DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes
22 septembre 2022
J’aimerais remercier la sénatrice Moncion pour cet hommage à la grande dame qu’était Gisèle Lalonde.
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour souligner le Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes, qui aura lieu le 25 septembre prochain.
Ce jour-là, des drapeaux vert et blanc portant la fleur de lys et le trillium seront fièrement hissés, et les paroles de la chanson Mon beau drapeau seront chantées par les étudiants et étudiantes de la province. Je cite les paroles :
Ils ont fait souche dans ce pays blanc.
Ils ont su donner tellement d’enfants.
Qui, une fois devenus grands,
ont résisté aux conquérants.
La chanson raconte l’histoire de nouveaux arrivants, de colons qui espèrent laisser leur marque et faire grandir une communauté dans un pays où les anglophones sont majoritaires. Cette lutte — la bataille des Franco-Ontariens — se poursuit. Il faut que de nouveaux défenseurs se joignent à eux. On le voit partout : ceux qui adhèrent maintenant à la lutte ne ressemblent pas à ceux qui les ont précédés.
Allez à une réunion du Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’est de l’Ontario, ou de l’Association des communautés francophones de l’Ontario, de Stormont, Dundas et Glengarry, et vous verrez des visages qui ressemblent au mien. Vous entendrez des accents du monde entier. Vous verrez le présent et l’avenir de la francophonie dans cette province.
Mon espoir est que la francophonie en Ontario et au Canada s’épanouisse parce qu’elle est accueillante. Les locuteurs de langue seconde, qui sont si nombreux dans cet endroit, se sentiront en confiance pour s’exprimer en français. Les anglophones choisiront de s’engager dans la culture de la francophonie. Il y aura des échanges entre les communautés autochtones et les communautés francophones.
Ne vous méprenez pas : ne pas parler du colonialisme dans notre célébration de la survie de la francophonie est une omission que je ne peux tolérer. Le français est une langue coloniale. Nous ne ferons pas mieux tant que nous ne reconnaîtrons pas d’où nous venons. Ce pays était déjà riche en culture et en langue avant que nous — colonisateurs, settlers, colonizers— n’arrivions.
Aujourd’hui, les francophones viennent du monde entier, ils ont des identités et des coutumes qui sont uniques et précieuses, car elles tissent ensemble des cultures et des traditions communes. J’espère qu’en embrassant la reconnaissance de l’autre dans sa différence, le refrain de Mon beau drapeau pourra être interprété un peu différemment, qu’il ne s’appliquera pas seulement à ceux qui sont arrivés il y a des centaines d’années et à leurs descendants. J’espère qu’il reflète la couleur de peau dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui et que la fierté à laquelle cette chanson fait référence est partagée par tous, sans distinction de couleur de peau, d’accent ou d’origine.
Comme nous l’avons chanté à maintes reprises ici en Ontario :
Fidèles à leur passé lointain,
parlant la langue des Anciens.
Fiers d’être venus et d’être restés,
d’être encore là après tant d’années.
Merci.