Projet de loi concernant les Guides du Canada
Projet de loi d'intérêt privé--Troisième lecture
17 novembre 2020
Propose que le projet de loi S-1001, Loi concernant les Guides du Canada, soit lu pour la troisième fois.
— Honorables sénateurs, comme je l’ai répété à maintes reprises, nous sommes saisis de ce projet de loi depuis longtemps, et j’ai évoqué toutes les raisons pour lesquelles nous en débattons encore. Ce projet de loi vise à témoigner de l’approche adoptée par Guides du Canada, un organisme de bienfaisance moderne qui demande d’apporter aux lois le concernant des changements touchant son administration.
Je ne passerai pas ces changements en revue comme je l’ai fait de nombreuses fois déjà. Pour l’instant, je tiens simplement à remercier la sénatrice Duncan de son soutien, la sénatrice Frum de sa collaboration à titre de porte-parole pour le projet de loi et le sénateur Dalphond des changements qu’il a proposés.
J’aimerais surtout remercier tous les sénateurs. C’est grâce à vous que nous avons réussi à passer à l’étape de la troisième lecture en aussi peu de temps. Je sais pourquoi vous le faites, et ce n’est pas juste pour me soutenir, quoique je vous suis reconnaissante de votre appui. Vous le faites parce que vous pensez aux filles et que vous souscrivez au mouvement des Guides du Canada selon lequel un monde géré par des femmes est un monde meilleur ainsi qu’à son objectif d’augmenter la capacité de chaque fille. Je vous demande de vous prononcer en faveur du projet de loi aujourd’hui. Merci beaucoup.
Honorables sénateurs, je donne aujourd’hui mon appui au projet de loi S-1001, Loi concernant les Guides du Canada. Comme il s’agit d’une mesure somme toute assez simple, je ne m’éterniserai pas inutilement, mais je tiens tout de même à dire à quel point le programme des Guides du Canada a toujours été un programme extraordinaire et le demeurera.
Je me rappelle qu’à mes débuts au Sénat — j’étais alors assise dans le fond de la salle située dans l’édifice du Centre —, la sénatrice Jaffer avait parrainé un projet de loi semblable. Pour tout vous dire, j’avais alors été choquée que le Sénat puisse être saisi d’un projet de loi sur les Guides. Je ne savais pas qu’il fallait une loi spéciale et je ne comprenais pas pourquoi cette question ne relevait pas de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif. J’étais très curieuse et j’ai écouté attentivement la sénatrice Jaffer, qui s’est exprimée avec sa verve habituelle.
Pendant que je l’écoutais, mes souvenirs des éclaireuses, des étincelles et des jeannettes me sont revenus en mémoire. Je sais que les Guides du Canada ont influencé le parcours de nombreuses sénatrices et j’oserais même dire que c’est grâce à elles que certaines de mes collègues sont ici aujourd’hui.
Toute petite, à l’école, je regardais avec envie les jeannettes et les guides qui portaient leur bel uniforme à l’occasion de la journée mondiale de la pensée, en hommage à lady Baden-Powell. Ma famille n’avait pas les moyens de m’acheter un uniforme neuf, donc ma mère m’a dit : « Si tu peux trouver un uniforme usagé, tu pourras devenir une jeannette. » Eh bien, j’en ai trouvé un et je lui ai demandé d’honorer sa promesse. J’étais ravie de devenir une jeannette et une guide.
La dynamique familiale était pénible, mais chaque semaine, pendant quelques heures, je savais que je pouvais être avec d’autres filles, me faire des amies, acquérir de nouvelles compétences et obtenir ces fameux badges que je cousais sur mon uniforme avec tant de joie et de fierté. Je n’oublierai jamais — ceux qui vivent à Toronto y seront sensibles — quand je prenais le train et le métro toute seule, à l’âge de 10 ans, pour passer quelques heures au siège social des guides et à la boutique de la rue Merton, au coin de la rue Yonge, au centre-ville de Toronto. J’avais économisé assez pour m’acheter un sifflet et un porte-monnaie tout neufs des guides. Je croyais avoir remporté le gros lot.
Comme pour bien d’autres, l’expérience des Guides m’a placée sur la voie du leadership. Le travail d’équipe, l’écoute, la planification, les compromis, la prise de risques, les allocutions en public, l’établissement d’objectifs : tout cela faisait partie de cette voie. Le fait que le mouvement des Guides célèbre aujourd’hui l’égalité et l’inclusion à l’échelle mondiale le rend extrêmement pertinent en 2020.
Aujourd’hui, j’aimerais raconter l’incidence de la COVID-19 sur Guides du Canada. Comme vous le savez, les biscuits des Guides vendus nous rappellent annuellement les 110 ans d’histoire de cet organisme. Les ventes de biscuits sont l’occasion de générer des fonds pour financer les activités et les programmes qui permettent aux jeunes filles de découvrir qui elles sont et qui elles souhaitent devenir. Soit dit en passant, j’ai toujours préféré les biscuits à la vanille.
En mars dernier, des boîtes et des boîtes de biscuits des Guides ont été livrées dans des garages de maison partout au Canada. Je me souviens avoir vu, le 18 mars, une amie dont le garage était rempli jusqu’au plafond de boîtes de biscuits. Le confinement en raison de la pandémie était commencé, et le risque de perdre des millions de dollars de biscuits était bien réel.
Heureusement, sous le leadership de Doug Jasper et de Charlotte Truter, l’entreprise de déménagement et d’entreposage AMJ Campbell, une entreprise canadienne établie en 1934, a transformé ses activités commerciales et a fait preuve d’une immense générosité. AMJ est passée prendre toutes ces boîtes de biscuits et les a livrées à des épiceries pour qu’elles puissent y être vendues pendant les mois du printemps et de l’été.
Hier, j’ai vu une boîte au Loblaws qui se trouve à quelques rues d’ici. Elles sont encore là, mesdames et messieurs.
Ce geste a été déterminant pour les Guides du Canada. Cette intervention leur a permis de répondre aux besoins en matière de programmes des filles et de leur famille d’un océan à l’autre. Jill Zelmanovits, directrice générale des Guides du Canada, et Robyn McDonald, présidente du conseil d’administration, ont déclaré que la gentillesse d’AMJ Campbell a permis à l’organisme d’offrir des activités en ligne tout en respectant les règles de distanciation sociale.
Les étincelles, les jeannettes et les guides ont repris leur programme en septembre. Comme Mmes Zelmanovits et McDonald l’ont dit, partout au pays, il y a des étincelles de 5 ans qui font leur première recette, des jeannettes de 10 ans qui campent une fois de plus sous les étoiles et des kamsoks de 15 ans qui continuent à imaginer des améliorations pour leur collectivité.
Nous savons que pour garantir un bel avenir au Canada et aux collectivités, il faut que les filles continuent à grandir avec assurance, à caresser de grands rêves et à aspirer à un monde meilleur. Je remercie AMJ Campbell d’avoir gardé ces rêves vivants.
Aujourd’hui, honorables sénateurs, faisons notre part et répondons à la demande des Guides du Canada en adoptant rapidement le projet de loi afin que leurs rôles et leurs procédures en tant qu’organisme moderne se reflètent fidèlement dans leur charte constitutive. Merci. Meegwetch.
Les sénateurs sont-ils prêts à se prononcer?
Vous plaît-il, honorables sénateurs, d’adopter la motion?
Des voix : D’accord.
(La motion est adoptée et le projet de loi lu pour la troisième fois, est adopté.)