DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les difficultés de l'industrie bovine
12 mars 2020
Honorables sénateurs, j’interviens aujourd’hui pour parler des préoccupations actuelles du secteur bovin. La situation nous concerne tous. La mise en œuvre de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne et de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressif a réduit les débouchés pour le bœuf canadien.
Lors des négociations de l’Accord économique et commercial global, l’un des principaux avantages pour le Canada résidait dans le fait que nos producteurs bénéficieraient d’une part de marché accrue s’il y avait une augmentation des quotas de porc, de bœuf et d’autres produits agricoles en franchise de droits autorisés à entrer dans l’Union européenne. Cependant, depuis la mise en œuvre de l’Accord économique et commercial global, les producteurs ont signalé que leurs exportations ont à peine augmenté et qu’ils n’ont pas pu atteindre les quotas établis.
Parallèlement, l’Union européenne tire profit de l’accord et bénéficie d’un accès nettement accru à notre marché notamment pour le bœuf, le porc, le veau, le fromage et le blé. On ne peut que s’attendre à ce que l’écart se creuse après l’entrée en vigueur de l’Accord Canada—États-Unis—Mexique. Les éleveurs de bovins ont été confrontés à d’autres difficultés lorsque la Chine a bloqué les importations de bœuf canadien ainsi que de canola et de porc l’année dernière.
La fermeture de la Ryding-Regency Meat Packers Ltd a aggravé la situation. J’en ai fait mention dans une question que j’ai posée au sénateur Harder en décembre. Cette fermeture a gravement réduit la capacité de transformation du bœuf ici en Ontario. De plus, comme du bœuf provenant des Maritimes, du Québec et du Manitoba était également transformé à Toronto, la situation a également eu des répercussions dans ces provinces.
On ne ressent généralement pas tous les effets de ces changements et de cette incertitude des marchés dans les villes, mais les agriculteurs, eux, les ressentent. Les agriculteurs sont des preneurs de prix. Ils ne déterminent pas les prix de ce qu’ils vendent. Comme ils ne peuvent pas refiler les hausses de coûts aux consommateurs, ce sont leurs bénéfices qui en souffrent. Cela rend le difficile travail des agriculteurs encore plus ardu, en particulier pour les petites entreprises familiales. Cela désavantage également le Canada par rapport à ses concurrents.
Je soulève ces points aujourd’hui parce que je crois qu’il est important que les sénateurs et tous les Canadiens comprennent ces défis qui sont bien loin de la réalité de la plupart d’entre nous, mais qui ont une profonde incidence sur le quotidien des producteurs primaires d’ici. Le gouvernement fédéral doit intervenir et gérer les effets à court et à long termes de ces accords commerciaux, résoudre le problème de capacité d’abattage des bovins dans l’Est du Canada, et régler d’autres enjeux nationaux et internationaux ayant une incidence sur l’industrie du bœuf. Merci. Meegwetch.