DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'innovation dans le domaine des pêches
2 février 2023
Honorables sénateurs, vous serez peut-être surpris d’apprendre que, même si je vis en Nouvelle‑Écosse, je n’ai pas vraiment le pied marin. En effet, lorsque je suis sur un bateau et que l’eau s’agite, je ne suis d’aucune aide. Je suis plutôt une source d’amusement parce que je passe la plupart de mon temps à nourrir involontairement les poissons.
C’est l’une des raisons pour lesquelles j’admire les femmes et les hommes courageux et vaillants qui vont travailler sur les mers froides et dangereuses pour aller livrer, chaque année, quelque 2,4 milliards de dollars en fruits de mer de notre province dans plus de 60 pays.
Je suis également reconnaissant de l’ingéniosité qui rend leur travail moins dangereux et plus durable. Marc d’Entremont de Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, est l’un de ces innovateurs ingénieux. Il vient d’une famille comptant plusieurs générations de pêcheurs. Alors qu’il était encore dans la vingtaine, il était copropriétaire de trois chalutiers de 65 pieds et pratiquait la pêche au poisson de fond le long du havre de Pubnico, en respectant les quotas en vigueur. Ce type de pêche utilise un engin de chalutage traditionnel, à savoir un grand filet en forme d’entonnoir qui drague le fond de l’océan. Cette pratique prend beaucoup de temps et de carburant, et le filet contient non seulement les espèces ciblées, mais aussi de nombreuses prises accessoires qu’il faut jeter par‑dessus bord. Elle peut aussi souvent entraîner la perte d’engins de pêche et endommager l’écosystème.
Lorsqu’il était dans la trentaine, M. d’Entremont a quitté l’entreprise familiale pour se consacrer à la refonte complète des méthodes utilisées pour le chalutage. Sa nouvelle entreprise, Katchi, a mis au point un système de chalutage volant qui utilise des sondeurs et l’intelligence artificielle afin que les filets de pêche ne touchent pas le fond marin. Katchi s’efforce également de rassembler les espèces ciblées tout en éloignant les espèces indésirables. En collaboration avec des partenaires, l’entreprise a conçu un navire de service sans équipage pour repérer les poissons dans les eaux environnantes et fournir l’emplacement précis des espèces ciblées. Leurs méthodes novatrices réduisent la consommation de carburant, les dommages causés à l’écosystème et le risque de perte d’engins de pêche dans l’océan.
Katchi promet des captures beaucoup plus rentables aux pêcheurs et une pêche beaucoup plus durable. Pour reprendre les mots de M. d’Entremont, il n’y a que des avantages et aucun inconvénient, et les experts mondiaux en conviennent. Katchi a remporté le prix Cisco Global Problem Solver Challenge et a déjà dirigé un projet de 3,3 millions de dollars de la Supergrappe des océans du Canada.
Plus que jamais, nous sommes mis au défi d’obtenir simultanément de meilleurs résultats économiques, environnementaux et écologiques. Certains pensent qu’il s’agit de priorités concurrentes. Ce n’est pas mon cas — si nous sommes prêts à changer notre façon de faire les choses, c’est-à-dire abandonner nos idées préconçues, modifier nos pratiques et, parfois, adapter nos règles et règlements. Pour obtenir ces meilleurs résultats, nous devons faire preuve d’une grande innovation afin de pouvoir continuer à créer les conditions nécessaires à la prospérité et à l’épanouissement des générations futures.
Merci, chers collègues.