PÉRIODE DES QUESTIONS — Le commerce international
L’étiquetage indiquant le pays d’origine
28 juin 2021
Honorables sénateurs, il est étonnant de voir combien de questions peuvent être posées lorsqu’on ne nous fournit pas de réponses.
Monsieur le leader, je pose ma question de nouveau. En 2008, lorsque les États-Unis ont imposé l’étiquetage indiquant le pays d’origine des produits de bœuf et de porc, les industries du bétail au Canada et aux États-Unis ont été durement touchées en raison de l’intégration très poussée de la chaîne d’approvisionnement nord‑américaine.
L’ancien gouvernement conservateur a contesté sans relâche cette mesure protectionniste auprès de l’Organisation mondiale du commerce, et cette dernière a rendu quatre fois une décision défavorable aux États-Unis. Cela dit, depuis quelques semaines, les Américains parlent de rétablir cette politique néfaste, et le secrétaire américain de l’Agriculture a même affirmé plus tôt cette année qu’il s’emploierait à faire progresser l’étiquetage du pays d’origine.
Monsieur le leader, quelles mesures précises le gouvernement a‑t‑il prévues pour soutenir les éleveurs de bétail canadiens et les protéger contre toute tentative des Américains de remettre en place l’étiquetage indiquant le pays d’origine?
À l’instar de ses prédécesseurs, le gouvernement actuel défend les intérêts des industries canadiennes. Il s’est servi de divers mécanismes à sa disposition pour tenir tête aux États-Unis, que ce soit par l’entremise de l’Organisation mondiale du commerce, de processus prévus aux termes d’ententes bilatérales ou de quelque autre façon. Ce gouvernement, comme les gouvernements précédents, continuera dans cette voie.
Merci. Nous avons bien vu, avec sa taxe sur le carbone, comment le gouvernement défend les industries canadiennes comme celles de l’énergie, du bétail et du grain.
Monsieur le leader, nos producteurs de bétail ont toutes les raisons d’être inquiets du retour de l’étiquetage indiquant le pays d’origine et de la façon dont le gouvernement Trudeau entend les défendre. L’administration Biden prend des mesures commerciales contre nos producteurs laitiers, et elle prévoit d’augmenter de plus du double les droits sur notre bois d’œuvre. Si le gouvernement Trudeau a des plans pour régler ces problèmes, nous n’en avons pas entendu parler.
Monsieur le leader, le projet Keystone XL est maintenant officiellement annulé, et le gouvernement Trudeau s’en moque. Le gouvernement Trudeau a aussi attendu à la dernière minute pour défendre la canalisation 5 devant la Cour fédérale des États-Unis.
Monsieur le leader, si les Américains tentent de rétablir l’étiquetage indiquant le pays d’origine sous une forme ou une autre, obligatoire ou volontaire, est-ce que votre gouvernement va s’interposer avec plus de vigueur qu’il ne l’a fait pour tous les différends précédents avec les États-Unis, ou est-ce que ce sera encore du pareil au même?
Merci de votre question, sénateur. Le fondement de votre question est légitime, mais vous persistez à lui donner une tournure partisane.
Comme toutes les autres avant elle, l’administration américaine actuelle prend des mesures pour protéger ses industries. Notre gouvernement, comme tous les autres avant lui, prend des mesures pour défendre ses industries. Le gouvernement du Canada, que j’ai le privilège de représenter, a pris des mesures énergiques pour contrer les mesures scandaleuses adoptées par l’ex-président Trump à l’endroit de notre industrie de l’aluminium, et nous en prendrons d’autres peu importe l’administration en place aux États-Unis. Le gouvernement du Canada a des responsabilités envers ses citoyens et ses industries, et il s’en acquitte — et continuera de le faire — avec vigueur et diligence.
Le fait qu’il ne divulgue pas systématiquement au Sénat ou à d’autres instances les stratégies — juridiques, politiques ou autres — qu’il prépare en coulisse relève d’une approche sensée et prudente de gestion de nos industries, et le gouvernement continuera d’agir ainsi dans l’intérêt supérieur des Canadiens.