
DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de Jeannine Germaine Deveau
22 mars 2024
Honorables sénateurs, plus tôt cette semaine, vous m’avez entendue rendre hommage au très honorable Brian Mulroney, un ancien de l’Université St. Francis Xavier. Aujourd’hui, j’aimerais rendre hommage à une autre figure de proue de St. Francis, Jeannine Deveau, ou « Auntie J », comme l’appelaient sa famille du comté d’Antigonish, Jeannine et Bill Gunn, ainsi que leurs filles, Lisa, Heather et Audrey. Mme Deveau était une intellectuelle accomplie, une investisseuse prospère et une philanthrope qui aimait faire bouger les choses. C’est à New Delhi que j’ai rencontré M. Gunn, à qui Mme Deveau confiait la réalisation de ses entreprises philanthropiques.
Jeannine Deveau a grandi à Arichat, sur l’île du Cap-Breton. Après avoir obtenu son diplôme de l’Université St. Francis Xavier, en 1944, elle a fait une maîtrise en nutrition à l’Université de Montréal, où elle a enseigné durant 30 ans.
Son neveu Bill Gunn la décrit comme une dame élégante, raffinée, dotée d’une faculté d’adaptation sans pareille et d’un grand sens de l’humour, et dévouée à sa famille. Elle était loin de mener une vie extravagante.
Pendant sa jeunesse à Arichat, Jeannine Deveau jouait avec les petits Autochtones et Afro-Néo-Écossais du coin. Elle ne comprenait pas pourquoi ils n’allaient pas à la même école qu’elle et ni pourquoi ils n’avaient pas les mêmes chances qu’elle.
Plus tard, elle a été émue et attristée par les révélations de la Commission de vérité et réconciliation sur la dure réalité des pensionnaires de l’orphelinat pour enfants de couleur de Dartmouth. Elle était consciente des vastes problèmes de société et des iniquités dont étaient victimes les personnes d’origine africaine et les Autochtones du Canada.
La défunte Jeannine Deveau, originaire d’Arichat, a fait don d’un total de 22,5 millions de dollars à l’Université St. Francis Xavier. Elle était toute une investisseuse. Elle a notamment créé le fonds d’action de dotation Jeannine Deveau, destiné à favoriser l’accès aux études postsecondaires des Néo-Écossais autochtones et noirs. À ce jour, 800 bourses d’études assorties de services d’accompagnement ont été accordées.
Ses dons bénéficient par ailleurs au centre Deveau pour la gouvernance autochtone et la justice sociale, au centre pour la réussite scolaire des étudiants noirs, au centre pour étudiants autochtones Kiknu, au programme des aînés autochtones en résidence, au cercle d’abondance de l’Institut international Coady, au X-Project, à la Chaire sur l’équité en enseignement des mathématiques John Jerome Paul, aux étudiants en soins infirmiers mi’kmaqs et noirs de Nouvelle-Écosse, aux bourses du Centre McKenna pour le leadership en matière de justice raciale et j’en passe.
Quand on lui demandait ce qui motivait ses actions philanthropiques, elle répondait : « C’est la bonne chose à faire. » Les inégalités scolaires n’avaient rien de juste, et puisqu’elle pouvait les aplanir, elle le faisait.
Chers collègues, inspirons-nous de cette visionnaire, saluons sa générosité et sa sagesse, et suivons son exemple. Wela’lioq, Jeannine Deveau. Merci, Jeannine.