PÉRIODE DES QUESTIONS — L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté
Les réfugiés afghans
24 novembre 2021
Sénateur Gold, ma question concerne aussi l’Afghanistan. Le 15 août, les talibans avaient repris le contrôle de l’Afghanistan. Pour ce faire, il ne leur aura fallu que quelques jours. Le conflit qui durait depuis 20 ans était terminé. Les interprètes et les membres du personnel de mission afghans qui avaient collaboré avec les Forces armées canadiennes ont été abandonnés. Au début, on nous a dit que personne n’aurait pu prévoir le retour en force des talibans, mais nous savons maintenant que cela est inexact. Récemment, une enquête de l’émission The Fifth Estate a révélé que le cabinet du ministre de l’Immigration était au courant de l’urgence de prendre des mesures décisives visant à placer ces interprètes en sécurité au Canada, et que, dès février 2020, le député Marcus Powlowski a communiqué avec le ministre à ce sujet. De plus, en décembre 2020, 24 députés ont cosigné une lettre adressée au ministre de l’Immigration et au ministre des Affaires étrangères pour demander au gouvernement d’aider les interprètes afghans.
Sénateur Gold, étant donné le nombre de demandes qui ont été soumises au ministre de l’Immigration afin qu’il agisse rapidement pour sauver les interprètes afghans, pourquoi le gouvernement du Canada a-t-il attendu que les talibans reprennent le pays avant d’organiser le sauvetage des Afghans vulnérables?
Je vous remercie de votre question et d’avoir souligné l’importance réelle d’aider ceux qui nous ont aidés durant notre mission en Afghanistan. Le gouvernement a fait tout ce qui était en son pouvoir, dans des circonstances extrêmement difficiles, pour aider toutes les personnes en Afghanistan — interprètes ou autres — qui ont travaillé avec notre armée et les Canadiens présents dans ce pays, et il poursuivra ces efforts en ce sens.
Sénateur Gold, depuis quatre mois maintenant, nous recevons des courriels et des appels désespérés d’Afghans tentant de fuir Kaboul et de Canadiens s’inquiétant pour leurs proches.
En plus de craindre pour leur vie, les Afghans sont aussi aux prises avec la pauvreté. En effet, l’ONU estime actuellement que près de la moitié de la population du pays, soit 24 millions de personnes, souffre de famine. Cela a eu comme conséquence d’augmenter le nombre de mariages d’enfants. De plus, la vente de fillettes a commencé. Je pense, notamment, à un père qui tentait de vendre sa fille pour 300 $ et qui s’est fait dire que le prix d’une vie afghane n’était plus que de 110 $.
Sénateur Gold, qu’est-ce que le gouvernement prévoit faire pour atténuer cette crise humanitaire?
Je vous remercie d’avoir soulevé cette question, madame la sénatrice, et de continuer de la porter à l’attention de la population.
Comme je l’ai signalé dans une réponse à une question antérieure, le gouvernement a versé des dizaines de millions de dollars en aide humanitaire à diverses organisations internationales travaillant dans l’intérêt des personnes qui souffrent en Afghanistan. Ses efforts sont évidemment compliqués par la situation politique, mais le Canada fait tout en son pouvoir. Je ne répéterai pas les chiffres, mais le Canada déploie des efforts considérables pour atténuer la crise humanitaire qui afflige trop de gens en Afghanistan.