PÉRIODE DES QUESTIONS — La santé
Les médicaments
25 juin 2020
Honorables sénateurs, la question que j’adresse aujourd’hui au leader du gouvernement au Sénat porte sur les pénuries persistantes de médicaments, qui frappent l’ensemble du pays depuis bien avant que la pandémie de COVID-19 n’entrave les chaînes d’approvisionnement mondiales de produits pharmaceutiques.
Il a près d’un mois, l’Association des pharmaciens du Canada a publié les résultats d’un sondage mené auprès de pharmaciens communautaires. D’après ce sondage, le mois dernier, 56 % des pharmaciens ont reçu des quantités réduites des médicaments qu’ils avaient commandés à cause de pénuries de médicaments. De plus, 46 % d’entre eux n’ont reçu aucun stock de certains médicaments à cause de pénuries de médicaments connues. Au cours des dernières semaines, les médias ont rapporté des pénuries d’un médicament pour la glande thyroïde utilisé par les femmes enceintes, et les pharmaciens ont signalé des pénuries d’inhalateurs, de médicaments contre l’hypertension artérielle et de collyres contre le glaucome.
Sénateur Gold, puisque Santé Canada cherche naturellement à assurer l’approvisionnement en médicaments contre la COVID, que fait-il pour contrer les pénuries d’autres médicaments?
Je vous remercie, sénatrice, de votre question et de votre volonté de maintenir constamment cette question, qui est vraiment très importante, au cœur de nos préoccupations dans cette enceinte. Vous avez indiqué, à juste titre, qu’il s’agit là d’un problème qui afflige le système de santé depuis un certain temps et de diverses façons. Bien que le Canada soit doté d’une industrie capable de fournir certains médicaments dont le pays a besoin, il nous faut compter en grande partie sur les marchés internationaux et d’autres pays pour produire bon nombre des médicaments que nous utilisons.
Santé Canada doit évidemment composer avec la pandémie, comme vous l’avez souligné, à juste titre, mais, de façon plus générale, le ministère demeure fortement préoccupé par les pénuries et par leurs effets sur la santé, un problème dont les répercussions vont bien au-delà de la pandémie et qui fait partie de ce qu’on pourrait appeler les conséquences collatérales associées au fait de devoir concentrer les efforts sur la pandémie.
Je peux assurer au Sénat que Santé Canada se penche régulièrement sur cette question. Je ne peux pas fournir de précisions sur ce que fait ou non le ministère à l’égard d’un médicament donné, mais la Chambre devrait avoir l’assurance que le gouvernement continue d’y consacrer tous les efforts possibles.
Selon le site Web pour signaler les pénuries et les cessations de vente de médicaments au Canada, 374 pénuries de médicaments ont été signalées entre le 13 mars et le 25 juin et 27 autres sont actuellement anticipées. Comme on pouvait s’y attendre, la situation est pire que lorsque je l’ai portée à votre attention en février.
Monsieur le leader, comment Santé Canada peut-il rassurer les Canadiens qui continuent de s’inquiéter au sujet de la disponibilité des médicaments dont ils ont besoin dans leur vie courante?
Santé Canada prend ses responsabilités au sérieux. Certes, je peux rassurer le Sénat en répétant que le ministère prend ses responsabilités au sérieux et fait son possible, mais le gouvernement estime qu’il ne faut pas offrir de fausses assurances lorsque les choses sont hors de son contrôle. Les chaînes d’approvisionnement ont été gravement perturbées en grande partie, mais pas seulement, en raison de la crise. Je vais donc me renseigner et faire de mon mieux pour vous informer.
La dure et triste réalité, c’est que la situation, c’est-à-dire les pénuries de médicaments importants à l’échelle mondiale, échappe largement au contrôle du gouvernement. Nous souhaitons de tout cœur être en mesure d’approvisionner pleinement les Canadiens et répondre à leurs besoins.