DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de Paul Birckel
31 mars 2022
Honorables sénateurs, je suis reconnaissante envers le Créateur pour cette journée. C’est avec humilité que je prends la parole à partir des terres ancestrales des Algonquins anishinabes. Je suis honorée de pouvoir servir la population du Canada.
Kluane Adamek, la cheffe régionale du Yukon, m’a raconté que lors des discussions stratégiques avec son équipe et les chefs du Yukon, ils ont inventé le slogan « A Yukon that Leads » — un Yukon qui montre la voie — pour décrire notre région ainsi que le leadership et les progrès des Premières Nations.
Un de nos leaders nous a quittés. Paul Birckel est né sur les rives du lac Kluane, sur les terres ancestrales des Premières Nations de Kluane, de Champagne et d’Aishihik. Son père, Paul Eugene Birckel, était originaire de Rombach-le-Franc, dans la région de l’Alsace, en France. Son grand-père maternel, Hutshi Allen, faisait partie de la nation de la région de la haute Tanana, près de Tetlin et de Tanacross, en Alaska.
Honorables sénateurs, Elijah Smith et une délégation de chefs du Yukon, qui ont rédigé le document intitulé Together Today for our Children Tomorrow — ensemble aujourd’hui pour l’avenir de nos enfants —, avaient recueilli les propos de Paul Birckel à titre de premier directeur général du Conseil des Premières Nations du Yukon après la fusion de trois organisations : le Conseil des Indiens du Yukon, l’Association des Indiens non inscrits du Yukon et de la Fraternité des Autochtones du Yukon. Le document en question a été accepté par le gouvernement du Canada en 1973 et il a jeté les assises de l’Accord-cadre définitif du Yukon, signé en 1993.
Paul a quitté le Conseil des Premières Nations du Yukon pour devenir chef des Premières Nations de Champagne et d’Aishihik. Il a été élu à cinq reprises et, grâce à son travail, sa nation a été l’une des premières à conclure un accord sur les revendications territoriales en vertu de l’accord-cadre définitif. En 1996, il a négocié une entente pour la cogestion du parc Tatshenshini-Alsek, qui s’étend sur plus de 6 000 milles carrés et chevauche la frontière entre le Yukon et la Colombie-Britannique.
En plus de contribuer à la création du Centre des langues autochtones du Yukon et à la négociation d’une entente sur la protection de l’enfance entre sa Première Nation et le gouvernement du Yukon, Paul était un homme d’affaires avisé, qui a aiguillé sa Première Nation vers des achats et des développements importants. La Chambre de commerce du Yukon lui a d’ailleurs décerné le titre d’homme d’affaires de l’année en 1995.
Les Yukonnais et les Canadiens peuvent remercier la famille et les amis de Paul, car ils nous ont permis de profiter, nous aussi, de son temps, de son énergie et du dévouement qu’il mettait à bâtir un avenir meilleur. L’amour, la tolérance, la patience et la collaboration étaient au cœur de son chemin personnel vers la réconciliation. D’après sa famille, l’héritage le plus durable de Paul prend la forme de quelques principes très simples : donnez davantage que vous ne prenez, traitez les gens et les animaux avec bonté, et sachez que votre capacité d’aimer est illimitée.
Le 8 juillet 2021, Paul Birckel nous a quittés pour le monde des esprits. Son épouse Kathy Birckel, avec qui il avait été marié pendant 61 ans, l’a suivi peu après.
Honorables sénateurs, Paul Birckel, ce Yukonnais précurseur qui a contribué à un « Yukon qui montre la voie », nous a conduits, nous, le Yukon et la société canadienne, vers un monde meilleur.
Pour citer le programme du service commémoratif : « gunalchéesh ». Merci. Mahsi’cho.