DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — DeNova
10 juin 2025
Honorables sénateurs, la plupart d’entre vous savent à quel point j’apprécie la fermentation. C’est plus vrai que jamais aujourd’hui.
Chers collègues, la production alimentaire au Canada évoque des images de champs de canola ou de blé à perte de vue, mais pas de microbes nourris au méthanol dans des cuves de fermentation. Ne vous inquiétez pas. Les microbes qui se nourrissent de méthanol ne seront pas au menu de sitôt, mais ils nous mettent sur la voie de protéines durables.
Basée en Nouvelle-Écosse, l’entreprise DeNova utilise un procédé de fermentation naturelle qui transforme le méthanol produit à partir du méthane ou du gaz naturel en un ingrédient protéiné de grande valeur destiné à l’alimentation animale. Sa solution purement canadienne est économe en ressources, respectueuse de l’environnement et, franchement, brillante.
Nous avons désespérément besoin de cette solution novatrice, car elle répond à de nombreuses priorités nationales. Les sources traditionnelles d’aliments pour animaux, comme la farine de poisson et le tourteau de soya, ont un coût environnemental énorme.
La culture du soya alimente la déforestation, la surpêche peut détruire irréversiblement les écosystèmes océaniques et la production de nourriture pour poissons est à l’origine d’une bonne partie de l’empreinte carbone de l’aquaculture.
De son côté, DeNova s’emploie à créer un formidable nouveau procédé industriel modulable, qui peut transformer le gaz naturel du Canada en un produit adaptable ne libérant aucun gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Pourtant, DeNova et les innovateurs du même acabit croulent sous les obstacles réglementaires qui les empêchent d’appliquer leurs solutions.
Les entreprises qui s’emploient à trouver des solutions de rechange dans la production des aliments pour les êtres humains et pour les animaux ont besoin d’un processus d’approbation clair, rapide et prévisible. L’incertitude engendrée par la réglementation étouffe l’innovation et fait fuir les investisseurs. Si nous voulons que le Canada soit un chef de file mondial dans le domaine des nouveaux systèmes de production alimentaire, la réglementation canadienne doit suivre le rythme des innovations.
Vient ensuite la question de la production à grande échelle. Les innovations les plus prometteuses au pays passent rapidement l’étape du projet pilote, à petite échelle, mais la mise sur pied d’une infrastructure de fermentation de capacité industrielle est complexe et nécessite de gros capitaux. Les méthodes innovatrices de financement, qui combinent le financement public, les investissements du secteur privé et les partenariats stratégiques, peuvent atténuer les risques associés aux premières phases d’un projet, et c’est ainsi que nous pouvons mettre la croissance verte au cœur de l’économie.
En terminant, rien de tout cela ne peut fonctionner si les gouvernements ne sont pas de la partie. Les provinces et les territoires ont leurs propres ambitions, et plusieurs consacrent d’importantes sommes à la décarbonation et à la diversification de l’économie. Le moment est venu d’harmoniser les priorités du fédéral avec celles des provinces et d’accélérer les projets et les investissements qui peuvent permettre d’atteindre simultanément ces objectifs.
Le Canada possède les ingrédients nécessaires : des ressources naturelles en abondance, un secteur des technologies propres en pleine croissance et des entrepreneurs incroyablement novateurs comme ceux de DeNova. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est la volonté politique de faire les rapprochements qui s’imposent.
Chers collègues, nous devons relever d’énormes défis qui se recoupent. Les solutions élaborées en vase clos et les vieilles façons de penser ne nous sauveront pas. Des entreprises comme DeNova sont à l’origine du genre d’innovations transversales dont nous avons besoin. Elles touchent à la fois le climat, la sécurité alimentaire, les technologies propres et la croissance économique. Ouvrons la voie vers le succès à l’échelle mondiale.
Merci, chers collègues.