DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les assises annuelles de l'Union des municipalités du Québec
17 mai 2022
Honorables sénateurs et sénatrices, je voudrais prendre un moment pour revenir sur la 100e édition des Assises de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), qui a eu lieu la semaine dernière dans la ville de Québec.
C’était la première occasion pour la nouvelle cohorte d’élus de se rencontrer. Plus de 1 500 délégués étaient présents. Il était rafraîchissant de constater le très grand nombre de femmes et de jeunes à la table des grandes villes du Québec.
Le thème mis de l’avant par l’UMQ reflète aussi le fait que les nouveaux élus sont particulièrement conscients du rôle essentiel des municipalités pour faire face à l’urgence climatique. L’optimisation du territoire, la lutte à l’étalement urbain et la nécessaire densification des milieux de vie étaient au cœur des échanges.
Pour réduire significativement nos émissions de gaz à effet de serre, il est nécessaire de cibler les émissions produites par le secteur des transports. Électrifier les transports, c’est bien; concevoir des milieux de vie qui minimisent les transports, c’est mieux. Les villes sont prêtes à faire leur part. Il suffit de leur offrir les leviers juridiques et le financement pour y parvenir.
Lors de ce grand forum, l’UMQ a aussi dévoilé les résultats d’une étude inédite sur les répercussions des changements climatiques sur les finances municipales. Selon l’économiste spécialisé en changements climatiques Charles Antoine Gosselin, le choc des événements climatiques se traduit par une augmentation moyenne de 30 % des dépenses en matière de sécurité, le quatrième poste budgétaire en importance des villes.
Selon l’étude, 75 % de la population québécoise vivra bientôt dans une municipalité susceptible d’être exposée à une zone de risque, comme les inondations ou les mouvements de sols. Les gouvernements doivent donner les moyens aux administrations municipales de faire face à la menace que représentent les changements climatiques, tant pour l’avenir de notre planète que pour nos finances publiques.
Dans l’immédiat, les yeux seront tournés vers le gouvernement du Québec et sa nouvelle politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire qui, espérons-le, pourrait offrir de nouveaux pouvoirs aux municipalités pour lutter contre les changements climatiques. À moyen terme, il faudra toutefois impérativement penser à un nouveau partage des sources de revenus entre Ottawa, les provinces et territoires, et les villes si nous voulons mener une lutte efficace aux changements climatiques.
On ne peut pas demander aux municipalités d’être sur la ligne de front de la lutte aux changements climatiques et leur octroyer, comme seule ressource, la taxe foncière, qui ne parvient pas à couvrir les services de base offerts par les municipalités.
Encore cette année, l’Union des municipalités du Québec a su démontrer sa pertinence en mettant de l’avant les préoccupations des Québécoises et Québécois. Le monde municipal est mobilisé comme jamais et résolu à mener cette bataille importante contre les changements climatiques.
Merci.