PÉRIODE DES QUESTIONS — Les institutions démocratiques
La détérioration de la démocratie au Canada
21 février 2022
Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.
Monsieur le leader, le 10 février dernier, l’Economist Intelligence Unit a publié son étude annuelle sur l’indice de la démocratie dans les pays du monde. On y a appris que le Canada a chuté de sept rangs en deux ans, passant de la cinquième à la douzième place, juste devant l’Uruguay.
Or, selon Andrew Potter, professeur agrégé à l’École de politiques publiques Max Bell de l’Université McGill, l’une des explications de cette situation réside dans la gestion de la pandémie du gouvernement Trudeau :
Ce qui s’est produit au cours des deux dernières années, c’est que le premier ministre a essentiellement fermé le Parlement pendant une longue période et a tenu à limiter l’opposition autant qu’il le pouvait [...]
De plus, selon cette étude, les mesures qui ont été prises pour lutter contre la pandémie ont accéléré ce processus de perte de confiance des Canadiens envers leurs institutions. La pandémie a conduit à la normalisation des pouvoirs d’urgence et a habitué les citoyens à une énorme extension du pouvoir de l’État sur de vastes domaines de la vie publique et personnelle.
N’êtes-vous pas inquiet de la perte de la confiance des Canadiens dans nos institutions? Ne croyez-vous pas que l’application inutile de la Loi sur les mesures d’urgence va aggraver cette situation sociale déjà exacerbée et cette perte de confiance des Canadiens envers nos institutions?
Vous avez posé deux questions.
Pour ce qui est de la première question, tout le monde dans cette Chambre doit s’interroger sur l’état de l’opinion publique par rapport à nos institutions. Il est important que les Canadiens et les Canadiennes aient confiance dans le travail que nous faisons au Sénat et dans nos institutions démocratiques. Nous avons un rôle à jouer en tant que parlementaires pour faire en sorte que notre travail soit mieux connu afin de contribuer à accroître la confiance des Canadiens à l’égard de notre travail et de nos institutions.
Pour ce qui est de votre deuxième question, la réponse est non. Je suis fier de faire partie du Sénat et de représenter le gouvernement. Nous sommes prêts à commencer un débat historique et sans précédent dans le contexte d’une loi qui donne beaucoup de vivacité démocratique. Notre travail sera de faire en sorte que les pouvoirs du gouvernement, dans cette situation exceptionnelle, soient assujettis à la démocratie. J’en aurai beaucoup plus à dire demain, lorsque je prendrai la parole à ce sujet.
Monsieur le leader, je vous ai entendu dire que vous n’étiez pas inquiet. Le Canada, sur le plan de l’indice de la démocratie dans le monde, a reculé de sept rangs et vient tout juste devant l’Uruguay, alors que le premier ministre avait affirmé que le Canada était de retour. Cela ne vous inquiète-t-il pas que, pour ce qui est de l’indice de la démocratie dans le monde, le Canada soit passé du cinquième au douzième rang, juste devant l’Uruguay?
Avec tout le respect que je vous dois, cher collègue, ce n’est pas ce que j’ai dit. J’ai dit que tous les Canadiens doivent être préoccupés. Je suis préoccupé par l’état de la confiance des Canadiens dans nos institutions. Il est important que chacun d’entre nous fasse sa part pour contribuer à faire connaître notre travail et pour accroître la confiance que nous méritons.