
PÉRIODE DES QUESTIONS — L'environnement et le changement climatique
La taxe sur le carbone
17 juin 2024
Monsieur le leader, la semaine dernière, à la suite des pressions du Parti conservateur, le gouvernement a dévoilé les chiffres sur l’impact économique de la fameuse taxe sur le carbone. Cette taxe coûtera 5 milliards de dollars à l’économie québécoise et 30,5 milliards de dollars à l’économie du Canada. Ces données ont été fournies au directeur parlementaire du budget à la condition sine qua non qu’il ne les révèle pas. Sénateur Gold, pourquoi le gouvernement a-t-il insisté pour faire taire le directeur parlementaire du budget, un agent du Parlement? Aviez-vous peur de la vérité?
Je remercie l’honorable sénateur de sa question. Comme je l’ai expliqué, ce qui était fourni à l’agent du Parlement n’était pas une analyse complète, selon ma compréhension, mais seulement les chiffres qui traitaient d’un seul aspect de la situation autour du prix de la pollution. Comme le directeur parlementaire du budget l’a déclaré au National Post aujourd’hui, il ne lui était pas interdit de divulguer toute l’information. Cette information, qui était une partie d’une analyse, n’était pas une analyse complète, et c’est pour cette raison que cela n’a pas été divulgué.
Donc, vous confirmez non seulement que Steven Guilbeault a caché la vérité aux Québécois et aux Canadiens, mais la conséquence de tout cela, c’est qu’il a également menti sur le coût de la taxe sur le carbone, alors qu’il disait que le coût serait nul et sans impact économique. Est-ce que le ministre va démissionner, et quand?
Il ne va pas démissionner. Il n’a pas menti. Comme je l’ai dit avec respect, si vous ajoutez le coût de ne rien faire par rapport au climat, si on continue de dire « axe the tax », comme vous continuez de le répéter, si on n’ajoute pas non plus l’argent qui est retourné aux Canadiens, qui représente une dizaine de millions de dollars chaque année, à ce moment-là, on en arrive à un portrait qui est juste et approprié.
Monsieur le leader, à la page 26 de la plateforme électorale libérale de 2015, on peut lire : « Le gouvernement et l’information à sa disposition doivent être accessibles par défaut. Les données financées par les Canadiennes et les Canadiens leur appartiennent. »
Nous voilà neuf ans plus tard, et le ministre de l’Environnement s’est fait prendre à tenter d’empêcher le directeur parlementaire du budget de révéler la vérité au sujet de la taxe sur le carbone. De même, monsieur le leader, vous n’avez pas voulu vous engager à déposer une réponse lorsque je vous ai demandé la semaine dernière combien de fois le directeur parlementaire du budget et d’autres mandataires du Parlement se sont fait demander de garder le silence par le gouvernement Trudeau.
Monsieur le leader, y a-t-il d’autres rapports ou base de données au sujet de la taxe sur le carbone que le gouvernement cache aux Canadiens, dont l’argent a servi à payer ces informations?
Encore une fois, et avec tout le respect que je vous dois, il est clair que vous avez le droit de continuer à dire ce que vous voulez et de ne pas tenir compte de mes réponses. Toutefois, le fait est que les informations qui ont été fournies et qui sont régulièrement fournies par le gouvernement ou commandées pour le gouvernement font l’objet d’une analyse complète et responsable des coûts et des avantages.
Je vais citer les propos du directeur parlementaire du budget. Je crois qu’il s’agit d’une réponse qu’il a donnée au comité aujourd’hui. Il a dit :
Le gouvernement ne me muselle pas. Évidemment, je faisais allusion aux données qui m’avaient été remises, à moi et à mon bureau, que le gouvernement ou Environnement et Changement climatique Canada [...]
Nous pouvons choisir d’avoir un point de vue différent sur la question, mais, monsieur le leader, comment concilier la consigne du silence imposée par le ministre Guilbeault au directeur parlementaire du budget avec la promesse faite par le gouvernement Trudeau en 2015 d’un gouvernement ouvert par défaut? Si la transparence et la responsabilité ont un sens pour votre gouvernement, comment expliquer les efforts du ministre Guilbeault pour garder le rapport secret et sa tentative de discréditer le directeur parlementaire du budget?
Personne ne tente de discréditer le directeur parlementaire du budget. Le gouvernement a clairement indiqué dans son analyse et dans ses conclusions que la tarification de la pollution, lorsque tous les facteurs sont pris en compte — les remises accordées aux Canadiens, les investissements réalisés au Canada, et le risque de perdre des investissements en capital si nous ne mettons pas en place une politique crédible de lutte contre les changements climatiques —, est la politique la plus adaptée au marché et la plus appropriée pour le gouvernement actuel, pour n’importe quel gouvernement, et pour notre pays.