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PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère du Patrimoine canadien

CBC/Radio-Canada

6 décembre 2023


Madame la ministre, au début de la pandémie de COVID, les Prince-Édouardiens ont vécu une grande déception : CBC Toronto a décidé d’annuler les bulletins de nouvelles locales. Or, à l’Île-du-Prince-Édouard, il n’y a qu’un seul réseau de télévision en anglais, et c’est CBC. Nous avons été déçus et surpris parce que CBC, selon une condition rattachée à sa licence, a promis de maintenir au moins sept heures de programmation locale par semaine. Selon une autre condition, CBC ne pouvait pas modifier cette modalité sans obtenir l’approbation du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ou CRTC, à la suite d’un processus de consultation publique. Rien de tout cela n’a été fait. Les Prince-Édouardiens demandent à qui ils peuvent s’adresser. Nous étions au début d’une pandémie, et notre province compte de nombreux aînés, sans parler des services de connexion à Internet en milieu rural qui font partie des pires du pays. L’information diffusée par le réseau de nouvelles locales de CBC était essentielle. Que pouvez-vous faire, madame la ministre, pour empêcher que ce genre de choses se reproduise à la prochaine crise et ordonnerez-vous à CBC de poursuivre ses activités de radiodiffusion locales?

L’honorable Pascale St-Onge, c.p., députée, ministre du Patrimoine canadien [ - ]

Je vous remercie de la question. C’est important d’avoir un diffuseur public qui est fort et viable économiquement. On sait que CBC/Radio-Canada fait face à des pressions économiques actuellement qui l’amènent à prendre des décisions malheureuses.

Évidemment, l’une des choses essentielles à son mandat, c’est la présence locale et régionale. Justement, son mandat est de servir les communautés, en particulier dans des cas d’urgence ou dans des situations comme la pandémie.

Le CRTC est l’organisme indépendant qui octroie les obligations aux diffuseurs publics et qui lui dictent les heures de programmation, comme vous l’avez mentionné. C’est donc le bon endroit pour présenter des récriminations et demander au CRTC de les examiner.

Plus largement, cela fait aussi partie de mon mandat de réexaminer le mandat et la mission de CBC/Radio-Canada et de voir quelle est la meilleure façon pour le gouvernement canadien de soutenir la viabilité d’un diffuseur public indépendant partout au pays.

Madame la ministre, de nombreux Prince‑Édouardiens croient que CBC/Radio-Canada a pris une décision idiote en supprimant le seul télédiffuseur local de la province au début de la pandémie. Elle nous a abandonnés au moment où nous avions le plus besoin d’information. Ce n’est pas ce que voulaient les employés de cette organisation à l’Île-du-Prince-Édouard. Ils avaient effectivement affirmé qu’ils pouvaient continuer à offrir des services de télédiffusion.

Nous avons découvert que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ou CRTC, octroie une licence assortie de conditions. Il n’insiste pas pour que ces conditions soient respectées, et il n’a pas d’autre choix que d’accorder la licence à CBC/Radio-Canada. Vous êtes notre dernier espoir pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise en cas de crise. Durant la pandémie, des gens auraient pu mourir à cause du manque d’information. Nous avions des stations de radio et des journaux locaux, mais CBC/Radio-Canada est le seul télédiffuseur de la province.

Madame la ministre, pouvez-vous éviter qu’une telle situation se reproduise?

Mme St-Onge [ - ]

Vous avez tout à fait raison. Les éléments que vous mentionnez doivent faire partie du rôle fondamental de notre diffuseur public.

Je comprends que les pressions financières subies depuis plusieurs années à cause de la baisse de revenus autonomes ont amené CBC/Radio-Canada à prendre des décisions difficiles. C’est pourquoi nous en sommes à un moment où nous devons nous pencher sur l’avenir de notre diffuseur public et garantir ce service essentiel à toute la population.

Le Canada a un vaste territoire très difficile à couvrir. Cela fait partie du mandat. Nous devons absolument envisager l’avenir pour notre diffuseur public.

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