PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique
Le contrôle des armes à feu
30 novembre 2021
Ma question s’adresse au leader du gouvernement.
Les municipalités et, particulièrement, les grands centres urbains font face à une résurgence d’actes violents commis avec des armes de poing. Depuis deux ans, Montréal a été le théâtre de fusillades qui ont fauché la vie de plusieurs jeunes. Je pense par exemple à Meriem Boundaoui, 15 ans, qui a été tuée par balle en février dernier à Saint-Léonard, à Duckerns Pierre-Clermont, 22 ans, assassiné devant chez lui, à Villeray et, tout récemment, à Thomas Trudel, 16 ans, abattu gratuitement dans le quartier de Saint-Michel.
Le premier ministre du Québec et la mairesse de Montréal implorent le gouvernement fédéral d’en faire davantage pour lutter contre le trafic d’armes. Récemment, le comité exécutif de l’Union des municipalités du Québec demandait un meilleur contrôle des frontières et des modifications législatives pour interdire les armes de poing. Comme le mentionnait la mairesse de Montréal, et je cite :
Les villes prennent leurs responsabilités et continuent de faire tout en leur pouvoir pour prévenir la violence, lutter contre le crime organisé et maintenir le caractère sécuritaire de nos collectivités. Elles ne peuvent tout faire seules. Le gouvernement du Canada doit prendre ses responsabilités.
Contrairement à ce qui est proposé dans le discours du Trône, le gouvernement fédéral doit interdire les armes de poing d’un océan à l’autre, sans délai. De plus, il a le devoir moral de travailler en collaboration avec les provinces et les municipalités pour mieux contrôler les armes.
Comment ce gouvernement va-t-il enfin prendre ses responsabilités et travailler avec les provinces et les municipalités pour mieux contrôler les armes à feu?
Je remercie l’honorable sénateur de sa question.
Pour commencer, je voudrais exprimer mes condoléances et celles des sénateurs et du gouvernement du Canada à la famille et aux proches de Thomas Trudel, qui a perdu la vie récemment. Le gouvernement du Canada fait beaucoup de choses pour faire en sorte que le trafic des armes à feu diminue en général, y compris en créant un groupe de travail transfrontalier sur la contrebande et le trafic d’armes à feu, un fonds pour offrir un soutien financier aux provinces et aux territoires, et en donnant de l’argent non seulement au Québec, mais aussi en versant 250 millions de dollars aux municipalités pour répondre aux besoins des communautés.
Pour ce qui est de votre question, plus précisément, comme il l’a annoncé, le gouvernement du Canada est prêt à travailler non seulement avec les provinces, mais aussi avec les municipalités qui désirent bannir les armes de poing sur leur territoire, et il continuera à offrir un soutien financier aux provinces, aux municipalités et aux territoires qui veulent aller de l’avant.
Pourquoi le gouvernement, sur le territoire canadien, n’abolit-il pas tout simplement les armes de poing?
C’est une bonne question. Comme tous les membres ici présents le savent très bien, l’enjeu divise non seulement les provinces, mais au sein d’une même province, il y a des points de vue divergents entre les centres urbains et ruraux. Le gouvernement est conscient de cet enjeu et il tiendra des consultations. Dans une fédération, il est important que les provinces et les municipalités trouvent le bon chemin. Comme l’a dit la gouverneure générale dans le discours du Trône, nous attendons un projet de loi qui traitera de cet enjeu. Quand il sera déposé, nous pourrons continuer cette conversation importante.