DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages
L'honorable Jacques Demers
19 juin 2019
Honorables sénateurs, je suis heureux de prononcer quelques mots en hommage à notre collègue, l’honorable Jacques Demers, qui prendra sa retraite du Sénat au mois d’août.
Pendant près de 10 ans, le sénateur Demers a été un membre apprécié du Sénat du Canada et a toujours été tenu en haute estime par ceux qui le connaissent et qui ont travaillé avec lui. Au nom de tous ses amis du groupe conservateur et au nom de tous les sénateurs, j’offre nos souhaits les plus sincères au sénateur Demers et à sa famille.
Alors que le pays célèbre la gloire qui accompagne le championnat de la NBA, on se rend compte une fois de plus à quel point il est difficile de décrocher le titre de champion dans un sport professionnel.
Comme nous le savons, Jacques Demers a connu la victoire avec les Canadiens de Montréal lorsqu’il les a menés à la Coupe Stanley en 1993. On l’a également honoré personnellement en lui décernant, en 1987 et 1988, le trophée Jack Adams, qui est remis au meilleur entraîneur de la Ligue nationale de hockey, ce qui a fait de lui le seul entraîneur à avoir reçu ce trophée deux années consécutives.
Honorables sénateurs, les paroles ne pourront jamais exprimer adéquatement ce que Jacques Demers représente pour Montréal et pour la province de Québec. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il fait l’objet d’une grande vénération. Les gens ont tout simplement l’impression de le connaître, soit parce qu’ils l’ont vu pendant des années derrière le banc des joueurs, soit parce qu’ils l’ont accueilli dans leur salon, alors qu’il était analyste de hockey au réseau RDS.
À la suite de sa nomination au Sénat du Canada, en août 2009, le sénateur Demers est devenu un membre précieux de notre « équipe » sénatoriale; on se souvient que, à l’origine, il était un membre des « Bleus » de l’équipe conservatrice. Le sénateur Demers a déjà dit qu’il travaillerait avec autant d’énergie au Sénat que derrière le banc des joueurs, et c’est ce qu’il a fait. Il était un membre assidu de nombreux comités sénatoriaux, notamment du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Sa curiosité naturelle et son ouverture d’esprit l’ont bien servi dans son travail de sénateur, et il a représenté avec fierté la province de Québec.
Notre collègue a connu beaucoup d’épreuves dans sa vie. Il a parlé ouvertement avec les Canadiens des mauvais traitements qu’ont subis sa famille et lui aux mains de son père. Il nous a parlé de son cheminement vers l’alphabétisation, un secret qu’il n’avait dévoilé qu’à son épouse, Debbie. Jacques Demers s’est servi des moments difficiles de sa vie pour aider les autres, en versant une partie du produit de la vente de son autobiographie, parue en 2005, à des refuges pour femmes et enfants battus et à des programmes d’alphabétisation.
Cette action témoigne du genre d’homme qu’est Jacques Demers : toujours prêt à aider les autres, à les encourager et à les amener à se surpasser, comme savent si bien le faire tous les grands entraîneurs.
Honorables sénateurs, je conclurai mes propos avec quelques mots que j’adresse directement à notre collègue.
Sénateur Demers, je sais que vous nous regardez aujourd’hui. J’espère que vous ressentez tout le respect et l’affection que nous avons et que nous aurons toujours pour vous. Votre chemin est rempli d’obstacles, mais j’espère que cela vous réconforte de savoir que nous marchons à vos côtés. Je vous souhaite une longue retraite, remplie de bons moments, où vous serez entouré des personnes que vous chérissez. Chacun de vos collègues au Sénat vous souhaite, ainsi qu’à votre famille, tout ce qu’il y a de mieux pour l’avenir. Nous sommes tous derrière vous, coach.
Que Dieu vous bénisse, Jacques.
Honorables sénateurs et sénatrices, au nom des libéraux indépendants au Sénat, je me joins à mes collègues pour rendre hommage à notre cher ami et collègue, le sénateur Jacques Demers.
Nous connaissons tous ses réalisations dans le monde du hockey, notamment lorsqu’il a remporté la Coupe Stanley, en 1993, avec les Canadiens de Montréal. Il a été un entraîneur sans pareil pendant près de 15 ans ce qui lui a valu le trophée Jack Adams, décerné au meilleur entraîneur de la Ligue nationale de hockey, à deux reprises.
Toutefois, Jacques Demers a aussi été entraîneur de hockey dans ma province, le Nouveau-Brunswick. Il a été entraîneur-chef de l’Express de Fredericton, une équipe de la Ligue américaine de hockey qui a été affiliée aux Nordiques de Québec pendant ses deux premières saisons, de 1981 à 1983. Au cours de sa deuxième année à la barre de l’équipe, il a mené l’Express à la première place dans sa division. Cet exploit lui a valu le trophée Louis A.R. Pieri Memorial, décerné à l’entraîneur de l’année de la Ligue américaine de hockey.
Nos chemins se sont croisés pour la première fois lorsque Jacques s’est impliqué dans le milieu du hockey à Saint John, au Nouveau-Brunswick. À l’origine, l’Express était censé jouer ses matchs à Saint John, mais un problème survenu à l’aréna Lord Beaverbrook a empêché l’équipe d’y établir son domicile. Comme il avait déjà déménagé à Saint John et qu’il n’était pas du genre à rester oisif, le sénateur Demers a passé ses deux premiers mois dans cette ville à diriger une équipe de hockey de niveau midget AAA. Un des anciens joueurs s’est souvenu de l’impact qu’avait eu coach Demers sur cette équipe. Jacques a pris le programme en main, nous a fait porter chemise et cravate et nous a donné une toute nouvelle dimension. Lorsqu’il a pris les rênes de l’équipe, nous avons commencé à gagner. Grâce à lui, nous avons vu que les choses allaient s’améliorer.
À l’époque, il habitait à Quispamsis, au Nouveau-Brunswick, une ville voisine de Hampton, où j’habite. J’ai été très heureux de sa nomination au Sénat. Nous sommes alors devenus des voisins, de plus près cette fois-ci, au huitième étage de l’édifice Victoria.
Il a assumé ses nouvelles fonctions au Sénat avec la même compétence et le même professionnalisme qui lui ont si bien réussi au hockey. Je me souviens du discours touchant qu’il a prononcé devant nous lorsqu’il nous a parlé pour la première fois du fait qu’il était analphabète. Il est devenu un grand défenseur de l’alphabétisation et son histoire a inspiré d’autres personnes à améliorer leurs capacités de lecture et d’écriture.
Sénateur Demers, cher ami, votre sagesse et votre dynamisme nous manquent, mais votre héritage demeurera toujours, ici au Sénat. Les sénateurs du groupe libéral et moi vous offrons, ainsi qu’à votre épouse, Deborah, et à tous les membres de votre famille, nos meilleurs vœux.
Je tiens à adresser un mot spécial à Line Tessier, son adjointe, pour la remercier de son appui depuis plusieurs années. Merci.
Jacques Demers et moi étions également voisins de bureau au huitième étage de l’édifice Victoria. C’est un beau et grand privilège pour moi de pouvoir lui rendre hommage aujourd’hui.
Certes, son ascension et sa carrière dans la Ligue nationale de hockey ont été des plus remarquables, mais Jacques Demers est aussi un sénateur doté de grandes qualités humaines. Plusieurs qualificatifs nous viennent à l’esprit quand on pense à lui : un homme bon, enthousiaste, fougueux parfois, un homme d’équipe et, très certainement, un homme courageux. Il l’a démontré très souvent tout au long de sa vie, comme il le fait encore maintenant.
Issu d’un milieu pauvre et défavorisé, analphabète pendant une bonne partie de sa vie, il a décidé d’apprendre avec détermination à lire et à comprendre, au-delà des lettres. C’est ainsi que, après avoir été un symbole et un modèle pour tous les amateurs de hockey, il a soutenu la cause de l’alphabétisation. La grande audace qu’il a démontrée en s’ouvrant sur son histoire personnelle a permis à plusieurs Québécoises et Québécois qui se trouvent dans la même situation que lui de comprendre qu’ils ne sont pas seuls et qu’il vaut la peine d’apprendre. Je suis convaincue que sa participation à cette lutte a permis de changer des vies.
Ensuite, il est devenu sénateur, avec tout ce que cela comporte en matière d’alphabétisme. Quel tour du chapeau, sénateur Demers!
Son courage m’aura marquée une fois de plus lors de la fusillade du 22 octobre 2014. Ce matin-là, il y avait une rencontre du groupe conservateur. Or, lorsque nous avons entendu les rafales de coups de feu, ne sachant pas du tout ce qui se passait dans l’enceinte du Parlement, nous étions tous très effrayés. J’ai eu le réflexe de vouloir me cacher sous les chaises, mais ce n’était pas la bonne façon de se protéger. Tout le monde se précipitait vers les portes, mais elles étaient verrouillées.
C’est alors que le sénateur Demers m’a pris le bras et m’a rassurée en me disant que tout allait bien se passer. Il avait un calme exemplaire et une grande maîtrise de lui-même. Il m’avait alors dit ceci, et je m’en souviendrai toute ma vie : « Ne vous inquiétez pas, madame Bellemare, je vais vous protéger », avec le sourire qu’on lui connaît.
Si je partage cette anecdote avec vous, c’est parce qu’elle exprime qui est le sénateur Demers à mes yeux : un homme brave et courageux. Jacques Demers a fait preuve de courage lorsqu’il a décidé de devenir un sénateur non affilié en janvier 2016. Le printemps suivant, les sénateurs Demers, McCoy, Wallace, Ringuette, Rivard et moi avons fondé le Groupe des sénateurs indépendants. Nous avions tous pour objectif de promouvoir un Sénat indépendant, non partisan et efficace, un Sénat qui assurerait le droit à l’égalité de tous les sénateurs, peu importe le groupe auquel ils appartiennent, et un Sénat dont les Canadiens seraient fiers. Je le remercie d’avoir cru au grand projet de la modernisation du Sénat.
Les entraîneurs de hockey doivent faire preuve de courage et de leadership. Coach Demers, c’est « mission accomplie ». Maintenant, sénateur Demers, est venu le temps d’accrocher vos patins. Je vous souhaite une bonne retraite, vous l’avez bien méritée.
Honorables sénateurs, je n’avais pas l’intention de prendre la parole, mais comment faire autrement lorsqu’on rend hommage à un grand Montréalais, Québécois et Canadien?
Comme on le sait, le sénateur Demers était un peu étranger à la politique à son arrivée ici, mais il a toujours compris qu’il s’agissait fondamentalement de représenter sa région et les gens. Et s’il y a quelqu’un qui aime les gens, c’est le sénateur Jacques Demers. D’entrée de jeu, il a tiré profit de ses excellentes qualités de leader et a rapidement appris comment communiquer et collaborer en politique.
J’aimerais raconter des souvenirs de Jacques. Ultimement, nous nous souviendrons tous de lui comme d’un personnage public qui ne refusait rien à personne. Vous vouliez un autographe? Il acceptait. Vous vouliez une paire de billets et un chandail pour une noble cause? Il acceptait. J’ai eu l’honneur de coanimer avec lui quelques activités de collecte de fonds pour l’autisme, une très bonne cause. Lorsqu’il s’agissait des enfants, Jacques Demers avait le cœur gros comme le pays. Il disant toujours oui et se montrait toujours à la hauteur de la situation. Même très fatigué, il signait l’autographe qu’on lui demandait, avec un sourire. Voilà Jacques Demers.
Je me souviens d’il y a quelques années quand mon fils cadet participait à un championnat régional de catégorie peewee double AA. J’avais alors humblement demandé au sénateur Demers: « Auriez-vous la gentillesse d’assister au match et, à la fin, peut-être pourriez-vous descendre sur la glace pour remettre le trophée à l’équipe gagnante? » Il avait répondu « Certainement. À quelle heure est le match? » Je lui avais répondu « Il commence à 14 heures, mais il se terminera vers 16 heures. Pourquoi ne venez-vous pas vers 15 h 50? »
Jacques est arrivé à 13 h 30. Il est allé dans les vestiaires pour rencontrer les deux équipes et les encourager. Il est resté à sa place pendant deux heures et il m’en a appris un peu sur les échecs avant en formation deux-un-deux et ses différentes variantes. C’était des renseignements utiles pour une personne comme moi qui possède une certaine expérience politique mais qui n’a été qu’entraîneur dans une ligue de hockey mineur. Ce fut un moment agréable que j’ai vécu aux côtés de Jacques Demers. Il est resté jusqu’à la fin du match, est allé sur la glace, a serré la main de chacun des enfants et leur a remis leur médaille. Voilà qui est typique de Jacques Demers. Cette anecdote en dit long sur ce grand parlementaire et grand Canadien.
Il s’est familiarisé très rapidement avec le monde de la politique. Nous avons tous entendu parler des défis personnels qu’il a dû relever, notamment sur le plan de l’alphabétisation. Quoi qu’il en soit, je dois dire que peu de parlementaires sont aussi bilingues et instruits que Jacques Demers. Il s’exprime clairement, il parle du fond du cœur, il a l’esprit vif et son expérience de vie lui a permis de devenir un remarquable sénateur.
J’ai eu le privilège d’être assis à côté de lui. Il m’a beaucoup appris au sujet de la vie et du hockey. Nous lui souhaitons bonne chance. Il a eu des ennuis de santé et nous ne bénéficierons plus de sa présence, mais il n’a certainement pas dit son dernier mot. Nous connaissons tous son caractère combatif. Je suis certain qu’il continuera à se battre et à faire un apport remarquable à la société. Je rends hommage à Jacques Demers. Merci, Jacques, de tout ce que vous avez fait. Que Dieu vous bénisse!
Honorables sénateurs, le sénateur Demers prendra bientôt sa retraite du Sénat. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de travailler avec lui dans cette arène, mais je l’ai tout de même côtoyé dans l’univers du hockey où j’ai évolué pendant une dizaine d’années. Je pense que Jacques Demers est respecté de tous, autant ici qu’à l’extérieur, car c’est un grand humaniste. Je suis heureux d’avoir l’occasion de le remercier de sa contribution.
Arrivé au Sénat en 2009 à la suite d’un parcours atypique, il choisit de consacrer son mandat à la défense des plus démunis et à la lutte contre l’analphabétisme. Impliqué auprès de nombreux organismes de charité qui œuvrent dans ce milieu depuis la publication de son autobiographie en 2005, où il révèle son grand secret, il a su inspirer de nombreuses personnes par sa persévérance, sa force de caractère et son altruisme.
Au Sénat, comme dans la vie de tous les jours, le sénateur Demers a su rester lui-même et agir selon ses principes, dans le respect de ses valeurs qui sont à la base de son leadership contagieux.
On se souviendra notamment de son vote courageux en faveur du projet de loi du sénateur Lapointe contre les machines de vidéopoker, que l’on retrouve particulièrement dans les quartiers défavorisés.
Être un bon joueur d’équipe était primordial pour lui, mais il aura su établir ses limites et rester fidèle à ses convictions.
Les Canadiens se souviendront surtout du fait que, avant de fouler le tapis rouge du Sénat, il a marché sur le tapis rouge du Canadien, mais jamais sur son logo, un sacrilège. Celui que le Québec appelle affectueusement le « coach » demeure le dernier entraîneur à avoir mené le Canadien à la Coupe Stanley, il y a déjà 26 ans.
Sénateur Demers, nous vous remercions de votre service public. Vous êtes un excellent ambassadeur de la Chambre haute, des causes que vous avez appuyées et du Canada en entier. Nous avons tous en mémoire ce jour d’avril 2016 où votre vie a basculé et vous a amené à revoir vos priorités. Sachez que votre persévérance continue et continuera d’inspirer les Canadiens. Nous vous souhaitons la meilleure des chances pour la suite des choses, et nous saluons au passage les gens qui vous entourent et qui vous aiment. Merci.
Honorables sénateurs, je revois encore Jacques Demers, assis en face de moi avec le sourire aux lèvres, comme toujours. Je porte aujourd’hui l’épinglette des Canadiens que le coach m’a donnée au début de sa carrière au Sénat. Il m’a dit que je pouvais l’appeler coach. Il a dit que nous pouvions tous l’appeler ainsi. C’était formidable.
Cet homme intronisé au Temple de la renommée de l’Association mondiale de hockey a été un excellent entraîneur de la LNH, notamment comme entraîneur-chef des Nordiques de Québec, des Blues de St. Louis, des Red Wings de Detroit et du Lightning de Tampa Bay. Il a aussi remporté la coupe Stanley, en 1992-1993, avec les Canadiens de Montréal; c’est la dernière fois qu’une équipe canadienne a gagné ce trophée.
Je suis revenu de Chine avec mes fils pendant cette série. À la maison, j’ai fait croire à mes fils, alors âgés de 5 et 8 ans, que j’avais aussi joué pour les Canadiens de Montréal. Je n’aurais jamais imaginé que je deviendrais sénateur, et encore moins que je siégerais aux côtés de deux grands du hockey, Jacques Demers et Frank Mahovlich, le Big M.
Vous voyez, chers collègues, les rêves peuvent vraiment se réaliser. C’était une époque fantastique. Vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’il y avait une sonnerie, à ce moment-là. Eh oui, il y avait des sonneries, à l’époque. Quand la saison de hockey ou les séries éliminatoires de la coupe Stanley battaient leur plein, nous profitions des sonneries pour parler de hockey tandis que nous étions assis au Sénat ou ailleurs. Nous discutions des échanges, des tirs de pénalité, des décisions d’un arbitre ou des séries.
Comme je suis mordu de sport, nous avons vite trouvé des points communs grâce au hockey et à d’autres sujets. Nous avons discuté des Jeux Olympiques spéciaux et du fait que le sport a un pouvoir transformateur, qu’il accroît la confiance en soi et transforme des vies, et qu’il nous donne la chance de faire partie d’une équipe et d’avoir des modèles positifs. Le coach était lui-même un modèle à suivre, un mentor. Il pouvait apporter une contribution positive à la vie d’une autre personne, et il le savait très bien. Je sais que, grâce à son leadership et à son engagement dans le monde du hockey, Jacques Demers a apporté quelque chose de particulier à de nombreux joueurs.
Quelque chose de très important s’est produit ici. Vous vous rappelez peut-être la sénatrice Joyce Fairbairn et sa défense efficace de l’alphabétisation. M. Demers et elle ont immédiatement tissé des liens. Elle lui a offert son aide. Le fait qu’il ne puisse pas lire n’a pas empêché Jacques Demers de convaincre le Canada et le monde qu’il est possible de réaliser ses rêves ici et ailleurs. M. Demers avait cette stature. La sénatrice Fairbairn a été une alliée au Sénat sur le chemin vers cette victoire.
Honorables sénateurs, lorsque je pense au coach, son grand sourire me vient à l’esprit. Je pense à un homme qui traite tout le monde avec respect et dignité. Pour lui, tout le monde mérite d’être considéré comme un gagnant.
J’aime cette épinglette des Canadiens de Montréal. Je la place tout près de mon épinglette du Sénat, parfois même un peu au‑dessus de celle-ci. L’équipe remportera peut-être de nouveau la coupe un jour. L’épinglette me rappelle les convictions du coach Demers. Je veux le remercier de sa sagesse.
Je n’ai absolument aucune idée d’où vient cet accessoire; je sais que ce n’est pas permis. Jacques Demers a siégé en portant un uniforme bleu, mais j’ai toujours pensé que le rouge lui allait mieux.
Merci, honorables sénateurs.
Honorables sénateurs, c’est à mon tour de prendre quelques minutes pour rendre hommage à notre collègue et ami, Jacques. Nous avons tous des anecdotes particulières à raconter — j’en ai évidemment moi aussi. En 2010-2011, mon bureau était à l’édifice Victoria et, puisque j’ai été nommé le même jour que Jacques, les pièces étant attribuées par ancienneté, nous sommes devenus voisins de bureau.
Nous recevions des visiteurs de temps à autre. Un jour, j’accueillais trois visiteurs de ma région, des hommes d’affaires qui étaient venus à Ottawa pour assister à une partie de hockey des Sénateurs d’Ottawa. Durant cette rencontre, mon adjoint a eu la bonne idée de vérifier si Jacques était disposé à venir saluer mes visiteurs. Comme vous pouvez le deviner, tout naturellement et avec entrain, il a accepté et s’est pointé à mon bureau. En le voyant, mes trois invités se sont transformés en gamins devant l’arbre de Noël le plus majestueux; ils avaient des étoiles dans les yeux.
Voilà l’effet que Jacques Demers avait lorsqu’on le rencontrait. Cet homme d’une telle gentillesse et d’une grande humilité est en même temps un personnage plus grand que nature; il est une légende bien vivante au Québec et dans le reste du Canada.
Je me sens privilégié d’avoir été nommé au Sénat la même journée que lui, d’avoir siégé à ses côtés et d’avoir travaillé en étroite collaboration avec lui. Alors que j’étais leader du gouvernement au Sénat, je pouvais toujours compter sur lui à titre de joueur d’équipe fidèle et infatigable. Il était aussi bon joueur d’équipe qu’il était un leader inspirant. Il était honnête et franc et, avec lui, nous avions toujours l’heure juste.
Au sein du caucus conservateur, à plusieurs reprises, il s’est levé en revêtant son habit de coach pour nous brasser un peu lorsque nous « patinions sur la bottine », pour nous encourager lorsque nous nous faisions plaquer dans la bande ou pour nous féliciter lorsque nous avions marqué des buts.
Jacques est un homme attentionné, passionné, authentique et profondément humain; bref, un exemple pour nous tous.
Lorsque j’ai eu 50 ans, mes amis m’ont organisé une fête surprise et ils avaient pris la peine d’inviter Jacques, sachant tout l’attachement que j’avais pour lui. De sa propre initiative, Jacques a fait faire un chandail du Canadien avec mon nom brodé au dos et le numéro 50. Comme mes visiteurs dont je vous ai parlé plus tôt, j’étais devenu le petit gamin devant l’arbre de Noël. C’est un cadeau que je conserverai toute ma vie.
Chers collègues, la maladie a fauché notre ami il y a trois ans et nous a privés de sa précieuse compagnie depuis. Malgré tout, Jacques garde le moral et est courageux. Il aura l’âge de la retraite cet été. Nous tenons à le remercier de sa contribution et de cette saison de 10 années au Sénat, qui se termine avec les séries. Salut, coach! Merci infiniment.
Honorables sénateurs, nous avons entendu de nombreux éloges pleinement mérités à l’endroit de notre collègue qui part à la retraite, alors je serai bref dans mon hommage à l’honorable Jacques Demers. Dans le dictionnaire, au mot « honorable », on trouve la définition « qui mérite d’être honoré », et c’est une description qui va parfaitement à notre collègue, le coach, qui prend sa retraite.
Jacques Demers était déjà un sénateur indépendant avant que cette expression commence à être utilisée au Sénat. Il a collaboré avec des sénateurs de toutes les allégeances. Il a été mon voisin de banquette, mon coach et mon ami, particulièrement lors de la sombre époque où on entachait la réputation d’innocents sénateurs pour des raisons purement politiques. Je crois que c’est ce qui l’avait poussé, ainsi que plusieurs autres, à mettre de côté la politique partisane et à siéger en tant qu’indépendant. Grâce aux services rendus au pays par le sénateur, à sa générosité et à sa vision, le Sénat est un meilleur endroit et le Canada est un meilleur pays.
Je suis heureux de joindre ma voix à celle de tous les sénateurs pour souhaiter à mon coach Jacques et à sa famille une longue et heureuse retraite dans la santé.
Honorables sénateurs, c’est avec plaisir qu’à mon tour je rends hommage à un de nos amis, le sénateur Jacques Demers, ou coach, comme la plupart d’entre nous, dont moi, l’appellent.
Une première impression reste toujours avec nous. Je peux dire que j’ai été impressionné dès que j’ai fait la connaissance du coach. Il parlait avec sincérité, il était énergique et, dans un monde de libre arbitre, il avait choisi d’être gentil, humble et authentique.
Tout le monde a une histoire à raconter à propos du coach. Pour ma part, j’en ai plusieurs. Je vais vous en raconter une seule. Je n’avais jamais assisté à une partie de hockey de la LNH de ma vie, et tout le monde parlait de hockey. Un jour, j’ai dit au coach : « Pourriez-vous m’obtenir deux billets? Pas gratuitement, je vais les payer. Je veux simplement avoir une bonne place quand j’irai voir la partie à Montréal. »
Quelques jours plus tard, il avait une paire de billets que j’ai pu lui acheter. J’ai invité ma fille à la partie à Montréal. Je dois avouer que ce fut une expérience électrisante. Je n’avais jamais rien vu qui s’en rapprochait. C’était une partie entre Toronto et Montréal. L’avant-match m’a semblé plus amusant que la partie elle-même, mais c’était absolument incroyable. Je n’avais jamais assisté à un événement de ce genre.
À notre retour, ma fille a envoyé une carte de remerciement au coach pour le remercier de lui avoir permis de vivre cette expérience. Plusieurs mois plus tard, il m’a remis une enveloppe pour ma fille. Il m’a dit : « Voici une enveloppe pour Heather. Ne l’ouvrez pas. C’est un cadeau pour elle. » À la maison, j’ai découvert que l’enveloppe contenait deux billets pour assister à une autre partie à Montréal. C’était un cadeau du coach. Nous y sommes retournés. L’expérience a été tout aussi électrisante.
Il y a environ quatre ans, il a téléphoné à la maison et a laissé un message pour Heather, notre fille. Elle refuse de l’effacer. Il est toujours sur notre boîte vocale. Ce n’est qu’un exemple de l’effet qu’il a sur les gens, jeunes ou vieux, qui ont la chance de croiser son chemin.
Je tiens aussi à remercier Jacques Demers pour son amitié. Toujours la main tendue, il avait un conseil pour chacun de nous. Je me rappelle, quand nous traversions des périodes plus difficiles, il réussissait à rassembler tout le monde autour de la table lors des réunions du caucus grâce à ses talents d’entraîneur. Il nous rappelait les grandes leçons de la vie et l’importance de la collaboration. Je considère comme un immense privilège d’avoir pu le connaître et d’avoir pu travailler avec lui.
Un de mes amis, qui avait annoncé sa venue à Ottawa, m’avait demandé s’il pouvait rencontrer le coach et prendre une photo avec lui. Il est arrivé à la porte principale de l’édifice du Centre avec un chandail des Canadiens de Montréal. Le coach était toujours disponible pour une photo ou un autographe, même à quelques minutes d’avis. Le sénateur Demers est l’une des personnes les plus affables et les plus aimables qu’il m’a été donné de côtoyer depuis que je suis ici, à Ottawa.
Comme dans toute bonne organisation, certaines personnes ne font pas trop de vagues quand elles partent, mais je peux vous assurer du plus profond de mon cœur que le sénateur Jacques Demers me manque depuis la première journée où il a dû s’absenter. Une chose est sûre, cet homme marque les esprits. Ami fidèle, il est aussi un grand Montréalais, un grand Québécois, mais d’abord et avant tout un grand Canadien.