Aller au contenu

DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages

L'honorable David Richards

7 octobre 2025


L’honorable Leo Housakos (leader de l’opposition) [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à un collègue, grand Canadien et ami, le sénateur David Richards, alors qu’il s’apprête à prendre sa retraite du Sénat.

Lauréat du prix Giller, récipiendaire de l’Ordre du Canada et romancier dont l’œuvre empreinte de compassion est le reflet limpide de l’âme de notre pays, le sénateur Richards s’est joint au Sénat alors qu’il était déjà connu et respecté dans tout le Canada. Dès qu’il a pris place dans cette enceinte, les sénateurs ont pu voir que leur assemblée s’était enrichie d’une perle rare. Lorsque le sénateur Richards s’exprime au Sénat, ses paroles respirent la réflexion, la conviction et une profonde compassion.

On ne compte plus le nombre de fois où, pendant les travaux des comités et lors des débats du Sénat, il a défendu la dignité de la personne et les libertés fondamentales qui sont au cœur de notre démocratie. Il a apporté à nos délibérations une conscience qui n’est que trop rare dans la vie publique. Ses discours puissants sur l’importance de la liberté d’expression, sur la résistance au conformisme idéologique et sur les dangers de faire taire les opinions divergentes ont non seulement marqué le Sénat, mais ont aussi résonné au loin, dans l’esprit de beaucoup de Canadiens. C’est pourquoi, lorsque le sénateur Richards a décidé de se joindre au caucus sénatorial conservateur, l’arrimage s’est fait tout naturellement. Beaucoup parmi nous se reconnaissaient déjà dans les principes qu’il défendait. En fait, nous n’avons pas eu l’impression d’accueillir un nouveau venu, mais plutôt de voir le sénateur Richards trouver sa place au sein d’un groupe de collègues qui le considéraient déjà comme l’un des leurs.

Sénateur Richards, votre présence au sein de notre caucus a certes été brève, mais significative. Vos idées nous ont toujours poussés à approfondir nos réflexions, et vos paroles nous rappellent les responsabilités qui nous incombent. Le courage dont vous avez fait preuve en vous joignant à notre caucus a réaffirmé l’importance de rester fidèle à ses convictions.

Alors que vous tournez maintenant la page sur votre passage ici, nous savons que votre voix ne se taira pas, loin de là. Que ce soit par vos écrits ou par vos contributions continues à la vie canadienne, vous continuerez sans aucun doute à provoquer des réflexions, à inspirer les gens et à jouer un rôle de meneur.

J’ai également eu le privilège de rencontrer Peggy McIntyre-Richards et de passer un peu de temps avec elle. Je peux vous dire qu’elle est encore plus merveilleuse — si cela est possible — que le sénateur Richards lui-même.

Peggy McIntyre-Richards, merci d’avoir prêté votre mari à cette institution et à notre pays. Nous vous souhaitons bien sûr tout le meilleur.

Chers collègues, vu le départ à la retraite du sénateur Richards, son adjointe exécutive Diane Lacombe, qui travaille depuis longtemps sur la Colline, prend elle aussi sa retraite. Elle a eu l’occasion de travailler pour deux excellents sénateurs.

Diane a travaillé pour moi quand je suis arrivé au Sénat du Canada, et je sais que le sénateur Richards trouve son soutien inestimable. Bien sûr, Diane et moi nous connaissons depuis l’époque où nous faisions de la politique municipale dans la belle ville de Montréal.

Diane, nous vous souhaitons la meilleure des chances.

Sénateur Richards, au nom de l’ensemble des sénateurs, merci de votre amitié, de votre honnêteté, de votre dévouement et de votre grande intégrité. Nous vous souhaitons, à vous et à votre famille, une bonne santé et tout le meilleur pour le prochain chapitre de votre merveilleuse vie. Merci.

L’honorable Patti LaBoucane-Benson (coordonnatrice législative du représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au nom du bureau du représentant du gouvernement pour rendre hommage à notre collègue l’honorable sénateur David Richards.

Même si je ne m’exprime pas avec autant d’éloquence que le sénateur Richards, j’espère sincèrement que cet hommage lui rendra justice.

Né à Newcastle, au Nouveau-Brunswick, le sénateur Richards a toujours défendu les intérêts de ses concitoyens du Nouveau-Brunswick, en particulier ceux qui vivent à Miramichi. Écrivain depuis son plus jeune âge, il a remporté le premier de ses nombreux prix littéraires en 1972, alors qu’il était étudiant à l’université et n’avait encore rien publié.

Je n’ai pas le temps d’énumérer toutes les distinctions reçues par le sénateur Richards, mais je tiens à souligner qu’il a remporté presque tous les grands prix littéraires canadiens, y compris le Prix littéraire du Gouverneur général dans les catégories de fiction et de non-fiction, un exploit que seuls deux autres Canadiens ont réussi à égaler.

La capacité du sénateur Richards à raconter les histoires des travailleurs de Miramichi a permis de faire connaître leur vécu, leurs luttes et leurs victoires à un plus vaste public, au Canada et ailleurs. Son talent d’écrivain est tout simplement remarquable.

Je sais un peu ce que c’est que d’être un auteur publié, et je sais certainement que parvenir à faire publier les histoires de personnes jusqu’alors inconnues est un travail difficile et semé d’embûches. La cohérence et la qualité du travail du sénateur Richards témoignent d’un dévouement à son art qui est souvent oublié dans ce milieu.

Depuis sa nomination au Sénat, le sénateur Richards a représenté avec passion ces mêmes personnes, faisant une fois de plus entendre leur voix et leur histoire sur la scène nationale. Que ce soit au sein du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, où nous avons tous deux travaillé ensemble, en particulier sur le projet de loi C-69, lorsqu’il nous parlait avec passion des expériences vécues par son fils dans le secteur du pétrole et du gaz ou lorsqu’il exprimait son soutien indéfectible aux chasseurs, le sénateur Richards a toujours été une voix farouchement indépendante.

Au moment de sa nomination, le sénateur Richards a déclaré :

Je serai indépendant. Je prendrai mes propres décisions au meilleur de mes capacités quand je siégerai au Sénat.

Sénateur Richards, je pense que nous pouvons tous convenir que cet engagement s’est réalisé tout au long de votre mandat au Sénat.

Au nom du Bureau du représentant du gouvernement, je vous fais nos meilleurs souhaits pour votre retraite. J’espère que vous et votre épouse, Peggy, profiterez davantage de la compagnie des membres de votre famille et de vos amis. Encore une fois, félicitations pour votre retraite.

L’honorable John M. McNair [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au nom du Groupe des sénateurs indépendants, pour rendre hommage à notre collègue, le sénateur Richards, à l’occasion de son départ à la retraite.

Je pense que, pour la plupart, vous savez qu’il est l’auteur de 19 romans, bientôt 20, et qu’il a beaucoup écrit dans d’autres genres, notamment de la poésie, des essais, des nouvelles et des pièces de théâtre.

Cependant, vous ignorez peut-être la longue liste de distinctions et de récompenses qu’il a reçues pour ses écrits. Le sénateur Richards est très modeste. La liste est trop longue pour être lue aujourd’hui. Je me contenterai de dire que toutes ces distinctions sont bien méritées.

À l’automne 2023, nous avons tous été invités à une projection au cinéma ByTowne d’un film de l’Office national du film sur le sénateur Richards intitulé Les Géographies de DAR. Le film porte un regard émouvant et personnel sur l’homme et sa région natale, Miramichi. On y découvre sa gentillesse et son humour bienveillant, ainsi que sa capacité innée à nouer des liens individuels avec les gens et, peut-être plus important encore, son amour pour sa femme, Peg.

Comme ses romans, les discours du sénateur Richards ont attiré l’attention avec fierté sur Miramichi, le Nouveau-Brunswick et le Canada. À maintes reprises, il a tissé pour nous des trames narratives, brossant des tableaux vivants de son chez-lui et de ses voisins. Il semble approprié que nous lui rendions hommage aujourd’hui, puisque c’est le 200e anniversaire du grand feu de la Miramichi, qu’il nous a décrit à plusieurs reprises.

Sénateur Richards, vous avez toujours exprimé clairement vos opinions et vos convictions au Sénat tout en restant d’un respect irréprochable dans les débats. C’est l’une des choses que j’admire le plus chez vous.

Chers collègues, j’ai pu observer le sénateur Richards à l’œuvre lors de nos travaux sur l’itinérance chez les anciens combattants au sein du Sous-comité des anciens combattants, où il a toujours démontré sa capacité à établir des liens et à communiquer avec les témoins lors de témoignages souvent très émouvants.

Voici une des citations directes que j’ai trouvées très révélatrices dans le film de l’Office national du film :

Parfois, les gens font l’erreur de penser que j’écris sur la pauvreté et le désespoir. Je ne vais pas m’en cacher, c’est sûr que j’en parle. Mais j’écris à propos de la splendeur absolue de l’âme humaine. Nous partageons tous cette même splendeur. Et c’est notre devoir de s’en servir.

Sénateur Richards, vous avez toujours rempli votre devoir au Sénat du Canada. Pour dire les choses simplement, vous êtes un véritable gentleman et un érudit. Merci pour votre contribution au Sénat, à la province du Nouveau-Brunswick et à notre pays.

Au nom du Groupe des sénateurs indépendants, je vous souhaite, à vous et à Peg, une heureuse retraite et beaucoup de succès dans toutes vos aventures, où qu’elles vous mènent.

L’honorable Scott Tannas [ + ]

« La fin viendra d’une manière ou d’une autre », dit Bines avec douceur, puis il se tourna de nouveau vers Ralphie et dit en souriant : « Nous savons tous que la fin viendra. Quand quelqu’un nous pourchasse, on peut soit lui tenir tête, soit prendre la fuite. »

Honorables sénateurs, cette réplique troublante est tirée de l’œuvre de David Richards intitulée For Those Who Hunt the Wounded Down.

J’ai hésité à utiliser cette citation, car, comme le sénateur Richards nous l’a déjà dit, Samuel Johnson, grand intellectuel du XVIIIe siècle, disait que la chose la plus grossière qu’une personne puisse faire était de citer quelque chose que quelqu’un a dit pour l’utiliser contre lui. Cependant, je vous assure que, si je vous cite, ce n’est pas dans l’intention d’utiliser vos propos contre vous, car nous vous tenons tous en très haute estime.

La semaine prochaine, le sénateur Richards quittera le Sénat, car il aura atteint l’âge de la retraite obligatoire. Nous perdons non seulement un romancier, essayiste, scénariste et poète primé, mais aussi la voix d’un homme plein de bon sens, un homme terre à terre, pour ainsi dire.

Son approche dans l’étude des lois et des politiques était strictement pragmatique. Ses interventions, toujours formulées avec l’éloquence d’un homme de lettres, venaient toujours du fond de son cœur, et parmi ce qui lui tient à cœur, il y a sa bien-aimée Miramichi. Elle fait partie de son ADN. Je suis sûr que mes collègues conviendront qu’il est l’un des plus grands ambassadeurs de la vallée de la Miramichi.

J’ai eu le privilège de travailler en étroite collaboration avec lui quand il faisait partie du Groupe des sénateurs canadiens. Nous gardons tous un excellent souvenir de sa participation à nos discussions hebdomadaires, où il exprimait des points de vue raisonnés, sensés et valides sur les questions étudiées par le Sénat.

Parfois, il était seul à défendre un point de vue, et il nous inspirait un immense respect. Pour paraphraser ce que le sénateur Richards a écrit dans La Malédiction Henderson, le désir d’appartenance des êtres humains est leur pire défaut.

Sénateur Richards, le temps que vous aurez passé au Sénat touche à sa fin, mais sachez que vous quittez cette enceinte en laissant un héritage, avec de bons amis et en ayant contribué directement au bien de ce pays. À nos yeux, vous serez toujours plus qu’un voyou avec Tolstoï dans votre poche, une autre citation tirée de votre livre, La Malédiction Henderson.

David, au nom des sénateurs du Groupe des sénateurs canadiens, nous vous souhaitons une bonne retraite après votre service au Sénat.

L’honorable Judy A. White [ + ]

Honorables sénateurs, je prends moi aussi la parole aujourd’hui, au nom du Groupe progressiste du Sénat, pour rendre hommage à l’honorable David Adams Richards qui, comme nous l’avons entendu, célébrera vendredi prochain son 75e anniversaire.

En tant qu’écrivain de renom, il semble normal qu’il fasse preuve de discernement dans la manière dont il s’exprime au Sénat. Bien qu’il soit très prolifique en dehors de cette enceinte, il fait preuve de prudence dans ses interventions ici. Le sénateur Richards ne prend pas la parole à chaque occasion, mais, lorsqu’il le fait, c’est clairement parce qu’il a jugé qu’il était plus important de s’exprimer que de rester silencieux sur une question particulière.

Il a souvent utilisé son droit de parole pour souligner pourquoi nous sommes tous ici, nous rappelant les répercussions réelles de nos décisions sur les Canadiens — en particulier ceux qu’il représente, tant les Néo-Brunswickois que les Canadiens des régions rurales — et posant des questions poignantes et réfléchies.

Il semble également très à propos que son œuvre au Sénat, par ses interventions dans cette enceinte, soit aujourd’hui parfaitement bouclée sous le signe de la littérature. Le mois dernier, nous avons entendu le sénateur Richards rendre hommage à un ami et collègue écrivain canadien, feu Ray Fraser, du Nouveau-Brunswick. Il faut savoir que sa toute première intervention au Sénat était également un hommage à un autre écrivain canadien, feu Alden Nowlan, né en Nouvelle-Écosse, mais qui s’était installé au Nouveau-Brunswick.

Si vous le voulez bien, sénateur Richards, je citerai cet extrait de l’un de ses poèmes :

[...] c’est ce que nous voulons tous, en fin de compte,

non pas être adulé, ni être admiré,

ni être célèbre, ni être craint,

ni même être aimé, mais simplement être enlacé.

La voix que vous avez fait résonner dans la littérature canadienne a énormément compté pour beaucoup de gens. Nous sommes vraiment chanceux que vous ayez fait entendre cette voix au Sénat au cours des huit dernières années. Vous avez représenté avec brio les Néo-Brunswickois et tous les Canadiens.

Au nom du Groupe progressiste du Sénat, je vous souhaite tout ce qu’il y a de mieux pour votre retraite, qui approche à grands pas.

Aujourd’hui, honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage à un grand homme dans nos rangs, le sénateur David Richards. Récemment, j’ai été fière de pouvoir enfin le compter parmi mes collègues du caucus conservateur. J’aurais tellement souhaité qu’il puisse passer plus de temps avec nous. Je sais que je parle au nom de tout notre caucus lorsque je dis que nous serons tristes de le voir partir.

Comme vous le savez peut-être, je n’ai jamais vraiment aimé l’ancien premier ministre Justin Trudeau et ses décisions, mais je pense qu’il a bien fait en nommant David Richards au Sénat du Canada.

Le sénateur Richards est un homme très réfléchi, intègre et de principes. Écrivain brillant et primé, il est un trésor du paysage littéraire canadien, mais il reste humble et modeste, ne cherchant jamais à attirer l’attention sur ses nombreuses réalisations. Il a admirablement servi les habitants du Nouveau-Brunswick dans cette enceinte.

Le sénateur Richards sait que personne n’a le monopole de la vérité. Il n’a jamais eu peur de dénoncer les vaches sacrées vénérées par les élites, les universitaires et les citadins. Ses œuvres littéraires sont axées sur l’histoire des gens avec qui il a grandi à Miramichi, des personnages qui n’étaient peut-être pas très sophistiqués, mais qui vivaient selon des valeurs de vérité, d’authenticité et d’amour.

Le sénateur Richards a représenté les habitants du Nouveau-Brunswick au Sénat avec la même passion qu’il leur a consacrée dans ses écrits. Avec son esprit d’indépendance, le sénateur Richards n’a pas compromis les valeurs de sa région au nom de l’opportunisme politique. Il n’a jamais hésité à défendre les intérêts des Néo-Brunswickois et des Canadiens dans l’exercice de ses fonctions, même lorsque ces intérêts allaient à l’encontre de la position du gouvernement libéral sur une question en particulier. On peut citer comme exemple son opposition vigoureuse au projet de loi C-11, Loi sur la diffusion continue en ligne, qu’il considérait comme un fiasco du gouvernement libéral.

En 2023, l’Office national du film du Canada a produit un documentaire sur le sénateur Richards, intitulé Les géographies de DAR.

J’ai eu l’honneur d’assister à la projection du film à Ottawa. J’y ai même rencontré Peg. Certes, le documentaire révèle le génie littéraire du sénateur Richards, mais j’ai aussi été frappée par ses remarques à la fin du film, qui, à mon avis, sont révélatrices non seulement de son attitude à l’égard de ses écrits, mais aussi de son passage au Sénat. En parlant de son œuvre, le sénateur Richards a dit :

Je l’ai fait parce que j’aime la région de Miramichi. Je l’ai fait parce que j’aime les gens. Je n’aurais pas écrit un mot si je n’avais pas aimé les gens. Je n’aurais pas écrit un mot si je n’y avais pas trouvé quelque chose de sacré et de magnifique, et j’espère avoir écrit à leur sujet avec compassion et amour, car c’est ce que je ressens.

Sénateur Richards, vous avez toujours fait preuve d’amour et de compassion envers les gens de votre région au Sénat, et vous les avez très bien représentés. Je dirais que c’est à peu près le plus beau compliment qu’un parlementaire puisse recevoir. Merci d’avoir toujours été toujours fidèle à vous-même et à votre région et d’avoir partagé avec nous et avec tous les Canadiens votre esprit vif, votre sagesse et votre point de vue plein de bon sens. Vous nous manquerez énormément, mais nous vous souhaitons la meilleure des chances dans vos projets. Je vous remercie.

Haut de page