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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées

16 décembre 2020


Honorables sénateurs, je souligne, avec respect et gratitude, que je vis sur le territoire traditionnel de la Première Nation des Kwanlin Dün et du Conseil des Ta’an Kwäch’än. C’est depuis ce territoire que je m’adresse à vous aujourd’hui.

Chers collègues, le 10 décembre dernier, j’ai eu l’honneur d’assister à une cérémonie de signature au Centre culturel des Kwanlin Dün. C’est à cet endroit que l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a lancé ses audiences. Pour ceux qui ne le savent pas, le centre culturel est situé sur les rives du fleuve Yukon et compte un endroit réservé au feu sacré. La cérémonie de signature a débuté par une prière devant le feu sacré et un moment de recueillement pour se souvenir des femmes et des filles qui sont portées disparues et de celles qui nous ont quittés.

Le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a été publié le 3 juin de l’année dernière. Il compte 231 recommandations. En signant l’engagement lors de la cérémonie dont j’ai parlé, le gouvernement du Yukon est devenu le premier parmi ceux des provinces et des territoires à avoir élaboré une stratégie pour donner suite aux recommandations. Comme les sénateurs le savent, je n’appose pas ma signature à la légère. La cérémonie de signature représentait la déclaration de mon engagement envers la stratégie du Yukon. Voici le libellé de l’engagement :

Ensemble, et à titre individuel, nous nous engageons à contribuer à des mesures pour faire avancer la mise en œuvre des recommandations formulées dans le document « Changer la donne pour défendre la dignité et la justice : la Stratégie du Yukon sur les FFADA2S+ » et à des initiatives qui concourront à la concrétisation de la vision définie dans la stratégie [...]

Je m’engage à rendre compte de la mise en œuvre de cette stratégie aux familles, aux survivants, aux autres partenaires, aux contributeurs et aux habitants du Yukon.

La déclaration a été lue à haute voix et signée par moi, le député fédéral, les ministres Bennett et Monsef du gouvernement canadien, le premier ministre et les ministres du Yukon, les représentants de tous les partis à l’Assemblée législative du Yukon, le grand chef du Conseil des Premières Nations du Yukon, les chefs des 14 Premières Nations du Yukon, toutes les municipalités et la GRC, la seule force de police au Yukon.

La cérémonie a été incroyablement émouvante et positive. Chers collègues, je suis reconnaissante d’y avoir été invitée. Je trouve par ailleurs extrêmement encourageant le travail qui a été réalisé pour mettre sur pied cette stratégie, car le mot clé, tout au long du processus, a été « partenariat ».

Le cœur de la stratégie, qui représente une vision autant qu’un plan pratique, inclut « 31 mesures prioritaires correspondant aux quatre axes et suit une approche axée sur le Yukon de sorte que tous les habitants du Yukon se considèrent comme faisant partie de la solution. »

J’aimerais partager avec vous les commentaires de Doris Bill, la chef de la Première Nation Kwalin Dün. Elle déclare notamment :

Tous les défenseurs de notre cause, les membres des familles et les survivants qui se sont battus avec une telle énergie pendant si longtemps devraient voir dans cette journée une étape importante pour le rétablissement de la dignité et de la justice pour les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones.

Elle poursuit en ces termes :

Le gouvernement ne devrait pas prendre la tête de toutes les actions. Nous allons élaborer un plan avec nos partenaires, et il y a beaucoup de travail à faire. Le poids serait lourd pour une seule personne; mais, si nous portons chacun un peu du fardeau, la charge sera plus légère à porter.

Chers collègues, traditionnellement, c’est le moment où nous pensons à des jours plus légers et plus lumineux, comme nous le faisons en lançant cette stratégie et en nous engageant dans cette voie. Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de vous la présenter aujourd’hui. Je vous transmettrai le document par courrier plus tard. Je vous remercie. Mahsi’cho. Gùnáłchîsh

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