PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère des Finances
Les indicateurs économiques
14 mai 2019
Merci de vous joindre à nous aujourd’hui, monsieur le ministre.
Ma question porte sur le budget de 2019 et, en particulier, sur la relation entre les déficits et la diminution du ratio dette-PIB. Comme nous le savons tous, la dette nationale est l’un des nombreux facteurs utilisés pour déterminer la santé économique d’un pays. Le ratio dette-PIB en est un autre, et le nôtre semble de façon générale diminuer.
Les économistes s’entendent pour dire qu’un gouvernement qui injecte des fonds directement dans sa société et ses infrastructures publiques peut créer des emplois, améliorer le niveau de vie et stimuler la croissance économique. Il y a quelques gouvernements, dont un parmi les pays du G7 où j’ai vécu pendant un certain temps — l’Allemagne —, où une limite à l’endettement de l’État est inscrite dans la Constitution. Là-bas, des économistes et d’autres personnes font pression pour repousser cette limite afin de remédier au vieillissement des infrastructures, à un taux d’intérêt presque nul et à une économie qui n’est pas tellement dynamique.
Ma question porte sur la baisse des prix des produits de base et la turbulence du système commercial mondial. Quelles sont vos prévisions? Lorsque vous cherchez à orienter l’économie canadienne, quels facteurs envisagez-vous?
Voilà la question la plus ardue jusqu’ici. Monsieur le sénateur, vous me demandez en quelque sorte de faire des prévisions. D’entrée de jeu, je dirais que le mieux que je peux faire pour les prévisions sommaires est de revenir sur ce que nous avons fait pour le budget, c’est-à-dire obtenir le consensus des économistes du secteur privé. Évidemment, ce n’est qu’un élément de l’ensemble. Les économistes du secteur privé s’entendent pour dire que l’économie canadienne continuera à croître et que le Canada se retrouvera en assez bonne position parmi les pays du G7 pour ce qui est de la croissance. Les spécialistes prévoient en effet que la croissance sera la plus forte ou parmi les plus fortes du G7, ce qui est encourageant.
Néanmoins, j’estime qu’il nous incombe de faire en sorte que cette tendance se maintienne. Qu’est-ce que cela signifie du point de vue du gouvernement? Cela signifie qu’il faut continuer à faire des investissements qui permettront de réussir et de croître. Le gouvernement a clairement insisté sur l’importance d’investir pour permettre aux Canadiens de réussir. Nous nous employons à ce que les familles se portent bien, particulièrement celles de la classe moyenne. L’Allocation canadienne pour enfants est une mesure importante qui a aidé un très grand nombre de familles. La bonne nouvelle c’est que l’argent que verse le gouvernement au titre de cette allocation est réinvesti dans l’économie et a contribué à la croissance enregistrée en 2017.
Il faut aussi penser à faire de la planification à long terme — à jeter les bases pour le succès à long terme. Comme vous l’avez souligné, la croissance du secteur de l’infrastructure est d’une importance capitale. Au cours de l’année qui vient de s’écouler, nous avons fait d’importants investissements dans les infrastructures. Si vous examinez les investissements qui ont été présentés et les fonds supplémentaires que nous avons affectés aux infrastructures municipales, vous constaterez qu’il y a eu environ 15 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures au cours de l’année civile 2018-2019. Il s’agit d’investissements importants qui auront une incidence à long terme sur notre capacité de croissance.
Dans le budget de 2019, nous avons également réfléchi à la façon dont nous tirons parti des investissements dans les infrastructures et aux moyens de surmonter les obstacles à long terme auxquels nous nous heurterons. Nous avons pensé, par exemple, aux infrastructures Internet haute vitesse. Nous avons élaboré un plan qui nous permettra d’offrir des services Internet haute vitesse à tous les Canadiens d’ici 2030.
Nous avons réfléchi à la façon dont nous pouvons aider les Canadiens à continuer de réussir dans une économie en évolution rapide. Cela comprend des approches axées sur la formation à long terme afin que les gens puissent acquérir les compétences requises pour une économie en évolution.
Nous estimons que ces éléments constituent la pierre angulaire d’une économie en croissance : les infrastructures, les outils dont les gens ont besoin dans une économie numérique et la façon dont ils développent leurs compétences pour aujourd’hui et demain. Réunissez tous ces éléments et vous obtenez la capacité continue de réussir à long terme.
Nous avons par ailleurs la résilience nécessaire pour surmonter les obstacles qui pourraient se dresser sur notre chemin, justement grâce au faible ratio dette-PIB dont vous parlez. Personne, au sein du G7, n’a un ratio dette-PIB aussi peu élevé que le Canada. Chaque année, nous réduisons la dette proportionnellement à notre économie. C’est une forme d’investissement qui nous permet de nous préparer aux difficultés qui pourraient nous attendre, tandis que nous continuons d’investir dans les choses qui comptent le plus à nos yeux.