il est question, le 11 mai, et tous les autres témoignages ont confirmé que c’était vrai. C’est exactement ce qui s’est passé.
Je vous invite à ne pas vous contenter d’accepter les discours politiques, l’exagération et la désinformation qui sont diffusées à propos de cet événement. Lisez les témoignages sous serment — j’espère que vous aurez également l’occasion de lire le rapport final de la Commission Hogue, qui a entendu tous ces témoignages — et je suis convaincu que vous en arriverez à une conclusion très différente de celle que vous avez formulée.
Je l’ai regardé, monsieur le ministre. Les Canadiens savent maintenant qu’il y a eu au moins deux retards et lacunes d’importance dans le flot de renseignements de sécurité au sein de votre bureau ministériel. Vous avez essayé de mettre en cause votre ministère. Vous avez essayé d’incriminer votre cheffe de cabinet, mais vous l’avez gardée à ce rôle clé pendant quatre ans, y compris plusieurs mois après que cette affaire ait été rendue publique. Quand allez-vous enfin admettre que le problème, c’est vous?
Votre capacité à ne pas tenir compte des faits est plutôt remarquable. Les témoignages sous serment de tous les témoins entendus dans cette affaire corroborent mon témoignage à 100 %. J’ai hâte de lire le rapport de la Commission Hogue. Vos conclusions sont tout simplement fausses.