Aller au contenu

DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'Organisation des Nations unies

Le soixante-quinzième anniversaire

5 novembre 2020


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour souligner le 75e anniversaire de l’Organisation des Nations unies.

Chaque année, la Journée des Nations unies est célébrée le 24 octobre, à l’anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte des Nations unies, après sa ratification par une majorité d’assemblées législatives nationales signataires.

La Chambre des communes du Canada l’a ratifiée le 19 octobre 1945. Le 25 juin de la même année, la Charte des Nations unies a été adoptée à l’unanimité par les représentants de 50 États qui s’étaient réunis à la Conférence de San Francisco, deux mois plus tôt. Parmi ces États figurait le Canada, dont les diplomates ont grandement contribué à la rédaction de la charte.

Les Nations unies ont fait face à de nombreuses difficultés, que l’on pense aux guerres, aux génocides, aux réussites et aux échecs des opérations de maintien de la paix, aux conflits internes et aux appels à des changements majeurs.

À l’heure actuelle, par le truchement de l’Organisation mondiale de la santé, les Nations unies font face à une pandémie qui n’arrive qu’une fois par siècle, qui a causé plus d’un million de décès dans le monde et a grandement affaibli l’économie mondiale.

Ce n’est pas un très joyeux anniversaire, chers collègues.

L’Organisation des Nations unies a été fondée à la fin de la Deuxième Guerre mondiale afin de prévenir d’autres conflits dévastateurs et d’autres souffrances. Dans l’exercice de son mandat qui consiste à maintenir la paix et la sécurité mondiale, elle s’emploie non seulement à prévenir les conflits et à y mettre fin, mais elle travaille aussi de manière proactive à jeter les bases de la paix.

En 75 ans, les Nations unies et ses divers organismes et dirigeants ont reçu 12 fois le prix Nobel de la paix, y compris cette année, où le prix a été remis au Programme alimentaire mondial. Malgré tout, depuis le début, on se demande si l’Organisation des Nations unies est à la hauteur des nobles idéaux énoncés dans son document fondateur.

Le 16 octobre 1945, lorsque le secrétaire d’État par intérim aux Affaires extérieures Louis St-Laurent a présenté une motion à l’autre endroit pour faire adopter la Charte, il a dit : « Personne ne prétendra, il me semble, que le document est idéal [...] », parce qu’il « [...] faut concilier tellement d’intérêts nationaux ».

Malgré les compromis de la Charte et les défauts des Nations unies, notamment en ce qui concerne le Conseil de sécurité, le monde a besoin de cette organisation plus que jamais.

Comme l’a déclaré le deuxième secrétaire général Dag Hammarskjöld, qui a connu une fin prématurée alors qu’il servait l’Organisation des Nations unies, celle-ci « a été créée non pas pour mener l’homme au paradis, mais pour sauver l’humanité de l’enfer ».

Certes, cette année a été infernale pour des millions de personnes dans le monde, mais 2020 et d’autres années auraient été bien pires sans les Nations unies.

Chers collègues, l’Organisation des Nations unies n’est pas parfaite, mais c’est la meilleure organisation que nous ayons. Ses 193 membres, le Canada y compris, doivent continuer à l’appuyer et à lui donner les moyens d’agir.

Haut de page