PÉRIODE DES QUESTIONS — La santé
Le vaccin contre la COVID-19
3 décembre 2020
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au sénateur Gold.
À la suite des déclarations que le premier ministre a faites, de nombreux Canadiens déplorent que notre pays n’ait aucune grande société pharmaceutique qui pourrait développer un vaccin contre la COVID-19.
John Carrington, qui a pris sa retraite après avoir travaillé 20 ans à l’Université de Windsor, a affirmé que l’ancien gouvernement Harper :
[...] a réduit radicalement le financement des conseils de recherche, qui ont à leur tour accordé des subventions moins nombreuses et moins généreuses pour soutenir les étudiants et les boursiers de troisième cycle qui ont la tête remplie de connaissances et qui sont animés par le désir de faire des découvertes.
Certains ont abandonné une carrière en recherche. D’autres sont allés ailleurs. Puis, les entreprises se sont installées là où il y avait des fonds pour les laboratoires et où les résultats de recherches étaient publiés.
Voilà pourquoi aucun vaccin n’est développé au Canada, quelques années après l’imposition de la « cure » d’austérité.
Je suis désolé de devoir vous interrompre, sénatrice Galvez. Il semble y avoir des problèmes avec l’interprétation. Les langues semblent être inversées.
On me dit que la situation est réglée. Veuillez continuer.
Monsieur le sénateur Gold, comment le gouvernement peut-il assurer aux Canadiens qu’il leur fera traverser la crise économique sans recourir à de telles mesures d’austérité, qui auront des conséquences désastreuses pour la santé publique? Comment peut-il leur assurer un accès durable à tous les éléments matériels qui sont essentiels pour bâtir une société résiliente, notamment des vaccins?
Merci de votre question. Le gouvernement, me dit-on, a consacré plus de 1 million de dollars à la recherche afin que les scientifiques canadiens puissent poursuivre leurs travaux visant à trouver des thérapies, des traitements et un vaccin éventuel contre la COVID-19. Nous avons augmenté les sommes destinées à doter le pays d’une capacité accrue de fabrication et nous collaborerons avec les partenaires étrangers les plus prometteurs.
En ce moment, malheureusement, le Canada n’est pas en mesure de produire des vaccins sur son territoire comme il l’a déjà été. Nous devons nous doter de nouveau de cette capacité. Cependant, je dois ajouter que plus de 300 projets de recherche universitaire sur la COVID-19 ont bénéficié de 180 millions de dollars de financement qui leur ont été remis par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada. Parmi les projets, certains sont sur des vaccins et d’autres visent à limiter les conséquences sanitaires de la vaccination sur les Canadiens.
Le gouvernement fait constamment preuve de sa volonté de favoriser la science et le rôle crucial qu’elle joue dans la vie des Canadiens. En effet, depuis 2016, plus de 10 milliards de dollars ont été consacrés à la science et la recherche.
Cela ne change rien au fait que nous sommes encore loin de la capacité que vous avez mentionnée.
J’aimerais insister sur ce point. Comme vous le savez, près de 300 coronavirus sont des zoonoses. De ce nombre, plusieurs ont été recensés comme étant potentiellement transmissibles à l’homme. Nous avons donc besoin de mesures concrètes en prévision de la prochaine pandémie et pour éviter de nous retrouver dans la même incapacité de développer et de produire des vaccins au pays.
Le gouvernement est tout à fait d’accord.
Honorables sénateurs, je veux aussi poser une question sur les vaccins au représentant du gouvernement au Sénat.
Nous savons que le Conseil national de recherches travaille sur six vaccins candidats, dont l’un d’eux est étudié dans un laboratoire de Calgary, en Alberta, et nous savons aussi que d’autres recherches sont appuyées par le Fonds stratégique pour l’innovation. La bonne nouvelle est que j’ai discuté avec des représentants de l’industrie qui m’ont affirmé qu’un vaccin canadien contre la COVID-19 — ce que je me plais à désigner comme une solution 100 % canadienne — pourrait être prêt à être distribué par millions de doses à l’automne 2021. Évidemment, c’est conditionnel à ce que le gouvernement maintienne son soutien pour les phases cliniques à venir et les étapes subséquentes de la production et de la distribution.
Sénateur Gold, pourriez-vous informer le Sénat sur la stratégie du gouvernement pour soutenir le développement d’un vaccin contre la COVID-19 au Canada et son engagement à financer considérablement une réponse 100 % canadienne?
Je vous remercie de me poser la question et de nous avoir fait part de cette bonne nouvelle dans cette enceinte.
Je ne répéterai pas les points que j’ai abordés dans ma réponse à la sénatrice Galvez. Le financement du gouvernement est révélateur en soi, et il est axé sur le développement de solutions 100 % canadiennes, entre autres.
Bien que je ne puisse pas m’engager à l’égard du financement de l’un ou l’autre des projets, les appuis financiers dont j’ai parlé — que le gouvernement s’est engagé à maintenir — ont aidé les entrepreneurs, les scientifiques et les fabricants canadiens à remplir leur rôle pour que nous soyons tous prêts à traverser la crise actuelle ou tout ce que l’avenir nous réserve.
Senator Gold, je vous remercie de votre réponse très encourageante.
Rapidement, je voudrais revenir sur la question de l’approvisionnement international en vaccins pour le Canada. Bien sûr, nous savons tous que, de nos jours, tout ce qu’on commande est accompagné d’une date de livraison. Si on commande une pelle à neige, on connaît la date à laquelle celle-ci sera livrée à la porte.
Ainsi, sénateur Gold, le Canada a-t-il oublié d’inclure les dates de livraison dans ses contrats relatifs aux vaccins? Sinon, pouvez-vous nous dire les dates précises de livraison et les quantités de vaccins qui seront livrées en vertu des différents contrats?
La réponse à votre première question est non, le Canada n’a pas oublié d’inclure des dates dans les contrats. Autant que nous sachions, les contrats signés plus tôt cette année, qui ont placé le Canada dans une position très enviable, en ce qui a trait à la fois au nombre de doses commandées et à la qualité et à l’efficacité des vaccins, comportent des dates approximatives de livraison qui dépendent de nombreux facteurs.
J’ai été informé que le gouvernement poursuit actuellement des discussions avec chacun des fabricants de vaccins qui en sont à l’étape où le vaccin peut être soumis à l’examen d’homologation de Santé Canada. Il négocie les dates de livraison. En ce qui a trait aux dates précises, les négociations sont toujours en cours. Le gouvernement communiquera ces informations à ses partenaires provinciaux et territoriaux ainsi qu’au grand public aussitôt qu’il les aura.