DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de l'honorable David Osborn Braley, O.C.
19 novembre 2020
Honorables sénateurs, je prends la parole pour me joindre à ceux qui ont rendu hommage à l’honorable David Braley et qui l’ont remercié. Le sénateur Braley a reçu, à juste titre, de nombreux éloges pour son legs au Sénat et à la Ligue canadienne de football.
Dans mon cas, deux souvenirs personnels me viennent à l’esprit lorsque je pense à lui. Le premier souvenir remonte à 2003, lorsqu’il a été président honoraire du Championnat mondial de cyclisme sur route tenu à Hamilton dans le cadre duquel j’avais fait du bénévolat. On ne saurait exagérer l’importance de cet événement pour la région. Ce genre d’événements a habituellement lieu en Italie ou en France, pas à Hamilton, la ville de l’acier.
Un jour, quelqu’un me demande de parcourir le circuit avec M. Bradley pour lui montrer de quoi avait l’air le parcours routier. J’ai répondu : « Bien sûr, allons-nous y aller en voiture ou en motocyclette? » Après quelques discussions et quelques appels téléphoniques — il n’y avait pas de téléphones intelligents —, on m’a informé que nous ferions le parcours à vélo, comme les athlètes. Cela m’inquiétait un peu, mais j’ai accepté, puis nous nous sommes lancés sans nous presser.
Vers le 12e kilomètre, après quelques virages en épingle, nous nous sommes arrêtés et il m’a demandé en chuchotant, comme s’il ne voulait pas qu’on l’entende : « Arrive-t-il que des athlètes meurent sur de tels parcours? »
Je lui ai répondu que non, car les athlètes possèdent un équipement du plus haut niveau et sont extrêmement bien entraînés. Après un moment de réflexion, nous avons tous deux décidé qu’il vaudrait peut-être mieux continuer de parcourir le circuit en voiture, et nous avons poursuivi notre agréable après-midi dans la relative sécurité d’une voiture.
L’autre expérience que j’ai vécue, quelques années plus tard, a été la candidature de l’Ontario pour les Jeux panaméricains de 2015. Le travail de préparation pour cette candidature a commencé en 2007, et bien que le sénateur Braley ait fini par être un fervent défenseur de cette candidature, il était, au début, un peu sceptique.
Un jour, environ un mois avant la présentation de la candidature au Mexique, lui et moi faisions partie d’un groupe qui visitait des sites potentiels pour les jeux. Il s’agit d’une étape importante, où on rencontre des architectes, des représentants de la collectivité et des gens du coin. Alors que nous descendions d’un autobus, le sénateur Braley s’est tourné vers moi et m’a dit : « Pourquoi? » Ce à quoi j’ai répondu : « Je vous demande pardon? Pourquoi quoi? » Il m’a regardé et m’a dit : « Je comprendrais s’il s’agissait de football et de la croissance des franchises, mais pourquoi les Jeux panaméricains? Qu’est-ce que cet événement peut apporter à la ville, aux gens et à ce pays? »
Je lui ai alors demandé : « Me donnez-vous cinq minutes pour répondre? » Il m’a alors répondu à sa façon bien à lui : « Oui, mais seulement cinq minutes. » J’ai pris une grande respiration et j’ai répondu. J’ai essayé de couvrir toutes les facettes de ce que cet événement pouvait signifier pour la région, l’économie, nos athlètes et notre pays. Après mon laïus, il a gardé le silence pendant ce qui a semblé un long moment, et il a simplement dit : « Je suis convaincu. Merci. » Nous avons remporté cette candidature, en grande partie grâce à ses efforts herculéens, comme c’était son habitude. En 2010, M. Braley a démissionné du comité organisateur des Jeux panaméricains pour entrer au Sénat.
Je me sens vraiment honorée d’avoir croisé son chemin avant de faire partie de cette auguste assemblée. En y repensant, je me trouve chanceuse d’avoir rencontré le sénateur Braley, un homme solide à la forte personnalité, qui n’hésitait pas à remettre en question l’ordre établi. Son soutien à l’égard de ma collectivité a été si important que c’était difficile à définir à l’époque. Il laisse un héritage qu’il ne faut pas oublier. Merci.