PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère de la Sécurité publique
La législation sur les armes à feu
31 mai 2023
Merci d’être ici aujourd’hui, monsieur le ministre. En janvier, vous vous êtes rendu au Yukon pour rencontrer les Rangers canadiens, l’association des pêcheurs et des chasseurs de gibier du Yukon, les propriétaires d’armes à feu, le gouvernement autochtone et celui du Yukon. Vous vous êtes d’ailleurs rendu sur le terrain, où vous avez déclaré aux médias yukonnais que vous aviez vu que les armes à feu sont utilisées de manière sécuritaire et responsable, avant de conclure en disant que vous avez appris beaucoup de choses.
Monsieur le ministre, pourriez-vous me dire, à moi qui représente le Yukon, en quoi le projet de loi C-21 reflète ce que vous appris pendant ce voyage et ce que les Yukonnais vous ont dit?
Je crois qu’il s’agit d’une des expériences les plus instructives et les plus enrichissantes qu’il m’a été donné de vivre à titre de ministre de la Sécurité publique, mais aussi en tant qu’habitant d’une grande ville comme Toronto. Une fois au Yukon, j’ai pu parcourir la piste terrestre qui relie Dawson à Whitehorse en compagnie de propriétaires d’armes à feu, pour qui il ne s’agit pas que d’un simple passe-temps, mais d’une partie intégrante de leur identité.
J’ai constaté de mes propres yeux que ces gens exercent ce passe‑temps de manière tout à fait sécuritaire, que ce soit pour chasser et piéger ou, dans le cas des Autochtones, pour se protéger contre les bêtes sauvages. Je leur ai assuré que le projet de loi C-21 ne s’en prend aucunement aux propriétaires d’armes à feu qui respectent la loi, contrairement à ce qu’affirme souvent le Parti conservateur, mais qu’il vise plutôt à débarrasser le pays des armes de type AR-15, qui ont servi — et qui pourraient encore servir — dans plusieurs tueries.
Comme vous le savez sans doute, la Commission des pertes massives de la Nouvelle-Écosse a demandé au gouvernement fédéral de resserrer les règles qui interdisent les armes à feu de type AR-15. C’est ce que nous avons fait, avec l’appui de trois des quatre grands partis reconnus à la Chambre des communes et en respectant le mode de vie des gens du Nord. C’est d’ailleurs la méthode que nous continuerons d’appliquer dans l’avenir.
Monsieur le ministre, je reviens sur le projet de loi C-21. Croyez-vous qu’il va empêcher les crimes commis par les gangs de rue à Vancouver, Toronto, ou Montréal, alors que le projet de loi va tout simplement nuire aux honnêtes citoyens qui prennent le temps d’enregistrer leurs armes à feu?
Oui, sénateur, je suis certain que lorsque le projet de loi entrera en vigueur, il sauvera des vies. Un gel national des armes de poing va prévenir d’autres tragédies causées par les fusillades. Les armes de poing sont le type d’arme à feu utilisé dans la grande majorité des homicides. Cela a été démonté dans les statistiques. Un gel national des armes de poing réduira la violence causée par les armes de poing.
De plus, il faut renforcer les ressources de l’Agence des services frontaliers du Canada à la frontière. Le gouvernement y travaille. Finalement, il faut également traiter le problème à partir de ses causes au moyen d’un plan de prévention, en partenariat avec les organismes locaux qui comprennent mieux que nous, dans cette enceinte, et mieux que n’importe quel parlementaire. Ce sont eux qui comprennent les risques sur le terrain. Grâce à cette initiative, nous pourrons prévenir des incidents de violence à l’avenir.